• Aucun résultat trouvé

La pierre tombale de Richard de Reviers à l Abbaye de Montebourg.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La pierre tombale de Richard de Reviers à l Abbaye de Montebourg."

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02062280

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02062280

Submitted on 8 Mar 2019

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

La pierre tombale de Richard de Reviers à l’Abbaye de Montebourg.

Dominique Hugues Béneult

To cite this version:

Dominique Hugues Béneult. La pierre tombale de Richard de Reviers à l’Abbaye de Montebourg..

Vikland, Editions Heimdal, Damigny, 2018. �hal-02062280�

(2)

1

Le couvercle du sarcophage de Richard II de Reviers, Baron de Néhou (d.1107) est conservé dans l’église abbatiale de Montebourg. C’est un bloc monolithique dont la base est trapézoïdale, la section tectiforme et les extrémités terminées en bâtière ; c’est une roche calcaire, de couleur bleu- gris, laissant voir un très grand nombre de gasté - ropodes fossiles d’eau douce, « Viviparus Carini- ferus »et un petit fragment fossile de tortue d’eau douce. Ces renseignements géologiques ont per-

Pierre tombale de Richard de Reviers II, fondateur de l’abbaye de Montebourg.

mis de déterminer la position stratigraphique de la roche, c’est-à-dire son âge : elle s’est formée il y a environ 145 millions d’années, à la limite entre le Jurassique et le Crétacé, en milieu lacustre ou lagunaire.

Le seul affleurement européen de cette roche, qui se trouve Outre-Manche, dans le Dorset, est exploi- té depuis l’époque romaine jusqu’à nos jours, avec une période très active à l’époque romane et au début du gothique ; l’aptitude de la roche à prendre un beau poli, et les trois couleurs fournies par trois lits différents (vert, brun-rouge et bleu-gris) sédui- sent les bâtisseurs à partir XIIesiècle, et la pro- duction de fonts baptismaux, reliquaires, sarco- phages, dalles funéraires ciselées et gisants atteint son apogée au XIIIesiècle tandis que colonnes et colonnettes sont produites pour l’ornement des cathédrales anglaises (Salisbury, Lincoln, etc.).

La famille de Reviers, riche et puissante en Fran- ce, abondamment dotée en Angleterre après la con - quête et l’abbaye de Montebourg, également pos- sessionnée en Angleterre, ne pouvaient ignorer cette vogue anglaise du « marbre » de Purbeck, et ont été parmi les premiers, sinon les premiers à importer ce matériau de prestige pour honorer Richard de Reviers, bienfaiteur de l’abbaye. Il est clair que la pierre a été importée taillée et polie, seul peut être le lustrage final a été réalisé à l’arri- vée ; l’importation par voie maritime est une évi- dence, mais c’était le cas de tous les produits de ces carrières, étant donné le poids, la proximité de la mer et le relatif isolement de la Presqu’île de Purbeck.

Une inscription lacunaire est visible sur le chan- frein supérieur en écriture onciale-lombardique et renvoie également au début du XIIesiècle ; RIC.

DE REVIERS FUND. ; Un dessin des sépultures de la chapelle ND de l’Etoile au XVIIe siècle conservé à la B.N.F. permet de compléter : RIC.

DE REVIERS FUND. HUJUS CENOBIUM.

Bienfaiteur de ce monastère.

La pierre tombale a été retrouvée dans les ruines de l’abbaye de Montebourg en 1817 après la Révo- lution, et a été préservée à Valognes par les soins de Charles de Gerville. Elle a été ramenée à l’abbaye à la fin des années 1990.

Une telle découverte m’a donné envie de pour- suivre la recherche sur les importations possibles de cette roche ornementale, et grâce à mes cor- respondants et un important corpus anglais, j’ai pu identifier d’autres occurrences en Normandie et Bretagne. (1)

La pierre tombale de Richard de Reviers à l’Abbaye de Montebourg

par Dominique Béneult

(3)

Un gisant d’évêque à Lisieux (XIIe), une pierre tombale à Caen (XIIe), une dalle funéraire à Bayeux (XIIe), une dalle à croix à Coutances (évêque, XIIIe), fragments de 2 dalles à croix (XIIIe) et 10 colonnettes du cloître primitif (XIIIe) à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, des colonnes et des colon- nettes à l’abbaye de Beauport, Paimpol (XIIIe).

Toutes ces occurrences en contexte épiscopal, monastique ou nobiliaire pour honorer de hauts dignitaires soulignent la valeur symbolique et esthétique attachée au « marbre » de Purbeck à l’époque. Les importations semblent s’être arrê- tées au cours du XIIIeaprès la fin du Royaume Anglo-Normand. D’autres découvertes semblent possibles.

(1) Beneult Dominique, « La vogue du « marbre de Purbeck » en Normandie au XIIeet XIIIesiècles », Revue de la Manche, N°229, 2015, p.3-19

Ci-dessus : le voyage de la dalle, de la Presqu’Ile de Pur- beck à Montebourg : 150 km en mer soit 80 milles marins.

Ci-contre : détail de la roche : on voit bien les fossiles Vivi- parus Cariniferus, gastéropode d'eau douce de la fin du Jurassique, fossile caractéristique du « marbre » de Pur- beck.

Ci-contre détail de l’inscription. On lit nettement Richard....

Ci-dessous : pierre tombale de Richard de Reviers sous un autre angle.

(4)

3

(5)

Références

Documents relatifs

On saisit mieux les différences entre le droit français et le droit anglais lorsqu’on constate, au chapitre suivant, que le devoir de fournir le néces- saire à la femme pendant

Storm Trooper (Monsun), propre frère de Shirocco (Monsun), vain- queur notamment du Deutsches Derby (Gr1), du Breeders’Cup Turf (Gr1) et du Coronation Cup (Gr1), fera

C'est pour nous un premier élément de con- fiance, — ils vont se multiplier dans tout ce long voyage qui a si heureusement coïncidé avec les belles victoires des Alliés et qui nous

ciés. C'est l'époque des banquiers célèbres dans toute l'Europe par leurs fortunes : les Child, les Couth, les Thelussom, les Barring, les Hope. Ces maisons ont contri- bué à ce

Le nombre des chevaux de travail que possède actuellement le Royaume-Uni est dp, 1,818,000, ce qui fait un attelage de deux chevaux pour 20 hectares exploités (terres et prés);

Enfin, il aurait pu appeler l'attention sur ce fait que, si le nombre des naissances naturelles est moindre ou paraît être moindre au delà qu'en deçà de la Manche (la déclaration

Le reste du Journal ne donne pas l’impression que la politique du royaume se joue au sein d’une cour centralisée mais qu’elle est la résul- tante d’un rapport de forces entre

Portées par le Ministère de la Culture, les Micro-Folies sont coordonnées par La Villette avec le Centre Pompidou, le Château de Versailles, la Cité de la musique - Philharmonie