C
e numéro spécial RFG-AIMS marque la dixième année de collaboration entre les deux institutions. La longévité du partenariat témoigne de l’importance des enjeux qu’il porte pour l’ensemble de la communauté des chercheurs en management et en stratégie ; enjeux de production scientifique mais aussi de diffusion des résultats de recherche au-delà des frontières académiques classiques pour s’ouvrir vers les ensei- gnants, des étudiants et des praticiens de la gestion. C’est bien aussi à l’ensemble de ces publics que nous nous adressons ici.Portés par un esprit d’ouverture, les articles qui composent le numéro ont été retenus pour l’originalité, la pertinence et la clar- té des éclairages qu’ils offrent aux lecteurs sur des problèmes de management importants et contemporains. Il ne s’agit donc pas d’un palmarès des meilleures communications de la dernière conférence de l’AIMS qui s’est tenue à Nantes en 2011.
L’AIMS s’est mobilisée à plusieurs titres pour faire aboutir ce numéro. Les articles publiés sont issus d’une première sélection réalisée sur la base des évaluations scientifiques de la conférence de Nantes de juin 2011. Chacun d’eux bénéficiait de deux avis favo- rables à une candidature pour le numéro spécial de la RFG. Nous devons remercier ici, une fois encore, les évaluateurs qui effectuent ce travail de fond indispensable au bon fonctionnement de notre communauté scientifique. Les articles ont ensuite fait l’objet d’un second processus de double évaluation piloté par l’équipe éditoria- le composée de Lionel Garreau, Amaury Grimand et Benoît Journé. Nous remercions tout particulièrement les auteurs pour avoir respecté les délais très courts qui leur ont été imposés.
BENOÎT JOURNÉ
Université de Nantes, IEMN-IAE LEMNA
RFG-AIMS : dix ans de partenariat
AVA N T - P R O P O S
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-rfg.revuesonline.com
14 Revue française de gestion – N° 223/2012
Nous avons choisi de ne pas définir de thé- matique générale a priorimais plutôt de la laisser prendre forme progressivement, en respectant au maximum la singularité et l’ori- ginalité de chaque contribution. Le thème de la complexité a donc émergé des discussions ouvertes par les articles retenus. Nous y avons vu l’occasion d’un retour réflexif sur une notion qui a largement contribué à faire progresser les recherches et les enseigne- ments en sciences de gestion ainsi que les pratiques de management tout au long de ces trente dernières années. Elle reste l’un des appuis théoriques les plus utiles et féconds pour appréhender les évolutions qui affectent simultanément le travail, les organisations et leur environnement global.
Le thème de la complexité est aussi l’occa- sion de rappeler la qualité de la réflexion francophone dans le domaine des sciences de gestion. Les articles montrent qu’il reste possible, sur des questions actuelles et ardues, de trouver dans des traditions de pensée francophones, parfois encore sous- exploitées, des bases théoriques solides sus- ceptibles d’alimenter les recherches origi- nales et exigeantes. Polymorphe par essen- ce, la complexité offre également la possibi- lité de préserver la diversité des approches théoriques et des pratiques méthodolo-
giques, mais aussi la richesse et la singulari- té des terrains d’étude tant les modalités de sa prise en charge sont variées et nous éloignent du risque d’une pensée unique.
Esprit d’ouverture, esprit critique, esprit de discussion et de dialogue, tels ont été les fils qui ont constitué la trame de ce numéro.
Finalement, la lecture des articles montre que trois attitudes se détachent pour faire face à la complexité. La première consiste à céder à la tentation de la sursimplification des problèmes qui débouche sur l’illusion de solutions simples et rapides… au risque de s’exposer à de cruelles désillusions. La seconde tient dans des démarches auda- cieuses, souvent très innovantes et risquées, en rupture avec les cadres habituels du management stratégique et qui brouillent certaines frontières entre acteurs et institu- tions jusque-là bien établies. La troisième est marquée par les nouvelles formes d’hu- milités qui consistent finalement à recon- naître cette complexité et à l’intégrer aux réflexions et aux actions managériales.
Faut-il y voir une marque de maturité ? Nous espérons que les lecteurs trouveront dans ce numéro matière à réfléchir et en tireront autant de plaisir que nous en avons pris à le réaliser. Nous leur souhaitons bonne lecture.
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