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Du microscope optique au microscope à force atomique

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Academic year: 2022

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(1)

Du microscope optique au microscope à force atomique

Les trois parties du problème sont largement indépendantes. Les réponses aux questions qualitatives non justiées ne seront pas prises en compte.

I Généralités sur la microscopie

I.1 Ordres de grandeur

Un microscope optique permet d'observer des globules sanguins, un microscope élec- tronique des défauts d'une structure cristalline, un microscope à sonde locale des atomes. Quels sont les ordres de grandeur des objets observés et du pouvoir de réso- lution minimal de chacun des microscopes utilisés ?

I.2 Microscope optique ; étude géométrique

Un microscope optique porte les indications suivantes : sur son objectif : ×40; sur l'oculaire :×10. La notice constructeur précise : ouverture numérique de l'objectifω0= 0,65, intervalle optique ∆ = 16 cm. La signication de ces indications sera précisée dans la suite. Le microscope sera modélisé par deux lentilles minces convergentes.

Il est réglé pour donner une image à l'inni d'un objet réel AB, perpendiculaire à l'axe optique,Aétant placé sur l'axe, légèrement en avant du foyer objet de l'objectif.

Cette image est observée par un ÷il emmétrope placé au voisinage du foyer image de l'oculaire. L'÷il nu voit nettement des objets situés entre une distance deδ= 25cm et l'inni.

1. Faire un schéma du dispositif (sans respecter l'échelle) et tracer soigneusement la marche de 2 rayons lumineux issus du point B de l'objet AB, l'un émis pa- rallèlement à l'axe optique, l'autre passant par F1 foyer objet de la lentille L1 équivalente à l'objectif de centre optiqueO1.

2.

(a) L'indication portée sur l'oculaire (×10) est le grossissement commercial, c'est à dire le rapport de l'angle sous lequel on voit l'image à l'inni d'un objet à

travers l'oculaire seul et l'angle sous lequel on voit ce même objet à l'÷il nu lorsqu'il est situé à la distance minimale de vision distincte. Déterminerf20 distance focale image de l'oculaire.

(b) L'intervalle optique correspond à la distanceF10F2;×40est la valeur absolue du grandissement de l'objet AB par l'objectif. Calculer f10, distance focale de la lentille équivalente à l'objectif. Calculer la distanceO1A permettant de positionner l'objet

(c) Déterminer la latitude de mise au point, c'est à dire la variation de la distance O1A compatible avec une vision nette de l'image nale par l'observateur, dont l'÷il est au foyer image de l'oculaire. Interpréter le résultat obtenu.

(d) Calculer dans le cas d'une image nale à l'inni le grossissement commercial du microscope.

3. L'ouverture numérique du microscopeω0 correspond ànsinu,nindice du milieu dans lequel plonge l'objectif, u angle maximum des rayons issus de A arrivant sur l'objectif. Calculerupour un objectif plongé dans l'air. Le microscope est-il utilisé dans les conditions de Gauss ? Quel type d'aberrations doit-on corriger ? Quel est l'ordre de grandeur du diamètre de la monture de l'objectif ?

4. Déterminer la position et la taille du cercle oculaire, image de la monture de l'objectif à travers l'oculaire. Quel est l'intérêt de placer l'÷il dans le plan du cercle oculaire ? On serait tenté pour augmenter le grossissement du microscope de prendre un oculaire de grossissement élevé ; est-ce judicieux ? Justier votre réponse.

I.3 Microscope électronique

Pour augmenter le pouvoir séparateur d'un microscope, on peut envisager de remplacer les photons par des électrons et réaliser un microscope électronique. La longueur d'onde associée à un électron de quantité de mouvementpestλ=h/p(relation de de Broglie), h= 6,62.10−34 J.sconstante de Planck ;m= 9,1.10−31 kgmasse de l'électron.

1. Un électron est accéléré sous une diérence de potentiel de 10 kV. En suppo- sant que l'on peut eectuer le calcul en mécanique classique, calculer la longueur d'onde associée à l'électron.

2. Déterminer à partir de la relation de Rayleigh, le pouvoir séparateur ultime d'un tel microscope d'ouverture numérique 0,4 et le comparer à celui du microscope optique utilisé.

3. Quelles limites peut-on prévoir à l'utilisation de faisceaux électroniques plus éner- gétiques ?

(2)

Les limitations évoquées précédemment ont conduit à l'avènement d'une nouvelle famille de microscopes, d'un principe diérent, les microscopes à sonde locale.

Les microscopes à sonde locale sont des appareils dont la caractéristique commune est d'explorer une surface par des déplacements nanométriques d'une sonde au contact ou au voisinage de cette surface.

L'invention du microscope à eet tunnel en 1984 a valu le prix Nobel à G. Binnig et H. Rohrer dès 1986 ; elle a été rapidement suivie par l'invention du microscope à force atomique.

Dans le premier cas, la grandeur mesurée est un courant électrique de l'ordre du picoampère (courant tunnel) circulant entre la sonde et l'échantillon. Dans le second cas, la grandeur mesurée est la force d'interaction entre la sonde et l'échantillon.

II Déformation d'une poutre

Dans un microscope à force atomique, on mesure le déplacement de l'extrémité d'une poutre soumise à une force. L'objet de ce paragraphe est de relier la déformation d'une poutre aux eorts qu'elle subit.

II.1 Poutre dans un champ de pesanteur

On considère une poutre de faible section, de longueurL, de masse linéique uniforme λ, soumise à un champ de pesanteur uniforme−→g =−g−→ey, où −→ey désigne le vecteur unitaire de la verticale ascendante.

Figure 1

On admettra que la poutre reste localisée dans un plan vertical (Figures 1 et 3).

L'équation de la poutre à l'équilibre esty=η(x).

La section de la poutre étant faible, un pointMde la poutre est repéré par son abscisse

curvilignes,sétant comprise entre0et la longueurLde la poutre. Les eorts exercés par le tronçon[s, L]sur le tronçon[0, s]sont décrits par une force−→

T(s)appliquée au pointM et un couple−→

Γ (s).

On désignera par−→et le vecteur unitaire tangent enM à la poutre.

La direction de −→

T sera supposée dans le plan (O,−→ex,−→ey) mais pas nécessairement colinéaire à−→et.

1. (a) Préciser l'expression de la densité linéique de forces−→

f(s)décrivant les eorts de pesanteur, le champ de pesanteur −g−→ey et la masse linéique λ étant uniformes.

(b) On prend pour système mécanique le tronçonM M0 compris entre les abs- cisses curvilignessets+∆s; on appelleGle centre de gravité de ce tronçon.

Représenter sur un schéma les forces s'exerçant sur le système enM, M0 et G; en déduire la résultante des eorts subis par le système.

(c) Donner les contributions au moment enGde−→

T(s+ ∆s),−→

Γ (s+ ∆s)exercés enM0(s+ ∆s)et du poids du système. Donner de même les contributions au moment enG des eorts exercés par le tronçon[O, s]sur le système en M(s). En déduire le moment résultant enG.

(d) Écrire les deux équations vectorielles traduisant l'équilibre du tronçon[s, s+

∆s].

2. (a) Montrer queTx(s)est une constante ; on noteraT0cette constante.

(b) Donner l'équation diérentielle reliant Ty(s)à λet g:

(équation (1)). (1)

(c) Montrer que−→ Γ et−→

T sont liés par d−→

Γ (s)

ds +−→et(s)∧−→

T(s) =−→

0. (2)

II.2 Application à de petites déformations élastiques d'une poutre

On utilise le modèle précédent pour décrire une poutre élastique ; on introduit pour cela l'angle θ = (−→ex,−→et) où le vecteur −→et est toujours le vecteur tangent au point courant à la poutre ; la déformation du tronçon [s, s+ ∆s[ est mesurée par ∆θ = θ(s+ ∆s)−θ(s). Dans le domaine d'élasticité, le moment des eorts est proportionnel à la déformation. D'autre part, un même moment produit une déformation d'autant

(3)

plus grande que le tronçon est plus long ; la constante de proportionnalité est ainsi elle-même inversement proportionnelle à∆s. On peut donc poser

→Γ = C

∆s∆θ−→ez (3)

où le vecteur −→ez est le vecteur unitaire normal au plan (O;−→ex,−→ey) dans lequel on suppose le système localisé.

Figure 2

Dans l'approximation des petites déformations, θ reste faible. Cette approximation sera utilisée dans toute la suite.

1. (a) Quelles sont alors les relations entredx etds, puis entreθ etη0(x)? (b) Donner l'expression approchée de−→

Γ à partir de (3) en fonction deη00(x). (c) Montrer que l'équation (2) permet d'exprimerTy en fonction deC, T0 et de

dérivées deη(x).

2. Fléchissement d'une poutre pesante encastrée à une extrémité.

Figure 3

On choisit l'origine des ordonnées de telle sorte queη(0) = 0. L'encastrement est tel que la tangente à la poutre enx= 0est horizontale.

(a) Compte tenu des conditions aux limites en x = L, donner les valeurs de T0, Ty(x=L),Γ(x=L).

(b) Établir, à partir de l'équation diérentielle (1) et des résultats précédents, l'expression deTy(x).

(c) Déterminer η0(0),η00(L)et η000(L).

(d) Déterminer la loi d'élongation η(x)donnant la forme de la poutre à l'équi- libre.

(e) Préciser le déplacementη(L)de l'extrémité libre.

(f) Application numérique : Calculer numériquement le déplacement de l'ex- trémité libre pour L = 100 µm, g = 9,81 m.s−2, C = 2,12.10−12 N.m2, λ= 2,93.10−8kg.m−1.

3. La poutre étant toujours soumise aux eorts de pesanteur envisagés précédem- ment, elle est en outre soumise à une force−→

F =F−→ey appliquée ponctuellement à son extrémitéx=L.

(a) Montrer que

η(L) = F L3

3C −λgL4

8C . (4)

(b) À partir de quelle valeur deF les eets de pesanteur peuvent-ils être négli- gés ?

(c) Application numérique : Calculer numériquement le déplacement de l'ex- trémité libre pour L = 100 µm, g = 9,81 m.s−2, C = 2,12.10−12 N.m2, λ= 2,93.10−8 kg.m−1, lorsqu'on applique une force F =−10−8 N à l'ex- trémité de la poutre.

III Microscopes à sonde locale

Il est bien sûr essentiel, pour reconstituer des détails ns de la surface, de contrôler de façon extrêmement ne la position de la sonde d'exploration. Ce contrôle peut être réalisé au moyen de cales piézo-électrique, dont le principe sera étudié dans le troisième paragraphe.

III.1 Approche de l'origine de la force atomique

L'interaction entre deux atomes distants derpeut être décrite par une énergie poten- tielle de Lennard-Jones

ULJ(r) = B r12 − A

r6 avec

A= 10−77 J.m6 B= 10−134 J.m12 représenté ci-dessous

(4)

Figure 4

Potentiel de Lennard-Jones

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5.10

−10

10.10

−10

15.10

−10

−3.10

−21

−2.10

−21

−1.10

−21

0 1.10

−21

2.10

−21

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r (m) U

LJ

(J)

1. Représenter l'allure de la courbe représentative de la force d'interaction F(r)en fonction de la distance interatomique r. Préciser si cette force est attractive ou répulsive.

2. Déterminer numériquement la distance interatomiquereà l'équilibre.

3. Calculer numériquementF(0,9re)et F(1,1re). Commenter.

III.2 Modes statiques : mode à hauteur constante et mode asservi

Le mode de fonctionnement le plus direct, dit mode à hauteur constante, consiste à déplacer la sonde dans un plan au-dessus de l'échantillon. On enregistre alors la valeur de la force d'interaction entre l'échantillon et la pointe en fonction des coordonnées (x, z)dans ce plan (gure 5).

On utilise également un autre mode de fonctionnement, dit mode asservi, dans lequel la force mesurée est maintenue constante au cours du balayage, en ajustant, en chaque point (x, z)de mesure, la position en y de la sonde. La cale piézo-électrique en y est

contrôlée par une boucle d'asservissement qui impose un balayage à force constante de l'échantillon.

Figure 5

Mode à hauteur constante.

Figure 6

Mode à hauteur asservie.

1. Justier la représentation dans la gure 6 d'une trajectoire de la pointe parallèle à la surface de l'échantillon.

2. Ces deux modes de fonctionnement permettent-ils de déterminer la forme de la surface de l'échantillon si l'on ignore la loi d'interaction entre la pointe et l'échantillon ?

3. Quels sont, selon vous, les avantages respectifs de ces deux modes ? 4. Comment peut-on procéder pour accéder à la loi d'interaction ?

III.3 Mode vibrant

Une alternative aux modes statiques décrits précédemment est une étude du compor- tement de la poutre en régime d'oscillations forcées.

1. Pour simplier l'étude du mouvement de la pointe liée à la poutre, on considérera que ce mouvement est identique à celui d'un système masse-ressort, l'élongation de la masse correspondant au déplacement transversal de l'extrémité de la poutre.

(a) Soit un ressort de raideurk, à l'extrémité inférieure duquel on accroche une masse m. η désignant l'écart par rapport à la position d'équilibre, établir

(5)

l'équation diérentielle en η si l'extrémité supérieure est xe et les frotte- ments négligeables.

(b) On impose à l'extrémité supérieure un mouvement oscillant de loi horaire s(t) =Ssinωt. Déterminer l'amplitudeH des oscillations de la massem et la pulsationω0pour laquelle cette amplitude présente une singularité.

(c) Expérimentalement, on trouve H = 100S pour ω = ω0. Montrer que ce résultat est compatible avec un frottement proportionnel à la vitesse de la massemet préciser la valeur du facteur de qualitéQde l'oscillateur.

(d) Outre la force de frottement précédente et la force de rappel élastique, la masse m est soumise à une force F(η) dépendant de la position de cette masse. La position d'équilibre du système est alors η0. On eectue un dé- veloppement limité à l'ordre 1 de F au voisinage de η0; montrer que l'on obtient alors un oscillateur amorti de pulsation ω =

rk

m, où k est une raideur eective s'exprimant en fonction de la raideurkdu ressort et d'une dérivée deF.

2.

(a) On applique le modèle dynamique précédent au microscope à force atomique.

En utilisant l'équation (4), déterminer la valeur du coecient de raideur k en fonction deCet L.

(b) Estimer l'ordre de grandeur de la masse oscillantemet en déduire celui de la pulsation propre d'un microscope utilisant la poutre étudiée dans la seconde partie.

(c) Justier pourquoi on dit qu'en mode vibrant, le microscope à force atomique est sensible aux gradients de force.

(d) Un déplacement du pic de résonance vers les basses fréquences indique-t-il une force attractive ou répulsive ?

3. Les valeurs des déplacements mesurés avec les cales piézo-électriques nécessitent d'analyser l'inuence de l'agitation thermique sur les oscillations erratiques de l'extrémité de la poutre. En considérant que l'oscillateur a un seul degré de liberté, un théorème de Mécanique Statistique, le théorème d'équipartition de l'énergie, indique que l'énergie cinétique moyenne et l'énergie potentielle moyenne valent chacune1

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