HAL Id: jpa-00234085
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Submitted on 1 Jan 1948
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Action d’un champ électrostatique sur une surface de
mercure (Suite)
F. Bertein
To cite this version:
Il
apparaît
donc nécessaire de réexaminer lathéorie des naines blanches en tenant
compte
de lavaleur du facteur d’accélération
T,
et en tenantçompte
de la réaction de formation du deutérium, considérée commepermise.
Nous avons
déjà
annoncé(1~),
~12), (13~5
commentse
présente
l’ensemble des nouveauxrésultats,
untravail
général
est sous presse(1~~.
(il) Comptes rendus, 226, 1948, p.
67-(12) Nature, 161. 1948, p. 6I , , (13) A. J., 107, 1948, p. 1 1 o.
(14) Sous presse : Le spectre des naines blanches et leur débit
d’énergie, Copenhague.
Manuscrit reçu le 1er juin
ACTION D’UN CHAMP
ÉLECTROSTATIQUE
SUR UNE SURFACE DE MERCURE(Suite)
(1).
Par F. BERTEIN.
Compagnie
Générale deTélégraphie
sans fil.LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. SÉRIE VIII, TOME IX, FÉVRIER 1948.
Les résultats obtenus vont
permettre
l’étudede la
rupture
d’équilibre quand
onapplique
lechamp
au mercure initialement au repos. Cetterupture
provient
de deux causes très différentes et que nousexaminerons
séparément,
d’unepart,
l’existence de mouvementsimperceptibles
dans leliquide
enéquilibre thermique,
d’autrepart,
l’influence
desparois
rendant lechamp
non uniforme auvoisinage.
En ce
qui
concerne tout d’abord le rôle des mouvementsthermiques,
nous déterminerons cesmouvements à l’aide de considérations connues de
mécanique statistique, puis
leuramplification
dansun
champ
Esupposé
uniforme.RUPTURE
D’ÉQUILIBRE
DANS UN ’CHAMP UNIFORME. Le mercure au repos, E = o. - La’surface S
au
repos
est définie par uneexpression
(28),
où,d’après
la discussiongénérale,
« et «’ sontcomplexes :
les mouvements
composants
sont oscillatoires(cc
oscil-lateurs».)
Iln’y a
toutefois
pas à tenircompte
ici de la viscosité. Ce facteurreprésente
en effet uneinteraction entre les divers oscillateurs :
lorsqu’il
s’agit
de mouvements d’intensitéobservable,
laprésence
ducoefficient n
exprime
leur amortissementau
profit
des oscillateurs «thermiques»;
en revanchedans le cas actuel où n’existent que ces
derniers,
l’interaction se traduit
simplement
par la loi derépartition
des intensités que l’on va déterminer.Ajoutons
même pour neplus
avoir à y revenirque nous
négligerons
également
la viscosité dans tous lesdéveloppements
ultérieurs car lesphéno-mènes rencontrés seront extrêmement courts, de sorte que les forces d’amortissement n’auront pas
le
temps
des’y
manifester. Nous pourrons poser (1) Voir F. BERTEIN, J. Physique et Rad., 1947, 8, p. 352-357.d’autre
part
th pa = thpd
= 1; les oscillateurs neremplissent
pas cettecondition,
à savoir ceux deslongueurs
d’onde lesplus
grandes
fourniront eneffet une contribution très faible dans les effets
globaux.
En
conséquence,
leséquations
(28)
et(24)
sontpour le mercure au repos et, si l’on pose ce = 1 ce
Les
fréquences
évaluées en secondessont t)
La loi derépartition
des intensitéss’exprime
parl’équipartition
del’énergie
entre les divers oscillateurs. Calculonsl’énergie
Umn
de chacun d’eux : le termecinétique
a été obtenu en(20);
il s’écrit avec lesnotations actuelles
Suivant une
propriété générale
des mouvementsoscillatoires,
l’énergie
estégale
au maximum decette fonction de t
-L’équipartition
exige
(le signe surligné indique
dans la suite la valeurmoyenne) :
K =
1,4.
1 o-16(constante
deBolltzmann);
T,
température
absolue,
,d’où résulte la loi de
répartition
des intensitésSi la
fréquence ,,
===2013
est suffisammentgrande
21C
pour que h j
(h
constante dePlanck)
soit de l’ordre degrandeur
de KT,
il est nécessaire de faireinter-venir une relation autre que
(30)
(statistique
deBose-Einstein);
il n’en serait toutefois ainsi quepour des fréquences
de l’ordre d’au moinsIo13,
trop
élevées pour fairepartie
de la gamme defréquences
à
envisager
ici,
à savoir cellesqui
subirontl’ampli-fication de la
part
duchamp
E.L’application
du,champ
uniforme E >,Eo.
- Apartie
del’instant,
soit t = o,auquel
onapplique
lechamp E,
phénomène
que noussuppo-serons
instantané,
l’équation
de Speut
s’écrire suivant(28), (24)
Nous en. caractériserons l’évolution
statistique
àl’aide d’une
grandeur
simple :
le carrémoyen M2
de sa
pente
UJ àchaque
instant t > oLa transformation suivante
permet
d’évaluer v2 en faisantappel uniquement
aux relationsessen-tielles
(8), (9)
desLa
première intégrale
s’écrit parapplication
dela formule de Green
(C
contour deS,
ds élément de ce contour,grad :
gradient
relativement auxvariables x, y seules).
Or,
l’égalité :
grad
ds = o en toutpoint
desparois
(condition
auxlimites)
entraîneet,
parsuite,
d’après (11),
-1
La constance au cours du
temps,
enparticulier
pour E = o, de F élément
(grad ~ /B
ds)
entraînenécessairement sa nullité.
L’expression
(34)
estdonc
également
nulle et m2 S se réduit à son deuxièmeterme,
d’évaluation aiséeOn
peut
remplacer
une telleexpression
parl’intégrale
- Il. ... On
Nous limitons l’intervalle
d’intégration
à(pi, p,),
car lui seul fournit des
amplifications
et,
parsuite,
contribue à laquantité
observable.N
(p)
dp
désigne
le nombre decouples (mn)
dont pest
compris
dans l’intervalle(p,
p +dp).
Si nousnous
reportons
à lareprésentation
graphique
(fig. 2),
c’est le nombre de
points figuratifs
dont la distanceà
l’origine
estcomprise
entre p etp +
dp,
c’est-à-dire,
le nombre de cespoints
par unité d’aire étant s’
étant ;:1 ’
’Cette relation ainsi établie pour les
trigono-métriques (7)
reste valable pour tout autresystème
de fonctions en vertu d’un fhéorème dû àWeyl [6].
d2"ln
ch2(at
désigne
une valeur moyenne àprendre
sur le même intervalle(p,
p +dp).
Pourl’évaluer,
nousl’exprimons
d’abord en fonctionLes
phases
~"t,z
étantéquiprobables
et sanscorrélation avec les b""t, nous pouvons
remplacer
le deuxième membre par le
produit
des moyennes de chacun de ses deuxfacteurs,
cequi
conduit en vertu de(31)
à la valeuret
(36)
s’écrit en définitiveCalcul de m2. - La
commodité du calcul
exige
qu’on
seplace
dans l’un des deux cas suivants :Soit E voisin de
Eo :
Pl, P2 voisins de po;Soit : -pr, P2 donnés par
(27).
Nous examinerons ici ce deuxième cas; lafigure
ù
montre alors la courbe de variation de oc en fonction de p dans l’intervalle
d’intégration (pi, p,).
Soit la valeur de oc pour
p ~ ~~’;
on consi-dérera des valeurs det > IaM ;
l’expression (38)
o.J1
contient alors un facteur franchement
exponentiel
et l’on
remplacera
la courbeprécédente
par l’arc deparabole représenté
en tirets sur lafigure :
puisque a
intervient dans le termeexponentiel,
cetteapproximation
ne pourra conduirequ’à
uneévaluation
approchée
delogw2
non de laquantité
M2 elle-même. Il estpermis
dans ces conditions de.
,
remplacer
lesquantités
extérieures àl’exponentielle
par leurs valeurs pour p
= ~’~ .
.En
conséquence
P2 est donné par
(27);
on en déduit sensiblementd’après (29), (32)
et l’on
peut
achever
le calcul de v2. Posonsen
particulier
pour E = I oo kV : cmRappelons
qu’une
telle formule est valable pour "l>1,
soitl fI’80e
de seconde dans ce cas~
IX Ji
numérique.
Fig..5.
On voit que la vitesse
d’amplification
augmente
considérablement en fonction de E. L’ inlervalle detemps
qui
s’écoule entrel’application
duchamp
etla
décharge
créée par «rupture
de lasur f ace
» estobtenu
approximativement
poursoit sensiblement à l’instant :
INFLUENCE DES PAROIS : LE CHAMP E N’EST PAS UNIFORME.
Équation
du mouvement. 2013Reprenons
le mêmeproblème
en fonction de l’action desparois
et nonplus
des mouvementsthermiques :
le bordsupérieur
du vase exerce sur lapériphérie
de Sun
e f f et
deblindage
vis-à-vis duchamp (aussi
laforme de
ménisque
présentée
par S sur sa frontièreimporte-t-elle
peupuisque
lechamp
y estmain-tenant
l’importante
conséquence
de cette non-uniformité duchamp.
Reportons-nous
d’abord aux résultats de l’étude antérieure :l’application
d’unchamp uniforme
estcapable
demodifier l’amplitude
d’une ondesinusoïdale,
mais non de créer une telle onde[ci ~?3)j;
le mercure au repos «mathématique »
resterait
toujours
au reposquelle
que soit l’intensité deE,
cequi
est bien évident apriori.
Il n’en estplus
de même si lechamp
n’estplus.
uni f orme :
un telchamp
estsusceptible
de créer desondes,
car lapression
électrostatique
étantplus
forte en certainesrégions
y provoque un soulèvement initial duliquide.
Le traitementanalytique
duproblème
exige
tout d’abord l’évaluation du carré .~2 duchamp
superficiel;
nous pourronsreprésenter
cettequantité
par
E2 [I
-f- H (xy)J
dans le cas où S estrigoureu-sement
plane
[on
suppose queH(xy)
n’estqu’un
terme
correctif]. Rappelons
que F2 s’écrivait d’autrepart
E2(
+
25~)
dans l’étudequi
précède,
à savoirlorsque
n’est pasplane~
mais que lechamp
estuniforme;
il en résulte dans le cas actuel(S
nonplane,
champ
nonuniforme)
l’expression
générale
suivante valable au
premier
ordreL’évolution de S s’obtiendra en
posant
[on
nepourrait
trouver ici les loisparticulières
dutype (16)]; le système des équations (10),
(11),(12), (14)
dans
lequel
l’expression
duchamp
estmaintenant(41),
aboutit à la relationIl est commode
d’y
faire intervenir ledévelop-pement
de H(xy)
suivant les foncionsLes
expressions
des coefficientsnumériques
s’obtiennent à la manière habituelle enmultipliant
les deux membres par
tfmn
etintégrant
dans ledomaine S
Le
premier
membre de(43)
apparaît
alors sousforme d’un
développement
parrapport
aux et son annulationexige
celle de chacun descoeffi-cients
Ces
équations
en résolvent leproblème;
elles forment un
système
différentiellinéaire
danslequel
la non-uniformité duchamp (expression
enHnzn)
estrespon.sàble
des termes constants; lapartie
homogène déjà
obtenue en(18)
régit
le casdu
champ
uniforme. Lespropriétés
ben, connuesdes
équations
différentielles se traduisent enconsé-quence de la
façon
simple
suivante : l’évolutionde la
sur f ace S
esf la mêmeque si
lechamp
étaituniforme,
à celaprès qu’elle
s’effectue
maintenantpar
rapport
à uneposition
d’équilibre,
nonplane
mais donnée parl’expression (42)
danslaquelle
les umn sont les constantes solutions de
(45).
Les conditions de stabilité del’équilibre
restent ainsi lesmêmes que
précédemment (fig.
3).
"
Application
au mercure initialementau
repos. --Étudions
maintenant l’évolution dela
quan-tité v2 en
supposant
le mercure initialement aurepos «
mathématique »
: =Umn
= o et soumisà un
champ
suffisant(E
>Eo)
àpartir
del’ins-tant t = o.
En vue d’éviter des
complications
inutiles,
nous.
nous
placerons
dans le cas de lasymétrie
derévo-lution ;
z r 0désignent
unsystème
de coordonnéescylindriques
autour de l’axe vertical Oz du vasesupposé
de section circulaire et de rayonR;
H(xy)
s’écriraH(r).
En raison de lasymétrie,
les fonctions rencontrées serontindépendantes
del’angle
0.Le
système
de fonctions de baseadapté
auproblème
actuel ne fait intervenir
qu’un
indice,
soit m; nousallons voir
qu’il
est défini parJe désigne
la fonction de Bessel d’ordrezéro;
le
paramètre
pprend
la suite des valeursnumé-rotées m = 1; 2, ..., solutions d’une
équation qui
peut
s’écrire sous les deux formeséquivalentes
Il en résulte sensiblement
car c’est là une relation
asymptotique,
mal vérifiée seulement pour les toutespremières
valeurs de p, valeurs dont le rôle ultérieur estnégligeable.
Les ainsi définis forment effectivement pour
l’opérateur à
unsystème
complet
de fonctionspropres vérifiant par suite
(8).
En vertu de(47),
elles satisfont aux conditions aux limites sur la
Les satisfont enfin à
(9) :
leursystème
estorthogonal
et normé[c f .
parexemple
[7],
p. 135,
équation
(11)].
Les
équations
duproblème
s’écrivent alorsLeur résolution
requiert
l’évaluation des coef-ficients(44)
n .
La
figure
6représente
les fonctions mises enjeu
1
-Fig. 6.
par cette
intégrale :
nous supposerons lechamp
uniforme,
sauf dans une bandepériphérique
de.
largeur T
(N
grand)
où il vient s’annuler au contact de laparoi (r
-R).
’
Soit en
conséquence
on a
sensiblement,
d’autrepart,
dans le domaine utiled’intégration
R - r
C§Î)
’
Pour les
grandes
valeurs de m eneffet,
onpeut
adopter
uneexpression
asymptotique
pourJo
(pr);
elle est dans le domaine
précédent
sinusoïdaled’argument
pr et la relation(51)
résulte alorsde
(46),
(47), (48).
Pour les faibles valeurs de m,les
tfm
(r)
peuvent
être considérées comme constantesdans
(50)
et l’onpeut
aussi bien les écrire encore sous la forme(51).
(50)
fournit alorsDéterminons maintenant à l’aide de
(49)
l’évo-lution des coefficients Um(t),
compte
tenu descondi-tions initiales. En faisant
appel
à la notation a[équation
(22)]
L’expression
de w2 est[c f .
(36)]
N’
(p)
dp
est le nombre de fonctionstpm
dontle
paramètre
p estcompris
dans(p,
p +dp);
d’après
(48)
Z?
En y
remplaçant
les lettres par leursexpressions
respectives,
il reste à évaluer m2 suivant la méthode utiliséedéjà
pourl’expression
(38).
On supposela variation de a est assimilée à une loi
parabolique
(fig. 4),
a et p étantremplacés
en dehors del’expo-nentielle par
~’ ~
On verrait facilement d’autrepart,
qu’on peut
substituer 2
au facteur sin2 introduit parH"t.
Le calcul donne sensiblement
(log
décimaux)
Évaluons
ici encore l’intervalle detemps :
qui
s’écoule entrel’application
duchamp
et ladécharge ;
T est défini
approximativement
par(39’);
on voitqu’il
dépend
surtout de E et de lalargeur N
dela zone
périphérique
dechamp
non uniforme : il estd’autant
plus
petit,
c’est-à-dire lephénomène
est d’autantplus
brusque
que cettelargeur
estplus
65 de 7 en fonction de E est moins
rapide
que dans lecas du
champ
uniforme.Prenons par
exemple ’"
= 1 mm; l’on S-1
pour E = I cm, même valeur
qu’en (40),
desorte que la
comparaison
des deux processus conduit aux conclusions suivantes :La
rupture
de lasurface
estpratiquement
due : A la nonuniformité
duchamp
si E 1 1Vl V : cm.Aux oscillations
thermiques
si E > 1 .1B1 11 : cm.POSSIBILITÉS
D’AUTRESPHÉNOMÈNES.
Considérons larupture
de S sous i,S NIÀ° : cm;elle a lieu en moins de io-1 s, suivant l’étude
expéri-mentale de l’émission froide du mercure
[2~,
et enun
temps
sensiblementsupérieur 7
s suivantles calculs
[formule (39)].
-On ne
peut
expliquer
cet écart par le fait que lemercure n’est
peut-être
pas exactement au reposphysique
au début des mesures : une tellehypo-thèse ne conduit
qu’à
une correction très insuffisante.pour T.
Le
désaccord,
observédéjà
par Tonkas[3],
s’accuse encore si l’on note que les résultatsexpérimentaux
paraissent
modifiés sensiblement par laprésence
de tracesd’impuretés.
Il nepourrait
en être ainsidans la théorie actuelle que si ces
impuretés
modi-fiaient sensiblement leprofil
de la surface S aurepos, du moins en ce
qui
concerne la gamme deslongueurs
d’onde A des mouvementsamplifiés,
à savoird’après (27)
A > cu).
Il n’en est rien car une telle modification ne
peut
mettre enjeu
que des 1, à l’échelle des moléculesadsorbées,
et. parsuite.
bienplus
faibles.Nous sommes conduits ainsi à admettre que des
phénomènes
d’autre nature etplus rapides
inter-viennent dans larupture
deS,
du moins pour leschamps
E suffisamment intenses.On
peut envisager
parexemple
la cavitation :l’application
duchamp
E soumet instantanément Sà la
pression électrostatique
(10 3)2 F2 8r
C. G. S.(F : champ
superficiel).
Si E°=1,8
MV : cm, ils’agit
là d’une traction de 1,5kg :
cm2 sur lesrégions
rigoureusement planes
etplus
forte encore sur lesaspérités
de sorte que l’onpeut
concevoir des ébullitions ou mieux des arrachementssuperficiels
locaux de mercure ou de molécules adsorbées.
Manuscrit reçu le 18 février 19g8.
BIBLIOGRAPHIE.
[6] COURANT et HILBERT, Methoden der mathem. Physik,
Chap. IV, § 4.