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[Compte rendu de :] Disease and medicine in world history / Sheldon Watts. - New York ; London : Routledge, 2003
CICCHINI, Marco
CICCHINI, Marco. [Compte rendu de :] Disease and medicine in world history / Sheldon Watts. - New York ; London : Routledge, 2003. Gesnerus, 2005, vol. 62, p. 137-138
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:92062
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137 Watts, Sheldon:Disease and medicine in world history. New York, London, Rout- ledge, 2003. 166 p. (Themes in world history). £ 12.99. ISBN 0-415-27817-1 (pbk), 0-415-27826-3 (hbk).
Les travaux dans le champ de la World historytrouvent depuis une quinzaine d’années des relais institutionnels à travers revues et filières de formation spécifiques. Sous une telle perspective, il s’agit d’étudier toutes les sociétés humaines sur une très large échelle temporelle, avec comme objectif de dégager les problématiques historiennes de leurs présupposés eurocentriques. Ce type d’approche a un écho éditorial chez Routledge, qui lui consacre depuis 2001 une collection,«Themes in world history».
Sheldon Watts,auteur d’une étude critique sur les politiques de santé en matière d’épi- démies (Epidemics and history: disease, power and imperialism,Yale, 1997), tente avec Disease and medicine in world history une synthèse historique des relations entre maladie et médecine, dans une perspective mondiale.
L’ambition d’une «big picture»– près de 5000 ans d’histoire sont parcourus en moins de dix brefs chapitres – est revendiquée comme telle, non sans références aux travaux de Roy Porter. Pourtant, ce vaste tableau ne se veut ni homogène ni héroïque.
Tant les échecs de la médecine à éradiquer la maladie que les succès sectoriels y sont dépeints. Le premier chapitre, théorique, pose clairement la problématique d’ensem- ble du livre. D’emblée, Watts se fait le contempteur d’une histoire linéaire, celle qui fait de la biomédecine le terminus ad quem de toute l’histoire de la médecine. Au contraire, Watts veut insister sur les discontinuités des pratiques médicales et sur le pluralisme des approches de la maladie. A ce sujet, il n’est pas moins tendre envers une vision nostalgique qui ferait des médecines alternatives les héritières de cultures traditionnelles inaltérées par le cours de l’histoire.
Le chapitre 2 s’intéresse aux maladies qui ont pu – la prudence est de rigueur et l’auteur présente judicieusement les sources à disposition – affecter l’Egypte des pharaons et les sociétés précolombiennes avant qu’elles ne soient touchées par les grandes épidémies mondiales. Le troisième chapitre, le plus court, est consacré au Corpus hippocratique légué par la Grèce antique et à la philosophie médicale, il suggère que la doctrine savante des humeurs a permis d’instaurer dans la société un rôle distinct, dévolu aux médecins, contre une certaine forme de pluralisme théra- peutique. Le quatrième chapitre aborde cette même problématique pour le Moyen- Orient, à partir de 632, valorisant ici le rôle de transmission des connaissances des savants musulmans. Les chapitres 5 et 6 présentent respectivement l’Inde avant 1869 et la médecine ayurvédique, ainsi que la Chine avant 1840 et sa médecine classique. Le septième chapitre, en écho au second, traite de la globalisation des maladies à partir de 1450, alors que le huitième chapitre relate l’état de santé et les mesures sanitaires de l’Europe entre 1050 et 1840. Le neuvième chapitre rend compte de la «naissance de la médecine scientifique moderne», autour de l’Alle- magne de Koch, rappelant les conditions sociales (la professionnalisation du corps médical) et universitaires d’un tel avènement. Le dernier chapitre, qui sert de conclu- sion au tout, traite des pages sombres, malgré des découvertes médicales réjouis- santes, de la santé mondiale depuis 1940. Le pessimisme de l’auteur, nietzschéen dans sa conclusion, est alimenté par une donnée signalée à deux reprises dans le livre: en 2002, les deux cinquièmes de la population mondiale n’ont pas accès à la médecine moderne.
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Le propos de Watts est concis et fortement didactique. Les étudiants et un large public peuvent donc tirer profit de ce travail résolument critique et décentré. Le trai- tement des différentes périodes est cependant inégal, les périodes récentes étant nettement mieux représentées. L’auteur, malgré le projet d’une histoire discontinue, n’en propose pas moins une histoire synthétique de la globalisation des maladies et du savoir médical, tendant indirectement à réifier les découpages chronologiques de l’histoire traditionnelle de la médecine. On regrettera surtout que les conditions d’un débat sur les multiples interprétations de l’auteur soient sapées d’avance par l’absence totale de notes de bas de page et de références bibliographiques précises.
Marco Cicchini, Carouge
Wolfisberg, Carlo:Heilpädagogik und Eugenik.Zur Geschichte der Heilpädagogik in der deutschsprachigen Schweiz (1800–1950). Zürich, Chronos-Verlag, cop. 2002.
447 S. (Clio Lucernensis, 8). Fr. 68.–;I44.90. ISBN 3-0340-0568-7.
Ein Merkblatt der Pro Infirmis illustriert gleich eingangs des Buches, dass sich bis zur Mitte des 20. Jahrhunderts auch die radikalste eugenische Forderung, die Sterilisa- tion, in der heilpädagogischen Praxis etabliert hatte. Es illustriert gleichzeitig, dass die beiden konfessionellen Lager in dieser Frage unterschiedliche Positionen vertreten haben.Damit sind die Leitfragen,denen Carlo Wolfisberg in seiner Dissertation nach- geht, exponiert: Wie stellte sich die deutschschweizerische Heilpädagogik zur Euge- nik? Welche Rolle spielten konfessionelle Überlegungen bei der Ausgestaltung der Heilpädagogik und bei deren Verhältnis zur Eugenik? Der Autor nimmt damit einen Themenbereich ins Blickfeld, der grosse Forschungslücken aufweist – weder kann er auf eine umfassende Geschichte der Heilpädagogik in der (Deutsch-)Schweiz zurück- greifen, noch ist bisher dem Verhältnis von Heilpädagogik und Eugenik detaillierte Beachtung geschenkt worden.
Im ersten Teil des Buches skizziert C.Wolfisberg daher auf der Grundlage eigener Recherchen eine Geschichte der Heilpädagogik in der deutschsprachigen Schweiz zwischen 1800 und 1950 – mit Fokus auf ihre Entwicklung als Praxis, Profession und wissenschaftliche Disziplin. Er unterscheidet drei Phasen: In einer ersten zwischen 1800 und 1890 formierte sich in protestantischen Gebieten über private Institutionen
«ansatzweise eine heilpädagogische Praxis». Diese Ausgestaltung sieht er unter anderem vor dem Hintergrund des aufklärerischen Diskurses der Perfektibilität des Menschen, der zur Behauptung und schliesslich zum Nachweis der Bildungsfähigkeit und Erziehbarkeit immer neuer Gruppen von Menschen mit Behinderungen führte.
Mit diesem «Prozess von Entdeckungen» setzte eine Ausdifferenzierung ein, die für einzelne Betroffene fördernden, für andere indes ausschliessenden Charakter hatte.
In einer zweiten Phase, zwischen 1890 und 1920, erfolgte – im Zuge der Einführung der allgemeinen Schulpflicht – die eigentliche Institutionalisierung der heilpädago- gischen Praxis. Bis 1920 hatte sich in verschiedenen Kantonen ein drei-, teilweise vier- stufiges Schulsystem etabliert (Volksschule, Spezialklassen, Erziehungsanstalten für
«Schwachsinnige», Asyle für «Blödsinnige»). Die Einteilung erfolgte dabei zuneh- mend nach medizinisch-psychiatrischen Kriterien – Medizin und Psychiatrie wurden so zu den wichtigsten Bezugsdisziplinen des heilpädagogischen Arbeitsfeldes. Die
