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Texte intégral

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L’analyse de la conjoncture économique montréalaise s’inscrit nécessairement dans un contexte continental. Qu’il s’agisse des expéditions manufacturières, de la fréquentation touristique, des activités portuaires ou du niveau d’inflation, toutes les variables économiques locales sont influencées de manière significative par la conjoncture nord-américaine.

En d’autres mots, si l’on veut prévoir les perspectives économiques montréalaises il est essentiel de commencer par s’interroger sur les grandes tendances de l’économie américaine et canadienne.

C’est donc afin de respecter cette réalité que le texte sur l’économie montréalaise commence par un bref aperçu de la conjoncture américaine, canadienne et québécoise avant de se concentrer sur l’évolution des variables métropolitaines.

LA CONJONCTURE AMÉRICAINE

Après avoir subi un ralentissement important en 2001, l’activité économique américaine semblait avoir amorcé son redressement en 2002, sous l’effet conjugué de politiques monétaires souples et de mesures fiscales et budgétaires expansionnistes.

Le premier trimestre de 2002, en particulier, avait affiché une grande vigueur, le PIB réel s’étant accru au rythme annuel de 5 %. La tendance avait cependant été très irrégulière par la suite, et 2003 avait commencé sans qu’il fût possible de prévoir si l’économie américaine se dirigeait vers une reprise à court terme ou allait s’enfoncer, comme l’avait fait le Japon, dans une déflation prolongée.

Les chiffres du deuxième trimestre de 2003, publiés au cours de l’été, même s’ils ne permettent pas de conclure à une relance définitive de l’économie, autorisent néanmoins un certain optimisme. Le PIB a crû durant cette période au rythme annuel de 3,3 %; le taux de chômage qui se situait à 6,4 % en juin est passé à 6,1 % en septembre, soit une diminution de 0,3 %; les mises en chantier de logements ont atteint le niveau annuel de 1,9 million d’unités en juillet, soit le plus haut niveau depuis avril 1986; les investissements privés sont en hausse et le niveau des stocks a substantiellement fléchi.

L’incertitude qui demeure tient au fait que la hausse du PIB s’explique surtout par la progression des dépenses militaires qui ont connu leur plus forte croissance depuis la guerre de Corée – hausse de 45,9 % par rapport au premier trimestre. La baisse du chômage découle non d’une hausse de l’emploi, mais d’une diminution de la population active. Autre sujet d’inquiétude, le déficit budgétaire se chiffrera autour de 455 milliards de dollars et risque d’exercer des pressions à la hausse sur les taux d’intérêt. Enfin, il faut souligner l’ampleur que prend le déficit dans les échanges commerciaux des États-Unis avec les autres pays. Cette évolution fragilise un certain nombre d’industries et, à plus long terme, hypothèque la valeur du dollar lui-même.

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Dans ce contexte, une certaine prudence s’impose dans la formulation de prévisions pour les prochains mois, et compte tenu de l’importance que revêt le marché américain pour les entreprises canadiennes et surtout québécoises, cette prudence vaut pour les prévisions intérieures.

Tableau 1.1

Indicateurs économiques – États-Unis

(en pourcentage)

2001 2002 2002

(données trimestrielles1)

2003

(données trimestrielles1) Taux de variation

I II III IV I II

PIB 0,3 2,4 5,0 1,3 4,0 1,4 1,4 3,3

Demande intérieure finale 0,4 3,0 5,6 2,6 3,9 2,9 0,6 4,2 Dépenses personnelles en biens

et services 2,5 3,1 3,1 1,8 4,2 1,7 2,0 3,8

Investissements non résidentiels (5,2) (5,7) (5,8) (2,4) (0,8) 2,3 (4,4) 8,0 Investissements résidentiels 0,3 3,9 14,2 2,7 1,1 9,4 10,1 4,5 Exportations de biens et services (5,4) (1,6) 3,5 14,3 4,6 (5,8) (1,3) (1,2) Importations de biens et services (2,9) 3,7 8,5 22,2 3,3 7,4 (6,2) 7,9 Dépenses de consommation

et investissements du secteur public 3,7 4,4 5,6 1,4 2,9 4,6 0,4 8,2 Indice des prix à la consommation 2,0 1,4 1,1 2,7 1,7 1,8 2,7 0,7

1. Les données sont désaisonnalisées et présentées sur une base annualisée.

Source : U.S. Department of Labor – Bureau of Economic Analysis

L’ÉCONOMIE CANADIENNE

Grâce à une demande intérieure vigoureuse, le PIB réel canadien a progressé de 3,3 % en 2002, et il s’est créé 335 000 nouveaux emplois. Le ralentissement des exportations causé par le freinage de l’économie américaine a cependant commencé à faire sentir ses effets à partir de la seconde moitié de 2002 et a entraîné une décélération du taux de croissance du PIB qui, pour le dernier trimestre, se situait autour de 1,6 % sur une base annuelle.

Un retournement de tendance a été amorcé timidement au premier trimestre de 2003. Le PIB a crû au rythme annuel de 2,6 %, mais il a été interrompu en avril sous l’effet conjugué de la hausse du dollar canadien et d’événements fortuits comme la maladie de la vache folle ou l’apparition de cas de pneumonie atypique dans la région de Toronto. Le PIB a diminué de 0,3 % sur une base annuelle durant le deuxième trimestre de 2003, ce qui représente le premier recul trimestriel de l’économie depuis le troisième trimestre de 2001.

Malgré tous ces facteurs négatifs, l’économie canadienne a néanmoins fait preuve d’une certaine résilience au cours du dernier trimestre, grâce en particulier à la demande des consommateurs

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7 milliards de dollars des stocks des grossistes et des détaillants, ce recul étant attribuable pour plus de la moitié au secteur automobile.

Le maillon faible de l’économie canadienne depuis quelques mois demeure le secteur manufacturier dont la production a baissé en 2003 pour un troisième trimestre d’affilée.

Les produits alimentaires, le papier, les produits du bois et les produits métalliques ont été les principales victimes de cette baisse des ventes.

Cette contre-performance du secteur industriel et le maintien du taux d’activité à un niveau record – 67,5 % en août 2003 – expliquent la croissance modérée de l’emploi et surtout la hausse du taux de chômage qui a atteint 8 % en août.

Dans la mesure où le dynamisme de l’économie canadienne dépend largement de l’évolution de l’activité économique américaine, les prévisions de relance de l’économie canadienne pour les prochains mois sont évidemment fonction d’une confirmation de la reprise qui semble se dessiner chez nos voisins du sud. Un certain nombre de variables intérieures, comme le maintien de l’inflation autour de 2 %, la vigueur de l’industrie de la construction ou la hausse prévue de 4 % des projets d’investissement en 2003, devraient normalement encourager le mouvement de relance économique et favoriser son accélération d’ici la fin de 2003 et en 2004. C’est d’ailleurs ce qui semble se dessiner si l’on se fie aux chiffres de juillet qui indiquent que le PIB mensuel a fait un bond de 0,6 % durant ce mois, soit la plus forte hausse depuis avril 2002. Signe encourageant, le secteur de la fabrication a connu un revirement important puisqu’il a augmenté sa production de 0,8 % en un mois.

L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE

Le bilan de l’économie québécoise pour 2002 est relativement satisfaisant dans la mesure où le PIB réel a augmenté de 4,3 %, comparativement à 3,3 % pour l’ensemble du Canada, ce qui a permis de générer une création nette de 118 200 nouveaux emplois.

Le dynamisme de l’économie a été essentiellement alimenté par la vigueur de la demande intérieure qui a bénéficié de faibles taux d’intérêt, du plan d’accélération des investissements publics et de la mise en place de la dernière phase de réductions d’impôt prévues dans le budget provincial de 2001-2002.

Les ventes au détail qui ont progressé de 5,9 % et le secteur de la construction où les mises en chantier résidentielles ont augmenté de 53,4 % témoignent de l’effet incitatif de ces stimuli.

À l’inverse, les exportations ont continué de décroître en 2002 sous l’effet du ralentissement américain. Les exportations en dollars constants ont baissé de 2,2 % en 2002, après avoir fléchi de 6,9 % en 2001. Ce recul des exportations et le freinage des investissements non résidentiels sont les principaux responsables de la décélération progressive de la croissance de l’économie

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Tableau 1.2

Principaux indicateurs économiques

Canada, Québec, Région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal et Ville de Montréal

Unité 2002 2003

Cumul1 l II lll lV I II lll lV

PIB au prix du marché %

Canada 3,3 2,1 1,4 0,9 0,7 0,4 0,6 (0,1) n.d. n.d.

Québec 4,3 2,7 1,7 1,4 1,0 0,9 0,2 (0,1) n.d. n.d.

Demande intérieure finale %

Canada 2,9 3,3 0,9 0,9 0,6 0,8 1,1 0,7 n.d. n.d.

Québec 3,9 4,1 1,2 0,9 1,0 1,3 1,0 0,6 n.d. n.d.

Revenu personnel disponible %

Canada 2,7 0,9 1,3 0,4 (0,3) 0,5 0,1 0,8 n.d. n.d.

Québec 4,2 1,1 1,0 0,9 - 0,1 (0,5) 1,9 n.d. n.d.

Unité 2002 2003

Cumul1 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août

Indice des prix à la consommation %

Canada 2,2 3,3 4,5 4,6 4,3 3,0 2,9 2,6 2,2 2,0

Québec 2,0 3,1 4,0 4,3 4,4 3,0 3,0 2,5 1,8 1,8

RMR de Montréal 2,0 2,9 3,7 4,0 4,1 2,7 3,0 2,3 1,6 1,6

Ventes en gros ($ courants) %

Canada 6,2 4,0 1,7 (0,4) (0,8) (1,0) (0,6) (0,2) 0,8 4,6

Québec 6,2 3,5 3,6 (2,6) 0,3 1,2 (2,5) - 1,9 (1,0)

Ventes au détail ($ courants) %

Canada 6,0 3,8 0,7 1,9 (0,7) (0,7) 0,5 0,3 1,0 0,3

Québec 5,9 5,0 0,9 1,9 0,3 (0,6) 0,7 0,6 (0,1) 0,8

RMR de Montréal 5,0 4,6 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

Ventes au détail ($ courants) M$

Ville de Montréal 31,9 33,1 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

Expéditions manufacturières %

Canada 1,9 (0,1) 3,5 (1,4) 0,4 (2,5) (1,6) (0,5) 1,9 (4,5)

Québec 0,9 (1,2) 1,0 0,6 (3,7) 0,7 (2,7) 1,5 (0,4) (2,6)

Exportations internationales de biens %

Canada 1,1 (4,6) 2,6 (2,9) 1,0 (1,7) 1,4 (1,5) 1,0 (3,8) Québec (2,2) (1,5) 8,0 (11,2) 10,2 (1,3) - (1,4) (0,8) n.d.

Taux de chômage %

Canada 7,7 7,6 7,4 7,4 7,3 7,5 7,8 7,7 7,8 8,0

Québec 8,6 9,0 8,4 8,6 8,9 9,1 9,3 8,9 9,1 10,0

RMR de Montréal 8,4 9,6 8,8 8,7 9,4 9,5 10,2 9,8 9,4 11,0

Ville de Montréal 9,7 n.d 10,4 10,7 11,2 11,7 12,3 12,1 11,7 11,8

Taux d’activité %

Canada 66,9 67,5 67,3 67,5 67,5 67,4 67,5 67,5 67,5 67,5

Québec 65,1 65,9 65,7 66,0 65,8 66,1 66,0 65,8 65,7 66,1

RMR de Montréal 67,4 68,1 68,7 68,3 67,9 67,7 67,9 68,0 67,4 68,3

Emploi En 000

RMR de Montréal 1 767,3 1 781,5 1 807,1 1 800,4 1 780,6 1 771,9 1 767,7 1 778,7 1 775,4 1 769,9

Ville de Montréal 865,8 n.d. 886,6 887,8 878,2 870,0 867,8 870,0 872,6 871,8

Chômage En 000

RMR de Montréal 162,6 189,2 174,7 172,1 183,8 186,7 200,6 194,3 183,3 217,7

Mises en chantier En 000

Canada 205,0 218,1 191,5 254,9 220,4 204,3 194,6 205,9 224,7 234,8

Québec 42,5 48,9 48,1 47,7 44,6 43,0 43,4 43,2 52,3 61,1

RMR de Montréal 20,6 22,9 22,1 20,1 17,4 20,5 22,8 20,5 24,5 31,4

Permis de bâtir M$

RMR de Montréal 4 604,0 5 175,0 5 004,0 5 086,0 4 124,0 6 047,0 4 714,0 4 669,0 6 202,0 5 453,0

Permis de bâtir résidentiels M$

RMR de Montréal 2 731,0 3 258,0 3 632,0 3 357,0 2 781,0 3 003,0 2 451,0 2 545,0 4 312,0 3 949,0

1Le cumul représente l’annualisation de l’ensemble des périodes désaisonnalisées disponibles lorsque la variable brute annuelle n’est pas disponible.

Sources : Institut de la statistique du Québec, Société canadienne d’hypothèques et de logement, Statistique Canada Comptes économiques

Indicateurs divers

2002 (trimestre)

2003 (données annualisées)

2003 (trimestre)

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Le taux de croissance annualisé du PIB réel est en effet passé de 1 % au troisième trimestre de 2002 à 0,9 % au quatrième et à 0,2 % au premier trimestre de 2003, alors qu’au deuxième trimestre, il a chuté à 0,1 %. Le secteur manufacturier a été le plus affecté par cette évolution, la valeur annualisée des expéditions pour les sept premiers mois de 2003 est inférieure de 0,8 % à celle des mêmes mois en 2002.

Les hésitations de l’économie se sont traduites par un freinage de l’emploi au deuxième trimestre et surtout par une hausse du taux de chômage qui, en août dernier, a atteint 10 % comparativement à 8,6 % pour 2002.

Les prévisions pour les prochains mois font néanmoins preuve d’un certain optimisme qui se fonde sur la vigueur de la demande intérieure, sur l’absence d’inflation et sur l’espoir d’une reprise de l’économie nord-américaine.

Qu’il s’agisse du secteur de la construction où les permis de bâtir résidentiels ont crû de 21,1 % durant les sept premiers mois, des projets d’investissement qui devraient croître de 9,9 % au Québec en 2003, des ventes au détail qui pour les sept premiers mois de cette année excèdent celles de la même période en 2002 de 4,8 %, on constate en effet une résilience surprenante dans le comportement de l’économie québécoise qui devrait donc retrouver son élan dès que se confirmera la reprise américaine.

L’ÉCONOMIE MONTRÉALAISE

À l’instar du reste du Canada, Montréal a résisté de façon inattendue aux turbulences qui ont secoué l’économie américaine au cours des deux dernières années.

Le maintien des taux d’intérêt à de très faibles niveaux, les allégements fiscaux, les investissements publics et surtout le niveau élevé de l’emploi ont favorisé une demande intérieure vigoureuse qui s’est traduite par une croissance des ventes au détail de 5 % en 2002 et surtout une hausse très forte des investissements dans le secteur de la construction. Les mises en chantier ont en effet augmenté de 54,5 % en 2002.

La vitalité de l’économie se reflète également dans la progression de l’emploi qui, pour l’année 2002, a augmenté de 3,6 % après avoir crû de 0,9 % en 2001. Un autre effet de la vigueur de l’économie a été une plus grande participation au marché du travail. La population active a en effet augmenté de 3,9 % en 2002, et le taux d’activité est passé de 65,7 % à 67,4 %. Ce bond dans la population à la recherche d’un emploi a provoqué une légère augmentation du taux de chômage qui est passé de 8,2 % en 2001 à 8,4 % en 2002.

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L’aspect le plus significatif dans l’évolution de l’emploi est que le niveau atteint en 2002, si on le mesure par le taux d’emploi, est maintenant comparable à la moyenne nord-américaine.

La restructuration industrielle des années 1980 et surtout la récession de 1990-1991 avaient occasionné des coupes sévères dans la population employée et ramené le taux d’emploi de la région de Montréal à plus de 6 points de pourcentage en dessous de la moyenne nord-américaine.

Depuis 1996, ce taux n’a cessé de croître à un rythme accéléré puisqu’il est passé de 56,1 % à 61,7 % en 2002 et confirme ainsi le rééquilibrage de l’économie métropolitaine.

Freinage progressif en 2003

L’évolution des principaux indicateurs pour 2003 témoigne, d’une part, du maintien d’une activité intérieure soutenue, mais signale également le début d’un ralentissement occasionné par le fléchissement des marchés d’exportation.

Après avoir atteint un sommet en décembre 2002, l’emploi dans la région métropolitaine de Montréal a amorcé un déclin progressif qui a été interrompu en juin 2003, mais qui s’est poursuivi en juillet et août. Le niveau d’emploi, établi à 1 815 000 personnes en décembre 2002, est descendu à 1 792 300 en septembre dernier, soit un recul de 22 700 emplois en neuf mois.

Cette contraction de l’emploi, jointe à l’augmentation de la population active, a eu pour effet de hausser le taux de chômage de 8,4 % en 2002 à un taux annualisé de 9,9 % en septembre dernier.

On constate également que ce sont les emplois temporaires qui disparaissent le plus rapidement.

La nouvelle Ville de Montréal a mieux résisté que sa grande région à la détérioration du marché du travail. La moyenne mobile de l’emploi sur trois mois indique en effet une perte de seulement 2 800 emplois au premier trimestre de 2003 et de 11 000 au second par rapport au quatrième trimestre de 2002. Son taux de chômage, calculé sur une moyenne mobile de trois mois, demeure cependant supérieur à la moyenne régionale et se situait à 12,3 % au troisième trimestre de 2003.

La performance par secteurs d’activité – Ralentissement dans le secteur manufacturier

L’analyse par secteurs montre que dans la région métropolitaine le secteur de la fabrication est le plus durement touché par le ralentissement des exportations. De janvier à août 2003, 32 900 emplois y ont en effet été éliminés. La réévaluation du dollar canadien, la persistance d’une surcapacité dans le domaine des télécommunications, la crise de l’industrie de l’aviation et certains événements aléatoires se répercutent en bout de compte sur les ventes de l’industrie canadienne.

Pour l’ensemble du Québec, les expéditions manufacturières ont fléchi de 1,7 % au premier semestre sur la période précédente.

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– Recul de l’emploi dans le commerce

De manière un peu surprenante l’emploi dans le secteur du commerce régresse depuis le début de l’année, et ce, même si les ventes continuent de croître. De janvier à août 2003, le nombre de personnes travaillant dans ce secteur a diminué de 17 400 sur une base annuelle, alors que les ventes au détail augmentaient de 4,5 % pour le premier semestre.

– Emploi record dans la construction

Le nombre record de mises en chantier se traduit par un niveau d’emploi correspondant dans le secteur de la construction. Pour les six premiers mois de l’année, plus de 72 000 personnes en moyenne travaillaient dans cette industrie, comparativement à 70 400 en 2002, année qui avait vu les effectifs grimper de 22,6 % en un an.

– Retour à la normale dans le transport et l’entreposage

Les activités de transport et d’entreposage, qui avaient accusé un recul important en 2002 sous l’effet des événements survenus en septembre 2001, reviennent au même niveau d’emploi qu’en 2001. Le nombre d’employés dans l’industrie du transport et de l’entreposage était de 94 300 sur une base annuelle en août, comparativement à 78 300 en 2002 et à 94 200 en 2001.

– Incertitudes dans les services aux entreprises

Inversement, les activités de gestion d’entreprise, de services administratifs et d’autres services se ressentent du freinage qui affecte en particulier le secteur de la fabrication et réduisent de façon continue leur personnel. On constate également une réduction des effectifs dans les industries de l’information, de la culture et du loisir et une certaine hésitation dans les services professionnels, scientifiques et techniques, mais les soubresauts mensuels de l’emploi dans ces secteurs permettent difficilement, à ce stade, de cerner la tendance profonde et encore moins de faire des prédictions sur l’évolution future.

– Flottement dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration

L’industrie de la restauration et de l’hébergement, qui avait subi les contrecoups de septembre 2001, avait recommencé à embaucher. Les premiers mois de 2003 semblaient prometteurs, mais la tendance semble s’être interrompue en mai. Il faudra attendre les données des prochains mois pour saisir la tendance à long terme.

– Variations positives dans l’immobilier et l’enseignement

L’emploi dans le domaine de la finance, des assurances, de l’immobilier et de la location continue à progresser, grâce en particulier à la vigueur de l’immobilier. On note également une progression rapide de l’effectif dans les services d’enseignement. Après être passé de 103 400 personnes à 119 900 entre 2001 et 2002, il atteint 133 300 au deuxième trimestre de 2003. Il faut cependant souligner que depuis quelques années le nombre de personnes employées dans ce secteur est soumis à des fluctuations surprenantes. En 1996, 100 900 personnes travaillaient dans ces services, en 1999 elles étaient 120 100 et en 2001 elles n’étaient plus que 103 400.

(8)

Tableau 1.3

Emplois par secteurs d’activité – Région métropolitaine de Montréal

(en milliers d’emplois)

2003 Secteurs d’activité 2002

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août

Secteur primaire 7,8 8,5 8,3 8,1 7,3 7,1 6,7 7,5 7,9

Secteur public 16,2 17,6 16,6 15,2 14,7 15,0 15,2 15,0 14,7 Construction 70,4 71,0 69,4 72,0 73,3 72,8 72,3 72,6 74,5 Fabrication 316,3 323,4 316,9 310,2 304,2 299,3 295,7 293,7 290,5 Commerce 306,2 325,7 325,7 320,2 318,0 315,3 309,8 306,9 308,3 Transport et entreposage 78,3 82,9 82,8 82,7 81,8 85,5 90,3 92,3 94,3 Finance, assurance,

immobilier et location 111,7 107,9 111,8 112,8 114,4 113,1 113,6 114,5 114,3 Services professionnels,

scientifiques et techniques 141,3 136,5 137,7 137,0 138,1 139,4 141,0 141,4 140,3 Gestion d’entreprise,

services administratifs et

autres services 70,6 66,4 66,4 66,4 65,6 65,1 65,8 63,5 61,5 Services d’enseignement 119,9 127,2 130,7 130,5 132,6 131,7 133,3 129,7 124,7 Soins de santé et assistance

sociale 187,0 194,7 194,6 193,4 190,3 186,0 188,6 196,2 199,9 Information, culture et loisir 102,2 94,1 94,8 94,7 88,2 90,5 89,4 93,1 91,4 Hébergement et services de

restauration 86,8 97,5 99,8 102,3 103,7 101,4 96,7 94,7 96,5 Autres services 70,2 76,2 77,0 76,3 74,8 73,2 73,5 73,5 74,4 Administrations publiques 82,8 79,2 75,7 74,3 77,1 78,1 80,8 79,4 81,5

1 Les données sont désaisonnalisées. Elles sont présentées en chiffres annualisés.

Sources : Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada

L’industrie de la construction profite de la bulle immobilière – Activité intense dans le secteur de la construction

Après avoir connu une longue période de déclin de 1987 à 1995, le secteur de la construction a amorcé une reprise progressive qui s’est vraiment accélérée en 2001 et 2002 et s’est poursuivie en 2003. La valeur des permis de construction pour la région de Montréal, qui était en dollars courants de 1 934 millions de dollars en 1995, a atteint 4 604 millions en 2002, et l’évaluation pour 2003, basée sur les huit premiers mois, est de 5 175 millions de dollars. Les mises en chantier, qui avaient chuté à 7 468 unités en 1995, ont atteint 20 554 en 2002 et pourraient s’élever, sur la base d’une projection établie sur neuf mois, à un total annualisé de 22 900 unités pour 2003.

Le secteur résidentiel en particulier a largement profité des taux d’intérêt qui sont presque à leur plus bas en un demi-siècle. La valeur des permis de construction est en effet passée, en dollars courants, de 860 millions de dollars en 1995 à un chiffre annuel estimé de 3 258 millions de dollars en 2003, soit presque quatre fois plus en huit ans.

– Investissements importants sur l’île de Montréal

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de 856 millions de dollars en 1996 à 2 069 millions en 2001 et à 1 857 millions en 2002. Pour les sept premiers mois de 2003, on enregistre 3 532 mises en chantier résidentielles, soit une hausse de plus de 10 % sur la période correspondante en 2002. Les logements en copropriété représentent 58 % des mises en chantier totales et constituent un mode d’occupation de plus en plus populaire. Les mises en chantier de logements locatifs comptent pour 25,5 % du total et ont progressé de 57 % par rapport à la même période en 2002, ce qui indique une réaction positive du marché relativement aux taux d’occupation extrêmement élevés dans le secteur locatif.

– Activité fébrile dans le secteur de la construction non résidentielle

Ces dernières années, le secteur de la construction non résidentielle, qui comprend l’institutionnel, le commercial et l’industriel, a grandement profité dans la région de Montréal du plan d’accélération des investissements du secteur public lancé en novembre 2001 par le gouvernement du Québec, des subventions consenties aux cités du multimédia et du commerce électronique et des investissements commerciaux provoqués par la concurrence entre grandes chaînes. L’arrivée d’un nouveau type de grandes surfaces, appelées power centers, et la réponse des centres commerciaux traditionnels ont provoqué une véritable poussée de fièvre dans les immobilisations commerciales.

À titre d’exemple, les permis de construction commerciale sont passés, en dollars courants, de 544 millions de dollars en 1995 à 1 494 millions en 2001 et à 1 009 millions en 2002. Les permis industriels sont passés de 111 millions de dollars en 1996 à 477 millions en 2001 et à 327 millions en 2002. Le freinage des permis commerciaux et industriels en 2002 a été partiellement compensé par l’accélération des permis institutionnels qui ont crû de 323 millions de dollars en 2000 à 355 millions en 2001 et à 537 millions en 2002.

Après le parachèvement des chantiers du Palais des congrès, de l’ancien magasin Eaton et du siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec et la révision des projets des cités du multimédia et du commerce électronique, une pause semblait prévisible dans le secteur de la construction non résidentielle. Cette pause paraissait d’autant plus inévitable que les taux d’inoccupation dans les édifices de bureaux et les immeubles industriels avaient recommencé à monter en 2001 et 2002.

On a effectivement constaté, en 2002, une diminution par rapport à 2001 des demandes de permis de construction non résidentielle qui sont passées de 2 326 millions de dollars à 1 873 millions.

De manière assez surprenante cependant les chiffres disponibles pour les sept premiers mois de 2003 indiquent une légère hausse des demandes de permis de construction non résidentielle.

Il est encore trop tôt pour conclure qu’il s’agit d’un retournement de tendance, mais il est clair que la liste des projets connus à ce jour devrait permettre de soutenir une activité importante dans ce secteur pour les prochains mois. On peut mentionner, à titre d’exemple dans le secteur institutionnel, les projets suivants : la Grande Bibliothèque, le centre ambulatoire de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, les pavillons Génie–Informatique–Beaux-arts de l’Université Concordia,

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pharmacie de l’Université de Montréal, ainsi que les dossiers du quartier des spectacles autour de la future salle de l’OSM et de la Cité des arts du cirque. En ce qui a trait au secteur commercial, la phase 1 de l’aéroport de Dorval sera complétée en 2003 ainsi que les phases en cours des diverses cités. Dans le domaine industriel, les chantiers CEPSA1, PTT Poly Canada2 et Pétro- Canada, auxquels s’ajouteront ceux de l’imprimerie du Groupe Transcontinental et de DSM Biologics3, devraient générer un volume d’activité respectable dans la région métropolitaine.

– Des perspectives qui justifient un certain optimisme

Les perspectives pour les prochains mois dans le secteur de la construction sont largement tributaires de l’évolution générale de l’économie nord-américaine et des taux d’intérêt. Même si plusieurs analystes considèrent que la hausse récente des prix dans l’immobilier, comparativement aux loyers perçus, indique que la bulle immobilière approche le point de rupture, il demeure que la région de Montréal présente un certain nombre de caractéristiques particulières qui pourraient favoriser le prolongement de la période d’activité intense actuelle. Le retard comparatif du prix des logements par rapport aux autres métropoles, les très hauts taux d’occupation et la résilience de l’économie locale dans un contexte de ralentissement nord-américain sont en effet des facteurs susceptibles de soutenir la demande et d’encourager les investissements durant les prochains mois. Pour ce qui est du secteur commercial, même si des projets majeurs ont été complétés ces dernières années, il demeure que le Canada compte 40 % de moins de surfaces commerciales par habitant que les États-Unis. Le marché canadien reste donc un terrain d’expansion potentielle pour les grandes chaînes de détaillants américains et européens.

Reprise des investissements

Après avoir subi une baisse de 4,2 % en 2001, les dépenses en immobilisations sur le territoire de Montréal ont recommencé à croître en 2002, et on prévoit une hausse de 5,3 % en 2003.

Les investissements en construction sont responsables en grande partie de cette relance, mais on constate également une reprise des investissements en équipements.

Les investissements privés qui étaient passés de 9 328 millions de dollars en 2000 à 8 132 millions en 2002 augmentent de 2,7 % en 2003. Les investissements publics, en passant de 2 510 millions de dollars en 2001 à 3 573 millions en 2002, avaient permis de compenser le ralentissement du secteur privé et ils continuent à croître en 2003 pour atteindre 3 972 millions de dollars.

L’analyse par grands secteurs d’activité montre que, depuis cinq ans, les investissements dans le logement connaissent une croissance continue de 10,6 % par année sur l’île de Montréal.

Les immobilisations dans le secteur secondaire, malgré certaines fluctuations, ont néanmoins progressé de 6,4 % par année. Les immobilisations dans le secteur des services ont subi les fluctuations les plus sévères au cours des cinq dernières années, mais connaissent une reprise en

1 CEPSA : enterprise spécialisée dans la pétrochimie don’t l’usine est située dans le secteur de Montréal-Est.

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2002 et en 2003. L’aspect le plus inquiétant dans les fluctuations récentes des immobilisations privées sur le territoire montréalais a été le fléchissement des dépenses en équipements qui sont passées de 6 160 millions de dollars en 2000 à 5 007 millions de dollars en 2002. Les intentions pour 2003 prévoient cependant une hausse de 4 %. Dans la mesure où les investissements en machinerie conditionnent la croissance future de l’appareil productif et de l’emploi, ils sont un indicateur stratégique de la tendance future, et leur progression en 2003 constitue un signal encourageant.

Fermeté de la demande des consommateurs

Les ventes au détail – mesurées en dollars courants –, qui avaient affiché une performance relativement vigoureuse en 2002 en augmentant de 5 %, sont demeurées relativement fermes durant le premier trimestre de 2003. Le taux de croissance annualisé pour cette période se chiffrait en effet à 4,6 %, et les données nationales récemment publiées permettent d’espérer que ce rythme se maintiendra. À l’échelle québécoise, les données annualisées des ventes au détail pour les huit premiers mois ont progressé de 5 %.

Ralentissement du tourisme

La succession d’incidents qui a marqué la première moitié de 2003 a entraîné un fléchissement marqué du nombre de touristes étrangers qui ont séjourné une nuit ou plus au Canada.

Pour les six premiers mois de 2003, 6,9 millions de touristes étrangers ont été dénombrés, soit une baisse de 14,3 % sur la même période en 2002. Le volume des voyages d’une nuit ou plus en provenance des États-Unis a diminué de 14,4 %, et celui des touristes arrivant d’outre-mer a été inférieur de 13,8 %.

Le Québec et la région métropolitaine n’ont évidemment pas été épargnés par ces fluctuations comme en fait foi le taux d’occupation des hôtels dans la région de Montréal qui se situe à 62,9 % pour les sept premiers mois de l’année, comparativement à 66,7 % en 2002, un recul de 3,8 points.

C’est probablement ce manque de touristes qui explique le fléchissement de l’emploi dans le secteur de l’hébergement et des services de restauration à partir de mai.

Parce qu’ils font l’objet d’une planification à long terme, les congrès ont mieux résisté à la crise qui frappe l’industrie touristique mondiale. La Ville de Montréal a accueilli, durant les sept premiers mois de 2003, 16 grands congrès pour un total de 60 600 délégués. Ce sont, pour une même péridode, deux congrès et près de 10 000 participants de plus qu’en 2002. Les chiffres des sept premiers mois de 2003 dépassent déjà ceux de 2001 de 15 000 congressistes.

La baisse dans la fréquentation touristique n’a cependant pas nui au trafic aérien puisque pour les sept premiers mois de 2003, on note une légère amélioration (+0,4 %) dans le nombre de passagers embarqués ou débarqués à Montréal par rapport à la même période en 2002.

La diminution des vols intérieurs et transfrontaliers, qui se traduit par une légère baisse de

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Tableau 1.4

Niveau d’activité dans l’hôtellerie montréalaise

Taux d’occupation (%)

Région métropolitaine de Montréal Chambres occupées Chambres disponibles Mois 2000 2001 2002 2003 Variation

2003-2002

2003 Nombre

Écart (%) 2003-2002

2003 Nombre

Écart (%) 2003-2002 Janvier 47,1 50,7 47,7 48,4 0,7 237 564 4,0 491 257 2,6 Février 60,8 60,0 56,4 57,3 0,9 253 339 3,9 442 288 2,3 Mars 59,4 63,3 59,3 58,0 (1,3) 283 907 0,0 489 490 2,2 Avril 61,8 60,9 66,8 60,3 6,5 277 673 (10,3) 460 170 (0,7) Mai 78,4 74,5 75,6 68,0 (7,6) 323 841 (10,5) 476 098 (0,6) Juin 87,7 83,0 82,9 78,1 (4,8) 360 374 (6,2) 461 700 (0,4) Juillet 83,5 79,7 78,5 70,0 (8,5) 337 579 (0,2) 482 050 0,7

Août 88,5 86,8 87,5 - - - - - -

Septembre 89,9 73,8 77,9 - - - - - -

Octobre 82,7 71,2 79,2 - - - - - -

Novembre 67,4 63,7 62,9 - - - - - -

Décembre 48,4 46,9 46,2 - - - - - -

Année à jour 68,4 67,4 66,7 62,9 (3,8) 2 074 277 (5,2) 3 303 053 (0,9)

ANNÉE 71,3 68,0 68,5

Source : Tourisme Montréal – Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM)

Tableau 1.5

Congrès à hôtels multiples ou de 1 200 délégués et plus

2001 2002 2003

Mois Nombre de congrès

Nombre de délégués

Nombre de congrès

Nombre de délégués

Nombre de congrès

Nombre de délégués

Janvier 1 14 000 1 14 000 1 14 000

Février - - - - - -

Mars 1 1 300 - - 3 7 200

Avril 1 5 000 2 3 000 2 2 700

Mai 3 14 000 6 18 200 3 13 200

Juin 4 6 700 4 12 600 4 10 000

Juillet 2 4 200 1 3 000 3 13 500

Août 2 3 200 3 4 700 - -

Septembre 2 4 000 2 5 500 - -

Octobre 1 1 100 4 8 000 - -

Novembre 2 3 200 1 n.d. - -

Décembre - - - - - -

Année à jour 12 45 200 14 50 800 16 60 600

ANNÉE 19 56 700 24 75 000

Source : Tourisme Montréal

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Tableau 1.6

Passagers embarqués ou débarqués à Dorval et à Mirabel

Dorval Mirabel Total

Mois 2003 Nombre

Écart (%) 2003-2002

2003 Nombre

Écart (%) 2003-2002

2003 Nombre

Écart (%) 2003-2002

Janvier 595 920 7,4 126 991 27,8 722 911 10,5

Février 595 063 4,2 119 327 20,9 714 390 6,7

Mars 614 339 (1,0) 131 708 15,6 746 047 1,6

Avril 548 131 (9,6) 74 956 15,5 623 087 (7,2)

Mai 619 506 (7,2) 56 787 4,0 676 293 (6,4)

Juin 698 085 (0,3) 66 075 (10,0) 764 160 (1,2)

Juillet 770 997 2,9 94 479 (21,7) 855 476 n.d.

Année à jour 4 432 041 (0,5) 670 323 7,1 5 102 364 0,4 Source : Aéroports de Montréal

Activité portuaire soutenue

Le port de Montréal génère plus de 17 000 emplois directs ou indirects et joue un rôle stratégique dans l’économie métropolitaine. Malgré le ralentissement de la conjoncture nord-américaine, le trafic global manutentionné dans le port de Montréal durant les huit premiers mois de 2003 a atteint 13,5 millions de tonnes métriques, soit une progression de 11,9 % par rapport à 2002.

À l’intérieur du trafic manutentionné, le transit de conteneurs a représenté à lui seul 6,5 millions de tonnes, soit une hausse de 4,6 %, ce qui renforce encore davantage la position de Montréal dans ce domaine. À ce chapitre, le port de Montréal occupe le 3e rang sur la côte Atlantique derrière New York et Norfolk, en Virginie. Les marchandises liquides en vrac se chiffrent à 3,5 millions de tonnes, soit une hausse de 43,5 % sur 2002, grâce en particulier aux produits pétroliers.

On note, par contre, une chute des produits céréaliers à la suite de la sécheresse dans les Prairies en 2002.

Tableau 1.7

Trafic cumulatif de janvier à août – Port de Montréal

(en milliers de tonnes métriques)

Variation 2003-2002

Type de marchandise 2003 2002 Tonnes %

Marchandises diverses Conteneurisées Non conteneurisées

6 458,3 309,6

6 175,9 287,0

282,4 22,6

4,6 7,9 Total – marchandises diverses 6 767,9 6 462,9 305,0 4,7 Marchandises en vrac

Solides Liquides

3 286,7 3 464,4

3 199,9 2 414,2

86,8 1 050,2

2,7 43,5 Total – marchandises en vrac 6 751,1 5 614,1 1 137,0 20,3

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Tableau 1.8

Historique du trafic maritime de 1993 à 2002 - Port de Montréal

(en milliers de tonnes métriques)

Vrac Marchandises diverses

Année Liquides Solides Conteneurisées Non

conteneurisées Total

1993 4 316,6 5 569,9 5 947,6 666,1 16 500,2

1994 6 470,2 5 641,1 7 073,5 898,3 20 083,1

1995 5 605,9 5 905,5 7 141,5 571,5 19 224,4

1996 5 270,6 6 182,0 7 948,3 525,8 19 926,7

1997 4 325,0 7 467,4 8 218,0 692,5 20 702,9

1998 5 335,2 6 117,1 8 697,5 802,0 20 951,8

1999 4 812,6 5 933,4 9 147,7 739,2 20 632,9

2000 4 415,4 6 296,0 9 205,1 816,9 20 733,4

2001 4 224,3 5 755,1 8 718,4 421,3 19 119,1

2002 3 809,0 5 059,1 9 446,4 405,4 18 719,9

Source : Port de Montréal

Les défis de l’économie montréalaise

– Consolider les activités de technologie de pointe

Sous la pression de la libéralisation du commerce international, de la déréglementation du transport et des communications, de la privatisation de services publics et de diverses contraintes conjoncturelles, la région métropolitaine a entrepris au cours des 15 dernières années une véritable restructuration de son économie.

Après avoir été la métropole industrielle et la plaque tournante du transport au Canada, Montréal s’est orienté vers les activités de services, notamment les services spécialisés exigeant un niveau de savoir élevé. La production industrielle, autrefois axée sur des produits à forte utilisation de main-d’oeuvre comme le vêtement, est aujourd’hui davantage concentrée sur les biens d’équipement comme les télécommunications et l’aéronautique ou les produits pharmaceutiques et la biotechnologie. Ces produits sont destinés à un marché dépassant largement les frontières et requièrent une main-d’oeuvre beaucoup plus qualifiée.

Cette mutation est visible dans l’évolution de l’emploi au cours des 15 dernières années.

Le nombre de personnes travaillant dans les groupes d’activité – Services professionnels, scientifiques et techniques; Gestion d’entreprise, services administratifs et autres services;

Services d’enseignement; Soins de santé et assistance sociale; Information, culture et loisir;

Finance, assurance, immobilier et location – est passé de 510 500 en 1987 à 732 700 en 2002, soit une hausse de 43,5 %.

L’emploi dans le secteur de la fabrication, par contre, est à peu près au même niveau en 2003 qu’il était en 1987. Les industries de produits pharmaceutiques et de médicaments, d’équipement de

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que l’imprimerie et l’édition, c’est-à-dire des industries de biens non durables dont le contenu technologique est moindre, sont toujours les plus gros employeurs manufacturiers.

En d’autres mots, la mutation amorcée dans le secteur industriel n’a pas encore totalement changé la nature et la vocation de ce secteur.

La crise récente qui a frappé les télécommunications et l’aviation souligne, par ailleurs, la volatilité et la fragilité de ces nouvelles industries qui dépendent largement des marchés externes et nécessitent un soutien gouvernemental important sous la forme de facilités de financement, d’avantages fiscaux ou d’autres formes d’aide. À cet égard, la baisse des crédits d’impôt à la recherche et au développement annoncée dans le budget provincial du 12 juin 2003, qui touchera surtout les activités reliées aux technologies de l’information, illustre l’effet déstabilisateur que peuvent avoir sur ces secteurs les changements d’orientation dans les politiques gouvernementales.

L’un des grands défis montréalais au cours des prochaines années sera donc d’assurer la consolidation et le développement de ces secteurs de pointe afin de compléter la mutation entreprise au cours des dernières décennies.

– Renforcer les industries traditionnelles et préserver les emplois

La stagnation de l’emploi industriel découle en partie de la disparition d’emplois dans les activités traditionnelles comme le vêtement, le tabac et autres. Certaines industries sont victimes de changements dans les habitudes de consommation, c’est le cas du tabac, d’autres comme le vêtement ont subi les contrecoups de la libéralisation du commerce international et de la concurrence de pays comme la Chine ou le Bangladesh.

Compte tenu cependant du nombre de personnes qui travaillent dans ces industries, l’autre grand défi montréalais sera de trouver une parade efficace à la concurrence qui menace la survie de nos industries dites traditionnelles.

– Former la main-d’oeuvre et réduire le chômage

La croissance de l’économie métropolitaine au cours des 15 dernières années s’est traduite par une augmentation de l’emploi, une baisse du taux de chômage et surtout une hausse du taux d’activité. Cette performance remarquable ne doit cependant pas faire oublier que bon nombre de ces nouveaux emplois sont à temps partiel et que le taux de chômage demeure relativement élevé dans un contexte où existent des pénuries de main-d’oeuvre qualifiée.

La formation de la main-d’oeuvre et la création d’emplois à temps plein seront donc parmi les grands défis des prochaines années.

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– Conclusion

L’ouverture des frontières et l’émergence de nouvelles puissances industrielles comme la Chine ou l’Inde ont déjà provoqué des mutations importantes dans notre économie. Ce phénomène risque de s’amplifier et de s’accélérer durant la prochaine décennie sous l’effet combiné de la dévaluation du dollar américain et de l’occupation de nouveaux champs d’activité par les économies émergentes.

Il s’agit là de variables qui peuvent nuire considérablement à l’économie d’une région et sur lesquelles une ville exerce peu d’influence. Comme l’a montré l’expérience montréalaise des 15 dernières années, la stratégie la plus efficace est donc de s’adapter et de faire face aux défis d’un environnement de plus en plus concurrentiel. C’est ce pari qu’il va falloir continuer à relever.

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