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Les spectres et la constitution des complexes
donneur-accepteur de l’iode
J.A.A. Ketelaar
To cite this version:
LES SPECTRES ET LA CONSTITUTION DES COMPLEXES
DONNEUR-ACCEPTEUR
DE L’IODEPar J.
A. A.KETELAAR,
Laboratoire de Chimie
physique
de l’Université d’Amsterdam(Pays-Bas).
Les solutions de l’iode dans des solvants
peuvent
être
distinguées
selon leur couleur en solutions brunes(ou rouges)
et en solutions violettes. Lespremières
nesont
pas seulement caractérisées parune bande
d’absorption
dans le visible(4
6oo-4 800À),
mais surtout aussi par une bande
beaucoup
plus
intense dans l’ultraviolet
(2 700-3
700À),
absentedans le
spectre
du gaz. Les solutions dans certainssolvants,
parexemple
dans les oléfinesméthylées
ou
chlorées, bien que
violettes,
montrent néanmoins une bande dans cette mêmerégion
ultraviolette,
indiquant
laprésence
d’une même sorte de solvationde l’iode que dans les solutions brunes. Cette
absorp-tion à de courtes
longueurs
d’onde est absente pour les solutions aussi violettes(5
200À)
dans des sol-vants vraimentinactifs,
comme leshydrocarbures
saturées,
CC14
etCS2.
Nous avons étudié les
spectres
d’absorption
dans levisible et dans l’ultraviolet pour des
mélanges
ter-naires de
l’iode,
du solvant « a.ctif » B formant descomplexes,
et d’un solvant inerteC,
comme leCC14
etl’hexane normal pur
[1].
Nous avons déterminé la constante
d’équilibre
de l’association de l’iode avec les molécules du solvant actif B selon :Nous avons trouvé que
toujours
n = i, même dansle solvant actif pur.
La méthode
graphique
employée
est basée surl’appli-cation de la loi de masse
qui
fournitl’expression [2]
avec eH eF et ec les coefficients d’extinction
respec-tivement de l’iode total
(valeur expérimentale
basée sur laquantité
totale del’iode),
de l’iode libre(déter-miné dans le solvant inactif
pur)
et ducomplexe
I2 B;
CB est la concentration du solvant actif. Undiagramme
11
avec
201320132013
et
comme ordonnées etabscisses
nousei - eF CB
fournit des droites dont on
peut
déduire en mêmetemps
la valeur du coefficient d’extinction ducom-plexe ec
et la constanted’équilibre
Kc.La même formule avec la substitution de la
concen-tration c, par la fraction moléculaire xn donne la constante
plus
fondamentale Kx au lieu de Kc.Les résultats obtenus se
rangent
très bien sur deslignes
droites(flg. I)
dans toute larégion
desconcen-trations
jusqu’au
pur solvant actif(xn
=i).
Les valeurs de la constante
d’équilibre,
dérivées desobservations dans
la
région
du
visible
etdans
celle
de
l’ultraviolet, correspondent
complètement,
montrant que les deux bandes sont de la mêmeorigine (tableau I).
Les
complexes
formés par l’iode avec descomposés
Fig. i. - Extinction des solutions de l’iode dans des
mélanges
de dioxanne et n-hexane.
(el 104 - eF) en
fonction de la fractionel - eF
de dioxanne - . xB
Absorption visible (A, 1 2 0 C; B, 36°C); ----
Absor-ption ultraviolette
(C,
i2oC; D, 360 C).aromatiques, oléfines,
éthers, cétones, etc.,
appar-tiennent à la classe très étendue des
complexes
moléculaires du
type donneur-accepteur.
Dans les
complexes
avec, parexemple,
les dérivés nitro et aussi avec l’iode comme moléculeaccepteur,
laconfiguration
électronique
normale ne montre pas un sextetd’électrons,
contrairement auxcomplexes
comme
R3N . BF3.
Ce n’est que dans uneconfiguration
excitée que ce sextet est
présent, permettant
la for-mation d’une liaisonatomique
dative parl’inter-médiaire d’une
paire
d’électrons libres de la moléculedonneur.
Pour ce
type
deformation
decomplexes
Brack-man[3]
a introduit laconception
de « résonance decomplexe
»,qui
est reliée à des idéesantérieures,
par
exemple
de Weiss[4].
Cesconceptions
ont été mises dans une formeplus
exacte etquantitative
parles
travauximportants
deMulliken
[5].
198
TABLEAU 1.
Formation de
complexes
avec de l’iode dans n-hexane.Dans le cas de
complexes
entre l’iode(A)
et,
parexemple,
lapyridine (B)
lesconfigurations
0 et 1suivantes contribuent par la résonance à l’état sta-tionnaire.
Configuration
0 normale sans liaison :Configuration
4 excitée avec liaisondative :
’
L’excitation
N-Ecorrespondant
à la banded’absorption
dans l’ultraviolet degrande
intensité estaccompagnée
d’un transfert decharge
(AB -->- A-B+)
(1).
Les fonctions d’onde des deux états s’obtiennent de
façon approchée
par[5] :
(1)
Il n’est pas possible d’expliquer cette bande comme dueessentiellement à une transition dans la partie du complexe formée par la molécule de l’hydrocarbure aromatique, pro-hibée dans la molécule libre (Mulliken [5], AB -+ AB*), parce
qu’une bande tout à fait analogue est observée pour les
complexes avec, par exemple, le dioxanne et avec les oléfines.
A l’autre côté, la bande dans le visible correspond à la
bande à 5 200 À dans la molécule de l’iode libre, c’est-à-dire
à un état supérieur dans lequel essentiellement l’iode
seu-lement est excité
(AB ->-
A* B). Le déplacement observé dansPar la méthode des
perturbations
du deuxièmeordre,
Mulliken a obtenu pourl’énergie
des deux états :Dans ces
expressions
sont les
énergies
correspondant
auxconfigurations
0et
1,
à la, distanced’équilibre
ducomplexe
( fig.
2);
est
l’énergie d’échange,
est
l’intégrale
de chevauchement.La différence
d’énergie
WE-
WN
correspond
àl’absorption
duquantum
h’Jmrlx
( fig. 2)
les complexes vers les
longueurs
d’onde lesplus
courtess’ex-plique, en premier lieu, par l’abaissement du niveau inférieur par l’énergie de formation du
complexe.
Dans l’état supérieur,ou bien en
première
approximation :
L’énergie
de formation ducomplexe
des deuxconstituants 3H sr A U est donnée par
si nous
prenons,l’énergie
WA+ Wn àgrande
distanceentre les deux molécules comme zéro de l’échelle
(fig. 2).
L’énergie
Wo,
l’énergie
de laconfiguration
zéro isolée(sans
résonance1),
nepeut
être que trèspetite.
Cette
énergie
Wo
est due à la différence entrel’éner-gie
Van der Waals-London de lapaire
AB à la dis-tanced’équilibre
et entourée par le solvant inerte Cet l’interaction aussi du
type
Van der Waals-Londonde A et
B,
séparément
entourés par les molécules C.Fig. 2. -
Énergie
potentielle
comme fonction de la distance Rpour le complexe AB dans l’état fondamental
(WN)
et dansl’état
supérieur
(WE).Les courbes W1 et Wo
appartiennent
aux deux configurationsélectroniques
isolées 0 et 1, AB et A-B+.La cohésion
spécifique
du solvant actif B et du sol-vant inerte C sont tout à fait du même ordre degran-deur,
de sorte que les interactions AB et AC seront lesmêmes,
tandis
quel’énergie
demélange
BC nesera que très
petite.
A cause de la faibleénergie
deformation
l’énergie
derépulsion
contribuant àWo,
nepourra, elle
aussi,
être quenégligeable.
Il en résulte que
l’énergie
de formation AH estpratiquement égale
àl’énergie
de résonance de l’état fondamentalAlors nous pouvons calculer les valeurs du coeffl-cient
b,
donnant la contribution de laconfiguration
excitée 1 avec le transfert de
charge
et la liaison dative à l’état stationnaire fondamental(tableau II)
Mulliken
[5]
a calculéaussi
une valeur du coeffi-cierit b pour lecomplexe
iode-benzène enpartant
dumoment
dipolaire
observé par Fairbrother[6].
Il
aobtenu
b = 0,17, cequi correspond
très bien avecnotre valeur pour le même cas. En
général
onpeut
admettre
qu’en mécanique quantique
les résultats obtenus sur des donnéesénergétiques,
commeici,
sont
plus dignes
de confiance que celles sur larépar-tition des
charges.
TABLEAU II.
La
différence
d’énergie
des deuxcJnjigurations
élec-troniques Wl-Wo; D*, l’énergie
de dissociation de laconfiguration
excitée et lecoefficient
b de laconfigu-ration excitée dans la
fonction
d’onde de l’étatfonda nzental.
Nous voulons aussi discuter les valeurs obtenues pour
W1 - Wo W1
par l’introduction del’énergie
de dissociation D* de laconfiguration
excitée 1 :Il suit de la
figure
2qué
avec
lit
lepotentiel
d’ionisation du donneur(tableau
I)
et
EA l’affinité
électronique
del’accepteur
(l’iode
7s),
égale
à1,8
éV(Mulliken [5]);
le tableau II donne les valeurs deD* ainsi
obtenues.L’énergie
de disso-ciation D* estcomposée
de l’attractionélectrosta-tique
dans laconfiguration ionique,
del’énergie
de laliaison dative et de
l’énergie
derépulsion.
La décroissance de
l’énergieD*,
dans la sériebenzène-hexaméthylbenzène,
doit êtreattribuée
à ladécrois-sance des deux
énergies
d’attraction,
mais
surtout à la diminution dela seconde à
cause d’une croissance de ladistance
d’équilibre
dans lecomplexe
à caused’un
agrandissement
du rayon Van derWaals
de l’ion B+. Sokolov[7]
a montré que la croissance de la facilité de donner des électrons estaccompagnée
d’une croissance du nombre
quantique
effectif n* et d’une décroissance de lacharge
nucléaire effectivez*,
c’est-à-dire que le rayon effectif croît dans le même sensdans la série
benzène-hexaméthylbenzène.
La tendance très faible à former des
complexes
duhexaéthylbenzène, comparé
avecl’hexaméthyl-benzène,
nepeut
pas être discutée faute deconnais-sance du
potentiel
d’ionisation. Si cepotentiel
étaitégal
à celui dubenzène,
les valeurségales
de lacons-tante
d’équilibre
seraient biencompréhensibles.
Dans l’autre cas on seraitobligé
d’attribuer cette faible formation decomplexes
à des influencesstériques.
Nous avons constaté comme Mc
Connell,
Hamet Platt
[8], qu’il
y a des relations linéaires entrehVmax
et
IB
et de mêmeentre à G ( == - R T In Kx)
etIn
(ou hv",aa),
mais contrairement à ce que font cesauteurs,
il faut discuterchaque
classe decomposés
séparément,
parexemple
le200
BIBLIOGRAPHIE.
[1]
KETELAAR J. A. A., VAN DE STOLPE C. et GERSMANN H. R. 2014 Rec. Trav.Chim., 1951, 70, 499;
KETELAAR J. A. A., VAN DE STOLPE C., GOUDSMIT A. et DZCUBAS W. 2014 Ibid., 1952, 71, 1104 ;
KETELAAR J. A. A. et VAN DE STOLPE C. 2014 Ibid., 1952,
71, 805;
VAN DE STOLPE C. 2014
Thèse, Amsterdam, 1953.
On y trouve aussi citée une vaste littérature sur les solutions d’iode, surtout les travaux de Benesi
et
Hilde-brand et d’Andrews et Keefer.[2]
Cette méthode, sous une forme simplifiée, a été appliquéed’abord par : BENESI H. A. et HILDEBRAND J. H. 2014 J. Amer. Chem. Soc., 1949, 71, 2703.
[3] BRACKMAN W. 2014 Rec. Trav. Chim., 1949, 68, 147. [4] WEISS J. 2014 J. Chem.
Soc., 1942, p. 245. [5] MULLIKEN R. S. 2014 J. Amer. Chem.
Soc., 1950, 72, 600,
J. Chem. Phys., 1951, 19, 514; J. Amer. Chem. Soc., 1952, 74, 811.
[6] FAIRBROTHER F. 2014 J. Chem.
Soc., 1948, p. 1051.
[7] SOKOLOV N. 2014 Acta
physicochim. U.R.S.S., 1946, 21, 243. [8] MC CONNELL H., HAM J. S. et PLATT J. R. 2014 J. Chem.
Phys., 1953, 21, 66.
SPECTRES
DE VIBRATION DE GROUPES POLAIRESDIATOMIQUES
ParÉLIE GRAY,
Faculté des Sciences de Poitiers
(France).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
15,
MARS1954,
Les
spectres
de diffusion etd’absorption
descétones et des
aldéhydes comportent
vers 1700 cm-1une bande
caractéristique
de leur groupe fonctionnelcarbonyle.
Lalargeur exceptionnelle
de cette bande faisait ’supposer l’existence d’une structure avecplusieurs
bandescomposantes
trèsrapprochées.
Ila été
possible
de les mettre en évidence tant enabsorp-tion
qu’en
diffusion. Les deuxpropriétés
fondamen-tales de cette bandecomplexe
ont pu êtreprovisoi-rement
interprétées.
etgénéralisées
auxgroupements
diatomiques
externes,
c’est-à-dire à des groupesdiatomiques
rattachés par l’un seul de leurs atomesà un édifice moléculaire
plus complexe.
En
absorption
infrarouge
lesspectres
ont été obtenus avec unprisme
de fluorure de lithiumqui
fournit dans larégion
de6 p.
une très bonnedisper-sion. Les
enregistrements, dépouillés
avecgrand
soin,
ont
permis
de restituerpoint
parpoint
chaque
banded’absorption
ducarbonyle
sur unintervalle
de 40à 5o cm-’ et d’en
analyser
la structure. De l’ensembledes résultats actuellement obtenus
(F.
J.Taboury,
E.Gray,
R.Thomassin,
Mlle J. Lambert[1], [2]),
il ressort que cette bande esttoujours
constituée par unsystème
de trois bandescontiguës présentant
l’aspect général
de bandesP,
Q,
.R de rotation vibra-tion. Ces trois bandes définissent par leurs trois maximarégulièrement espacés
unsystème
de troisfréquences
différant entre elles d’une mêmequan-tité,
de l’ordre de 6 cm-1 engénéral.
Onpeut
observerdes écarts
plus
faibles et des écarts notablementplus
élevés. Onpeut
donc dire que dans une certaine mesure, troisfréquences
doivent être rattachées augroupe
carbonyle
au lieu d’une.Si l’on observe les
spectres
de diffusion Raman desmêmes
composés,
il estremarquable
de constaterl’existence d’une