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Sport, entre identités locales et identité européenne

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Appel à communication Jeunes chercheurs

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Journée d’étude du 27 janvier 2015

Dans le cadre du séminaire international et interdisciplinaire

« L’européanisation des politiques sportives » (2014-2016)

Co-organisé par l’Université de Strasbourg et l’Université Libre de Bruxelles (Projet d’Excellence « Europe », Université de Strasbourg)

Le sport, entre identités locales et identité européenne

Depuis sa naissance, le sport s'impose comme un support privilégié d'expression identitaire, quels que soient les niveaux et les formes de pratiques examinées, mais notamment lorsque les communautés représentées par des équipes ou des athlètes entrent en compétition les unes avec les autres sous le regard des médias.

Le vaste domaine des pratiques sportives montre une multiplicité d’appartenances et de différenciations qui se renouvellent et se complexifient au cours du XXe siècle.

C'est l'un des traits majeurs de ce fait culturel : plus se développe la mondialisation des cultures, plus s’affirment des revendications identitaires tant nationales que locales dont le sport est l’un des terrains de jeu et d’expression. Si l’on prend l’exemple du football, pratique omniprésente dans le paysage médiatique, il se prête comme peu d'autres pratiques sociales à l'expression massive des identités et des appartenances. A l’image de la dernière Coupe du monde, chaque grande compétition internationale déclenche des autocélébrations collectives dont l'ampleur et la densité émotionnelle ne cessent de surprendre.

Conjointement, nous observons une présence de plus en plus importante de la question de l’identité dans de nombreux discours politiques ainsi que dans des travaux de sciences sociales appliqués au sport qui se font l’obligation d’en traiter les modes d’expression et les formes particulières. La notion d’identité renvoie à des identifications ou des affirmations identitaires larges qui dépassent la seule appartenance sociale et qui s’appliquent non seulement à des groupes mais aussi à des institutions et des espaces. Peut-on alors prendre au sérieux l’idée que le sport participe ou contribue à la construction identitaire d’un territoire (local, national ou supra national) ou d’une communauté ?

Selon Brubaker (2001), l’identité peut être envisagée à la fois comme une catégorie de pratique sociale et comme une catégorie savante et d’analyse. En tant que catégorie de pratique, elle est utilisée par les acteurs « profanes » dans certaines

1Étudiants de master, doctorants, docteurs ayant soutenu depuis moins de trois ans.

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situations quotidiennes pour rendre compte d’eux-mêmes, de leurs activités, de ce qu’ils ont en commun avec les autres et de ce en quoi ils en diffèrent. En ce sens, il existe des « identités » locales ou nationales (sous des formes matérielles et symboliques) qui permettent aux ressortissants des pays européens de se reconnaître comme Français, Italiens, Anglais, Polonais mais également Alsaciens ou Bretons, Siciliens ou Toscans, Catalans ou Andalous… Mais l’identité est aussi utilisée comme catégorie construite tant par des leaders politiques et des « entrepreneurs d’identité » que par des chercheurs en sciences sociales pour indiquer, voire persuader les individus qu’ils sont « identiques » entre eux et en même temps différents d’autres.

On voit donc que la notion d'identité peut être envisagée de plusieurs points de vue : comme aptitude d'une collectivité à se définir et à se reconnaître en tant que groupe, en opposition à d'autres, comme construction personnelle procédant d'une identification ou d'un sentiment d'appartenance à une communauté éclairant la signification d'un engagement dans la pratique sportive, comme instrument politique ou comme souci méthodique d'objectivation savante, visant à identifier et à classer des individus et des groupes.

Malgré leur inscription dans des contextes sociaux particuliers, les manifestations et les expressions identitaires dans le sport ne sont pas tant repérables comme entités stables que comme stratégies mises en œuvre, suscitant une adhésion plus ou moins partagée et variable dans le temps. La notion d’identité renvoie tant à une position dans l’espace social qu’à un sentiment qui n’est pas défini une fois pour toutes, mais qui est une construction sociale et historique dont la fonction est double : construire un sentiment d’appartenance à une communauté (ou à un territoire) et se différencier des autres communautés (ou territoires). Ainsi la notion d’identité renvoie-t-elle à des composantes subjectives, reflets de sentiments d’appartenance à une communauté selon des liens qui peuvent être géographiques, ethniques, thématiques, etc.

De l’identification du sportif ou du supporter à une équipe locale à celle d’un citoyen ou d’un responsable politique à une « identité sportive européenne », comment se construisent les catégories savantes attestant une identité par et dans le sport ? Par quels procédés de construction politique et médiatique peut-on faire exister une identité locale, nationale ou européenne par le sport ? Le sport contribue-t-il à l’expression ou au renforcement d’un sentiment identitaire ? Comment s’impose la conviction en Europe selon laquelle le sport contribue à une « citoyenneté européenne » ?

Pistes d’analyse (non exhaustives):

- Comment s’opère l’identification aux équipes sportives ? N’est-elle que le produit de la situation d’affrontement ou le résultat d’une construction (médiatique, politique, citoyenne) ?

- Les effets du recours à l’identité sportive sur la compétition entre territoires locaux ou nationaux

- Une identité sportive européenne ? Usages politiques d’une catégorie savante

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- Existe-t-il des conditions et des effets différenciés du niveau d’échelle auquel se réfère l’identité sportive, du local à l’européen ?

- Quels sont les principaux acteurs et leurs degrés d’influence sur la construction des identités sportives : les pratiquants, les supporters, les spectateurs, les dirigeants, les élus…

Les terrains européens seront privilégiés.

Les propositions de communication (environ 5000 signes, espaces compris) devront comporter une présentation de la problématique traitée, du terrain et de la démarche empirique mise en œuvre ainsi que du cadre théorique d’analyse mobilisé et une bibliographie succincte de 5 références.

Langue : français

Elles devront être envoyées par courriel au plus tard le 1er novembre 2014 à knobe@unistra.fr, et répondre aux normes suivantes :

Nom, prénom du/des auteur-e-s Institution de rattachement Adresse mail

Titre de la communication Résumé de la proposition

Les propositions de communication feront l’objet d’une évaluation.

Les auteurs seront notifiés des résultats de la sélection des propositions le 15 novembre 2014.

Pour les propositions retenues, un résumé de 1500 signes sera demandé pour le 15 janvier 2015

Date de la Journée d’étude : 27 janvier 2015 Université de Strasbourg, MISHA.

Site Internet : http://f3s.unistra.fr/recherche/equipe-de-recherche-sport-et- sciences-sociales-e3s/seminaire-projex-sport-europe

Le déplacement des jeunes chercheurs retenus sera pris en charge par les organisateurs.

William Gasparini (E3S, USIAS, Université de Strasbourg) Jean-Michel De Waele (CEVIPOL, Université libre de Bruxelles) Sandrine Knobé (E3S, Université de Strasbourg)

Michel Koebel (E3S, Université de Strasbourg)

Séminaire organisé avec le soutien du laboratoire SAGE et de la Misha.

Références

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