Article original
Efficacité pollinisatrice de différents traitements
sur 2 lignées de féverole de printemps (Vicia faba L var equina Steudel),
à des niveaux d’autofertilité différents,
avec utilisation de diverses espèces
de Bombus Latr (Hymenoptera: Apidae)
J Le Guen J Mesquida JS Pierre G Morin
JN Tasei 3 S Carre
1 Station d’amélioration des plantes;
2Laboratoire de zoologie, INRA, centre de recherches de Rennes, BP 29, 35650 Le Rheu;
3INRA, centre de recherches de Poitou-Charentes, laboratoire de zoologie,
86600 Lusignan, France
(Reçu le 2 décembre 1992; accepté le 27 décembre 1992)
Résumé — Dans une expérience sous cages, l’efficacité de la pollinisation de 3 espèces de bour-
dons (Bombus lapidarius, B pascuorum et B hortorum) a été comparée à celle de 3 traitements (dé-
clenchement manuel, autopollinisation, considérée comme témoin, et pollinisation libre hors cages)
sur 2 lignées de féverole (Vicia faba L) l’une autofertile (D-27) et l’autre peu autofertile (D-23). Les
résultats ont montré que le rendement grainier de la lignée autofertile n’est pas affecté par les moda- lités de pollinisation. Au contraire, celui de la lignée non autofertile est très sensible à l’espèce de
bourdon et nécessite l’intervention des insectes pour accroître significativement la nouaison et le rendement grainier. Le fait que la lignée autofertile soit indépendante des conditions de pollinisation
montre que l’autofertilité chez la féverole pourrait être un moyen naturel de régulariser et de stabili-
ser le niveau des rendements mais non de les accroître.
Vicia faba / Bombus / pollinisation entomophile / autopollinisation / rendement
grainier
INTRODUCTION
La féverole
(Vicia
faba L varequina
Steu-del)
est uneespèce autocompatible
par- tiellementallogame,
et de nombreux au-teurs
(Riedel
etWort,
1960; Wafa etIbrahim, 1960;
Scrivenet al, 1961;
Wattset
Marshall,
1961;Cooper,
1964;Free, 1966; Martyanova, 1967; Pritsch,
1971;Poulsen, 1971, 1973, 1975; Tasei,
1976;Link,
1990;Mesquida
et al,1990)
ontmontré
qu’elle
est tributaire de l’entomo-faune
pollinisatrice
pour saproduction grainière.
Dans une étude antérieure
(Mesquida
et
al, 1990),
l’effet nul oupositif
de lapolli-
nisation par les insectes sur les nouaisons et les
composantes
du rendement de la féverole a été mis en évidence selon ledegré
d’autofertilité de lalignée. Lorsque l’autopollinisation
estprépondérante,
ledéclenchement de la colonne staminale par un
agent pollinisateur
ne semble pasobligatoire
et les visites d’insectes n’entraî- nent aucun effetpositif.
Dans le cas contraire, le déclenchement par l’intermé- diaire d’unagent pollinisateur
devient né- cessaire et laprésence
d’insectes accroît notablement la nouaison et laproductivité grainière.
Nous avons
également
montré,qu’en
conditions de cages, les effets de la
pollini-
sation sur les
composantes
du rendementet sur les taux
d’allogamie
de ceslignées
n’étaient pas
significativement
différentslorsque
les vecteurs depollen
étaient desbourdons
(Bombus lapidarius L)
ou desabeilles
domestiques (Apis
melliferaL) (Mesquida
etal, 1990;
Carre et al,1991)
bienqu’une
tendance en faveur des bour-dons ait alors été notée. Ceux-ci se distin-
guent
d’ailleurs très nettement des abeillesdomestiques,
enparticulier
par leurplus grande aptitude
à déclencher les fleurs defabacées,
leurplus grande
vitesse de buti- nage(de
l’ordre de 1,4 à3,5
foissupé-
rieurs,d’après Pritsch,
1971;Poulsen,
1973;Tasei, 1976),
et aussi par leurplus long proboscis
autorisant des visites des corollesprofondes,
telles que celles de la féverole.Dans la
présente étude,
notre but a été de mesurer les différences decomporte-
ment en terme d’efficacité entre diverses
espèces
de bourdons au niveau de la for-mation
progressive
des organesreproduc-
teurs et des
composantes
du rendementen
grains.
Un secondobjectif
était de véri-fier si l’autofertilité
peut
être considéréecomme un moyen de
stabiliser,
voire d’ac- croître le niveau de rendement. Nousavons pour cela réalisé une
expérimenta-
tion au
champ
sous cagescomportant
di-verses modalités de
pollinisation appli- quées
à 2lignées.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Cette étude a été réalisée en 1991 sur le domai-
ne INRA du centre de recherches de Rennes, Le Rheu en Ille-et-Vilaine.
Nous avons utilisé dans ces expériences une lignée de féverole de printemps autofertile (D- 27) et une lignée peu autofertile (D-23). Ces li- gnées, bien que non isogéniques sont cepen- dant génétiquement très proches, et ont été ob-
tenues par sélection à la station d’amélioration des plantes de Dijon.
Le schéma expérimental était un dispositif
bloc équilibré à 6 traitements et 3 blocs. Les trai- tements étaient les suivants :
- cages avec B lapidarius L;
- cages avec B pascuorum Scopoli;
- cages avec B hortorum L;
- cages avec déclenchement manuel;
- cages en autopollinisation spontanée (= té- moin);
- plantes en pollinisation libre hors cages.
Dans les cages avec déclenchement ma-
nuel*, toutes les fleurs formées ont systémati- quement été déclenchées au même stade.
Nous avions antérieurement vérifié qu’à ce stade, il y avait compatibilité entre le pollen et
les stigmates (Le Guen, non publié). Les plantes
en autopollinisation ont été laissées pendant
toute la durée de leur floraison sous les cages,
sans aucune intervention. Les plantes en pollini-
sation libre hors des cages constituaient le trai- tement témoin pour les taux d’avortement et la
* Le déclenchement manuel est l’action d’écarter les pétales de la fleur pour l’ouvrir et forcer le contact entre le pollen et le stigmate (en anglais : tripping).
productivité en grains par plante. Ce traitement
a été randomisé de la même façon que les au- tres traitements dans le dispositif expérimental,
avec un même nombre de
répétitions.
Bien quenous n’ayons pas réalisé la mesure de la faune
pollinisatrice «naturelle», nous avons conservé
ce traitement dans l’analyse statistique car il constitue, pour le généticien, la référence aux
conditions naturelles.
Les cages avec bourdons contenaient chacu-
ne 2 fondatrices introduites dès le début de la
floraison, ainsi que 2 caisses de nidification en
bois de 25 x 25 x 25 cm, selon le modèle et les matériaux décrits par Pouvreau (1965), Pou-
vreau et Marilleau (1977). Nous avons utilisé
des cages grillagées avec une maille de 2 mm.
Les cages avaient une dimension de 3 x 3 x 2 m et chacune d’elles comportait 2 lignes de 10 plantes de la lignée autofertile D-27 adjacentes
à 2 lignes de 10 plantes chacune de la lignée
peu autofertile D-23. Les espaces entre les li- gnes étaient de 0,5 m et les distances entre
plantes sur la ligne de 0,3 m. À l’intérieur des cages avec bourdons, on a maintenu en perma-
nence un complément d’aliments dans des nour-
risseurs (miel, miel + eau à 50% et pollen). No-
tons que nous avons utilisé des fondatrices en
période de nidification, dont on sait qu’une seule d’entre elles, ou éventuellement 2, suffit à pro- duire une activité pollinisatrice satisfaisante dans les cages décrites ici, utilisées aussi bien pour la pollinisation de la féverole (Berthelem, 1966) que pour celle du colza (Lerin, 1982; Mes- quida et al, 1988). L’efficacité de l’activité des bourdons a été vérifiée sur la quantité d’organes reproducteurs produits (fleurs, gousses), les
taux d’avortement des fleurs et des gousses, les taux de nouaison et les composantes du rende-
ment. La production des organes reproducteurs
a été notée à chaque nœud au fur et à mesure
de leur apparition et de leur développement. Par
souci de simplification, il a été convenu de clas-
ser les organes reproducteurs en 3 stades :
- stade 0 pour les fleurs;
- stade
I pour
les gousses de longueur inférieu-re ou égale à 2 cm, dans lesquelles il n’est pas
encore possible de déceler au toucher la pré-
sence de grains;
- stade II pour les gousses de plus de 2 cm de long, dans lesquelles les grains sont formés.
Les dénombrements de fleurs et de gousses des stades I et II ont été réalisés tous les 2 j sur
90 plantes par lignée (5 plantes par traitement et par répétition), préalablement prises au ha-
sard et marquées. Les taux de nouaison et les taux d’avortement des fleurs et des gousses ont été calculés selon Mesquida et al (1990). Les composantes du rendement retenues sont le nombre de grains produits par plante et le poids
de 1 000 grains. Par ailleurs le rendement en
grains par plante a été analysé.
Pour ce qui concerne l’analyse des données, les comparaisons de moyennes ont été réali- sées sur les valeurs moyennes des 5 plantes
par répétition. Nous avons utilisé le logiciel
STAT.ITCF (Gouet et al, 1985), selon un modè- le factoriel à 2 facteurs à effets fixés (traite-
ments et génotypes). Dans le cas de rejet de l’hypothèse nulle, l’analyse de la variance a été suivie du test de classification des moyennes de Newman et Keuls au seuil de risque de 5%. Les proportions ont été analysées après transforma- tion arc
sin√p.
L’analyse de la variance selon unmodèle factoriel complet n’a pas permis de
mettre en évidence d’effet significatif pour l’inter- action variété/traitement, quelle que soit la variable analysée. Dans la suite de cette note,
nous ne considérerons donc que les variances
«génotypes» (ou lignée) et les variances «traite- ment».
RÉSULTATS
Influence du traitement de
pollinisation
sur la
production
de fleurset de gousses par
plante
entièreLes traitements n’ont eu aucune action sur les
quantités
de fleurs totalesproduites
par lesplantes (tableau I),
mais le fleurs pro- duites par lalignée
autofertile D-27 sontplus
nombreuses que cellesproduites
par lalignée
peu autofertile(127
et 84 fleurspar
plante respectivement,
P<0,05).
La li-gnée
autofertile aproduit
en moyenne eten conditions de cages avec
bourdons,
si-gnificativement plus
de gousses au stade I que lalignée
peu autofertile(14
à 22% enplus),
mais moins(17
à20%)
de goussesau stade II. Le tableau I montre aussi
qu’en autopollinisation
lesquantités
de goussesproduites
par lalignée
autofertile(stades
I etII)
sontéquivalentes
à cellesobtenues dans les autres traitements sous
cages. Au
contraire,
lalignée
peu autofer- tileprésente
une baisse deproduction
defruits de
plus
de 70%.Influence du traitement de
pollinisation
sur la
production
et larépartition
des fleurs et des gousses par
étage
Les fleurs
L’analyse statistique
montre que laréparti-
tion des fleurs parétage
nedépend
pas des conditions de traitement. Les courbes de distribution sont, pourchaque lignée, identiques,
unimodales et suivent le mêmerythme
deproduction
de fleurs par niveau florifère(fig 1). Les productions optimales
de fleurs se situent au niveau des 10 pre- miers
étages,
avec un maximum situé au5
enœud florifère.
Les gousses aux stades I et II
La
lignée
autofertile D-27apparaît
peu sensible aux diverses conditions de traite-ment ainsi
qu’aux
différentesespèces
debourdons. Les courbes cumulées corres-
pondant
aux différents traitements se sup-perposent (si
l’onexcepte
le traitementpol-
linisation
extérieure),
aussi bien pour les gousses du stadeI que
du stade II(fig
2aet
2b).
En
revanche,
lalignée
peu autofertile D- 23apparaît
sensible aux conditions depol-
linisation
(fig
2c et2d),
surtout pour cequi
concerne les gousses au stade II
(fig 2d).
Dans ce dernier cas, 3
types
deréponses peuvent
être notées :- le traitement
autopollinisation
conduit àune courbe cumulée très
faible,
avec unmaximum de 10 gousses au stade II pro- duites pour l’ensemble des nœuds repro- ducteurs;
- les traitements déclenchement manuel et
pollinisation
extérieureprésentent
des courbes cumuléesintermédiaires,
avec unmaximum de 30 à 35 gousses au stade II
produites;
-
enfin,
les 3 traitementsbourdon,
statisti-quement identiques
entre eux avec uneproduction maximale, quelle
que soit l’es-pèce
debourdon,
de 50 gousses parplan-
te au stade II.
Si l’on considère l’évolution de la distri- bution des gousses
(stades
I etII)
lelong
de la
tige,
on constate que celle-ci est à la fois fonction desgénotypes
et fonction destraitements
(figs
3 et4).
Lalignée
autofer-tile D-27
(fig 3) présente
des courbesglo-
balement
semblables,
avec unplateau plus
ou moinsrégulier
entre lesétages
2et 15,
quel
que soit letype
depollinisation.
Chez la
lignée
peu autofertile D-23(fig 4),
la distribution des organesreproduc-
teurs est différente de la
précédente,
ence sens
qu’elle présente généralement
une courbe «en cloche» avec des
produc-
tions maximales dans la
partie
moyenne destiges.
Parailleurs,
lafigure
4 montreque les différentes
espèces
de Bombusont des
comportements
différents.B pascuorum
(fig 4a) présente
une effi-cacité faible sur la base des
tiges (étages reproducteurs
1 à4)
et un accroissementrapide
au-delà. Cette activité est compara-ble, quant
à sacinétique,
à celle que l’on observe avec le traitement déclenchement manuel(fig 4d),
bien que dans ce dernier traitement laproduction n’atteigne
pas celle obtenue avecB pascuorum.
B hortorum et B
lapidarius (fig
4b et4c) présentent
au contraire une activitéplus grande
sur lespremiers étages,
suivied’une baisse sensible d’efficacité sur les
étages
5 à 7. Leur activité devient par la suitecomparable
à celle notée chez B pas-cuorum. Les
profils
de courbes de B horto-rum et de B
lapidarius
sont àrapprocher
dece que l’on observe en conditions de
pollini-
sation extérieure
(fig 4e),
du moins pour lespremiers étages reproducteurs.
L’autopollinisation (fig 4f)
enfin se distin- gue des traitementsprécédents
par uneproduction
moyenne nettementplus
faibleet une nouaison
pratiquement
nulle sur les4
premiers
noeudsreproducteurs.
Entre
lignées
et dansles mêmes conditions de traitement Les différences entre
lignées
sontimpor-
tantes.
En
autopollinisation,
lalignée
peu auto- fertile D-23(fig 4f)
aproduit
en moyenne nettement moins de gousses que lalignée
autofertile
(fig 3f)
et les courbesprésentent
une allure différente. Celles de la
lignée
peu autofertile font
apparaître
une faibleproduction
à la base de latige (moins
d’une gousse par
étage
en moyenne dans lesétages 1-5).
Cetteproduction
augmen- tebrusquement
ensuite dans lesparties
moyennes
(étages 6-12),
avec un maxi-mum situé au 10e
étage.
Chez la
lignée
autofertile(fig 3f),
la pro- duction de gousses est d’embléeplus
im-portante
que celle de D-23 à la base de latige (étages 1-5)
et cetteproduction
semaintient relativement constante
jusqu’à l’étage
15, avec un maximum au 6eétage.
Dans les cages avec B hortorum et celles
avec B
lapidarius,
lalignée
autofertile(fig
3b et
3c)
aproduit
nettement moins de gousses que D-23, essentiellement dans lapartie
moyenne destiges (étages
7 à13).
Dans les cages avecB pascuorum,
laproduction
de gousses de D-27(fig 3a)
estsupérieure
à celle de lalignée
peu autofer- tile dans lesétages
1-5 et 13-20.Influence du traitement de
pollinisation
sur les taux d’avortement et les taux de nouaison
Le tableau II
indique
que lecomportement
des 2
lignées
étudiées est différent. L’ana-lyse
de la variance faitapparaître
un effetgénotype
et un effet traitementsignificatifs.
Pour ce
qui
concerne l’effetgénotype,
lalignée
autofertile D-27présente
des tauxd’avortement
significativement supérieurs
à ceux de la
lignée
peu autofertile D-23. Ilapparaît, d’après
le tableauII,
que c’est es- sentiellement au niveau du passage fleurs- gousses au stade I que la différence entre les 2génotypes
est laplus importante (43,6%
pour D-27 contre 31,5% pour D-23),
mais cette différence restecependant
hautementsignificative,
bien que moinsforte,
pour les taux d’avortement des gous-ses entre le stade I et le stade II
(49,4%
contre
42,4%).
Ces différences du niveau des avorte- ments se traduisent au niveau des taux de nouaison par un
avantage
très hautementsignificatif
de lalignée
peuautofertile,
dontle taux de nouaison est 1,5 fois
supérieur
àcelui de la
lignée
autofertile. Globalement chez cettedernière,
71 % des fleurs for- mées avortent, alors que 56% seulement le font chez lalignée
peu autofertile. Onpeut
tout de suite noter que ce taux d’avor- tementplus
élevé de lalignée autofertile, compte
tenu de saproduction
de fleurs si-gnificativement plus élevée, permet
auxgénotypes
deproduire
desquantités
degousses par
plante comparables.
En ce
qui
concerne l’effettraitement,
pour le taux d’avortement des
fleurs,
letraitement
pollinisation
extérieure conduitau taux d’avortement
statistiquement
leplus
élevé(54,2%;
tableauII)
pour la li-gnée autofertile,
alors que pour lalignée
peu autofertile c’est le traitement
autopolli-
nisationqui
entraîne le taux d’avortement leplus important (57,6%).
Pour cette der-nière
lignée,
B hortorumapparaît
commele meilleur
pollinisateur,
avec un taux d’avortement de14,4%, significativement
inférieur à celui de tous les autres traite- ments. On retrouve les mêmes conclu- sions pour les avortements des gousses
au stade
I,
avec des taux d’avortement très élevés pour le traitementpollinisation
exté-rieure chez la
lignée
autofertile(57,7%),
ainsi que pour le traitementautopollinisa-
tion chez la
lignée
peu autofertile(86,4%)
et un bon
comportement
de B pascuorum et de B hortorum(respectivement 23,7%
et
24,6% d’avortements). Enfin,
au niveau des taux denouaison,
le traitementpollini-
sation extérieure
apparaît
inférieur aux au-tres
traitements,
defaçon
hautementsigni-
ficative pour la
lignée
autofertile. Chez lalignée
peuautofertile, l’autopollinisation apparaît
très nettement inférieure aux au-tres
types
depollinisation (13,6%
denouaison)
alors que B hortorum confirmesa
supériorité
àpolliniser
cettelignée (64,7%
denouaison,
différence hautementsignificative
avec les autres traitementsimpliquant
desinsectes).
L’étude des
figures
3 et 4apporte
desinformations
complémentaires
sur les mo- dalités d’avortement des organes sur latige.
Chez lalignée
peu autofertile, il y a pour B pascuorum et B hortorum une par- faitesuperposition
des courbes de forma- tion des gousses au stade I et des gous-ses au stade II
(fig
4a et4b).
Cettesuperposition
s’observeégalement
pour le traitement déclenchement manuel, aveccependant
un écartsignificativement plus grand
entre les 2 courbes(fig 4d).
PourB lapidarius,
entre lesétages
7 et 15, letaux d’avortement des gousses au stade II est
significativement plus important
que celui des gousses au stadeI,
cequi
se tra-duit par un
plus grand
écart entre les 2courbes
(fig 4c).
Cette différence estéga-
lement
importante
àpartir
del’étage
4pour le traitement
pollinisation
extérieure(fig 4e),
ainsi que pour le traitement auto-pollinisation (fig 4f).
Chez lalignée
autofer- tile, les taux d’avortements semblent moinsdépendants
dutype
de traitement depollinisation.
Pour tous lestraitements,
laproduction
de gousses au stade II mar- que une diminution sensibleaprès
le 10eétage,
bien que laproduction
de goussesau stade I demeure
inchangée jusqu’au
15
e
étage,
sauf pour le traitement déclen-chement manuel et surtout pour le traite- ment extérieur. D’autre
part,
dans tous lestraitements,
l’écart entre les 2 courbes est trèssignificatif.
Influence sur le rendement et ses
composantes
L’analyse statistique
des effetsgénotype
ettraitement pour le rendement
grain
parplante,
ainsi que pour sescomposantes,
est
récapitulée
dans le tableau III.Les effets
génotype
sontsignificatifs
pour le nombre moyen de
grains
parplan-
te
(101,6
pour D-27 et 84,8 pour lalignée
peu
autofertile)
ainsi que pour le rende- mentgrain
parplante (respectivement
41,2et
31,8
g parplante).
Enautopollinisation,
le nombre de
grains
parplante
chez la li-gnée
autofertile est peu différent de celui des autres traitements. Il n’existe pas,glo- balement,
de différencessignificatives
entre les différentes
espèces
de bourdons.Inversement,
chez lalignée
peu autofer-tile,
enautopollinisation,
le nombre degrains
parplante
est de 4 à 5 fois inférieur à celui obtenu dans les cages avec bour- dons. Parailleurs,
les différentesespèces
de bourdons
produisent statistiquement plus
degrains
parplante
que les autres traitements chez cettelignée.
En ce
qui
concerne lepoids
de 1 000grains,
les différences ne sont passignifi-
catives entre
génotypes.
Il n’existe pas, d’autrepart,
de différencessignificatives
entre traitements pour la
lignée
autofertile D-27. Pour lalignée
peuautofertile,
en au-topollinisation,
lepoids
de 1 000grains
est trèssignificativement supérieur
à celui ob- tenu dans les autres traitements depollini-
sation. Cette
augmentation
dupoids
de1 000
grains
est corrélative du faible nom-bre de
grains produits
par laplante
et tra- duit unphénomène
decompensation
entrefacteurs du rendement bien connu chez V faba.
Enfin,
pour le rendement engrains
parplante,
iln’y
a, chez lalignée autofertile,
aucune différence
significative
entre traite- ments.Inversement,
chez lalignée
peu au-tofertile,
les traitementsautopollinisation
etpollinisation
extérieure sont trèssignificati-
vement inférieurs aux autres traitements.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Les 2
lignées,
autofertile et peuautofertile, présentent
une réaction différente vis-à-vis de lapollinisation.
Lalignée
autofertile(D- 27)
a une réactionhomogène
parrapport
aux différents
traitements,
si l’onexcepte
le traitement enpollinisation libre, qui
estinférieur aux autres pour le nombre moyen de
grains
et le rendement moyen parplan-
te. Cette différence traduit un «effet cage»
important qui pourrait
être dû à l’effet demicroclimat favorable à la
plante,
créé par la cage. Enrevanche,
lalignée
non auto-fertile
(D-23) présente
un effet traitementtrès hautement
significatif.
Si l’onexcepte
le traitement
pollinisation
extérieure pour les mêmes raisons queprécédemment,
onpeut distinguer
3 effets :-
l’autopollinisation
conduit à une chute considérable du nombre degrains
et durendement
grainier
parplante (diminution
de
plus
de 75% du nombre degrains
parrapport
aux résultats obtenus enprésence d’insectes)
et à unecompensation impor-
tante sur le
poids
moyen d’ungrain;
- le déclenchement manuel
produit signifi-
cativement moins de
grains
que les traite- ments avecinsectes,
mais par compensa- tion lepoids
moyen de 1 000grains
estsupérieur;
il sembleraitdonc,
dans ce cas, que les insectesagissent
sur les fleurs defaçon
différente de celleprovoquée
par lesimple
déclenchement. Cette actionpositi-
ve
pourrait
traduire un rôlemécanique joué
par l’insecte au niveau du
stigmate
per- mettant unepollinisation plus efficace;
ellepourrait également
traduire une forme par- tielled’incompatibilité
chez cettelignée,
l’action
positive
de l’insecte parrapport
au déclenchement manuelcorrespondant
àl’apport d’allopollen
deplantes
voisinespermettant
de lever cetteincompatibilité partielle;
-
enfin,
l’étude desprofils
deproduction
de
graines
montre que les 3espèces
debourdons étudiées n’ont pas une activité
identique
sur les différents niveaux desplantes; cependant,
les différences s’ob- servant au niveau desétages
sur le déve-loppement
des organesreproducteurs
n’ont pas de
conséquence
sur le rende-ment final et ses
composantes.
Par
rapport
à uneexpérimentation pré-
cédente
(Mesquida
etal, 1990),
menéesur les mêmes
génotypes,
ilapparaît quel-
ques différencesqui
ne sont pas de nature à modifier nos conclusions. Lescomparai-
sons sont
possibles
pour les traitements Blapidarius, autopollinisation,
déclenche-ment manuel et
pollinisation
extérieurecommuns dans les deux
expérimentations (tableau IV).
Chez la
lignée autofertile,
on note dansle cas du traitement
autopollinisation,
pour le nombre degrains
parplante
et pour le rendementgrain
parplante,
une stabilitéremarquable
pour les 2expérimentations (respectivement 90,9
et89,8 grains
parplante
en 1990 et en 1991; 39,9 et 37,3 g degrains
parplante).
Le traitement déclen- chement manuel donne pour cettelignée
des résultats
également homogènes
pources 2 caractères
(94,4
et 110,1 pour le nombre degrains
parplante;
41,1 et 45,0 g degrains
parplante).
Le traitementpollini-
sation extérieure est
également
très stable(79,5
et 70,5 pour le nombre degrains
parplante;
31,6 et 30,0 g degrains
parplante respectivement
pour les 2années).
Le trai-tement B
lapidarius
donne en revanche des résultatssupérieurs
en 1991 parrapport
à1990,
aussi bien pour le nombre degrains
par
plante (80,0
en 1990 contre 117,1 en1991)
que pour le rendementgrain
parplante (33,3
et45,0
grespectivement).
Pour la
lignée
peuautofertile,
seul le dé- clenchement manuel donne des résultatsidentiques
pour le nombre degrains
parplante
et lepoids
degrain
parplante (71,9
et
78,7;
32,7 et 34,2respectivement
pour 1990 et1991).
Ces résultats confirment que la
produc-
tiongrainière
chez la féverole est fonction de labiologie
florale du cultivar considéré.Les insectes dans le cas de la
lignée
auto- fertile D-27n’augmentent
pas le rende- ment, encore que l’effet «année» observé pour Blapidarius
entre 1990 et 1991 méri- te d’êtreprécisé.
Il n’en va pas de même pour lalignée
non autofertile D-23, chez la-quelle
lapollinisation
par les insectes estobligatoire
pour assurer uneproduction
op- timale degrains.
Ces résultats montrentégalement
que lapollinisation
par les in- sectes ne semble pas être un facteur limi- tant de laproduction
degrains
chez la fé-verole,
du moins pour lalignée
autofertile.Ces résultats soulèvent toutefois des ques- tions d’ordre fondamental.
Il est nécessaire de
comprendre
cequi fait,
auplan physiologique
la différenceentre une
lignée
autofertile et unelignée
non autofertile ou peu autofertile. Il
n’y
apas en
effet,
auplan morphologique,
dedifférence entre fleur autofertile et fleur non autofertile
(Le Guen,
nonpublié).
Il estpossible
que la différence se situe auplan génétique
et traduise certaines formes d’in-compatibilité déjà
montrée au sein du grouped’espèces
Vicia faba(Le Guen, 1983).
L’autofertilitépourrait
alors corres-pondre
à une levéepartielle
oucomplète
de cette
incompatibilité
chez certains culti-vars. Le
phénomène doit,
enfait,
êtreplus complexe,
car nous avons montré par ailleurs(Mesquida
etal, 1990;
Carre etal, 1991)
que lalignée
autofertile D-27 est moinsréceptive
àl’allopollen
que lalignée
non autofertile
D-23,
ainsiqu’en
témoi-gnent
les taux d’intercroisementplus
fai- bles chez lapremière lignée
que chez la seconde.Par
ailleurs,
chez lalignée
non autoferti- le, lesplantes peuvent produire,
en condi- tionsd’autopollinisation,
une certainequantité
degraines.
Cetteproduction,
trèsfaible sur les
premiers
nœuds floraux, s’ac- croît ensuite, sansjamais
atteindre toute- fois le niveau obtenu en conditions depolli-
nisation parles
insectes ou par le déclenchement. Cephénomène implique
une modification de la
biologie
florale de lalignée.
Il seraitimportant
de connaître la nature de cette modification pour améliorer notrecompréhension
des mécanismes de mise à fruit chez la féverole. Plusieurshy- pothèses peuvent
être avancées, tellequ’une hypothèse génétique
faisant inter- venir la levéepartielle
d’une barrière d’in-compatibilité,
ou unehypothèse
métaboli-que telle que l’inversion d’un
trophisme
entre
puits
et sourcemétaboliques.
Au-delà de la cause de cette inversion,
qu’elle
soitgénétique
outrophique,
la nature dustimulus
qui
la déclenche est fondamenta- le à connaître. Onpeut
proposer des voies de recherches en ce sensimpliquant
parexemple
les variations detempérature
existant au cours de la très
longue phase
de floraison de la
féverole,
variations donton sait
qu’elles
ont une influence sur lesphénomènes d’incompatibilité,
maiségale-
ment sur les translocations
métaboliques
dans les
plantes.
La
production
de fleurscorrespond
àune
dépense énergétique importante
chezune
plante,
et un avortement de fleurspeut
être considéré comme uneperte potentiel-
le de
productivité.
L’autofertilités’accompa-
gne de taux d’avortement de fleurs et de goussessignificativement supérieurs
àceux
exprimés
par lalignée
non autofertile.Cela se traduit par un taux de nouaison
pratiquement
2 fois inférieur pour letype
autofertile. Par
conséquent,
dans le cadre du matérielanalysé
dans cetteétude,
l’au- tofertilité entraîneglobalement
une limita-tion du
potentiel
de rendement mis enplace
par lalignée
au «stade fleurs»(127,5
fleurs formées chez D-27 contre 84,1 chez D-23 pour un rendementéqui-
valent chez les 2
lignées).
Nous n’avons pas actuellementd’explication
à cephéno-
mène. On
peut cependant
formulerl’hypo-
thèse que la
production
d’ungrand
nom-bre de fleurs
correspond
à la mise enplace
d’unpuits métabolique reproducteur
intense
permettant
de détourner les trans- locats vers les organesreproducteurs
en limitant les effets de la dominanceapicale,
très
importante,
normalement exercée par lebourgeon
terminalvégétatif
dans cetteespèce
à croissance indéterminée. L’auto- fertilitépourrait
dans ce cas être le résultat de cerééquilibrage
dans les relations dedominance
apex/organes reproducteurs
latéraux. Il serait intéressant de tester cettehypothèse
àpartir
de lacomparaison
de
lignées parfaitement isogéniques
auto-fertiles et non
autofertiles,
à condition que l’onpuisse
les obtenir.Il faut enfin noter que l’efficacité
pollini-
satrice de B hortorum a été sensiblement meilleure que celle de B
lapidarius
et de B pascuorum aussi bien au niveau des taux de nouaisonqu’à
celui du rendement engrains
parplante.
Onpeut
penser que ce résultat est lié au fait que B hortorum pos- sède unproboscis beaucoup plus long
que celui des autres
espèces
de bourdons utilisées(Pouvreau, 1984),
ainsiqu’une
activitépollinisatrice
et une vitesse de buti- nage nettementsupérieures (Tasei, 1976).
D’après
les valeursrapportées
par Pou- vreau, les fondatrices de B hortorum ontun
proboscis
degrande
taille(18,0
à 21,2mm),
alors que celui de Blapidarius
et deB pascuorum est de
plus petite
taille(12,0
à 14,8
mm).
Lalongueur
duproboscis
desbourdons est
généralement
mise en rela-tion avec la nature et la
profondeur
de lacorolle des fleurs visitées
(Free,
1962;Pouvreau, 1985),
mais cela ne semble passe vérifier dans tous les cas. De
même,
selon Pouvreau
(1984, 1985),
cela ne suffit pas àexpliquer
lespréférences
dans la di-versité des fleurs visitées. Il existerait
éga-
lement une certaine relation entre la taille du
proboscis
de cesespèces
et le coeffi- cient d’efficacitépollinisatrice
de la févero-le
(Tasei, 1976).
Chez lesbourdons,
ce coefficient en conditions deplein champ
est très
supérieur
à celui de l’abeille do-mestique. Cependant,
l’efficacité réduite de cette dernière sur la féverole est engrande partie
due aux visitesnégatives
consécutives à l’utilisation de trous
percés
à la base de la corolle par B ferrestris et àl’exploitation
des nectaires extraflorauxportés
par lesstipules
foliaires(Branden- burg,
1961;Free,
1962;Poulsen, 1973;
Tasei,
1976).
D’autresespèces
du groupe Bombus àlangue
très courteadoptent également
cetype
debutinage négatif.
En conclusion, on
peut souligner
que lalignée
autofertileproduit
nettementplus
defleurs que la
lignée
non autofertile etpré-
sente des taux d’avortement
significative-
ment
plus
élevés. Elle est indifférente auxtypes
depollinisation
et àl’espèce
de l’in-secte
pollinisateur.
Cela se traduit par des taux d’avortement et des rendementsglo-
bablement
identiques
dans toutes les si- tuations. Parailleurs, malgré
un tauxd’avortement
plus
élevé, cettelignée
auto-fertile a pour tous les traitements une pro- ductivité
supérieure
à celle de lalignée
non autofertile.
Enfin,
le fait que lalignée
autofertile soit
indépendante
des condi- tions depollinisation
et de laprésence
d’in-sectes
pollinisateurs
pour assurer son ren-dement montre que l’autofertilité chez la féverole
peut
être un moyen naturel de ré-gulariser
et de stabiliser le niveau des ren-dements, mais elle ne
permet
pas de lesaugmenter.
La
lignée
nonautofertile,
enrevanche,
est
plus
sensible àl’espèce
de bourdon eta
obligatoirement
besoin d’insectespollini-
sateurs pour accroître la nouaison et le rendement.
Summary — Efficiency
ofpollinating
treatments on 2 lines of
spring
fababean
(Vicia
faba L varequina Steudel)
with different levels of
self-fertility
andusing
3species
of Bombus(Hymenop-
tera:
Apidae).
Theobjective
was to com- pare thepollinating efficiency
of Bombuslapidarius,
B pascuorum and B hortorum with 3types
of treatments(hand tripping,
self
pollination
and openpollination).
Thisstudy
was conducted underinsect-proof
cages 3 x 3 x 3 m on 2 faba bean
lines,
one with
high self-fertility (D-27)
and theother with low
self-fertility (D-23).
Anotherobjective
of thestudy
was to further evalu- ate ifself-fertility might
increase the reliabil-ity
ofyield
in faba bean. The cages with bumble bees contained 2 queenseach,
and the
experimental design
was a ran-domized
complete
block with 3replica- tions,
6pollination
treatments and 2 lines per treatment. Data were recorded on re-productive
organs(flowers
andpods) by
node, on abortion rates,pod setting
ratesand seed
yield components.
Treatments did not affect flowerproduction,
the self-fertile line D-27
yielding
≈ 50% more flowers than the line D-23 with lowself-fertility.
Butthe abortion rates were
significantly higher
in the self-fertile line D-27 than in D-23.
The self-fertile line was not affected
by
the various conditions of
pollination.
Onthe
contrary,
the line with lowself-fertility
was very
susceptible
to treatments and to the differentspecies
of bumble bees. Un- der selfpollination,
the low self-fertile lineproduced significantly
lesspods
than with insects. On thecontrary self-fertility
en-abled line D-27 to
produce
as many seedsunder
self-pollination
as with bumble bees.Despite
itshigher
abortion rate, the self-fertile line D-27 had a
greater productivity
than that of D-23 for
practically
all thetreatments. We concluded that the non
self-fertile line has a definite need of
polli- nating
insects tosignificantly increase
itspod setting
and seedyield.
The fact thatthe
yield
from the self-fertile line was com-pletely independent
of insectactivity
indi-cates that self
fertility
was an effectivemeans of
making
faba beanyield
moreconsistent and reliable, but this mecha- nism did not increase
yield.
Vicia faba / Bombus / insect
pollination
/self-pollination
/ seedyield
Zusammenfassung —
DieBestäubung
der
frühjahrsblühenden
Pferdebohne(Vicia
faba L varequina Staudel).
DieBestäubunsgsleistung
von 3 Hummelar-ten
(Bombus Latr, Hymenoptera : Apidae)
bei zwei Linien der Pferdeboh-ne mit unterschiedlichem Grad der Selbstfertilität. Das
Ziel
der Untersu-chung
war einVergleich
derBestäubungs- leistung
von Bombuslapidarius,
B pascuo-rum und B hortorum mit drei Versuchsan-
ordnungen (Auslösung
der Blüte(«tripping»)
vonHand, Selbstbestäubung
und offene
Bestäubung).
Die Versuche wurden in insektendichtenKäfigen
3 x 3 x3 m mit zwei Linien der Pferdebohne
durchgeführt,
eine mit hoher Selbstfertilität(D-27),
die andere mitniedriger
Selbstferti- lität(D-23).
Ein weiteres Versuchsziel war eine weitereKlärung
derFrage,
ob Selbst-fertilität die Verläßlichkeit der
Erträge
beider Pferdebohne
steigern
könnte.Die
Käfige
mit Hummeln enthieltenje
zwei
Königinnen.
DieVersuchsanordnung
bestand aus einem randomisierten voll-
ständigen
Block mit dreiWiederholungen,
sechs