HAL Id: hal-00886631
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Submitted on 1 Jan 1955
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INFLUENCE DU REPAS SUR LE RYTHME RESPIRATOIRE DU PORC
Jacques Delage, Henri Le Bars, A. M. Leroy, H. Simonnet
To cite this version:
Jacques Delage, Henri Le Bars, A. M. Leroy, H. Simonnet. INFLUENCE DU REPAS SUR LE
RYTHME RESPIRATOIRE DU PORC. Annales de zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1955, 4 (3),
pp.173-187. �hal-00886631�
INFLUENCE DU REPAS
SUR
LE RYTHME RESPIRATOIRE
DU PORCJacques
DELAGE,
Henri LEBARS,
A. M. LEROY H. SIMONNET Laboratoires de recherches des Chaires de Zootechnie et d’Anatomieet
Physiologie,
Institut nationalagronomique,
Paris.PLAN DU MÉMOIRE I. - Conditions expérimentales.
II. - Le rythme respiratoire avant le repas.
III. - Le rythme respiratoire pendant le repas.
IV. - Evolution du rythme respiratoire après le repas.
a)
Evolution
moyenne./ 1
)
Évolution du rythmepost-prandial.
Animal normal.
Animal anesthésié.
Interprétation.
V. - Conclusions.
Dans le cadre d’une étude
générale
sur lesconséquences physiologiques
des repas, nous avons suivi chez le porc les modifications du
rythme respiratoire
consécutives àl’ingestion
des aliments. Ces observationsprécèdent
une étude sur les variations deséchanges.
I. - CONDITIONS
EXP Ë RÏME X T A LES
Les observations se sont
poursuivies
sur des porcs de raceLarge White,
d’unpoids
variant de 3o à 60kg, qui provenaient
de la StationExpérimentale
de l’Institut National de la RechercheAgronomique.
I,es animaux entretenus dans des cages de
digestibilité
arrivaient au Labo- ratoireplusieurs jours
avant le début desobservations,
afin de leur per- mettre de s’habituer à leurs nouvelles conditions de vie. Ils continuaient à recevoir une nourritureidentique
à cellequi
leur étaitprécédemment
distribuée à la Station et
qui
secomposait
d’unmélange
d’alimentsconcentrés
comportant :
Les repas leur étaient
toujours
donnés par la même personne,laquelle
ne
pénétrait
dans le localqu’à
cette occasion. I,es animaux recevaient deux repas parjour
vers 9 h et vers 16 h. Lerythme respiratoire
étaitenregistré
par unpneumographe
dont les mouvements étaient inscritssur un
cylindre enregistreur,
ou, s’il étaitpossible, simplement
évaluéspar les
expérimentateurs.
L’habitude était
progressivement
donnée aux animaux deporter
lepneumographe
et les observations necommençaient
quelorsque
lamise en
place
del’appareil n’apportait plus
deperturbations.
Un certain nombre de porcs furent anesthésiés au chloral. A cette
fin,
ilsrecevaient,
par voieintrapéritonéale,
une dose de 175mg de
Chloralpar
kg
depoids vif, puis
l’anesthésie était entretenuependant plusieurs
heures par de nouvelles
injections intrapéritonéales
ou intraveineuses.Les porcs anesthésiés étaient alimentés par une sonde
souple
intro-duite dans
l’oesophage
par voiebuccale;
le repas secomposait
alors dumélange
d’aliments concentrésqui
leur était normalement distribuéauquel
étaitincorporé
deux foisplus
d’eau que dans les conditions nor- males. - Lesanimaux,
ainsi alimentéspendant l’anesthésie,
n’ontpré-
senté par la suite aucun trouble
digestif.
II. - LE RYTHME RESPIRATOIRE AVANT LE REPAS Au cours de la
période qui précède chaque
repas, lerythme respi-
ratoire reste sensiblement constant, mais il
peut
varier avec lessujets.
De
plus,
pourchaque sujet,
il diffère avec les repas.Les
rythmes préprandiaux
sontgénéralement plus
élevés le soir que le matin. Ce fait est vraisemblablement dû à ce que certains animaux n’ont pas encore retrouvé avant le repas du soir lerythme
initialqu’ils présentaient
le matin.Le tableau I résume les observations. Il convient de noter que le Porc n° 4
présentait
des troublesdigestifs,
cequi peut expliquer
lerythme particulièrement
élevé de 28 avant un repas du soir. Si nous ne retenons que les Porcs n° 2, 3, 4 et 6 pourlesquels
des observations ont pu être effectuées avant les deux repas, il ressort que desrythmes respiratoires
moyens de
14 . 4 8
et1 6. 9
ont étérespectivement
déterminés avant les repas du matin et dusoir,
cequi correspond
à une moyennegénérale
de
z5.8
mouvementsrespiratoires
par minute.III. - LE RYTHME RESPIRATOIRE PENDANT LE REPAS Le
rythme respiratoire
s’accroîtpendant
le repas. Au cours de10 repas
pris
par 5 porcsdifférents,
un accroissement moyen d’environ 80 p. 100 a été
enregistré.
Dez6. 3
mouvementsrespiratoires
parminute,
lerythme
moyen estpassé
durant la consommation des aliments à 30.3.I,’existence
de notables variations individuelles ressort du tableauII, qui
résume lesobservations,
maisl’augmentation
durythme respiratoire
est un
phénomène général qui
survientsystématiquement
chez tous lesporcs étudiés.
La
simple
observation dessujets permet
de penser que l’activité dont ils font preuvependant
leur repas est enpartie responsable
de cetaccroissement ;
ce sont d’ailleurs lesplus agités qui
manifestent une varia- tionplus importante
durythme respiratoire. Ainsi,
les porcs 2, 3 et 5présentaient
à l’occasion des repas une excitationgénérale plus marquée
que celle des autres animaux.
L’enregistrement
durythme respiratoire
du porc n° 3 à un moment où il était fortement excité par la
préparation
de sa
nourriture, qui
se déroulait devantlui,
traduit l’influence de cetteagitation, puisque
sonrythme
estpassé
de 12 au repos à 34pendant
lespréparatifs.
Cet accroissement de 22 mouvements par minutecorrespond
d’ailleurs à
l’augmentation
moyenneenregistrée
chez cesujet pendant
le repas.
Le Porc n° 6
était,
par contre,beaucoup plus
calme. Il est intéressant desouligner qu’il
n’avait étéprécédemment
alimentéqu’au
nourrisseurautomatique
et n’avait pas ainsiacquis
l’habitude de la distribution des repas. Son activitéprandiale augmenta
d’ailleurs au cours de sonséjour
au
Laboratoire
et l’accroissement de sonrythme respiratoire
a été succes-sivement de 27,7, 35 et 57p. 100le
premier jour
ausoir,
le 2ejour
au soiret le 6e
jour
au matin.En
général,
l’effet du repas sur lerythme respiratoire
sembleplus
accusé le soir que le
matin,
même si lerythme préprandial
n’est pasplus
élevé.
Tous les
sujets
observés étaientplus spécialement
sensibles à l’odeurqu’à
la vue. I,emélange
d’aliment concentréqui comportait
de la farine depoisson dégageait
une odeurperceptible
àl’opérateur
dès lepremier
contact avec
l’eau,
et engénéral
les porcscommençaient
àréagir
àpartir
de cet instant. Si cette observation se
confirmait,
il conviendrait de veiller à ce que les odeurs des cuisines annexées auxporcheries
neparviennent
pas dans les locaux où sont entretenus les animaux.
Une étude
plus approfondie
de l’évolution durythme respiratoire
au cours du repas a révélé l’existence d’une variation de ce
rythme qui
semble chez certains animaux décroître vers la fin.
Pour rechercher si cette variation
accompagnait
un rassasiementéventuel,
laquantité
de nourritureingérée
par unité detemps
a été déter- minée chez un porc et les résultats suiB&dquo;ants ont été obtenus :Pour cet
essai,
lemélange
eau-farine a été effectué immédiatement avant la distribution du repas et aucune différence sensible n’a été enre-( 1
) Le Rythme respiratoire avant le repas était de ii.
gistrée
entre lepourcentage
de Matière Sèche de la ration au début du repas(68, 88)
et celuicorrespondant
aux refus( 71 ,6 2 ).
Il
apparaît
ainsi que les porcs consomment au cours du repas de moinsen moins de nourriture par unité de
temps
et que lerythme respiratoire
diminue
parallèlement.
Pour tenter de dissocier l’influence de l’activité extérieure dont fait preuve l’animal à l’occasion de son repas, des autres
phénomènes qui peuvent
se trouvermasqués
par cette influencemajeure,
un repas a été donné à deux porcs anesthésiés auchloral,
dans les conditionsprécédem-
ment
indiquées
et l’évolution durythme respiratoire
a été suivie au coursde cette
opération.
Cet essai a montré que lerythme respiratoire
tendà s’accroître
légèrement
etprogressivement
d’environ 20 p. 100 en moyennependant
l’introduction d’aliments dansl’estomac,
subissant toutefois dans les deux cas une chute I à 2minutes, puis
8 minutesaprès
le début de
l’opération.
Onpeut
supposer que ces diminutionspassagères
sont consécutives à la sécrétion de suc
gastrique
et àl’apparition
corré-lative d’une marée alcaline dans le sang. Des études sont actuellement
en cours pour
préciser
cesmécanismes
mais la variation durythme
estsans
rapport
avec celle constatée chez l’animal non anesthésié. Chez untroisième
sujet anesthésié,
lerythme
immédiatementaprès
le repas n’était pas modifié parrapport
à son tauxinitial,
mais une mesurependant
l’introduction des aliments nous a révélé un accroissement de 15 p. 100 à la sixième minute. Dans tous les cas, le
rythme
continue à varier ets’accroît
quand
cette introduction cesse, cequi permet
de penser que laprésence
d’aliments dans l’estomacs’accompagne
d’un accroissement durythme respiratoire indépendamment
de toute activité dont faitpreuve l’animal non anesthésié.
IV. - EVOLUTION DU RYTHME RESPIRATOIRE
APRES
LE REPASLe
rythme respiratoire qui
s’est accru fortementpendant
le repasdiminue
progressivement
au cours de l’heurequi
suit. Cette décroissanceprésente
la même alluregénérale
chez tous lessujets
étudiés mais des modalités individuelless’enregistrent
dans l’intensité de variations.a) ÉVOLUTION
MOYENNE - COURBE MOYENNE :De l’évolution moyenne du
rythme respiratoire correspondant
à25 repas chez 5 porcs différents il ressort que ce
rythme
décroît d’abordrapidement
au cours des 25 à 30premières
minutesqui
suivent le repaspuis
diminueplus
lentement. A la fin de lapremière heure,
il est encoresupérieur
à la valeurqu’il présentait
avant le repas.I,es résultats obtenus
qui figurent
au tableau IV sont traduits par la courbe de lafigure
i.Ils montrent que la diminution est tout d’abord
rapide puisque
lerythme respiratoire
passe en1/2
heure de 21.7 ài8.52,
cequi correspond respectivement
à14 6.6
et i25p. ioo de sa valeur avant le repas.Puis, pendant
laphase suivante,
ilgarde
une valeur constantequi représente
environ i25,z p. ioo de sa valeur initiale et recommence ensuite à décroître lentement. A la fin de lapremière
heure il reste, encore à1 88,6
p. 100 de son niveau
préprandial.
Il semble dans ces conditions
qu’immédiatement après
laprise
durepas,
l’agitation générale
de l’animal àlaquelle
nous avions été conduitsd’imputer
lamajeure partie
de l’accroissement durythme respiratoire
au cours du repas se
dissipe progressivement,
mais cette causepremière
ne
permet
pasd’expliquer
le maintien durythme
à un niveausupérieur
au taux
d’origine pendant
une durée aussiprolongée.
Nous avons, eneffet,
pu constater que l’effet d’une activité musculaire de l’animal
pendant
une durée de 10 à i5 minutes
correspondant
à celle du repas,disparaît
en une dizaine de minutes. Il
existe,
parconséquent,
d’autresphénomènes qui
viennent interférer pour modifier lerythme respiratoire pendant
lapériode
étudiée.b)
VARIATIONS INDIVIDUELLES — COURBES INDIVIDUELLESx)
Taux durythme respiratoire
immédiatementaprès
le repas I,e taux durythme respiratoire
immédiatementaprès
le repas estlargement
influencé par son niveau moyen au cours de ce repas.Il
subit,
parrapport
à sa valeurpréprandiale
un accroissement d’au- tantplus important
quel’augmentation
au cours du repas a étéplus grande.
Pour 9 observations
correspondant
à 5 porcs une corrélation de + 0.95a été mise en évidence entre ces deux accroissements. Les résultats sont résumés dans le tableau V et la
figure
2.Il est
clair,
en fonction de cesdonnées,
que les différentssujets
n’ontpas le même
comportement
et que les différences individuelles que nousavons
précédemment
constatées dans la variation durythme respiratoire pendant
le repas serépercutent
sur la valeur maximum durythme postprandial. Ainsi,
l’effet estplus marqué
sur les porcs 2 et3 (fig.
3 et4 )
que sur le porc 6
(fig. 5 )
dont lesrythmes
immédiatementaprès
la findu repas sont
respectivement
zq2 p. 100, 200p. 100et 120 p. 100 de leur valeurpréprandiale
en connaissant des accroissements moyens de6. 2 ,
I3!5 et 3.3 mouvementsrespiratoires
par minute.Il est curieux de constater que le porc n°
6, qui
n’était pas habitué à la distribution d’un repas etqui
était en outreparticulièrement calme,
a manifesté au cours de sonséjour
au I,aboratoire une tendance à accroîtreprogressivement
sa réaction et nous retrouvons naturellement sur lerythme postprandial
maximum l’évolution que nous avons relevéepré-
cédemment sur son
rythme
au cours du repas.Sur la courbe de la
figure
2qui
compare lespourcentages
d’accrois-sement
pendant
et immédiatementaprès
le repas, il est faciled’expliquer pourquoi
certaines valeurs sont aberrantes. Lespoints correspondant
au porc n° 3 sont situés
légèrement
au-dessus de la droite moyenne, vraisemblablement en raison d’une très forteagitation
de l’animal au cours du repas,puis
immédiatementaprès
cettepériode.
I,erythme
duporc n° 5
après
le repas a été mesuré avec un peu de retard parrapport
aux autres, une
vingtaine
de minutes seulementaprès
la fin du repas,ce
qui
rendcompte
de laposition
dupoint
5.Enfin,
le porc n° qprésen-
tait au cours des
essais,
comme nous l’avonsdéjà souligné,
certains trou-bles
digestifs,
et sonrythme préprandial
étaitparticulièrement
élevé(a8).
fi) Évolution
durythme postprandial
i. Animal normal :
Au cours des 30
premières
minutesqui
suivent la fin du repas, lerythme respiratoire
décroît pour atteindre une valeur moyenne de 18 à la chez les 6 porcs étudiés au cours de 25 repas. Dans cesconditions,
ainsique le montre le tableau
VI,
le taux de décroissance est d’autantplus rapide
que l’accroissement durythme
consécutif à la consommation de la ration estplus
élevé.Après
3ominutes,
lerythme respiratoire
semblerelativement
indépendant
du niveauqu’il
avait atteintpendant
le repas.Son maintien à un taux
supérieur
à sa valeurpréprandiale
nepeut plus
se
justifier
par l’activitésupplémentaire
survenue à cette occasion et ildoit être essentiellement recherché dans d’autres mécanismes.
2
. Animal anesthésié
Comme nous l’avons
précédemment indiqué,
nous avons tenté de dissocier l’effet del’agitation
consécutive à lapréparation
de la rationpuis
à laprise
du repas des autres mécanismes en alimentant par une sondeoesophagienne
des animaux anesthésiés au chloral.Chez ces
derniers, après
la fin de l’introduction des aliments dansl’estomac,
lerythme
continue à s’accroître pour atteindreaprès
une tren-taine de minutes un seuil
auquel
il se maintientpendant
environr/2
heureaprès
êtrepassé
ou non par un niveauplus
élevé(fig. 6).
Il estremarquable
de constater que l’accroissement du
rythme respiratoire
entre lapériode
qui précède
le repas et la fin de lapremière
demi-heurequi
lui succède est le même chez l’animal normal et chez l’animal anesthésié. Le tableau VIIexprime
cette similitude chez 3sujets.
Ces résultats
permettent
de penser que le maintien durythme
res-piratoire
à un niveausupérieur
à son tauxpréprandial après disparition
de l’effet du repas est
imputable
à laprésence
d’aliments dans le tubedigestif.
Pour chercher àinterpréter
ces observations, nous avons pour- suivi l’étude de l’évolution durythme respiratoire
chez l’animal anesthé-sié et nous avons constaté
après
une heure une lente diminution durythme
que, chez l’animal
normal,
nous avionsenregistré plus
tôt. Une fistulepancréatique placée
avant le repas nous apermis
de constater, ainsi qu!l’indique
la courbe de lafigure 7 relative
au Porc n° 5anesthésié,
que la sécrétionpancréatique
commence faiblement avec l’introduction des aliments dansl’estomac, puis
croît fortement au bout d’uneheure,
enmême
temps
que lerythme respiratoire
décroît.L’intensification de cette sécrétion est vraisemblablement survenue
à
l’époque
où le bol alimentairecommençait
à progresser dans le tubedigestif
au-delà de l’estomac. D’ailleurs cephénomène
a pu être exté- rieurement observé et deplus
l’animal adéféqué
à cet instant. Il s’en- suit que laphase
stomacale de ladigestion
sembles’accompagner
d’unaccroissement du
rythme respiratoire.
3
. Interprétation :
Dans ces
conditions,
l’effet du repas sur lerythme respiratoire
estdouble. Pendant la consommation des
aliments,
les animaux manifestentune activité très moyenne
qui
entraîne un accroissement notable durythme
dont ledegré
varie avec lessujets.
Les individus lesplus
calmesmontrent une variation
plus
faible.Après
le repas, cepremier
effet sedissipe
et lerythme respiratoire
diminuerapidement
sans retrouverson niveau
préprandial,
caraprès
une trentaine deminutes,
laprésence
d’aliments dans l’estomac tend à l’accélérer et à ralentir ainsi la décrois-
sance dont il est
l’objet depuis
la fin du repas. Cet effetprésente
aussides intensités
qui
varient avec les différentssujets.
Nous n’avons pas pu l’obtenir par unsimple gonflement
del’estomac,
à l’aide d’un ballon de caoutchouc. Chez les animaux calmesqui n’éprouvent qu’une
faible élé- vation de leurrythme respiratoire
avec le repas, il estpossible,
même àl’état
normal,
de dénouer les deux mécanismes.Ainsi,
la courbe 5, relative à l’évolution durythme respiratoire
duporc n°
6,
montre que chez cesujet, particulièrement calme,
lerythme
diminue durant les 15-20 minutes
qui suivent, puis
s’accroît à nouveau.La
phase
de décroissance traduit ladisparition rapide
de l’effet du repasqui
était peuimportant,
la secondepériode
doit avoir pourorigine
l’effetmaximum de la
présence
d’aliments dansl’estomac, qui
tend àproduire
un
rythme plus rapide
à celuiauquel
lesujet
était descendu à la fin de lapremière phase.
V. - CONCLUSIONS
L’étude du
rythme respiratoire
de porcs de raceLarge
White d’unpoids
variant de 30à 60kg
nous apermis
depréciser
lespoints
suivants :10 Le
rythme respiratoire
s’élève au cours du repas. L’accroissementest fonction de l’état d’excitation de l’animal. Le
phénomène
est vrai-semblablement dû à l’activité musculaire.
2
° Au cours des 30
premières
minutesqui
suivent le repas lerythme
décroît
progressivement
et sa valeurdépend
surtout du taux atteintpendant
la consommation des aliments.Toutefois,
des variations indivi- duelles sensibles s’observent au cours de cettephase
de retour au calme.3
0
Après
30minutes,
lerythme respiratoire
est relativement indé-pendant
de l’activitédéployée
au cours du repas. Il est encoresupérieur
d’environ 25 p. ioo à la valeur
préprandiale.
Cephénomène
est donc uni-quement
d’ordredigestif
et il semble dû à laprésence
des aliments dansl’estomac ;
il se retrouve en effet chez l’animal dont l’activité musculairea été inhibée par l’anesthésie
générale
etqui
a été alimenté par une sondeoesophagienne.
Des variations individuelles
peuvent
encores’enregistrer
au coursde cette
période,
mais chez unsujet
déterminé et dans des conditions alimentairescomparables,
on observe unecorrespondance
entre lerythme respiratoire
à l’état normal et au cours de l’anesthésie.Le retour à la valeur
préprandiale
est lent : certains animaux n’ont pas encore retrouvé leurrythme
initial avant le repas dusoir,
c’est-à- dire 7 heuresaprès
celui du matin.La
fréquence
des mouvementsrespiratoires
ne constituequ’un
témoin
imparfait
deséchanges. Toutefois,
ces observations montrent que lesperturbations provoquées
parl’ingestion
des alimentspeuvent
être
rapportées
à deux ordres de faits :1
0 une activité
musculaire ;
2
0 une activité
digestive.
La
première peut
être réduite facilement en évitant que l’animal soit le témoin depréparatifs
du repas et en diminuant lalongueur
de celui-ci. Ces constatations
rejoignent
donc celles de Ia!ROY et FÉVRIERqui
ontmontré l’existence d’une meilleure utilisation des aliments
lorsque
cesderniers sont
ingérés rapidement.
Plus le repas estbref, plus
lesdépenses énergétiques supplémentaires qu’il
entraîne sont faibles.La
dépense provoquée
par l’activitédigestive dépend
de facteurs propres àchaque
animal et de lacomposition
de la ration. Des étudescomplémentaires
doivent être faites à cesujet.
Il est, en outre, intéressant de
souligner
que nous avons relevé des différences individuelles tant dans l’effet direct du repas que dans l’effet ultérieur dû à laprésence
d’aliments dans le tubedigestif.
Des études ultérieures
permettront
depréciser
la valeur des deux ordres dedépenses
occasionnées par le repas :dépenses d’origine
mus-culaire et
dépenses d’origine digestive.
Il estégalement
nécessaire de rechercherl’origine
de cesdernières,
en étudiant les différentesétapes
de la