IDE BOE.EEA.XJX:
ANNÉE 1894-95 N° 20
D U
PURPURA HÉMORRHAGIIJUE
PENDANT LA GROSSESSE
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 23 NOVEMBRE 1894
par
Alexandre-Joseph
BUFFON
Elève de l'Ecole principale du Service de Santé de la Marine, Né àSospel (Alpes-Maritimes), le 16 juin 1871.
EXLA-7VEIT<rA.TETJB.S IDE LA THÈSE MM. MOUSSOUS,
LANELONGUE, RIVIÈRE, CHAMBRELENT,
LeCandidat répondra auxquestions quiluiseront faites sur les diverses parties de l'enseignement médical.
l
BORDEAUX
IMPRIMERIE Xe GADORET
17— ruemontméjan—17
professeur, président.
professeur, J agrégé, \ juges.
agrégé \
1894
M. PITRES Doyen.
PROFESSEURS :
MM. MICE...
AZAM. Professeurs honoraires.
Clinique médicale Clinique chirurgicale Pathologie interne
Pathologie et thérapeutique générales.
Thérapeutique
Médecine opératoire Clinique obstétricale
Anatomie pathologique
Anatomie
Histologie et Anatomie générale Physiologie
Hygiène
Médecine légale Physique
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Clinique des maladieschirurgicales des enfants ...
AGRÉGÉS EN EXERCICE SECTION DE MÉDECINE
Pathologie interne et Médecine légale
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PITRES.
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.A. MOUSSOUS DUBREUILH.
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BEILLE.
LeSecrétairede la Faculté, LEMAIRE.
« Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les
» Thèses qui lui sontprésentées doivent être considéréescomme propres à leurs auteurs
» et qu'elle n'entendleur donner ni approbation ni improbation.»
A MON
PÈRE
ET AMA MÈRE
Faibletémoignage demaprofonde
reconnaissance et d'affection.
A MES FRÈRES ET A
MES SŒURS
A MES AMIS
A MES CAMARADES DU CORPS DE
SANTÉ
DE LA MARINE ET DES COLONIES
A MES MAITRES DE LA
MARINE
ET DE LA FACULTÉ DE BORDEAUX
Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Bordeaux
A mon Président de Thèse,
Monsieur le Docteur MOUSSOUS
Professeur decliniqueobstétricale à laFaculté de Médecinede Bordeaux,
Chevalier de la Légion d'honneur,
2 Buffon
,îi , ,., ; -vît.. --^y-, W ,v :T •« ,5 > , ; ;3' ■■
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—■
■
I
PURPURA HÊMORRHAGÎQUE
PENDANT LA GROSSESSE
INTRODUCTION
Le purpura
hémorrhagique
aété, pendant
cesdernières
■ années, l'objet
de
trèsintéressantes études, mais les
auteurs qui onttraité
cettequestion
nesont
pas encored'accord
pourétablir une bonne classification des diverses formes
qu'il
peut présenter.Le but de
notre ouvragen'est
pasde mettre
un pointfinal
à toutes cesdiscussions, il est plus modeste, et
nous nous efforcerons seulement d'établir l'influence que le
purpura exerce sur
la
grossesse.Cette question n'a
pas encoreété étudiée, et l'on ne trouve,
dans les littératures médicales
française et étrangère, que
quelques observations éparses
suivies de
quelques réflexions des
auteursqui les ont relatées.
Nulle part nous ne trouvons
bien définis les rapports qui exis¬
tent entre Iç purpura
hémorrhagique et l'état de gravidité,
c'était une lacune vers
laquelle M. le professeur Chambrelent
a bien voulu
appeler
notreattention.
— 12 —
Nous diviserons notre travail en quatre
chapitres
:Chap.
I. Du purpurahémorrhagique. Ses formes;
Chap.
II. Du purpurahémorrhagique pendant la
grossesse;Chap.
III. Soninfluence
surle fœtus;
Chap.
IV. Traitement etconclusions.
Avant de commencer ce travail, nous sommes heureux de pouvoir remercier notre
excellent
maître M. le professeur agrégéChambrelent
qui nous adonné
la premièreidée
de ce travail. Qu'il reçoive icil'expression
de notre plus vive recon¬naissance, pour les marques
de sympathie dont
il nous a honoré, et pour les conseilsqu'il
nous a toujoursprodigués
pendant
le cours de nos études.Que M. le
professeur
Moussous, qui nous fait le grand hon¬neur
d'accepter
la présidencede
notre thèse, reçoive, avec nosremerciements,
l'hommage de
nossentiments respectueux.DU PURPURA. HÉMORRHAGIQUE. SES FORMES.
Le purpura
hémorrhagique
secaractérise par une éruption
de
pétéchies, petites taches de couleur sombre, brunâtre, ne fai¬
sant pas
de saillie à la surface de la peau, ne disparaissant pas
sousla
pression du doigt et
semodifiant à la manière des
ecchymoses
traumatiques à mesure qu'elles vieillissent. Ces
pétéchies
ont undiamètre variable, ordinairement celui d'une
lentille, elles
n'excèdent
pascelui d'une pièce de 20 centimes
et sont disséminées à la
surface de la
peauet des muqueuses,
mais surtout dans les
parties les plus déclives des membres
inférieurs; elles
apparaissent
parpoussées successives, de
sorte que
l'on
peut trouver surle même membre des taches
à des degrés
divers d'évolution. Outre ces taches, on trouve
de vraies ecchymoses
qui peuvent être spontanées par suite du
développement
exagéré d'une pétéchie, ou bien produites par¬
le moindre choc. Lorsque
les pétéchies
setrouvent à la surface
d'une muqueuse,
elles s'ulcèrent facilement en donnant lieu à
des hémorrhagies
diverses
:épistaxis, stomatorrhagies, liéma-
témèses, melœna,
métrorrhagies, hématuries, hémoptysies.
Nous avons donc ainsi
le
purpurasimplex qui, consistant en
une simple
éruption, peut devenir purpura hémorrhagique.
Cette éruption
existe toujours, quelle que soit la forme de
purpura
observée, mais il y a plusieurs variétés de purpura
qui se
différencient par leurs symptômes généraux et par leur
— 14 —
étiologie.
Nous nedistinguerons
pas, commecertains auteurs,autant de variétés que de maladies dans
lesquelles
elles appa¬raissent; nous ne nous occuperons pas despurpurasvarioloïde,
scarlatineux et autres qui ne sont que des éruptions devenues purpuriques par occasion, mais nous considérerons surtout, pour limiter notre sujet, deux sortesde purpura, dont l'uneest nettement de nature infectieuse. Nous n'entrerons pas dans le
détail des discussions soulevées sur la
pathogénie
de cetteaffection, et, en nous basant sur des faits
cliniques,
nous ran¬gerons dans la classe du purpura non infectieux les purpuras rhumatoïde, nerveux et toxiques. Les causes le plus souvent
invoquées
sont tantôt un refroidissementléger,
tantôt un traumatisme ouencoreune émotion,quelquefois
un surmenagephysique
ou intellectuel. Pourexpliquer
cette production depurpura, on peut dire que des individus, qui sont sujets
à des troubles vaso-moteurs sous la moindre influence peu¬
vent être pris de cette maladie à l'occasion des influencesexté¬
rieures que nous venons de signaler. M.
Dupleix(i)
pensequ'il
y a lieu de se demander si lesproduits toxiques, élaboréspar les
micro-organismes
normaux du tubedigestif,
et qui nepeuvent en temps ordinaire réagir sur le système vaso-moteur à cause du fonctionnement régulier des émonctoires, ne pour¬
raient pas, dans le cas d'une émotion, d'une
fatigue
ou d'un refroidissement, chez un sujet à excitablité nerveuse exagérée,êtreen dose suffisantepour amener ces accidents purpuriques.
Mais nous ne
pouvons encore trancher ces questions sur la
pathogénie, les
faitscliniques
seront plus probants. Dans lespurpuras non infectieux, en effet, la scène peut s'ouvrir par
des douleurs rhumatoïdes, de la
céphalalgie,
des troubles gas¬triques intermittents, symptômes qui précèdent
quelquefois
(1) Gazette desHôpitaux, décembi'e 1888.
l'éruption
;les pétéchies
peuventêtre très nombreuses ainsi
que
les hémorrhagies
assezabondantes, mais
cesphénomènes
ne sont pas assez
intenses
pourfaire
songerà
unemaladie
infectieuse. Pas de lésions
profondes des
organes,la santé est simplement déséquilibrée pendant
uncertain temps; la tempé¬
rature ne dépasse pas
38°,
etsi
cettelégère fièvre existe, elle
ne dure pas
longtemps, elle tombe vite
enmême temps qu'on
voit s'amender tous les autres symptômes.
Cette forme
non-infectieuse n'est donc pas
d'un pronostic bien fâcheux si tou¬
tefois l'existence n'est pas
compromise
par une tropforte
hémorragie; mais
alors la
mort nesurvient
pas aumilieu des
phénomènes
caractéristiques de l'infection, elle survient, comme
dans l'observation de Barnes, par
exemple, après des évacua¬
tions de sangtrop
abondantes
et sansqu'il
sesoit produit une
forte élévation de la température.
Le purpura
infectieux,
aucontraire, est tout autre. Il se
présente avecle cortège de symptômes toujours graves res¬
semblant à ceux de la dothiénentérie. Aussi Martin
de Gimard
a-t-il
appelé
cettevariété
«Forme typhoïde
»;le début peut
être brusque :
frisson, fièvre, douleurs intenses, courbatures,
céphalalgie, épistaxis
ettroubles gastriques font penser à la
fièvre
typhoïde, mais l'éruption pétéchiale procédant
parpous¬
sées et les hémorrhagies
surviennent
enmême
temps queles
symptômes
typhoïdes s'aggravent. L'abattement et la prostra¬
tion deviennent intenses; le malade est
pâle, affaissé, le pouls petit, fréquent, pendant
que semanifestent davantage les
troubles gastriques.
On
peutaussi
trouverde la dyspnée et
d'autres caractères de l'infection tels que
du gonflement de la
rate, de l'albuminurie, peuvent
exister.
La température monte à
39
et40°, soit progressivement,
soit d'une façon
rapide
etbrutale. Ces phénomènes et la fièvre
se maintiennent, et cette forme
éminemment
grave setermine
— 16 —
ordinairement par
la
mort. Lamarche de
lamaladie
peut êtreencore
plus rapide,
etle malade
estemporté enquelques
jours,en quelques
heures
même, sans que les pertes de sang aientété suffisamment abondantes pour
expliquer
cebrusque dé¬
nouement.
Nous avonseu l'occasion d'observer durant cette année deux
cas de purpura
infectieux,
et lediagnostic clinique
a été con¬firmé par un
diagnostic
expérimental. Dans le premier cas, observé au mois de mars dans le service de M. leprofesseur
Picot, du sang recueilli à la pipette Pasteur au niveau des pé-
téchies et à la pulpe
des doigts
fut ensemencé sur gélose etsur sérum à 37°. Les deux tubes ont donné de petites colonies
rondes etblanches, qui, après coloration aubleu de
méthylène,
ont été reconnues pour des colonies de
staphylocoques.
Dansle deuxième cas, observé dans le service de M. le
professeur Vergely, les
culturesontdonné dustreptocoque.Nous neferonsque citer les recherches de Hayem,
Klebs,
Relier, Guarneri,Vassale et Letzerich, qui ont tous trouvé du streptocoque et du
staphylocoque; celles de
Charrin(l), quiaproduit du
purpurahémorrhagique
expérimental; celles de Martin de Gimard,dont les expériences ne peuvent être concluantes, car elles
ont été faites sur des sujets atteints de complications gangré-
neuses.
Nous croyons pourtant
qu'il
sera utile de relater celles deLannois et Courmont (2) faites surunhomme de 23 ans, atteint de purpura
infectueux
suivi de mort. Ces auteurs ont trouvéun streptocoque, végétant
bien
en bouillon et sur agar glycé-riné à 37°, ne végétant ni sur
la
pomme de terre à 37°, ni sur la gélatine à 17°, restant coloré par la méthode de Gram et(1) Charrin, Purpurahémorrhagique expérimental. SociétédeBiologie,mai 1892.
(2) Lannois etCourmont : Archives de médecineexpérimentale, 1892.
inoffensifpour
le cobaye. line peut donc se distinguer du strep¬
tocoque
pyogène qui n'est autre lui-même que le streptocoque
de l'infection
puerpérale
etde l'érysipèle. Les inoculations le
prouvent:
En effet
unlapin inoculé dans l'épaisseur de l'oreille
a été atteinten ce point
d'une éruption type; un autre, très
jeune, présenta un
petit foyer purulent à l'extrémité inférieure
du canal médullaire
(Ostéomyélite à streptocoque) et, ajoutent
MM. Lannois etCourmont, nous ne sommes
plus à l'époque
oùonserefusait à croire que
certains microbes puissent mani¬
fester leurs effets par
des syndromes moins différents et ces
expériencesmontrent
quele streptocoque peut, par suite de
circonstances incomplètement
déterminées engendrer, soit des
phlegmons, soit de l'érysipèle, soit de l'infection puerpérale,
soit une maladie infectieuse
mortelle, le
purpurahémorrliagi-
que :
Dans
cedernier
cas,on peut supposer que les microbes
sécrètent une toxine qui
favorise les hémorrhagies en mettant
lesystème
vaso-dilatateur dans un état d'excitabilité intense.
On le voit donc, ces sérieuses
expériences confirment bien
par
la méthode expérimentale ce que les observations cliniques
nous avaient donné, et si
certains
auteursn'ont pas trouvé
d'agent
microbien dans les cultures qu'ils ont faites, c'était
qu'ils avaient à faire à du purpura non infectieux, que l'on
peut
diagnostiquer cliniquement par les caractères que nous
avons énumérés
plus haut. Nous verrons de quelle importance
est la connaissance de ces
deux classes de purpura hémorrha-
gique
dans le pronostic et le traitement de cette affection.
3 Buffon
CHAPITRE II
du purpura hémorrhagique pendant la grossesse
1° Historique.
Depuis longtemps
on a signalé la présenced'éruptions
cuta¬nées dans le cours d'une grossesse, et surtout au moment des couches. Au milieu du xvne siècle, les auteurs se sont
déjà
occupés de ces diverses modifications de la peau, et au xviii0 siècle les thèses sont assez nombreuses sur ce sujet; citons
celles d'Evenius
(1711),
de Stech(1720),
Arand(1765)
et C. J.Hartman(1779),toutes
intituléesDepurpurapuerperarum.
Maisces ouvrages n'ont pas
beaucoup de
valeur pour nous, car ils traitent surtout du purpura des femmes accouchées. Arand, cependant, a noté laprédisposition
que les femmes enceintesont pour le purpura. «Expositœprse cseteris mcdo suntfeminse
naturel imbecilles, timidse,etqusejaciliusah externislœduntur».
A part ces
quelques
travaux parus à une époque où de véri¬tables
épidémies
de Miliaire puerpérale s'étaient produites, on ne trouve plus la question traitée, bien que les ouvrages de gynécologie n'oublient jamais de constater la concomitance du purpurahémorrhagique
etde la grossesse.Puech,enFrance,et
Philipps,
enAngleterre,
ont insisté sur ce point, et leurs observations nous ontparu si intéressantes que nous avons jugé bon de les citer tout au
long dans
le cours de ce travail.2°Purpura non infectieux.
La
simple concomitance du
purpurahémorrhagique et de la
grossesse peut
exister, mais
nous pensons enoutre
quel'état
de
gravidité prédispose à l'affection qui fait l'objet de notre
étude. Nous savons en effet que
pendant la
grossessele
ven¬tricule
gauche
esthypertrophié
etla tension artérielle
aug¬mentée à cause de la circulation fœtale
supplémentaire
quela
mère doit entretenir, et de l'augmentation
de la
massedu
sang.
Cette
hypertension artérielle, jointe à l'ébranlement
ner¬veux que
l'état de gravidité
causesi souvent, doit certaine¬
ment favoriser l'extravasation du sang
dans les conditions
quenous venons d'étudier dans le chapitre
précédent. Voilà donc,
en dehors des coïncidences tout à fait fortuites,
des
cas où lagrossesse peut
être compliquée de
purpurahémorrhagique
non infectieux. Cette formesurvient chez
des
personneshémo- philiques, rhumatisantes, arthritiques ou névropathiques, à la
suite d'une émotion, d'une suractivité
physique
ouintellec¬
tuelle, ou encore chez
des sujets
sansantécédents et
sansqu'on puisse déterminer la
causede la maladie. Les observa¬
tions de Grazzini, Barnes, Philipps, et
celle, inédite,
queM. le
professeur Chambrelent
abien voulu nous communiquer,
rentreront dans ce groupe.
La symptomatologie est la même,
que
l'état de gravidité existe ou non; nous trouverons des
pétéchies, des ecchymoses, des courbatures légères, des cépha¬
lées, des
hémorrhagies, mais
pasde fièvre continue. Cepen¬
dant le caractère de la maladie sera
plus
grave quedans les
cas de purpura
hémorrhagique survenant chez un homme ou
chez une femme non
gravide;
nous verrons eneffet,
par nos observations, quela
grossesseimprime
au purpura un pronos¬tic
plus
grave,les extravasations sont plus fréquentes, plus
— 20 —
considérables par le fait de
l'augmentation
de la tension arté¬rielle dont nous avons parlé, et par le fait même que la femme
enceinte et surtout la femme accouchée est une véritable blessée dont les
plaies
pourront nous donner des hémorrha- gies répétées. Le pronostic du purpura doit donc toujoursêtreplus
réservé, qu'il soit infectieux ou non,lorsqu'il
survientchez une femme enceinte ou chez une femme en couches.
Les cas de purpura non infectieux n'ont pas l'allure grave
des grandes maladies et le
danger
qu'ils présentent, quoiquebien grave, ne va pas
jusqu'à
un dénouement fatal. La mortne survient pas, ou du moins ne survient jamais au milieu de symptômes fébriles. Le pronostic peut pourtant
changer
lors¬que les
hémorrhagies
se répètent trop souvent; ainsi, unpurpura à symptômes généraux bénins, sans caractère infec¬
tieux, peut devenir
foudroyant
à la suite d'une grande perte de sang. Nous citerons comme exemple cette observation de Puech qui, appelé à soigner une femme d'une trentained'années, arrivée auhuitième mois d'une cinquièmegrossesse,
et atteinte de purpura
hémorrhagique,
porta un pronostic favorable à cause de l'absence de symptômes fébriles. Le len¬demain la malade était morte à la suite d'une forte hémor-
rhagie
utérine.Brieger
a observé aussi une femme atteinte de purpurahémorrhagique
dans les derniers temps de sa grossesse, le pronostic paraissait être bénin,lorsqu'après
l'accouchement, qui donna naissance à un enfant sain, la mèremourut d'une forte
hémorrhagie
utérine.Donc le purpura non infectieux, ordinairement peu grave, peut être
compliqué
par la grossesse et surtout par le travailetdevenir mortel par suite de l'abondance des
hémorrhagies.
Mais ces faits sont assez rares, car, avec des moyens appro¬
priés que nous verrons
plus
loin, on pourra le plus souvent arrêter leshémorrhagies.
Dans ces terminaisons fatales, lafemme ne meurt pas par
infection,
cequi
esttrès important à
noter, surtout pour
le pronostic fœtal.
,Quant au cours
de la
grossesse,il
peut ne pasêtre modifié
si la malade n'a pas
d'hémorrhagie utérine. Le fœtus
pourra peut-êtresouffrir
parvice de nutrition,
oubien,
commedans
l'observation de Dorhn où le purpura
observé
ne paraît pas être infectieux, il pourra encorehériter du tempérament hémophilique de la
mère,mais,
à part ces castrès
rares,il
nesera
généralement
pasinfluencé
parla maladie de
samère.
D'autre part,
l'accouchement prématuré
oul'avortement
peu¬vent se
produire. 11
yalors,
commedans l'observation de
Philipps que nous
allons relater, des hémorrhagies placentaires
qui se produisent au
niveau de taches purpuriques
surle pla¬
centa.
Ce n'est pas
l'infection ni la
mortdu fœtus qui interrom¬
pent
la
grossesse,mais
unepétéchie
peut seformer
surla
surface
placentaire, donner lieu à
unehémorrhagie, faits dont
on retrouvera les traces après
la délivrance.
Donc, lepronostic
du
purpurahémorrhagique
noninfec¬
tieux est
généralement favorable
pourla mère, saufle
casfor¬
tuit d'abondanteshémorrhagies et
le
coursde la
grossessen'est interrompu que rarement par
le fait d'hémorrhagies placentaires.
Nous étudierons
plus loin l'influence exercée
surle fœtus,
et le traitement que comporte cette
variété de
purpurahémor¬
rhagique et nous
allons citer, dès maintenant, les observations
de Grazzini, J. Philipps,
de M. le professeur Chambrelent, ainsi
que
celle de J. Byrne.
Observations de purpura hémorrhagique noninfectieux.
OBSERVATION I (trad. personnelle).
Grazzini (1).
Purpura hémorrhagique chezune femme enceinte. — Guérison avec l'administra¬
tionhypodermiquede citrate de fer. — Enfant vivantetbien portant. .
Le 9 septembre 1886 se présenta à la Maternité une femme, nommée Clorinda T..., née M..., âgée de 42 ans.
Depuis sa naissance, elle était de faible constitution. À 8 ans, après
une forte frayeur, une grande quantité de taches apparurent éparses
sur son corps, taches qui, si nous nous reportons à ce que dit la femme, furent semblables à des ecchymoses; quelquesjours après l'ap¬
parition de ces taches, elle commençaà perdredu sang par l'anus, non seulement pendant la défécation, mais encore sans aucun effort; tout cela dura de 8à 10jours. A l'âge de 9 ans, elleeut une maladie aiguë
dont elle se souvient peu, et à 11 ans une grave pneumonie.
Pubère à 12 ans, sa première menstruation fut régulière; les règles
suivantes furent normales autant par leur durée (6 ou 7 jours) que par leur époque, la qualité et la quantité du sang, jusqu'à l'âge de 14 ans.
A cette époque, elle vit retirer une femme de dessous les roues d'une voiture; elle eut une telle frayeur que ses règles furent suspendues pendant 6 mois. Pendant cet arrêt brusque du flux cataménial, son corps se couvrit d'une grand quantité de taches roses qui disparais¬
saient de temps en temps, et cela jusqu'à l'âge de 24 ans.
6 mois après, les règles arrivèrent, mais moins régulières qu'aupa¬
ravant; elles donnaienttantôt une grande, tantôtunepetite quantité de
sang, tantôt elles arrivaient de 8 à 10 jours plus tôt, tantôt elles étaient
en retard de 10 à 15 jours; en outre, ces règles étaient précédées, accompagnées et suivies de fortes douleurs dans toute la région abdo-
(1)Annali diobstetricia eginecologia. Milano, décembre 1886.
minale. Le sang, qui dans les premièresmenstruations était d'une très belle couleur rougevif, était, dans les dernières,beaucoup plus foncé,
et quelquefois mêlé de petits grumeaux presquenoirs.
Elle se maria à l'âge de 32ans. Avant la grossesse actuelle, elle en a
eu 5 autres durant lesquelles elleeut très peuà souffrir de phénomènes sympathiques; quelques vomissements, quelques céphalalgies. Deux
fortes hémorrhagies sont dignes d'être notées : l'une le 30 novembre 1881, 10 mois après le deuxième accouchement et qui dura 52jours
avec quelques intermittences; l'autre, le 20 septembre 1885, après le cinquième accouchement, etqui eut,avec desintermittences,unedurée
de 30jours. Les accouchements et les suites de couches furent physio¬
logiques.
Au sujet de la grossesse actuelle, la femme dit qu'elle eut ses der¬
nières règles le 28 décembre 1885, peu de temps après la seconde hémorrhagie dont il a été fait mention plus haut; elle eut à souffrir,
dans les premiers mois, de vomissements, nausées, lipothymies, tour¬
noiements de tête, céphalalgie, perte d'appétit et d'une faiblesse telle qu'elle ne pouvait se tenir sur sesjambes.
Tous ces phénomènes diminuèrent après le premier mois; il resta seulement une grande faiblesse et une forte aversion pourles aliments.
Le 1er septembre, la malade vit apparaître sur la face, le thorax et le
reste du corps, de petites taches qui, de jour en jour, augmentèrent
en nombre et en grosseuret présentaient une couleur rouge vifau cen¬
tre avec une teinte plus obscure à la périphérie. Sur les muqueuses buccale, pharyngienne et sur la langue apparurent des taches sembla¬
bles qui se rompaient en mangeant et donnaient issue à une petite quantité de sang. Sur les deux paupières, d'autres taches ressemblaient
à de véritables ecchymoses. En même temps, dit la patiente, les urines
étaient teintées de sang; dans les jours suivants, elles devinrent plus
rousses, et finalement prirent l'aspect d'un sang très pur.
A son arrivée à l'hôpital, on trouva la femme dans une profonde adynamie; sur son visage etsur son corps d'une pâleur cireuse, onvoit
de nombreuses taches de sang et çà et là des ecchymoses, surtout sur
les cuisses.
— M —
On la fait uriner et on observe une très notable quantité de sang dans l'urine, une véritable hématurie. La malade dit qu'elle n'a pas
perdu du sang par le nez, ou
du moins
entrèspetite quantité
;elle
a euune légère hémorrhagie buccale et
pharyngienne
et cesrégions exami¬
nées présentèrent des taches disséminées. La malade accusait des dou¬
leurs très fortes dans le ventre, un engourdissement général, des cé¬
phalées, des nausées et des vomissements; la température
axillaire
atteignait 37,4.
Par divers signes physiques, on
pouvait
encoreaffirmer l'existence
d'une grossesse arrivée dans les premiers jours du huitième mois.
A la palpation, on sent nettement l'extrémité céphalique du fœtus,
mobile dans le bassin; le dos h gauche et les petits membres au fond
de l'utérus à droite. L'auscultation permet d'affirmer que le fœtus est vivant, les bruits du cœurétant très nets.
Lediagnostic obstétrical fut formulé ainsi : Grossesse
intra-utérine,
simple, au commencement du huitième mois, avec un fœtus vivant,chez une femme bien conformée, affectée du purpura hémo-rrhagique.
Le deuxième jour de son admission à la clinique, la femme fut in¬
quiétée par de fortes douleurs dans toute la région abdominale; elle
eut une assez forte hémorrhagie.
La température axillaire est de 36,9. Dans
la
matinée du troisième jour, le professeur Chiara prescrit des injectionshypodermiques de
citrate de fer et ordonne de fairel'examen du sang. Cet examen fut fait
par le Dr Banti, selon la méthode
de
Hayem etdonna les résultats sui¬
vants :
Globules rouges .... 4,619,000
Globules blancs .... 31,000
Le onzième jour de la maladie (troisième de l'entrée à la
clinique)
on fit avec la seringue de Pravaz la première injection de citrate de fer, préparée selon la formule suivante :Citrate de fer 0,10 centigr.
Eau distillée de laurier-cerise. . . 1 gr.
A la sixième injection hypodermique, la malade commença àréagir;
elle n'eut plus de nausées,
de vomissements, plus d'endolorissement
général, la perte
de
sangétait
presquenulle; les taches de purpura et
les largesecchymoses se
résolurent du centre à la périphérie; la ma¬
lade accuse seulement unelégère céphalalgie, une
sensation de brûlure
dans la région épigastrique,
jusque dans le bas-ventre, et une douleur
à la cuisse gauche, causée par une
piqûre faite
parl'injection hypo¬
dermique, douleur
qui disparut rapidement. Pendant ces six jours, la
température
axillaire varia de 36,8
commeminimum, jusqu'à un maxi¬
mum de31,5. On fit encore, pendant septjours, une
injection d'un dé-
cigramme decitrate
de fer, l'atonie de l'estomac disparut complètement
ainsi que les taches et
les ecchymoses.
La malade commença à dormir tranquillement,
n'eut plus de vomis¬
sements, de douleurs d'aucune sorte,
d'aversion
pourles aliments; elle
se leva, mangea, se
nourrit selon
sonplaisir,
recouvrade jour en jour
ses couleurs normales.
La grossesse continua
d'une façon excellente et se termina par la
naissance d'une fille saine et bien
nourrie du poids de 2,750, d'une
longueur de
40 centimètres 5 et
neparaissant pas avoir souffert de la
maladie de sa mère. L'expulsiondu
placenta fut suivie d'un commence¬
ment de forte hémorrhagie qui fut
arrêtée
par uneinjection intra-uté¬
rine très chaude, l'administration
d'un
grammede seigle et le massage
du fond de l'utérus continu environ
pendant vingt minutes. Les suites
de couches furent régulières.
OBSERVATION II (trad.
personnelle).
Philipps(1).
Malade de32 ans, enceinte pour la
septième fois, arrivée au huitième
mois et demi de sa grossesse. Les
accouchements antérieurs ont été
tout à fait naturels, et aucun
antécédent hémophilique. Avant son entrée
(1)J. Philipps. Pregnancy
complicated by
purpurahemorrhagica. British médi¬
calJournal.London, 1886. 4Buffon
àl'hôpital, elle souffritpendant cinqmois. Elleremarquad'abord qu'elle étaitportéevers la tristesse; troisjours après, elle constata,en selevant,
que ses jambes étaient couvertes par des taches d'un noir bleuâtre;
aucune douleur, aucune irritation n'accompagnèrent leur apparition.
Le lendemain matin, en s'éveillant, elle eut une hémorrhagie nasale et buccale, et trouva que l'éruption cutanée avait augmenté. Cette hémor¬
rhagie dura jusqu'au sixième jour de la maladie, et dans la soirée les urines devinrent de couleur rouge sombre; alors survinrent des dou¬
leurs aiguës semblables à celles du début du travail. Le visage de la
malade était pâle, la langue et les lèvres très sèches, fendillées et
noirâtres; les gencives étaient de couleur pourpre et saignaient au
moindre contact; l'haleine étaittrès désagréable. La température était
de 36,8 Pouls 124 par minute, petit, filiforme, maistout-à-fait régu¬
lier. Sur les deux jambes et les deux bras se trouvait une éruption hémorrhagique généralisée de couleur pourpre, indolore au toucher, faisant saillie à la surface de la peau et ne disparaissant pas à la pres¬
sion. Au milieu de cette éruption, eh et là, on voyait de nombreuses
taches irrégulières, à bords bien définis. Sur l'adducteur de la cuisse
droite, précisémentau niveau de l'articulation du genou, ainsi que sur la face fléchissante du poignet droit, il y avait deux foyers hémorrha- giques bien marqués, mous, et du volume d'une amande. Les urines étaient denses, de couleur très foncée, contenant un tiers d'albu¬
mine et pas de sucre. Les bruits du cœur fœtal sont très distinctement perçus à travers la paroi abdominale, ils sont au nombre de 144 par minute. Par le toucher vaginal,on voit que le col de l'utérus a une dila¬
tation d'un franc et à chaque douleur les membranes se tendent. Un bouillon très fort est donné à la malade, ainsi que douze gouttes de perchlorure de 1er toutes les 4 heures. De la teinture de « krameria »
est appliquée sur les gencives.
18 février : La malade accouche d'un garçonqui n'a aucune éruption
sur le corps; le placenta présente trois plaques d'hémorrhagie dont les
caillotsparaissent dater de deux ou troisjours.
19 février : La malade a une convalescence rapide, l'éruption dispa¬
raît lentement d'une façon ordinaire et la guérison survient totalement
quelquesjours après.
OBSERVATION III (inédite).
Communiquéepar M. le professeuragrégéChambrelent.
Purpura hémorrhagique chez une femme enceinte. —Accouchement à terme.—
Enfant vivant.
Au mois de février 1893, j'étais appelé auprès de Mme
R..., enceinte
d'environ trois mois, pour une hémorrhagie
utérine
secompliquant
d'une épistaxis abondante.
A mon arrivée auprès de la malade,
l'épistaxis était à
peuprès arrê¬
tée. Seule la perte utérine
persistait. Comme
cette perten'était
pastrès abondante,je me contentai
d'ordonner le
repos aulit
et, parmesure de prudence, je
plaçai
unegarde auprès de Mrne R... La perte
utérine netardapasàs'arrêtercomplètement et
je n'eus plus l'occasion
de voir MmeR... que quelques semaines après.
Cette dame étaitarrivée au quatrième mois de sa grossesse.
Elle
meraconta qu'elle avait déjà eu
trois accouchements à terme. Les gros¬
sesses avaient été régulières,mais les
accouchements s'étaient toujours
compliqués
d'hémorrhagies
graves.Mme R... avait d'ailleurs toujours joui d'une bonne santé,
mais,
depuis le début
de
sa grossesse,elle avait
euà plusieurs reprises des
épistaxis; s'étant un
jour blessé très légèrement le conduit auditif
externe, elle avaiteu une perte
abondante de
sang parl'oreille. Enfin,
depuis quelquesjours,
elle était frappée
parl'apparition subite, sur
certaines régions du corps,
de taches lenticulaires d'un rouge noirâtre.
En examinant avec attention ces taches,
il était facile de
serendre
compte qu'elles
étaient dues à des extravasations sanguines, c'était du
purpura.
L'état
général de la malade était cependant satisfaisant. Pas la moin¬
dre fièvre.
Je prescrivis un
traitement ferrugineux.
Je revis la malade quelques
semaines après, c'est-à-dire
versle
sixième mois de la grossesse.
L'état général continuait à être satisfai¬
sant, mais les taches
ecchymotiques, loin d'avoir disparu, avaient aug-
— 28 —
menté de nombre et surtout de volume. La moindre contusion s'accom¬
pagnait bientôt d'une tache ecchymotique, la malade enprésentait un certain nombre sur les diversesparties du corps, quelques-unesavaient la largeur de la paume de la main.
La grossesse suivait d'ailleurs son cours régulier, onpercevait nette¬
ment les battements du cœur du fœtus, qui neprésentaientrien d'anor¬
mal. J'étais cependant loin d'être rassuré surl'issue de cettegrossesse, que je m'attendais à voir s'interrompre d'un jour à l'autre et redoutais
surtout le moment de l'accouchement, tant en raison des hémorrhagies qui avaient accompagné les accouchements précédents que des signes
de purpura qui indiquaient chez Mme R...unétathémophilique des plus
prononcés. J'avais de plus présent à l'esprit le travail de Puecli sur le purpura de la grossesse et où, surdeux cas observés, il avaiteu à enre¬
gistrer deux décès.
Je prévins la famille de mes inquiétudes et demandais une consulta¬
tion avec le médecin ordinaire de la maison, notre éminent confrère le Professeur Piéchaud.
Comme moi, le Dr Piéchaud porta un pronostic grave, et m'engagea
à joindre au traitement ferrugineux que j'avais institué l'usage de l'hémoglobine et au besoin des inhalations d'oxygène.
La grossesse suivit ainsi son cours régulier jusqu'au neuvième mois,
la malade ayant de temps en temps des épistaxis et continuant à avoir
sur tout le corps des taches ecchymotiques.
Le 8 juillet dans la nuit, la malade, étant arrivée près de son terme, lut prise de douleurs. Je me transportai immédiatement auprès d'elle
avec l'anxiété que comprendront facilement tous mes confrères ; l'état dans lequel je la trouvai était satisfaisant, les douleurs étaient régu¬
lières et le travail peu avancé, pas d'engagement du fœtus qui se pré¬
sentait par le siège. Je n'osai tenter la version par manœuvres externes
craignant d'amener un décollement placentaire, qui, dans l'espèce,
aurait pu avoir les plus graves conséquences. Je passai la nuit auprès de Mmo R..., mais dans la matinée les douleurs s'espacèrent de plus en
plus et finirent par disparaître tout-à-fait; il y eut une véritable rétrocession du travail.