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Traitement de la maladie de Carré du Chien

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Texte intégral

(1)

Traitement de la maladie de Carré du Chien par virus vivant adapté au Furet (Méthode de Green)

par P. GORET, A. BRION, M. BEJ1TBAND et P. V1LLEMIN (Communication présentée par M. J. VERGE)

On sait que le virus de Carré adapté au Furet devient. selon

GnEEN . avirulent pour le Chien, qu'il est capable d'immuniser .

c0ntre la

<<

maladie

».

Une observation fortuite

a

permis aux auteurs américains de préciser, en outre, que l'im

m u n

it é con­

férée en.ces conditions, grâce à l'emploi de doses élevées de virus - mieux supportées par le Chien que les dose·s faibles

-

était immédiate. Notom; cependant que cette résistance est. d'assez courte durée et que l'immunité active, vis

-

à

-v

is d'une infection sévère. n'est acquise que beaucoup plus tard (1).

Cette notion expérimentàlement vérifiée s'est révélée féconde puisqu'il a été pos

s

ible d'e�pêcher l'évolution d'une infection expérimentale par l'administration de

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après un e inoculation virulente. Il s'en suit, naturellement. que

cc

vir:us adapté est capable de juguler une infection naissante ainsi que, là encore, des observations fortuites l'avaient démontré dans· la pratique, avant l'expérimentation, a:u grand étonnement de GnEEN l

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n

propre aveu. Il était intéressant. de vérifier cette assertion et, le cas, échéant, d'en faire bénéficier les sujets malades.

Dans une précédente note (2) nous avons indiqué )ps résu1tats de vaccinations effectuées à l'aide d'un virus adapté d'origine américaine et passé sur Furets en France et nous avons souligné le fait troublant de la récupération de la virul e n

c

e pour le Chien dr ce virus adapté.

(1) Ce qui '--- J?ollr parenthèse - constitue, entre autres, une cause de certains échecs de vaccination.

(2) GORET, MÉRY,

MuTEL et Vn.IEMJN. - Ac� Véi. France, · séance· .du 5 ma.rs 1948.

BuLI.ETIN ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE, mai 1948.

(2)

:u6 BULLETIN DE L'ACADÉMIE

Parallèlement à no s essais de vaccination nous avons, avec ce même vir:us, traité des chiens atteints de maladie de Carré à divers stades de son évolution. Une récente publication de GROULADE (3) signalant les bons résultats obtenus, dans l'ensemble, par l'emploi de ce vaccin nous incite à rendre compte aujourd'hui des résul­

tats enregistrés.

*

* *

De novembre 1946 à juillet 1947 nom;

av

o

n

s traité 34 Chiens atteints de maladie de Carré, à la Clinique Médicale de l'Ecole Vétérinaire de Lyon.

Le virus utilisé était le même que

ce

l

u

i administré à titre pré­

ventif soit : virus original de Green ayant subi de

2

à 5 passages sur Furets en France.

La dose injectée était également de

1

o milligrammes.

Nous rappelons q:ue les dœes plus fortes de ce virus, contrai­

rement aux

.données amé

r ica i n

e

s, ne sont pas supportées sans danger par le Chien sain (4).

Les résultats obtenus ont été les suivants (5) :

1. - Dix sujets de 2 à 18 mois présentaient, avec une température de 39°5 à 4o0, de la conjonctivite, un abattement profond, de } 'anorexie. La maladie s'était déclarée depuis 2 à

4

jours. Dans quelques cas, on a noté un catarrhe des premières voies respiratoires et une l'égère diarrhée.

Nous avons enregistré

neuf

guérisons très rapides.

Un animal n'a pas bénéficié du traitement spécifique et a succombé ulté­

rieurement malgré l'institution d'une énergique thérapeutique sympto­

matique.

Les neuf animaux qui ont gl:léri ont présenté une chute de température constatée de quelques heures à 24 heures après l'injection du virus-vaccin.

L'amélioration de l'état général fut rapide et considérable.

Dans 3 cas, en particulier, la guérison fut véritablement spectaculaire ainsi qu'en témoignent les courbes de température ci-contre.

Courbe

1. -Chien Setter irlandais de 6 mois, appartenant à Monsieur G., à Champagne, au M'ont d'Or. Cet animal présente outre l'hyperthermie, de } 'inappétence, de la conjonctivite, une éruption cutanée abdominale.

Courbes 2

et

3. - Chiens Bergers allemands de 2 mois, appartenant à Mademoiselle P., à Jonages. Ces jeunes chiots avaient été en contact

(3)

GROULADE. -

Ac.

\lét.

France,

séa

n

ce.

du 5

février 1948.

· La dose (-4) préve

n

tive prjmitivement fixoo par GREEN était de 1'0 millig•ramme::.

Actuellement elle est

unif-0rmément

de 25 milligrammes

ou

mieux, ü titre prévenlif ou curatif, de l milligra

m

m� par livre

(

a

m

éricaine) de poids vif.

GREEN a pu ad

m

inistrer au chien

jusqu'à

200 milligrammes de virus-furet.

(5) Les observati<ms co

m

plètes ces divers cas seront de publié.e:5 ultérit�ll­

rement dans une thèse de Doctorat Vétérinaire.

(3)

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Virus Furet

Courbe lll

(4)

218

BULLETIN DE L'ACADÉMIE

avec un chien atteint dè Maladie de Carré. Ils contractent l'infection le 10 juin et sont amenés à la consultation de l 'Ecole le 13 juin. Ils pré­

sentent les signes suivants: hyperthermie, inappétence· (animaux non sevrés). Prostration marquée. Poil piqué. Amaigrissement accusé.

Les neufs sujets ·guéris demeurent actuellement encore en excelleu!C:

santé.

Il. - Six animaux malades depuis 3 à 6 jours, présentaient des localisa­

tions respiratoires ou digestives récentes, une température de· 38°5 à 39°9.

Aucune thérapeutique symptomatique adjuvante n'a été instituée.

Quatre

chiens ont prése11lé une baisse de température très rapide avec régression des symptômes locaux et. gi�néraux. Guérison survenue en 3 à 5 ·jours.

Deux sujëts n'ont pas vu se modifier le cours de la maladie et ont suc­

combé ultérieurement.

Les quatre sujets guéris demeurent actuellement encore en excellent état.

Ill. -

Quinze

animaux malades depuis 8 à 15 jours, présentaient des localisations secondaires accusées.

Trois chieus (forme intestinale ; hyperthermie légère) paraissent avoir bénéficié du traitement. La guérison a été obtenue en quelques jours mais une thérapeutique symptomatique avait été instituée.

Sur dix· sujets l'évolution de la maladie n'a été nullement influencée et J 'infection a poursuivi son cours.

Enfin, rlans de

u

x ca,s, l'évolution paraît avoir été nettement accélérée à la suite de l'injection du virus furet : un chien a succombé le lendemain à une forme nerveuse foudroyante ; un autre- a dlî être sacrifié quelques jours plus tard (forme nerveuse grave).

En résurné·

:

la maladie de Carré, tout

_au,

début de son évolu­

tion, a été très favorablenienl in fl uen

c

ée par l'injection de virus­

furet. L orsque les localisations habituelles du process u s étaient récentes, et sans doute encore sous la seule dép en dance de l'ultra­

virus, les résultat�

ont

e nco re été très fa vorable s

.

En revan

c

he,

on

ne retire aucun bénéfice de l'inj e ction .du virus dans les -cas de maladie déjà avancée, où l e s localisations sonl sous la dépendance des germes d'infection secondaire. Ces

constatations concordent avec

c

e l l es des aut.euris amérieains.

*

* *

Ces résultats app�llent, pensons-nous,

quelques

commentaires

relatifs au mécanisme de

l'action

thérapeutique

due au virus­

furet.

Pour GREEN, il

s'agil d'un

phénomène

de « blocage

cellulaire ».

Le virus, non pathogène pour le Chien ou le Renard, qui

a

cependant conservé ses affinités pour les cellules sensibles, sature

ces dernières

et

prend la place du virus pathogène qui ne saurait

dès lors les pénétrer. C()mme en matière de .prémunition

:

la

place est au premier occupant. Il y a donc

«

interférence_». ou

(5)

TRAITEJ\!El'<T DE LA MALADIE DE CARRÉ DU CHIEN 219

«

a

ntag

onisme

»

entre ces deux virµs que sépare seu

l

e

m

ent l'affi­

nité

«

zoologique

»

différente.

D'où

la nécessité d'injecter de fortes doses de virus-furet et l

'explication que

de faibles doses

administrées

au Chi

e

n sain provoquent des réactions. En

effet, le virus

qui n'envahit alore que q

u

el

q

ues cellules, bien

que

relativement non pathog(me, cultive

,

en ces conditions, pour

a

chev

e

r la satura

tion.

C'est par le même mécanisme que s'�xplique le fait, paradoxal en apparence, qu'un accident

de v

a

cc

i

n

ation

pµi·sse céder à

une injection

supplémentaire

de

viru�-furel. Le drus

adapté,

s'inter­

fère alors lui-même.

Nous pensons que cet

t

e interprétation ne rend pas

compte <le l

ous les

faits

(6).

En

effet, le ,-irus utilisé par 11011s, et q

ui

,

nous le répétons, ne

saurait, chez le Chie11 indemne, ,\l re i noenlé à une

dose

s

upé

r

i

eure à w

milligrammes, a déjà récµpéré

,

après le premier passage sur Furet et

en

France, une partie

au

moi

rn;

de ·sa virulence pour le Chien et cette· virulence s'exacerbe encore, dans le même sens.

sem

ble

-

t

-

il au cours des passage-s successifs.

Ce virus-furet n'est donc plus, comme le virus de Green, un virus différent, qu

ant à ·son

af,finité

z

oologique, du virus canin naturel et cependant il

se montre ·capable

de guérir la maladie naturelle du Chien

à son

but

(?).

Tl paraH difficile de concilil'r Je fait. sans restricl ion,' avec l'hypothèse de GnEEN.

Le virus adapté

au Furet n'est pas

fo seul «

vaccin

»

vraiment

s

pécifique capable d'influencer ·heureusement l'évolution de la

maladie de Carré.

·

Des confrères pra

ü

cien

s

nous

ont souvent

sou

m

is les bons résultats obtenus dam; le traitement de la

«

maladie

»,

au

début�

par l'injection de virus formolé.

Le virus adsorbé sur hydroxyde d'aluminium et desséché qui renferme 4o milligrammes de virus pleinement pathogène pour Je Chien est capable de donner parfois des guérisons spec-

(6) Héceuunent BASSET (Hull. ;le. Véf. de Franeei 1947, 20, 142), estimant

également que l'interprétation donn·ée par GREFZi pas n est exacte, explique :e P·hénomùnc pur la présence, au sein du vaccin-tissu, ·d' anticorpE- cellulaires

spécifiques. ·

. (7) N-0us avons pu o;bserver le fait suivant : des chiens présentant une réaction très grarve et des symptômes très alarmants de maladie, après inoculation de 3() à 40 milligrammes de virus Green premier passage sur iuret en France ont été guéris en 24 heures par l'inj-eclion d.e virus-furet Américain -Original

(Zl mgr.). Cette véritable expérience cadre en même temps avec nos observa­

tions relatives à la récupération de virulence pour le chien et avec l'hypothèse de GnqN puisque les deux virus ne sont plus les mêmes. Mais est-ce la seule oxplication possible et plausible ! .

(6)

220 BULLETIN DE L'ACADÉMIE

taculaires du même ordre que celles enregistrées plui:; haut. Per­

sonnellement .nous en avons constaté quelques-unes et nous tenons de nos confrères, les Docteurs LEMAIRE, de La Baule, et LouRs, de la Ferté-Saint-Aubin, des observations qui soulignent que 60 à 75 % des chiots t.raités lors de l'apparition des premiers -symptômes avec ce virus adsorbé, bénéficient dans une large mesure de cette thérapeutique. Ici encore, le mécanisme invoqué par GREEN ne semble pas devoir être retenu sans rétlerve. Enfin, il est de notion courante que d'autres maladies à ultravirus sont capables <;l'être heureusement influencées dans leur évolution par .l'injection de virus tué, el, entre autre-s, par exemple, la variole

aviaire (PANISSET et VERGE).

Ce n'est pas le lieu de faire ici le

«

procès

»

du phénomène dit d'interférence, que l'on observe d'ailleurs dans de nombreux autres processus infectieux, ni d'essayer d'en donner une expli­

cation: pas plus que d'infirmer ou confirmer d'autms hypothèses relatives ·à son mécanisme.

Nous voulions simplement faire observer que l'interprétation

donnée par GREEN n'était pas entièrement satisfaisante pour

expliquer les quelques faits que nous rapportons dans le domaine

de la maladie de Carré.

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