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VALORISATION DES RESSOURCES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE

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Academic year: 2022

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DE MUSIQUE CONTEMPORAINE

MICHEL FINGERHUT

Fruit d’un projet engagé depuis 2007 dans le cadre du plan national de numérisation, le portail de la musique contemporaine réunit en 2012 une quarantaine d’organismes musicaux français autour de la création musicale écrite après 1945. En donnant lieu à la numérisation et à la mise en ligne de nombreuses ressources (sonores, textuelles) dans un site équipé d’un moteur de recherche, il facilite leur localisation par toute personne intéressée à y accéder et leur donne ainsi une plus grande visibilité. Il comprend à ce jour près de 250.000 références en provenance de ses partenaires et de quelques sources complémentaires. Cet article décrit le contexte et la genèse du projet, puis sa réalisation dans ses aspects conceptuels, techniques et organisationnels. Il se conclut par un bilan provisoire et des perspectives d’évolution.

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1. Introduction

La disponibilité croissante du numérique et des moyens de communication en réseau – autant pour la mise en ligne que pour les accès – a démultiplié les circuits d’accès à l’information (au sens le plus général du terme), à sa contextualisation, à son enrichissement, à sa rediffusion, à sa réutilisation, à sa transformation, dans ce même environnement et ailleurs, pour des finalités multiples.

Ce texte se propose d’en décrire certains aspects dans un cadre précis, celui de la valorisation de ressources de musique contemporaine, tels qu’ils se sont manifestés principalement dans la réalisation du portail de la musique contemporaine et de projets connexes.

1.1. L’état des lieux en 2006

Dans son acception usuelle, le terme « musique contemporaine » dénote actuellement1 certains courants de musique, celles dites savantes, ayant émergé après la Seconde Guerre mondiale. On n’entrera pas ici dans un débat sur les marges floues de cette définition, autant temporelles (les œuvres d’Alban Berg et d’Anton Webern, décédés respectivement en 1935 et 1945, en font-elles partie ou s’agit-il là de « musique moderne » ?) que stylistiques (notamment en ce qui concerne les musiques électroniques, électroacoustiques, expérimentales…).

Il suffit de constater que nombre d’organismes en France mènent une grande variété d’activités à vocation essentiellement non commerciale2 concernant la création et la diffusion de musique contemporaine. Elles ne se résument pas qu’à la composition et à l’exécution d’œuvres nouvelles mais aussi à leur reprise, ainsi qu’à des activités connexes autant en amont qu’en aval : enseignement, recherche artistique, musicale, scientifique, technique, sociologique…

Ces activités se manifestent dans des cadres aussi divers que des saisons artistiques, des ateliers et des conférences, des enregistrements sonores et des productions multimédia, des publications, des produits techniques

1. Une « société internationale pour la musique contemporaine » avait été fondée en 1922.

2. On exclut dans ce contexte, les labels, les éditeurs de partitions musicales, etc.

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(logiciels, dispositifs…) et des fonds bibliothéconomiques et documentaires associés. L’ensemble de ces ressources constitue un fonds informationnel3 d’une grande richesse et se trouve être fort utile, voire nécessaire, à toute personne intéressée par ce domaine, que ce soit pour des raisons professionnelles ou personnelles.

Or ces organismes sont de nature et de taille très variées : ensembles musicaux, lieux de programmation, conservatoires, centres de recherche et de création, bibliothèques et médiathèques, archives, organismes de soutien à la création… Certains – les plus grands – disposent parfois d’une infrastructure humaine et technique leur permettant d’organiser, de constituer et de diffuser ces traces de leur production afin de les valoriser, d’autres non.

En ce qui concerne l’utilisation du numérique et de l’internet pour cette diffusion, elle se heurte à des difficultés structurelles : d’une part, ces œuvres étant, par la définition même du domaine, récentes, elles sont protégées par le droit d’auteur : la numérisation et la mise en ligne de leurs partitions, de leurs enregistrements, de documentation associée – opérations complexes et coûteuses en elles-mêmes – ne peuvent se faire sans autorisation ni, dans la plupart des cas, sans paiement de redevances, ce qui contribue à l’invisibilité d’une partie de ces ressources. En outre, les moteurs de recherche, généralistes par nature et favorisant les ressources par leur degré de popularité ne fournissent pas toujours des moyens efficaces pour retrouver ce type de ressources, concernant un petit sous- ensemble de la musique classique, elle-même minoritaire dans l’ensemble des genres musicaux qui intéressent le grand public. Enfin, elles sont en évolution permanente du fait même de la permanence de la création, et souvent dispersées géographiquement : des ensembles possèdent des archives sonores et des notes de programme – parfois non inventoriées faute de moyens – de leurs concerts, comprenant créations et reprises du répertoire, tandis que les partitions peuvent se retrouver dans des bibliothèques et des conservatoires qui ont constitué et développé, de leur côté, une riche documentation complémentaire spécialisée à l’intention de leurs publics respectifs.

3. Et pas uniquement documentaire, puisque – comme on le verra plus loin – on y inclut l’événementiel futur.

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1.2. Le projet initial

Ce constat n’est pas récent, d’autant plus que le numérique, les réseaux informatiques4, les transferts et les serveurs de contenus5, l’accès distant à des catalogues de bibliothèques6 et la recherche de contenus en ligne7 existaient bien avant l’émergence du web8, de ses sites et de ses moteurs de recherche, quoique de façon plus rudimentaire.

En 1995-6, l’Ircam9 conçoit sa médiathèque et met en ligne un accès tout web à son catalogue10, à une partie de ses fonds numérisés et à des informations et des contenus connexes, avec l’intention de fédérer la recherche dans ces ressources avec celles de deux autres organismes proches, le Cdmc11 et l’Ipmc12. Mais les obstacles techniques sont trop grands à cette époque – notamment la nécessité d’utiliser pour ce faire le protocole Z39.5013 de recherche en réseau, fort complexe à mettre en œuvre – pour les moyens humains et financiers de ces trois centres.

Cette problématique évolue avec l’émergence, fin 1999, du protocole OAI14 destiné à une mise en œuvre aisée de catalogues centralisés par

4. Dont l’internet, mais aussi ses prédécesseurs, et notamment UUCP, en ce qui concerne la France.

5. Par l’entremise de mail, des groupes Usenet, du protocole FTP…

6. Dont celui de la bibliothèque de l’Ircam.

7. Via des protocoles tels que Telnet, Z39.50, Wais, Gopher…

8. 1992-3 : premiers navigateur (Mosaic du National Center for Supercomputing Applications de l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign, USA) et serveur (httpd du Cern) web disponibles dans le domaine public.

9. Institut de recherche et de coordination acoustique/musique : <http://www.ircam.fr>.

10. Disponible auparavant sur l’internet via le protocole Telnet, et réalisé par l’auteur de cet article alors qu’il dirigeait le service informatique de l’Ircam.

11. Centre de documentation de la musique contemporaine.

<http://www.cdmc.asso.fr>.

12. Institut de pédagogie musicale. Cet organisme a été intégré ultérieurement dans la médiathèque de la Cité de la musique.

13. Cf. <http://www.bnf.fr/fr/professionnels/protocoles_echange_don- nees/a.proto_z3950.html>.

14. Plus précisément : OAI-PMH (Open Archive Initiative Protocol for Metadata Har- vesting) en 1999-2000. cf. <http://www.dlib.org/dlib/february00/vandesompel- ups/02vandesompel-ups.html> et <http://www.openarchives.org/pmh/> (ce protocole s’appelait initialement UPS et a été renommé pour éviter des confusions).

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l’entremise de « moissons » de métadonnées. Il sera utilisé à l’Ircam en 2004 à l’occasion de la première Fête de l’internet scientifique pour la réalisation15 – en trois semaines pour sa première version16 – d’un portail fédérant la recherche et l’accès à des fonds sonores numérisés (principalement ethnomusicologiques mais pas exclusivement) de quatre organismes français17, leurs quatre entrepôts moissonnés faisant partie de cette réalisation, et donc techniquement identiques. Un an plus tard, une maquette opérationnelle de portail interne fédérant l’accès à plusieurs bases de la médiathèque de l’Ircam – et donc différentes les unes des autres, cette fois – sera mise en œuvre en utilisant les mêmes technologies tout en introduisant quelques innovations, notamment une modélisation commune de documents et d’événements.

C’est enfin en 2006 que six organismes directement concernés par cette problématique18 sont en mesure de s’associer pour répondre à l’appel annuel à projets lancé dans le cadre du programme national de numérisation du ministère de la Culture et de la Communication19. Selon ses propres termes, il devait contribuer à valoriser le patrimoine culturel français. Il concerne des initiatives visant à faciliter l’accès des fonds patrimoniaux à un large public, pour la recherche, pour l’enseignement, la formation, le tourisme culturel, le développement régional […].

C’est précisément dans cette optique de valorisation de l’ensemble de leurs ressources20 et de leurs activités21 concernant la musique

15. Par l’auteur de cet article et Ludovic Gaillard, puis Xavier Sirven.

16. Grâce au logiciel libre SDX. Cf. <http://savannah.nongnu.org/projects/sdx/>.

17. Le musée national des arts et traditions populaires (devenu le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), la phonothèque du musée de l’homme, la maison méditerranéenne des sciences de l’homme, le centre historique des archives nationales.

18. Le Cdmc en tant que porteur du projet, l’Ircam pour sa conception et sa réalisation, la Cité de la musique, le Conservatoire national de musique et de danse de Paris, l’Ensemble intercontemporain et la Médiathèque musicale Mahler.

19. L’appel de cette année-là est toujours disponible en ligne à l’adresse

<http://www.culture.gouv.fr/culture/mrt/numerisation/fr/actualit/documents /aap_2007.pdf> (vérifié le 7 août 2012).

20. Partitions, enregistrements sonores, films documentaires, biographies en ligne, notices d’œuvres, notes de programme, monographies, périodiques, photos…

21. Concerts, conférences, ateliers, formations…

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contemporaine que la proposition portée par ces partenaires a visé non seulement la numérisation et la mise en ligne de certains de leurs documents, mais, bien plus globalement :

– la création d’un portail Internet fédérant l’accès en réseau22 à ces ressources et non seulement celles numérisées ou numérisables, qui n’auraient pu représenter ni a fortiori couvrir la richesse de ce domaine : celles-ci, récentes, sont couvertes par le droit d’auteur, ce qui limite fortement la possibilité de leur mise en ligne (on y reviendra). En outre, certains de ces partenaires ayant des activités ne concernant pas uniquement la musique contemporaine, le portail doit pouvoir ne sélectionner chez eux que les ressources correspondant à son propos, ce qui implique aussi qu’elles doivent être identifiées comme telles.

– la mise en œuvre d’une recherche centralisée permettant l’identification, la localisation et l’accès – à distance ou localement – aux documents, ressources et informations concernant ce champ […]. L’usager pourra naviguer dans ces fonds ou y effectuer des recherches transversales, générales (titre, compositeur…) ou spécifiques au domaine, par exemple : ne rechercher que des notes de programmes de concerts. La modélisation des ressources doit donc inclure des termes spécifiques au domaine.

– Ce portail permettra d’accéder au contenu correspondant – sur l’Internet, dans un extranet de partenaires, ou dans les murs de l’organisme dépositaire, en fonction des droits en ce qui concerne les documents numérisés ou numérisables. Il ne s’agit donc pas uniquement d’un catalogue fédéré.

Quant aux ressources non numérisées, l’internaute pourra les consulter sur place chez les partenaires proposant ce service, ou s’adresser aux autres via un service de messagerie intégré à chaque notice du portail pour en demander la communication éventuelle.

– Ce portail a vocation d’accueillir ultérieurement d’autres partenaires, lorsque leur infrastructure s’y prêtera. Le nombre des partenaires du portail est passé de six à une quarantaine. Certains ne possédant pas une infrastructure pour ce faire, des dispositifs d’hébergement ont été mis en place en marge du portail.

Le ministère ayant accepté la proposition et financé une partie de la réalisation – le reste incombant aux partenaires et à l’aide de la Sacem23 – le

22. Les passages en italique sont tirés de la réponse à proposition.

23. Du fait de ses relations avec le Cdmc, porteur du projet.

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projet a été réalisé comme initialement planifié et le portail s’est ouvert avant la fin 2007 à l’adresse <http://www.musiquecontemporaine.fr>.

Ultérieurement, plusieurs autres demandes dans le cadre de cet appel annuel réunissant un nombre croissant de partenaires et concernant autant la poursuite de la numérisation que le développement de l’infrastructure et des fonctionnalités, ont été accordées (2008, 2009, 2011).

2. Les principes de base du portail

Le cadre dans lequel ce projet a été initialement mis en place, puis successivement développé et maintenu – projets indépendants d’un an chacun s’accompagnant de financements décroissants en chiffres absolus et d’une forte augmentation du nombre de partenaires importants pour leur rôle dans la musique contemporaine mais pour la plupart sans compétences dans les technologies de l’information et de la documentation – a nécessité une approche visant à en limiter, autant que faire se peut, la complexité : choix de logiciels libres24 et de standards reconnus quitte à les adapter quelque peu aux besoins spécifiques, modélisation simplifiée des ressources, réduction des contraintes techniques et documentaires imposées aux partenaires.

2.1. La notion de ressource et sa modélisation

Comme on l’a vu, ce portail ne vise pas qu’à fédérer la recherche de documents physiques ou numériques créés ou détenus par les partenaires du projet, mais aussi d’autres ressources, et notamment l’événementiel qu’ils organisent : concerts, conférences, formations… Il s’agit pour eux de promouvoir ainsi leurs activités futures, au cours desquelles seront d’ailleurs produits des documents qui seront ultérieurement accessibles par l’entremise du portail : enregistrements sonores ou vidéos, notes de programme, dossiers documentaires, revues de presse...

24. Notamment PKP (dont le logiciel moissonneur est appelé dorénavant Open Harvester Systems, cf. <http://pkp.sfu.ca/?q=harvester>), mais aussi PHP, MySQL et Apache, principalement.

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Figure 1. Principales entités du portail et les relations entre elles

C’est pourquoi la notion d’événement a une importance égale à celle des documents numériques ou physiques dans le modèle interne des entités que gère le portail. La figure 1 illustre de façon simplifiée les principales entités (cercles), les éventuelles relations entre elles (flèches) et les attributs des unes et des autres (en italique). Par exemple : la note de programme d’un concert est un document de type texte qui possède un titre, des droits afférents et d’autres informations propres ; cette note est une trace d’un événement de type concert qui s’est tenu à une date (spécifiée comme attribut), dans lequel étaient incluses des œuvres, et auxquels ont participé des personnes dans des rôles différents (chef d’orchestre, soliste, etc.). Ce concert a eu lieu dans un lieu spécifique (salle X dans une ville Y).

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Ces informations sont exprimées en MODS25, format destiné aux usages bibliographiques mais que l’on a étendu pour prendre en compte le concept d’événement.

2.2. Exprimer une information structurée

Le choix de MODS se justifie par les possibilités qu’offre ce langage de description :

– de décrire une hiérarchisation multiniveau, telle celle d’un événement composite (festival composé d’une série de concerts où sont jouées plusieurs œuvres), l’organisation d’un fonds d’archives, la structure d’une œuvre (opéra comprenant des actes, eux-mêmes composés de plusieurs scènes) ;

– d’exprimer des associations entre divers éléments descriptifs d’une même ressource : entre un nom de personne et son rôle (auteur, compositeur, interprète...), par exemple ;

– de permettre ainsi d’afficher les rapports éventuels entre des informations présentes dans le portail et de « naviguer » de l’une à l’autre.

Ceci n’est pas le cas du format Dublin Core, linéaire et moins riche. En revanche, MODS est moins général que RDF26 mais bien plus simple à mettre en œuvre : les principales limitations du modèle actuel27 qui en résultent concernent la difficulté d’y expliciter la distinction entre une œuvre (concept abstrait) et ses réalisations (un document : partition, enregistrement sonore)28, ainsi que les relations indiquées en pointillé dans la figure 1.

25. Acronyme de Metadata Object Description Language Schema, cf. <http://www.loc.gov/standards/mods/>.

26. Resource Description Framework, langage très général permettant de modéliser sous forme de graphe (cf. <http:// www.w3.org/RDF/>).

27. Cf. la documentation technique du portail, et notamment l’usage de MODS qui y est fait : <http://www.musiquecontemporaine.fr/doc/>.

28. Tels qu’on l’exprime dans le cadre du modèle conceptuel FRBR (cf. par exemple <http://www.bnf.fr/fr/professionnels/modelisation_ontologies/a.modele_

FRBR.html>). L’approche d’une œuvre musicale est essentiellement différente de celle d’une œuvre plastique : ces dernières s’incarnent en quelque sorte en un objet (le tableau, la photographie, la statue…) tandis que l’œuvre musicale – à

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Figure 2. Notice d’événement (un concert) en MODS (version simplifiée)

l’exception peut-être de celles de musique concrète et de certaines œuvres électroniques – ne se manifeste qu’au travers de ces « projections » que sont sa partition et la multiplicité de ses interprétations.

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La figure 2 présente une notice (simplifiée) décrivant un concert où sont jouées plusieurs œuvres, et faisant partie de la saison 2012-2013 de l’organisateur. Cette dernière information s’exprime par la mention, dans cette notice, de l’identifiant de la notice de saison (appelée « notice mère ») ; cette notice, elle, fournit les liens vers toutes les notices des concerts ayant lieu durant la saison (les « notices filles »), comme on peut le voir dans la figure 3.

Figure 3. Liens hiérarchiques entre des notices de même type (« événement »)

2.3. Vocabulaires spécifiques

Les termes servant à décrire les ressources dans une notice y sont présents sous forme de valeurs des balises XML la constituant. Certaines de ces balises n’acceptent qu’un nombre fixe de termes prédéterminés.

C’est d’abord le cas de la balise <typeOfResource>, qui décrit, en quelque sorte, la façon dont le contenu de la ressource est fixé ou « codé » : texte, notation musicale, image fixe ou animée, enregistrement sonore… Le schéma officiel de MODS fournit cette liste en anglais (text, notated music, still image, moving image, sound recording…). On l’a conservée telle quelle (langue y compris) tout en lui rajoutant notamment le terme event (événement, en anglais) destiné aux notices d’événement (cf. note 27). C’est ce que l’on peut voir dans la notice en MODS fournie en exemple dans la figure 2.

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Un vocabulaire spécifique à l’orientation musicale et à sa langue du portail a été créé pour d’autres balises, à l’instar de <role> et de <form>

dans cet exemple, mais aussi de <genre>. Dans le cas de <role>, il permet de spécifier la fonction d’une personne par rapport à une ressource, par exemple : compositeur, chef d’orchestre, ténor, violoniste, etc. En ce qui concerne les événements, le vocabulaire de ces balises supplémentaires correspond à un mini-thésaurus sous-jacent (cf. figure 4) ; il en va de même pour la typologie des ressources documentaires, dont le mini-thésaurus est utilisé dans les options de la recherche rapide (cf. figure 7).

Spectacle

Conférence

Formation Événement artistique

Rencontre Événement

Spectacle chorégraphique Spectacle théâtral Spectacle de théâtre musical Autre spectacle Projection Exposition, installation Autre événement artistique Causerie, exposé musicaux

Causerie, exposé scientifiques ou techniques Autre conférence

Formation musicale, master class Formation scientifique ou technique Autre formation

Autre rencontre Autre événement Concert

Spectacle chorégraphique Spectacle théâtral Spectacle de théâtre musical Autre spectacle Projection Exposition, installation Autre événement artistique Causerie, exposé musicaux

Causerie, exposé scientifiques ou techniques Autre conférence

Formation musicale, master class Formation scientifique ou technique Autre formation

Autre rencontre Autre événement Concert

Figure 4. Termes servant à décrire les événements

En ce qui concerne les noms de personnes (physiques et morales) et les titres, on aurait pu imposer aussi des valeurs précises (appelées en l’occurrence listes d’autorité), afin d’uniformiser les orthographes et les appellations. Cette contrainte se révélant trop lourde pour certains des partenaires, ces champs sont libres.

La contrepartie de ce choix est la présence de « variantes » et d’erreurs ; pour pallier cet effet, un filtre destiné à en corriger les plus communes à la volée, lors de la récupération (« moisson », voir plus bas) des notices a été mis en place dans le portail.

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2.4. Liens vers les contenus numériques

Celles des notices qui décrivent des contenus numériques (ou numérisés) peuvent aussi comprendre une ou plusieurs URL pour ce contenu, s’il est disponible en ligne. On précise tout de suite que cette mise en ligne est à la charge – technique, mais aussi juridique – du partenaire qui détient ce contenu et se fait donc en général dans son emprise. On verra plus loin le service qui a été mis en place pour ceux des partenaires ne possédant pas une infrastructure pour ce faire.

Selon les droits de représentation dont dispose le partenaire pour ce contenu numérique, il peut en fournir deux URL :

– l’une, pour sa diffusion sur l’internet ; dans le cas d’un enregistrement sonore ou d’une vidéo il peut s’agir d’un extrait29, dans le cas d’un texte d’un certain nombre de pages ;

– l’autre pour sa diffusion en version intégrale dans l’emprise du partenaire.

Dans le cas général, la façon dont ces liens sont explicités dans la notice est la suivante :

<accessCondition href="URL de la version intégrale">intranet</accessCondition>

<accessCondition href="URL de l’extrait">internet</accessCondition>

Figure 5. Spécification des URL d’une ressource numérique (version simplifiée)

Si l’internaute qui consulte le portail se trouve dans l’emprise du partenaire en question30, le portail lui affichera ces deux URL. S’il se trouve ailleurs sur l’internet, il n’en verra que la première. Cette fonctionnalité du portail ne dédouane pas le partenaire de la nécessité de

29. Pour lequel ledit partenaire a négocié avec les ayants droit l’autorisation de mettre cet extrait ainsi en ligne. Il n’existe pas, en droit français, de « droit de citation » pour les enregistrements sonores musicaux (ni d’ailleurs pour les partitions musicales).

30. Le portail « connaît » l’emprise de chacun de ses partenaires, définie comme l’ensemble des numéros IP constituant son intranet.

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mettre en place ses propres contrôles d’accès pour les contenus auxquels il ne souhaite pas donner accès hors de son réseau interne.

2.5. Moisson et indexation

Le portail obtient les notices que mettent à sa disposition les partenaires au moyen du protocole OAI (cf. note 14) : celui-ci, simple à mettre en œuvre, lui permet de lancer périodiquement des requêtes vers chacun des partenaires31 destinées à récupérer de nouvelles notices (ou des notices modifiées depuis le précédent passage). Ces requêtes ne peuvent spécifier aucune condition liée au contenu de ces notices, mais uniquement leurs dates de mise à jour et éventuellement leur appartenance à un lot particulier32. Ce processus s’appelle moisson.

Chacun des partenaires, disposant en général d’une base de données (catalogue ou autre) dans un format qui peut lui être propre, est chargé d’en produire des notices au format que requiert le portail, MODS en l’occurrence33 et de ne lui fournir que celles qui correspondent au propos du portail, les ressources concernant la musique contemporaine. Ces notices en MODS résultent donc d’une conversion entre leur format dans les bases des partenaires et celui que le portail est à même de traiter.

L’ensemble des notices qu’un site met à disposition d’un moissonneur s’appelle entrepôt34. Comme on le verra plus loin, un service alternatif est proposé aux partenaires qui ne disposent pas de moyens de mise en œuvre d’un tel entrepôt.

31. Qui doit donc avoir mis en œuvre, de son côté, un serveur qui réponde à ce type de requêtes.

32. Set, en anglais. Il s’agit d’une ou plusieurs étiquettes arbitraires qu’un site peut attacher à chacune des notices pour en permettre une moisson sélective. Les très nombreux lots de l’entrepôt de la Bibliothèque nationale de France peuvent être consultés ici : <http://catoai.bnf.fr/oai2/OAIHandler?verb=ListSets>.

33. OAI permet de transférer des notices dans d’autres formats – celui de base étant Dublin Core –, il suffit que moissonneur et moissonné s’accordent sur le format.

34. Une description détaillée du protocole OAI par l’auteur de cet article fait l’objet d’un chapitre du second volume du Manuel de la numérisation, à paraître prochainement aux Éditions du Cercle de la Librairie, sous la direction de Thierry Claerr et d’Isabelle Westeel.

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Ce processus de conversion-moisson est illustré dans la figure 6. Les notices chez deux partenaires – indiquées en bleu – sont converties (par les partenaires) au format MODS (en rouge) et envoyées au portail (flèches pointillées noires) en réponse à ses requêtes de moisson. Si les notices d’origine référencent des contenus numérisés qu’ils ont mis en ligne dans leur emprise (flèches bleues), les notices correspondantes en MODS référenceront ces mêmes contenus (flèches rouges). En d’autres termes, ce ne sont que les notices qui sont recopiées par le portail, et non pas les contenus qui y sont éventuellement rattachés.

Les notices ainsi moissonnées par le portail sont validées, nettoyées, puis analysées et indexées dans une base de données interne au portail.

C’est dans cette base que s’effectueront les recherches lancées par les utilisateurs du portail et d’où en proviendront les réponses35.

Afin de ne pas « léser » les partenaires, qui pourraient constater une baisse dans le nombre d’accès à leurs notices, du fait que ce serait leurs copies dans le portail qui seraient consultées, chacune de ces consultations génère, en arrière-plan, un accès à la notice correspondante du partenaire, accès qui sera comptabilisable dans leurs statistiques de consultation.

Enfin, le portail met les notices qu’il a ainsi collectées à disposition de moissonneurs externes (en général, d’autres portails) par l’entremise de son propre entrepôt (cf. plus loin).

3. Localisation et accès aux ressources

Comme le précisait la réponse à l’appel à projets qui a créé le portail, ce dernier offre un outil centralisé permettant la découverte, l’identification et la localisation aux ressources concernant la musique contemporaine, et, si elles sont disponibles en ligne, l’accès à leur contenu. Ces fonctions ne se manifestent pas uniquement par l’entremise du moteur de recherche que fournit le portail, mais aussi par d’autres moyens que l’on va présenter ici.

35. Ce fonctionnement diffère de celui d’un portail basé sur le protocole Z39.50 : ce dernier transmet la requête en temps réel aux sites distants, collecte les réponses, et les affiche à l’intention de l’utilisateur. Si ce procédé assure que les réponses soient à jour, il est plus aléatoire, du fait des lenteurs possibles des réseaux ou d’un arrêt (ou autre dysfonctionnement) d’un ou plusieurs des sites distants. En outre, la mise en œuvre de Z39.50 est plus ardue que celle d’OAI.

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Figure 6. Le portail en tant que moissonneur de ses partenaires et ses principaux référenceurs

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3.1. Recherche explicite dans le portail

Prenant acte des pratiques actuelles où l’internaute préfère ne saisir qu’un ou deux termes plutôt que de renseigner de multiples cases dans un formulaire, le portail permet d’y effectuer directement une « recherche express », tout en offrant la possibilité de préciser les types de ressources souhaitées (sans l’imposer : si aucun n’est précisé, la recherche porte sur l’ensemble des ressources).

Figure 7. Recherche rapide dans le portail

Les termes pour ce faire – texte, partition, audio, vidéo… – ont été choisis pour refléter les principaux types de ressources caractérisant ce domaine précis et l’intérêt des internautes36. Chacun de ces termes peut correspondre à une des valeurs présentes dans les champs

<typeOfResource>, <genre> ou <form> des notices MODS sous- jacentes, à une combinaison binaire de ces termes et/ou à un terme dérivé de façon ad hoc des thésaurus sous-jacents. Le recouvrement de certains de ces termes est intentionnel : biographie et note de programme sont des cas particuliers de texte, mais ils sont suffisamment importants dans le contexte de ce portail pour les faire ressortir ainsi ; c’est aussi le cas de formation par rapport à événement.

En sus, et indépendamment de ces précisions, l’internaute peut indiquer qu’il ne souhaite rechercher que les ressources qui sont accessibles en ligne.

Le portail renvoie une liste de réponses, que l’internaute peut trier, et surtout filtrer pour en réduire la longueur, selon par exemple, le type précis de ressource, l’organisme qui les détient, etc. (cf. pavé de gauche de la figure 8)37.

36. Des formulaires détaillés permettent d’effectuer des recherches plus précises (par indexes).

37. On appelle ce type de catégorisation des contenus « facettes ». Cf. par exemple : <http://www.cais-acsi.ca/proceedings/2008/mas_2008.pdf>.

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Figure 8. Listes de réponses du portail à une recherche (tronquée pour les besoins d’affichage)

L’internaute peut alors choisir de consulter les notices une à une pour en voir le détail, mais peut accéder aussi directement au contenu numérique qui y est éventuellement associé sans même avoir à l’ouvrir : des icones permettent de le faire directement à partir de la liste des réponses (colonne de droite dans la figure 8).

3.2. Recherches externes

3.2.1. Moteurs de recherche

Les notices du portail possèdent chacune une URL distincte ; mais comme elles sont construites à la volée et affichées sous forme de pages web (dites dynamiques) en réponse à une requête parvenant à la base de données, elles ne font pas partie des pages web proches de la racine du site.38 C’est pourquoi un moteur de recherche externe ne peut en général

38. La page « Parcourir » du portail fournit des liens vers d’autres pages (construites dynamiquement) dans lesquelles se trouve la liste de toutes les adresses

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en indexer les contenus39 : il est incapable de se substituer à un utilisateur et de renseigner un formulaire de façon cohérente, il ne peut que suivre des liens menant de page à page.

Il existe fort heureusement un protocole, appelé Sitemaps40, qui permet de fournir à certains moteurs une liste d’URL de ces pages invisibles (et, d’ailleurs, de pages visibles aussi) pour l’aider à y accéder pour les indexer.

Il consiste à rendre disponible, à la racine du site, un fichier en XML contenant la liste à jour de ces URL (ou, si la liste est trop longue, une liste d’adresses de pages supplémentaires contenant ces URL) assorties de quelques paramètres.

Ce dispositif ayant été mis en œuvre dans le portail, ses notices se retrouvent en général relativement bien indexées dans certains de ces moteurs généralistes. On constate d’ailleurs que la majorité des accès aux notices du portail proviennent directement de recherches effectuées dans ce type de moteur.

3.2.2. Portails

Un autre type de recherche externe est fourni par deux grands portails culturels : il s’agit en l’occurrence du Moteur Collections réalisé par le ministère de la culture et de la communication et d’Europeana, moteur paneuropéen de contenus culturels numérisés41. Ces deux portails obtiennent les notices qui les intéressent – toutes pour le premier, et uniquement celles référençant des contenus disponibles en ligne pour le second – en moissonnant l’entrepôt OAI du portail de la musique contemporaine mentionné plus haut.

qui, si invoquées, renverront les notices sous forme de pages web. Il est donc finalement possible de les consulter toutes sans remplir de formulaire.

39. Ce type de contenu fait partie de ce qu’on appelle le web profond ou invisible (sous-entendu : aux moteurs de recherche).

40. Créé en 2005 par Google pour les gestionnaires de sites souhaitant améliorer leur référencement dans ce moteur, il est reconnu aussi par certains concurrents.

41. Disponibles respectivement aux adresses suivantes : <http://www.culture.fr/

fr/sections/collections/moteur_collections> et <http://www.europeana.eu>.

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3.3. Référencements

3.3.1. Référencement d’une notice du portail

Chaque notice du portail possède une URL unique, dérivée de son identifiant OAI, unique lui aussi et affiché dans la notice (cf. cadre inférieur dans la figure 9), ce qui permet de la référencer dans un site externe sous forme de lien hypertextuel.

Figure 9. Notice individuelle

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La forme de cette URL est simple :

http://www.musiquecontemporaine.fr/record/identifiant OAI de la notice En outre, un widget, présent dans chaque notice, permet à la personne qui la visualise de la signaler (copier, référencer) dans nombre de plateformes de réseaux sociaux, de l’envoyer par courrier électronique, etc.42

3.3.2. Référencement d’une requête vers le portail

Certaines des requêtes de recherche dans le portail peuvent, elles aussi, s’exprimer sous forme d’une URL. Par exemple, l’URL suivante :

http://www.musiquecontemporaine.fr/search?author=cage

&title=aria&type=sound&online

lance, lorsque l’on clique sur un lien l’incorporant, une requête destinée à retourner les notices du portail comprenant des enregistrements sonores d’Aria de John Cage disponibles en ligne.43

Figure 10. Référencement du portail (dernière ligne) dans une biographie de compositeur de la Wikipédia

Ce mécanisme a notamment été utilisé pour rajouter des liens vers le portail dans les pages des Wikipédia française, anglaise, italienne et espagnole consacrées aux principaux compositeurs de musique

42. Il utilise la plateforme AddThis (cf. <http://www.addthis.com/>).

43. Le détail des paramètres possibles et de leurs valeurs est disponible dans la documentation technique en ligne du portail sur : <http://www.musique contemporaine.fr/doc/index.php/API>.

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contemporaine dans les Wikipédia. Ces liens renvoient à la liste des notices référençant des enregistrements sonores d’œuvres de ces compositeurs disponibles en ligne (cf. figure 10). Ce mécanisme est aussi utilisé par le portail lui-même dans son lexique des principaux concepts de la musique contemporaine.

3.3.3. Référencement conditionnel d’une requête vers le portail

Un autre mécanisme permet d’effectuer des référencements plus complexes. Il s’agit d’un service web qu’une page externe peut utiliser pour

« demander » au portail s’il référence au moins une notice d’enregistrement sonore ou de partition pour un compositeur et/ou un nom d’œuvre. Cette page peut alors n’afficher des liens de type requête (comme ceux qu’on vient de voir) que si cette requête fournira au moins une réponse. Par exemple : un site (externe) proposant des biographies de compositeurs peut programmer toutes ses pages pour qu’elles affichent un lien vers le portail permettant d’écouter des extraits d’œuvres de chacun de ses compositeurs à condition que le portail en possède. Ceci évite d’avoir à tester manuellement chacun de ses liens avant de les insérer, au cas où il y a une réponse, dans les pages correspondantes.

3.3.4. Référencement de contenus

Les URL des contenus en ligne étant présents dans les notices les décrivant, il est techniquement possible44 de recopier ces adresses, voire ces contenus, pour les réutiliser ailleurs. Dans le cas d’enregistrements sonores dont les extraits sont accessibles en ligne, cette réutilisation est plus complexe, du fait que les URL sont celles de flux particuliers. Le portail offre, dans ce cas, un service de sélection et de référencement de ces extraits décrit plus loin.

3.4. Visualisations alternatives de certains ensembles de notices

Que ce soit en réponse à une interrogation interne ou externe, ou par l’entremise d’une navigation dans l’ensemble des notices du portail45, leur présentation est linéaire (cf. figure 8), les unes à la suite des autres, chaque

44. Ce qui ne veut pas dire légalement possible…

45. Au moins de la page « Parcourir ».

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ligne indiquant brièvement le type de la ressource, son (premier ou unique) auteur ou compositeur, le début de son titre et l’année de production. Les seules interventions possibles sur ces listes sont les tris et les filtrages (cf. section 3.1).

Certains ensembles de notices gagnent toutefois à être aussi présentés autrement, ce qui permet à l’œil de distinguer plus facilement les éventuelles relations entre elles.

Figure 11. Frise temporelle de compositeurs contemporains

3.4.1.Visualisations chronologiques

Deux classes de notices se prêtent à une présentation qui en fait ressortir la dimension temporelle. Il s’agit d’abord des biographies des compositeurs, qui comportent en général leur date de naissance. Cette information a été utilisée pour en positionner certaines sur une frise temporelle – timeline – (cf. figure 11) en utilisant un service externe au

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portail46 : lorsque l’on clique sur l’une des vignettes, une fenêtre s’ouvre dans laquelle des informations biographiques sommaires sont présentées, ainsi qu’un lien vers la biographie correspondante. En parallèle à cette réalisation, une étude a été menée47 sur les fonctionnalités qui se révèleraient intéressantes pour ce mode de visualisation et pourraient faire l’objet de développements ultérieurs.

Ce dispositif ne permet pas de charger un nombre important d’infor- mations ; en sus, il ne s’agit finalement que d’une présentation linéaire qui, tout en permettant de se rendre facilement compte de proximité chronologique de compositeurs, ne fournit pas d’autres éléments visuels de contextualisation musicalement et historiquement significatifs48.

L’autre classe de notices qui bénéficient d’une présentation mettant en valeur la temporalité concerne les archives (sonores, vidéo, textuelles…) des événements. Cette visualisation a été modélisée49 et réalisée50 dans le cadre d’une des bases de données moissonnées par le portail – les archives des événements de l’Ircam. Comme on peut le voir dans la figure 12, cette présentation allie organisation temporelle (année par année) et structurelle (imbrication des événements). Afin de faciliter la localisation de documents numériques, des icones de couleur atténuée indiquent si de tels documents se trouvent dans une branche non encore développée de l’arbre. Au niveau où se trouve le document, l’icone est en pleine couleur.

Ce type d’organisation de l’information pourrait aussi bénéficier de fonctions de filtrage à l’instar de celles mises en œuvre pour les listes linéaires de réponse (figure 8), pour n’afficher que les parties de l’arbre correspondant, par exemple, aux œuvres d’un compositeur donné ou à des notes de programme. Ce mode d’organisation de réponses pourra faire l’objet d’un développement ultérieur du portail.

46. Disponible à l’adresse <http://www.dipity.com/ircam/>.

47. Anne-Lise Claverie : La timeline : spécifications techniques et enjeux, à partir des données du portail de la musique contemporaine. Mémoire de fin d’études du Master Histoire et nouvelles technologies de l’École nationale des chartes, réalisé à l’Ircam sous la direction de Michel Fingerhut. 2010.

48. Il faut signaler la frise temporelle intéressante réalisée par la discothèque centrale de Rotterdam, sur la vie et l’œuvre du compositeur Louis Andriessen (<http://timerime.com/en/timeline/113614/Louis+Andriessen/>).

49. Par l’auteur.

50. Par Vincent Gourson.

(25)

Enfin, un cas particulier concerne l’affichage des événements dans les trente jours à venir, effectué automatiquement sur la page d’accueil du portail.

Figure 12. Visualisation chronologique-structurelle d’un fonds d’archives liées à des événements

3.4.2. Visualisations structurelles

Comme on l’a indiqué plus haut, (cf. section 2.2), les liens structurels peuvent servir à exprimer – et à afficher – un rapport hiérarchique entre des notices, à l’instar d’événements (cf. section 3.4.1) ou d’éléments de fonds d’archives.

Ces rapports entre une notice, sa notice mère et ses notices filles, sont affichés dans chacune des notices individuelles : des liens hypertextuels permettent de passer de cette notice à son ascendante ou à chacune de ses descendantes éventuelles (cf. figure 13).

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Figure 13. Notice comprenant des liens vers sa notice mère (champ hypertextuel « Fait partie de ») et ses notices filles (« Parties »)

Un affichage plus riche encore de l’environnement hiérarchique a été réalisé pour le portail de fonds d’archives ethnomusicologiques réalisé par l’auteur en 2004 dans le même cadre d’appel que celui du portail de la musique contemporaine (cf. note 17). Dans chaque notice (cf. figure 14, rétrécie pour les besoins d’affichage) sont affichés les niveaux supérieurs (sous-collection, collection, fonds, partenaire) de deux façons différentes – fil d’Ariane en haut à gauche, affichage hiérarchique dans le pavé supérieur de droite –, l’ensemble des notices voisines par regroupements, et individuellement les dix notices les plus proches avec leur titre et l’accès direct au contenu numérique qu’elles décrivent. L’accès direct aux autres niveaux, aux notices voisines et à leurs contenus est ainsi rendu possible sans avoir à passer par l’ensemble des liens individuels entre une notice et sa mère ou sa fille pris un à un.

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Figure 14. Affichage du voisinage hiérarchique d’une notice dans la notice elle-même

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3.4.3. Visualisation géographique

L’ensemble des notices du portail concerne principalement des ressources détenues par les partenaires du projet ou des événements organisés dans leurs emprises respectives. Vu le nombre relativement limité de lieux concernés, il n’était pas nécessaire, dans le cadre de ce projet, d’imposer aux partenaires l’obligation de fournir des informations géocodées pour chaque notice, ce qui aurait été au-delà de leurs moyens pour la plupart. De plus, les notices explicitent le nom de l’organisme concerné et fournissent un lien vers son site (cf. figure 9). Toutefois, ce type d’information pourra se révéler utile dans les grands sites qui moissonnent le portail et, plus généralement, dans le cadre du web sémantique ; il sera alors nécessaire de la rajouter dans le portail après la moisson, en étendant les fonctionnalités du filtre de correction post-moisson.

Figure 15. Cartographie des principaux acteurs de la musique contemporaine (disponible sur http://tinyurl.com/ActeursMusiqueContemporaine)

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Le portail propose en revanche une visualisation géographique des principaux acteurs de la musique contemporaine : partenaires du portail, mais aussi nombre d’autres organismes (cf. figure 15). À chacune des icones est attachée une fiche technique comprenant les coordonnées de l’organisme en question ; on y rajoutera prochainement un lien vers l’ensemble des ressources de l’organisme référencées dans le portail, à destination des utilisateurs cherchant des ressources dans une région donnée. Deux caractéristiques ressortent : d’une part, une relativement bonne répartition sur l’ensemble du territoire français, et, d’autre part, une importante concentration dans les trois grandes villes Paris, Marseille, Lyon.

3.4.4. Écoute en continu des enregistrements sonores

Un nombre important d’extraits d’enregistrements sonores d’œuvres contemporaines, référencées par le portail, y est aussi hébergé. Cette particularité a permis la mise en place, de façon expérimentale, d’une

« radio portail », qui diffuse 24 heures sur 24 ces extraits dans un ordre aléatoire.51 Il serait aussi possible d’y diffuser des émissions conçues, par exemple, autour d’une œuvre, d’un compositeur, d’un thème, d’un style – sous réserve évidemment de moyens (humains).

3.4.5. Visualisation enrichie de contenus individuels

Les visualisations dont on vient de parler mettent en rapport des groupes de notices selon des critères simples (hiérarchiques, temporels) grâce aux métadonnées qui les spécifient.

Un autre genre de projet réalisé par cet auteur a concerné la visualisation d’œuvres individuelles, basées sur la synchronisation d’un enregistrement sonore de l’œuvre et de sa partition : la diffusion de l’enregistrement s’accompagne du déplacement d’un curseur sur la partition, et, selon que de besoin, de passage de page à page.

Cette présentation incluait, selon le cas, des enrichissements sous forme d’« annotations temporelles » (texte, image, graphique…) susceptibles de s’afficher puis de disparaître à des moment précis de l’enregistrement,

51. Cf. <http://radio.musiquecontemporaine.fr/>. Cette réalisation utilise la plateforme gratuite SHOUTcast (cf. http://www.shoutcast.com/).

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destinées à attirer l’attention sur des caractéristiques de l’œuvre (par exemple : motif, tonalité, modulation…), ou sur des aspects graphiques de la partition. Ces annotations pouvaient aussi être attribuées à des calques indépendants (par exemple, selon la nature de l’annotation), que l’usager avait le choix d’afficher sélectivement ou simultanément.

Figure 16. Outil auteur de synchronisation entre une partition et un enregistrement sonore correspondant et d’annotation de la présentation

(Musique Lab Annotation de l’Ircam)

Quatre réalisations de cet ordre concernant des œuvres à l’aspect graphique « intéressant » ont été mises à disposition des visiteurs de

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l’exposition Écoute qui s’est tenue au Centre Pompidou en 2004-200552. Ultérieurement, un outil auteur53 a été développé pour ce faire (cf. figure 16).

Ce mode de valorisation d’une œuvre individuelle ne pouvait faire l’objet du projet de portail de la musique contemporaine, qui concerne des ensembles importants d’œuvres et certaines des relations entre elles, les moyens accordés pour ce faire ne permettant pas en sus d’effectuer des traitements individuels. Toutefois, une telle réalisation peut évidemment être référencée par le portail, pour autant qu’elle soit disponible en ligne.

4. Services

Comme on l’a vu plus haut, le portail propose non seulement un accès interactif aux informations qui y sont stockées et aux contenus numériques qui y sont éventuellement liés, mais aussi la possibilité à des programmes distants d’y lancer des requêtes, voire de moissonner ses propres notices, sans passer par les pages du site. Il offre des services additionnels à ses partenaires et à ses utilisateurs destinés à faciliter et à accroître les mises en ligne, la contextualisation et l’appropriation de ces ressources.

4.1. Services aux partenaires

Lorsqu’un internaute accède à une notice du portail, par quelque chemin que ce soit (moteur interne, référencement externe), l’équivalent d’un « clic » est généré par le portail vers la notice d’origine du partenaire correspondant. Ainsi, ce dernier n’est pas « lésé » du fait que l’accès se soit effectué dans le portail plutôt que sur son propre site, tout en bénéficiant de la visibilité accrue qu’offre le portail à ses ressources.

52. Aria de John Cage, Artikulation de György Ligeti, Psappha de Iannis Xenakis et Stripsody de Cathy Berberian. Cf. <http://tinyurl.com/EcouteCGP>.

53. MusiqueLab Annotation (Ircam, 2005), dans le cadre des MusiqueLab I, développés à l’intention du ministère de l’Éducation.

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4.1.1. Hébergements de métadonnées

Certains partenaires ne disposent pas de moyens de mise en ligne de leurs propres notices – soit qu’ils n’ont pas d’inventaire informatisé de leurs fonds d’archives, soit qu’ils ne disposent pas de serveurs et/ou de compétences pour installer un entrepôt de notices en MODS que le portail pourrait moissonner. Deux types de services sont fournis par le portail dans ce cadre.

4.1.1.1. Entrepôts statiques

Afin de permettre le référencement de ces ressources invisibles jusqu’ici, le portail propose à ses partenaires un service dans lequel ils peuvent déposer (et aussi corriger et enrichir ultérieurement) leurs métadonnées sous forme de fichier texte simplement structuré54. Ce dispositif convertit ces métadonnées en MODS et en produit un entrepôt statique55 local que le portail va alors moissonner comme tout autre entrepôt. Le contenu de cet entrepôt n’évoluera que lorsque le partenaire correspondant le mettra – manuellement – à jour.

Cette solution convient à un petit nombre de notices (quelques centaines). Dans le cas de lots plus importants, la seconde solution peut être utilisée.

4.1.1.2. Entrepôts intermédiaires

Un autre cas de figure concerne les organismes qui ont mis en ligne des informations, voire des ressources numériques, mais qui ne sont pas à même d’y associer un entrepôt de notices en MODS : cela est le cas par exemple de la Bibliothèque nationale de France, dont les notices sont disponibles dans un entrepôt56 mais au format Dublin Core.

C’est le cas aussi du Grove Music Online57, ressource documentaire incontournable dans le domaine de la musique et qui fait partie des fonds de nombre de partenaires du projet, qui ne dispose pas d’entrepôt, et dont les pages web constituent le contenu (biographies de musiciens, notices

54. Dans le cas de partenaires qui ne disposent pas d’un inventaire de leurs ressources, une assistance documentaire est fournie par l’équipe du portail.

55. Cf. <http://www.openarchives.org/OAI/2.0/guidelines-static-repository.htm>.

56. Cf. <http://bibnum.bnf.fr/oai/>.

57. Cf. <http://www.oxfordmusiconline.com/public/book/omo_gmo>.

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d’œuvres) : celles qui concernent la musique contemporaine sont indexées dans le portail ; l’accès au contenu lui-même – qui nécessite un abonnement – ne peut se faire qu’à partir de l’intranet d’un organisme qui en dispose (ou du poste d’un abonné individuel à ce service).

Le dispositif mis en œuvre pour ces types de sites consiste à produire un entrepôt local en MODS, soit en convertissant les notices de Dublin Core en MODS58 pour le premier cas, soit en analysant le contenu des pages web pour en construire des notices en MODS qui référencent ces pages en tant que contenu numérique associé, pour le second cas. Dans l’un et l’autre cas, ce dispositif peut avoir à utiliser un ensemble de méthodes ad hoc pour ne choisir que les notices qui correspondent au propos du portail.

Les entrepôts ainsi produits – qu’on a appelés entrepôts intermédiaires – seront, eux aussi, moissonnés normalement par le portail. Les notices qui en résulteront seront, dans le premier cas, une image relativement conforme des notices d’origine, et dans le second une description des biographies et des notices d’œuvres qui s’y trouvent, avec le lien pour y accéder (ce qui nécessite que l’internaute ait un abonnement au Grove ou se trouve dans l’emprise d’un organisme qui dispose d’un tel abonnement).

En aucun cas le portail ne recopie de contenus.

Ce processus pouvant être lancé périodiquement, l’entrepôt qui en résulte sera à jour par rapport au site d’origine.

4.1.2. Hébergement de contenus

Pour ceux des partenaires qui ne disposent pas de serveurs qui leur auraient permis de mettre en ligne les documents numériques pour lesquels ils ont obtenu le droit de mise en ligne sur l’Internet – principalement, des extraits d’enregistrements sonores et des documents textuels – le portail propose un service. Ces documents hébergés disposeront chacun d’une URL que le partenaire devra renseigner dans la notice correspondant au document59. Une fois moissonnée, cette notice permettra ainsi aux usagers d’accéder au document hébergé, de même façon qu’ils accèdent aux autres documents référencés par le portail.

58. Dublin Core étant un format plus pauvre, cette conversion nécessite la mise en œuvre d’analyses fines des valeurs des balises pour en réextraire une structure.

59. Qui peut, elle, être disponible dans l’entrepôt propre du partenaire ou dans un entrepôt hébergé ; les deux hébergements sont indépendants.

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Le partenaire se doit de fournir les documents numériques originaux (en version intégrale) accompagné d’un fichier indiquant à quelle notice chacun d’eux se rapporte. Le service d’import traitera de façon particulière les enregistrements sonores (production d’un extrait, conversion au format nécessaire pour le flux), et stockera l’ensemble dans ses serveurs.

4.1.3. Réutilisation de contenus : l’éditeur de listes d’écoute

Comme on vient de le voir, de nombreux extraits d’enregistrements sonores sont hébergés par le portail, ce qui a permis de réaliser la « radio portail ». Une autre réalisation qui bénéficie de cette disponibilité de ces extraits est un éditeur de playlists : il permet aux partenaires60 d’incruster dans des pages de leur site un lecteur audio61 pour écouter des extraits choisis par le partenaire dans ce fonds : il peut les y rechercher par titre, par compositeur ; les écouter, les agencer selon l’ordre qu’il souhaite. Une fois ce choix finalisé, l’éditeur lui fournira les lignes de code informatique à insérer sur son site.

Figure 17. Exemple d’instance de lecteur audio que peut créer un partenaire

60. Limitation actuellement en place uniquement pour des raisons de droits.

61. Ou, au choix, un lien qui lancera un lecteur dit « flottant ».

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La figure 17 montre une liste d’écoute composée d’enregistrements d’œuvres comprenant le mot ombre dans leur titre.

4.2. Services aux utilisateurs

4.2.1. Le lexique de concepts

Les contenus propres au portail comprennent notamment un lexique des principaux termes de la musique contemporaine. Réalisé sur la plateforme Mediawiki62, ses articles sont signés63 et font de nombreuses références aux ressources du portail.

En complément à un sommaire classique, une cartographie de l’ensemble des entrées (cf. figure 18) est enrichie d’extensions permettant d’accéder directement non seulement aux définitions du lexique, mais aussi aux biographies des principaux compositeurs qui y sont cités, ainsi qu’aux enregistrements de leurs œuvres, à la localisation de leurs partitions, etc.

Cette présentation, qui utilise un logiciel libre de cartographie cognitive64 (mind map, en anglais), est interactive : l’internaute peut déplier et replier les nœuds du graphe et cliquer sur ses différentes icones.

4.2.2. Multilinguisme

Le portail a été conçu dès le départ pour être disponible en deux langues (ou plus), le français et l’anglais, pour la majorité de ses contenus : la page d’accueil, la recherche, les listes de réponses, les intitulés des champs dans les notices individuelles…

Bien que les contenus des notices et du lexique ne soient pas traduits, on remarque qu’il est fait bon usage du portail ailleurs que dans les pays francophones, autant grâce aux statistiques d’accès qu’au courrier des lecteurs.

62. Cf. <http://www.mediawiki.org/>.

63. Par Chloé Breillot, avec la participation de Pierre-Albert Castanet et de Guilhem Rosa.

64. Le logiciel en question est FreeMind, cf. <http://freemind.sourceforge.net/>.

À propos de cartographie de l’information, cf. le site Mindcator, réalisé à l’université Charles de Gaulle Lille 3 (<http://mindcator.free.fr/>).

(36)

Figure 18. Cartographie interactive enrichie (détail) du lexique des concepts du portail (disponible sur

http://www.musiquecontemporaine.fr/doc/index.php/Lexique)

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4.2.3. Le courrier des lecteurs

Chaque page du portail et chaque notice individuelle (cf. figure 9) comprennent un lien permettant à la personne qui les consulte d’envoyer un message « au portail » : question concernant les contenus ou le site, remarque, suggestion… Ce message parvient à l’équipe du portail, ainsi qu’à un correspondant chez les principaux partenaires. S’il concerne une ressource d’un partenaire particulier, c’est son correspondant qui est chargé de lui répondre ; dans tous les autres cas, ce sera l’auteur de cet article. Ces réponses se font, elles aussi, par courriel à destination de l’expéditeur du message.

Dès la mise en place de ce service à l’ouverture du portail, il en a été fait usage. Du fait de la spécialisation du portail et des méthodes de protection contre les spams, quasiment tous les messages qui y sont déposés sont pertinents. Ils proviennent du monde entier, grâce au bilinguisme du portail, et concernent en majeure partie des œuvres : comment les écouter en intégralité, où en acheter la partition ou un enregistrement disponible dans le commerce, que faire pour pouvoir la réexécuter en concert, comment contacter un compositeur ou un interprète… ?

Preuve s’il en est que le portail remplit sa mission d’information, de diffusion et de valorisation du patrimoine de la création musicale contemporaine et de ses acteurs.

5. Conclusion

5.1. Bilan provisoire

Comme on l’a vu, le portail a été initialement réalisé dans le cadre d’un projet destiné à ne durer qu’un an, sans assurance de renouvellement. Il a pu bénéficier de financements ultérieurs, mais il est important de signaler que la planification et le développement d’un projet sur trois ou quatre ans ne sont pas équivalents à sa réalisation en tranches successives, chacune devant aboutir à un produit finalisé. S’inscrivant dans une longue suite d’évolutions technologiques et de projets antécédents, il a pu en bénéficier et y contribuer par quelques innovations incrémentales (concernant notamment l’intégration des événements). Les choix initiaux d’infrastructure et de modélisation ont pu malgré tout supporter jusqu’ici

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l’accroissement en charge du nombre de notices (100.000 dans la première année, 250.000 actuellement) et de partenaires (de 6 à près de 40), mais ils nécessitent d’être revus du fait d’un ensemble de facteurs : amélioration des performances de la recherche, évolutions des fonctionnalités, facilité de maintenance (localisation et correction de dysfonctionnements)…

Toutefois, c’est la nature de la technique d’être en évolution permanente65. Ces changements affectent sans relâche l’infrastructure de tels systèmes d’information, toutes autres choses étant égales :

– les équipements vieillissent et atteignent leurs limites d’évolution en mémoire et en performance nécessaires pour assurer la croissance en charge et l’évolution des logiciels ;

– les logiciels et les protocoles de communication nécessitent une mise à jour régulière, voire un remplacement autant pour assurer leur sécurité que leur fonctionnement avec le monde externe, et la mise en œuvre de corrections visant à éliminer des défauts de fonctionnement qui se révèlent au fil des usages ;

– les formats des données numériques (pages web, enregistrements sonores, vidéos, etc.) dont la qualité s’améliore, et qui nécessitent parfois non seulement de convertir un « ancien » format, mais de renumériser à la source pour ne pas perdre des détails qu’une première numérisation n’avait pu prendre en compte ;

– la précision croissante des métadonnées du fait de l’interconnexion croissante des systèmes d’information impose plus de rigueur dans leur production humaine à la source, ce qui n’est pas forcément dans les moyens de nombre de partenaires du portail, petites structures spécialisées dans la création musicale mais ne disposant pas de compétences techniques et/ou documentaires.

On rajoutera en sus que la modification d’une des briques d’un tel système, aussi modulaire soit-il, peut en entraîner bien d’autres pour en assurer la cohérence. Les implications de ce constat sont les suivantes :

– Une compétence technologique forte et à jour est nécessaire pour assurer la réalisation ultérieure d’un tel projet ; s’y rajoutent des dimensions ergonomiques, documentaires et musicales, juridiques

65. Manifestation de l’obsolescence programmée (concept qui a émergé en 1932) et avatar de la destruction créatrice (popularisée par Joseph Schumpeter en 1942).

(39)

(relatives au droit de propriété intellectuelle concernant la gestion et l’utilisation des documents d’archives) et administratives (gestion de projet et de budget, communication…). Du fait de la nature transdisciplinaire des premiers partenaires porteurs du projet, ces compétences ont pu se trouver réunies en une petite équipe.

– Les choix techniques (modèle, standards, logiciels) devaient non seulement être aussi libres que possible notamment afin de tenir dans un budget restreint, mais aussi être conceptuellement simples pour faciliter leur réalisation autant dans le dispositif central que chez les partenaires, et être éprouvés (utilisés par une communauté reconnue dans des domaines connexes au projet) afin d’éviter d’avoir à « surfer » sur trop de nouveauté technologique qui a tendance à être éphémère.

– La continuité du fonctionnement du dispositif en l’état, sans même aucune évolution fonctionnelle, ne peut se faire sans un accompagnement technique nécessaire pour assurer la pérennité du dispositif (autant du portail lui-même que chez les partenaires) et documentaire pour le fonctionnement du courrier des lecteurs. Les moyens pour ce faire sont assurés marginalement, hors projet, par un petit nombre de partenaires.

– La question de la pérennité des documents doit se penser depuis la conservation des sources physiques (analogiques ou numériques) et dans toutes leurs déclinaisons numériques successives. Il existe un cadre conceptuel pour ce faire66 ; complexe à mettre en œuvre, il n’est en général à la portée que d’organismes possédant des moyens (humains, financiers) adéquats. Dans le cadre du projet, la conservation des documents primaires et de leurs numérisations en version intégrale67 et haute résolution chez chacun des partenaires reste de leur responsabilité, tandis que le portail lui- même veille à préserver les contenus qu’il héberge.

66. OAIS (Open Archival Information System), qui permet de décrire l’organisation des responsabilités humaines et des informations nécessaires pour assurer une telle tâche dans la durée. Cf. par exemple Introduction à la norme OAIS et à la préservation du numérique (<http://www.bnf.fr/documents/consnum_

oais.pdf>) mis à disposition par la BnF.

67. La numérisation elle-même est partiellement financée par le projet.

(40)

5.2. Perspectives

La capacité des partenaires à faire évoluer le portail au-delà des nécessités de fonctionnement évoquées ci-dessus dépendra des financements dont ils pourront disposer. Quoi qu’il en soit, de nombreux chantiers sont envisageables pour le faire évoluer dans trois grands domaines relativement indépendants les uns des autres.

5.2.1. Contenus

L’accroissement des contenus dans le portail, sans être une finalité en soi, vise à améliorer le recouvrement du domaine concerné. Il peut s’effectuer dans deux directions principales :

– la poursuite de l’inventoriage et de la numérisation de « traces d’événements » (archives sonores et audiovisuelles, notes de programme, dossiers documentaires…) chez les partenaires existants : cette activité nécessite de mobiliser un(e) documentaliste pour fournir une assistance aux partenaires ne possédant pas cette compétence en interne (ce que le portail s’est évertué à faire jusqu’ici), et de faire appel à des sous-traitants pour numériser des documents supplémentaires ;

– le rajout de nouveaux partenaires, soit du fait de la mise en œuvre chez eux d’un entrepôt en MODS, soit par la réalisation en central d’un entrepôt intermédiaire (cf. p. 150) dérivé d’une analyse automatique de leurs contenus pertinents disponibles en ligne : l’une ou l’autre de ces activités nécessite des développements informatiques.

Une extension plus ambitieuse concernerait l’ouverture du portail à des partenaires étrangers (ou sa déclinaison dans une version internationale)68 : lors d’une récente conférence internationale consacrée à la recherche artistique dans le cadre des conservatoires de musique69, où ce portail a été présenté, des participants étrangers avaient émis l’intérêt de se joindre à

68. IAMIC (association internationale des centres d’information musicale) avait monté un projet dans le cadre du programme européen Culture 2000, European Music Navigator, qui visait une réalisation similaire mais ne concernant que les ressources détenues par ses membres (dont l’un, le CDMC, est membre porteur de ce portail-ci). Celle-ci n’avait pas abouti au-delà de la réalisation d’un prototype, probablement du fait conjoint de lourdeurs techniques et financières. Cf. par exemple : <http://www.mic.no/mic.nsf/doc/art2004082314140788048065>

69. EPARM 2012 (cf. <http://www.aecinfo.org/content.aspx?id=2284>).

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