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Aspects pragmatiques de la référence temporelle: indétermination, ordre temporel et inférence

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Aspects pragmatiques de la référence temporelle: indétermination, ordre temporel et inférence

MOESCHLER, Jacques

MOESCHLER, Jacques. Aspects pragmatiques de la référence temporelle: indétermination, ordre temporel et inférence. Langages , 1993, vol. 112, p. 39-54

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:110439

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(2)

CONSEIL DE DIRECTION J. DUBOIS - B. POTTIER B. QUEMADA - N. RUWET

RESPONSABLE ÉDITORIALE: DANIELLE LEEMAN CHARGÉE DE FABRICATION·

MARTINE TOUDERT .

La composition de ce numéro a été confiée à Jacques

Moeschl~r

Sommaire

Jacques MOESCHLER Présentation

De!rdre WrLSON et Dan SPERBER, p;~~~·~i·~~·~·tt~;.;;···

Neri SMITH, Observations sur la

pragmatiqu~

des lem:Ss ···

Jacques MOESCHLER Aspects . · , ... .

indéter~ination,

;rdre

te mptr~~~~~~}6~ee~cede

la reference temporelle:

Anne-Mane BERTHONNEAU et G K ... ..

h d 1,. ~ • ,. eorges LEffiER, Pour une nouvelle appro

Ber~raend

e

G~~~::. ~: : ~~:parfa ~t,

un temps anapho.riqu.e méronomique ..

~.

référence à l'épreuve due~etmp~MARY, «Ce matm, JI pleuvait», ou la

~~r~ell ~UILLAUME, Le repé~age te~p~·~~·~d~·~·~k;t~~t~;~;.:~~tif; ... ..

r c pr~bltr:eRâ~~~~f~~e~~: h éC:~~~~f~CHNEDECKER,

Coréférence et

iden~iïi ; k·

···

Abstracts

···

Un an, quatre numéros :

~rance ...... . Etranger

Le numér~ ... .

···

Règlement par chèque bancaire à l'ordre de: Centrale des Revues

Il, rue Gossin 92543 Montrouge Cedex

larousse

17, rut• du Muurruornnsst·, 752'111 l'nrls 1 't•th·~ U(o

300FF 350 FF 95 FF

5 8 26 39 55 74 92

106 127

Jacques MOESCHLER Département de linguistique Université de Genève

ASPECTS PRAGMATIQUES DE LA RÉFÉRENCE TEMPORELLE : indétermination, ordre temporel e t inférence

l. Qu'est-ce que la référence temporelle?

Partons d'exemples pour tenter de définir ce que peut être la référence temporelle d'une phrase :

(1) John Kennedy a été assassiné en 1963.

(2) Hier, j'ai rencontré la femme de ma vie.

(3) Zut, il commence à pleuvoir.

(4) Je te téléphonerai demain.

Notons tout d'abord que nous pourrions, en suivant la tradition de la sémantique formelle, définir la référence temporelle en termes des conditions de vérité des phrases, à savoir des conditions que doit satisfaire une phrase pour être vraie.

Ainsi, d'un point de vue véri-conditionnel, (1) est vraie si et seulement si John Kennedy a été assassiné dans le courant de l'année 1963, et fausse autrement; (2) est vraie si et seulement si le locuteur a rencontré une femme (qu'il nomme la femme de sa vie) le jour précédent son énonciation, et fausse autrement ; (3) est vraie si et seulement si son énonciation est concouùtante avec le début de la pluie, et fausse autrement ; enfin (4) est vraie si et seulement si le locuteur téléphone à son interlocuteur le lendemain de son énonciation, et fausse autrement. Cette analyse permet déjà de mettre au jour deux propriétés de la référence temporelle.

(i) Tout d'abord, il y a une asymétrie importante, dans la définition véri- conditionnelle, entre la référence temporelle passée et la référence temporelle future. En effet, une phrase au futur ou exprimant une référence temporelle future est vraie si el seulement si son contenu propositionnel est satisfait, i.e. si ce que dit son contenu propositionnel est vérifié à l'instant ti ultérieur à t0 . En revanche, une phrase au passé ou à référence temporelle passée a pour condition de satisfaction la satisfaction de son contenu propositionnel, i.e. le fait que son contenu propositionnel est vérifié au moment de l'énonciation.

(ü) En second lieu, les définitions véri-conditionnelles donnent les conditions cie vérité de la phrase, mais ne disent que peu de choses de la référence temporelle de la phrase. Or, de même que l'assignation de référents est nécessaire pour interpréter complètement une phrase (et a fortiori lui assigner une valeur de vérité), on peul faire l'hypothèse qu'il est nécessaire qu'à une phrase tensée soit ussignée sa référence temporelle. En d'autres termes, la valeur de vérité d'une phruse est fonction de sa référence temporelle.

Mais l'analyse sémantique véri-conditionnelle ne rend pas compte d'un fait fmulmncnl.lll : la référence temporelle consiste en un segment de la réalité, un

(3)

commun entre les énoncés (1), (2) et (4). Bien que la référence temporelle soit à chaque fois spécifiée par une expression temporelle (en 1963, hier, demain), il y a une différence importante entre ce que signifient ces expressions temporelles et l'instant qui est visé dans la phrase. En effet, en (3), il est dit que John Kennedy a été assassiné dans l'année 1963, mais il est communiqué que son assassinat a eu lieu un jour particulier de 1963 (le 22 novembre). Prenons maintenant (5), qui est apparemment plus littéral que (1) du point de vue de la référence temporelle :

(5) John Kennedy a été assassiné le 22 novembre 1963.

En (5), si le jour de l'assassinat de Kennedy est spécifié, la référence temporelle n'en demeure pas moins vague: l'assassinat a eu lieu à une heure et à une minute particulières. La référence temporelle de (1) et de (5) est donc un instant particu- lier, et celui-ci peut être désigné, de manière calendaire, soit de manière vague comme en (3), soit de manière plus précise comme en (5), soit encore de manière littérale comme en (6) :

(6) John Kennedy a été assassiné le 22 novembre 1963 à 12 heures 30.

Si donc un événement ponctuel peut être approché de manière plus ou moins précise du point de vue de sa référence temporelle (en 1963, le 22 novembre 1963, le 22 novembre 1963 à 12 heures 30), on peul se demander quels sont les facteurs qui déterminent ces variations. Avant de formuler une hypothèse, notons que le caractère approximatif de la référence temporelle ne rend pas l'énoncé littérale- ment faux, contrairement à d'autres faits d'approximation bien décrits par Sper- ber & Wilson (1986a). Quelqu'un qui énonce (7) alors que sa fiche de salaire indique qu'il gagne 9978 francs 25 cts, produit un énoncé littéralement faux :

(7) Je gagne dix mille francs par mois.

En effet, 9 978.25 francs n'implique pas 10 000 francs, alors que, du point de vue de la référence temporelle, si un événement a eu lieu le 22 novembre 1963 à 15h50, alors il a eu lieu le 22 novembre 1963, de même qu'il a eu lieu en 1963.

Je ferai l'hypothèse suivante : la référence temporelle d'une phrase est soit identique, soit incluse, soit inclusive par rapport à la signification liLLérale de l'expression temporelle dont elle tire sa référence. Nous avons vu que l'identité de référence temporelle de la phrase el de l'expression temporelle correspondait à un cas particulier, celui de l'usage littéral La plupart du temps, la référence temporelle de la phrase est incluse (comme partie de) dans la référence temporelle de l'expression temporelle 1Cependant, un grand nombre d'emplois d'expres-

1. On peul faire l'hypothèse que ln relation qui existe, en toul cas au plon calendaire, entre une extlression temporelle el une outre expression temporelle de rang calenduire inférieur, est le résultat du principe d'identification de Fauconnier (1984): ou déclencheur (expression calenduire superor- donnée) correspond ln cible (terme calendaire de rang inférieur). On pourruit uinsi comprendre l'interprétation jour de l'année pour ln mention de l'année, et envisager un connecteur (une fonction) pragmatique du type :

nnnée-f ~jour de l'année.

L'nvantage d'une telle description est qu'elle permet d'expliquer les relations anaphoriques" à ln George Sand •, données ci-dessous :

10

(i) Anne et moi nous sommes mariés en 1983. Cette année-Ül, nous avons rencontré Deirdre à UCLA.

(ii) Anne et moi nous sommes mnriés en 1983. Ce jour-Ül, il y nvait une hise noire sur Genève.

sions temporelles, notamment déictiques, ont une référence temporelle bien plus large que leur sens littéral :

, · tT h 1

(8) A: Jacques, la secretatre au e ep one . B : Deux secondes, j'arrive.

(9) Aujourd'hui, les femmes travail_lent. (10) En l'an 2000, c'est-à-dire demam .. ·

· d'h · de · 'ont pas leur Dans chacun de ces exemples, deux secondes, aujottr ut, mam n . signification littérale. Le locuteur Ben (8), en énonçant deux secondes, co~~uru­

ue à son interlocuteur qu'il est, au moment de son énonciation, occ~pe a un~

q . n" "t' et qu'il va y mettre un terme dans les secondes ou les rmnutes qw

autre ac V1 e, · ~ aiU tl

uivent. De même, en (9), le locuteur ne veut pas dire que l~s ~mmes trav e~ e Jour de son énonciation: aujottrd'hui désigne l'é~oque ~lw est ~onter;:;ora~ne;

Similairement, demain en (10) ne signifie pas le JOUr swvant, mats un tur JUge proche.

2. Indétermination et non-littéral de la référence temporelle

Nous venons de voir que la référence temporelle d'une

p~ra se,_ lors~u'ell~

est

déterminée par une expression temporelle, n'est pas touJours ldenb~e a sa

!lignification littérale, et que la référence temporelle de la phrase est ,sOit

1~clW:e

"t lus large Cela veut-il dire que la référence temporelle n est JamiWI

~;:;te;minée

et Ïittérale, mais toujours indéterminée et

nonlittér~e? ~vantd::

, . d e il nous faut examiner une question centrale pour la seman~qu~

:::~:ss~o~s

temporelles référentielles, à savoir la différence

ent~e

leur

slgnifi~a­

Lion et leur usage. Nous prendrons comme e~emple les expressions tempore es déictiques, comme aujourd'hui, hier et demam. , . .

La estion eut se formuler de la manière suivante. Étant do":n~ la vartallon ,1<· sen;des défctiques temporels (cf. (9) et (10)), doit-on

_cons1der~ q~~s

1tÔicti ues temporels ont plusieurs significations ou au contrat re une se e. s1 ? -

t" qet que les variations de sens ne sont que des effets de sens pragmallques ·

1 Il lOD d'" · t

(i) Si l'on choisit la première branche de l'alte~nativ~ (les etcb~e~ on 1 . . -:~'>cab"ons) on se trouve devant le probleme swvant : les detcbques

JI us1eurs st~ , · . . . ,

ηlnnt ar nature ambigus, on ne pourra plus expliquer !~s s1tu~t1?ns no_n marquees

tl~ns

fesquelles leur interprétation est dépendante de 1 enonc1at1on.

P1~,

cet usage

lW devrait pas a priori être considéré comme

l'exem~~e p r~totyp~qued c~

la

1, d . · , · de l'énonciation comme une condition necessatre e eur

1 'lllen ance vts-a-VIS · . 1 -'=rt' tr

' t pourrait plus fall"e a w.uerence en e Hignifïeation. Plus concretemen , on ne ,. . d li . . . l'usage standard en (Il) el l'usage fictionnel en (12) du de1ct1que e eu tet·

(Il) ( 12)

Ici il fait toujours beau.

(ici= l'endroit où sont locuteur et interlocuteur)

Max sortit son magnum. Ici les choses se gâtèren_t.. , . , . , (ici* l'endroit où sont locuteur et interlocuteur ; 1c1 = 1 endrott du recit ou

8e trouvent le lecteur et le narrateur)

l'uur toutes ces rnisons, je ne retiendrai pas cette solution.

41

(4)

(ü) Si l'on prend au contraire la deuxième branche de l'alternative, selon laquelle les déictiques ont une et une seule signification, alors il faut expliquer la possibilité d'emploi non« déictiques »,comme, pour aujourd'hui, l'emploi narra- tif (cf. Vuillaume, 1990) :

(13) Le malheur diminue l'esprit. Notre héros eut le malheur de s'arrêter auprès de cette petite chaise de paille, qui jadis avait été le témoin de triomphes si brillants. Aujourd'hui personne ne lui adressa la parole ; sa présence était comme inaperçue et pire encore. (Stendhal, Le Rouge et le Noir)

Diverses solutions ont été proposéi!S à ces variations d'emploi.

(a) Pour Fauconnier (1984), l'emploi non littéral d'aujourd'hui (le jour où nous sommes) s'explique par le principe d'identification : le déictique permet d'identifier un point sur l'espace-parcours, ce qui explique son caractère déicti- que. En d'autres termes, il est le lieu d'un transfert entre espaces mentaux, dans le cas particulier de l'espace des événements narrés à l'espace-parcours. Alors que le premier espace (celui des événements narrés) est un espace temporel, dont les protagonistes sont les personnages (désignés par une troisième personne), l'espace-parcours fait intervenir une première personne (le narrateur) et une deuxième personne (le lecteur). Mais l'espace-parcours est un espace spatial, et non temporel. Pour expliquer la fonction temporelle de aujourd'hui, il faut dès lors admettre un nouveau transfert entre espaces, cette fois de l'espace-parcours à l'espace des événements.

(b) Pour Vuillaume (1990), la présence de marques déictiques comme aujour- d'hui, ne sont que la trace, à l'intérieur de la fiction principale, d'une fiction secondaire, dont les protagonistes sont le narrateur et le lecteur. Ce que révèlent donc des exemples comme (13), c'est la synthèse, en un seul énoncé, de deux énoncés, cohérents avec les deux niveaux fictionnels, celui de la fiction principale d'une part (cf. (14a)) et celui de la fiction secondaire (cf. (14b)):

(14) a. Ce jour-Là, personne ne lui adressa la parole.

b. Aujourd'hui, personne ne lui adresse la parole.

À la question du sens des expressions temporelles déictiques, nous pouvons donc apporter une première réponse : les déictiques temporels, comme les autres déictiques, n'ont qu'une seule signification.

n

faut donc prévoir une explication, pragmatique ou narratologique, à leurs emplois non littéraux dans les textes de fiction et dans les énoncés approximatifs. Cela permet de répondre à la question posée au début de ce paragraphe, i.e. la question de savoir si la référence temporelle est déterminée ou indéterminée et littérale ou non littérale. En fonction de ce que nous avons observé sur la différence entre la signification en langue des déictiques et leur sens en usage, nous pouvons faire l'hypothèse que la référence temporelle est non littérale et indéterminée. Pour revenir à l'exemple (1), nous l'interpréterons de la manière suivante : la référence temporelle de l'énoncé est non littérale, à savoir incluse dans l'espace temporel défini par l'expression temporelle en 1963. Plus précisément, l'énoncé dit que Jolm Kennedy a été assassiné en 1963, et communique que l'assassinat a eu lieu un jour de 1963 et à une heure particulière de ce jour.

La question qu'il faut maintenant aborder est la suivante: s'il y a une

différence entre ce que dit l'énoncé de sa référence

tem~r~lle.

et ce qu'il en uru·que pourquoi le locuteur n'a-t-il pas commuruque directement ce

comm ' · 1 1 t

cJu'il communique indirectement? En d'autres termes, pourquoi e. ocu eur n'a-t-il pas énoncé (5) à la place de (1)? Deux solutions semblent log~quement plausibles.

(i) La première solution, qui vaut pour tous les événements da~able~ par un.e lll'Jiression calendaire, consiste à admettre que le locuteur ne connmt qu ap,proXJ-

ti emeut le moment de l'occurrence de l'événement. Notez que cette reponse

::~~stv

pas sans fondement. Je peux très bien connaître l'année de la mort de

J~ hn

K •nned sans our autant en connaître le jour, voire l'heure. Cette solubon

111 :~>pos:

une eX:lication gricéenne (cf. Grice, 1975). Si le locuteur n';st

~~~lus

Jlrécia quant à la référence temporelle, c'est qu'il risque, en donna~t Pus dior- mutions de violer la deuxième maxime de qualité (première_ maXJme : « ne te~

' d "' · · dites pas ce pour quo1

11111 ce que vous croyez être faux », eUXIeme maXIme . « ne . , .

~ 1108

manquez de preuves ., ). Le locuteur

vi~lerait do~c

la prenne re

ma~e ~e

1 1111ntité («donnez autant d'information qu'il est reqws :) ?our ne p_as,viO er ~

1 1

. , ede qualité Mais l'explication peut être legerement differente, SI

( c•mueme maXJm · . , d 1

l'cm prend en compte la deuxième maxime de quanbte («ne onnez pas Pus cl'informations qu'il n'est requis»). On peut supposer en effet ~e le lo~uteur a clcmrié lu bonne quantité d'information, à savoir suffisamment ~'ïn_form~_bon ~~ur CJIIC' liOn comportement soit jugé coopératif. Dans cette

inte~ret~bonl' l~rmp~c ilJta-

. 'il ' pas dit malS p utot qu ne

1 iun ne sera pas que le locuteur tgnore ce qu n a ' . , J'lluc·uil pus pertinent de donner plus d'informations. C'est c~tte se~onde mterpdre-

" · · d · diff' ente a savoir dans le ca re lnlicm que je vais rete01r, mats ans une vers1o~ er '

1J11 In théorie de la pertinence (cf. Sperber & Wilson, 1986b).

(ii) Ln deuxième solution au problème du choix entre (1) et (5) procède de la numi(ln·

t~uivante.

Nous supposerons que le locuteur n'est pas t;nu de

~onner

l'informution la plus précise, mais qu'il donnera l'information la pus pertm~nte,

•' 11uvnir celle qui produit le plus d'effets contextuels par rapport au cout de ln•ilc•mcmt de l'énoncé. Ainsi, la différence entre (15) et (16)

( 15) Au xiV' siècle, les Suisses ont battu les Habsb~urg à Morgarten.

( 1 (,) En 1315, les Suisses ont battu les Habsbourg a Morgarten·

1 ul t ' e qw· est dit (il est dit en (15) que la bataille de Morgarten a

1 11111 11011 tiC emen ac . . , · t

1111 lie 11 am xiV' siècle, et en (16) qu'elle a eu lieu en 1315), ~818, aus,st a c:rqw es lmJ•lic·ilé ou ce qui est communiqué : en (15), il est commuruque qu ~e. oalrma-

' · · ' ..:- te pour la commurucabon ors

tlcmlmnporelle plus precise est jugee non per ... en . . . 1 1 ' ne ,111,1 1-11u.e information est jugée pertinente en (16). Ain~•·. SI e ~~uteur l

"'"''tiu11ne que le siècle de l'événement en (15), c'est qu'il Juge qu es_l P ~8

11, 1

1j 111

111 de mentionner le siècle que l'année: l'interlocuteur pou~ra en tirer a

:,,

1111.JuHiun que cet événement a eu lieu après le pacte

des.c~ntons ~wsses

(en 1291)

111 11 vu Ill lot! guerres de Bourgogne. Mais si le locuteur cho1s1t (16), ~ ~ermettra! par

1

1wmplc:, ù J'interlocuteur de calculer la distance temporelle qw separe la seces-

~i1111 MUÎHMC1 du conflit avec les Habsbourg (24 ans). , , , NuuH urrivons uinsi à la conclusion suivante : la referenc~ temporelle ~ es~

' · ' • t d't mais par ce qw est eommuruque

111111 1w11lc:mc•nt detcrnunce par ce qu• es 1 • , , Il

l"'r l'cllCJirc·KIIÎOn temporelle. En d'autres termes, la reference tempore e est lmMtclrmlni:c et non littérale.

43

(5)

3. Autonomie et non-autonomie temporeUes et références temporel- les actueUe et virtueUe 2

La distinction entre e:x.pressïo_ns temporelles autonomes et expressions tempo- relles no~ autorwmes ou plus sunplement entre autonomie temporelle et non-

au~onorrue temporelle, est basée sur l'intuition suivante. Des expressions calen- darr.~s co~e en 19~3, le 22 rwvembre 196! déterminent la référence temporelle de 1 enonce de mamere autonome : elles n ont pas besoin d'autres informations po~ le cale~ de ~a référence. Par contre, des expressions temporelles comme

~amtenant, a hutt heures, demairt, darts huit jours, il y a une semaine sont mcapables, ~~ elles.-m~mes, de fixer l~ référence temporelle : celle-ci dépend du moment de 1 enonc1abon. Les expressions temporelles déictiques sont donc non auton,omes. Mais les expressions anaphoriques, comme ce jour-là, le lendemain, sont egalement non autonomes : l'attribution d'une référence temporelle à la

~brase qu'elles déter~ent dépend d'une expression autonome ou d'une expres- SIOn non autonome qw est saturée du point de vue de sa référence temporelle.

n

y a donc deux types d'expressions temporelles non autonomes : d'une part les e~ressions temporelles déictiques, qui reçoivent une référence temporelle relauvemen~ au mom~nt de l'é~on~iation ; d'autre part, les expressions temporel- les anaphoriques, qw ont besom d une autre expression temporelle pour assigner une référence temporelle à l'énoncé qu'elles déterminent.

Qu'une expression temporelle ne soit pas autonome ne signifie pas pour autant qu 'e~e n ·~pas de signification, ni que son sens n'est pas temporel. Pour expliciter ce poml, il me faut introduire la distinction entre référence temporelle actuelle et virtuelle.

Pour Milner {1982), la référence actuelle d'une expression référentielle est le segment de réalité qu'elle désigne en usage, alors que sa référence virtuelle est sa signification, ou les conditions qui en permettent la référence actuelle. Parallèle- ment, je dirai qu'une expression temporelle a une référence temporelle actuelle

~orsque, en emploi dans un énoncé, elle désigne un instant du temps (point ou '"?te:vall~), alors que la ~éférence temporelle virtuelle d'une expression est sa

s•,~cauon temporelle, a savoir l'ensemble des conditions qui déterminent sa reference. temporell~ ~ctuelle. Par exemple, une expression temporelle déictique comme hter a une reference temporelle virtuelle, à savoir une signification qui h ors usage, peut etre exprimée comme A « le jour précédant l'énonciation de ' la '

phra~e ». En emploi, hier aura une référence temporelle actuelle variable en foncbon du moment de l'énonciation. Ainsi, la référence temporelle actuelle de (17) ser~ déterminée par le moment de l'énonciation t0 (ou S pour speech point, chez ReiChenbach 1947), comme l'explicite (18) :

{17) Hier, j'ai terminé cet article.

{18) a. {17) énoncé le 20 mars 1993 b. {17) énoncé le 18 avril1993

hier - le 19 mars 1993

hier~ le 17 avril1993

Pour une expression temporelle anaphorique, le processus est un peu diffé- rent. Par exemple, la veille recevra une référence temporelle actuelle variable en

2. Cf. ~er (1982) pour les notions d'autonomie (non-autonomie) référentielle et de références actuelle et vutuelle.

44

fcuwlion de la référence temporelle actuelle de l'expression temporelle qui en est la Mu uree. La référence virtuelle de la veille est donc similaire à celle de hier, sauf que

)1llOint de référence pour 1' assignation de sa référence

~ctue~e

n'est

~l~s

le moment de l'énonciation, mais un moment quelconque non 1denbque (anteneur)

1m moment de l'énonciation. Ainsi, (21) reçoit l'interprétation (22) :

( 19) Le 19 mars 1993,je terminais mon article sur la référence temporelle. La veille, je lisais 1' article d'Anne.

(20) la veille - le 18 mars 1993

l.'avantage de ce traitement de la référence temporelle est double. D'une ~ar~, Il pt•rmet une approche

identi~e

de

1~

référence

tem~?r~lle,

qu? celle-ct

so~t

uMMIII:iée à un processus anaphonque ou a un processus detcbque. D autre part, tl l"'rmct de conserver, voire de fortifier, l'hypothèse selon laque~e les temps v1·rhuux ont une signification, à savoir une référence temporelle vutuelle, sans déterminer en eux-mêmes la référence temporelle actuelle de la 111111r uutant

phnum.

·&.. Référence temporeUe anaphorique

()m' l'expression référentielle soit déictique ou.

a napho~i,ue,

il

fau~ ,

pour

1~

IIMMÏ~m·r une référence temporelle actuelle, un pomt de referen~e, qw peut sot~

î•ll·•· ),. moment de l'énonciation, soit être fourni par une expressiOn temporelle a

•. ,,f(,n·nce temporelle actuelle. Cela a deux conséquences : d'une part, une expres-

••unlt'mporelle non autonome n'a pas en eUe-même de référence actuelle ; d'autre 11111·1, lu nécessité, pour déterminer la référence temporelle actuelle d'une expres-

11111 lt·mporelle non autonome, d'un point de référence expliqu~ de~ proce~sus

llf·M nu dil!t!Ours : la permanence et le changement, dans une cha me d expressiOns ll'lllllllrt·llcs non autonomes, de la référence temporelle actuelle (problème de l'm·eh·t· lt•mporel). Prenons les exemples suivants :

(:li) Le matin du 19 mars 1993, jacques se leva de bonne heure. Ce jour-là, il tlécida d'achever la rédaction de son article sur la référence temporelle.

(:l:l) Le malin du 19 mars 1993, Jacques se leva de bonne heure. À huit heures, il prit son petit déjeuner, ensuite passa Rous la douche et se rasa. Ces préparatifs terminés, il se mit au travail dans son bureau.

l•:n (:li), lu référence temporelle est donnée par La première phrase.

?~ ns

la

•••••un•lt• l'expression anaphorique ce jour-là permet de conserver la reference h•llllllll't.'llt: actuelle assignée à la première phrase. La chaîne de référence tempo- tt•ll•· t'Ml tlonc basée sur l'identité de référence actuelle. On dira que les deux plu·uMt'll uni lu même référence temporelle actuelle, i.e. sont en relation de , . .,,.f.r(.r•·•u•r temporelle actuelle. En (22) par contre, le temps change : la l"'''mi• ,.,.

pht· ut~c

donne le point de référence, qui permet d'assigner à la.

ph~ase

./m ''l" "· ~ . ~f·

lf•tm de bonne heure une

référenc~

tempor.elle actuelle.

~rus

s1 les

1111

11· • ·"

phe·auwR continuent à partager cette informauon, elles reçotvent une

uuuvo•ll•· 1·Hho·nce temporelle actuelle soit plus spécifique (cf. à huit heures), soit uh{•t•io•m·•l il lu référence temporelle antérieure, comme le montre (23) :

(2:1) li le matin du 18 mars 1993 {Jacques se lève)

11 1: li ù huit heures (Jacques prend son petit déjeuner)

45

(6)

tk > tj t, > tk tm> tl

ensuite (Jacques passe sous la douche) et (Jacques se rase)

(Jacques se met au travail)

Cela dit, cette approche dela référence temporelle, et notamment la distinction entre référence temporelle actuelle et référence temporelle virtuelle, n'explique pas le fait suivant : dans un certain nombre de discours, notamment narratifs, il est nécessaire d'assigner une référence temporelle actuelle à une expression temporelle non autonome sans que pour autant un point de référence soit fLXé.

J'en donnerai deux exemples, ti.rés de J. D. Carr (Dr FeU, 1933-1935, vol. 1, Paris, Librairie des Champs-Élysées). Ces deux exemples constituent les incipit de deux romans, respectivement Le Huit d'épées et Le Barbier aveugle:

(24) Ce matin-là, l'inspecteur-chef Hadley était arrivé au bureau d'humeur presque guillerette. (p. 465)

(25) Quand le paquebot Queen Victoria quitta New York à destination de Southampton et Cherbourg, il était censé avoir à bord deux personnes relativement connues, et l'on murmurait qu'il en transportait une autre qui, elle, était franchement célèbre. (p. 659)

Le problème posé par ces deux exemples n'est pas tout à fait identique.

(i) Dans le cas de (24), nous sommes en présence d'une expression temporelle non autonome anaphorique (ce matin-là), qui contient comme instruction (i.e. sa référence virtuelle) la recherche d'une expression temporelle autonome ou à référence temporelle actuelle, malheureusement absente dans la suite du texte.

(ü) Dans le cas de (25), l'expression temporelle Quand le paquebot Queen Victoria quitta New York à destination de Southampton et Cherbortrg est auto- nome temporellement : elle fonctionne à ce titre comme une description définie, et définit un moment précis, identifié par le départ du bateau en question, mais temporellement indéterminé.

Il semble donc que le seul problème à résoudre soit celui posé par (24), à savoir par la présence d'une expression temporelle non autonome anaphorique. Mais le résultat sera le même qu'en (25): en d'autres termes, la référence temporelle actuelle de (24) est indéterminée. Peut-on cependant accepter l'idée qu'une expression temporelle non autonome puisse être interprétée sans point de réfé- rence temporelle el conserver l'idée selon laquelle le processus d'assignation de Ja référence temporelle consiste à assigner une référence temporelle actuelle à toute expression temporelle non autonome via un point de référence temporelle (i.e. une référence temporelle actuelle)? La réponse que je donnerai est la suivante : l'expression temporelle non autonome ce matin-là en (24) reçoit une référence temporelle actuelle indéterminée, mais récupérable de manière contextuelle. En effet, les aventures du Dr. Gédéon FeU étant censées se dérouler de manière contemporaine à leur date de publication, le lecteur inférera, via cette information contextuelle, qu'il s'agit d'un matin d'une année du début des années trente 3

3. On notera que ce~ rt:murques valent égalemenr pour les incipit ù l'imparfait. On a noté que l'imparfait était un temps anaphorique, ce qui sib'Ilifie qu'étant non autonome temporellement, il doit recevoir sa référence temporelle actuelle d'une expression ù référence temporelle actuelle, qu'elle soit autonome ou non autonome. Or la possibilité d'un imparfait en début de roman a été interprétée (notamment par Vet, 1988) comme un argument contre le c:nractère anaphorique tle 46

5. La référence temporelle virtuelle des temps verbaux

Jusqu'à présent, j'ai fait l'hypothèse que la référence temporelle actuelle rl'une phrase était déterminée par une expression, te~~o~~lle, a_utonome ou no_n uutonome. En formulant le problème de cette maniere,,~ a1 m~entlonnellem~nt nus

~ntre parenthèses la question de savoir comment 1 enon~e peut recevou- ~e

ré-férence temporelle actuelle s'il ne contient pas d'expressiOn temporelle qw en

llMl la source. Cette question revient à celle du rôle des temps verbaux sans

116termination de la référence temporelle 4

Je ferai l'hypothèse que les temps verbaux ont une référence tempore~e, m~s

•tu'clle n'est que virtuelle. Pour illustrer cette thèse, prenons les deux enonces Nuivonte :

(26) Max a mangé de la choucroute.

(27) Max mangeait de la choucroute.

llnrs détermination contextuelle et co textuelle, ces deux _énoncés,_ du point de vu~

cie· leur référence temporelle virtuelle, partagent un~ info~matJ~n. temporelle · l'nc:tion d.écrite (Jean mange de la choucroute), s'est d~roulee anterieurement a~

nmmcnt de l'énonciation. Mais il y a deux differences tmportantes entre le passe I'IIIIIJIOBé et l'imparfait :

(i) La première différence concerne l'aspect: l'énonc~, au P~~s~. compos_é

"upposc que l'action est achevée, ou accomplie ; par contre, 1 ~non~e a_l un~ar~ait 11111Jit rien hors contexte, sur le caractère achevé ou accompli de 1 ~~bon decrite.

Uc· plus, rien n'interdit une interprétation itérative, comme l'explicite le cotexte

lha~ui~Lique donné en (28) :

(28) Chaque fois qu'il allait à Strasbourg, Max mangeait de la choucroute.

Mnil! J'interprétation itérative du passé composé n'est pas exclue pour autant:

(29) Chaque fois qu'il est allé à Strasbourg, Max a mangé de la choucroute.

1. 'hatc•rprétation itérative semble donc indépendant~ du temps _verbal. Cependant,

,.111·tninH cotextes linguistiques autorisent, ~n f?nctlon ~~ ch~LX du temps ve~bal,

11111, interprétation itérative ou une interpretabon non 1terabve. Comparons a cet .,frc•t (:.JO) et (31) :

(:JO) Avant son ulcère à l'estomac, Max mangeait de la choucroute.

(:li) Avant son ulcère à l'estomac, Max a mangé de la ~hou~route. . , Alors que (30) impose une interprétation itérative, (31) unplique u_ne mterp_re- lntlun ponctuelle : le locuteur de (31) implicite ~e, ~ax a ac~om~li, une acbon (mnngur de la choucroute) et que cette action a precede son ulcere a 1 estomac. Il

l'lou 111r(11h Le problème de l'imparfait est exactement le même que celui posé par les e~pres~o~

lllllot'•loul'iiJI~o:~

coun autonomes sans source pour la référence temporelle actuelle : celle-ca est mde- ''" uoloo;, •. mu iR rémotli!rahle contextuelleme~t~ . . é du roblème des claseee upectuellee.

" 1.-Jtrllhli:cne des tempe verbaux doat etre distmgu P , , d' l , d' t

' ' · ' la ' ti d verbes et a ete eve oppee une par

Cntru 'l"l"•lluu o·u~occrne plus pre.Cl8ement seman que

ts.

es (:f.les distinctions proposées par ''"""'" loul oll·lli•hnguerun certam nombre de c.lasses_:mto oga.'l';'' li e ent et achèvement) y.,,.IIJno·, 1Wi7 • o·t:prisn chez Mouretalos, 198l,_entre e~nt, ocbVJte, a~(";P D 88 ~ 1986 et ici-même

~• ol"uutr•·JIIIrl olunslc but tle résoudreleprobleme_de ldor~re tempor c . o: y~hang~ment de la Moulllo, til Wil~un el Sperher), ù suvoir la quesbon e a pennanence ou u

, (•1111'1'111'1' ""'"l'"rdlo: tians le discoun.

47

(7)

se~le donc que le potentiel de référence temporelle soit différent entre I'impar-

f~.ll

et le

p~ss~

composé. Je dirai que ces deux temps ont une référence temporelle vtrtuelle differente.

(ü) La deuxième différence est liée au caractère autonome vs. non autonome des énoncés

~26)

et {27). Un énoncé au passé composé est autonome, au sens où il n'a pas besom, pour recevoir une référence temporelle actuelle, d'une expression temporelle autonome ou_ déictique. Par contre un énoncé à l'imparfait n'est pas aut~nome : ,d'~e pa~L, il ne constitue pas un énoncé complet du point de vue de son mterpretabon, d autre part, il ne peut pas recevoir de lui-même sa référence temporelle actuelle. On peut ainsi envisager les co textes suivants pour {26) et (27) :

(32) a. [0] Max a mangé de la choucroute.

b. ? Quand je suis arrivé chez lui, Max a mangé de la choucroute.

c. Hier, Max a mangé de la choucroute.

d. A: Qu'est-ce que Max a mangé (lundi soir 1? quand vous êtes arrivé chez lui)?

B : Max a mangé de la choucroute.

(33) a. ? [0] Max mangeait de la choucroute.

b. Quand je suis arrivé chez lui, Max mangeait de la choucroute

c. Hier, Max mangeait de la choucroute. .

d. A : Qu'est-ce que Max mangeait ( ? lundi soir 1 quand vous êtes arrivé chez lui) ?

B : Max mangeait de la choucroute.

Avec le passé composé, aucune marque temporelle autonome ou non autonome n:est nécessaire (cf. {32a)), mais une référence temporelle actuelle (à fonction d _avant-~lan _temporel, cf. (32b )) rend la lecture consécutive et la lecture conco- nutante difficiles. Le passé composé est compatible avec un déictique de temps (la lecture est alors ponctuelle, cf. (32c)), et peut intervenir dans une réponse (cf.

(32d)) lorsque le propos temporel de la question est inclusif et non concomitant ou consécutif à la référence temporelle de l'événement. Par contre, l'imparfait a un compo~tement à peu près s!métrique à celui du passé simple :l'imparfait ne peut app~r~tre seul (cf. (33a)), r.e. ne peut pas être interprété déictiquement ; lorsque la reference temporelle constitue l'avant-plan (cf. (33b)) la seule lecture est

inclusive~

i.e. d'arrière-pl_an_;

_l'~parfait

peut apparaît:e avec un déictique comme hter {cf. (~_3~)), mats il rmplique que l'événement auquel il réfère est vu co_mme une p_ropnete, et non comme un procès (cf. Ducrot, 1979) ; enfm,] 'impnr- fatt,_~and, il apparaît dans une réponse (cf. (33d)), s'interprète de la même mantere qu avec une construction d'avant-plan.

, _II ne _fait donc a~cun doute qu'il existe des différences à la fois fonctionnelles et re!erenbelles entre rmparfait et passé composé. Cela dit, la question de l'autono-

~e vs. la non-autonomie des temps verbaux reçoit, en fonction des observations Cl-dessus, un éclairage nouveau. S'il n'est pas contestable que l'imparfait n'est pas autonome 5, qu'en est-il du passé composé? Étant donné qu'il peut apparaître

( f 5. ~'est lu raison pour laquelle l'imparfait a souvent été considéré comme un temps anaphorique

<: Kle.iher, 1993 et Berthonneau et Kleiher, ici-même, pour une synthèse).

48

••n .. autre indication temporelle, ne peut-on pas le considérer comme autonome ? Hl oui, peut-on encore affirmer que les temps verbaux n'ont qu'une référence virtuelle, et non une référence actuelle ?

Ln réponse à cette question est en fait conditionnée par la définition des rcmc:epts de référence actuelle et virtuelle. Dans les termes de l'analyse de Milner, i111Ml pas possible d'associer une référence actuelle à une expression linguistique,

•tn'c•lle soit lexicale ou grammaticale: la référence actuelle est le résultat de 1'11mploi d'une expression référentielle ; hors emploi, l'expression ne peut avoir

•tn'une référence virtuelle. Par définition, une expression grammaticale comme 1mlmnps verbal ne peut donc avoir qu'une référence virtuelle. Le fait qu'un temps v11rhol puisse apparaître dans une phrase sans autre indication temporelle qui lui Jtnrmctle de fixer sa référence temporelle est donc un problème différent. La tJUt•Hiion, en ce qui concerne le passé composé, et a contrario l'imparfait, est de Mnvuir comment un temps verbal peul assigner une référence temporelle actuelle 1\ l'l·noncé sans autre indication temporelle, el pourquoi seulement certains temps vc•.-lumx le peuvent el d'autres ne le peuvent pas.

(u) La réponse à la première question est la suivante :c'est le contexte d'énon- c•lution qui permet de donner une référence temporelle à l'énoncé, lorsqu'aucune 1UIIrc1 indication temporelle n'est présente. Ainsi (26) s'interprétera de la manière

•uivunte :

(26) Max a mangé de la choucroute.

(:14) L'événement« Max mange de la choucroute »est antérieur au moment de l'énonciation el accompli.

l.u tlcscription est ici relativement sommaire, imprécise, mais la grandeur de l'inll:rvalle qui sépare l'événement décrit dans l'énoncé et le moment de l'énon- t•lutiun ne dépend nullement du temps verbal (le passé composé), mais des connais-

•nllt't'!l que l'on a du monde. Ainsi, si l'on prend les deux énoncés suivants (cf.

llm•Kcmao, 1992, 159),

(:15) a. As-tu déjà visité le Musée d'Orsay?

b. As-tu déjà regardé Lon courrier?

lu cU·tcrminatioo du point de l'événement n'est pas arbitraire : on regarde quoti-

cllt~~IIU.:Illent son courrier, alors que l'on oc va que quelquefois dans sa vie ou par uuu(•tJ dans un musée qui n'est pas dans sa ville. Ainsi, l'interprétation complète de p!i) C!ll.-eUe donnée par (36) :

(:!fi) a. As-tu déjà (dans ta vie 1 cette année 1 etc.) visité le Musée d'Orsay?

b. As-tu déjà (ce matin 1 aujourd'hui 1 cet après-midi) regardé ton courrier?

J.,, e·nlcml de l'intervalle entre le moment de l'événement elle moment de l'énon- t•intiull tlHl donc fonction du type d'événement représenté dans l'énoncé, et ne cli'l'"'ulnullcmeot du temps verbal.

(h) l'ouc·quoi certains temps seulement peuvent-ils recevoir une interpréta- liull r·e•lnlivtJ nu moment de l'énonciation, et pas d'autres? Pourquoi (27), pris iHulllllt'lll, est-il anomal, de même que (37) ?

(27) ? Mnx mangeait de ln choucroute.

(:17) ~ Max mangea de la choucroute.

49

(8)

1\

Une première réponse consiste à dire que le repérage par l'énonciation est impos- sible avec les temps anaphoriques. Mais comme c'est justement le repérage par l'énonciation qui définit le caractère anaphorique ou déictique d'un temps, le raisonnement est circulaire, et la réponse inconsistante. L'insensibilité à l'énon- ciation que manifestent des temps comme l'imparfait ou le passé simple a donc une raison différente. Ces temps ne peuvent pas être repérés énonciativement par défaut parce que leur domaine de référence temporelle est disjoint de l'énoncia-

tion. En d'autres termes, ces temps ont pour fonction de représenter des événe-

ments qui n'ont pas de relation temporelle directe avec le moment de l'énoncia- tion. Par contre, ce qui semble les caractériser, c'est leur sensibilité ou leur insensibilité au changement de la référence temporelle. Nous retrouvons ici le problème de l'ordre temporel, que nous allons maintenant traiter de manière plus précise.

6. Coréférenee et enchaînement

Le problème de l'ordre temporel a été abordé (i) dans le cadre de la théorie des classes aspectuelles, via le principe d'interprétation des discours temporels (cf.

Dowty, 1986, et dans la même perspective Cooper, 1986), (ii) dans le cadre de la théorie de la forme, via les critères de narrativité, ponctualité et accomplissement (cf. Reinhart,1986) et (iii) dans le cadre d'une approche formelle du discours, via des règles sémantiques associées au temps verbaux comme l'imparfait et le passé simple (cf. Kamp, 1981 et Kamp & Rohrer, 1983). D'une manière générale, le problème de 1 'ordre temporel peut se formuler comme suit : le temps avance avec un temps d'avant-plan (passé simple) qui réalise un accomplisse- ment/achèvement et qui introduit un nouveau point de référence. Cette hypothèse sur l'assignation de la référence temporelle est très différente de celle que nous avons défendue jusqu'ici, qui procédait par coréférence entre expres- sions temporelles non autonomes et expressions temporelles autonomes. Pour expliciter les positions en jeu, reformulons respectivement la thèse de l'ordre temporel et la thèse de la coréférence :

La thèse de l'ordre temporel

Le temps avance en fonction du changement du point de référence. Un nouveau point de référence est introduit avec le passé simple, à savoir une phrase narrative (d'avant-plan) réalisant un accomplissement/achèvement.

La thèse de la coréférence

La référence actuelle d'un énoncé est assignée par une expression temporelle autonome ou à référence temporelle actuelle à une expression temporelle non autonome (le temps verbal). Lors de l'enchaînement de deux énoncés, la référence temporelle du nouvel énoncé est conservée, s'il est en relation de coréférence temporelle avec l'énoncé précédent ; elle change (i.e. le temps avance) si le nouvel énoncé n'est pas en relation de coréférence avec le premier.

Ainsi, dans la version que j'ai défendue, la coréférence est une condition nécessaire à la non-progression du temps. Celui-ci n'avance que si les deux

/lnoncés ne sont pas en relation de coréférence. C'est ce .der~i~r poin,t qu~ j'aime- ruiH maintenant discuter, car il semble a priori contre-mtwtlf, et necess1te quel-

'1'"~" argwnents pour le défendre. , , . .

L'idée que l'on peut associer à la thèse de la coreference est la.s~van,te · l~

l'hangement de référence temporelle est _soit lin~~tique?"ent _mdique, smt a•raRJnatiquement inféré, mais n'est lié ni a des

prm~Jpes se m~n~ques

(classes

""l'c:ctuelles), ni à des principes de constitution du discours (diff~rence av~~t- llurtlarrière-plan) ni encore commandé linguistiquement par des re.gles assoc1ees

:mx

temps verbaux. L'argument que l'on peut avancer pour un traitement prag- muticJUe de l'ordre temporel est qu'il existe un grand nombre de contre-exemples

1111X principes d'ordre.

(i) Avec )'imparfait, l'état peut succéder à l'événement ~cf; ~~5)) ; l'impa~!ait

1111111 indiquer une succession lorsque les événements sont repetitifs (46), et 1 etat

1111111 précéder l'événement (47) : A

(45) Jean alluma une cigarette. La fièvre donnait au tabac un gout de nuel.

(Molendijk, 1987)

(46) On m'enunenait au Luxembourg; mais je me refusais à jouer avec l~s autres enfants ; je restais à l'écart maussade~~nt p~è~ ~e ma bonne ; Je considérais les jeUX des autres enfants. fls faiSaient a 1 aide de seaUX des ' d J'otis pâtés de sable. Soudain, à un moment que ma bonne

ranges e A, (G'd S'le ·

tournait la tête, je m'élançais et piétinais tous les pa tes. J e, t gratn ne rneurt) (Tasmoswski-de Ryck, 1985)

(47)

n

la trouva enfm, et alors il comprit: une grosse plante la cachait à son regard. (Tasmowski-de Ryck, 1985)

(ii) D'un autre côté, le passé simple ne fait pas toujo~~ avancer le temps A( cf.

K & Rohrer 1983 . Tasmowski-de Rye. k, 1985). Les evenements peuvent etre

11111P ' ' d' ' ' t l b 1 dont

11j11111ltunés (48), se succéder mais en étant des aspects un ev~nem~n go a

11" funt partie (49), être énumérés sans impliquer une relation d ordre (50), et

••nlïn se recouvrir sans se succéder (51) :

(48) Marie chanta et Pierre l'accompagna au piano.

(49) L'année dernière, Jean escalada le Cervin. Le premier jour il monta jusqu'à la cabane H. ll y passa la nuit. Ensuite il attaqua la face nord.

Douze heures plus tard il arriva au sommet.

(50) L'été cette année-là vit plusieurs changement dans la vie de nos héros.

Fran~ois épousa Adè,le, Jean-Louis partit pour le Brésil et Paul s'acheta une maison à la campagne.

(;, 1) Lorsque Marie apporta la vaisselle, Jean lui fit un croc-en-jambe.

'il diffi il d' xpliquer le problème de l'ordre

C :,.11 t·unl re-exemples montrent qu est c e e . . d

· · · di if M · si on admet le prmCJpe e I"IIIJIIII't'l cm termes hngDJstiques ou scurs s. rus . . A ) l

"""l'limalion pragmatique (cf. Smith, et Wilson et Sperb~r ICt-n!em~ , se o,n 111,

1111,111lu relation d'enchaînement est

inféré~ co~e

étant .l'mterpretation c;hed

•••11111 uv•·•: lt! principe de pertinence, il faut neanmoms exp~quer le.s cas stan arl

,t•.,

11t..,• lt•mporel dans le cadre de la thèse de la coréference, 1.e. lorsque. e dt•ll;otÎt\llll' {·noncé ne contient pas d'expression temporelle autonome ou non auto-

11111111' 0

51

(9)

Il

Prenons le cas d'exemples du type (52) : (52) Paul cria et Marie pleura.

Selon la thèse de la coréférence, pour que la phrase Paul cria puisse avoir une référence temporelle actuelle, il faut qu'une expression temporelle autonome en soit la source : tant qu'une expression temporelle autonome nouvelle n'apparaît pas dans l'énoncé, la référence temporelle des énoncés antérieurs est conservée.

Cela signifie qu'il est possible qu'une expression temporelle autonome soit pré- sente ou non dans l'énoncé, d'assigner une référence temporelle à la phrase Paul cria, el cela, par coréférence. Mais la difficulté ne consiste pas à assigner une référence temporelle actuelle à Paul cria: elle consiste à en assigner une à Marie pwura. En d'autres termes, la question est de savoir comment une phrase, sans expression temporelle autonome, peut recevoir une référence temporelle actuelle lorsqu'il n'y a pas de coréférence temporelle avec la phrase précédente, i.e.

lorsqu'elle introduit un nouveau point de référence. La situation semble en effet sans issue : si le principe de coréférence est conservé, il ne peul expliquer ce fait banal, puisqu'il n'y a pas co référence temporelle entre les énoncés ; si on renonce à la thèse de la coréférence, alors il faut revenir à la thèse de l'ordre temporel. Mais conune celle-ci est falsifiée par les exemples (45)-(51), la thèse de l'ordre temporel ne peut pas être utilisée. En fait il existe une solution, qui consiste à montrer que la thèse de la coréférence est compatible avec une approche ioférentielle. Exami- nons toul d'abord quel serait le traitement de (52) dans le cadre de l'approche inférentielle.

On notera que dans l'une des lectures de (52), celle qui nous intéresse, les phrases P (Paul cria) et Q (Marie pwura) sont indexées temporellement comme suit:

(53) (P, t;) et (Q, ti), où t; <ti

Le point crucial est que cette relation temporelle est inférée pragmatiquement, el non indiquée linguistiquement. Ceci tient au fait que La relation causale entre Pet Q implique une relation temporelle 6 :

(54) cause (P, Q) ~ cause ((P, t;), (Q, ti))

En d'autres termes, si, en (52), on comprend que Marie pleura après que Jean eut crié, c'est parce que le changement de point de référence est inféré pragmatique- ment. Voilà pour le premier aspect de la question.

Mais comment conserver la thèse de la coréfércnce? Pour cela, il faut la modifier :la coréférence temporelle n'est possible que s'il n'existe pas de relation causale et temporelle entre les événements représentés par les phrases :

La thèse de la eoréférenee (version modifiée)

La référence actuelle d'un énoncé est assignée par une expression temporelle autonome ou à référence temporelle actuelle à une expression temporelle non autonome (le temps verbal). Lors de l'enchaînement de deux énoncés, la référence temporelle du nouvel énoncé est conservée, s'il est en relation de

6. On remarquera que la relation implicative entre causalité et temporalité n'est (IR8 toujours le ens. Cette dépendance est fonction d'organisations conceptueUes plus complexes (scripts, scéna- rios).

52

coréférence temporelle avec l'énoncé précédent ; elle ebange (i.e. le temps uvance) si le nouvel énoncé est en relation causale et temporelle avec le premier.

l'lui! formellement, nous obtenons la version suivante de la thèse de la coréfé- rl'lnt:e :

(58) Soit la séquence de discours ((e1 , t;), (e2 , ti)). ll y a eoréférenee temp~relle entre e

1 et e

2 ssi il n'existe pas de relation causale entre e1 et e2, sott

t. = t. ssi non (cause ((e1, tJ, (e2, ti)).

1 J

7. Conclusion

))ans cet article, j'ai proposé une approche pragmatique ~e la référence li'IIIJIOrelle, basée sur les notions d'autonomie et de

non-a~tonoDlle

.te?'porelle et cie• rHérence temporelle actuelle et virtuelle. J'ai

pro~o~e

de const.der,er qu.e

~a

rH(•rcnce temporelle d'une expression temporelle est generalement mdetermmee rl non littérale. J'ai montré quelle pouvait être la contrihu~on des ~emps ~e,rbaux

lUI c:ulcul de la référence temporelle

(le~ te~ps v erba~ ~

ont qu ,une

refe~en ce

lt•mporelle virtuelle), et que les interpretaUons tant detcb~~es qu anaphonques

•nulle résultat d'un processus général d'assignation de la

refe~ence tempor~lle,

La c•nrHérence temporelle. J'ai enfin montré que les

di~erses ver~10~s

du

prob~em~

de

l'urdre temporel posent des problèmes d'adéquaUon descrtp~ve el explicall~e, ,111,. la thèse de la coréférence peut résoudre élégamment, V1a une concepllon lnf(•rentielle de l'enchaînement.

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Un trésor inépuisable de mots et d'idées

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