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Submitted on 1 Jan 1989
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Synchronisation des chaleurs chez la vache laitière: bilan
de l’utilisation du Syncro-Mate B pendant cinq années
successives
Y. de Fontaubert, J. Cochaud, M. Terqui
To cite this version:
Y. de FONTA UBERT,
J.
COCHAUD* M.TERQUI
INRA Station de
Physiologie
de laReproduction
37380
Nouzilly
*
INRA Domaine de Bressonvilliers
91630 0 Leu deville
Synchronisation
des
chaleurs
chez la vache
laitière:
bilan de l’utilisation
du
Syncro-Mate
B
pendant cinq
années successives
Les traitements
hormonaux d’induction de l’oestrus
autorisent
la
programmation
efficace de la
reproduction
à
uneépoque
choisie
par
l’éleveur.
Une
seule insémination
après
traitement
sansdétection
des chaleurs donne des résultats de fertilité
égaux
voire
supérieurs
à
ceuxobtenus
au coursd’un
oestrus
naturel.
La
plupart
des
mesuresont
été
réalisées
au coursd’une seule
campagne
de
reproduction.
Qu’en
est-il
des effets à
long
terme
de
l’utilisation
systématique
de
cestraitements ?
Des
techniques performantes
de contrôle descycles
sexuels pour une meilleure maîtrise de la fécondité sontdisponibles
chez les bovins(cf
de Fontaubert1988).
C’est ainsi que l’éleveurpeut:
- induire
et/ou
synchroniser
lesovulations,
- choisir le
jour
et l’heure d’insémination etdonc la
période
devêlage,
- contrôler les intervalles entre
vêlages,
- diminuer le
temps consacré à la détection des chaleurs.
Ces traitements ont fait
l’objet depuis
plu-sieurs années de nombreux travaux(Aguer
1981, Thimonier 1981,
Aguer
et Pelot1982).
Une
première
constatations’impose :
la variabi-lité des résultats obtenus à la suite de cestraite-ments est telle
qu’il
est illusoire de vouloir entirer une conclusion
objective
sans une étudedétaillée de toutes les
expérimentations
menéessur ce
sujet.
Par
ailleurs,
et contrairement àl’insémina-tion artificielle
qui,
mise aupoint
en 1950, aatteint son
apogée
10 ansplus
tard sur lesbovins
(Perault 1962),
cestechniques
piétinent
aujourd’hui
puisque
11 % seulement des femelles bovines est concerné par leurapplica-tion
(120 000
traitements vendus par an selonDelétang 1988).
Deplus,
les effets del’emploi
répété
de ces traitements sur lareproduction
etla
production
laitière ne sont pas connus. En1983, de Fontaubert et al avaient étudié
l’utili-sation de ces traitements sur le territoire de la
Coopérative
d’Insémination Artificielle duPuy-de-Dôme ;
néanmoins à cetteépoque
seull’as-pect
global
duproblème
avait étéévoqué.
Pour clarifier cette situation etrépondre
à cesinterrogations,
une étude a été réalisée de 1984à 1988, dont les
objectifs
sont :- l’utilisation
systématique
du meilleurtraite-ment de
synchronisation pendant
cinq
années consécutives dans untroupeau
laitier doté debonnes
performances,
-
l’analyse
de sesconséquences
sur lareproduc-tion et sur la
production
laitière.Le but
pratique,
en cas de résultatsfavora-bles,
était laproposition
d’un traitementeffi-cace de conduite de la
reproduction
des bovinslaitiers.
Résumé
__Une
technique
de maîtrise de lareproduction
chez lesbovins,
leSyncro-Mate
B,a été testée sur un
troupeau
d’une centaine de vaches laitières durantcinq
annéesafin d’en étudier les effets sur la
reproduction
et sur laproduction
laitière. Laconduite de ce troupeau est caractérisée par l’existence d’une seule
période
impo-sée de mise enreproduction
du 15 décembre au 1!! mars et parl’obligation
de réformersystématiquement
toutes les femelles nongravides
en fin de campagne.La fertilité obtenue
après
lapremière
inséminationsystématique dépasse
50 % eten fin de campagne, le pourcentage de femelles non
gravides
nedépasse
pas14 %. Grâce à une
prolificité
de 113%,
la fécondité atteint 96 %.Quatre-vingt
quinze
pour cent(95
%)
desvêlages
ont lieu sur unepériode
de trois moisper-mettant ainsi de
produire
des veaux et du lait à uneépoque
où lesprix
sontéle-vés. En
comparaison
avec d’autres troupeaux laitiers ayant uneproduction
com-parable (plus
de 6 000kg
de lait parvache)
il est montré que l’utilisation destechniques
modernes dereproduction
estcompatible
avec une amélioration de laproduction
laitière évaluée à 100kg
de lait par vache et par an. Pour un coûtfai-ble par
animal,
leSyncro-Mate
Breprésente
un outilpermettant
de mieux1
/ Conditions
expérimentales
1.
1
/ Le
troupeau
Les
caractéristiques
principales
dutroupeau
Frison x Holstein du domaine INRA de
Bres-sonvilliers où cette étude a été réalisée sont :
- des
animaux de race Pie-Noire à 75 % de sang
Holstein,
maintenus toute l’année enstabula-tion libre à l’exclusion de tout
pâturage,
- un niveau de
production
laitière de 6 200kg,
supérieur
à la moyenne nationale(5
700kg
en race Pie-Noire xHolstein),
- de très bonnes conditions
sanitaires,
puisqu’il
n’est
jamais
introduit d’animaux en provenancede
l’extérieur,
(toute
l’améliorationgénétique
se fait par l’intermédiaire de l’insémination
artificielle),
),
- une conduite de
l’élevage identique
d’annéeen année.
Le troupeau
expérimental
constitué àpartir
d’un échantillon
représentatif (âge
etproduc-tion
laitière)
de l’ensemble du troupeau dudomaine,
estcomposé
de 82 vaches laitières enproduction,
22génisses
de 15 mois(pour
vêlage
à deuxans)
et 25 veaux femellesâgés
de3 mois destinés au renouvellement.
L’âge
moyen des animaux enproduction
estde 3,17 ans ± 1,79 au début de
l’expérimenta-tion.
L’alimentation
comprend :
-
une ration
journalière
de basecomposée
de35
kg d’ensilage
de maïs, 12kg d’ensilage
de luzerne et 2kg
de foin deluzerne,
- une ration de
production
(78
% de céréales et 22 % de tourteau desoja)
distribuée en salle detraite sur la base de 1 200
kg
par vache et paran, en fonction du niveau de
production.
Deplus,
du mois d’octobre au mois dedécembre,
chaque
vache en lactationreçoit
20kg
depulpe
fraîche de betterave parjour.
1.z
/ Conduite de la
reproduction
Le
système
adopté
repose sur leprincipe
d’une
période
dereproduction
limitée au coursde
l’hiver, permettant
d’obtenir legroupement
du tarissement de toutes les vaches aux moisd’août et
septembre
et celui desvêlages
ensep-tembre,
octobre et novembre(meilleure
rému-nération de laproduction
laitière).
Cecipermet
par ailleurs d’améliorer la surveillance des mise
bas et
l’organisation
du travail del’élevage.
Lesinséminations ont donc lieu entre le 15 décem-bre et le 1’&dquo; mars.
Pour réaliser ce
schéma,
il est faitappel
à latechnique
Syncro-Mate
B(SMB),
mise aupoint
par INTERVET S.A. en collaboration avec
l’INRA, qui
permet l’induction et/ou lasyn-chronisation des ovulations et l’insémination des animaux sans détection des chaleurs
(Pelot
et al 1984a et
1984c).
Ce traitement SMB
(figure 1) appliqué
à tousles animaux,
comprend :
- la mise en
place,
sous la peau de la faceexterne de
l’oreille,
d’unimplant
contenant 3 mg deNorgestomet
(17
a acetoxy -11 p -
-méthyl -
19 - norpregna - 4 en - 3,20dione)
maintenu en
place pendant
unepériode
de 9jours
(vaches)
ou 10jours
(génisses).
Le retraitde
l’implant
estpratiqué
le matinexcepté
pourles vaches laitières au cours des deux dernières
années
(voir
plus loin) ;
-
l’administration,
au début du traitement, parvoie intramusculaire d’une solution huileuse
associant 3 mg de
Norgestomet
et 5 mg devalé-rate d’oestradiol.
Ce traitement est suffisant pour
synchroniser
les ovulations desgénisses
laitièresnormale-ment
cycliques
lors de la pose del’implant.
Chez les vacheslaitières,
le traitement estcom-plété
par uneinjection
intramusculaire depros-taglandine
F2a(2
ml deProsolvin)
deuxjours
avant le retrait de
l’implant
et uneinjection
dePMSG au moment du retrait pour améliorer la
synchronisation
des ovulations. Les animauxsont inséminés une seule fois sans détection
des chaleurs
(48
heuresaprès
le retrait del’im-plant
pour lesgénisses
et 56 heures pour lesvaches).
Ceprotocole
a été mis enplace
au cours des hivers 1983-84, 1984-85 et 1985-86.En 1986-87 et 1987-88, l’intervalle de 56 heures
pour les vaches a été ramené à 48 heures
après
un retrait
d’implant
en fin dejournée
(de
Fon-taubert
1988).
La
première
insémination a lieu à un stadepost
partum
supérieur
à 50jours
(vaches)
oulorsque
lepoids
moyen atteint 360kg
cette insémination sont réinséminées lors des
retours en
chaleurs,
dans la limite de lapériode
annuelle
prévue.
L’application
de ces diversesrègles
limite bien évidemment lapériode
dereproduction
à 30jours
au maximum pour uncertain nombre d’animaux.
Il convient en outre de
préciser
que :-
pendant
lescinq
annéespendant lesquelles
fut conduit cet essai, aucune autre
expérimen-tation n’a été
pratiquée
sur ce troupeau afind’éliminer toute interférence d’un effet
étranger
au traitement de
synchronisation
dansl’analyse
desrésultats ;
- toutes les
génisses
destinées àremplacer
les femelles réforméesproviennent
de ce troupeau, sans aucun apport externe ;- toutes les femelles
non
gravides
en fin decampagne sont
systématiquement
éliminées auplus
tard le 1&dquo;! décembre c’est-à-dire avant ledémarrage
d’une nouvelle campagne et le tauxde réforme
global
est arbitrairement fixé à 25 %(y
compris
les femelles nongravides).
1.
3
/
Origine
des données de références
A titre de
comparaison
avec les résultatsobtenus
après
une conduite dereproduction
classique,
nous avons rassemblé des données en provenance deplusieurs
sources :- Maison de
l’élevage
de l’Ile de France : bilanstechniques
de 14 étables laitières de l’lie deFrance comportant chacune
plus
de 100 vaches(année 1988) ;
- Références de Paccard
(1986)
portant
surplu-sieurs centaines de milliers de vaches de la
moitié nord de la France ;
- Centre d’Etudes
Techniques Agricoles
deSaulty
(Pas-de-Calais)
dont les résultats sontenregistrés
et élaborés par G. Liénard et M.C.Pizaine
(années 1985-86-87).
Ce CETA regroupe entre autres douzeexploitations
lai-tières intensives ayant les
caractéristiques
sui-vantes
(Amon
et al1988) :
SurfaceAgricole
Utile : 43 haUnité Gros Bétail par
exploitation :
66Vache Laitière : 50
Production laitière par vache : 6 470
kg
Concentré/vache laitière/an :
1 330kg
Lait
corrigé
par vache : 5 470kg (déduction
faite de la
quantité
nécessaire pour payer l’ali-mentconcentré).
2
/
Résultats
Pour la clarté de la rédaction, les critères
sus-ceptibles
de refléter les résultatstechniques
decette
expérimentation
sontregroupés
en troisthèmes
qui
traitentrespectivement
de larepro-duction,
de laproduction
laitière et durenou-vellement.
2.
/
Reproduction
L’appréciation
de lareproduction
destrou-peaux nécessite l’utilisation de
paramètres
qu’il
importe
de bien définir.Le taux de fertilité est le pourcentage de femelles
gravides
par rapport aux femellesinsé-minées, le taux de
prolificité
est lepourcentage
de
jeunes
nés par femelle mettant bas et le tauxde
fécondité,
le pourcentage dejeunes
nés parfemelle mise à la
reproduction.
Il convient eneffet
d’ajouter
à ces définitions la notion detemps,
puisque
l’allongement
de l’intervallevêlage-vêlage
au-delà d’une valeuroptimum
entraîne une diminution de revenu
(Zeddies
1982 cité par
Jactel 1985).
a /
Groupement
desvêlages
Après cinq
années de conduiteprogrammée
de lareproduction,
le groupement desvêlages
est
important puisque
95 % des femelles met-tent bas entre le 1&dquo;’septembre
et le 30novem-bre
(figure 2).
Au cours de cettepériode
detrois mois, la
répartition
desvêlages
des femellesprimipares
etmultipares
estidentique.
Chaque
année, le pourcentage de mise bas à laLe traitement t
d’induction et de
synchronisation
des
chaleurs a
permis
leregroupement
de
95
%
desvêlages
surune
période
de
Le taux de
fertilité
après
oestrusinduit
est en moyenne de 50
%
à lapremière
insémination. En fin de campagne, le taux degestation
atteint 86%.
fin du mois d’août est inférieur à 30;’,
(gesta-tions raccourcies liées à la
présence
dejumeaux) ;
de même les 2 % de mise bas ayantlieu au début du mois de décembre sont dus à
des
gestations
dont la durée a atteint oudépassé
285jours.
La
répartition
desvêlages
des animaux duCETf1 de
Saulty
est très différente : au cours dela même
période
automnale,
62 % des femellesmettent
bas,
les 38 % restants serépartissent
sur les neuf autres mois de l’année dont 13 %au mois de décembre. Toutefois les
vêlages
desfemelles
primipares
tendent maintenant àdémarrer dès la 2&dquo;
quinzaine
d’août et pour la dernière annéed’observations,
76 % desvêlages
totaux ont lieu en quatre mois, dudébut août au 30 novembre.
Ce groupement des
vêlages
estplus
impor-tant que celui cité par Ortavant et ai
(1971)
puisque,
d’après
ces auteurs, cegroupement
sur trois mois nedépassait
pas 36 °/« et 40 % dans lesdépartements
duJura
et de l’Eure. Demême, selon Mauléon et al
(1979),
lapériode
devêlage
de 80 % des vaches en France s’étale surcinq
mois.L’utilisation des
techniques
d’induction et desynchronisation
de l’aestrus entraîne donc legroupement des
vêlages
par le biais du groupe-ment des inséminations. Par la même occasion,l’organisation
dutravail,
la meilleuregestion
des stocks alimentaires et lesprix
différenciés du lait et des veaux en fonction des mois de l’année sont des critères trèsappréciés.
Enfin,
unaspect
social nonnégligeable
est lapossibilité
de fermer la salle de traitependant
les
périodes
où toutes les vaches sont tariessimultanément.
L’application
de cette mesurepeut
nécessiter de raccourcirlégèrement
lalac-tation de
quelques
animaux ayant vêlétardive-ment l’année
précédente
et suppose dans tousles cas
qu’un
vêlage précoce
accidenteln’en-traîne pas la réouverture
prématurée
de la sallede traite.
b /
Fertilité
La notion de fertilité peut être
analysée
sousdeux aspects différents et
complémentaires :
- la fertilité obtenue
après
lapremière
insémi-nationsystématique
consécutive au traitement :elle reflète l’efficacité de celui-ci
(Chupin
et al1980) ;
- la fertilité obtenue en fin de
campagne de
reproduction :
elle contribue à établir le taux de réformequi
est directement lié aux résultats degestation.
Encore faut-il considérer dans les deux cas, les résultats obtenus en fonctiond’une part des
catégories
d’animaux et d’autrepart
desparamètres
propres à l’environnement(Mauléon
et al 1977).
- Fertilité à l’oestrus induit
La fertilité moyenne obtenue à l’oestrus induit est de 44,8 % chez les vaches et de 55 %
chez les
génisses.
Elle varierespectivement
de 32,9 % à 51,3 % et de 28 % à 64,3 % enfonc-tion des années. Cette variabilité
importante
estessentiellement due à une
épidémie
degrippe
bovine
qui,
en début de campagne 1985, afrappé
l’ensemble du troupeau du domaine.Les résultats obtenus en faisant abstraction
de cette année
exceptionnelle,
sontrespective-ment de 61,5 %> chez les
génisses
et 47,8 %chez les
vaches ;
dans ce cas la moyennegéné-rale du troupeau s’élève à 51,2 % vs 47,3 % pour l’ensemble des
cinq
années.Une
analyse
détaillée desenregistrements
faitapparaître
que 17 vaches sur un total de391 ont été inséminées -
après
traitement -moins de 45jours
après
levêlage précédent.
Letaux de fertilité
après
cettepremière
insémina-tion est de 18 %. Ce chiffre en accord avec lesrésultats de Paccard
(1986),
montre bienl’im-portance
du respect d’un temps minimum,nécessaire à l’involution utérine, pour assurer une bonne fécondation
(Terqui 1984).
- Fertilité
globale
en fin de campagneLe taux de
gestation
obtenu en fin decam-pagne atteint 86 % pour l’ensemble des
cinq
années
(vaches :
83,9%, génisses :
92,2%).
Ilest à noter
qu’en
1985 l’incidentpathologique
n’a pas eu deconséquences
particulières
puis-que, dès le
premier
retour en chaleurs desfemelles non
gravides
à lapremière
insémina-tion, le taux de fertilité a atteint 64 % en une
seule intervention et le taux des femelles non
gravides
en fin de campagne 1985 n’a pasdépassé
14 %.Ces résultats sont à
rapprocher
de ceux obte-nus dans les différents troupeaux de référence :- 32 % de fertilité à la
première
insémination(Maison
del’Elevage
de l’Ile deFrance),
- 48 % de fertilité à la
première
inséminationselon Paccard
(1986),
- 58 % de fertilité
au CETA de
Saulty.
Par ailleurs le pourcentage des femelles
qui
deviennentgravides
à la 3&dquo; insémination ouplus
est de: 9 % au CETA deSaulty,
11 % àBressonvilliers et 31 % en Ile-de-France.
Pour ce
qui
est de l’intervallevêlage/insémi-nation
fécondante,
les résultats obtenus sont 83jours
àBressonvilliers,
93jours
dans lePas-de-Calais,
113jours
en Ile-de-France. c / ProlificitéL’analyse
de 442vêlages
ayantproduit
501veaux fait
apparaître
58 naissancesmultiples
(57
cas dejumeaux
et 1 cas detriplés)
soit uneprolificité
moyenne de 113,3. Ce chiffre estsupérieur
à ceux annoncés par Ortavant et Thi-bault(1970)
en race laitière Pie Noire : 102veaux pour 100
vaches,
exacteréplique
des valeurs des troupeaux de référence du Pas-de-Calais. La difficulté de maîtriser correctementla
réponse
ovarienne à une dose déterminée dePMSG
explique
bien cette différence moyennede 11 % entre les animaux ayant ou non reçu
les traitements de maîtrise de la
reproduction.
En
réalité,
uneanalyse plus
fine des résultatsmodifie
quelque
peu ces données. Les 442vêlages
de Bressonvilliers regroupent 323vaches ayant reçu 400 unités de PMSG
asso-ciées au traitement de
progestagène
et 114génisses n’ayant
pas reçu de PMSG. Laprolifi-cité calculée chez les
génisses
est de 104,2 etchez les vaches 116,7. Encore convient-il de différencier les vaches ayant vêlé à l’oestrus
après
insémination sur retour en chaleurs sanstraitement
préalable
(109,3).
Laprolificité
éle-vée
après
insémination artificielle lors d’un« oestrus normal
» pourrait
être liée à lademi-vie relativement
longue
de PMSG(environ
5jours :
Bevers et Dieleman1987).
Ces naissances
multiples
sontaccompagnées
d’une
augmentation
du taux de rétentionpla-centaire
qui
passe de 14 à 60 %. Lapathologie
consécutive aux rétentionsplacentaires
n’acependant
rien d’alarmantpuisqu’aucune
diffé-rence
significative
n’apparaît
au niveau de la fertilité des vaches saines et des vachesqui
fontl’objet
de soinsthérapeutiques appropriés
(Navetat
et Vallet1985).
ABressonvilliers,
letaux de fertilité
global
des vaches à rétentionplacentaire
atteint 71 %.Grâce aux
techniques
modernes dediagnos-tic de
gestation
telles quel’échographie,
il estpossible aujourd’hui
de connaître avec unegrande
exactitude(87 %)
laprésence
de veauxjumeaux
entre 80 et 90jours
degestation
(Chu-pin,
nonpublié)
et parconséquent
d’exercerune surveillance accrue au moment des mise
bas. La
conjugaison
de deux autres facteurs(viabilité
etpoids
des veaux à lanaissance)
per-met
d’augmenter
le chiffre d’affaires afférent àla vente des veaux de huit
jours,
facteurimpor-tant en cette
période
dequotas
laitiers où lapart
des recettes « hors lait » tend àprendre
une
plus grande
importance.
Eneffet,
lamorta-lité
périnatale
des veauxjumeaux
nedépasse
pas 12 % contre 5,3 % chez les veaux nés
sim-ples
(moyenne générale
6 % àBressonvilliers,
8 % dans lestroupeaux
de référence duPas-de-Calais)
et lepoids
desjumeaux
atteint 34kg
soit 79 % du
poids
dessimples.
2.
2
/ Production laitière
Une
augmentation
de 7,3 % de laproduction
laitière moyenne brute(6
121kg
en 1987, 6 570kg
en1988)
a étéenregistrée
dans lescondi-tions
imposées
par leprotocole expérimental.
Celui-ci
simplifie
d’ailleurs l’établissement des bilanstechnico-économiques
puisque
ladiffé-rence entre la
production
brute et laproduction
ramenée à 305
jours
de lactation est inférieureà 100
kg.
L’augmentation
de laproduction
à 305jours
est de 6,9 %(6 474 kg
en 1988 vs 6 057kg
en1984).
Cetteaugmentation
est en accord avecl’augmentation
de 100kg
par vache et par an,mentionnée par Labussière
(1984,
nonpublié).
Au cours des
cinq
années il est observé uneaugmentation
régulière
de 16 % de laproduc-tion des femelles
primipares qui
assurent le renouvellement dutroupeau.
Pendant la mêmepériode,
laproduction
des vachesmultipares
aaugmenté
de 4,8 %, l’essentiel en ayant étéobtenu lors de la
quatrième
année del’expé-rience
(figure 3).
Ces résultats sont observés dans un troupeauqui
compte 28 % de femellesprimipares
et dont le nombre moyen delacta-tions est de 2,7.
En 1984, le taux
butyreux
moyen est de 40g/kg
et le tauxprotéique
de 30g/kg.
Pour l’en-semble de lapériode
considérée,
uneaugmen-tation de 5 % du taux
butyreux
et de 4,3 % dutaux
protéique,
cumulée avecl’augmentation
de la
production
du laitpermet
d’obtenir 30kg
de matière utile
supplémentaire
par vache etpar an.
En
réalité,
la valeur moyenne de ces résultatsest associée à une variabilité très
importante
enfonction des années et des
catégories
d’ani-maux. C’est ainsi que
l’écart-type
de laproduc-tion laitière en 305
jours
par vache varie de577
kg
à 1 210kg
pour les femellesprimipares
et de 951
kg
à 1 654kg
pour les femelles multi-pares. Cette variabilité peut êtrecomparée
parexemple
avec celleenregistrée
enIndre-et-Loire : 1 235
kg
pour uneproduction
laitièremoyenne en race Pie Noire de 5 711
kg
(com-munication du
Syndicat
de Contrôle Laitierd’Indre-et-Loire).
J.
L’utilisation
du traitementpendant
t5 ans n’a pas eu
d’effet défavorable
sur la
production
laitière
puisqu’elle
a
augmenté
d’environ
100 kg
Le
rapport
de laquantité
globale
de laitpro-duit
pendant
12 mois consécutifs sur le nombremoyen de vaches
présentes
dans le troupeau(vaches
adultes ayant vêlé au moins unefois,
en lactation outaries)
donne la moyenneéco-nomique
d’étable(figure 4).
Dans laprésente
étude,
l’écart moyen entre laproduction
laitièrebrute et la moyenne
économique
d’étable estégal
à 0,3 % : cette bonneperformance
est lerésultat d’une
gestion
facilitée par larigueur
des conditions de conduite de la
reproduction
et par une
politique
de réformerapide
desvaches non
productrices.
2.s
/
Renouvellement
du
troupeau
Les taux annuels de réforme varient à
Bres-sonvilliers de 18 à 28 %
(figure 5)
et lamoyenne
(25,2 %)
est conforme aux normesretenues pour
l’expérimentation.
Les facteurs concernant l’infécondité entrent pour 59,5 % dans les causes de réforme tandis que ceuxtou-chant au niveau de
production
ou à la mamelle(mammites)
enreprésentent
12,7 %.Le taux de
gestation
en fin de campagne et le sex ratio des veaux nés(52,3
% de mâles et47,7 % de
femelles)
permettent d’avoir assez degénisses
de renouvellement dont lepoids
à 15 mois(364 kg
±23)
atteint le niveau souhaité(360 kg).
Au CETA deSaulty
qui
nous sert deréférence
(681
femelles),
le taux de réformeatteint 29,8 % alors que la
période
dereproduc-tion s’étale sur douze mois et que les niveaux
de
production
laitière sont trèscomparables.
Par contre et
probablement
en raison de cetéta-lement,
les causes de réforme pour inféconditésont limitées à 21,2 % et les facteurs liés à la
production
laitièreatteignent
32 %.Le
pourcentage
des femelles réformées dansun
troupeau
laitier a unerépercussion
directe sur les résultatséconomiques
(Renkema
et al 1979, Sol et al 1984 citéspar Jactel 1985).
Dansl’étude
qui
nous concerne, lapérennité
ducapital
est assuréepuisqu’en
décembre 1988,sans aucun apport extérieur, l’effectif du trou-peau
expérimental
composé
de 104 femelles(85
vaches en lactation et 19génisses
de 15mois)
d’unâge
moyen de 3,26 ans ± 1,9 et de25 veaux femelles
âgés
de 3 mois destinés aurenouvellement est très
proche
de cequ’il
était au début del’expérience
(cf.
1.1).
).
Ces résultats montrent donc que les techni-ques de
reproduction
utilisées sontparfaite-ment
compatibles
avec uneorganisation
effi-cace de lareproduction
dans un troupeaulai-tier de bon niveau. Cette
organisation
suppose néanmoinsqu’un
certain nombre depoints
importants
soit aupréalable
résolu :e un niveau alimentaire
élevé,
pastoujours
compatible
avec les aléas de la conduite dutroupeau,
e une
disponibilité
de l’inséminateur à datesfixes, qui
est un élémentpositif
de laplanifica-tion du travail.
Conclusion
Ainsi,
malgré
lesimpératifs
strictsimposés
par le
protocole expérimental,
il estpossible :
- de
programmer la
reproduction
et laproduc-tion des vaches laitières
pendant
lespériodes
favorables de l’année et celapendant
cinq
années consécutives,
- d’accroître la
production
laitière(+
100kg
de lait par femelle et paran)
sans porter atteinte aucapital
dedépart,
- de limiter le nombre des réformes dues à
l’in-fertilité à un chiffre
acceptable
n’affectant pasl’âge
moyen des animaux,-
d’augmenter
le nombre de veauxproduits
paran,
- d’améliorer le cadre de
vie de l’éleveur pour
une
dépense
raisonnablejustifiée
parl’écono-mie du temps
passé
à la détection des chaleurset par la
planification
du travailquotidien,
- d’obtenir des
performances
dereproduction
comparables
voire même meilleures que cellesd’autres troupeaux ayant les mêmes
caractéris-tiques.
D’autre part, ce
qui
est réalisable dans undomaine
expérimental
l’estégalement
chez lesparticuliers
comme le montre uneenquête
effectuée dans les
départements
de l’Aube et de l’Yonneauprès
d’exploitants agricoles
utilisant les mêmestechniques
que cellesprésentement
Remerciements
Ce travail a été réalisé avec la collaboration de
F. Dupont et de
l’équipe
du domaine de l’élevage deBressonvilliers : Annick Cochaud a collecté les
don-nées ; L.
Delaby
a contribué àl’interprétation
statisti-que et a effectué avec efficacité les figures ; G.
Lié-nard et Marie-Claude Pizaine
(Laboratoire
d’Econo-mie de l’Elevage,
INRA-
T
heix]
ont fourni les données desélevages
de référence du Pas-de-Calais etconseillé la méthodologie
d’analyse
des aspectséco-nomiques. Leur aide a toujours été précieuse.
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