HAL Id: tel-00913652
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Les fluidifiants du plâtre
Mathieu Neuville
To cite this version:
Mathieu Neuville. Les fluidifiants du plâtre. Matière Molle [cond-mat.soft]. Université Nice Sophia
Antipolis, 2007. Français. �tel-00913652�
LABORATOIRE DE PHYSIQUE de la MATIERE CONDENSEE
These de Do torat
de l'Universite de Ni e-Sophia Antipolis
presentee par
Mathieu NEUVILLE
pour obtenir legrade de
Do teur
spe ialite: Physique
Les Fluidiants du Pl^atre
Soutenue le14 de embre 2007 devant la ommissiond'examen omposee de
MohendCHAOUCHE Dire teurde re her he au LMT,Ca han Rapporteur
HenriVAN DAMME Professeura l'ESPCI,Paris Rapporteur
Jean-PhilippeBOISVERT LAFARGE Centre deRe her he Examinateur
Pas al BOUSTINGORRY CHRYSO Examinateur
MartinMOSQUET LAFARGE Centre deRe her he Examinateur
Georges BOSSIS Dire teurde re her he au LPMC,Ni e Dire teur de these
Introdu tion 9
1
Etat de l'Art 13
1.1 Generalites . . . 13
1.1.1 Le pl^atreetson produitd'hydratation,le gypse . . . 13
1.1.2 Les uidiants . . . 17
1.2 Le r^oledu uidiant . . . 23
1.3 Lastabilite ollodale. . . 24
1.3.1 Le mouvement Brownien . . . 26
1.3.2 Lesfor es hydrodynamiques . . . 26
1.3.3 Lesfor es interparti ulaires . . . 27
1.3.4 Lesfor es lieesauxpolymeres adsorbees . . . 33
1.3.5 Lesfor es lieesauxpolymeres non-adsorbes . . . 38
1.3.6 La sedimentation . . . 38
1.4 Modelesdes grandeursrheologiques y ;G 0 ; . . . 39
1.4.1 Regimes de on entration . . . 39
1.4.2 Cara terisation de omportementsrheologiques . . . 42
1.4.3 Relationsentrel'energie d'intera tionet lemoduleelastique . . . 43
1.4.4 Modeles de la ontrainte seuil . . . 46
1.4.5 Modeles de vis osite . . . 49
2 Cara terisation des uidiants 53 2.1 Le uidiant en solution . . . 53
2.1.1 Presentationdes uidiantsetudies. . . 55
2.1.2 Diametre hydrodynamique du uidiant . . . 56
6 TABLE DESMATIERES
2.1.4 Intera tionPCP- al iumetPNS- al ium . . . 60
2.1.5 Solubilite . . . 70
2.1.6 Pre ipitation . . . 71
2.1.7 Conformationdu polymere . . . 73
2.1.8 Diagramme de phasedes uidiants . . . 78
2.1.9 PressionOsmotique . . . 80
2.2 Isothermesd'adsorption . . . 94
2.2.1 Proto ole experimental. . . 94
2.2.2 Resultats . . . 94
2.2.3 Modelisation de l'Adsorption . . . 95
2.3 Mode d'a tion dupolymereadsorbe . . . 100
2.4 Con lusions . . . 101
3 Eet de l'adjuvantation dans une suspension de gypse 105 3.1 Le hoixdu gypse . . . 105
3.2 Rheometrie . . . 106
3.2.1 Phenomenes perturbateurs . . . 107
3.2.2 Lesdierentes geometries d'e oulement utilisees . . . 109
3.2.3 Modeles rheologiques . . . 113
3.3 Suspensionau repos . . . 115
3.3.1 Comparaisondes dierentes te hniquesde mesurede ContrainteSeuil . 115 3.3.2 Eet du uidiantsur desparti ules broyees . . . 118
3.3.3 Eet du uidiantsur desparti ules non-broyees . . . 128
3.3.4 Modelisation de la ontrainteseuil-modeleprimitif . . . 130
3.3.5 Modelisation de la ontrainte seuil-modeleevolue . . . 142
3.3.6 Contrainteseuild'une suspensionbimodale . . . 145
3.3.7 Etude et modelisation du module elastique haute-frequen e en fon tion de lafra tion volumique . . . 145
3.4 Suspensionene oulement . . . 160
3.4.1 Vis osite d'unesuspensionde parti ules broyees . . . 160
3.4.2 Modelisation de lavis osite desparti ules broyees . . . 163
3.4.3 Vis osite d'unesuspensionde parti ules non-broyees . . . 166
TABLE DESMATIERES 7
3.5.1 Pre ipitation . . . 172
3.5.2 AÆnite desurfa e ave des impuretes . . . 173
3.5.3 Eet de latemperature . . . 174
3.6 Diusiondu uidiant . . . 176
3.6.1 Proto ole experimental. . . 177
3.6.2 Resultats . . . 178
3.6.3 In uen e dela methode de pulverisationdu polymere . . . 180
3.6.4 Cinetique de uidi ationsurpl^atre . . . 181
3.7 Rheoepaississement . . . 182
3.8 Mesuresde PressionOsmotique . . . 188
3.9 Con lusions . . . 192
Con lusions et perspe tives 195 Annexes 197 3.10 Te hniquede lavis osite apillaire . . . 198
3.11 Broyage parti ules . . . 199
8 TABLE DESMATIERES
Lorsdupro essdefabri ationdesplaquesdepl^atrel'ajoutde uidiantpermetdediminuer
la vis osite de la p^ate de pl^atre. L'eau adjuvantee ( uidiant, retardant, a elerateur, agent
moussant...) sto kee dans lereservoir,note 1, ( f.gure 1) et le pl^atresont introduitsdansle
malaxeur, note 2. Le temps de sejour de la p^ate est environ de 4 se ondes durant lesquelles
elle est g^a hee. Parla suite, la p^ateest envoyee sur le arton, note 3. Le uidiant agit entre
la zone 2 et 3 pour fa iliter l'etalement de la p^ate. Malgre l'ajout de et adjuvant, il restera
toujours une ertaine quantite d'eau de g^a hage qui ne sera pas onsommee dans la rea tion
d'hydratationdu pl^atre etdevradon ^etre evapor ee lorsde l'operation de se hage. Cette eau,
appelee aussi "eauperdue",est a l'origined'une perte de produ tivite etune desplus
impor-tantes sour es de depense dansuneunite de produ tionde plaques depl^atre.
Cette etude a ete inspiree par les travaux de Mar Domene h [Domene h,2002℄, qui a
onsa reunepartiedesatheseal'etudedel'intera tionpl^atre-adjuvants,etlan ee suitea
l'ar-rivee surlemar he d'unenouvellemole ule,lePCP,utilisee largementdans l'industrie
imen-tiaire,quipresente desproprietesinteressantes, maisquiesttrespeuemployeedansl'industrie
pl^atriere. Cette these fait suitea plusieurstheses dediees a lare her he surla transformation
du dihydrateen semihydrate [Bezou, 1991, Sipple,1999 , Lesko,2005℄etsur latransformation
du semihydrate en dihydrate [Louis-Tisserand,1995,Finot, 1997℄. L'enjeu de ette these, qui
s'ins rit dans le projet "LEA uidiant" est double.D'une part,l'ensemble de es re her hes
parti ipe a la omprehension du mode d'a tion des uidiants. L'intera tion entre les
parti- ules de pl^atre et un polyele trolyte (denitiongenerale d'un polymere ionise) represente un
modele originalpouretudier les intera tions entre polyele trolytes et parti ules minerales.Le
systeme etudie est un uide stru ture, et les intera tions qui interviennent lors de la
uidi- ation sont diverses. Les for es induites par l'adsorption d'un polyele trolyte a la surfa e
d'une parti ule modieraient la mi rostru ture du uide. Mais les for es impliquees dans es
10 TABLE DESMATIERES
Fig. 1{ S hemadupro essindustrieldelafabri ation desplaquesdepl^atre.
omprehension de es phenomenes, permettrait d'optimiser la quantite d'adjuvant ajoutee et
d'expliquer les dierents omportements du uidiant selon les pl^atres. Le nerf de la guerre
etant d'abaisser l'"eau perdue" lors du g^a hage de la p^ate et de e fait abaisser le temps de
se hagedumateriau.La onsequen eseraitdouble,d'un ^otel'usinegagneraitenprodu tivite,
et del'autre, la onsommationen energie seraitreduite.
Deux types de uidiants sont etudies dans ette these : le PCP et le PNS. Il s'agit de
mole ules industrielles. Le pl^atre et le gypse utilises proviennent de l'usine de Lubbenau.Le
pl^atre de Lubbenau est un pl^atre d'origine industriel. Cette these s'arti ule autour de deux
appro hes omplementaires. La premiere appro he est d'ordre physi o- himique. Elle a pour
but de onna^tre la himie despolyele trolytes etudies et l'etat du polymereadsorbe a la
sur-fa edu pl^atre.Cette visionnousdonnera desoutilspourqualieretquantierles intera tions
physi o- himiques polymere-polymere, parti ule-parti ule et polymere-parti ule. La se onde
TABLE DESMATIERES 11
La theseest organisee de fa on suivante :
{ Dansunepremierepartie, apresavoirde ritles materiaux quifontl'objetde etteetude,
nous ferons une breve revue des for es pouvant rentrer en jeu dans notre systeme, ainsi
quedes grandeursrheologiquesmesurees etmodeliseespar lasuite.
{ Le se ond hapitresera dedie al'etude physi o- himiquedu uidianten solutionet une
etudespe iquesera realisee pour omprendrel'intera tiondu al iumave les fon tions
a tivesdu uidiant.Nous on luronssurlemoded'a tiondu uidiantsurlesparti ules
depl^atre etde gypse.
{ Enn le dernier hapitre on ernera l'eet ma ros opique de l'adsorption du uidiant
sur une suspension de gypse et nous nous atta herons a modeliser les phenomenes de
stru turation des parti ules au repos et sous e oulement. Nous detaillerons ensuite les
Etat de l'Art
1.1 Generalites
1.1.1 Le pl^atre et son produit d'hydratation, le gypse
Le pl^atre
Le pl^atre, materiau d'usage produit industriellement, est ompose de grains polydisperses
et polymorphesde sulfatede al iumdihydrate (CaSO
4 ,1/2H
2
O),appele plus ommunement
semihydrate. Sa sto kiometrie en eau est de 0:5 moles d'eau parmoles de sulfate anhydre. Il
existe deux types de pl^atre. Le premier est le semihydrate obtenu a partir du gypse dans
les onditions hydrothermales( f. gure 1.1)ou en milieua ide on entre, il resulted'un
pro- essus de dissolution- ristallisation et se presente sous la forme de mi ro- ristaux assez bien
individualises.Le se ond denomme semihydrate estle produitde deshydratation thermique
du gypsea l'air souspressionatmospherique est onstituede grains mi roporeux.
Mi rostru ture despl^atres
La mi rostru ture du pl^atre et doit ^etre distinguee. La mi rostru ture des grains de
semihydrate onserve la forme et la taille des ristaux de gypse. On dit qu'il existe un
pseudomorphisme entre le gypse et le semihydrate . Dans sathese SIPPLE [Sipple,1999℄ a
detaille les ara teristiques mi rostru turales des es ristaux. Elles se de rivent omme des
ssurationsdes ristauxdegypseplut^otqu'unefragmentationen mi ro ristauxindividualises.
Ces ara teristiques ne varient pas, ni ave les onditions dans les quelles le semihydrate est
prepare, ni lors des transformations ulterieures en anhydre II (AII) et anhydre III (AIII).
Seule la porosite globale du materiau resultant de lassuration est ae te par les onditions
14 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
Fig. 1.1{ Diagramme dephase P(T)du systeme pl^atre.
du semihydrate est sone latement au onta t de l'eau. Les grainspseudomorphese latent,
generant de pluspetites parti ules.Ce phenomenemodielagranulometriedes parti ules
ini-tiales et omme on peutfa ilement l'imaginer jouesur la vis osite des p^ates, leurmaniabilite
et surlavitesse d'hydratation.
Rea tion d'hydratation despl^atres
En presen e d'eau le pl^atre s'hydrate pour donner le gypse (CaSO
4 ,1/2H 2 O) selon la rea tionsuivante : CaSO 4 ;1=2H 2 O (s) +3=2H 2 O !CaSO 4 ;2H 2 O (s) (1.1)
Le Chatellier a montre que l'hydratation du pl^atre pro edepar deux rea tion su essives qui
deviennentrapidementsimultanees:
{ La dissolutiondusemihydrate: CaSO 4 ;1=2H 2 O (s) !Ca 2+ (aq) +SO 2 4(aq) +1=2H 2 O (aq) (1.2) { La pre ipitationdu gypse: Ca 2+ +SO 2 +2H 2 O (aq) !CaSO 4 ;2H 2 O (s) (1.3)
1.1. GENERALITES 15
La for e motri ede l'hydratation reside dans ladieren e de solubilite entre le gypse etle
pl^atre. La dissolutionde pl^atre onduita une suspension ou la on entration ioniqueest bien
superieure a elle du gypse. La solubilite des dierentes phases varie peu ave la temperature
omme lerepresente lediagramme de lagure1.2.
Fig. 1.2{ Solubilitedesdierentesphasesdusystemedugypseenfon tiondelatemperature.
Nous remarquons que la solubilite du gypse varie peu ave la temperature, elle est
maxi-male a 40 Æ
C. A l'inverse la solubilitedu pl^atre baisse fortement ave uneaugmentation de la
temperature. Ainsid'apresleprin ipe de moderation deLe Chatellier ladissolutiondu pl^atre
est exothermique.
Le gypse
Legypseestlemateriaudedepartutilisedanslafabri ationindustrielledespl^atres.Ilexiste
deux typesde gypses :
16 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
dierentes formes. Il existe de nombreux gisement en Fran e et plus parti ulierement
dansle bassin parisien.Les gypsenaturels peuvent avoir unequalite et untaux
d'impu-retes tresdierentsd'une arrierea uneautre ou d'unpointa l'autre d'un gisement.On
peuty retrouverdes phases arbonatees( al ites, dolomitesetmagnesites) duquartz ou
desargiles(sepioloite,mus ovite).
{ Lesgypses desynthese:
Cessontdessous-produitsd'industriedetransformation( himiques, entralesthermiques).
Lesdesulfogypsessontproduitsapartirdesfumeesdes entralesa harbon.And'eliminer
de elles i lesoxydes desoufre, les fumees sont traitees parun laitde haux.Les gypses
pre ipites presentent une granularite assez reguliere, un bon etat ristallin et un taux
d'impuretesqui n'ex ede pas 5%. La reprodu tibilite desproprietesdes pl^atresproduits
ainsipeut^etre mieuxassuree.
Stru ture et morphologie des fa es ristallines
Fig. 1.3{S hemadesfa iesa i ulaireet ubed'un ristaldegypse.
Lesulfatede al iumdihydrate ristallisedanslesystememono linique.Lamailleelementaire
hoisie pourde rire la stru ture ristallineest i i elle proposee par DEJONG et BOUMAN
[Jong and Bouman, 1939℄.Onretrouvedeuxtypesdefa iesde ristauxdegypse(gure1.3).Le
plus ourant estlefa ies a i ulaire.L'autre fa ies represente surlagure est eluidit " ube".
Il est le fruit de la synthese par orientateurs de ristallisation.Les fa es en bout sont notees
[ 1 01℄.
1.1. GENERALITES 17
Fig. 1.4 { Stru turedesurfa edesdeuxfa esd'equilibresdugypse[010℄et[120℄etetdelafa ede roissan efor ee
[ 111℄.
[120℄.
{ lesfa es en boutindexees [
111℄ ou[011℄.
Ces trois fa es ont une stru ture et une ompositiondierentes. La premiere ou he de la
fa e [010℄ est omposee de mole ules d'eau et d'ions sulfates positionnes plus en profondeur.
La ou he d'eau e rante les intera tions ave la sous- ou he d'ions sulfate. La fa e [120℄ est
omposee d'une premiere ou he d'ions sulfate. des mesures AFM realisees par l'equipe de
Finot [Finot,1997, Finotetal.,2000℄ montrent que l'intera tionentre ette fa e et la pointe
de l'AFMestsigni ative.Lafa e[
111℄estl'uniquesurfa eoule al iumappara^tenpremiere
ou he, a ompagne par des ions sulfateet des mole ules d'eau. La for e d'adhesion de ette
fa e estfaible.
1.1.2 Les uidiants
Les dierentes familles
Les uidiantssont despolyele trolytes organiques onnussouslenomdesuperplastiants.
Un uidiantestun adjuvantquiintroduitdansunbetonmortierou oulis,peuavantsamise
enoeuvre,apourfon tionprin ipaledeprovoqueruna roissementimportantdel'ouvrabilite
du melange. Les uidiants appartiennent a trois familles dierentes. Les poly ondensats de
formaldehydeetdemelaminesulfonee(PMS)representesalagure1.5etlepoly ondensatsde
formaldehydeetdenaphtalenesulfone(appele plus lassiquementpolynaphtalenesulfonateou
PNS) s hematise a lagure 1.5 representent laprsur lagure generation de superplastiants
etrestent largement utilisesdansl'industrie.Leurs ara teristiques sont leurgranderigiditeet
la presen e de fon tions sulfonates. Le polya rylate estun uidiantutilise dansladispersion
18 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
anioniques arboxyiques (Poly CarboxylatePolyoxyethylene (PCP)),sulfoniquesou
phospho-niques (PolyPhosphonatePolyoxyethylene (PPP)). Ces deux uidiants sont s hematises sur
la gure1.6.
Fig. 1.5{ Motifd'unPolymelaminesulfonate(PMS)etd'unPolynaphtalenesulfonate(PNS)
Fig. 1.6 {Motifsd'unPolya rylate(PA),d'unPoly arboxylatePolyoxyethylene(PCP)et d'un
Poly-phosphonate Polyoxyethylene(PPP)
L'innovation des uidiants
L'industrieutilisedegrandesquantitesd'adjuvants himiquesand'ameliorerlesproprietes
du pl^atre.
L'utilisationdesplastiantsdatedel'antiquitequand lesromainsutilisaientle sanganimal
omme uidianta leurbeton de haux etde pouzzolane.
Les uidiantsont ete ajoutes dans lafabri ation de betonpour lapremiere fois au debut
des annees 1930. A ette epoque, la plupart des autoroutes ameri aines etaient onstituees
de trois voies et ela provoquait de nombreux a idents. Pour prevenir le ondu teur il fut
de ide de onstruire la voie entrale de ouleur noire. Pour e faire il fut rajouter du noir de
1.1. GENERALITES 19
naphtalene, quiameliora ladispersiondu noir de arbone etdu betonapportant desqualites,
en terme de solidite, indeniables. Des dispersants de meilleurs mar he furent developpes, tel
que lelignosulfonate.
C'esten oreauJapon,apreslase ondeguerremondiale,lorsdelare onstru tionde epays,
dansles annees inquantes, quedenombreusesre her hesfurent lan eessurles uidiants.Le
PNS fut ainsideveloppe parun groupe de her heurs japonaiset ommer ialise en 1963. Les
PMS furent developpes en Allemagneet introduitssurle mar he en 1964.Plustard au debut
desanneesquatre-vingt,unenouvellefamillede superplastiantsestapparue lespolya rylates
et lespoly arboxylates.Ils ont fait l'objet es dernieres annees de nombreusesetudes.
Les ara teristiques des uidiants
Les uidiants ne sont autres que des polymeres harges et, omme pour un polymere,
on essaiera de determiner leurmasse mole ulaire, leurindi e de polydispersite,leur rayon de
gyration mais aussi il faudra evaluer leur harge ionique, leur degre de disso iation et leur
onformation.
La masse mole ulaire
La plus importante donnee pour ara teriser un polymere est sa sa masse molaire M. La
masse molairepeut^etre al ulee apartir dudegre depolymerisationP etde lamassemolaire
d'un monomere de la ha^neM u
:
M =M
u
:P (1.4)
Fig. 1.7 { S hemadeladistributiondemassemole ulaireave lamassemolairemoyenneennombre
M n
etlamassemolaire enmasseM w
20 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
Dans la plupart des as toutes les mole ules de polymere n'ont pas le m^eme degre de
po-lymerisation dans un e hantillon. Pour de rire exa tement le degre de polymerisation d'un
e hantillon de polymere il sera ne essaire de determiner la fra tion w(M) de haque masse
molaire M dans l'e hantillon ommele montre la gure1.7. La massemolaire en nombre M
n
estlavaleurmoyennede lamassemolaire al uleea partirdurapportdelasommedesmasses
molaires de toutesles mole ules surleurnombre :
M n = P n i :M i P n i (1.5)
La massemolaireen masseM
w
peut^etre determinee siles fra tionsde haque massed'une
mole ule sont moyenneesparla massetotale:
M w = P m i :M i P m i = X w i :M i (1.6)
La determinationd'une massemolairemoyenne nedonnepasd'informationsur laformeet
surlalargeurdeladistributiondemassemolaire.Pourenobtenirilfauts'interesseraurapport
M w
surM
n
que l'onappellel'indi e de polydispersiteI p : I p = M w M n (1.7)
Les dimensions d'une ma romole ule
Les ha^nespolymeresprennent ensolutiondiluee enpremiereapproximationuneformede
pelote statistique. Cha une de es pelotes statistiques possede un omportement dynamique
ave derapides hangementsstatistiquesde onformations.Cependant,ilestpossibledede rire
les dimensionsde lapelote statistique dynamique ave le rayon de gyrationR
G
etla distan e
moyenneaux extremites
r 2
1=2
.Ces grandeurspeuvent^etre al ulees pourunepelote
statis-tique non perturbee a partir desanglesde liaisons,des longueursetdesfa teurs steriquesdes
monomeres.
La distan emoyenne aux extremites
Ladistan eauxextremitesr 0
d'une ha^nelibrementarti uleede ritdire tementladistan e
absolue separant lesextremitesde la ha^ne omme lemontrelagure 1.8. Pourdeux liaisons
de longueursb,la distan e r 00
desextremitespeut^etre fa ilement al ulee en utilisant l'angle
de liaison : r 2 00 =2b 2 2b 2 os (1.8)
1.1. GENERALITES 21
Fig.1.8{S hemad'une ha^nepolymere onstitueedesegmentslibrementxespossedantunedistan e
auxextremitesr 0
.Ladistan eauxextremitesr 0
dependder 00
,sil'angle deliaison n'estpasxe,et
b orrespondaune longueurdeliaisond'unmonomere.
r 2 00 s'e rit: r 2 00 =Nb 2 (1.9)
Cependant, dans une pelote statistique de polymere, tous les angles ne sont pas possibles.
La rotationde la ha^nen'est paslibreelle estlimitee a un ertainangle de rotation . Ainsi,
la distan emoyenneaux extremites,
r 2 0
peut^etre de rite parlarelationsuivante:
r 2 0 =Nb 2 1 os 1+ os 1 os 1+ os (1.10)
La plupartdes variablesde l'equation 1.10 sont xespourun systeme polymere-solvant et
peuvent ^etre prisen ompteparlerapport ara teristique C 1 : r 2 0 =C 1 :Nb 2 (1.11)
Cerapport ara teristiqueC 1
prenden omptel'ensembledesfa teursderepulsionsterique
quireduisentlesdegresdelibertedela ha^nepolymere.Nouspouvonsretrouverlesrapports
a-ra teristiquespourdierentstypesdepolymeresdansle"PolymerHandbook"[Brandrupand Immergut,1999 ℄.
Lerayon de gyration
Ladistan emoyenneauxextremitesn'estpasobservableexperimentalement.Enrevan hele
rayon degyration estdire tement mesurable(par exemplepardiusionde lumiere).Le rayon
de gyrationest orrele ala distan eentre extremitesparla relationsuivante:
r 2 =6R 2 (1.12)
22 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
Fig. 1.9 { Representations hematiquedeladensiterelativeenmonomered'unepelotestatistiqueen
solution en fon tion de la distan e du entre de gravite; 92% des monomeres sont dans le rayon de
gyration.
Le rayon de gyration est la distan e moyenne de tous les points de masse d'un polymere
depuis son entre de gravite. Ainsi,la densite de segment de polymere dansunepelote
statis-tiqueest lapluselevee au entrede gravite puisde ro^t ommel'illustrelagure1.9. Lataille
du polymereest in uen ee parles intera tions de la ha^ne de polymere ave les mole ules de
solvant quil'entourent.Lasolvatationde la ha^nedepolymereaugmentelevolumeee tif de
ette ha^ne.d'autre part es mole ulesde solvant quiprotegeles segment de polymerereduit
l'intera tion attra tive ou repulsive ave ses segments voisins. Don , le volume ee tif d'une
pelote statistiquedepolymerevarie enfon tiondelaqualitedu solvant.Le faitqu'unsegment
ne puisse pas pas prendre la pla e exa te d'un autre segment est lie au "volume ex lu" d'un
polymereensolution.Le rayon degyrationreelpeut^etre al uleapartirdurayon degyration
mesure dansles onditionsidealesparl'intermediairedufa teurd'expansion spe ique pour
haque systeme polymere-solvant :
R G = RG :R G; (1.13)
Lessolvantspourlesquels RG
estegalal'unitesont appelesdessolvants-theta.Lesvaleurs
1.2. LE ROLEDU FLUIDIFIANT 23
1.2 Le r^ole du uidiant
La dispersiondes parti ules solidesdansunep^ate imentiaire ou pl^atriereest fon ierement
amelioree suitea l'ajoutd'agents uidiants. Ilssont don onsideres ommede puissants
dis-persants. Naturellement les parti ules de pl^atre ou les dierentes onstituants du iments ont
unetendan eas'agglomereretaformerdegrosagregats equiprovoqueunefortehaussedela
vis osite de lap^ate. Cesfor es d'attra tions, nommees les for esde van derWaals, ontr^olent
lesysteme.Les uidiantsvontagirsurla ohesiondesagregats.S'ilest lairqueleureÆ a ite
dependde l'adsorptionsurlesparti ules,il n'enrestepasmoinsvraiqueles raisonsphysiques
de e phenomenede uidi ationne sont pasbienetabliespourautant. Denombreuxauteurs
ont etudies les me anismes d'a tions des uidiants [Rama hadran etal.,1998℄ [Flatt, 2002℄
[Mollah etal.,2000℄[Collepardi, 1998℄[Sakaiand Daimon,1999 ℄.Deuxme anismeselementaires
de uidi ationsont proposes:
Fig. 1.10 { S hemas des dierents types de stabilisation : (1) la repulsion ele trostatique d'un polymere
anioniqueadsorbeet(2)delarepulsionsteriqued'unpolymereadsorbe.
en-24 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
diant s'adsorbea lasurfa ed'une parti uledepl^atre,sessites a tifsmodientla harge
de surfa e de la parti ule omme le montre le s hema 1.10. L'evolution de la harge de
surfa epermetde suivrel'adsorptiondes uidiants.
{ Lesmole ulesadsorbeesformentune ou heelastiquedontlerappro hementestdefavorise
pour des raisonssteriques et entropiques. Ainsi, deux ou hes de polymere adsorbe
ren-trant en onta t va induiredesfor esde repulsionsd'origine sterique etentropique1.10.
L'amplitudedeseetssteriquesetele trostatiquesdependfortementdutypedes uidiant,
delanaturedeleurssitesa tifsetdeleursmassesmolaires.LesfamillesdesPNSetPMSagirait
pareetsele trostatiquesprin ipalement[U hikawa etal.,1997 ℄alorsquelespoly arboxylates
joueraient par eet steriques par l'intermediaire des greons de polygly ol [Flatt, 2002℄. Ces
eets sont fortement attenues parlafor eioniqueimportanteimposees dans esmilieux.
In uen e de la polydispersite des uidiants
Geroy et al. [Geroy,1997℄ ont etudie l'in uen e de polydispersite du polya rylate sur
la al ite. Il est ressorti de ette etude que que les masses molaires intermediaires etaient
preferentiellement adsorbees. la sele tion est d'origine inetique ar e sont les premieres a
s'adsorber. les plus petites omplexent et pre ipitent, les plus grosses sont repoussees par les
premieres adsorbees.
In uen e sur l'hydratation du pl^atre
Les uidiants peuvent avoir une in uen e sur l'hydratation du pl^atre. Domene h et al.
[Domene h, 2002℄ont etudie l'eet dupolya rylatesurla prisedupl^atre.La xationdu
poly-a rylatealasurfa edesparti ulesralentieouemp^e he(silasurfa eestentierementre ouverte)
la nu leationde surfa eetdon l'hydratation dupl^atre.
1.3 La stabilite ollodale
Lesparti ulesauseind'unesuspensionsontsoumisesadierentstypesd'intera tions
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 25
parti ules (forme, taille,fra tion volumiquede laphase solide,densite)et au uide interstitiel
( omposition, vis osite).
Fig. 1.11{Diagrammede lassement on eptueldesregimesrheophysiquesd'unesuspensionfon tion
dutauxde isaillementet delafra tion volumiquesolideene hellelogarithmique.
Coussot et An ey [Coussot and An ey,1999a℄ ont dresse un diagramme de predominan e
desdierentsregimesrheologiquesd'unesuspensionsdeparti ulesmonodispersesexposesurla
gure1.11.Cediagrammeresumelesdierents omportementsettypesd'intera tionspossibles
en fon tiondu tauxde isaillement imposea lasuspension( )_ etde safra tionvolumique.Ils
supposent que tousles autresparametrestelsque lafor e ionique,lediametre etlaformedes
parti ules, la geometrie dese oulements, la temperature, le oeÆ ient de fri tion, lavis osite
du uide interstitiel,la densite des parti ules,les for esexternes, etles onditionsaux limites
sont onstantes.
Ledomainede on entrationdessuspensionspl^atrieresentermedeE/P(massed'eau/masse
depl^atre)est omprisentre0,5et0,75 equi orrespondadesfra tionsvolumiquesdel'ordrede
26 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
sont pastoutesaussisensiblesaumouvement Brownienou auxfor eshydrodynamiques.
1.3.1 Le mouvement Brownien
Une parti uledansune suspensionsubit des ollisionsave lesmole ulesdu uide
intersti- ielquiluifournissentuneenergiede 3=2k B
T.Cette for edonnealaparti uleun mouvement
aleatoire. En l'absen e de for es interparti ulaires et dans un uide illimite, le mouvement
Brownien va augmenter la probabilite des paires de parti ules a se separer. Cependant en
raison des for eshydrodynamiques le depla ement de deux parti ules est dependant l'une de
l'autre [Russeletal., 1991℄.Lapresen edefor esattra tivesentreparti ulesvamodierla
dy-namiquedesparti ules.Nousdis uteronsdel'importan erelativede esfor es,prin ipalement
en e oulement ou les for eshydrodynamiquessont preponderantes.
1.3.2 Les for es hydrodynamiques
Les for es hydrodynamiques vont gouverner le systeme aux forts taux de isaillement et
d'autant plus rapidement que les parti ules seront de grande taille. Lors du rappro hement
de deuxparti ules Brenner[Happeland Brenner,1965℄donneune orre tiondeloi deSto kes
pouruneparti ulequisedepla eversunesurfa edansun uidedevis osite s
.Uneexpression
simpliee de l'equation de Brenner est possiblelorsque la distan e h (h=r-2a) entre les deux
surfa es desparti ules est faibledevant le rayon ades parti ules(h=a1) :
F = 6
s r
h
V (1.14)
Aux plus faibles taux de isaillement les parti ules sont en intera tion dire te et forment
une stru ture tridimensionelle. Les for es qui dominent sont les for es ollodales que nous
presentons dansles sous- hapitressuivants.
Il onvient de denir lenombrede Pe let pourquantier l'importan edes for es
hydrody-namiques surle mouvement Brownien.Le nombrede Pe let, Pe,est lerapportentre letemps
ara teristique du gradient de isaillement (1= _) et le temps ara teristique du mouvement
Brownien : Pe= 6a 3 0 _ k B T = a 2 _ D (1.15)
ou D estle oeÆ ient de diusiondela parti ule.
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 27
LorsquePe>1, e sontlesfor esvisqueusesquipilotentlesysteme.Dessimulationspredisent
unerheologie nonNewtonienne [Barnes etal.,1987℄, lorsdupassage d'unregime al'autre.
1.3.3 Les for es interparti ulaires
Lesparti ules ollodalesontunefortetendan eas'agregeren lustersquipeuvent^etre
om-pa ts ou non, sous l'in uen e des for esattra tives de Van derWaals omnipresentes. Le
pro- essusquiemp^e he phenomene ette agregationetquiresulted'unedistributionhomogenedes
parti ules sur l'ensemble de la suspensions'appelle lastabilisation. La stabilisation ollodale
ne essite la modi ation dessurfa e de parti ules pour ombattreles for es attra tives. Nous
allons dis uterde esintera tions[Flatt, 2004℄.
Les for es de van der Waals
Lesfor esdevanderWaalssont desintera tionsomnipresentesetellesengendrentde
nom-breuses onsequen esdanslamatiere ondensee.Ellessontlasommedetroisfor es[Fren h,2000℄:
F vdW =F Keesom +F Debye +F London (1.16)
Les for es de Keesom
Dansunsystemededeuxdip^olespermanents,l'intera tionresultantedes hampsele triques
reesestsoitattra tivelorsquelesdip^olessontantiparallelesousoitrepulsivelorsquelesdip^oles
sontparalleles.Lorsqu'onaugmente latemperature,on augmenteleurmouvement,perturbant
leuralignementmutuel.Celaentra^nela disparitiondesfor esde Keesom.
Les for es de Debye
Lesfor esdeDebyederiventdel'indu tiond'unmomentdip^olairedanslenuageele tronique
d'un atome ou d'une mole ule voisine.Les moments dip^olaires(hautes frequen es) ainsi rees
peuvent se oupler aux os illations (basses frequen es) du dip^ole permanent. Ces energies
dip^olespermanent/dip^oleinduitrepresententlesfor esdeDebye.Cesfor essontindependantes
de latemperatureetsonttoujours attra tives.
Les for es de London
Lesfor esdeLondonresultentd'uneintera tionentreundip^oletemporairesurunemole ule
impor-28 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
mole ules, les for esde dispersionde London dominent les for es de Keesom etDebye. Cette
theorieaete adaptee parHamaker pourles parti ules ollodales.
La theorie d'Hamaker-theorie mi ros opique
Les for es intraparti ulaires a longue distan e entre deux parti ules de rites par London
onduisentadesfor esattra tives.La theoriemi ros opiqueestlapremieretheoriea apporter
unedes riptiondesfor esdedes riptionentreparti ules.L'energietotaleentredeuxparti ules
est la somme des energies d'intera tion de ha une des mole ules de la parti ule ave l'autre
parti ule.Cha unede esintera tionsestellem^emelasommedesenergiesd'intera tionde ette
mole uleave ha unedesmole uledel'autreparti ule.Don ,lafor enaleest onstitueed'un
doublesomme desintera tions d'unemole ule ave haque mole ule de l'autre parti ule.
Fig. 1.12{ Deuxparti ulesspheriquesderayonrespe tifsa 1
et a 2
enintera tion.
Pourdeux parti ulesspheriquesde rayonsa 1
et a 2
dierents( f.gure 1.12) l'energie
d'in-tera tion s'e rit ommesuit:
V r = AH(r;a 1 ;a 2 ) (1.17) ave H(r;a 1 ;a 2
deni telque :
H(r;a 1 ;a 2 )= 1 6 2a 1 a 2 r 2 (a 1 +a 2 ) 2 + 2a 1 a 2 r 2 (a 1 a 2 ) 2 +ln r 2 (a 1 +a 2 ) 2 r 2 (a 1 a 2 ) 2 (1.18)
etA la onstante d'Hamakerdeterminee parlarelation:
A= 3 8 k B T 1 X m=0 0[N(i m ) N (i m )℄ 2 (1.19)
Le signe 0 indique que le terme en frequen e nulle a un prefa teur de 1=2, N, N, (i m ), (i m
), sont la densite en mole ules et leurpolarisabilite dans le solide et dans le uide a la
frequen eimaginairepourlaquelle :
m =m 4 2 k B T h (1.20)
ave h, la onstante de Plan k's,k B
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 29
Leslimitesde ette theorieestqu'ellesupposeque ha undesdip^olesd'uneparti ule
inter-agisse ave ha un des dip^oles de l'autre parti ule sans au une intera tion des autresdip^oles.
Les eetsde plusieurs orps, de retardetd'e rantage ne sont pasprisen ompte.
La theorie d'Hamaker-theorie des milieux ontinus
Latheoriedesmilieux ontinusprenden ompteles u tuationsdu hampele tromagnetique,
quiestinduitpar haqueparti ule.Ces hampss'etendent audeladeslimitessouslaformede
ondesprogressivesoud'ondesstationnaires.Depuisletraitementdelatheorie ontinuepar
Lif-shitz[Lifs hitz,1956℄ilaetedemontrequelesondesstationnairespouvaientaellesseuls
quanti-erlesfor esdeVanderWaals[Kampen etal., 1968℄.MahantyetNinham[Mahanty andNinham,1976℄
ont realise une avan ee indeniable dans le traitement de la theorie des milieux ontinus en
de rivant es intera tions omme une serie dis rete de frequen es imaginaires a intervalles
reguliers au lieu d'evaluer l'intera tion sur l'ensemble du spe tre ele tromagnetique. La
des- riptiondu potentield'intera tionest asso iee a unegeometrie parti uliere.
Pailthorpe[Pailthorpe and Russel,1982℄etRussel[Russeletal.,1991℄ontproposeun
algo-rithmedonnant donnantave unebonnepre isionlepotentieldeVan derWaals.La onstante
d'Hamaker ee tive est al ulee omme suit:
A h = 3 2 k B T 1 X m=1 ( m ) 2 Z 1 1 dpp Ln " 1 S 1 " 0 p" 1 S 1 " 0 +p" 1 2 exp( m p) ! 1 S 1 p S 1 +p 2 exp( m p) !# (1.21) ave = =2h p " 0 ,S 1 =p 2 1+" 1 =" 2 ," j =" j (i m
) estlareponse diele triquequidepend
du materiauxj(0 pourle uideet1pourlesolide), estlavitessede lalumiere, hladistan e
du pluspro he onta t entre lesspheres.
Pourunseparationnulle,la onstanted'Hamakerquiestla onstantenonretardeese al ule
eÆ a ement apartir de larelation i-dessous [Bergstrom, 1997℄:
A 0 = 3 8 k B T 1 X m=0 0 1 X m=0 2s s 3 (1.22) ave : = "(i m ) " (i m ) "(i m )+" (i m ) (1.23)
30 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
Fig. 1.13 {Retarddela onstante d'Hamakere ranteepourdierentstypesdemineraux.
mineraux( al ite, magnesite, sili e, mus ovite, alumine, quartz, spinelle).Les valeurs
norma-lisees parlavaleura separation nulle( onstante d'Hamakernon retardee) sont exposes surla
gure 1.13. Ex epte la al ite, toutes les ourbes sont extr^emement similaires. Ces resultats
montrent qu'audela de quelques nanometres lavariation de la onstante d'Hamaker retardee
varie tres legerement. Nous pouvons onsiderer que l'eet retard est negligeable si l'on ne
depassepas esquelquesnanometres. Don ,pourles al ulsa venirnousprendront en ompte
la onstante d'Hamakernon retardee.
Les for es ele trostatiques
Lors du onta t des parti ules de pl^atredans lasolution, la ou he superieure des ristaux
va se dissoudre pour liberer des ions qui vont reer des harges a la surfa e des parti ules.
L'existen e de es harges de surfa e entra^ne dire tement la reation d'une " ontre- harge"
pour maintenir un equilibre ele trique du systeme. Ces harges vont generer des intera tions
attra tives ou repulsives selon la nature des harges et leur distribution. Une des ription de
ette distributionestapporteeparlemodeledeGouyChapman[Gouy,1910℄[Chapman, 1913℄
et s hematisee sur lagure 1.14.
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 31
Fig. 1.14 {S hemadeladouble ou hedeGouy-Chapman.
{ la on entration des ionsest suÆsamment faiblepourpouvoir negliger leurintera tion
{ la hargede surfa e
0
est repartie uniformement.
{ lapermittivite du milieu"estuniformedanstout levolume.
Deux equations fondamentalestraduisent l'equilibredusysteme :
{ l'equationdePoissonquirelielepotentielele trostatiqueetladensitede hargespatiale
en unpoint donne : r 2 = n" (1.24) ave = P n i Z i e n i
: on entrationde l'espe eioniquei
Z i
e:la harge de l'iond'espe e i
{ l'equationdeBoltzmannde ritladistributiondesespe esioniquesdansla ou hediuse:
n i =n 0 i exp( Z i e kT ) (1.25) ave n 0 :valeurden i pour=0
32 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
k:la onstante de Boltzmann
T:latemperature absolue.
La ombinaisondes deuxequation donne:
d 2 dx 2 = e " X n 0 i exp Z i e kT (1.26)
Cette equation a poursolutionen supposantl'approximation deDebye-Hukel
0 kT=Z i e: = 0 exp( h) (1.27) ou = P n 0 i Z 2 i "kT 1=2 (1.28) 1
,appeleelongueurdeDebye, orrespondal'epaisseurdeladouble ou he.Cemodeledes
phenomenesele triquesauxinterfa esdesparti ules estfondesurdeshypothesesnon-veriees
trespresdelasurfa e.Onpeutenplusapproximerles ontre-ionspardes hargespon tuelles,
de plus la permittivite ele trique hange du fait de l'orientation des mole ules d'eau par le
hampele triqueimportantau voisinagede laparoi.
Surfa e plane
Pourunesurfa eplane lafor e repulsive parunite de surfa eprendlaformesuivante:
F =64k B Tn i tanh 2 ( 0 =4)exp( h) (1.29)
Cette equation n'estvalide quesi la distan e h de separation des deux surfa es est grande
par rapporta lalongueurde Debye.
Surfa e spherique
Pourunesurfa espherique lafor erepulsive prendlaformesuivante:
F =" k B T eZ i 2 2 0 1+(h+2a) (h=2a+1) 2 exp( h) (1.30)
Sion supposelepotentiel onstant, l'energiepotentielles'e rit :
{ pourles valeursa>5 en utilisant lapro edure de Derjaguin :
V =2"a 2
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 33
{ pourlesvaleursa<5lapro eduredeDerjaguinn'estplusvalide.Onutiliselapro edure
deVerwey etOverbeek quidonne l'expressionsuivante:
V =2"a 2 0
exp( h) (1.32)
Pourlesdeuxtypesdesurfa e,laporteedespotentielsestfortementin uen eparla
on en-tration ionique en solution. Plus la on entration ionique est importante, plus la portee des
intera tionsele trostatiquesdiminue.
Le potentiel de surfa epeut^etre estime parle potentielzeta () qui representelepotentiel
ele trostatique au debutou trespro he dudebut dela ou he diuse.
1.3.4 Les for es liees aux polymeres adsorbees
Les for es steriques
Les polymeres adsorbes a la surfa e d'une parti ule induisent une for e de repulsion
lors-qu'elle rentre en onta t ave unese onde parti ulestabilisee de lam^eme maniere. La ou he
de polymere se omporte omme un amortisseur.Lors du rappro hement des deux parti ules
soumises aux for esattra tives de van der Waals le"bumper" se deforme. Cette deformation
genere une for e de rappelelastique qui tend a e arter les parti ules entre elles. L'origine de
l'elasti ite de e bumperest denature entropique.
L'adsorptiondupolymereestrenduepossiblesil'intera tionparti ulepolymereestsuperieure
alaperteentropiquedela ha^nesinonlepolymeresedesorbe.Lenombredeliaisonspolymere
parti ule fa ilite l'adhesion d'une ha^ne. Quelques liaisons peuvent suÆre a l'adsorption du
polymere.
L'appro he thermodynamique
Il est possiblede predirele prolde densite de segment (le nombre de segments parunite de
volume omme une fon tion de la distan e de la surfa e) soit en generant des ongurations
de polymere par la methode de Monte Carlo, soit en onsiderant dierents reseaux modeles
onstitue d'une mole ule de solvant ou d'un segment polymere. Le phenomene de
stabilisa-tion ollodale par des eets steriques peut s'expliquer d'un point de vue thermodynamique.
L'appro he de deux surfa es de parti ules re ouvertes d'une ou he de polymere adsorbe est
possiblesi ilya ompressionou interpenetration de ha^nesdepolymere. Lorsque les ou hes
de polymeres'interpenetrent le prolde densitede segments hange provoquant unevariation
l'inter-34 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
Gs'e rit alors:
G=H TS (1.33)
ouH est l'enthalpie, Tla temperature absolue etS l'entropie. On peut parlerde stabilisation
entropiqueet enthalpique.
Gpeutprendredesvaleursnullespositivesou negatives. SiGest negatif,les parti ules
vont o ulerparl'intermediairedes ha^nesde polymere. SiG=0,toutsepasse ommesile
polymeren'existait pas. SiGestpositif,les parti ulessont stabilisees.
Fig. 1.15 { S hema des trois domaines d'appro he de deux plans stabilises de fa on sterique : (1)
le domaine de non interpenetration(2Æ <h), (2) le domaine d'interpenetration(Æ < h< 2Æ), (3) le
domained'interpenetrationetde ompression(h<Æ).
Pourl'appro he de deux parti ules on met eneviden e trois dierents regimes s hematises
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 35
distributionde segment du polymere adsorbe n'estpasae te.
{ Ledomained'interpenetrationdanslequellessegmentsdepolymereadsorbe penetre l'un
dansl'autre.En bonsolvant,l'energie libreaugmentedon lesparti ules sont repulsives.
Enmauvais solvant l'energie librediminue,les parti ules s'attirent.
{ Ledomained'interpenetrationetde ompressiondanslequellesparti ulessonttellement
pro hesles unesdesautresqueles ou hesdepolymeressont omprimeesproduisantune
energiede repulsionelastique duea l'apparitiond'unepressionosmotique.
L'energie libre lorsde l'appro he evolue en fon tion du domaine dans lequelon se trouve.
Pour le domaine de non penetration G=0 et les parti ules de subissent au une for e. La
variation d'energie libre lors de l'appro he de parti ules re ouvertes a ete etudiee par
Nap-per[Napper, 1983℄.La ontributiondominantedansledomained'interpenetration provient de
l'energielibredemelangeentreles ou hesdepolymere.Dansledomained'interpenetrationet
de ompressionen plusdel'energie de melange on doit ajouter une ontributionelastique due
a la ompression. D'apres la theorie de Flory-Huggins l'entropie de melange de n 1
mole ules
de solvant ave n
2
mole ules de polymere estdonneparla relation:
S M = k(n 1 ln 1 +n 2 ln 2 ) (1.34) ou 1 et 2
sont lesfra tionsvolumiquesde solvant etde polymere respe tivement.
L'enthalpie demenageest donne par:
H M =n 1 2 kT (1.35)
ou est le parametre de Flory-Huggins exprimant la qualite du solvant (si <1=2 on est en
bon solvant,si >1=2 on est en mauvais solvant), kT represente l'energie libre asso iee au
transfertd'unemole ulede solvant dupolymerepuralasolutiondepolymeredontlafra tion
volumiqueest
2 .
Si, on integre surtout levolumeGs'exprime ommesuit:
G M =kT V s 2 V 1 (1=2 )P(h) (1.36) ave V s 2
est levolumeo upe par les segments, V 1
le volume o upe par le solvant etP(h) la
densite de segment de polymere.
Expressions desenergies d'intera tion steriques
par-36 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
{ Dans la zone d'interpenetration (Æ < h < 2Æ) : nous employons l'equation 1.36 pour
de rire les intera tions de melange entre les deux ou hes de polymeres qui rentrent en
intera tion: U sterique;mel ange = 32akT 5 1 Æ 4 2 a (1=2 )(Æ h 2 ) 6 (1.37) ou 1
est le volume molaire du liquide de dispersion,
a
est la fra tion volumique de la
ou he de polymere adsorbee et leparametrede Flory.
{ Dans la zone d'interpenetration+ ompression (0 < h < Æ) : les ontributions elastiques
dominent.L'energiepotentielletotaleestlasommedutermedemelange,U
sterique;mel ange , etdu termeelastique,U sterique;el astique . U sterique;el astique = 2akT M a Æ 2 a h Æ ln( h Æ ( 3 h=Æ 2 ) 2 ) 6ln( 3 h=Æ 2 )+3(1 h Æ ) (1.38)
ou est ladensite dupolymereetM a
lamasse mole ulairede l'espe eadsorbe.
Vin ent etal.[Vin ent etal.,1986℄enadoptantl'esprit del'appro hede Napperaexprime
ette energie sterique pour dierents prols de segments : lineaire, pseudo-homopolymere et
pseudo-tails.
Yoshioka etal. [Yoshioka etal.,1997℄ont etudie l'energie potentielled'intera tion sterique
des poly arboxylates. Ils ont mis en eviden e une for es de repulsion pour des parti ules de
hargedesurfa enulle,re ouvertesd'un ou hedepolymere.L'energiepotentielles'e ritalors:
V sterique =(2) 5=2 <r 2 0 > 3=2 () 2 ( 1)aSkT (1.39) ou
estle nombrede ha^nesde polymereadsorbees parunite de surfa e
leur oeÆ ientd'expansion
S est la fon tionde distribution de densite dessegmentsde ha^nes etde la distan e
mini-malede separation entre parti ules spheriques.
Yoshioka [Yoshioka etal.,1997 ℄ a aussi a montre que les for es ele trostatiques etaient
negligeables devant les repulsions steriques et que la stabilite de la suspension s'ameliorait
lorsquel'on augmentait l'epaisseur dela ou he de polymereadsorbee.
1.3. LASTABILITE COLLOIDALE 37
de uidiantdans unep^atede iment fraisgenere desfor es derepulsion.Cependant,il n'y a
pasde orrelation onstante entrelepotentielzetadesparti ulesetla uiditedelasuspension.
Ainsi d'autres for es queles for esele trostatiques sont a l'originede la baissede vis osite.Il
s'agit desfor es steriques.
LatheoriedeveloppeepardeGennes[de Gennes,1987℄donneaussiuneexpressiondelafor e
duea l'interpenetrationdes ou hesde polymere. Ellesupposeune onformation enbrosse ou
en peigne du polymere adsorbe. Ce modele donne de bonne orrelations ave les mesures de
for e de surfa eet sonutilisation est roissante [Yoshioka etal.,1997℄. La for e sterique ro^t
progressivement des h=2Æ jusqu'a tendreversl'innilorsque h=Æ :
F sterique =2 3 5 a kT s 2 ( 2Æ h 5=3 1) (1.40)
ous est ladistan e entrea entre entre deux hampignonsvoisins.
Les for es ele trostatiques
L'adsorptiondepolymereioniquesurlessurfa edesparti ulesmodiela hargeoupotentiel
de surfa e.Les uidiantspresentespossedenttousdessitesa tifsnegatifs(fon tions
arboxy-liques, phosphoniques, sulfoniques), e sont des polyele trolytes anioniques, leur adsorption
induit un potentielzeta negatif a la surfa edu iment [Sakaiand Daimon,1995℄ou du pl^atre
[Dupont etal.,1991℄.Cepotentielnormalementestsuperieuraupotentieldelaparti uleintial.
Ainsi,la repulsionele trostatiquesetrouveaugmentee.
Energie totale d'intera tion
Derjaguin, Landau, Verwey etOverbeek ont developpe une theorie onnue sous le nom de
DLVO [Evansand Wennerstrom, 1999℄. Cette theorie explique la stabilite ollodale omme
etant la somme d'intera tions attra tives, l'intera tion de van der Waals, et d'intera tions
repulsives,l'intera tionele trostatique.LemodeleDLVOfaitl'hypotheseque esenergiessont
additives: V total =V A +V R (1.41)
Parextension, enmaintenantleprin iped'additivitedesenergies,dansunsystemestabilise
de fa on ele trosterique, l'energieinterparti ulairetotales'e rit omme:
38 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
ave V
vdW
etant l'energie de van der Waals, V el e t
l'energie de repulsionele trostatique et
V sterique
l'energie sterique.
1.3.5 Les for es liees aux polymeres non-adsorbes
Air entra^ne
Lors de l'ajout de uidiant dans la suspension de parti ules de pl^atre, une partie de la
quantite non adsorbee a lasurfa e desparti ules va resteren solution.Le dispersant va
dimi-nuer latension de surfa ede laphase liquideet fa iliter lapenetration de bullesd'air dansla
suspension. Cesbullesd'airpeuvent modierles proprietesrheologiques de lasuspension.
Flo ulation par depletion
Lorsque deuxparti ules s'appro hent,lepolymerelibredu liquideinterstitiel est omprime
au lieud'interagir ave lasurfa eetva^etre ex lude l'espa e interparti ulaire.Ungradient de
on entration est genere entre ette zone et le reste du bulk e qui provoque l'attra tion des
parti ules etdon une o ulation.
1.3.6 La sedimentation
Dans un liquideNewtonientoutesles parti ules ont tendan easedimenter sousl'a tion de
la gravite. Troisfor esrentrent enjeu danslorsde lasedimentation:lafor e degravite (mg),
lapoussee engendre parle uidedepla e (m'g), lesfor esde fri tionf v
etlesfor esdefri tion
entre parti ules.
A l'etat stationnairepouruneparti ulespheriquelavitesse de sedimentations'e rit alors:
V = 2( P S )ga 2 9 (1.43) ou P
estla massevolumique du uideet
S
lamasse volumiquedes parti ules.La vitesse
de sedimentation estproportionnelleau arre de lataillede laparti ule.Pourles suspensions
on entrees, lasedimentation estegalement ae tee par lesintera tionshydrodynamiques
en-gendreesparlesparti ulesvoisines.La vitessemoyennedesedimentation<V >pourde telles
suspensions peut^etre de rite paruneexpressiondela forme:
<V >=V 0 (1++ 2 +o( 3) (1.44)
1.4. MOD
ELESDESGRANDEURS RH
EOLOGIQUES
Y
;G; 39
1.4 Modeles des grandeurs rheologiques
y
;G
0 ;
Les proprietesd'un uidestru ture peuventse revelerlorsqu'onluiappliqueune
perturba-tion.Son omportementlieasonauto-rearrangement vanousinformersursastru turequiest
partiellement alteree par l'ajout du uidiant. Ce dernier va modierla vis osite, le module
elastique etla ontrainte seuil de la suspension. Ces donnees ma ros opiques seront un levier
pourla omprehensiondesphenomenesde uidi ation.Notretravailseraderelierlesmesures
rheologiquesauxfor esinterparti ulairesand'etablirunlienentrelarheologiema ros opique
et lami rostru turedenotre uide.La naturedes for esinterparti ulairesdeterminela
stru -ture ollodale(stru ture ristallinepourdesfor esrepulsivesalongueportee, o ulationpour
des for es attra tives...) eta fortiorile omportement de lasuspensionsouse oulement.
1.4.1 Regimes de on entration
Nous devons distinguer une suspension diluee d'une suspension on entree s hematisee
sur la gure 1.16. A faible on entration, 'est a dire en milieu dilue, le mouvement
Brow-nien predomine devant les for eshydrodynamiquesetinterparti ulaires.Lorsque la
on entra-tion en parti ules augmente, le r^ole des for es hydrodynamiques et interparti ulaires devient
preponderant. Dans un systeme dilue la distan e entre les surfa es des parti ules est grande
omparee ala portee desfor es interparti ulaires,qu'ellessoient hydrodynamiquesou de
sur-fa e. Le mouvement Brownien a ete etudi e theoriquement par Einstein [Einstein,1956℄ pour
des parti ulesisolees.
L'augmentation de la on entration en parti ules entra^ne une diminution d'espa e libre
pour haque parti ule. La probabilite d'une intera tion entre parti ules augmente. Les for es
hydrodynamiques et de surfa e jouent un r^ole de premier plan. Ce sont es for es qui vont
determinerlesproprietesdusysteme,tellesquesastru turedansl'espa eouses ara teristiques
d'e oulement. A partir d'une ertaine on entration en parti ules nous arrivons a un regime
dans lequel les distan es interparti ulaires deviennent petites par rapport au rayon des
par-ti ules, haque parti ule interagit ave ses nombreuses voisines. Ce sont les for es de ourtes
porteesquivont onditionnerl'organisationstru turelledu systeme.L'espa elibreentre
parti- ules devient tresfaible, lesparti ules ne peuvent subirquedes mouvements de faibles
ampli-tudes, inferieure au rayon desparti ules. Le systeme se omporte omme un solide possedant
unereponseelastique.De telssystemes sont onsideres omme des"suspensionssolides".
40 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
pourque lesintera tionshydrodynamiquesetde surfa ejouent un r^olepreponderantdans les
proprietesdusysteme.Cependant,ladistan einterparti ulaireestdum^emeordredegrandeur
quelatailledesparti ules.Lesparti ulespeuventdon diuser,quoiquelentement,etlesysteme
montreunedependan e temporelle.
Fig. 1.16 {Diagrammeen2D deladistribution desparti ulesdansune dispersiondespheresdures.
Lesfra tionsvolumiquesauxquellesinterviennentdestransitionssontlafra tiond'empilementaleatoire
RCP
=0:637etl'empilement ristallindetype ubiqueafa es entrees CFC
=0:74.
On peutdon onsiderer troistype de regime :
{ suspensiondiluee :organisation aleatoire desparti ules qui diusentlibrement.
{ suspension on entree :organisation l^a he desparti ules.
{ suspensionsolide :organisation fortedes parti ules.
Quelquesoitlasuspension,lepremierpas pourinterpreterses proprietes onsistea etudier
l'organisation des parti ules dans l'espa e. Dans ette optique,on s'interesse a la fon tion de
distribution depaires, g(R).
Consideronsunsysteme ontenantN p
parti ulesdansunvolumeV.Ladensitemoyenneen
nombres'e rit : 0 =N p =V (1.45)
Cependant, si l'on regarde a l'e helle mi ros opique on peut obtenir la distribution des
parti ules autour d'une parti ule omme l'illustrelagure 1.17. Au voisinage immediat de la
parti ule entrale(noire), il existe unespa e danslequelladensite en parti ules est nulle. On
1.4. MOD
ELESDESGRANDEURS RH
EOLOGIQUES
Y
;G; 41
la distributionen parti ules.Cette fon tionpossededeux valeurslimites:
lim R!2Rm (R )=0 (1.46) et lim R!1 (R )= 0 (1.47)
Fig. 1.17 { S hema representant d'un point de vue mi ros opique de la distribution de parti ules
autour d'uneparti ule entrale.
La fon tionde distribution depaire, g(R), peuts'e rire alors omme :
g(R )=
(R )
0
(1.48)
Nous retrouvonsles valeurs de g(R)auxlimitessuivantes:
lim R!2Rm g(R )=0 (1.49) lim R!1 g(R )=1 (1.50)
Une ara teristiquedeg(R) estqu'ellepeut^etredire tement relieeau potentiel(R )a une
42 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
1.4.2 Cara terisation de omportements rheologiques
La majeure partie des suspensions ollodales peut^etre de rites par quelques e oulements
simples. Nous pouvons ara teriser une mesure rheologique standard et sa reponse asso iee
de type solide et uide. Les premiers travaux sur la vis oelasti ite s'appuyaient sur la notion
selon laquellele materiauest generalement la ombinaisond'un uide Newtonien etun solide
quirepond alaloi deHook(typeelastique). Pluspre isement,lorsqu'unesolli itationleurest
imposee pendant uneduree tres ourte, leurreponseest essentiellement elastique, 'est a dire
que la deformation resultante est proportionnellea lafor e appliquee.Lorsque lasolli itation
est imposee pendant une duree tres longue, sa reponse est essentiellement visqueuse, 'est
a dire qu'il se deforme de maniere irreverssible. La vis oelasti ite des dispersions on entres
resulte d'un phenomene physiquespe ique.Les parti ules prises dans les puitsde potentiels
lo aux ne sortent que si uneenergie suÆsanteest fournie, e qui provoque un e oulement au
niveau ma ros opique, le materiau se omporte alors omme un uide vis o-elastique; avant
l'e oulementlamateriause omporte ommeunsolide,onparlealorsdesolidevis oelastique;
au ours de l'e oulement une fra tion de parti ules peut emmagasiner de l'energie elastique
sans toutefois sortirdespuitsde potentiels danslesquelselles setrouvent.
Ande rendre ompte e phenomene de vis oelasti ite il suÆtde solli iter la suspensiona
un isaillement os illant de type :
=
0
sin(!t) (1.52)
ou 0
et! sont respe tivement l'amplitudede ladeformationetlafrequen eimposees.
En regimeetablila ontrainteenregistree estde laforme:
=
0
sin(!t+') (1.53)
ou 0
estl'amplitude de la ontrainte resultanteet'de dephasageentre la ontrainteetla
deformation. Onpeutalorsdenir lemodule omplexe ommela somme du moduleelastique
et lemodule visqueux: G =G 0 +iG 00 (1.54) ou G
estlemodule omplexeave :
G 0 = 0 0 os' (1.55) G 00 = 0 sin' (1.56)
1.4. MOD
ELESDESGRANDEURS RH
EOLOGIQUES
Y
;G; 43
Fig. 1.18 {Modeledesdierentstypesde uidesousolides.
Commeleresumelagure1.18[Hunter, 2002℄,pourunsolidepurementelastiqueetlineaire,
G' est onstant etG"estnul,don savis ositeestinnie.Pourun uideNewtonien,G'estnul
etG 00
=!estlavis ositedu uide.Onremarque,d'autrepart,quepourunsolidevis oelastique:
lim ! !0 G 0 =G 0 (1.57) et lim ! !1 G 0 =G 1 (1.58)
1.4.3 Relations entre l'energie d'intera tion et le module elastique
Des os illations de faibles amplitudes appliquees a une suspension modie legerement sa
mi rostru ture. Lemoduleelastiqueainsimesureestl'imagedel'energieinterparti ulaireetde
la stru turede lasuspension.
Le moduleelastiquepourlestresbassesfrequen espermetdedeterminer la ontrainteseuil
y
etle moduleelastique statiqueG 0
.A tres faiblefrequen e, on onsidereque lesysteme ale
temps de relaxer,il estdon toujoursal'equilibre. Onmesure don l'elasti ite du systeme :
44 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
ou etant la ontrainteappliquee ausysteme et letaux dedeformation mesure.
Denombreusesetudes[Goodwinand Khidher,1976℄[Joanny,1979℄[Bus all etal.,1982℄realisees
surdessuspensionsde spheres hargees, ont montrequ'unedeformationstatiquedepetite
am-plitude, ", dissipe une densite d'energie elastique egale a G 0
" 2
=2. Cette energie provient de
l'energie potentielle d'intera tion de paires. Si on depla e une paire de sonequilibre R m
( f.
gure 1.19) on augmente l'energiepotentiellepour haquepairede :
1 2 ("R m ) 2 d 2 U dR 2 (R m ) (1.60) ou U 00 min =d 2 U=dR 2 (R m
) estlerayon de ourbure danslepuit de potentiel.
En eet, enR
m
nous pouvonse rirele developpement limite suivant:
U(R )=U(R m )+ 1 2 (R R m ) 2 d 2 U dR 2 (R m ) (1.61)
Fig. 1.19 { S hemade l'energie potentielle de pairepourune intera tion repulsivedou e possedant
unpuit depotentieldeniparU min etR min ;U 00 min
estlerayonde ourburedans lepuit depotentiel;
U 0 max
est lafor ed'attra tion maximale.
Si haqueparti ulepossedeNvoisins,lenombrede pairesparunitede volumeestNn=2,n
etant ladensite enparti ules. Ainsi,l'energie sto kee s'e rit:
G 0 1 NnR 2 m d 2 U 2 (R m ) (1.62)
1.4. MOD
ELESDESGRANDEURS RH
EOLOGIQUES
Y
;G; 45
Pour des spheres stabilisees par eet sterique par l'intermediairede l'adsorption d'un
po-lymere laformedumoduleresteapproprie.
Le module elastique pour les hautes frequen es, G 0 1
, peut^etre plus fa ilement interprete
par un traitement theorique. Les expressions theoriques de G
0 1
font intervenir l'energie
in-terparti ulaire U(R) et la fon tion de distribution de paires, g(R), ainsi que des fon tions
hydrodynamiques dans les appro hes les plus rigoureuses. Le point de depart pour obtenir
des expressions reliant le module G
0
1 au potentiel U(R) pour des ollodes (dispersions de
latex, parti ules stabilisees steriquement, mi rogels...) est larelation de Zwanzig et Mountain
[Zwanzig and Mountain,1965 ℄ :
G 0 1 =nk B T + 2n 2 15 Z 1 0 g(R ) d dR (R 4 Æ 2 U(R ) ÆR 2 )dR (1.63)
La dieren e entrelesformulestrouveesdanslalitteratureprovientde l'expressiondeg(R)
utilisee. Pourunesuspensionstabilisee parune ou he de polymere eten regime on entre on
trouve:
{ uneequation derivee par Evans etLips[Evansand Lips,1993 ℄ :
G 0 1 =nk B T + N m 5R 4 R ÆU(R ) ÆR + Æ 2 U(R ) ÆR 2 (1.64) ave n=3 P =4a 3
la densite en parti ules,N estle nombredes pluspro hesvoisins.
{ uneequation derivee par Bus all[Bus alletal., 1982 ℄:
G 0 1 =nk B T + N m 5R Æ 2 U(R ) ÆR 2 (1.65)
Pour es deux equations, la fra tion maximale de pa king
m
orrespond a un systeme
ristallographiquedetype ubiquefa e entree, 'estadire, CFC
=0:74etN=12,d'apres
l'ordre ristallographique existant dans les suspensions de ollodes on entrees dans les
experien esahaute frequen e.
{ uneequation derivee par MewisetD'Haene [Mewisand D'Haene, 1990℄:
L'expression G
0 1
est valable seulement pour les systemes on entres pour lesquels g(r)
passe parun maximumauxdistan esdespluspro hesvoisins.La fon tiong(r)peut^etre
approximee parlarelationsuivante :
g(R ) Æ(R R m ):N 4R 2 (1.66)
46 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
ave R
m
ladistan ede pluspro he voisin entre a entre.
Quandles parti ulessetou hent,R
m
,vautledoubledurayon de laparti ule,a
.Ce qui
arrivelorsquelafra tion volumique atteint sonempilement maximal(
max ). G 0 1 =nk B T + N m 5d Æ 2 U(R ) ÆR 2 Rm (1.67) CetteequationdeG 0 1
s'utilisepourlesstru turesenformedereseauxenraisondeladistan e
interparti ulaire onstante. Pourd'autres typesde stru tureen regime on entre unedistan e
moyenne interparti ulaire devrait exister mais sa valeur ne sera pas elle d'une stru ture en
formedereseau.Parexemple,lesvaleursdeN etde max
pourraient^etre elled'unestru ture
aleatoire, 'est a dire 7.5 et 0.63 respe tivement. Ce modele a ete utilise ave su es sur une
suspensionstabiliseeparvoie ele trostatique.
1.4.4 Modeles de la ontrainte seuil
Defa on omparableaumodeledumoduleelastiquestatique, la ontrainteseuil orrespond
alafor emaximaleparunitedesurfa equelereseaupeutsupporteravantderompre,etdon
de s'e ouler.Elle est proportionnellea la for e maximale interagissant entre haque paires de
parti ules multipliee parlenombrede liaisonparunite desurfa e. Onsupposeque leseuilest
atteintlorsqueilyaruptureseulementd'uneliaisonparparti ule.Ainsi,onobtientl'expression
de la ontrainte seuilsuivante [Russeletal.,1991℄:
y 2 a 2 U 0 max (1.68) U 0 max
etant lafor e maximale( f. gure1.19) d'intera tion.
D'autres modeles mettant en jeu la distan e interparti ulaire, la taille des parti ules, le
nombrede oordinationou latailledes o sforme parles parti ules ont ete developpes.
Modele de KapurCasd'une suspension departi ules polydisperses
La ontrainte seuil a ete modelisee par Kapur et al. . Son groupe de travail, "Advan ed
Mineral Produ ts Spe ial Resear h Centre", a mene de nombreuses etudes sur la rheologie
de dierentes suspensions d'oxydes metalliques [Zhouet al.,1999℄ [Zhouetal., 2001℄. Ils ont
etudie le r^ole de la taille des parti ules, de la fra tion volumique du solide et du pH sur
1.4. MOD
ELESDESGRANDEURS RH
EOLOGIQUES
Y
;G; 47
Kapur[Kapur etal.,1997℄aproposeunmodeleens'inspirantdestravauxrealiseparRumpf
[Rumpf, 1962℄sur la "for e de tra tion" d'une suspension de parti ules monodisperses. Cette
for edetra tionequivaut,d'apres emodele,auproduitdunombrede onta tsentreparti ules
parunitede surfa eave lafor e entre esparti ules.L'expression dela ontrainteseuilestla
suivante: yk =nK( v )<F k > (1.69)
n est le nombre de spheres oupees par unites de surfa e par un plan omme l'illustre la
gure1.20. Lenombredespheres oupeesparunitedesurfa eparunplans'e rit ommesuit:
n=
v
s
(1.70)
setant lasurfa emoyenne dudisque generee parle plan oupant, s=d 2 =6. n s'e ritalors : n= 6 v d 2 (1.71)
Fig. 1.20 {Plan oupantunlitdeparti ulesspheriquesmonodisperses.
< F k
> est la for e suivant la dire tion de la tra tion, tangente au plan oupant. Si l'on
moyenne ette for e surtoutesles altitudesde oupured'une sphere onobtient :
<F k >= F r 6 (1.72) ou F r
estla for eradiale entreparti ules.
Finalement, la ontrainte seuil s'e rit :
y = v K( v ) 2 F r (1.73)
48 CHAPITRE1. ETATDEL'ART
Kapur [Kapur etal.,1997℄ s'est inspire de e modele en l'appliquant a la ontrainte seuil,
pour une suspension de parti ules polydisperses, en utilisant une expression analytique du
nombrede oordination: y = 1 6 X j n j X i K ij H ij (1.74) ave y la ontrainteseuil,n j
lenombrede parti ulespresentent dansl'intervallede taillej,
K(
v
) le nombre moyen de oordination dansune suspension de parti ules monodisperses, H
la for ed'intera tionentre parti ules.
La for e interparti ulaire est lasomme desfor es repulsives etattra tives. Sil'on suppose
que le modele DLVO de rit bien l'intera tion parti ulaire dans une suspension alors la for e
d'intera tionH
ij
entre deuxparti ules voisinesde tailleietjs'e rit :
si l'on prenden ompteuniquementlafor e de vander Waals :
H ij = A 12h 2 X i X j X i +X j (1.75)
si l'on prenden ompteuniquementlafor e ele trostatique :
H ij = 2 2 2(1+e h ) X i X j X i +X j (1.76) ave X j
etant lediametre moyen desparti ules presentes dansl'intervalde taillej.
A partir desequationspre edentes nousobtenonsl'equation nale de la ontrainteseuil :
y = 0:011 K() A h 2 () 24 2 (1+e h() ) X j S j X j X i S i 2 4 X i X i +X j q X 2 j +2X i X j 3 5 (1.77)
ave Ala onstanted'Hamakerdumateriau ollodal,K() eth()sont de ritparlasuite,
S j
estlafra tion surfa iqueasso iee auxparti ules de l'intervalledetaillej.
L'expressiondunombrede oordination hoisieest elledeGotoh iteeparSuzuki[Suzukiet al.,1981℄
[Suzukiand Oshima, 1985℄[Susukiand Oshima, 1983℄:
pour0:47
K()=
36
(1.78)
Le parametre h() est la distan e de separation entre parti ules dans un etat o ule est
deni de lamaniere suivante: