DigitizedbyGoogle
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( 1 >
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.J.
; '?£/>•A Monsieur Sergius
Filaleie.» .
A’ Naples
,Lettre,traduite
de t
italien,sur
Igma du Sieur
Bassevile,• »
Suivie
De
larelationD u Docteur Joseph Flajani
. >*+[- • - i__i i. .. - . : J *'
"Hfl
Monsieur
,Rome
,12 Mar
s;v.
Otrecuriositém’acausé plusd’embarras,quetous nel’aviez 'peut êtreimaginé.En
lisant les différentes re- lationsqui ontétépubliées,surl’émeutepopulairearri- véeàRome,
le i$Janvierdernier,vous avez apperçû plusieurs contradictionsessentielles,danslerécit des faits;&
enconséquencevous vousêtesadresséàmoi,
pour véusprocurerleséclaircissementslespluspropresà vous montrerlavérité
.
Vousconnoissez
mon
genredevie.Jesuisattachéà ma
tranquillitéDomestique,&
laSolitudeestpourmoi tinvéritablebonheur.Ouvertementprévenu contre tou- tes les gazettes;peuempressé,par éducation
&
par goût,à
m’occuperdesaffairesd’autrui; éloignédutourbillon«lugrand
monde
,jenesqavoisrelativement kcetteémeu- te,quecequej’en avois appris verbalement dansmes Sociétéslesplus intimes.Cesnotions étoientinsuffisan- tespourm’orienterdansce Iabyrinthe.Mes amis n’avoient pointété lestémoinsoculairesdel’événement;&
d’ ail- leursilsn’étoientpasen mesure pour m’informerde tou- tes cesanecdotesde.Cour, verslesquelles vous apellez snesrecherches,parles différentesquestions quevous«n’avez proposées.Jedesirepourtantde voussatisfaire avec exactitude,sincérité
&
bonnefoi;&
vousallezjuger aisément desdifficultésqu’ilm’afallusurmonter,pour féppndrchvotreattente^
A
J’atDigitizedbyGoogle
J’aicrû devoirvous préciterd’abordcas observa- litl tîons,non pourm’ enfoireunmérite à vos yeux,mais fov
simplementpourvousprouver parlesdétails,
&
partou- »w tes les autrescirconstances,que jevais vous raconter, combienestexcusableledélaide quelques Semaines, dont ?v<j’aieu besoinpourremplir vos vues.iln’ ètortpaspossi- co blede Concilier dansnfa réponse,lapromptitude avec Je l’exactitude.Voici donclamarche quefai.Suiviepour pat vérifier lés ftits,
&
pourvouslestràft$métf»r«àns aucu- *u nealtération.Parmilesdifférentsimprimés&
manuscrits yl que vous m’avezadressés,pu quejeme
suisprocurés &moi
meme
,relativement àl’affairedontils’agit,&
qui«
secontredisent tous,dan#plusieurs articlesessentiels, le jtendistinguçtrois,Sçavoir: la relation "publiéeàRome,
V
aunom
du Gouvernement,le16janvierdernier:la refo- è tionimpriméeà Naples,&
dontl’auteur estsuffisamment fadésigné,parladatequ’elleporte, e#cestermes:
A
Na<-< ri fies,au Palais de France, le $olarmier 179$,la Secondjt t<
année delaRépubliqueFrançoise',enfinunetroisièmercla- ¥ tion manuscritepubliéeà.FlorenceparM.Flotte,1’«m p desprincipaux Acteursdecette tragédie. • j&
J’aiexaminéces trois écrits,avec cetesprit d’impar- tialité
,qui grâces auciel,a toujoursété larégiedeme» i
jugements.Je lesaicommuniqués à unpetit
mombrç
1d’amis, aveclesquelsjepasse
ma
vie,&
qui partagent 1tous
mon
zèlepouriavérité;ilsse sont réunis àmoi* <pourSoumettre aux recherches lesplus Sévéres,lesdif- j
férentescirconstances, sur lesquellesona’étaitpoint c
d’accord.Tousces renseignements,
&
toutesnos réte* 1xionsparticulièresnousont convaincu^-quelarelation ]!
impriméeà
Rome
étoit laseulevéritable>4&
rjue cette*j
quiontétépublieés àNaples
&
à Florence, sontonarma» tde paradoxes,d’assertionsincohérentes
&dc
raënsonges» 1Je
me
disposoisavonsrendreun comptedétàilied$ (tousles faits,lorsquedans lasoiréedumercreditofc» ?
vrierdernier,undemes amisvintm’annoncerl’arrivéf
j
delapostede France,
& me
ditenriant,que nousaurions 1pûnous épargnerlesréflexions ,dont nous nousétions 1
tanttourmentést ce sujet.Iltira aussitôt
Un
rouleaude !papiers»
&
différentsimprimésidontlapinsg«wsdc II
tieètoitunecollectionde gazettes fran^oise»}Stmalgré-
F
aversionquej’aipources sortesdelectures,comme
je vousl’aidéjà avoué,ilm’obligea à parcourir aveclui*quelquesunes deces feuillesdéchirées.Jevous1’avoue avecsinçérité.Je fus confondud’étonnement. Jene pouvoisenCroire nia
mon
ami,nikmespropresyeux.Jerelusplusieursfois les
mêmes
articles imaisiln’y eut pasmoyen
de conserverlemoindredoute.En
dernierré- sultatje restaiconvaincu, qued’aprèslesrelationsenvo- yées enFrance,parlespartisansmêmes
delarévolution;&
transmises officiellementklaconvention nationale, surlesévénementsarrivésaRome,
le. Janvier, tous les tortsvenoientmanifestement delapartdes François.L’unedecesgazettespromettoitpourl’qrdinairesuivajy^
de nouveauxdétailsace sujet.Pour«lieuxéclaircirles faits,jecrusdevoirattendrecesrenseignementsulté- rieurs;
&
jen’aipaseulieudem’enrepentir.Lagazet- te intitulée, liberté égalité,aremplison engagement dans l’articled’ Italie elleest entréedansunlongrécit,qui prouve uniquementlafécondité d’espritdu rédacteur,
dans l’invention desmensonges.
Jeretinstous ces papiers
,pour
me
conformerkvos intentionsavec plus de précision;&
cesgazettesme
gui- derontdansl’expositionquejevais fairede toutce qui s’estpassé.Larelationimpriméea Naplesseraletexte quejediscuteraipaisiblement,aveclaplusgrandesim- plicité&
sansaucunespritdeparti•Je ne hazarderai pas dansmon
récitlamoindrecirconstance, sansl’avoirame- née au plus haut dégré decertitude,sansm’êtredépouil- lémoimême
detouteprévention, contreles prétendus patriotesfrançoisj&
parlesimplerésultat desréfléxio.ng quesuggèrentlesenscommun
,&
unedialectique natu- relle,a touthomme
debonnefai,vous verrezcombien estexact&
juste lejugement que me* amis&
moij nous avons porté decette relation.Jevouspried’abord defaireuneobservationimpor- tante.
Ce
n’est niunparticulier„niunsimple gazettier, c’estlegouvernementdeRome
quiapubliéla relation decequi venoitd’arriverdanscette Ville, endéclarant hautement,qu’ilavoitfaitlesperquisitionslesplus exa*
A
* etes*DigitizedbyGoogle
ctes,pouf»*assûrerdelâvéritédesfaits.Vousconçevez dequelle autorité devoitseprémunir,celuiqui vouloit luidonner publiquement undémenti.11étoittenu,àtou- tes sortesdetitres,de divulguer desdocumentsprécis,
&
de s’appuyersur lestémoignageslesplusirréfragables.
Procéder autrement,c’ètoit insulter
&
alafoipublique,&
àla raison universelle.Dansleplandelajustificationqu’a entreprisel’auteurde la relation de Naples,rien n’étoitplusfacilequede remplirunpareildevoir.ilSou- tienteneffetquec’estlegouvernementde
Rome
,quia préparécetteinsurrection.Or
danscettehypothèse ila dû yavoirun grand nombred’agentsSoudoyée.Pour exciterune émeutesigénérale,siconstante,sibruyante, i^falloiteneffetavoirgagnétousles Chefs dupeuple, dans plusieursquartiersdelaville.L’auteurdelarela- tion auroitdonc pûdécouvriraisémentlefildel’intrigue, lesmoyens
employéspour enatteindrelebut,&
les personneschargéesd’en dirigerles ressorts.Ildevoit avoir egalement sous samain unefouledetémoins, pour oser contredirehautementla relationdeRome,sans qu’on pûtletaxerd’un excès de témérité.Riende tontcelane seprésenteici.Laplus grandepartiedesassertionscon- tenues dansla relationde Naples,n’estgarantiequepar l’auteur;&
quelques unes enpetitnombresontavancées surlafoidu Docteur Bussan,&
deM. Duval.Connoissczvousces deux
hommes
là? leDocteur Bussanestunmécréant, unathée,convaincuteljuridi- quement,par despiècesque j’ailues.Dans lacrainte d’ êtrehonteusementchassé desétatsdu Pape,ilcrutde- voirselier étroitement avecM.Basseville;&
enconsé-quence ill’apelledanssadéclaration, mongrandami»
Aprèss’êtrenouvellement évadé de
Rom*
,ilest allécher- chesunasile, chezlesgens auprès desquelsunepareille liaisonpouvoit lui ouvrir quel qu’ accès(i).Quant à.M.Du-
(i) Depuis quel’original italiendecette lettre estim- primé,onasçûaveccertitude, queSa Majesté leRoi de Sardaigne,instruitedela perversitéduSieurBussan,
&
durôleodieuxqu’ilajouédansl’affaire,dontils’agit.
M.Duval,pourapprécierlaconfiancequ’ilmérite,ilsuf- fitde Se Souvenir qu’ilfut l’undespremiersenbutte « cetteémeute,
&
qu’ileut l’honneurd’être assailliparId*peuple,à coups depierres. Sivousêtes curieuxde connoître soucaractèrepersonnel,vous Sçaurez qu’ apré*
avoir quittéleserviceduBaronde Tajleyrand,
&
après avoirtrahisonmaître,ilsemit entièrementaux gagesdu ditBasseville.Ilappritbientôtàcetteécolelesdétours lesplusrafiuésdelamauvaisefoi.RetenudepuislaSoirée<lu ij,pendantplusieursjours,dansuncorps de garde,
où
ilétoitprotégé contre touslesoutragesdelamultitude,
iléprouva des attentions inconcevables delapartduGou- vernement) quifutprodigue enverslufde touteslesmesu- resde Sùrete
&
decommodité,qu’on pouvoit appliquer-^sa situation.
On
luiprocura ensuite toutessortesdefacili- téspour sonvoyagedeNaples.Ouluirenditaumoment
de son départ,toutcequiluiappartenoit,& même
quelques bagatelles,dontilnesesouvenoitpeutêtrepasluimê-me
.Tantqu’il restadanscet asile,ilnecessademani- festerlessentiments de reconnoissance,dontilsedisoit alorspénétréj&en
partantilécrivitau CardinalSécrétai»red’Etat,unbilletquemesainisontvû enoriginal, danslequelilprotestoit, quedansquelquepaysqu’il pûtsetrouver,ilrendroittoujourslesplus grands
hom-
mages,à l’humanité&
àlacharitédesMinistresduPa- pe.Je ne suiscependant passurpris,qu’auiieud’en êtrelezélépanégyriste,il semontre aujourd’huy leur pluseffrontédétracteur.Deshommes
de soncaractère,&
quiont depareilsprincipes religieux,doiventseres-sembler toujours àeux
mêmes
,& Rome
estaccoutumée à éprouvercesinfâmes excèsd’ingratitude.Je
me
lassedevousparlerdecesgenslà.Leurpro- .preconduiteles ferasuffisamment connoître, partoutoù
ilsiront.S’ilsserendoientparhazarddansvotre pays,
A
j pré-f < -
— —
—— —
aordonné qu’onsignifiât surlechampacet
homme
nè sonsujet,ladéfensede mettrelepieddanssesEtats,demême
quedansleshôtelsdesesMinisties quirésident.auprès deCoursétrangères,VoilàdoncleDocteurBus»
-fan justement
&
honteusementchasséde son proprepays.’DigitizedbyGoogle
préservezVousdeleurSociété, avec plusdeprécautîoà*
jquedela peste elle
même
jcarilya quelquefoisdesre- rnédes contrelapeste,maislevenin qu’ exhalent depa- reils insectesparleurs maximes empoisonnées,estma*^heureusementincurable.Je reviens auxassertionscon- tenues danslarelationde Naplest
Lapremièreassertiondurédacteur,qui méritequel- queconsidération,consisteà remarquer
comme
unea£tectation,lemotdontons’estservi à
Rome
,la priteit- PlueRépubliquefrançoise.Pourquoicette expressionpa- roît-elledoncaffectée?toutlemonde
doit croire,qu* en larelevantavecaffectation,leCenseurva prouver àla«our de
Rome
,par des raisons inhérentes ason propre Gouvernement,qu’ellene pouvoit pas balancer unseul instant de reconnoîfelareprésentationDiplomatiquede laRépublique françoisejmaison n’apasmême
tenté cettediscussion.Ecoutezcequ’ondit,àce sujet,dansla relationde Naples.ilimportefortpeu àPexistencedu Gou- yerhementfrançais,d’êtreou de»’ êtrepas rcconuupar la CourdeRome
.Si cettereconnoissanceesteneffetindiffé- rentepourlaRépublique,ilestd’un extrêmeintérêtpoiif laCourdeRome
,dansiacrise actuelle,des’abstenirde toutcequi poUrroit tendre,même
deloin,àunepareil- lereconnoissaïnce.Lesrriotifsen sontdétaillésdansie mémoireofficielfremisauConsul Digne,&
dontperson- nen’aoséencore entreprendrelaréfutation.Iln’ estpourtant pasvrai*f»*ilimportefortpeu,au Gouvernementfrançois d’êtrereconnu
comme
une Répu- blique,parlacour deRome
.C’estlàsonplusgrand embarras,parce qu’unpareil succès pourroitsecondet*merveilleusementsesvues,tantdansl’intérieurdu Ro-
yaume
,qu’ au dehors.Les François sçauroientparfaite-ment
fairevaloircettereconnoissancedans toutesa lati*tude,pourécarter lesobstaclesquelareligionCatholi- queopposeà leursdesseins.
En
effet,dansquellesvues at’on publiéenFrance,relativementàlarévolution,tant deBrefsdu Pape,outronquésousupposés?n’ est cepas manifestementpourfaireillusionj s’ilétoitpossible,k
cemalheureuxpeuple,surleSchisme dans lequel onl’a entraîné, etsurlescensures queJçs rebellesontcneoa- rasDigitizedbyGoogle
files ?Pourquoitant d’obstinationà vouloirélever l’écus- sondelaRépublique,danslesEtatsetSouslesyeux
du
Souverain Pontife?N’étoit-cepaspourparvenir,paroe premieractedecondescendance,kune reconnoissance, explicite,etaun consentementformel?PourauoiM.Bas- seville étoit-ilvenuet s’étoit-ii établikRome? Ne
vouseu laissespasimposerpar desfablesabsurdes«Ildisoicqu*On
avoitétéobligé deprendrecetteprécaution,pouras*sûrer lacorrespondance duMinistre de France à Naples, avecsescommettantsde Paris.Unepareille bagatellene Valoitassurément paslapeine d’enleveràsesfonctions,
un
Sécretaired5Ambassade, qu’onassûroitavoirétéchoisi enconsidérationdeses talents, pourcondtiirt leMinistre auquelilétoit attaché.Ilnefalloitpasfafretantdebruit, pourveilleràlaSûretédecettecorrespondance.Les dé- pêchesduMinisttede France à Naples, lesquellesparve- noientintacteskRome
, entrelesmains deBassevillet pouvoientêtreadressées toutaussisûrement.OnauCon-
suldeFrance,oukunautrepartisandelarévolution;et réciproquementla correspondance auroitsuivi le
même
cours,deParisa
Rome
,etdeRome
à Naples.Lavéri- tablemission deBasseville avoitpourobjet.dese faire une parti, àRome
,&
d’opérers’ ilétoitpossible*ensubor- nantJepeupleRomain
,lamême
révolutionquis’estexé- cutéeailleurs,parlavoie desarmes*Ilvouloitépier les forces militaires
&
lespréparatifsde défensequerassem- bloitleSouverain.On
raconteàeesujet,qu’indépen-
damment
deses autresmanœuvres,ils’étoitintrodnitpar lesplus bassesintrigues,dansleChâteauSaintAnge, pous envisiter les fortifications.Ils’appliquoità circonvenir{
>artoutessortesde trahisons,leministèredu Pape,pour econtraindre,s’ ilavoitpû y réussir,k reconnoître
,
contre sa proprevolonté, cetteSoi disanteRépublique framboise.J’ai lûchezdegrands personnages,des p«-
S
iersquinem’ontlaisséaucun doute surcette cabale.
épargnezm’enles détails,j’aipromisde n’enjamais parier.
1
Ilyau ne'étrangedémencedansleparallèlequel’ona oséétablirdanscette relationde Naples, entrel’éléva- tion desarmasdelaRépubliqueFrançoisek
Rome
,&
lesA
4 écus-écussons desautresnations,quiysontpubliquement exposés.
On
avouluseprévaloirde l’exempledelaRus- sie,delaPrusse,etde quelquesautres étatsSouverains*pourassimiler leurs traitements honorifiquesdans cette Capitale,aveclesprétentions delaFrance*
Un
pareil rapprochementn’estfondé Suraucunprincipe d’analogie.LaSouverainetéde touscesPrincesestreconnue par tou*
ïesPotentats del’univers,consacréepar destraitéspu- blics
&
solemnels,&
confirmée de puis longtemps,par leconsentementunanimede touteslesnations.Oseroit- onendireautant,delaRépublique françoise?maisily
à plus.CesPrinces quoique séparés de la
communion
Romaine,reconnoissentcependantlePape,ensaqualité de chefSuprême&
de pasteur universel de 1’EgliseCa- tholique.Uspermettentqueleurs sujetsCatholiques so- ient gouvernés par des pasteursSubordonnés&
soumisaSA SAINTETE’
.Us leslaissentjouir paisiblementdu libre exercicedeleur culte.Dogmes,
Sacrements, hié- rarchie,vœux
solemnels de religion,rits,cérémonies, toutestconservédansleurs états,aveccettepureté,cet- te intégritéque notrereligionCatholique prescrit.La Républiquefrançaisepourroitelle sevanter d’avoirpouc l’Eglise&
poursonChefsupro.helesmêmes
égards?Maisvous trouverez bien plus insensée encorel’apo- logieimaginéepourprouver,queM.
Makau
étoitauto- riséasemêler,comme
ilTafait,del’expositiondesar- mesdelaRépublique àRome
.Fourêtre accrédité,Diplo- matiquement,ditlarelationde Naples,il suffitqtPunMi-
nistresoithonoré dela confiancedesonpropregouvernement»
Voilàcertesune Diplomatied’unnouveaugenreîLacon- fiancequelanationfrançoise avoitplacéeen
M. Makau,
étoitexclusivementlimitée àlacour de Naples,auprès delaquelleilrésidoit
comme
son Ministre.Ilne pouvoit doncpassevanterd’être accréditéenaucunemanière au-prèsdelaCourde
Rome
;&
rienpar conséquent ne ln*donnoitdroitde prendreunepartactivedansses affaires.
Aux yeuxdecettedernièreCour,iln’étoitqu’un simple particulier;ets’ilveutsesouvenirdesespropresdémar- ches,ilne peut pas ignorer qu’iln’apris lui
même
par écrit,quecette qualitéprivée,dansla.lettrede rccom.- roan-
DigitizedbyGoogle
mandatîonqu’iladressaau ministèrede
Rome
; enfa- veur desdeuxartistes,Rater&
Chinard.Ilàdoncoutre- passé visiblementlesbornes de samission;ila violéle* droit des gens,&
ils’estrendu criminel delézemajesté, lorsque pourfaireélever cetécusson àRome,ilausurpéun
caractère public,ilaoséprendreuntonimpératif,&
lors enfin qu’ en écrivantsoit an Cardinal SecrétairedJEtat,
soitauConsul Digne, ils’estpermis des phrases
&
des expressions injurieuses contrelaMajesté&
laSouverai- netédu Pape.Cet argument ne souffreaucuneréplique .Si
M.
Makau
avoitétéautoriséàcetteentreprise,envertudo sareprésentationlocale, laconvention nationale deParis, auraitdû improuverlaconduitedu ConsulDigne, pour avoirreftiséd’obéirauxordresdeM.Makau
.On
a ditau contraire,quelaconvention nationale avoithautement désavoué&
désapprouveM.Makau
.Maisjemetsàl’écart unfaitquin’ad’autregarantquelavoix publique.Go
quejatteste, surletémoignage demespropresyeux, c’estd’avoirvûunedépêcheduMinistre dek
Marineen France, quienréponse àla lettre du Consul Digne ap- prouve totalementsaconduite.Cettelettres’accorde par- faitement avecuneautredépêchequej’ailue, adressée parlemême
Ministre de laMarine auConsul deFrattcc a Civitavecchia.LeMinistrelui écrit,qu’enconséquen- cedesavisqu’ilavoitreçusdu Consul Digne,relative- * menta1’exposition desarmes, onenverroit à
Rome
tM.
Cakauchargé par laRépublique,detraitercetteaf- faire.illuiordonne, àluiConsulde France à Civita vec- chia,deréglersaconduite surcellequiseratenueà Ro-me
,parleConsulDigne.Or
silaconvention nationa->leproposepourmodèlede conduite danscette affaire, les déterminationsdu Consul Digne,elledécidedoncévi-
demment
que M. Makau,dontlesordres ontété totale-ment
opposés au plan de ce Consul,aprisunerésolution trèsrepréhensible.On
aconclu decettedécisionqueles commettants deM.Makau
, mécontents de lui,&
n’ayant plusaucuneconfiance dans sa négociation,l’avo- ientsuffisammentdésavoné,enchoisissantunautre
mé-
diateur,sçavoir,leSieurCakau,pournégocier aveclaA
S CourDigitizedbyGoogle
( 10)
Cour
deRome
,l’affairedel’expositiondes armoiries. Toutesçesobservations préalables nedoivent point vousparoître inutiles, parcequ’ellesvous font connoître le caractèreet l’espritdel’auteurdelarelationde Naples, et qu’ellesrépandentd’ailleursunegrande lumière surle restedeladiscussion.Après avoirarrçtévotreattention surtouscesépisodes,ilesttemps que jevousparledel’événement enlui
même
.Ilme
Semble quecequime
restea vousdireàcetégard,consisteàexaminersil’é- meutepopulaire du ig aété réellementexcitéeparle gouvernementde
Rome, comme
larelationde Naples ose Jesoutenir,ousiellen’à pasétél’effetd’unsimplemou-
vement imprévu dupeuple,comme
la relationdeRome
l’a présentée.Pesezmesraisonsavec votresagesse ordi- naire•etensuiteprononcez.
On
ne sçauroitnier, quedepuis quelque tempsle peupleRomain
nefût,parsapropreimpulsion,prévenu contrelesnouveauxpatriotesFrançois.Une
gazettefran- çaisearrivéeparleCourierduxofévrierdernier, etquià
pourtitre:Journaldes débatsetdes décrets,n. t $7*affir-me
nettement, quecepeupletrisattaché 4son culte,àses opinions religieuses,etàsespréjuges,portoitune hainedéc- laréeauxFrançois,Pardonnezmoi içjunecourte digres-*ion.J’ignorecequ’ a vonlu dire cetécrivainetcequ’
ilentend parle
mot PREJUGES
. Sj parhazardilpré-* tendparlerduculte etdes principes religieux,jenelui dois point de réponse:iln’en méritepointd’autre que lemépris.C’est le langage des Philosophesmodernes quelaFrance aeu enhprreur,durantlesquatorzesiè- cles desaMonarchie Catholique.
A
peinecettenouvel lephilosophiea t-elle trouvé despartisans danscema- lheureuxRoyaume,
qu’elleyestdevenue la source des plus grandsdésastres.Sicetteexpression s’appliqueuni- quementàlaformedu gouvernement,Rome
s’esttou- joursglorifiéed’un attachementsincèreasonSouverain; et elleabhorrera toujourscettefausseliberté,qui brise les liensprécieuxdel’Autel etdu Trône.Les contréesoùon
a essayérécemmentd’érablircettefunesteliberté,ju- geront parleurpropre expérience,si detelssentiments«ont des
PREJUÇES,
ous’& nçsontpas plutôt des ma- ximesximessacréesqu*ilfautconserveravec laplus SainteJa- lousie. Je reviens à
mon
objet.
Rome
n*a jamais manifesté aucune aversionsans motif» Les Françoiseuxmêmes
doiventluirendre ceté- moignage.ilsneSçauroient dissimulerlabienveillance qu’onleuramanifestée, et1*accueilfavorableque le peupleRomain
afaitàcettenation,duraHtlecoursdetant desiècles»MaislesFrançois sont changés,etdansun
courtespace detemps, ilsont accumulé sur leurstêtes destortsgraves,quiontdûindisposerlesRomains»La dégradationdela religion enFrance, lemassacre4’un
sigrand nombred’ecclesiastiques,laproscriptiondes Evêques,des PrêtresetdesReligieusesf leportrait
du
PapebrûlépubliquementàParis, sesBrefshonteusement méprisés,l’Ecusson desesaripessuspendu jà|Unelanter- nedansla villede Marseille, laconfiscationet J*inva- siond’AvignonetduComtatVenaissin, lesoutrages qu*ont essuyéslesMinistres
&
lesOfficiersdu Pape,lapu- blicationdeslivreslesplus injurieux contre son autorité spirituelle&
sapuissancetemporelle; leslettresquilui ontétéadressées àluimême &
à son premier Ministre, aunom
duministère deFrance,lettresrempliesduplus insolentmépris,&
desmenaceslesplus offensantes;en- fin la conduite répréhensibledes soidisants patriotes François,touscesmotifs,indépendammentde tant d’au- tres, étaientplus quesuffisantspour aliéner&
pour(ai- grircontreeux,lepeupleRomain
.Autantjetrouvemerveilleuselalongue patience des Romains,durant toutcet intervalledetemps,et aumi- lieqdesigravesprovocations,autantvous rcconnoitrez avecmoi,quelemoindrechocnouveaudevoit poussera boutcettemultitude.C’est1’arrivéedeM.FlotteàRo-
me
,quiafaitéclaterledésordre.ilétoitporteurdedeux lettresdeM.Makau,l’unepourleCardinalîjêcretaired’Etat, l’autrepourleConsul Digne;ettouteslesdeuxexigeo- ient,duton leplusimpératif,l’expositiondes armçs.Vous
avez lû la première, dans la relation deRo-
me
,&
j’ailûlaSeconde. Les exprefiionsnepouvo-ient pasenêtreplusrévoltantes.L’auteurdelarelation deNapleslui
même
n’a paspûlesdéfendre»Ce
futdansA
6 leDigitizedbyGoogle
le
meme
stylequeM.Flotte parlaau CardinalSecrétaire d’Etat.On
avoulu adoucir Ses propos danslarelationdeRome,
enluiimputant d’avoirditsimplementau Caçdi- aial:Si unFrançoisestoutragé,]’osepromettre à VotreEmi- nence la vengeance de laRépublique.LeSieurFlotte luimême
adémenticesparolesdans sarelationmanuscritte, ensevantantd’avoit déclaré au Cardinal,queSiaucun françaisessuyoit lamoindreinsulte,Rome
seraitannéantie, etquelavengeancede laRépublique nes'arrêteraitqn'alors. Cen’estpas tout.LeMinistreluirépondit avec do- pceur;etilsconvinrentquelelundi Suivant,illui feroit çonnoîtreladéterminationduPape.Quefiten conséquenceM.
Flotte?Ilsedisposa fièrement àfaireélever lesarmes, désledimancheSuivant.C’estlagazette françoise,in- tituleéJournaldes débats,quiattestecetexcèsd’impudence etde mauvaisefoi.IlpàroitqueleCitoyenBassevillcin- struitquelepeuple murmurait hautementcontre le projetdu [MajorFlotte,deplacerde forcel'Ecussonde laRépubliqueEur
laporteduConsul, désapprouvait cettemesure; maisV
obstinationdu MajorFlottenecédapasàsesobservations.Observezde grâce,quecen’estpasleGazettier quipar- leainsi, ilnefaitquerépéteren propres termesla rela- tiondu Consul Digne, envoyée etlue àlaConvention Nationale
.
Ajoutez k toutescescirconstancesl’apparition projet- téepourle
même
jour,deM,FlotteaumilieudeRome,
ayantdans sou CarosseMadame
Basseville,Son fils&
M.
Duval,lesquelsportoient tous àleurchapeau,ainsi queleursdomestiques,delargescocardesauxtroiscou- leurs. Cettevue quivintfripperlepublic,à l’heuredu plusgrandmouvementdelajournée, danslaruélaplus fréquentée deRome
,excital’émotion populaire,quieut bientôtlesSuitesdont vousêtes instruit.
J’ aivoulu vous présentercetableaud’événements historiques,quoi qu’ils ayent déjàtousunegrande noto- riété, afinque vouspuissiez découvrir d’uncoupd’œil, la Série
&
lavéritédesfaits.Ce
récitsimple&
sansartdoit convaincretoutlemonde, quelepeupleRomainn’avoit pas besoin d’une impulsion étrangère,pourfaireéclater çon reïsentimînt,
&
qu’il futuniquementpoussé,&
,pour
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pourainsidireentraînéparleSouvenir de tantd’outrage*
qu’ilavoitreçûsdelaFrance
&
des patriotes, tant aude- dans deRome
qu’audehors.Lerapportmême
du Con- sulDigne quejevousaicité,&
quifut lûà l’Assemblée, enfaitclairement l’aveu.Danslesconférences particulières queleConsulDigne eut avecleCitoyentlotte,ilexposa à cedernierledangertde braver îopinionpublique,dansune ville oiilepeupleitoit attachéà Sonculte,àSesopinions religieuses(y à Sespréjugés,(yportaitune hainedéclarée auxfrançcis.V
événementn'aquetropjustifiécettepré- diction,Sans recourrirà delongs raisonnements, vous tou- cherez pourainsidire, au doigtla vérité, enréfléchissant àceconcoursdecirconstances,toutes trèsSignifiantes, qui ont précédé,accompagné
&
Suivi1’émentepopulai-re,
&
qui démontrentaveclaplusgrande évidence,lafaussetéde l’imputation quienattribuel’explosion àla Courde
Rome
.Larelationmême
de Naples, fait foique leMinistreenprévintSans détourle messagerFlotte,au quelildéclara,qu'il craignait infinimentunmouven.entpo- pulaire.Il u’estdoncpas possibleque leGouvernement ;\7:eûtpréparé,
& même
depuislongtemps,comme
onose leprétendre,cetteinsurrectiondupeuplejcardanscette Supposition leMinistre n’aurait pasété assezStupide,
pouriienavertirFlotte
&
Basseville,contrelesquelsoi».Supposequ’elledevoitêtre dirigée.
A
joutez àcepremier avertissementleSecondavis,quelemême
Ministre leur fitdonnersurlemême
objet,quelques heures avant1’é- vénement. M.Du
val àbeaudiredanssadéçlaration:Je, puisattesterquejenelesaivusrecevoiraucun messagedumi- nistère.JJamitié queDassevillemetémoignait,neluiaurait pas permis demelaisser ignorer,quelesFrançoiscouroient desdangers àRome
, sieffectivementen/’en eût averti. Pi- toyable raisonnement,qui ne pourrait avoir deforce , qu’en Supposant queceM.Duvalétoitsanscesseauxcôtés deBasseville.
Non
SeulementlarelationdeRome
affirme lecontraire,maisencore. lerapportmême
du Consul Di- gneracontele fait,telqueje1’aiexposé.Ilparoït que leCitoyenBasseville12éSTJJUI'T(ilparlede lajournée dui$,)àtroisheures,quelepeuple murmuroit hautement,
,
A
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atntreleprojetdu MajorFloue
,àlsappromoUeetteMesure
.
Allons en avant.
Où
cetteémeuteat-ellecommencé?II estreconnu quelepremier
mouvement
s’en estmanife- stésurla placeColonne,al’apparitionduCarosse&des
grandes cocardes. PourSoutenirdoncqu’ila étéexcité parlegouvernement,ilfaut SupposerquelaCourSça- vüit d’avance,quecesMessieurs vouloientfairecettein- snltante bravade, cejour lé,&
qu’elle étoitdansleSe- cret dulieu de laScène.Vous voyezbien qu’ünepa*teillerencontrenepeutêtre attribuée qu’au'hazard» Je consens pourtant àgratifier laCour de
Rome
decet esprit de prévoyanceÆlledevoitdtamoinsenconséquence dispo- ser tousseS préparatifs,de manière àassûrérl’accomplisse-ment
desesdesseins.M.Flotte auroitdûêtrelepointde‘miredücomplot, puisquec’étoitdelui qu’ellevenoit dere- cevoirleplus Sanglant outrage.Cependant M.Flotte fut IlPabrïde ce trausportpopulaire.Par quifut-ilSauvé?
ParlestroupestQuisechargea de prendre delui tan Soirf {Particulier?
Ce
furent cesmêmes
troupes,&
Spéciale-ment
Un deleurspremiersofficiers,leMarquis Accaram- boni, auquella relationde Naples&
celledeM.
Flotte Ontdécerne>en.conséquence,lesplusgrands éloges.Ily
aplus.QuiSauvaM. Duval?IIledit luimême
dans Sa déclaration,utibrave Soldat Toscan»Qui Saüvalafemme
&
1’enfant de Basseville?ce furentégalementlesSoldats*C’estdonc uneabsurde imposturequed’accuserlaCour d’avoirexcité
&
préparéceSoulèvement.Jene vous d/s tien de touteslesautresmesures&
précautionsque prit leGouvernement, enSe chargeant de dépenses considé- rablesipour queces francois,&
touslesautresindividus delamême
nation, fussent protégés contrelesinsultes dupeuple,&
trouvassent aRome
des asilesSurs,com-me
eneffetilsyen ont trouvé»Enfinsivous considérezun
moment
lesévénements qui out Suivi cetteémeute,laCalomniedeviendra de plusenplus manifeste à vosyeuxtVotasn’ ignorezpas quelafureurdupeupleneSeborna point à menacerles Seuls françOis:elles’étenditégalementSürlesJuifs,&
amena
d’autres désordres qui causèrentbeaucoup d’em- barrasanGouvernement, pour enarrêter lesprogrès»Que
Vousvousfliraî-fede plus?le
même
tumulte Se renouvelle,le ouze du moisdefévrier;&
ilressembloitSingulièrement au premier,dans Ses causes, dansSeseffets,dansson décroissement&
dans Sa durée*Toutlemonde
Sçaitque ce fut aussiunesimple explosion populaire occasionnée» parledélired’unffançoisattachéan Service dela maison deSaintLouis, lequel eut l’audace dedirepubliquement»'qu’ilvouloit tuerlePape.
Tout
homme
quine Sera pas déterminé àS’élever contrelavéritéreconnue,doitdoncavouer,que leGou-
vernement de
Rome
n’a paseulapluslégèreinfluence surlesévénementsdelajournéedu 13.Janvier.IlSuffit d’avoirun peu de bonsenspour en êtreconvaincu.Il n’exista,&
iln’existerajamaisaucunGouvernement, qui poursevenger d’une,onde plusieurs personnes,s’avised*exciterune émeutepopulaire.Cetexpédientlecompro- mettroit troplui
même,
ainsiquelatranquillitépublique» parce qu’ilestimpossible de marquerlesbornesd’un«insurrectiondelapopulace,
&
de calculerlesexcès aux quelsellepeutselivrer,tandis qu’ancontrairel’autori- téSouveraine,nemanqueraitjamais, siellevouloitei*faireusage, de
moyens
plus prudents&
plussûrs,poue exécuter depareils projets.Jeveuxpourtantquevoussaisissiez complettement la véritéde mesobservations, endiscutantlesraisons
même
alléguéesdanslarelationdeNaples,pour appuyer sonaccusation calomnieuse.Le rédacteur observe d’abord, quelepeuple nefaitjamaislemalde luimême. qu’ il fautqn’onlelui anstille.it réfuteraiicilesfrançoisparle- / urs propresmaximes.Ce
futM.Makau
luimême
qui dans soninsultantelettrean Cardinal Ministre,relative-ment
aVexposition des armoiries,ditnettementque quant auxdesagrémentsdonnés enfrancealaCour deRome
,on nepouvoit lesimputer qu’ àunsimplemou-
vementpopulaire,&que
leGouvernementfrançoisau- roitbien sçû réparer depareilstorts.Une
Gazettefran- çoiseintitulée,?abriviateuruniversel, aensuite appris à toutl’uuivers,queJepeupleétoitSouverain partout, d*-, aprèstesdroitsdefhomme.Maislaissonsàl’écarttoutescesindécentes déclama-
A
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(x<?)
tîonsi LathéoriedeM.Flotte, estdémontréefaussepar l’expérience.Lepeuple nefaitaucun maldelui
même &
sansleconseild’autrui.quandiln’yestpointexcitépar unecausequiluisoitpropre
&
inhérente au peuple luimême
.Comment
pouvezvousdirequeJepeupleRomain
n’ étoit point.pousséparcetteimpulsionactive, apres tantde
dommages
quelesfran^oisont causés hlareligion, après tantd’outragesqu’ilsont sçûménagerhleurpro- pre Souverain,enfin aprèstantdemenacesqu’ilssesont permiseshardimentèRome même,
enannonçantlapro- chaine destructiondecetteCapitale?Larelation de Naples ajoute al’appui decettedo- ctrinesur lesinsurrectionspopulaires,quelepeupleRo- main avoitvû tranquillement depuis plusde huit jours danstouslesquartiersde
Rome
,lacocarde nationale, sansentémoigneraucun mécontentement.Cetteasser- tion estun mensonge>donton peut trouverlapreuve danslaGazettefrançoise,intitulée, libertéégalitén.41,On
ylit,queBassemlle(yleMajorFlotte ètoientlespre- miersquieussentoffertla cocarde tricolorauxregards desRo- mains.Sil’Auteurdela relationde Naples eûtaimélavé- rité,ilauroitdûdirequejusqu’alors, laCocarden’ avoit été arboréequ’ au Palais de l’Académie de France,par•quelquesdomestiques"quiéprouvèrent des voiesdefait,
&
furentassaillisd’injures,delapartdupeuple indigné*•Cenouvelessaineservitqu’airriterencorelesesprits.La réuniondetantd’objets de hainedécida ensuitel’explo- sion.La vuedeM.Flottequila veilledu
même
jouravoit menacéRome
d’une destructiontotale, lavue decethom-me
quiosoit semontrerpourainsidire,en triompheaumi- JieuduCours,accompagnédeM.Duval,ayant àsa suiteun cocher6cdesdomestiques qui portoient touscettecocar- deproscrite,cetteseulevue parutuntelexcèsd’insolen- ce,quelaprésence de cetofficierenrapellantau peuple toutlepassé, allumasafureur,&
ledéterminaaussitôt àlavengeance.
Que
vous dirai-jede lapermissionqu’onprétend avoir reçueduSécretaired’Etat, deseparerde lacocar- de?un demes amis quivoitSouventceCardinals’est .informé auprès deluidelavéritédecette assertion.illa désa-\
—
DigitizedbyGoogle
.désavouehautement.Je neferaipointvaloir lesconsi- dérationspersonnelles quiaccréditent saparole.Oaser- vez seulement>quel'auteurdelarelationde Naplesatte- stece fait,sansenfourniraucunepreuve,
&
qu’iln’in-diqueni
comment
ni<juand,ni àquileMinistreaaccor- déunepareillepermission,•quecettecondescendancese- roiten contradictionaveclesattentionsréitérées qu’il n’acesséde manifester pourne poiut heurter l'opinion du peuple;&
quemême
en supposantvrai tout ce qu’on oseavancer àcet égard,ou n’iracertainement pas jusqu’à prétendre, que le Cardinal Ministreeut autorisécetinsolentétalagedelacocarde, danslaruedu Cours.
Jen’aîpû
me
défendred’un Souriredepitié,quandj’aiIdl’article,danslequelonsehâtedese délivrerd’une discussionimportune, ausujetdel’expositiondesarmoi- ries.
On
n’avoit pas placécetécusson,dit larelationde Naples,&
onn’avoitpasmême
tentédel’élever.Fort bien; maisonnedit pasqueM.Flotteavoitdéclaré,de lamanièrelaplusrévoltante,au Cardinal Ministre, qu’il vouloitabsolumenten venirabout.On
nedit pas’,com-me
l’assdrelerapportdeM. Digne,quelemême
M.FIot- tepersistaensuiteobstinément dansla résolutiond’exé- cuterson projet,sans attendremême
laréponsedu Pape, malgrétoutes lesreprésentationsdesesamis qui s’eüor- coient del’endétourner.Enfinonneditpas cequeM.
Flotte lui
même
aformellement déposédanssa relation manuscrite.Or
écoutez,&
vousallezêtreconfondud’éton- nement.JePie disposai ensuite ,
écrit-üàM.
Makau
, à remet- trevotre iettreàM,
Digne Consul de France,lequelme
dé-
(larade vive voix,(y dansun' écritqn'ilvous adresses t
, qu'il n' avoitpointd'ordresàrecevoirdevous,
&
qu'iln'ex-poseroit point sur saportelesarmes delaRépublique,jusqu'à cequ'ileut reçu la réponseducourrier extraordinairequ'il avoitexpédiéà Paris.Alors
U
citoyen Basseville(y moi,
nous convînmesle soir,qu'il fallait élever
F
écusson sur lapor- tedePAcadémie', mass lelendemainnousfumesd’avisque et seroituneinsulte gratuite,(y que lamaisonduConsul émitleseulendroit ,oùle:armoiries dussent êtreplacées«A
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f 18)
fJousavions résoluderassembler lesfrançais,(yà'aprèsla majorité desvoix,de nousporternousmemes àlamaisondu Consul,lequel n’ auroitpasajouté,jepense,àtoussesau- tres délitsenvers lanation,
F
audaced’invoquerFassistance destroupes du Pape,pournousrepousser.j’avoisdéjàson- dé, Citoyen Ministre,Fopiniondes françois deRome,&
lamajoritém’avoitpartidéterminéeà mourir,plutôt que de ne pasvoir cetemblèmenational, surlaportedelamaisondu Consul.Jevousledirai, notrehardiesse auroitétécouron- néeduplus heureuxsuccès
,
Ici, J’aiplusieursquestions à proposeràl’auteurde la relationde Naples.Toutesces particularitésquel’im- pudence de
M.
Flotte a divulguées, étoient ellesou n’étoientellespassuffisantespourexciteràRome
leplus grandtumulte, indépendammentmême
dufaitmatériel del’expositiondes armoiries?Leprojetqu’ilavoit for-mé
,&
qu’il qualifie luimême
dunom
dehardiesse,derassemblerles françois poursoutenir l’entreprise qu’il
méditoit,n'étoit il pasuneexécrableconspiration con- tre leSouverain,contreletranquillité publique;
&
dans toutautrepays untelcomplot n’eut ilpasétésurlechamp
puni demort?remarquezicilaperfidie.Larela- tionde Naples prétendquelePapen’avoitpasautre choseà faire,que des’yopposeravecla forcepublique,quiitoit entresesmains,Mais enattendanton avoit faittousles préparatifs nécessairespourrésisteràcetteforcepubli- que.On
vouloitqu’ilencoûtâtlavieà plusieurs Cito- yens.On
vouloit répandredusang; enfinonavoit pris desmesurespourarrêter,ou du moins pourrendre odieux l’exercicede cettemême
forcepublique,.dontondità présent,quel’intervention auroit été juste etraisonnable•Jusqu’ a présentj’ aisuivi,pas à pas, la relationde Naples.Ici jevais cesserdemarcher sursestraces,p»r- cequel’auteur acrû qu’illuiseroitavantageux d’embro- ùillertouslesfaits,pourdéguiserlestorts,dontilse Sent accablé.Jeremarqueraienpassant quelquesunes de sesobservationspuériles;maisjene m’arrêteraiqu’aux assertions lesplusimportantes.Ilestfauxquelepeuple aitmontréce jourlà,lelongde larue ducours,dela
$ atisfaction etdelajoyc,àlavuedesCocardes portées par
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(»9
0
parM.Flotteetparses
Compagnons
.Lamultitudene manifestaquede l’indignationj&
aumoment
de l'émeu- te,touteslesclassesdelabourgeoisie,animéesdesmê- mes
sentiments, vinrent .égalementseréunir auxgroup- pcs. Ilestfauxqu’àlavue decetteespècedeChar de.triomphe, lepeupleait criésurlaplaceColonne: tuez, tuez tous cesgueuxdefrançais.Lerapportde
M. Digne
nefaitmention que de ceseul cripopulaire.Lepeuple•cria,à baslescocardes,
Dans
leconflictquis’élèveentre le gouvernementqui assûre,que l’undeceshommes
a Cocardeportoitàlamain,unpetitdrapeau Tricolor,&
M* Duvalqui nie hardimentce fait, ce n’estassûrémeat pasM. Duvalqui mérited’être crû.Enfinsi i’Auteur de la relationde Naples comprenoitunpeumieuxla force de lalangue Italienne,ilseseroitépargnélapeinede commenterl’articledelarelationde
Rome
,oùilestdit, qu'onentendit uncoupd'arme à jeu quipartoitdu cotédu Carosse,(y qui neblessapersonne.Cette locution,ducoté duCarossej siellene nie pas, n’ affirme pas nonplu»» quelecoupfût partidu dedans duCarosse.L’équivoquemême
de l’expression lafit préférerdanslarédaction#pareequ’onne vouloitrienassûrerdeprécis,surunecirr constancequel’onne sçavoit point aveccertitude.Ilest constant quelecoupfut tiré.Larelation ‘deNaplesaffir-
me
qu’ilfutdirigéparunRomain
surleCocher:La Ga- zetteintitulée, /’abbréviateurnuw, ditsimplement;Vn
coupdopistolet, Idcbtparon nesçaitqu't,blessadeux personnes,(y mitlepeupleenjureur»Ce
quel’homme
lepluscalmedel’universne sçau- roitlireensuite,danscettçrelationde Naples, sansat- teindreledernierterme desapatience,c’estledilemmç quepropose l’auteur, au sujetdeseffortsinfinisquefi-rentlestroupespour empêcherlesterriblesconséquences decetteinsurrection.
On
vous n'avez pas rassemblelestrou- pes,ditil, (yen ce casvousêtescoupables;eucette troupe rassembléeparvotrejet'drc,n'apointempêcheun meurtre (y danscettesuppositionvousêtesbienplus coupablesencore » Vousêtes. lescomplicesd'un homicide,Admirableraisonne-ment
! nousavons fréquentéensemble,Monsieur, les écolesde Réthorique&
deLogique,Qu’auraientditnos•t " pro-
Digitized
. C )
Professeurs,si nousécoliers,nousavions hazardé en leurprésence,depareilsarguments?
Nierquelestroupessesoientmises-enactivité,dès lecommencementde l’émeute,c’estcontredireunfait de notoriétépublique.Vous pouvez vous enconvaincre danslerapportsisouventcitédu ConsulDigne.Lei$,
à
troisheures,lespeuplecommença às’atrouper,armédepier- res,(y de bâtons,(yleGouvernement plaçadespiquetsde/Soldats danslesdifférentsquartiersdeRome,oitillesju- geanécessairesaumaintiendela tranquillitépublique.
Siles troupesne parvinrent pas àempêchertoute espèce de désordre, iln’estpas unseul
homme
deboa sens quine conçoive,qu’ilétoit impossibled’yréussir, dès le commencement del’émeute. Premièrement,lemoyen
de pouvoir contenirtoutunpeupleeninsurre- ction!En
secondlieu lestroupes n’étoientpas,etne pou- voient pasêtretoutesrassembléesdanslemême
lieu.On
fit roulerdefortespatrouillespar toutelaville,
comme
cela étoit indispensable,enles divisant par piquets.Il auraitfallusçavoird’avancecomment, où,etquandde- voitéclatercetteinsurrection, pourpouvoir réunirles patrouillessurunseulpoint.Lesfrançoiseux
mêmes
ont étécontraintsd’avouer,quesi lesdiversRégimentsne purent pas contenir efficacementlepeuple,auCommen-
cementde l’émeute,iln’enfautpoint chercherd’autre cause,quel’ignoranceinévitableoùl’on étoitd’abord,du lieuauquel devoitseporter ceflotpopulaire.Les troupes firentfaceàla multitude,&
tinrentfermedevantelle.Ce
futprincipalement àleurfermetéqueM.Flotte,M.Du-
val,la femme&
l’enfantde Ëasseville,durentlavie.Ellesempêchèrentégalementladilapidationde plusieurs maisons,spécialement dénoncées par descrisde fureurà lavengeancedupeuple.
Mais,répliqueton,lesMinistrespacificateursenvo- yés parleGouvernement,l’undes quelsétoit leSénateur Rezzonico,vinrentdireaupeuple; C’estassez,lePape estcontent.Enfin, ajouteton,Ëasseville n’enfutpas moinsblesséd’uncoup debayonette.Lapremière dece»
assertionsestunestupide imposture.Le
même
Sénateur Rezzonico,quimérite sssûrcment un peuplusde coa-• fiau-
fiance quel’auteurdelarelationde Naples
&
desespa- reils,acertifiésursaparoled’honneur,qu’il ditsimple- mentau peupleameuté:C'estassez,c'estassez,lePape ne veutpeintdepareilles choses.
J’ignore surquelle auto- ritéons’appuye ensuite,quandonditqueBasseville fut blesséd’un coup debayoaette.Le rapportquej’ailu,du chirurgien quimit surlablessurelepremierappareil,dit quel’ouvertureenétoitdelalargeurdedeux doigts,2c onpouvoitparconséquentl’attribuerà toutautre instru-
ment
tranchant.En
effetM.
Dignesuppose,.sansparler de bayonette, queBasseville aioititifrappé d'uncoupde rasoirdanslehasventre.Admettonscependant qu’ilait reçuuncoup de bayonette: en conclurez vous, quelecoup soitpartidelamaind’un Soldat?Maisqui ignoreque plusieurshabitantsdeRome
ontenleurpouvoir,&
por-tent souvent sur eux, depareillesarmes?Admettonsenco- requece soitunSoldat quiaitblesséBasseville.Oserez vousenconclurequelegouvernementavoitordonnéce meurtre?Unepareille conséquenceseraitinsensée. Le gouvernementne put pas commandercemeurtre quifut résoluetexécutédansle
même
instant; etonconçoit aisément qu’un Soldat eûtpuporterunpareilcoup,sans- êtremû
parcetteimpulsion.11est trèsvraisemblableque Bassevilleavoulusedéfendre.Jeliseneffetdanslarela- tion deRome,qu’il futtrouvé avecunstiletàlamain.Je voisdansl’attestationde son chirurgienquejejoins ici,
qu’au
moment
oùilfutblessé,Basseville étoitarmé de deuxpistolets.Au
restequelqu’opinionquel’onadop- teace sujet,iln’enserapasmoinsprouvéatouthom-me
debon sens,que leGouvernementn’aeuaucune partaumeurtre.L’empressement&
lessollicitudesdela puissancepubliquepour sauverM.Flotte,manifestèrent aucontrairelesplusgrands sentiments d’humanité&
de charité.Si legouvernementse fût livré aquelquemouve- mentdevengeance,personne assurémentn’eûtmieux mérité d’enêtre l’objetqueM.Flotte.
D’après touscesfaits,ouestindignédurécit,qu’on
litdanslarelationdeNaples,de touslesprétendusmau- vaistraitements,dontonauséenvers Basseville,durant lecourtintervallede samaladie. Voilà donclarecon-
Ci*).
noissancequel’ontémoigne,àl’intérêtde tant deprote- cteurs, mais principalementalabontéduSouverain,soit pourprocurer d’abordsaguérison, soitpourlui assurer ensuite leshonneursfunèbres,
&
les suffragesdel’église!Mais quedevoit-on attendredu Docteur Bussan,dont les assertionsoht accumulé dansce récit tantdemenson- ges?Jevousaiditaucommencementde
ma
lettre,quecethomme
étoitunmécréant&
unathée avéré.J’ajouteà présentqu’il est trèsignorant enmédecine;&
sansme
jet- terdans des discussions physiques,jevaisvous en convain- creparsaproprenarration. Dès lepremiermoment
il jugealablessuresidangereuse,qu’il fit administrerh BassevilletouslesSacrements,jusqu’à l’extrême onction.
Malgrécetaveu del’étatdésespérédumalade,ilproposa, s’ilfaut l’en croire,nonseulementqu’on changeâtlelit deBasseville,maisencore qu’onletransportâtdansune autremaison.Peutonimaginerunplusignorant charla- tan?jenem’étends pas davantageà ce sujet,lisezvous
même
dansladéclarationcyjointedu Docteurflajani ,lapreuvedes énormes imposturesque cemédecinaen- tasséesdanssarelation.Ilétoitdesonintérêtde s’en- velloperainside tantdemensonges,pourcacherl’exé- cutionerueiiequ’ilavoitfaitedecepauvremalheureux,
ensechargeant d’une opération que son ignorancenelui permettoitpasd’entreprendre,puisqu’ilne sçut pasfaire rentrerhsaplace,l’intestinquiétoit sortipar l’ouverture delaplaye
.
Je ne puis
me
dispenser de repoussericil’outrage qu’on a voulufaireàlamémoiredeBasseville, enessa- yant de décréditersonabjuration&
sa rétractation.Un
Curérespectablecertifie cetacte, surlafoiduserment.Comment
s’yprend-onpourluidonnerundémenti?on
arecours,selonl’usage, aux argumentsles plus puéri- les.L’abjuration,diton,auraitdûêtrerenduepublique dansl’instant.Aprèssaconfession,Basseville se qualifie encore de CitoyenfrançoisetdeSécrétoirede légationde
h
République,àNaples. Enfin danssontestamentil re-
commande
safemme&
sonfils, aux amisqu’il avoitdans laconvention nationale,&
spécialement aufameuxBris- sot.On
conclut de toutescescirconstances,qu’ellesdé- po-DigitizedbyGoogle