ELEMENTS
NECESSAIRES A LA DETERMINATION DU PRIX DE REVIENT DES TRAVAUX D’ASSAINISSE- MENT ET DE CONSOLIDATION DES TALUS !. (EXTRAITS D’UN MENOIRE DE M. BRUERE, CHEF DE SECTION AUX CHEMINS DE L'EST, SUR LES ASSAINISSENENIS DES TALUS DE TRANCHSES ET DE REMBLAIS, PUBLIE DANS LE NOUVEAU PORTEFEUILLE DE L'INGE- NIEUR.)
TRANCHEES CANIVEAUN.
1° — Materiaux.
Briques. — La quantit& de briques nöcessaires ä la construction d’un mötre courant de caniveau est döterminde par la longueur de celles dont on fait usage. Il en faut douze par mötre, de celles que j’ai dit &tre prefe- rables pour l’assainissementdes talus argileux (0,25 x 0,08 x 0,03). La valeur de ces briques peut &tre de 50 francs le mille, rendues au chantier.
Le prix des briques pour 1 mötre courant de caniveau sera done de:
30 12 x
a —0 fr. 36e.(a).
Mortier. — I] faut en moyenne 0”,011 de mortier hydraulique pour la maconnerie d’un metre courant de caniveau. En supposant que le mötre eube coüte 15 francs, l’on trouvera que pour 1 metre courant de caniveau la depense pour le mortier est de 0,011 x 15,00 — 0 fr. 16 (b).
Pierre cassee. — Le cube de la pierre cassee qui entre dans la con- struction des caniveaux est, d’aprös les caleuls que j’ai faits röecemment,
“ de 0,058 par mötre de longueur. En supposant que le mötre cube de pierre cassce coüte 6 francs, transport compris, la d&pense pour 1 metre de caniveau sera 0,058 X 6 fr. — 0 fr. 23 (e).
Gazon. — La surface du gazon necessaire au recouvrement de la pierre cassee est d’environ 0,50 par metre courant. En supposant que le mötre carr&
de gazonnement ä plat coüte 0 fr. 60, le prix du recouvrement en gazon de 1 metre courant de caniveau sera done 0,50 x 0 fr. 60 — 0 fr. 30 (d).
J'ai choisi pour faire les &valuations precedentesles cas les plus defavo- rables. Ainsi je suppose que le mille de petites briques coüte 50 franes :
' Veir, dans le Portefeuille, le Memoire complet avec les planches qui l’accompagnent.
sur aucun des points de la ligne de Wissembourg le prix n’a depasse 25 franes le mille; — le prix du mortier, tel qu'il doit &tre pour la ma- connerie des caniveaux, n’atteint que tr&s-rarement le chiffre que j’ai donne; — la moyenne du prix du mötre cube de pierre cassee s’eleve ra- rement ä 6 francs : la depense est bien plus faible encore quand on em- ploie des scories ou m&me des cailloux roules. Je suppose enfin que le prix du mötre carre de gazonnement est de 0 fr. 60; dans cette somme est na- turellement comprise l’indemnite due au proprictaire du terrain. Mais il arrive presque toujours qu’il est possible d’en extraire des parcelles de ler- rain comprises dans la zone d’acquisition, etalors le prixne se compose plus que du transport et d’une main-d’euvre bien facile. Si maintenant on remplace le gazon par des plaques de glaise, le prix du recouvrement en question deviendra presque nul.
En röunissant les difförents prix trouv6s pröcedemment, on verra que la depense pour materiaux necessaires a la construclion d’un metre courant de caniveau est ainsi composte:
BEsgues a et 2 0) U NTTB0
Motion. 3 a ee ne DIR216
Bißrrag; CaBScesa: #265 ea OU
Gazon sa in re Se AA) AUT AO)
MORE RU 1 fr. 05
2° — Main-d’euvre.
Fouille. — || est reconnu qu’un ouvrier peut faire la fouille de 50 m&- tres courants de caniveaux en douze heures, compris le röglement. Le prix moyen d’un terrassier 6tant de 5 franes la journde de dix heures, on aura pour 1 mötre courant de fouille de caniveaux :
42.% 312. 00...
10 x 30 —NAir12:0(e):
Maconnerie. — Un macon peut, dans des eirconstances ordinaires, con- struire 50 mötres courants de caniveaux en douze heures, et il faut un man@uvre pour deux macons. Le prix de la journde d’un macon 6tant de 4 francs pour dix heures de travail et de 5 francs pour celle d’un maneu- vre, le mötre courant de maconnerie de caniveau doit revenir ä :
94h. x 4fr.00 e. WOHER .00 =)
( 40 h. 40h. IE):
100 metres. #
Le transport de materiaux tels’que briques, morlier, gravier, gazon, Se
fait assez avantageusement au moyen de hottes. L’ouvrier peut circuler plus facilement sur les banquettes des caniyeaux, etily a beaucoup moins de degäts ä craindre que lorsque les transports se font ä la broueite.
Les hottes que j’ai fait faire a Vendeuvres cubent en moyenne 0”,020;
elles sont en osier et doublees en töle ä Finterieur.
Transport. — 1° Pierre cassee. De Ja maniere indiquee ci-dessus, un ouvrier peut transporter 5 mötres cubes de pierre cassce en dix heures. (e
«ui porte A 79 metres la longueur des caniveaux, qui peuvent &tre remplis en dix heures par la quantite transporlee par un ouvrier.
En supposant qu’il faille un chargeur pour deux porteurs, 2 x 79 me- tres ou 158 mötres courants de caniveaux seront remplis en dix heures par trois ouvriers. A 5 francs la journde de dix heures, ces 158 metres colıte- ront 5 X 5 fr. = 9 fr. 00 de transport et 1 metre courant:
9 fr. 00 e.
EnEt 057 (9). i
Je ne parlerai pas du transport du gazon, le prix en &tant compris dans les 0 fr. 60 comptes plus haut.
Reunissant done les prix ci-dessus de la main-d’euvre, on aura pourle prix d’un metre courant de caniveaux !
Koulaseananene yes ae le) Nie 072
Maconrleniose; Bau Asse ve nn (f) 0: =48 Aransportde-pienne:cassde; x 2,=0..%. n.u2:(9)-0- 2.057
Tomb). 20, 0 fr. 259 Joignant ä cette somme le prix du Iransport des lerres provenant du de- blai des caniveaux, 0",10 x 1 fr. 00 — 0 fr. 10 et le prix des materiaux, on verra qu’un metre courant doitrevenir, dans des eirconstances ordinai- res, ä
1 fr. 05 + 0 Sr. 26 + O0 fr. 10 —1 fr. 4.
REVETEMENTS.
Un chantier bien organise pour le pilonnage des terres servant au re- couvrement des talus doit &tre compos6 dans la proportion suivante:
2 chargeurs, 2 rouleurs, 4 lanceurs, 1 regaleur, 4 pilonneurs, 1 regleur, 1 chef d’atelier.
J'ai reconnu quele travail de ces quinze ouvriers peut produire 75 me&- tres carrös de revötement de 0”,50 d’&paisseur en une journde de dix heu- res. Si on suppose que les terrassiers soient payes A raison de 0 fr. 50
’'heure et le chef de chantier 0 fr. 50, la depense de main-d’euyre pour 75 mötres carr6s de pilonnage sera donc de 47 fr., et pour 1 metre carre de 0 fr. 626 (a).
Le recouvrement des talus en Lrois couches, comme l’indique M. Sazilly, est abandonne depuis fort longtemps; voiei comment il faisait :
Supposons un talus & consolider; une premiere couche de terre remplis- sait lesredans; apr&s le battage de cette premiere couchele talus droit 6tait rötabli et les redans devenaient par cons&quent inutiles. On repandait en- suite deux autres couches a, b, que l'on pilonnait ou plutöt que l’on battait separement. De cette maniere on formait dans le recouvrement lui-m&eme des surfaces lisses qui facilitaient le passage des eaux de pluie ou des degels. Des revötements semiblables avaient tres-peu de solidite : on les a remplaees par des revetements pilonnes par couches horizontales de 0”,15 ä 0”,20 d’epaisseur.
J’ai dit ailleurs la maniere de pilonner les terres des recouvrements; j’ai dit aussi le nombre d’ouvriers necessaires & la bonne organisation d’un chantier de pilonnage. Il ne me reste plus qu’ä indiquer la maniere dont je dispose un atelier.
Il est avantageux de n’entreprendre les travaux de recouvrement que sur une longueur totale de 50 mötres divises en trois entre-profils de 10 metres.
Les ouvriers sont ainsi places dans chacune des parties de la travee de 50 metres : dans l’une travaillent les quatre pilonneurs; dans une autre, un rögaleur et les quatre lanceurs; et enfin, dans la troisieme, le rögleur : les rouleurs doivent döchargerles terres dans l’entre-profil oü travaillent les lanceurs et le regaleur.
De cette maniere, le travail se fait beaucoup plus rögulierement; l'ou- vrier ne perd pas de temps, et ila bien vite compris le travail dont il est
charge. ‘
Jai l’espoir qu’on ne trouvera pas mal que je parle de l’organisation d’un atelier : il est bien reconnu que de la bonne organisation d’un chantier il resulte souvent des &economies considerables et un travail mieux fait.
J’ai suppose tout ä& l’heure que les terres du recouyrement etaient pri- ses dans les cavaliers de depöt provenant du retroussis de terre veg6tale qui se fait gensralement en commencant le deblai des tranchees. Mais, quand par avance on reconnatt la nöcessit& d’assainir les talus d’une Lran- chee, il est trös-avanlageux de röserver au-dessus des talus une quanlite de terre vögetale suffisante au recouvrement et que l’on n’enleve que lors- qu’on en a besoin. C'est ainsi que l’on a pu-avoir ä proximite des terres
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toujours bien fratches. On avait pris les dispositions necessaires pendant le deblai pour qu’il restät au-dessus de la banquette, au niveau de la partie supsrieure des glaises, un volume de terre vögetale et sable argileux cor- respondant ä celui necessaire au recouvrement de la partie argileuse du
talus. R
Dans de semblables eirconstances, il suffit alors de deux piocheurs, deux lanceurs, un rögaleur, quatre pilonneurs ei un rögleur; ajoutons-y un chef d’atelier, nous aurons, en &valuant le prix de la journde comme ci- dessus, une depense de 55 francs au lieu de 47 francs, ce qui ne porte plus le mötre carr& de pilonnage qu’a 0 fr. 466. On voit done qu’en agissant comme je viens de le dire on fait une economie reelle de 0 fr. 16 par me- tre carr& de pilonnage.
BANQUETTES.
Les banquettes ont en general 1 mötre de largeur; done, d’apres le prix admis precödemment pour le gazonnement ä plat, le mötre courant de ga- zonnement de banquette coüte 0 fr. 60.
Les banquettes &tant ä 4 mötres de distance verticale les unes des autres, cette depense 0 fr. 60 se r&partit entre les 7”,21 de distance suivant l’hy- pothenuse; d’oü les banquettes coütent:
RT 0 fr. 085 (b) par metre carr& de talus.0,60
CUVETTES.
Les cuveltes en maconnerie construites ä la jonction införieure de deux pentes opposees de banquettes doivent se trouver, d’apres ce qui a te dit dejä, ä 60 mötres environ de distance les unes des autres. Or elles doivent avoir 1 metre de largeur sur 0,50 d’&paisseur; ce qui fait qu’elles cubent 0”,50 par metre courant. Donc, en supposant qu’un me&tre cube de macon- nerie coüte 15 fr., on aura 4 fr. 50 pour prix d’un metre courant de ceu-
vettes, laquelle somme, r&partie entre’60 metres carr6s, donne :
4,50 ;
rege 0 fr. 075 (c) par mötre carr& de talus.
SEMIS.
Le mötre carr& de semis en graine de luzerne et de foin est pay& assez souvent ä raison de 0 fr. 05 (d) : cette somme me parait bien suffisante.
Le mötre carr& de recouvrementrevient donc, tout compris:
Bilannaga: ns... >00 (a) 0472626 Gazonnement de banquettes. .. (db) 0 085 Guvetles en maconnerie. (ec) 0 075 Semisktrans sich weitebilneneh AED) 030
ODER 0 fr. 81%
Le cube du deblai enlev& pour faire place au pilonnage est de 0”,50 par metre carr& de talus. Le prix de ce deblai etantfait ä raison de 1 fr. le me- tre eube, le prix preeedent devient:
0 fr. 314 +0 fr. 50 —1fr. 11.
Je dois faire remarquerencore iei que j’ai suppose qu'il &tait necessaire de transporter les terres ä 50 mötres; que le prix du gazon comprenait l’in- demnite au proprietaire du terrain oü il a &te extrait. Le prix 1 fr, 1# se röduirait ä 0 fr. 80, en supposant qu'il soit possible de faire l’&conomie de 0 fr. 16 expliqude plus haut et que le gazon soit extrait dans des ter- rains compris dans la zone d’acquisition pour la construction des chemins Jde fer.
Les prix que jindique different sensiblement de ceux trouv6s par M. Sa- zilly. Ainsi il övalue ä 2 fr. 99 le mötre eourant de caniveau; j’ai fait voir dejä que, m&me dans des circonslances defavorables, il ne doit coüter que fr. 41. Cette difförence tient aux dimensions des briques, qui exigent une fouille d’autant moins considörable qu’elles sont de moindres dimensions; cela döpend surtout de la disposilion de ses caniveaux, qui exigeaient une fouille plus considerable, plus diffieile et une plus grande quantite de pier-
res cassees. .
La difference du prix des revötements n’est que de 0 fr. 16, compa- vantles prix que je donne ä celui de M. de Sazilly; mais il est bon d’ob- server qu’outre cette &conomie de 0 fr. 16 par metre carre, j’ai fait entrer dans le prix 1 fr. 11 la döpense. necessaire ä la construction des cuvettes en magonnerie et au gazonnement des banquettes. :
Quant au prix de revient du mötre carr6 de talus, tout compris, assainis- sement et revötement, il n’est guere possible de le determiner exactement äl’avance. Il varie d’apres la quantits des bancs de suintement.M. Sazilly eite la tranchee de Gagny, oü l’on n’a construit qu’un metre courant de caniveau pour 6 melres carr6s de talus. Mais toutes les tranchöes n’ont pas aussi peu de banes de suintement. Je citerai aujourd’hui la trancheede la Vinoterie, oü l’on est oblige d’etablir presque 4 mötre courantde caniveau par metre carr& de talus. On concoit la difference qui doit rösulter dansJa depense nöcessaire aux LravauX d’assainissement des talus de cesdeux Lran- chees. Il est juste de dire que la quantite relative de caniveaux ä la tran- chee de la Vinoterie sera rarement aussi forte.
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REMBLAIS
La depense necessaire ä la consolidation d’un remblai argileux ne peut guere s’evaluer d’avance avec une certaine approximation. Elle varie avec la hauteur des remblais, leur disposition, Ja nature des terres, la distance du transport et le prix des pierres ou des cailloux. i
Je vais reprendre la supposition que j’avais Saite de consoliderles talus du remblai des Couveaux. Le cube des contre-forts est d’environ 8,200 metres.
Or, en supposant que la döpense pour fouille, transport et pilonnage des terres, soit de 1 fr. par metre cube, le prix des contre-forts sera 8,200 franes.
Le cube des empierremenis serait ä peu pres de 750 mötres. Le prix etant suppose de 10 francs le metre cube, la d&pense necessaire a l’&tablis- sement de ces empierrements serait done de 7,500 francs.
Les travaux de consolidation de ce remblai coüteraient done 15,700 fr.
Quoique cette somme soil assez peu importante, on ferait ex6euter les mömes travaux A un prix moindre et dans de meilleures conditions en remplacant l’empierrement par un fascinage.
Les faseines ayant 0”,25 d’6paisseur, le cube de la pierre cassee, ou des cailloux, ou des scories, sera au plus de 627 metres. En faisantles faseines avec les dimensions suivantes : 0”,70 de longueur, 0”,25 de diametre, on devra en employer 20,200.
La fourniture du bois (bouleau ou gen£t), la facon et la pose des fasci- nes, peuvenl &tre &valuces A fr. 15 piece, ce qui fait pour les 20,200 fasci- nes une depense de 3,050 francs.
Les pierres cassdes 6lant paydes ä raison de 7 franes le mätre cube, la de- pense tolale sera de .4,589 franes.
En remplacant les empierrements par les faseines en pierres cassdes, l’economie ne sera pas appreciable : elle sera peut-&tre nulle. Le seul avantage qu’on en retirera, ce. sera la solidite du travail. Mais, si l!’on em- ployait du gravier ou des scories au lieu de pierres cassdes, elle pourrait
£tre de 2 ou 5,000 francs; elle serait plus considerable encore si l’on se contentait d’employer des malieres beaucoup plus communes: rien n’em- p£cherait d’employer loute espece de substance perm£able, par exemple des debris de pierres, gelives ou non.
