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NOTES SUR LES GEKKONIDAE DE MADAGASCAR
I. - OBSERVATIONS RELATIVES A DEUX ESPÈCES
DE GECKOLEPIS : G. MACULATA PETERS, 1880 ET
G. TYPICA GRANDIDIER, 1867
Charles Blanc
To cite this version:
Charles Blanc. NOTES SUR LES GEKKONIDAE DE MADAGASCAR I. - OBSERVATIONS
REL-ATIVES A DEUX ESPÈCES DE GECKOLEPIS : G. MACULATA PETERS, 1880 ET G. TYPICA
GRANDIDIER, 1867. Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1966,
pp.453-460. �hal-02946065�
NOTES SUR LES GEKKONIDAE DE MADAGASCAR
I. — OBSERVATIONS RELATIVES A DEUX ESPÈCESDE GECKOLEPIS : G. MACULATA PETERS, 1880 ET G. TYPICA GRANDIDIER, 1867
par Charles P. BLANC
Laboratoire de Zoologie - Biologie Générale Faculté des Sciences,
Université de Madagascar
Le genre Geckolepis Grandidier, 1867, est endémique à Mada-gascar et dans les îles voisines (ANGEL F., 1942). Cinq espèces sont
actuellement connues. Nous nous proposons d'apporter quelques observations relatives à deux d'entre elles : G. typica et G.
macu-lata. Ces précisions concernent leur biotope, les adultes, leurs œufs
et leurs formes jeunes.
BIOTOPE
Deux espèces de Geckolepis ont été recueillies le 27 novembre 1963 à quelques kilomètres de Mananara (région de l'Est, altitude 21 mètres, 16° 08' de latitude Sud; 49° 48' de longitude E-G) (1).
Elles vivent dans le même biotope : constitué essentiellement par des Ravenala (Rauenala madagascariensis Adams, 1782), mêlés à quelques autres arbres non identitiés, de taille comparable à celle
(1) Mission : R. LEGENDRE, Professeur; Ch. P. BLANC, Assistant; de la
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des Ravenala, et dont les troncs servent de support à des Fougères épiphytes.
Il s'agit de formations secondaires très dégradées car ces groupes d'arbres sont isolés dans des prairies herbeuses humides. L'étude détaillée de ce biotope n'a livré que ces deux espèces de Lézards; nous avons pu récolter leurs œufs qui ont éclos à Tananarive, et nous avons élevé les jeunes.
Le cycle de vie de ces Lézards paraît donc s'effectuer dans ce milieu où, en particulier, ils trouvent refuge et pondent.
ADULTES
Nous les attribuons aux espèces Geckolepis typica Grandidier, 1867 et G. maculata Peters, 1880. Les spécimens adultes de ces deux espèces ont une coloration très voisine : gris-jaunâtre, plus ou
FIG. 1. — Schéma de la face inférieure de la tête de G. typica. L'écaillé mentonnière est nettement rétrécie au niveau des labiales infé-rieures et de forme pentagonale; 3 paires d'écaillés post-mentonnières sont présentes en arrière des labiales.
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moins foncé selon les individus, avec parfois des taches brunes irré-gulièrement distribuées. La plus constante est une bande sombre, naso-frénale, qui se poursuit sur les côtés du cou, en passant au-dessus du tympan. Cette coloration varie avec les individus et l'éclairement : elle pâlit beaucoup en pleine lumière et à l'obscurité dans l'espèce G. typica. Les sutures des labiales sont régulièrement marquées de blanc.
Nous signalerons quelques particularités :
1") Geckolepis typica Grandidier, 1867 : 2 individus.
a) Nous comptons 24 et 26 séries longitudinales d'écaillés
au-tour du milieu du corps. Ceci nous conduirait à la rapporter à la variété modesta (METHUEN et HEWIÏT, 1913) signalée
d'Andrano-lahy sur la rivière Onid'Andrano-lahy, région du Sud-Ouest qui présente 22 à 26 séries d'écaillés. Sur la forme typica, proprement dite, on a observé (ANGEL F., 1942) 28 à 32 séries d'écaillés.
b) La forme de l'écaillé mentonnière est différente de celle
figurée par ANGEL, 1942, flg. 8, pl. I (fig. n° 1). Elle est ici
beau-coup moins triangulaire.
c) Sur un spécimen nous avons compté 5 paires d'écaillés post-mentonnières, en arrière des labiales; l'autre en présente 3 paires.
ANGEL F., 1942 en signale 2, parfois 3.
2") Geckolepis maculata Peters, 1880 : 6 individus.
a) Nous comptons 22 - 23 - 24 séries longitudinales d'écaillés
autour du milieu du corps; ANGEL, 1942, en signale 24 à 27 séries. b) Trois paires d'écaillés post-mentonnières en arrière des
labiales sont constamment présentes. ANGEL, 1942 en a compté 2, parfois 3, comme pour G. typica.
ŒUFS
Nous les avons tous recueillis accolés deux par deux et très solidement adhérents au support. Les coquilles, fortement calcifiées, sont dures. Des clichés de poudre, Debye-Scherrer (X Cu), d'échan-tillons de coquilles d'œufs des deux espèces (1) ont permis d'iden-tifier la partie cristallisée de la coquille comme étant de la calcite.
(1) Effectuées par C. DELOUME, Maître de Conférences au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences, Tananarive.
Fio. 2. — 2 œufs de G. typica après éclosion, encore fixés à un fragment du support.
Remarquer leur aspect lisse et leur couleur très blanche.
La mue survenue à l'éclosion est restée accrochée aux fibres de la feuille.
FIG. 3. — Œufs de G. macutata après éclosion. Leur couleur est plus terne et leur aspect granuleux. Noter comme pour la fig. 2 les éclosions au même pôle.
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1°) Œufs de G. typica (fig. 2)
Nous avons récolté deux œufs collés à la base d'une feuille sèche de Ravenala. Ces œufs se distinguent nettement de ceux de
G. maculata par leur teinte franchement blanche, un aspect
exté-rieur lisse, et une plus grande taille : 17 X 12 mm.
L'observation à la loupe binoculaire permet de reconnaître 2 couches dans la coquille :
— une couche externe très mince, qui s'exfolie aisément où l'on observe des traces de fibres beaucoup plus fines, et entrecroisées très irrégulièrement.
— une couche interne à surface extérieure blanche et lisse. Leur épaisseur à l'éclosion est de 110 microns plus ou moins 5 microns.
2°) Œufs de G. maculata (fig. 3)
Nous avons récolté 6 œufs à contour elliptique, de couleur crème. Deux ont été retirés de l'humus à la base d'un tronc de
Ravenala, les quatre autres ont été découverts à l'intérieur du
« pétiole » creux d'une feuille de Ravenala. Leur taille (15 X H mm) est sensiblement inférieure à celle des œufs de G. typica.
Deux couches sont visibles :
— une couche externe d'aspect crayeux, assez épaisse où l'on observe des directions de fibres s'entrecroisant à angle droit. — une couche interne à surface extérieure blanche, finement
granuleuse.
Les œufs sont fortement aplatis sur le support, ce qui laisse supposer, qu'à la ponte, la coquille était encore très souple et n'a durci qu'ensuite. La couche externe les colle sur le support où elle demeure adhérente lorsqu'on en détache les œufs.
Leur épaisseur après l'éclosion est de : 155 microns plus ou moins 20 microns.
3°) Eclosion
Elle s'effectue près d'un pôle (fig. 2 et 3). Les deux ouvertures ont été observées du même côté pour chacun des deux œufs (em-bryons probablement parallèles).
Les membranes coquillières quelque peu calcifiées sont résis-tantes, et retiennent les morceaux qui ont cédé sous la pression (étoilage). Seul un fragment est entraîné et peut rester collé sur le dessus du crâne du jeune. Celui-ci mue à la sortie de l'œuf. Ces éclosions ont eu lieu à Tananarive de fin décembre 1963 à début janvier 1964.
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JEUNES 1") G. typica (fig. 4)
Nous observons une opposition prononcée entre la coloration de l'animal à la lumière et à l'obscurité. La teinte diurne est sombre : dos brun-chocolat, ventre gris-brun sombre. A l'obscurité la coloration générale devient grisâtre très claire.
Le jeune de G. typica se distingue du jeune de G. maculata par la présence de nombreuses taches blanches. Sur le dos, elles sont situées sur la partie distale de l'écaillé (fig. 5) et
irrégulière-FIG. 5. — Détail d'une écaille dorsale avec région distale blanche.
Le bord de l'écaillé apparaît nettement crénelé : dans chaque alvéole est insérée une petite « soie» (non visible à ce grossissement).
FIG. fi. — Jeune de G. maculata âgé de fi mois. Absence de taches blanches, dorsalement; présence de bandes transversales plus sombres, bien visibles seulement sur la queue.
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ment réparties. A la base de la queue, elles tendent à occuper toute la partie visible de l'écaillé et à fusionner 2 à 2. Elles forment sur l'axe dorsal de la queue des taches blanches de 3-5-5-6-10-6-3 écailles, en allant vers l'extrémité caudale.
Quelques taches brunâtres, allongées, irrégulières, sont pré-sentes sur les flancs.
La taille à l'éclosion est d'environ 52 mm dont 23 mm pour la queue.
2°) G. maculata (fig. 6)
Ils présentent avec les premiers les différences suivantes : a) la coloration varie peu de la lumière à l'obscurité (légère-ment plus claire dans le second cas).
b) la teinte dorsale est sombre alors que la teinte ventrale est beaucoup plus claire, surtout sur la gorge.
c) il n'existe que quelques rares taches blanches, isolées, sur les tempes et les flancs; elles sont un peu plus nombreuses à la face inférieure de la base de la queue.
d) la présence de rayures brun-foncé transversales (signalée par ANGEL F., 1942) est constante. Nous comptons 6 bandes transver-sales dortransver-sales, entre les membres antérieurs et postérieurs et 10 sur la queue, ne se continuant pas sur la face ventrale.
e) notons en outre, l'existence de deux taches brunes allon-gées de chaque côté du cou.
f) la taille à l'éclosion est nettement plus petite : 46 mm dont 21 mm pour la queue.
BIBLIOGRAPHIE
ANGEL, F., 1942. Les Lézards de Madagascar. Tananarive, Mémoires de l'Académie Malgache, tome XXXVI.