• Aucun résultat trouvé

Thérapie de sauvetage par implantation d’un sphincter artificiel urinaire après échec de

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Thérapie de sauvetage par implantation d’un sphincter artificiel urinaire après échec de"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

Disponibleenlignesur

www.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Thérapie de sauvetage par implantation d’un sphincter artificiel urinaire après échec de

bandelette Advance TM pour incontinence urinaire après prostatectomie : une expérience

monocentrique

Salvage therapy with artificial urinary sphincter after Advance

TM

male sling failure for post-prostatectomy incontinence: A first clinical experience

A. Abdou , J.-N. Cornu

, P. Sèbe , C. Ciofu , L. Peyrat , O. Cussenot , F. Haab

Serviced’urologie,universitéPierre-et-Marie-CurieParis6,hôpitalTenon,groupe hospitalo-universitaireEst,AP—HP,4,ruedelaChine,75970Pariscedex20,France Rec¸ule10mai2012;acceptéle30juin2012

MOTSCLÉS

Incontinenceurinaire post-prostatectomie; Bandelette

AdvanceTM; Prostatectomie; Sphincterartificiel urinaire;

Échec

Résumé

Buts.—Évaluerlesrésultatsfonctionnelsetlescomplicationsaprèsimplantationd’unsphincter artificielurinaire(SAU)aprèséchecdebandelettesous-urétraleAdvanceTM pourincontinence urinaireaprèsprostatectomie.

Patients.—Une évaluation prospectivea été menée,incluant tous les patients consécutifs traités parimplantationd’unSAUaprès échec d’unebandeletteAdvanceTM dansun centre universitairederéférencepourletraitementdel’incontinenceurinaireaprèsprostatectomie.

Les donnéesrecueillies ontété:les antécédentset l’histoire dela maladie, lenombre de protectionsutilisées parjour etles donnéesopératoires(durée d’intervention, taille dela manchetteutilisée,éventuelles difficultés techniques).Le suivipostopératoireétait réalisé àun,six,12moispuisensuiteannuellement.Lesrésultatsontétéévaluésparlenombrede protectionsutiliséesparjouretleniveaudesatisfactionauderniersuivi(selonl’échellePatient GlobalImpressionofImprovement[PGI-I]).Lescomplicationsontégalementétérecueillies.Un patientétaitditsecs’iln’utilisaitaucuneprotection.

Niveaudepreuve:5.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:jeannicolas.cornu@gmail.com(J.-N.Cornu).

1166-7087/$seefrontmatter©2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2012.06.011

(2)

Résultats.—Douzepatientsontétéinclusdanscetteévaluation.Laduréemédianedesuivi étaitde20mois(12—43).Aucunpatientn’aétéperdudevue.Quatrepatients(33%)avaient unantécédentderadiothérapieettouslespatientssouffraientd’incontinenceurinaired’effort aprèsprostatectomie,d’intensitélégèreàmodérée,nonamélioréeparl’implantationd’une bandelette AdvanceTM.La durée médiane de l’intervention pour la pose du SAU a été de 47minutes(40—60).Aucunproblèmetechniquen’estsurvenulorsdesinterventions.Lesdurées desondagepostopératoireetdeséjourhospitalierontétéde24heuresetdeuxjours,respec- tivement,danstouslescassaufunnécessitantunjourdesondagesupplémentaire.Audernier suivi,dixpatientssur12(83%)étaientsecsettotalementsatisfaits.Deuxpatients(17%)étaient améliorés,portantuneprotectionparjour.Descomplicationspostopératoiresontéténotées dansdeuxcas(17%)(uncasd’érosioncutanéeparlestubuluresduSAUetuncasd’infection superficielledelacicatricedel’incisioniliaque).

Conclusions.—L’implantationd’unSAU aprèséchec de bandelette AdvanceTM pourinconti- nenceurinaireaprèsprostatectomieétaitfaisable,donnantdesrésultatssimilairesàmoyen termeàceuxobtenusaprèsimplantationdeSAUchezunpatientnaïf.

©2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Post-prostatectomy incontinence;

AdvanceTMmale sling;

Prostatectomy;

Artificialurinary sphincter;

Failure

Summary

Objectives.—Toassesstheclinicaloutcomefollowingartificialurinarysphincter(AUS)implan- tationafterfailureofAdvanceTMsub-urethralmaleslingforpost-prostatectomyincontinence (PPI).

Methods.—Aprospectiveevaluationwasconductedaboutconsecutivepatientswhoreceived anAUSafterfailureofAdvanceTMtherapyinonetertiaryreferencecenter.Evaluationincluded medicalhistory,paduseandoperativedata(duration,cuffsize,technicaldifficulties).Follow- upwasscheduledat1,6,12monthsandyearlythereafter.Clinicaloutcomewasevaluatedby paduse,patientglobalimpressionofimprovement(PGI-I)scaleandassessmentofsideeffects.

Curewasdefinedasnopadusage.

Results.—Twelvepatientswereincludedinthisevaluation.Medianfollow-upwas20months (12—43).Nopatientwaslosttofollow-up.Fourpatientshadahistoryofradiationtherapyand allpatientshadmildormoderatePPIwithpreviousfailedAdvanceTMsurgery.Median(range) operativetimewas47minutes(40—60).NotechnicalproblemoccurredduringAUSimplanta- tion.Hospitalstaydurationandcatheterizationdurationwererespectively2daysand24hours inallbutonecase.Atlastfollow-up,10/12patients(83%)werecuredandfullysatisfied.Two wereimproved,wearingonlyonepadperday.Postoperativecomplicationswerenotedintwo cases(17%)(onecaseofcutaneouserosionandonecaseofsuperficialiliacwoundinfection).

Conclusions.—AUSimplantationisfeasibleinpatientswhohaveundergoneAdvanceTM male slingimplantation.Mid-termresultsofthisprocedurearecomparabletothoseobtainedafter firstlineAUSimplantation.

©2012ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

L’incontinence urinaire d’effort après prostatectomie totale, souvent appelée incontinence urinaire post- prostatectomie (IUPP), est une situation fréquente à laquelle tout urologue est régulièrement confronté en pratiquecliniquequotidienne[1].Ceteffetsecondairede la chirurgie concerne moins de 10% des malades opérés danslaplupartdessériesrécentes,maislestauxrapportés danslalittératuresonthétérogènesenraisondel’absence dedéfinitionpréciseetconsensuellepourcettepathologie.

Cette situation retentit fortement sur la qualité de vie des patients concernés [2], et au vu de l’augmentation importante du nombre de prostatectomies réalisées dans les pays industrialisés ces dernières années pour cancer de la prostate, le nombre de patients en demande de traitementestappeléàaugmenter.

La prise en charge de l’IUPP a considérablement évo- luéau cours des dix dernièresannées avecl’introduction dethérapeutiqueschirurgicalesmini-invasives,tentantde comblerlevideexistantentrelesthérapeutiquesconserva- trices(commelarééducationpelvi-périnéale)etlachirurgie plusagressive queconstituel’implantation d’unsphincter artificielurinaire(SAU). Sile SAUrestele traitementchi- rurgicalderéférence,unintérêtcroissants’estmanifesté pourlesalternativesthérapeutiquesdésormaisdisponibles, etnotammentlesbandelettessous-urétrales[1,3].Laban- deletterétro-urétraletransobturatricedetypeAdvanceTM, (Minnetonka,Minnesota,États-Unis),introduiteen2007[4]

a connu une diffusion rapide en pratique clinique avec des taux de guérison de 50% à moyen terme et un taux decomplication très faible à travers lespremières séries publiées [5,6]. Cependant, un taux d’échec primaire de 25% est constatéaprès implantationde ce dispositif. Les

(3)

solutionsdedeuxièmelignedevraientdoncêtreégalement explorées,pourpouvoirproposerauxpatientsunepriseen charge optimale même en cas d’échec. Si l’implantation d’unSAUsembleaprioriuneoption raisonnablefaceàun échecd’AdvanceTM,iln’existequetrèspeudepublications rapportantlesrésultatsd’unetelleséquencethérapeutique [7].Notrebutétaitderapporternotreexpérienceclinique àproposd’unesériedepatientsconsécutifstraitésparSAU aprèséchecd’AdvanceTMpourIUPP.

Patients et méthodes Patients

Une évaluation prospectivea été réaliséedans uncentre universitairederéférencepourletraitementdel’IUPPentre avril 2007et novembre 2011. Tous les patients consécu- tifs traités par bandelette AdvanceTM pour UIPP ont été suivis au cours de cette période selon une méthodologie déjà publiée antérieurement, dans le cadre d’une étude non-interventionnelleapprouvée parun comité d’éthique [5,8]. Brièvement, les paramètres suivants étaient utili- séspourl’évaluationpréopératoire:antécédentsmédicaux, histoiredelamaladie,examenclinique,cataloguemiction- nel,pad-testde24heures,examencytobactériologiquedes urinesuréthrocystoscopie,etexamenurodynamique.Seuls lespatients avecuneIUPPlégère(une àdeuxprotections parjour)etmodérée (troisàquatreprotections parjour) ontététraitésparbandeletteAdvanceTM.Pourl’évaluation rapportéeici,touslespatientsayantététraitéssecondai- rement par SAU pour échec thérapeutique du traitement parbandeletteAdvanceTMontétéextraitsetspécifiquement analysés.

Interventions

La bandelette AdvanceTM a été implantée de la manière précédemmentdécritedanslalittérature[4].Lespatients qui étaient en échec dans la première année après l’implantationdelabandelette(échecprimaire définipar uneréductiondel’utilisationdes protectionsdemoinsde 50% parrapport àla valeurinitiale) se sont vus proposer la pose d’un SAU, ainsi que d’autres options thérapeu- tiques.

Lespatientsayantdonnéleurconsentementéclairéécrit pour l’implantation d’un SAU ont été réévalués avec un nouvel examen clinique, un catalogue mictionnel et une uréthrocystoscopiepréopératoirepourvérifierl’absencede complicationlocale dueà la pose debandelette. Lepad- test et le bilan urodynamique n’ont pas été refaits à ce stade.Lespatientsconcernésontétéopéréssousanesthésie générale (83%) ou rachianesthésie (17%), avec mise en placed’unsphincterAMS800TM(AmericanMedicalSystems, Minnetonka, Minnesota, États-Unis) en utilisant une voie d’abord périnéale. La technique chirurgicale a déjà été décritedansdespublicationsantérieures[9].L’intervention n’étaitréaliséequesilesurinesétaientstérilesenpréopé- ratoire. Le SAU était désactivé pendant quatre semaines enpostopératoiredanstouslescas,ettouteslesinterven- tionsontétéconduitesparlemêmeopérateurexpérimenté (FH).

Paramètres d’évaluation

Lesdonnéesperopératoires(tailledelamanchetteimplan- tée,duréedel’intervention,difficultéstechniques,évène- mentsindésirablessurvenuspendantl’opération)etlesdon- nées postopératoires immédiates(durée d’hospitalisation, durée de sondage, complications immédiates) ont été recueillies durantl’hospitalisationpour éviterlesbiaisde rappel. Une consultation de contrôle à un mois postopé- ratoireétaitsystématiquementprogramméeàlasortiedu patient.Cetteconsultationcomprenaitl’activationduSAU, ladispensedeconseilsd’utilisationparuneinfirmièrespé- cialisée, unexamencliniqueparlechirurgienresponsable pourvérifierlabonnecicatrisation,etenfinlarecherchede complicationssurvenuespendantlepremiermoispostopé- ratoire.

Le suivi était ensuite réalisé à trois, six, 12mois puis annuellement.Chaqueconsultationcomprenaitl’évaluation dunombredeprotectionsutiliséesetduscoredesatisfac- tionvalidéPatientGlobalImpressionofImprovement(PGI-I) [10].Le critèreprincipal dejugementétaitle nombrede protectionsutiliséesparjour.Lesuccèsdutraitementétait définicommesuit:

• patientguérisiaucuneprotectionutilisée;

• patientaméliorésinombredeprotectionsréduitdeplus de50%parrapportàlavaleurpréopératoire;

• patientenéchecdanstouslesautrescas.

Analyse statistique

L’analyse des résultats a été réalisée à l’aide du logiciel XLStat2011pour Windows(Addin Soft, Paris, France).Une analysedescriptivedetouslesparamètresaétéconduite.

Résultats

Caractéristiques des patients traités

Lacohorte initialedepatientstraitésà partirdelaquelle les patients ont été extraits pour cette analyse compor- tait136patients[5];lesrésultatsglobauxdecettecohorte sont présentés sur la Fig.1.Tous lespatients avaienteu uneprostatectomietotale pourcancerdelaprostate. Sur les 30patients enéchec (défini par une amélioration des symptômes inférieure à 50%), 12patients ont été traités danslessuitesparimplantationd’unSAUetontétéinclus dans cette évaluation prospective. Sur ces 12patients, aucunn’avaitrec¸uuntraitementparticulieravantlapose du sphincter (sauf un cas ou un traitement par duloxé- tine a été tenté, sans succès). Les caractéristiques des 12patients sontdétailléesdans leTableau1.L’âgemoyen des patients±déviation standard (DS) était de 69±7ans (59—80) au moment de l’implantation de la bandelette AdvanceTM. Quatre patients(33%)avaient eudela radio- thérapiepelvienneentraitementadjuvantducancerdela prostate aprèsla prostatectomie, six avaient unpad-test préopératoire supérieur à 200g/j et cinq avaient eu une uréthrotomieendoscopiquedanslessuitesdelaprostatec- tomie pour sténose anastomotique. Après un suivi moyen de27±6mois,lesdouzepatientsutilisaientaumoinsune protectionparjouretétaientdemandeursd’untraitement complémentaire.

(4)

Figure1. Descriptiondesrésultatsdelacohorteinitiale[5].

Tableau1 Antécédentsethistoirecliniquedespatientsavantl’implantationdusphincterartificielurinaire.

Patient 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Âge(années) 80 66 73 64 72 59 77 62 76 61 76 62

ScoreASA 1 2 2 3 2 2 1 2 2 2 2 2

QmaxenmL/sa 11 10 12 13 11 12 6 12 15 12 16 9

CapacitévésicaleenmLa 400 350 440 413 400 420 N/A 350 440 400 420 410 Contractionsnoninhibéesdu

detrusora

Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non

Antécédentderadiothérapie Oui Non Oui Non Non Non Non Non Oui Non Oui Non Antécédentd’uréthrotomie Non Oui Oui Non Oui Oui Non Oui Non Non Non Non Nombredeprotections

utiliséesparjouravant implantationdela bandeletteAdvanceTM

3 3 2 4 1 2 4 9 2 4 2 4

Pad-testdes24heuresavant implantationdela bandeletteAdvanceTM (grammes)

250 120 300 155 130 150 40 500 100 220 260 220

Intervalleentre

prostatectomietotaleet implantationdela bandeletteAdvanceTM (années)

2 3 10 1 2 5 10 2 8 4 8 4

Nombredeprotections utiliséesparjourau derniersuiviaprès AdvanceTM

2 4 2 4 2 1 1 3 1 1 1 2

SuiviaprèsAdvanceTM(mois) 27 19 31 27 34 32 42 20 23 28 23 28

ASA:AmericanSocietyofAnesthesiology;Qmax:débiturinairemaximal.

a Lesdonnéesurodynamiquesetdedébimétrien’étaientdisponiblesqu’avantlaposedebandeletteAdvanceTM.

(5)

Tableau2 Résultatspéri-opératoiresetdonnéesdesuiviaprèsimplantationdusphincterartificielurinaire(SAU).

Patients 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Intervalleentrelabandelette AdvanceTMetleSAU(mois)

15 17 4 12 5 34 22 13 23 31 16 30

Tailledelamanchette 5 4,5 4 4,5 4 5 4,5 4,5 4,5 4,5 4,5 4,5

Duréeopératoire(minutes) 50 40 40 45 70 60 40 50 45 70 45 50

Duréedesondage(jours) 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Duréedeséjourhospitalier (jours)

2 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

Complicationsimmédiates Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non

Complicationsdifférées Non Non Non Non Oui Non Non Non Non Oui Non Non

Résultatfonctionnelau derniersuivi

Sec Sec Sec Amélioré Sec Sec Sec Amélioré Sec Sec Sec Sec

ScorePGI-Iauderniersuivi 1 1 1 2 1 1 1 3 1 1 1 1

Duréedesuivi(mois) 26 15 41 29 43 12 34 20 14 12 15 13

PGI-I:PatientGlobalImpressionofImprovement.

Données péri-opératoires

Touslespatientsontététraitéscommeprévuparimplanta- tiond’un SAU de type AMS800TM par voie périnéale, sans aucune difficulté technique. L’implantation du SAU a été réaliséedemanièreclassiqueetdans aucuncas labande- letten’aétévueenperopératoire.Latailledelamanchette étaitde4,5danslamajoritédescas.Touslespatientsont été sondés pendant 24heures en postopératoire, et tous lespatients sont sortis après deux jours d’hospitalisation (saufun sorti aprèstrois jours). L’intervalle moyen entre l’implantationde la bandelette et celle du SAU a étéde 18±9mois (4—34). Aucunecomplication immédiate n’est survenueetdanstouslescasledispositifaétéactivéàun mois,commeinitialementprévu(Tableau2).

Données de suivi

Aprèsunsuivimoyende22,8±11mois(12—43),dixpatients n’utilisaient plus de protections et étaient pleinement satisfaitsdel’intervention.Deuxpatientsonteuuneamé- lioration incomplète, portant toujours des protections au derniersuivi (uneprotection par jourdans les deuxcas).

Deuxpatients sonteuunecomplicationtardive.L’una eu uneinfectionsuperficielledelacicatricedel’incisionabdo- minaleiliaqueàdeuxmois,quiaétéd’évolutionfavorable aprèsuntraitementconservateurparsoinslocaux.Unautre aeuune érosioncutanée parles tubuluresduSAU àhuit moisetadûêtreréopérépourenfouissementdestubulures.

L’évolutionaétéfavorabledanslesdeuxcas.

Discussion

Il existe actuellement plusieurs options thérapeutiques chirurgicalespourletraitement del’IUPP,dontlesbande- lettessous-urétrales,lesballonnets latéro-urétraux,etle SAU [1,11]. Laplace respectivede chaque thérapeutique

demande à être précisée, maisles options mini-invasives commelesbandelettesontétédécritescommetrèspopu- laires auprès des patients commedes praticiens [12]. Au seindela nouvellegénérationdebandelettes, lesystème AdvanceTM, implanté par voie transobturatrice, est par- ticulièrement prometteur. En effet les taux de succès à moyen terme variaient de 76à 91% selon une revue de la littérature récente, qui soulignait également le faible tauxdecomplicationsaveccettetechnique[3].Cesrésul- tats semblaient stables àmoyen terme, jusqu’àau moins trois ans mais seulement 50% des patients sont totale- ment secs, ne portant plus de protection [13]. Certains facteurs de risque d’échec de cette bandelette ont été individualisés tels un antécédent de radiothérapie pel- vienne, un antécédent d’uréthrotomie après la chirurgie prostatique, une fonction sphinctérienne résiduelle mau- vaise, une incontinencesévère, ouunemauvaise miseen place du dispositif [5,14]. Une analyse multivariée des facteurs d’échec sur notre série avait conduit en parti- culier à relever une corrélation entre échec d’AdvanceTM etpad-test préopératoire supérieurà 200g/j,antécédent de radiothérapie et antécédent detraitement chirurgical d’une sténose anastomotique [5]; les 12patients présen- tés ici avaient effectivement ces critères (Tableau 1).

Cependant,lescritèresdesélectionpermettantd’identifier les patients candidats idéaux à la bandelette AdvanceTM ne sont pas consensuels, et compte tenu de la diffusion importante de cette technique en pratique clinique, le nombredepatientsenéchecdebandeletteAdvanceTMne vafaire probablement que croîtreenvaleurabsoluedans lesannéesàvenir.Ainsi,ilestpertinentd’explorertoutes les pistes de traitements complémentaires après échec d’AdvanceTM pour proposer au patient une stratégieinté- grée et des recours possibles si les résultats ne sont pas satisfaisants.

Des solutions pour traiter un échec de bandelette AdvanceTM ont déjà été proposées dans la littérature.

Soljaniketal.ontproposélamiseenplaced’uneseconde

(6)

bandeletteAdvanceTM.Cettetechniqueditedure-doslinga permisdeguériruntiersdespatients(10/29)avecunrecul de16,6mois[15].Letauxdecomplicationétaitcompara- bleàceluiobtenu danslessériesd’AdvanceTMimplantées chez des patients naïfs, c’est-à-dire très faible. Al-Najar et al. [16] ont décrit leur expérienceconcernant le trai- tementde40patientsayanteuunechirurgiederattrapage pourIUPPpersistanteaprèséchecd’unpremiertraitement chirurgical.Danscettesériehétérogène,15patientsétaient enéchecd’AdvanceTM.Lespatientsontrec¸uunSAUdetype AMS800TM(uncas),unSAUdetypeFlowsecureTM(deuxcas) oul’implantationdeballonnetsPro-ACT(dixcas).Apresun suividesixmois,touslespatientsétaientdits«socialement continents» etsatisfaitsdela priseen charge,et aucune complicationn’avaitéténotée.Lesdeuxdernierspatients avaientdesballonsPro-ACTimplantésavantlabandelette; leurregonflage,d’aprèslesauteurs,apermis derestaurer une continence. Cependant, le caractère hétérogènedes patientsrecrutésetdeleursantécédents,ladiversitédes solutionsproposées, aucasparcas, ainsique lesuivitrès courtétaientautantdelimitesà prendreencomptepour interprétercesdonnées.

Dans l’étude présentée ici, nous avons tenté d’être plussystématiques enrapportantlesrésultats d’unesérie homogène après un suivi minimal d’un an, conformé- mentauxrecommandationsinternationalesenvigueur[17].

Dans notre expérience, les résultats étaientcomparables à ceux obtenus après l’implantation d’un sphincter chez lespatientsn’ayantjamaiseudebandelette,c’est-à-dire un résultat de 80% de patients guéris [18]. Nos résul- tatsétaientparailleurspresquesimilairesàceuxobtenus après implantation d’un SAU pour échec de bandelette Invance[19].Eneffet,auseind’unecohortede11patients, Fisheretal.avaientconcluquehuitpatientsétaientsecs, après un suivi de 14,2mois, deux patients étant amélio- résetuncasavaitaboutiàuneexplantationdudispositif.

Nos résultats étaient enfinconformes à ceux obtenuspar Lentz et al., qui ont récemment évalué le taux de suc- cès de l’implantation d’un SAU après AdvanceTM [7]. Les auteursontcomparé29casdeSAUaprèsAdvanceTM àune série de SAU chez des patients naïfs. Aucune différence statistiquement significative n’était notée concernant la duréeopératoire,lespertessanguinesetlescomplications entre les deux groupes. Les auteurs décrivaient un taux de succès de 96% pour l’implantation d’un SAU après AdvanceTM, mais après un suivi de seulement trois mois[7].

Concernantlatechniquechirurgicale,laprésencedela bandeletten’agénéréaucunedifficultéperopératoiredans notreexpérience.Aucunincidentn’estsurvenuenperopé- ratoire,etenutilisantunevoied’abordpérinéaledanstous lescas,labandeletten’ajamaisétévue,peut-êtreenrai- sondesapositionpluspostérieure[20].Aucuneréactionà corpsétrangern’aétédiagnostiquéedanslestissuspériuré- traux.Lesdeuxseulescomplicationspostopératoiresontété géréesfacilementsansnécessitéd’explantationdudisposi- tif.

Notreétudeétaitbiensûrlimitéeparlefaiblenombre depatientsinclusetl’absencedegroupetémoin.Celapeut s’expliquer par le caractère préliminaire de notre série qui portait sur la thérapie de sauvetage d’une technique récente.

Conclusion

Dansnotreexpérience,l’implantationd’unSAUaprèséchec debandeletteAdvanceTMdonnaitdebonsrésultatsfonction- nelsaprèsunsuivisupérieuràunan.Cesrésultatsvalidaient donc cette option thérapeutique, pouvant ainsi apporter uneréférenceutile auxpatients etaux praticienslorsde ladiscussiondesoptionsthérapeutiquesfaceàuneIUPP.

Déclaration d’intérêts

A.A.,J-N.C.,P.S.,C.C.,L.P.,O.C.déclarentnepasavoirde conflitsd’intérêtsenrelationaveccetarticle.

F.H.:consultantpourAmericanMedicalSystems(AMS).

Références

[1]BauerRM,GozziC,HubnerW,NittiVW,NovaraG, Peterson A, et al. Contemporarymanagement ofpost-prostatectomy incontinence.EurUrol2011;59:985—96.

[2]Buckley BS, Lapitan MC, Glazener CM. The effect of uri- naryincontinenceonhealthutilityandhealth-relatedquality of lifein menfollowing prostatesurgery. NeurourolUrodyn 2012;31:465—9,http://dx.doi.org/10.1002/nau.21231.

[3] WelkBK,HerschornS.Themaleslingforpost-prostatectomy urinaryincontinence:areviewofcontemporaryslingdesigns andoutcomes.BJUInt2012;109:328—44.

[4]Rehder P,Gozzi C.Transobturatorsling suspension for male urinaryincontinenceincludingpost-radicalprostatectomy.Eur Urol2007;52:860—6.

[5]Cornu JN, Sebe P, Ciofu C, Peyrat L, Cussenot O, Haab F.

Mid-termevaluationofthetransobturatormaleslingforpost- prostatectomyincontinence:focusonprognosticfactors.BJU Int2011;108:236—40.

[6]BauerRM,MayerME,MayF,GratzkeC,BuchnerA,SoljanikI, etal.ComplicationsoftheAdVancetransobturatormalesling inthetreatmentofmalestressurinaryincontinence.Urology 2010;75:1494—8.

[7]Lentz AC, Peterson AC, Webster GD. Outcomes fol- lowing artificial sphincter implantation after prior unsuccessful male sling. J Urol 2012;187:2149—53, http://dx.doi.org/10.1016/j.juro.2012.01.119.

[8]CornuJN,SebeP,CiofuC,PeyratL,BeleyS,TliguiM,etal.

TheAdVancetransobturatormaleslingforpost-prostatectomy incontinence:clinicalresultsofaprospectiveevaluationafter aminimumfollow-upof6months.EurUrol2009;56:923—7.

[9]StoffelJT,BarrettDM.Theartificialgenitourinarysphincter.

BJUInt2008;102:644—58.

[10]Yalcin I, Bump RC. Validation of two global impression questionnaires for incontinence. Am J Obstet Gynecol 2003;189:98—101.

[11]CornuJN,HaabF.Urinaryincontinencein2010:theevolution ofSUImanagement.NatRevUrol2011;8:68—70.

[12]KumarA,LittER,BallertKN,NittiVW.Artificialurinarysphinc- ter versus male sling for post-prostatectomy incontinence.

whatdopatientschoose?JUrol2009;181:1231—5.

[13]Rehder P, Haab F, Cornu JN, Gozzi C, Bauer RM. Treat- ment of post-prostatectomy male urinary incontinence with the transobturator retroluminal repositioning sling suspension: 3-year follow-up. Eur Urol 2012;62:140—5, http://dx.doi.org/10.1016/j.eururo.2012.02.038.

[14] SoljanikI,GozziC,BeckerAJ,StiefCG,BauerRM.Riskfactors oftreatmentfailureafterretrourethral transobturatormale sling.WorldJUrol2012;30:201—6.

(7)

[15] SoljanikI, Becker AJ,Stief CG,Gozzi C,Bauer RM.Repeat retrourethraltransobturatorslinginthemanagementofrecur- rent post-prostatectomy stress urinary incontinence after failedfirstmalesling.EurUrol2010;58:767—72.

[16]Al-NajarA,KaufmannS,BoyS,NaumannCM,JunemannPK, VanDerHorstC.Managementofrecurrentpost-prostatectomy incontinenceafterpreviousfailed retrourethralmale slings.

CanUrolAssocJ2011;5:107—11.

[17]Abrams P, Andersson KE, Birder L, Brubaker L, Cardozo L, Chapple C, et al. Fourth international consultation on incontinencerecommendationsoftheinternationalscientific committee:evaluationandtreatmentofurinaryincontinence, pelvicorganprolapse,andfecalincontinence.NeurourolUro- dyn2010;29:213—40.

[18] Herschorn S, Bruschini H, Comiter C, Grise P, Hanus T, Kirschner-Hermanns R, et al. Surgical treatment of stress incontinence in men. Neurourol Urodyn 2010;29:

179—90.

[19]Fisher MB, Aggarwal N, Vuruskan H, Singla AK. Efficacy of artificial urinary sphincter implantation after failed bone- anchored male sling for post-prostatectomy incontinence.

Urology2007;70:942—4.

[20] Papin G, Tissot V, Le Penndu H, Nonent M, Fournier G. Évaluation du positionnement de la bandelette rétro-urétrale transobturatrice par IRM pelvienne statique et dynamique. Prog Urol 2012, http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2012.03.001. In press.

Références

Documents relatifs

Enfin, les profils uré- traux se sont modifiés entre l’évaluation peropératoire et l’évaluation postopératoire, avec quasi systématiquement 2 pics qui ne deviennent plus

Les 11 patients étaient en échec du DMSO sans anesthésie avec absence d’amélioration clinique et, soit ils avaient mal toléré les instillations et n’avaient pas pu maintenir

Méthodes Une évaluation monocentrique incluant tous les patients traités par implantation de ballonnets Pro-ACT TM entre 2009 et 2016 après échec de bandelette sous-urétrale de type

Méthodes Une évaluation monocentrique incluant tous les patients traités par implantation de ballonnets Pro-ACT TM entre 2009 et 2016 après échec de bandelette sous-urétrale de type

Méthodes Une évaluation monocentrique incluant tous les patients traités par implantation de ballonnets Pro-ACT TM entre 2009 et 2016 après échec de bandelette sous-urétrale de type

Implantation d’un sphincter urinaire artificiel chez la femme par voie laparoscopie robot assistée après échec de ballons ACT.

Les bandelettes sous-urétrales (BSU) se sont imposées chez la femme comme le traitement incontestable de deuxième intention de l’incontinence urinaire d’effort par

Nous avons inclus pour cette étude clinique tous les patients ayant eu une pose d’une bandelette sous-urétrale trans-obturatrice de type Advance ® dans deux