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Capacités visées : Connaître et se repérer ; se documenter ; s exprimer à l oral ; travailler de manière

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Academic year: 2022

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Thème 1 : Comprendre un régime politique : la démocratie (24-25 heures)

Ce thème a un double objectif :

- Analyser le régime politique dans lequel les élèves vivent ;

- Développer leurs connaissances sur la diversité des démocraties dans le monde et sur leurs évolutions.

Les deux axes visent à leur faire saisir :

- Les différences entre démocratie directe et démocratie représentative ;

-

Les forces et les fragilités de la démocratie au travers de ses avancées et de ses reculs dans

l’histoire.

Évaluation : Composition (fin de l’axe 1 et fin de l’axe 2)

Capacités visées : Connaître et se repérer ; se documenter ; s’exprimer à l’oral ; travailler de manière

Introduction : la démocratie, les démocraties : quelles caractéristiques aujourd’hui ? (2h)

Carte p. 30-31 : Questions « Découvrir le thème »

1. Cette scène évoque la démocratie car elle montre une parole libre dans l’espace public, sans contrôle, donc l’exercice de la liberté d’expression.

2. Les critères pris en compte concernent le processus électoral, le respect des libertés individuelles, le fonctionnement du pouvoir et la culture politique. L’Europe, l’Océanie et l’Amérique sont majoritairement démocratiques. L’Afrique et l’Asie ne le sont pas.

3. La « souveraineté collective » désigne le fait que le pouvoir d’agir politiquement est détenu collectivement par le peuple, non par un seul ou quelques-uns.

4. On remarque que la démocratie peut s’exercer dans une monarchie (Royaume-Uni et nombreux autres pays d’Europe) ou une République (France par exemple). Elle peut prendre la forme d’États unitaires (France, Grèce par exemple) ou fédéral (Allemagne, États-Unis).

Ainsi les principes démocratiques s’appliquent dans des systèmes politiques différents, mais les critères de démocratie sont constants, comme le montre le planisphère.

La démocratie est un régime dans lequel la souveraineté politique appartient à l’ensemble des citoyens, qui l’exercent soit directement, soit indirectement par la voie d’élections libres dans un cadre où les libertés fondamentales et l’État de droit sont respectés.

Quelles caractéristiques présente aujourd’hui la démocratie dans le monde

I - Les caractéristiques communes aux démocraties (1h)

Vidéo : ENT c’est quoi la démocratie ?

A - Les libertés : valeurs fondamentales de la démocratie Carte P 32

Relevez les différentes composantes de la liberté d’expression ; Repérez des États où elle est respectée et d’autres où elle ne l’est pas.

Liberté d’expression : liberté de la presse Droit de manifester

Droit d’association (syndicats, ONG…) Droit de recourir à la justice

Différentes catégories de pays

B - La souveraineté populaire : condition de la démocratie

Fiche des définitions/ retrouver la bonne définition

Le référendum d’initiative populaire – Intervention Valérie Rabault cf 2nde Dispo 2018-2019– députée de la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne ou bien article

Schéma de synthèse ENT

II - Comparaison entre démocraties et régimes autoritaires (1h)

Définition p. 36

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A – L’exemple de la Corée ENT photos et schéma B – D’autres dictatures Exercice p. 36-37

La Chine viole les libertés d’expression et d’opinion en réprimant toute opposition politique, comme en témoigne le parcours et les condamnations de Liu Xiaobo. Elle ne respecte pas non plus les droits des minorités et la liberté de religion, en persécutant les Ouïgours, peuple musulman du Nord-Ouest du pays.

Pour la Chine : L’image de Tian’anmen (1989) p. 66-67

Bilan : La répression des opposants ou des minorités, l’exercice du pouvoir par la force, le contrôle des journalistes, des juges ou des hommes politiques sont des signes de régimes autoritaires

Comme les démocraties, les régimes autoritaires peuvent prendre des formes variables et être plus ou moins récents. Entre 1997 et 2017, on constate que la liberté d’expression a diminué au Venezuela, en Turquie et en Chine.

En revanche, la démocratie a progressé en Tunisie. L’État de droit a reculé aussi au Venezuela et en Turquie, et a progressé en Tunisie. On peut conclure que des pays qui étaient démocratiques le sont restés (Canada, France), que la démocratie a parfois progressé (Tunisie) mais aussi reculé (Venezuela, Turquie), enfin que la Chine, qui était une dictature, l’est restée

.

Point méthode : composition (2h)

Axe 1 : Penser la démocratie : démocratie directe et démocratie représentative (7 h)

La démocratie est née à Athènes au V° siècle avant notre ère. Elle était au départ directe et limitée. Au XIX° se pose la question de la place du peuple dans le gouvernement. Il faut repenser aux conditions et aux formes de la représentation démocratique.

Comment la souveraineté du peuple peut-elle s’exprimer efficacement ?

I – Penser la démocratie : le modèle athénien (2h30)

A- Une démocratie directe (Fiche faite en classe)

Fonctionnement de la démocratie (rappel seconde histoire) voir schéma réalisé en classe

B – Une démocratie limitée :

beaucoup d’exclus : Dès le XIXe siècle, les historiens de l’Antiquité ont adhéré, pour la grande majorité, à la définition de la citoyenneté (politeia) donnée par Aristote dans ses Politiques : « Le citoyen au sens strict, aucun caractère ne le définit mieux que la participation (météchein) à l’exercice des pouvoirs de juge et, en général, de magistrat (archè) ». Cette définition, institutionnelle et juridique, restreint la citoyenneté aux hommes adultes de plus de 18 ans, c’est-à-dire à ceux ayant terminé leur formation, l’éphébie. En outre, ils doivent être nés de parents athéniens – excluant étrangers (métèques), esclaves et femmes, soit la plus grande part de la population. Elle implique également que chaque citoyen participe à toutes les assemblées – vision idéale et sans doute élitiste, alors même que les citoyens les plus pauvres n’ont pas tous le temps d’aller à l’Assemblée chaque mois, même après la mise en place du misthos (« salaire ») au IVe siècle.

Cependant, la communauté civique serait avant tout une communauté de pratiques religieuses partagées. À travers les fêtes civiques, comme les Panathénées dédiées à Athéna où chacun a un rôle à jouer, se fonderait la communauté. Dans la grande procession des Panathénées, chacun a une place bien précise : les citoyens mènent le cortège, mais des citoyennes aux rôles bien distincts sont tout autant présentes, pour former, aux yeux des dieux et des spectateurs, une cité ordonnée. La présence du religieux dans le politique et dans la définition du citoyen n’a rien d’anecdotique : pour que la cité puisse fonctionner, elle doit montrer que règne la concorde entre hommes et dieux, mais aussi entre tous les habitants. Métèques et esclaves sont également indispensables au fonctionnement de la cité. Être citoyen.ne, c’est bien honorer les dieux en communauté, comme il convient.

II– Penser et pratiquer la démocratie représentative (2h)

Comment la participation du plus grand nombre à la vie politique est-elle envisagée au XIX° siècle ?

A - Participer ou être représenté :

Benjamin Constant, « liberté des Anciens, liberté des Modernes ».

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Exercice p. 44-45

« De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes » est une conférence que Benjamin Constant a prononcée en 1819 à l’Athénée de Paris.

Parce qu’il défend les droits de l’homme, la souveraineté limitée et la séparation de la société et de l’État, ce texte est un classique de la pensée libérale. Benjamin Constant débute sa conférence en définissant deux libertés, celle des Anciens et celle des Modernes. La première est une liberté collective qui consiste en la participation de tous les citoyens à la direction des affaires de la cité. Mais cette participation publique a pour contrepartie l’« assujettissement complet de l’individu à l’autorité de l’ensemble ». Le collectif prime sur l’individu : par conséquent, ce dernier ne possède aucune sphère privée.

Au contraire, la liberté des Modernes correspond à la liberté individuelle. Celle-ci se traduit par des droits qui nous sont bien connus car exprimés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et par la première vingtaine d’articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : doit de propriété, liberté de penser, de circuler, de s’associer, d’exprimer ses opinions, droits politiques.

L’idéal démocratique renait à la fin du XVIII° siècle dans un contexte révolutionnaire France et EU. Avec le SU direct masculin, apparaît la démocratie directe : élections, libertés fondent cette démocratie. Ce type de fonctionnement triomphe dans les années 1870 en France : la démocratie (via la république) s’enracine notamment avec les lois de libre association ou liberté de la presse. D’autant que les individus sont mieux formés intellectuellement > développement d’une vie politique plus intense

B - Cependant la démocratie représentative reste fragile et limitée

>

Commune de Paris (1871)

> Régime de Vichy en France (1940-44)

> Régime spécial dans les colonies ou bien autre exemple aux EU (ségrégation)

> femmes qui obtiennent le droit de vote qu’en 1944 (France)

Bilan - Conclusion

Schéma ci-dessous

Point méthode : composition

Évaluation 2 h : composition

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Axe 2 Avancées et reculs des démocraties (7 h)

Jalons

- L’inquiétude de Tocqueville : de la démocratie à la tyrannie ? Une analyse politique.

- Crises et fin de la démocratie : le Chili de 1970 à 1973.

- D’un régime autoritaire à la démocratie : le Portugal et l’Espagne de 1974 à 1982.

La démocratie interroge les penseurs au XIX° siècle qui en montrent déjà les fragilités. Si la démocratisation de la vie politique a connu une avancée sensible au cours du dernier quart du XXe siècle notamment dans les années 70-80 ou l’Espagne et le Portugal ont vu s’effondrer la dictature, ces progrès demeurent souvent ambigus et fragiles. Il reste encore presque ¼ des États dépourvus d’un système démocratique en particuliers et Afrique Subsaharienne. Alors que les États occidentaux traversent aujourd’hui une crise de la démocratie, les États-Unis l’instrumentalisent – au risque de la décrédibiliser – pour justifier leur hégémonie.

Quels sont les progrès et les limites de la démocratisation à travers le monde ?

I – De la démocratie à la tyrannie : L’inquiétude de Tocqueville

Étude de documents (prépa maison)

A partir des documents et des pages 58- 59 de votre manuel, répondez aux questions suivantes :

1. Qu'est-ce qu'une société démocratique selon Tocqueville ? (Égalisation des conditions)

2. Quelle tension existe-t-il entre égalité et liberté ? Conséquences ? (Passion pour l’égalité et individualisme) 3. Quelles sont les inquiétudes de Tocqueville ? (Risque d’accepter un doux despotisme : accepter la diminution des

libertés) ; désengagement des citoyens dans la « chose publique) et tyrannie de la majorité > risque 4. Quelles sont les « solutions » proposées par Tocqueville ? (Le fédéralisme)

Bilan de l’étude de cas

Pour Tocqueville le risque majeur de la démocratie réside dans le renoncement à la liberté, dont il faut chercher l’origine dans « la passion pour l’égalité » et le repli sur la sphère privée, caractéristiques de la démocratie.

Dans une société qui se veut égalitaire, la conscience des inégalités est très forte. Plus les inégalités se réduisent et moins elles sont acceptées. Or pour défendre l’égalité, les individus sont prêts à accepter un « doux despotisme », c'est-à-dire accepter la diminution de leurs libertés publiques au nom de l’égalité entre les citoyens. Et ce, d’autant plus qu’ils sont enclins à délaisser la gestion des affaires publiques aux représentants politiques. Tocqueville fait reposer ce penchant sur la recherche d’un bien-être matériel immédiat et privé.

Pour lui, les individus valorisent l’égalité et leur bien-être au détriment des libertés et de la possibilité d’exercer leur pouvoir de décision au sein de la sphère publique. Ces comportements et valeurs font le lit du despotisme démocratique.

Le despotisme démocratique trouve sa source dans le désengagement des citoyens dans la gestion de la chose publique, qui préfèrent la remettre entre les mains des dirigeants politiques. Ces derniers ont alors tendance à accumuler les fonctions politiques et se spécialiser dans la carrière politique. Le risque est alors de voir naître un État centralisé qui gère l’ensemble de la vie publique.

Un autre danger que rencontre la démocratie réside pour Tocqueville dans la tyrannie de la majorité. Les personnes élues démocratiquement à la majorité peuvent imposer leurs décisions à la minorité. Elles sont en effet censées représenter la volonté « du plus grand nombre ». La tyrannie de la majorité réside ainsi dans l’oubli de l’intérêt général et la pénalisation de certaines parties de la population. Ce constat prend tout son sens à l’époque de Tocqueville, où les élections avaient lieu

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au suffrage censitaire : seuls les électeurs mâles payant le cens pouvaient voter, excluant ainsi une large frange de la population.

A - L’idée de démocratie progresse au XIX° siècle

Avec la révolution américaine et française, les penseurs du XIX° siècle comme Benjamin Constant ou Tocqueville s’interrogent sur les principes de représentativité et/ ou sur les dangers de la démocratie. Pour Tocqueville : les dangers sont la tyrannie de la majorité (qui néglige, selon lui, les positions minoritaires) et l’autre danger est le despotisme démocratique (les représentants finissent par gouverner seuls en se désintéressant de la vie politique).

Voir bilan Tocqueville (étude de documents).

Le suffrage universel, le pluralisme, les libertés sont les principes même de la démocratie.

B – Le processus de démocratisation dans le monde

- Développement du processus après la Seconde guerre mondiale en Allemagne de l’Ouest, en Italie (fin du nazisme et du fascisme).

- Certains pays issus de la décolonisation ont fait le choix d’un régime démocratique : Inde par exemple

- Espagne, Portugal (3ème partie du cours) connaissent une transition démocratique dans les années 1970 comme En Grèce où la dictature des colonels prend fin en 1974. Ces pays pourront à ce moment-là candidater pour entrer dans la CEE (Grèce 81 et Espagne Portugal en 86).

- Avec la fin de la GF, se mettent en place des régimes démocratiques dans l’ancien bloc de l’Est. > mise en place d’élections libres.

- Dans les pays d’Amérique latine, la démocratie progresse après 1990 car jusque-là les EU soutenaient les régimes hostiles aux communistes.

- Au début du XXI° siècle, certains pays africains comme le Burkina Faso (bien que certaines zones ne soient plus vraiment sous contrôle) montrent un attachement à la culture démocratique ; la Tunisie connaît une transition réelle vers la démocratie.

- Néanmoins presque ¼ des pays de la planète ont encore un régime autoritaire.

C – La démocratie est un processus qui reste fragile

- Abstention : désintérêt

- Mouvements citoyens comme celui des Gilets Jaunes > La revendication de la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC)

- La presse muselée (Russie) ORAL ; Hongrie : non-respect des libertés judiciaires fondamentales) ; en Chine…

- Coups d’État (cf Chili en 73 – 2ème partie) ; en Afrique : la RD Congo (ORAL)

II - Crises et fin de la démocratie : le Chili de 1970 à 1973.

En 1970, L’élection de S. Allende au Chili (socialiste) suscite l’espoir chez les ouvriers ; cependant les États-Unis montrent de la défiance et le pays se retrouve dans une situation de crise économique et politique.

Comment peut-on expliquer le renversement d’Allende et de la démocratie en mille jours ?

Capacités : relier des informations, construire un schéma de synthèse, analyser un documentaire, rédiger une synthèse

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A – 1970 : Le Chili : un nouveau Cuba ?

Vidéo 22’ (INA) + documents (académie de Paris) Que peut signifier et présager le titre du documentaire ? Grille d’analyse de la vidéo – version corrigée

Nom Lieu de

l’entrevue Rôle/fonction/statut social Regard sur la situation

politique Position idéologique et politique face au gouvernement d’unité populaire

Ce reportage a été réalisé par Eugène Mannoni (1921-1994), que l’on entend intervenir à intervalles réguliers : après avoir donné des éléments essentiels de contexte, il mène les interviews qui permettent de se faire une idée de la situation politique et sociale au Chili quelques semaines après l’élection du candidat de l’Unité Populaire, Salvador Allende.

On peut noter que Mannoni est lui-même ancien membre du Parti Communiste Français, qu’il a quitté en 1950, en même temps que Marguerite Duras ou Jorge Semprun, après une procédure « stalinienne ».

Le reportage montre l’importance des fractures qui divisent la société chilienne en 1970 :

• Opposition entre le Président élu et les “possédants”.

• Opposition entre Chiliens de gauche qui veulent des réformes sociales et attendent beaucoup du nouveau gouvernement et les Chiliens de droite, anti-marxistes, qui voient dans l’arrivée d’Allende un basculement possible vers un régime communiste.

• Opposition entre révolutionnaires et réformistes au sein de la gauche chilienne.

• Opposition (encore théorique, mais présente dans tous les esprits) entre le pouvoir politique et l’Armée.

Il s'agit de montrer que :

• Le mode de scrutin dans cette démocratie représentative qu’est le Chili en 1970 retranscrit ces fractures dans la représentation politique (Cf. Axe 1 du thème). Le Parlement est divisé en trois blocs distincts, et le Président élu l’a été à la faveur d’une triangulaire.

• Ces fractures sont à l’origine d’une peur profonde, dans toutes les strates de la société chilienne, propice à la radicalisation et à l’émergence ou à la résurgence d’une violence politique qui va ouvrir la voie au coup d’État militaire.

Analyse particulière du discours d’Allende

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- L’enseignant amènera les élèves à s’interroger sur les acceptions du mot “Peuple” chez Allende : tenter de dépasser sa dimension prolétarienne exclusive qui dénonce l’Autre comme le “Bourgeois” ou l’ “Anti-Patrie”, à sa dimension inclusive : rallier tous ceux qui acceptent le jeu démocratique qui a permis son élection et veulent le progrès social.

- S’interroger sur les acceptions du mot “Liberté” chez Allende : à la question “comment concilier Socialisme et Liberté ?” il répond d’abord par une autre question : “comment concilier Démocratie et Liberté ?” Pour Allende, l’émancipation sociale doit aller de pair avec l’émancipation politique. La démocratie garantit la liberté politique, mais la pauvreté et la soumission à la Bourgeoisie qu’elle implique est un asservissement, qui dévitalise donc cette liberté politique. C’est aussi le rôle de l’État de garantir la liberté économique et sociale, qui passe par une plus grande égalité dans la répartition des richesses, qui permettra in fine l’émancipation de tous.

Mise en perspective historique, politique et géopolitique

Au moment où commence le reportage, le Chili se trouve dans une situation politique inédite en Amérique latine, qui le place sous le regard du monde entier.

En effet, grâce à un jeu d’alliance entre différents partis politiques issus de la gauche et du centre, un Front Populaire (l’Unité Populaire) est parvenu à faire élire son candidat comme Président de la République en la personne du Dr Salvador Allende.

Le 4 septembre 1970, celui-ci est arrivé en tête avec 36,3% des voix dans une élection présidentielle triangulaire et est finalement proclamé vainqueur de l’élection par le Parlement où l’Unité Populaire est à peine majoritaire en sièges.

Cette élection d’un homme de gauche, ancien médecin dans les bidonvilles, au discours profondément marxiste, apparaît comme un véritable camouflet pour les États-Unis qui craignent de voir s’installer, dans leur sphère d’influence (America’s backyard), un second Cuba.

Elle fait naître des attentes profondes parmi les Chiliens les plus pauvres : nationalisation et “chilénisation” sans indemnité des grandes entreprises étrangères nord-américaines, notamment minières, qui exploitent les ressources du pays ; réforme agraire qui devra mettre fin à un système latifundiaire qui, depuis la conquête du territoire, perpétue une répartition des terres profondément inégalitaire et a entraîné un important exode rural chez les petits paysans sans terre ; augmentation des salaires et contrôle des prix sur les produits de première nécessité ; politique sociale volontariste avec extension de la sécurité sociale et construction de logements dans un pays marqué par la croissance des bidonvilles.

Mais, inversement, l’élection d’Allende fait naître la peur dans une partie de la classe moyenne et chez les Chiliens les plus riches. Ils craignent en effet qu’une fois Allende installé à la Moneda, il devienne l’otage des communistes ou des éléments les plus radicaux de la gauche et ouvre en réalité la voie à une révolution qui aboutira à la mise en place d’un régime communiste. Dès les résultats de l’élection du 4 septembre 1970 connus, on assiste ainsi à une fuite de capitaux vers l’Argentine, le Brésil ou les États-Unis. Une des questions sous-jacentes de la crise chilienne est alors de savoir, en cas de désordres, quelle sera l’attitude de l’Armée.

Ainsi, entre 1970 et 1973, le Chili apparaît, pour les contemporains eux-mêmes, comme un laboratoire fascinant où se pose la question de savoir s’il est possible de construire une démocratie qui soit à la fois respectueuse des libertés et capable de mener des réformes sociales radicales, et cela dans un contexte d’exacerbation des luttes politiques à l’intérieur et d’affrontement idéologique entre les grandes puissances à l’extérieur.

Après la prise de fonction du président Allende, quelques jours après ce reportage, la vie politique et sociale du Chili va être marquée par une radicalisation des oppositions et une violence croissante.

Le 8 juin 1971, Edmundo Pérez Zujovic, ancien vice-président et ministre démocrate-chrétien, est assassiné par un groupe d’extrême gauche. Par la suite, dans le contexte de la Guerre froide, la visite officielle du leader cubain Fidel Castro, fin novembre 1971, est interprétée comme un possible alignement, à terme, du Chili sur le régime cubain. Les États-Unis, déjà actifs lorsqu’ils avaient tenté d’empêcher l’élection d’Allende, utilisent désormais en sous-main tous les leviers pour parvenir au renversement du président en place : financement occulte du parti d’extrême droite Patria y Libertad et de ses milices pour qu’il déstabilise le pays en organisant de grandes manifestations hostiles au gouvernement ; appui aux syndicats patronaux, et notamment des camionneurs, pour qu’ils paralysent le pays et son économie par la grève générale ; identification en vue d’un soutien logistique, dans les forces armées chiliennes, des officiers supérieurs les plus radicaux susceptibles de se lancer dans un coup d’État.

Schéma de synthèse Source : Académie de Paris

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B – La fin de la démocratie chilienne

« C’était le 11 septembre. Détournés de leur mission ordinaire par des pilotes décidés à tout, les avions foncent vers le cœur de la grande ville, résolus à abattre les symboles d’un système politique détesté. Très vite : les explosions, les façades qui volent en éclats, les effondrements dans un fracas d’enfer, les survivants atterrés fuyant couverts de débris. Et les médias qui diffusent la tragédie en direct.

New York, 2001 ? Non, Santiago du Chili , 11 septembre 1973. Avec la complicité des États-Unis, coup d’état du général PINOCHET contre le socialiste Salvador ALLENDE, et pilonnage du palais présidentiel par les forces aériennes. Des dizaines de morts et le début d’un régime de terreur long de quinze ans..dont la conséquence est une tragique cohorte de morts, de

« disparus », de torturés, d’embastillés, d’exilés. »

« Monde Diplomatique » d’octobre 2001 Ignacio RAMONET

1ères images du film « Colonia » Bande-annonce ou « Missing, porté disparu » de Costa Gavras : Bande-annonce Manuel p. 60-61

Dernier discours de S. Allende : vidéo

Article Mediapart de Ph. Marliere (10 septembre 2013) – commentaire du discours et de la photo

« Salvador Allende (1908-1973), un médecin de formation, est démocratiquement élu président du Chili en 1970, à sa quatrième tentative. C’est un socialiste ; le premier marxiste à accéder à ce poste sur le continent sud-américain.

Le 11 septembre 1973, l’armée chilienne lance ses chars contre le palais de la Moneda, la résidence présidentielle. Les cadres fascisants de l’armée avaient déjà tenté de renverser le régime de gauche démocratiquement élu. Le nouvel assaut sera victorieux. De la junte militaire qui organise cet acte odieux émergera Augusto Pinochet, qui avait été nommé général en chef des armées par Allende quelques jours auparavant. Le coup d’État est financièrement et logistiquement soutenu par les États-Unis sous la présidence Nixon.

Quelques minutes avant la prise de la Moneda, Allende s’adresse à la nation chilienne sur les ondes de Radio Magellanes.

C’est un discours d’adieu. Le « président camarade » a refusé de fuir le pays, comme le lui proposait les putschistes. La qualité de l’enregistrement est médiocre. Surimposés aux paroles du président chilien on entend des bruits de fond : des voix angoissées et agitées, ainsi que des bruits d’explosion et de fusils automatiques. La retransmission se déroule dans le chaos général alors que les chars entourent déjà le palais présidentiel.

Salvador Allende parle de sacrifice, de loyauté vis-à-vis du peuple, de dignité, de son amour du Chili et de la fierté des réformes sociales importantes qu'il a entreprises pendant ses trois années de présidence. Il vilipende la traîtrise des militaires

; des hommes qu’il a souvent nommés et qui se sont retournés contre lui. Ce document sonore est extraordinaire : Allende parle de lui au passé. Il a déjà intériorisé l’acte ultime qu’il s’apprête à commettre : son suicide.

Cette photographie est la dernière qui ait été prise dans le palais de la Moneda, le 11 septembre 1973. Allende a la tête recouverte d’un casque de combat et porte en bandoulière une kalachnikov ; un modèle soviétique que lui avait offert son ami Fidel Castro. Cette ultime photographie d’Allende est transmise plusieurs mois après le coup d’État à Marvin Howe, le correspondant du New York Times en Amérique latine. Le quotidien new yorkais la reproduit bientôt en première page, lui conférant un statut mythologique. C’est en février 2007 que l’on révèle l’identité du photographe. Il s’agit d’Orlando Lagos Vásquez, l’un des photographes officiels d’Allende, qui vient de mourir quelques mois auparavant à l’âge de 94 ans.

Certains à gauche ont raillé le « légalisme pointilleux » et la « naïveté politique » de Salvador Allende. Ces « erreurs » et « errements » furent, pour ses détracteurs, autant responsables de sa chute que la trahison des militaires ou les entreprises de déstabilisation constantes du patronat chilien et de l'impérialisme étasunien.

(…) La présidence d’Allende permet de penser les mouvements de résistance populaire en cours en Amérique Latine ou ceux potentiels, en Grèce ou en Europe. Le gouvernement d’Unité Populaire, unitaire et pluraliste, lutta pour le socialisme en organisant à chaque étape le plus grand rassemblement des forces populaires autour d'objectifs concrets et radicaux, qui répondaient aux besoins du peuple chilien. Il a échoué face à la résistance acharnée des possédants, mais cette défaite n’invalide pas la pertinence de la démarche.

Quelles que soient ses erreurs, Allende s’est comporté avec un courage et une dignité d’homme d’État jamais égalée depuis dans la gauche internationale. Salvador Allende était un socialiste ; un socialiste chilien. Il a tenté, dans l’adversité croissante, de gouverner tel quel et jusqu’à sa mort. C’était le 11 septembre 1973, il y a quarante ans. »

A partir des BA et des documents + manuel p. 60-61, montrer comment la dictature instaurée par Pinochet illustre les fragilités du régime démocratique

Le 11 septembre 1973, la démocratie chilienne est renversée par un coup de force militaire. Quelques heures après, le président Salvador Allende en dénonce les auteurs : « les soldats chiliens et les commandants en chef ». L’armée a utilisé la force.

La dictature de Pinochet montre la fragilité des démocraties pour plusieurs raisons :

La rapidité : le régime démocratique chilien s’est effondré en une journée, lors du coup d’État militaire.

Le régime de Pinochet, qui ne bénéficiait pourtant d’aucune légitimité, a duré plusieurs décennies.

(9)

Enfin, le « châtiment moral » invoqué par Salvador Allende n’a jamais été suivi d’effet puisque les responsables du coup d’État n’ont jamais été jugés.

III - D’un régime autoritaire à la démocratie : le Portugal et l’Espagne de 1974 à 1982

Comment la transition démocratique s’est réalisée en Espagne et au Portugal ?

A – L’Espagne : d’une dictature à une monarchie constitutionnelle

Construire un nouveau régime.

- 1975-1978 : négocier une constitution Vidéo Adolfo Suarez, Euronews, mars 2014.

https://www.youtube.com/watch?v=7HqiVBAh72s

Quelle est la vision actuelle d’Adolfo Suarez d’après le journaliste ? De quoi était-il accusé d’après la vidéo dans les années 1970 ?

Intérim de 1974

https://www.youtube.com/watch?v=Qq27iYh-j6l

Quelle est la vision que peut avoir l’opinion sur Juan Carlos au début de la transition espagnole ?

Vidéo INA, 22 novembre 1975

https://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01708/la-transition-democratique-en-espagne- apres-la-mort-de-franco.html

• Quel est le rôle des syndicats ?

• Est-ce l’espoir ou la peur qui domine ? Nuancez.

• Comment le journaliste voit-il son travail ?

• Les Espagnols croient-ils en la démocratie dès la mort de Franco ?

• La censure s’est-elle relâchée ?

1978-1981 : articuler centralisation et décentralisation (revendications nationalistes ex. Pays Basque espagnol, Catalogne) 1981-1982 : garantir le pluralisme

Assurer la stabilité.

Crise économique, aspirations sociales.

Lutter contre les forces centrifuges

Aménager le territoire pour stimuler la prospérité

S’intégrer à d’autres démocraties.

- Rejoindre l’Europe

Jusqu'en 1975, le régime franquiste est à la tête de l'Espagne et la maintient à la porte des Communautés européennes, fondées sur des principes démocratiques et le respect des droits de l’homme. La coopération se limite aux seules questions économiques. L'Espagne dépose sa candidature le 9 février 1962 mais celle-ci est rejetée le 6 mars de la même année.

Deuxième candidature et adhésion (1977-1986)

La mort de Franco puis la libéralisation du pays permettent à l’Espagne de déposer une nouvelle candidature le 28 juillet 1977. Le pays signe le traité de Madrid/Lisbonne en juin 1985. L’Espagne devient membre des Communautés le 1er janvier 1986 en même temps que le Portugal. Cela s'accompagne d'un relèvement rapide du niveau de vie des Espagnols, grâce aux échanges commerciaux avec les autres membres, mais aussi à l'aide des fonds de cohésion, dont elle a largement bénéficié. À ce titre, à la suite de l’élargissement de mai 2004, elle paraît décidée à limiter la baisse des aides européennes en faveur de ses régions défavorisées.

- Rejoindre l’OTAN : 1982 la politique extérieure espagnole promeut activement le renforcement du lien transatlantique, fondamental pour la sécurité

- S’ériger en démocratie exemplaire

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B – Le Portugal : la révolution des œillets, un tournant démocratique Vidéo : 1974 : retour d’exil de Mario Soares (INA) 3’

Questions p. 64-65

Bilan

Les conflits coloniaux en Afrique et une volonté de démocratisation du régime sont au cœur de la contestation qui secoue le Portugal au cours des années 70. Le 25 avril 1974, des militaires réformistes, le Mouvement des forces armées (MFA), élaborent un coup d'État qui entraîne le renversement du gouvernement dirigé par le premier ministre Marcello Caetano.

Cette révolution « des œillets », qui se fait sans effusion de sang, permet à Antonio de Spinola, un général limogé quelques mois auparavant, de prendre le pouvoir. Le général Costa Gomes lui succédera quelques mois plus tard et un Conseil de la révolution sera formé. Au cours de ces années, le Portugal est témoin de plusieurs réformes -liberté d'association, abolition de la censure, nationalisations, etc, dont la tenue d'élections, les premières depuis un demi-siècle, qui ont lieu le 25 avril 1975. Elles sont dominées par les socialistes et le Parti démocratique qui raflent 195 des 247 sièges en jeu. Des négociations mèneront également à l'indépendance des colonies africaines portugaises -Mozambique, Angola, etc. La constitution du Portugal sera adoptée en 1976.

La transition dure donc deux ans et permet d’établir un régime démocratique durable.

Le Portugal comme l’Espagne entre dans la CEE en 1986. En revanche, il fait partie des membres fondateurs de l’OTAN (1949) alors que l’Espagne y est entrée en 1982.

Schéma de synthèse : Avancées et recul des démocraties après 1945 p. 71

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Objet de travail conclusif : L’Union européenne et la démocratie

L’UE, née à l’origine d’un besoin de paix et de liberté, est aujourd’hui confrontée à des enjeux démocratiques majeurs en raison d’élargissement successifs nombreux et d’une certaine fragilité : euroscepticisme, Brexit, montée des partis populaires et renforcement des nationalismes. Cependant l’UE est d’abord une démocratie représentative grâce aux députés siégeant au Parlement Européen. C’est aussi une démocratie déléguée à travers le Conseil européen qui réunit régulièrement les ministres de chacun des États membres. Enfin, le système européen repose aussi sur la démocratie participative avec le principe de l’initiative citoyenne.

Comment la démocratie s’exprime-t-elle au sein de l’Union Européenne ? Diaporama projeté en classe

Objectif : réaliser une carte mentale sur le fonctionnement de l’UE

I - Le fonctionnement de l’Union européenne : démocratie représentative et démocratie déléguée

A - L’Union européenne, une démocratie représentative

L’Union est une démocratie doublement représentative construite par le vote des citoyens à deux niveaux : – directement au niveau du Parlement européen (PE)

– indirectement aux niveaux du Conseil européen et du Conseil (de l’Union)

Notons que l’article précise bien qu’au second niveau ce sont les États qui sont représentés et qui constituent des institutions intergouvernementales.

- Tension permanente entre deux logiques : la logique supranationale et la logique intergouvernementale.

Le Parlement, cœur de la représentation politique en Union européenne

D’une Assemblée désignée à un Parlement élu

Suite à une initiative franco-allemande, les chefs d’État et de gouvernement décident, en 1976, l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct.

Depuis 1979, tous les cinq ans, dans leur pays respectif, les citoyens européens élisent leurs représentants selon un mode de scrutin proportionnel de liste. Les modalités du vote différent selon les pays. Le nombre de députés par pays varie en fonction de la population. Les eurodéputés, (751 en 2014, 705 en 2019.

D’une instance consultative à une institution majeure

Au fil des traités, depuis trois décennies, le Parlement européen n’a cessé d’acquérir de nouveaux pouvoirs. Acte unique, Maastricht, Amsterdam et Nice ont transformé le statut du Parlement européen d’assemblée consultative en organe décisionnel. Le traité de Lisbonne (2007) entré en application en 2009 a placé le Parlement sur un pied d’égalité avec le Conseil des ministres.

Le Parlement européen remplit trois fonctions :

-Le PE détient, avec le Conseil, l’autorité budgétaire. Le PE adopte l’ensemble du budget annuel que la signature de son président rend exécutoire et il en contrôle l’exécution.

- Le PE partage, avec le Conseil, le pouvoir de légiférer. En 1986, l’Acte unique, en introduisant la procédure de coopération, a doté le PE du pouvoir législatif. Les traités d’Amsterdam et de Nice ont étendu les domaines de la codécision et fait du PE un colégislateur sur un pied d’égalité avec le Conseil.

-Le PE exerce un contrôle démocratique sur les autres institutions, notamment sur la Commission européenne. (Démocratie déléguée)

Le Parlement, au cœur de la démocratie européenne

Le PE possède un siège officiel, Strasbourg. Il est incarné par un(e) Président(e) élu(e) qui, avec 14 vice-présidents, compose le Bureau du Parlement. L’organisation administrative est assurée par le Secrétariat général installé à Luxembourg.

Des sessions additionnelles se tiennent à Bruxelles.

Le travail législatif préparatoire est réalisé par des commissions permanentes spécialisées (20) qui, deux fois par mois, se réunissent, en séance publique à Bruxelles.

Le PE se veut lien permanent avec les citoyens. Il élit le Médiateur européen et dans chaque État membre, les Bureaux d’Information travaillent à promouvoir l’idée européenne. Par ailleurs, le Parlement reçoit les pétitions individuelles ou collectives de citoyens sur toute question relevant de la compétence de l’Union.

B - L’Union européenne, une démocratie représentative « inachevée »

La démocratie représentative européenne présente plusieurs limites

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○ Élection européenne ou élections nationales ?

Si le mode de scrutin est identique d’un État membre à l’autre, (proportionnelle de liste à un tour), les modalités d’organisation varient d’un pays à l’autre et ce sont bien 27 élections nationales qui se sont déroulées du 23 au 26 mai 2019.

Bien que des partis aient été construits au niveau européen (PPE par exemple), la campagne électorale européenne est animée par les partis nationaux sur des enjeux nationaux principalement.

Il en résulte une participation électorale faible et en baisse régulière depuis 1979 ce qui traduit un désintérêt de nombreux citoyens européens.

○ Le fonctionnement du Parlement européen a de quoi décontenancer le citoyen.

Sur la forme, le débat européen est rendu peu dynamique par la contrainte du multilinguisme et la navette permanente entre Bruxelles et Strasbourg. En outre, la complexité, la diversité et la technicité des sujets abordés peuvent expliquer la faible couverture médiatique des débats parlementaires européens.

○ Une capacité d’influence encore incomplète

A la différence d’un parlement national, le PE ne possède pas le pouvoir d’initiative législative.

Dans les domaines législatifs dans lesquels le Conseil statue à l’unanimité, par exemple les mesures de lutte contre la discrimination ou l’adhésion d’un pays à l’Union, le PE est sollicité seulement pour approbation.

Pour répondre à ces limites, des procédures de démocratie participative sont proposées Initiative Citoyenne Européenne (démocratie déléguée)

Depuis le traité de Lisbonne, l’Initiative citoyenne européenne permet aux citoyens de proposer des changements juridiques dans n’importe quel domaine dans lequel la Commission européenne est habilitée à présenter des propositions législatives.

Une fois que l’initiative a recueilli 1 million de signatures dans au moins sept États membres, la Commission décide des mesures de suivi à lui donner.

○ Les consultations citoyennes : Les consultations publiques lancées par la Commission européenne ont pour objectif de donner la parole aux citoyens pour recueillir leur avis mais aussi leurs propositions sur les politiques européennes. Elles sont nombreuses et les thématiques variées : « Échange de données pour lutter contre la fraude à la TVA dans le commerce électronique » ou « Mise en œuvre du plan d’action pour l’Atlantique »…sans oublier la consultation sur l’avenir de l’Europe.

○ La transparence :

Elle est inscrite dans les traités :

Des progrès notables ont été accomplis ces dernières années (cf. les négociations commerciales).

II - L’Union européenne face aux citoyens et aux États : les remises en question depuis 1992 A - L’UE face aux États

Exercice p. 78-79

Bilan :

L’ancien président de la Commission Jacques Delors avait employé l’expression de « fédération d’États-nations » pour définir l’UE. Cette formule trouve à s’appliquer dans la mesure où l’UE a institué un fonctionnement d’inspiration fédéral sur certaines politiques, notamment sur la politique monétaire, confiée à la Banque centrale européenne. Dans le même temps, les États-nations n’ont pas disparu : leur poids démographique est pris en compte dans les procédures européennes grâce au système de la majorité qualifiée, tandis que chacun possède un droit de veto lors des décisions prises à l’unanimité.

Toutefois, cet équilibre est toujours susceptible d’être remis en question, notamment lors de conflits ouverts entre certains États et les institutions européennes, comme cela s’est produit avec la Pologne puis la Hongrie ces dernières années.

B - L’UE face aux citoyens Exercice p. 80-81

L’UE apparaît sans contestation comme un espace permettant le développement d’une société démocratique, comme le montre le sondage organisé par le Parlement européen. C’est aussi un espace où de nombreuses procédures démocratiques sont organisées, comme des référendums décisifs pour l’évolution de l’Union : en 2005 en France ou en 2016 au Royaume- Uni par exemple. Pour autant, on peut parler d’une certaine forme de crise démocratique, dans la mesure où, lorsqu’ils sont appelés à s’exprimer, les citoyens votent souvent contre les évolutions de l’UE souhaitées par les dirigeants. De plus, ces votes sont ouvertement critiqués par certains gouvernants. Cela explique sans doute pourquoi de nombreux citoyens sondés expriment une méfiance envers le fonctionnement politique de l’UE, jugé peu démocratique. Cf Brexit

Évaluation : débat (1h) ou composition (2h)

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