• Aucun résultat trouvé

Juste de la médecine familiale

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Juste de la médecine familiale"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Vol 53:  july • juillet 2007 Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien

1213

Reflections

Réflexions

Opinions des résidents

Juste de la médecine familiale

Sarah Giles

MD

V

ous  ne  faites  que  de  la  médecine  familiale?  Ce  programme  de  résidence  vous  offre-t-il  vraiment  assez  de  formation  pour  faire  quelque  chose  d’utile?  Ce  furent  les  premiers  mots  de  Dre X  -  ma  pré- ceptrice  pour une longue semaine, en janvier 2006. Mon  premier stage, cette année-là, était dans un département  où les médecins traitants habituels étaient en vacances  et  je  devais  travailler  avec  deux  médecins  remplaçants. 

Avant que j’aie pu prononcer un seul mot, Dre X m’avait  clairement fait comprendre qu’à son avis, je n’étais pas  la plus brillante. Elle a dû penser qu’après tout, je n’étais  seulement  qu’une  résidente  en  médecine  familiale  à  Thunder  Bay,  en  Ontario,  et  qui  si  j’étais  ici,  c’était  cer- tainement  que  je  n’avais  pas  eu 

mon  premier,  deuxième  et  troi- sième  choix  dans  la  ronde  du  Service  canadien  de  jumelage  des  résidents.  À  cause  de    son  parti-pris,  je  n’ai  presque  pas  eu 

le  privilège  d’écrire  dans  le  dossier  des  patients  cette  semaine-là. Ce que Dre X n’avait pas compris, c’était que  son  manque  de  respect  à  l’endroit  de  la  pratique  fami- liale était le genre même de comportement qui m’avait  amenée ici, au programme de Thunder Bay. 

Au début de mes études de médecine, je voulais être  neurologue en milieu universitaire. Après une année ou  2, je me suis rendu compte que je ne serais pas heureuse  dans  cette  spécialité:  3  facteurs  ont  influencé  ma  déci- sion.  D’abord,  je  n’étais  pas  (et  ne  serais  jamais)  gau- chère. (Pensez à votre neurologue local - voyez ce que  je  veux  dire!)  Deuxièmement,  je  me  demandais  à  quoi  servait un examen neurologique détaillé alors que vous  pouvez obtenir la réponse par l’imagerie par résonance  magnétique (IRM). (Comme preuve, chaque patient pour  qui  j’ai  demandé  une  consultation  en  neurologie  a  fini  par passer un examen en IRM à la demande du neurolo- gue - n’est pas tricher un peu?) Enfin, j’ai trouvé que des  consultations  heures  après  heures  étaient  trop  longues  et répétitives pour garder mon attention.

Lorsque  j’ai  décidé  que  la  médecine  familiale  était  plus  stimulante  et  plus  conforme  à  ma  personnalité  que  la  neurologie,  j’ai  initialement  eu  de  la  difficulté  à  m’adapter  psychologiquement  à  mon  nouveau  chemi- nement  professionnel.  Le  problème  venait  surtout  du  fait  que  j’entendais  mes  collègues  et  professeurs  faire  des remarques comme «Vous voulez faire seulement de  la médecine familiale?» ou «Un bon médecin de famille,  n’est-ce  pas  une  contradiction?»  Pire  encore,  j’ai  com- mencé  à  entendre  des  résidents  en  médecine  familiale 

parler  de  leur  future  carrière  comme  «seulement  de  la  médecine  familiale».  Je  ne  sais  pas  vraiment  pour- quoi  les  résidents  en  médecine  familiale  qualifiaient  (et  continuent  de  le  faire)  leur  choix  de  résidence  comme 

«seulement  de  la  médecine  familiale».  Je  ne  peux  que  spéculer que c’est en raison de leur humilité intrinsèque  ou de leur désir de ne pas rendre jaloux les résidents du  Collège royal!

Avec  le  temps,  j’en  suis  venue  à  réaliser  que,  oui,  j’allais  seulement  devenir  médecin  de  famille.  J’allais  seulement  transiger  avec  des  patients  qui  présentent  des  symptômes  vagues  mais  potentiellement  mortels. 

J’allais  seulement  apprendre  à  prendre  en  charge  tous  les  genres  de  patients  en  soins  postopératoires.  J’allais  seule- ment avoir l’obstétrique, la méde- cine d’urgence et la gériatrie dans  mon  domaine  de  pratique.  J’ai  décidé  que  la  pratique  diversifiée  de la médecine familiale était le seul genre de médecine  qui m’intéressait. Je vais être un vrai médecin. J’en sau- rai plus qu’un petit volet de médecine surspécialisée. Je  vais connaître mes patients et leur famille, et j’adorerai  mon  travail.  Je  suis  convaincue  que  la  médecine  fami- liale est le travail le plus facile à mal faire et le plus dif- ficile à bien faire.    

Cette pénible semaine passée avec Dre X est une rare  exception  durant  ma  résidence.  J’ai  été  choyée  de  tra- vailler  à  Thunder  Bay,  un  endroit  où  les  spécialistes  valorisent  les  résidents  en  médecine  familiale  et  redou- blent  d’efforts  pour  faire  de  nous  les  meilleurs  méde- cins  possibles  -  malgré  notre  décision  de  poursuivre  une carrière en dehors de leur domaine de spécialité. En  bout de ligne, je suis sûre que les spécialistes compren- nent que si nous faisons du bon travail plus tard comme  médecins de famille, nous allégerons leur charge de tra- vail! Thunder Bay n’est certainement pas un endroit où  on nous fait sentir que nous ne sommes seulement que  des résidents en pratique familiale.  

J’aime le défi et je ne peux penser à aucune autre car- rière plus stimulante que la médecine familiale en milieu  rural. Je suis résidente en médecine familiale: entendez- moi rugir! 

Dre Giles a récemment terminé sa résidence en médecine familiale. Pour votre information, la médecine familiale à Thunder Bay était son premier choix et le programme était complet après la première ronde du Service canadien de jumelage des résidents cette année-là.

Je vais être un

vrai médecin

Références

Documents relatifs

Les résidents ayant obtenu un score plus élevé à la question : « Selon vous, prescrivez-vous moins ou plus fréquemment, ou à la même fréquence que la grille de

D re Norman était présidente du Comité de la recherche du Forum en médecine familiale 2013, est présidente élue de la Section des chercheurs du Collège des médecins de famille

Selon moi, nous devons notre contribution unique non seulement à nos qualités de communicateur, de collabora- teur et de gestionnaire, mais aussi, et surtout à l’étendue de

On prévoit que, grâce à son approche pédagogique centrée sur la médecine de famille, le cursus Triple C, offre la meilleure possibilité de produire des diplômés

L e Conseil de la Section des résidents (SDR) du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) est formé de représentants de chacun des pro- grammes de formation

Ils consacrent du temps en cliniques d’évaluation gériatrique à voir des personnes âgées à la santé en déclin, dans des centres de soins palliatifs où les personnes

Nous étions revenus du Belize la veille et, comme tout bon voyageur, j’avais placé nos passeports plutôt détrempés (n’oubliez pas notre trempette) dans le coffret de

Les médecins de famille devront être très flexibles et s’adapter rapidement aux besoins des patients et du système. Il leur faudra valoriser à la fois