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Annuaire de l'école pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques Résumés des conférences et travaux

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(1)

historiques et philologiques

Résumés des conférences et travaux

 

144 | 2013

2011-2012

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/ashp/1400 DOI : 10.4000/ashp.1400

ISSN : 1969-6310 Éditeur

École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques Édition imprimée

Date de publication : 1 septembre 2013 ISSN : 0766-0677

Référence électronique

Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 144 | 2013, « 2011-2012 » [En ligne], mis en ligne le 15 octobre 2014, consulté le 19 septembre 2020.

URL : http://journals.openedition.org/ashp/1400 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ashp.1400 Ce document a été généré automatiquement le 19 septembre 2020.

Tous droits réservés : EPHE

(2)

SOMMAIRE

Vie de la section en 2011-2012

Diplômes de l’École soutenus à la section pendant l’année 2011‑2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

Doctorats soutenus à la section pendant l’année 2011-2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

Liste des post-doctorats soutenus à la section pendant l’année 2011-2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

Liste des habilitations à la direction de recherches soutenues à la section pendant l’année 2011-2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

Professeurs invités durant l’année 2011-2012

Proche et Moyen-Orient anciens

Démotique

Démotique

Conférences de l'année 2011-2012 Michel Chauveau

Droits du Proche-Orient ancien

Droits du Proche-Orient ancien

Conférences de l’année 2011-2012 Sophie Démare-Lafont

Sudarabique et ouest-sémitique

Sudarabique et ouest-sémitique

Conférences de l’année 2011-2012 François Bron

Mondes musulmans

Histoire et archéologie des mondes musulmans

Lecture et commentaire de textes géographiques arabes

Conférences de l'année 2011-2012 Jean-Charles Ducène

Études ottomanes

Études ottomanes

Conférences de l’année 2011-2012 Nicolas Vatin

(3)

Études ottomanes

Retrouver un peu de l’histoire « perdue » d’une province ottomane

Documents des archives du Monastère de Saint-Jean à Patmos– Conférences de l’année 2011-2012 Michael Ursinus

Antiquité classique

Philologie grecque

Les textes théologiques entre la philologie et l’histoire

La constitution de corpus et les étapes de la formation des textes– Conférences de l’année 2011-2012 Antonio Rigo

Littérature philosophique à Byzance et sa postérité à l’époque moderne

Conférences de l’année 2011-2012 Michel Cacouros

Philologie et dialectologie grecques

Conférences de l’année 2011-2012 Laurent Dubois

Épigraphie grecque et géographie historique du monde hellénique

Conférences de l’année 2011-2012 Denis Rousset

Épigraphie grecque et géographie historique du monde hellénique

Aspects diplomatiques de la politique romaine dans l’Orient grec (IIe s. av. J.-C.)

Conférences de l'année 2011-2012 Étienne Famerie

Archéologie grecque

Conférences de l’année 2011-2012 François Queyrel

Histoire monétaire et financière du monde grec

Conférences de l’année 2011-2012 François de Callataÿ

Histoire monétaire et financière du monde grec

Perspectives nouvelles sur l’économie des cités grecques

Conférences de l’année 2011-2012 Edward Harris

Papyrologie grecque

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Luc Fournet

Papyrologie grecque

L’astrologie grecque en Égypte romaine

Conférences de l’année 2011-2012 Paul Schubert

Philologie italique et latine

Conférences de l'année 2011-2012 Dominique Briquel

Épigraphie latine du monde romain

Conférences de l’année 2011-2012 François Bérard

Sources documentaires et histoire administrative de l’Orient romain tardif, IVe-VIIe siècles

Conférences de l’année 2011-2012 Denis Feissel

(4)

Histoire et archéologie des provinces frontières de l’Empire romain

Conférences de l’année 2011-2012 Michel Reddé

Histoire et philologie des temps médiévaux

Manuscrits hébreux et judéo-arabes médiévaux

Manuscrits hébreux et judéo-arabes médiévaux

Conférences de l’année 2011-2012 Judith Olszowy-Schlanger

Langue et littérature hébraïques médiévales et modernes en Occident

Langue et littérature hébraïques médiévales et modernes en Occident

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Pierre Rothschild

Philologie et historiographie du Caucase chrétien

Philologie et historiographie du Caucase chrétien

Conférences de l'année 2011-2012 Jean-Pierre Mahé

Les représentations de l’espace en occident de l’antiquité tardive au XVIe siècle

Conférences de l’année 2011-2012 Patrick Gautier Dalché

Latin technique du XIIe au XVIIIe siècle

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Marc Mandosio

Langue et littérature latines du Moyen Âge

Conférences de l’année 2011-2012 Anne-Marie Turcan-Verkerk

Langue et littérature néo-latines

Conférences de l’année 2011-2012 Perrine Galand

Pratiques médiévales de l’écrit documentaire

Conférences de l’année 2011-2012 Laurent Morelle

Pratiques médiévales de l’écrit documentaire

Paléographie latine et vernaculaire(livres et documents)

Conférences de l’année 2011-2012 Dominique Stutzmann

Philologie romane

Conférences de l’année 2011-2012 Fabio Zinelli

Sociolinguistique diachronique romane

Conférences de l’année 2011-2012 Michel Banniard

Histoire des sciences au moyen âge

Conférences de l’année 2011-2012 Danielle Jacquart

Historiographie médiévale et moderne dans le saint empire romain germanique

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Marie Moeglin

(5)

Sources et méthodes de l’histoire des relations internationales dans l’Europe médiévale

Conférences de l’année 2011-2012 Stéphane Péquignot

Hagiographie et histoire monastique

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Loup Lemaitre

Hagiographie, idéologies cléricales et pratiques socialesau Moyen Âge

Conférences de l’année 2011-2012 Patrick Henriet

Histoire de la France féodale

Conférences de l’année 2011-2012 Dominique Barthélemy

Histoire et philologie de la Scandinavie ancienne et médiévale

Conférences de l’année 2011-2012 François-Xavier Dillmann

Histoire et conscience historique des pays russes

Conférences de l’année 2011-2012 Pierre Gonneau

Histoire moderne et contemporaine de l'Occident

Histoire de l’art de la Renaissance

Histoire de l’art de la Renaissance

Conférences de l’année 2011-2012 Sabine Frommel

Histoire de l’art de la Renaissance

Historiographie de la Renaissance dans le domaine de l’architecture

Méthodes et approches, XIXe-XXe sièclesConférences de l’année 2011-2012 Antonio Brucculeri

Histoire de la peinture italienne XVIe-XVIIe siècles

Histoire de la peinture italienne XVIe-XVIIe siècles

Conférences de l’année 2011-2012 Michel Hochmann

Histoire de la peinture italienne XVIe-XVIIe siècles

Florence au XVIIe siècle : la cour et les artistes

Conférences de l’année 2011-2012 Elena Fumagalli

Sources et méthodes de l’histoire des métiers artistiques en France (XVIe-XVIIe siècles)

Sources et méthodes de l’histoire des métiers artistiques en France (XVIe-XVIIe siècles)

Conférences de l’année 2011-2012 Audrey Nassieu Maupas Histoire de Paris

Histoire de Paris

Conférences de l’année 2011-2012 Guy-Michel Leproux

Histoire de Paris

Art et technique à Paris, 1750-1850

Conférences de l’année 2011-2012 Élisabeth Pillet

(6)

Méthodologie de la prosopographie à l’époque contemporaine

Méthodologie de la prosopographie à l’époque contemporaine

Conférences de l’année 2011-2012 Isabelle Parizet

Histoire du droit public, de l’Ancien Régime à nos jours

Histoire du droit public, de l’Ancien Régime à nos jours

Conférences des années 2010-2011 et 2011-2012 François Monnier

Histoire de l’administration française

Histoire de l’administration française

Conférences des années 2010-2011 et 2011-2012 Guy Thuillier

Archives orales et histoire des organisations

Archives orales et histoire des organisations

Conférences de l’année 2011-2012 Florence Descamps

Histoire de l’architecture occidentale au XIXe et au XXe siècle

Histoire de l’architecture occidentale au XIXe et au XXe siècle

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Michel Leniaud

Histoire de la culture technique et scientifique en Europe (XVIe-XIXe siècles)

Histoire de la culture technique et scientifique en Europe (XVIe-XIXe siècles)

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-François Belhoste

Érudition historique et philologique de l’âge classique aux Lumières

Érudition historique et philologique de l’âge classique aux Lumières

Conférences de l’année 2011-2012 Jean-Louis Quantin

L’Europe et le monde germanique

L’Europe et le monde germanique(époque moderne et contemporaine)

Conférences de l’année 2011-2012 Jacques Le Rider

Méthodes en histoire du monde portugais

Méthodes en histoire du monde portugais

Conférences de l’année 2011-2012 Dejanirah Silva-Couto

Histoire de la médecine

Histoire de la médecine

Maladies, malades, praticiens Joël Coste

Inde et Extrême-Orient

Philologie moyen-indienne

Philologie moyen-indienne

Conférences de l’année 2011-2012 Nalini Balbir

Histoire et sociétés du Vietnam classique

Histoire et sociétés du Vietnam classique

Conférences de l’année 2011-2012 Philippe Papin

(7)

Art et archéologie de la Chine pré-Imperiale

Art et archéologie de la Chine pré-Imperiale

Conférences de l’année 2011-2012 Alain Thote

Initiation à la civilisation chinoise ancienne

Initiation à la civilisation chinoise ancienne

Conférences de l’année 2011-2012 Olivier Venture

Philologie du bouddhisme chinois

Philologie du bouddhisme chinois

Conférences de l’année 2011-2012 Liying Kuo

Histoire de l’Extrême-Orient prémoderne et épigraphie chinoise

Histoire de l’Extrême-Orient prémoderne et épigraphie chinoise

Conférences de l’année 2011-2012 Pierre Marsone

Histoire de l’Extrême-Orient prémoderne et épigraphie chinoise

Écritures rares et traduction dans l’histoire de la Chine

Conférences de l’année 2011-2012 Bojun Sun

Histoire de l’architecture et des jardins du Japon pré-moderne

Histoire de l’architecture et des jardins du Japon pré-moderne(milieu du XVIe siècle – milieu du XIXe siècle)

Conférences de l’année 2011-2012 Nicolas Fiévé

Histoire et philologie du Japon ancien et médiéval

Histoire et philologie du Japon ancien et médiéval

Conférences de l’année 2011-2012 Charlotte von Verschuer

Histoire et philologie du Japon ancien et médiéval

Société rurale et administration locale

La réalité quotidienne dans les domaines du temple Tôdaiji au VIIIe siècle Masashi Oguchi

Linguistique

Linguistique baltique et indo-européenne

Linguistique baltique et indo-européenne

Conférences de l’année 2011-2012 Daniel Petit

Philologie des textes bouddhiques d’Asie Centrale

Philologie des textes bouddhiques d’Asie Centrale

Conférences de l’année 2011-2012 Georges-Jean Pinault

Linguistique et philologie celtiques

Linguistique et philologie celtiques

Conférences de l’année 2011-2012 Pierre-Yves Lambert

(8)

Vie de la section en 2011-2012

Section News

(9)

Diplômes de l’École soutenus à la section pendant l’année 2011‑2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

1 Atlas de la Mitidja à l’époque ottomane (1516-1830), par M. Zinedine ABBAD, sous la direction de M. François DÉROCHE, le 1er octobre 2012.

2 Historiographie de Philippe le Bel, par M. François ALCOUFFE, sous la direction de Mme Dominique BARTHÉLEMY, le 5 octobre 2012.

INDEX

Thèmes: Vie de la Section des sciences historiques et philologiques, Diplômes de l'EPHE soutenus à la Section

Subjects: EPHE Diplomas conferred at the Section, EPHE Historical and Philological Sciences Section News

(10)

Doctorats soutenus à la section pendant l’année 2011-2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

1 Averroès, « ce qui est nécessaire à l’étude des principes du droit », traduction et édition critique, par M. Ziad ABOU AKL, sous la direction de M. Henri HUGONNARD-ROCHE, le 7 juin 2012.

2 Présences de Chopin en Angleterre 1833-1860 : la critique musicale, les concerts, les éditeurs, par Mme Rosalba AGRESTA, sous la direction de Mme Catherine MASSIP, le 3 décembre 2011.

3 Le décor des Tables de Canons d’Eusèbe dans l’enluminure médiévale arménienne et l’iconographie de la Jérusalem céleste. Étude comparative sur le thème de la Jérusalem céleste dans l’art chrétien du IVe à la fin du XIIIe siècle, par Mme Rouzanna AMIRKHANIAN, sous la direction de M. Jean-Pierre MAHÉ, le 21 janvier 2012.

4 Il nazionalismo cattolico nella Grande Guerra 1914-1918. Un confronto tra protagonisti : i cardinali di Pisa e di Parigi, par M. Giovanni Cavagnini, sous la direction de M. Daniele

MENOZZI et de M. Gilles PÉCOUT, le 23 février 2012.

5 La fonction du lésonis dans les temples égyptiens de l’époque saïte à l’époque romaine, par Mme Marie-Pierre CHAUFRAY, sous la direction de M. Michel CHAUVEAU, le 12 décembre 2011.

6 Jacques-François Blondel (1708/9-1774), architecte des Lumières, par M. Aurélien DAVRIUS, sous la direction de Mme Sabine FROMMEL, le 15 décembre 2011.

7 Le petit prophète Jonas au Moyen Âge. Étude iconographique, par Mme Anne-Sophie DUROZOY, sous la direction de M. Michel PASTOUREAU, le 7 novembre 2011.

8 Adolphe Niel (1802-1869). Phénix de l’armée de Napoléon III, par M. Stéphane FAUDAIS, sous la direction de M. Hervé COUTAU-BÉGARIE, le 10 janvier 2012.

9 La musique pour piano de Franz Liszt dans le contexte de l’idée de la correspondance des arts, par Mme Malgorzata Gamrat, sous la direction Mme Catherine MASSIP et de Mme Renata

SUCHOWIEJKO, le 29 octobre 2012.

10 Édition musicale et librairie parisiennes au XVIe siècle. Le cas des messes polyphoniques (1532-1568), par M. Olivier GRELLETY BOSVIEL, sous la co-direction de M. Frédéric BARBIER et de Mme Isabelle HIS, le 7 décembre 2011.

(11)

11 Visualisierte Gegenseitigkeit : Prekarien und Teilurkunden in Lotharingien im 10. und 11.

Jahrhundert, par Mme Katharina GROSS, sous la co-direction de Mme Brigitte KASTEN et de M. Laurent MORELLE, le 23 mai 2012.

12 Tripoli à l’époque fatimide : vie politique, économique et sociale, par M. Adres HMODA, sous la direction de M. Jean-Michel MOUTON, le 5 juillet 2012.

13 Le bodhisattva Manjusri et ses apparitions au Mont Wutai d’après les matériaux de Dunhuang (VIIe-Xe siècle), par Mme Zhang HUIMING, sous la co-direction de M. Jean-Pierre DRÈGE et Mme Liying KUO, le 3 décembre 2011.

14 Les frontons figurés des temples de Rome. L’iconographie et la signification – le contexte et la perception, par Mme Karolina KADERKA, sous la direction de M. François QUEYREL, le 1er septembre 2012.

15 Les lagides et l’Asie Mineure, par Mme Perrine KOSSMANN, sous la direction de M. Denis

ROUSSET, le 13 décembre 2011.

16 Les monastères de Cluny en Aquitaine (XIe-XIIIe siècle). Essai de topographie monastique, par M. Stéphane LAFAYE, sous la direction de M. Jean-Loup LEMAITRE, le 19 juin 2012.

17 Mahzor Vitry : étude d’un corpus de manuscrits hébreux ashkénazes de type liturgico-légal du XIIe au XIVe siècle, par Mme Justine LEACACOS-ISSERLES, sous la co-direction de Mme Judith

OLSZOWY-SCHLANGER et de M. Jean-Yves TILLIETTE, le 18 janvier 2012.

18 La peinture murale dans les habitations des villes toscanes au XIVe siècle. Entre conscience élitaire et systèmes de valeurs communaux, par Mme Daniela LITTIG, sous la direction de M. Philippe LORENTZ, le 26 septembre 2012.

19 Temps, histoire et psychanalyse. Dialogues entre Ranke, Droysen et Freud, par Mme Ana Lucia

MANDACARU LOBO, sous la direction de M. Jacques LE RIDER, le 15 mai 2012.

20 L’architecture militaire de Diyarbakir entre les Xe et XIIIe siècles : entre nécessité défensive et ostentation, par M. Thomas LORAIN, sous la direction de M. Jean-Michel MOUTON, le 15 novembre 2011.

21 La bibliothèque du Comte d’Artois (1757-1789), par Mme Peggy MANARD, sous la direction de M. Frédéric BARBIER, le 22 octobre 2011.

22 Le noël à grand chœur : une pratique musicale à Toulouse et en terres méridionales (XVIIe-XIXe siècle). Étude historique, institutionnelle, liturgique et esthétique, par M. Benoît MICHEL, sous la direction de Mme Catherine MASSIP, le 19 mai 2012.

23 Limites visibles et invisibles. Dépôts laténiens en contexte de fortification en Europe tempérée, Mme Caroline VON NICOLAI, sous la co-direction de Mme Anja Klöckner et de M. Stéphane

VERGER, le 1er octobre 2011.

24 Les nouvelles poésies spirituelles et morales (1730-1737). Contribution à l’histoire de la musique spirituelle en France au XVIIIe siècle, par Mme Claire PICAUT, sous la direction de Mme Catherine MASSIP, le 23 juin 2012.

25 Les chanoines de notre Dame de Paris au XVIIIe siècle. Éléments d’histoire sociale et institutionnelle, par Mme Marie-Louise QUEINNEC, sous la direction de M. Jean-Claude

WAQUET, le 16 décembre 2011.

26 Le Bîmârîstân Al-Mansûrî, l’institution dans le contexte politique et social mamelouk (1285-1390), par M. Ahmed RAGAB, sous la direction de Mme Danielle JACQUART, le 14 janvier 2012.

(12)

27 Écriture et peinture chez Paul Klee, aux frontières du lisible et du visible  : de la lettre à la trace, par Mme Florence ROUGERIE, sous la direction de M. Jacques LE RIDER, le 27 mars 2012.

28 L’ornement d’époque fatimide en Égypte (357-567 / 969-1171), par M. Mohammed Salim

GOBARA, sous la direction de M. François DÉROCHE, le 17 décembre 2011.

29 Influences occidentales et traditions régionales sur l’évolution urbaine et architecturale des villes arabes de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, l’exemple de Damas, par M. Anas

SOUFAN, sous la direction de M. François DÉROCHE, le 17 décembre 2011.

30 Les hauts dignitaires messagers impériaux à Ise au XIIe siècle, par Mme Yumiko TAKAGI, sous la direction de Mme Charlotte VON VERSCHUER, le 4 avril 2012.

31 L’architecture des déplacements comme forme de construction métropolitaine au Japon.

Permanence et renouvellement d’une figure de centralité urbaine (fin XIXe-XXe siècle), par Mme Corinne TIRY-ONO, sous la direction de M. Nicolas FIÉVÉ, le 22 mai 2012.

32 Le vêtement féminin dans l’arc alpin au premier millénaire av. J.-C. Entre archéologie sociale et anthropologie, par M. Luca TORI, sous la direction de M. Stéphane VERGER, le 8 mars 2012.

33 La chanson sociale en Italie et en France entre protestation, nation et révolution (1830-1870), par Mme Michèle TOSS, sous la direction de M. Gilles PÉCOUT, le 10 septembre 2012.

34 L’écoute du dieu dans les témoignages de piété personnelle en Égypte ancienne au Nouvel Empire, par Mme Nathalie TOYE, sous la direction de M. Pascal VERNUS, le 26 septembre 2011.

35 Épiclèses, cultes et identité des divinités grecques en Asie Mineure, par Mme Natacha TRIPPE, sous la direction de M. Laurent DUBOIS, le 3 décembre 2011.

36 M. Fulvius Nobilior. Culture et politique à l’époque médio-républicaine, par M. André WALTHER, sous la direction de M. François QUEYREL, le 1er septembre 2012.

INDEX

Thèmes: Vie de la Section des sciences historiques et philologiques, Doctorats soutenus à la Section

Subjects: EPHE Historical and Philological Sciences Section News, Doctorates conferred at the Section

(13)

Liste des post-doctorats soutenus à la section pendant l’année

2011-2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

1 Onomasticon Thracicum (Onom Thrac). Répertoire des noms indigènes de Thrace, Macédoine orientale, Mésies, Dacie et Bithynie, par M. Dan DANA, sous la direction de M. Laurent

DUBOIS, le 23 juin 2012.

INDEX

Thèmes : Vie de la Section des sciences historiques et philologiques Subjects : EPHE Historical and Philological Sciences Section News

(14)

Liste des habilitations à la direction de recherches soutenues à la section pendant l’année 2011-2012

par ordre alphabétique des noms d’auteur

1 Mongols bouddhistes aux frontières de la Chine (XIIIe-XXIe siècles). Pèlerinages et culture matérielle, par Mme Isabelle CHARLEUX, sous la direction de M. Charles RAMBLE, le 26 juin 2012.

2 Institutions et sociétés des cités grecques aux époques classique et hellénistique, par M. Pierre FRÖHLICH, sous la direction de M. Jean-Louis FERRARY, le 19 novembre 2011.

3 La danse des Charites. Monnaies, échanges et sociabilités au début de l’Empire romain, par M. Arnaud SUSPENE, sous la direction de M. Jean-Louis FERRARY, le 21 novembre 2011.

4 Élites politiques et culturelles en Iran et en Asie centrale : études historiographiques et patrimoine manuscrit inédit (XVe-XIXe siècle), par Mme Maria SZUPPE, sous la direction de M. François DÉROCHE, le 10 décembre 2011.

INDEX

Thèmes : Vie de la Section des sciences historiques et philologiques Subjects : EPHE Historical and Philological Sciences Section News

(15)

Professeurs invités durant l’année 2011-2012

1 Mme Agata BAREJA-STARZYNSKA, université de Varsovie (Pologne), « L’impact de la culture tibétaine sur les Mongols. Faits historiques et mythes culturels » [M. Charles Ramble].

2 M. Klaus VAN EICKELS, université de Bamberg (Allemagne), « Les liens interpersonnels au Moyen Âge : amitié, consanguinité, amour, mariage et fidélité vassalique » [M. Jean- Marie Moeglin].

3 M. Frédéric ELSIG, université de Genève (Suisse), « La peinture à Paris et à Lyon au temps de Louis XII » [M. Guy-Michel Leproux et M. Philippe Lorentz].

4 M. Étienne FAMERIE, université de Liège (Belgique), « Aspects diplomatiques de la politique romaine dans l’Orient grec (IIe s. av. J.-C.) » [M. Jean-Louis Ferrary et M. Denis Rousset].

5 MmeElenaFUMAGALLI, universités de Modène et de Reggio Emilia (Italie), « Florence au

XVIIe siècle : la cour et les artistes » [M. Michel Hochmann].

6 M. Edward HARRIS, université de Durham (Grande-Bretagne), « Perspectives nouvelles sur l’économie des cités grecques » [M. François de Callataÿ].

7 M. Avshalom LANIADO, université de Tel Aviv (Israël), «  Ethnos et droit dans le monde protobyzantin » [M. Denis Feissel].

8 M. MasashiOGUCHI, université Hôsei de Tokyo (Japon), « Société rurale et administration locale. La réalité quotidienne dans les domaines du temple Tôdaiji au VIIIe siècle » [Mme Charlotte von Verschuer].

9 M. Antonio RIGO, université Ca’ Foscari de Venise (Italie), « Les textes théologiques entre la philologie et l’histoire. La constitution de corpus et les étapes de la formation des textes » [Mme Brigitte Mondrain].

10 M. Paul SCHUBERT, université de Genève, « L’astrologie grecque en Égypte romaine » [M. Jean-Luc Fournet].

11 Mme Renata SUCHOWIEJKO, université Jagellone de Cracovie (Pologne), « Présence musicale polonaise à Paris aux XIXe et XXe siècles » [Mme Cécile Reynaud].

(16)

12 MmeSUN Bojun, Académie des sciences sociales de Chine, « Écritures rares et traduction dans l’histoire de la Chine » [M. Pierre Marsone].

13 M. Richard TALBERT, université de Caroline du Nord (États-Unis), « Contempler le monde comme les Romains : matériaux et perspectives négligés » [M. Jean-Louis Ferrary et M. Patrick Gautier Dalché].

14 M. Michael URSINUS, université de Heidelberg (Allemagne), « Retrouver un peu de l’histoire “perdue” d’une province ottomane. Documents des archives du monastère de Saint-Jean à Patmos » [M. Nicolas Vatin].

15 M. Rudolph WACHTER, universités de Bâle et Lausanne (Suisse), « Les inscriptions vasculaires, non-attiques et attiques » [M. Laurent Dubois].

INDEX

Thèmes: Vie de la Section des sciences historiques et philologiques, Professeurs invités par la Section

Subjects: EPHE Historical and Philological Sciences Section News, Invited Professors at the Section

(17)

Proche et Moyen-Orient anciens

Ancient Near and Middle East

(18)

Démotique

Démotique

Conférences de l'année 2011-2012

Michel Chauveau

I. Textes documentaires

1 À la demande de Marie-Pierre Chaufray, la plupart des séances de l’année dédiées aux textes documentaires ont été consacrées à des lettres d’époque ptolémaïque. On a ainsi lu le P. Berlin 13549, publié par K.-Th. Zauzich en 1993. Il s’agit d’une longue lettre adressée par Hartephnakhtès fils d’Esnebônychos à Eschnoumpmètis, probablement l’archistoliste et lèsônis connu par de nombreux documents d’Éléphantine. Plusieurs corrections de lecture ont été proposées par le directeur d’études ou par les auditeurs.

Ainsi peut-on sans doute lire l. 3, après la mention du porteur de messages Espmètis, l’épithète p3 nty ḏr « celui qui est fort » plutôt qu’un titre obscur p3 mḏre. Le nom du premier destinataire à la l. 4 doit être lu Pa-ir-Imn au lieu de Pa-ir-di.t. Le passage suivant (ll. 9-16) :

hb =k tws ip =w hb i.ir-ḥr n3 w῾b.w n3 md.w rn =w m(3῾.w) tm ḫ3῾ =w r ῾.wy =k w῾.ṱ =k n3.w r-ḏb3 ḫpr md.t iw iw =s p3 4 s3 t3y m-s3 ḫpr Pa-ḥw.t-ntr s3 Ns-p3-mtr- šps rmt rḫ p3y rmt p3y iw =f rḫ ir p3 šn n w῾t md.t r tm di.t ḥp =s r n3 w῾b.w irm p3 ntr ῾n di =y mtr r.r =f p3 ntr mtr r.r =f ῾n

2 doit être ainsi traduit :

Tu as écrit : « Vois, on a décidé d’informer les prêtres des problèmes en question, ce sont des matières à ne pas laisser sous ta seule responsabilité car c’est une affaire qui appartient aux quatre phylées. » Mais Paanoutis fils d’Espmètsepsis est un homme sage, c’est quelqu’un qui sait mener l’inspection d’une affaire pour empêcher qu’elle reste cachée aux prêtres et aussi au dieu. Je suis en accord avec lui et le dieu en est aussi satisfait.

3 À noter l. 11 la lecture m(3῾.w) « lieux, sujets, matières » au lieu de ir (éd.). Par ailleurs, le verbe ḥps (l. 16) lu par l’éditeur n’existe pas : le s final est une graphie aberrante du c.o.d. pronominal féminin, d’où la translittération ḥp =s.

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4 D’autres lettres inédites appartenant au même dossier ont été aussi examinées, tel le P. Berlin 23674 adressé également par Hartephnakhtès au même Eschnoumpmètis. Les premières lignes concernant les intentions d’un certain Spotous, remarquables par leur cynisme, méritent d’être citées en traduction (ll. 2-8) : « Je connais le dessein de Spotous : ceux d’Éléphantine ne se tueront pas à cause ( ?) de lui quand il voudra quelque chose en haussant le ton avec moi. Le lait ( = le pot-de-vin) qu’on lui a versé en abondance comble tous ses vœux. ». À la l. 8 on trouve la mention d’une peuplade apparemment non attestée par ailleurs, les Br῾sṱ.w, dont le déterminatif (la mort) indique le comportement hostile.

5 Enfin, une dernière lettre inédite, malheureusement fragmentaire, le P. Berlin 23625, datée d’un an 18, fait allusion à de graves troubles survenus dans la région. Aux ll. x + 8-15, on lit : « J’ai appris que Paratès fils d’Ambedj ( ? nom étranger) était arrivé et qu’il ( = Neferibrê) lui a dit qu’Éléphantine et Assouan étaient en révolte, il a répondu à Neferibrê : “Cela n’est pas possible”. On a fait en sorte que Paratès retourne vers le Sud avec Neferibrê pour régler les affaires en question. Nous ne savons pas où ils sont allés pour accomplir votre dessein. »

II. Papyrus littéraires

6 L’intérêt s’est porté cette année sur un texte curieux provenant d’Éléphantine, le P. Dodgson. Révélé au monde savant dès 1883 par une première publication malheureuse d’Eugène Revillout1, il fut révisé drastiquement en 1909 par Fr. Ll. Griffith2 qui en donna une interprétation plus correcte. Il fut enfin plus récemment republié avec d’excellentes photographies par Fr. de Cénival3. Malgré le consensus de ses éditeurs successifs en faveur d’une datation au sein de la période ptolémaïque, plusieurs éléments paléographiques et grammaticaux permettent de considérer la possibilité d’une datation plus tardive, au début de l’époque romaine, surtout si l’on prend en compte les tendances généralement archaïsantes des scribes démotiques d’Éléphantine. Ainsi, entre autres, les graphies de sḫ.t « campagne » et de ntm (anc.

nḏm) « être agréable » sont-elles typiquement romaines.

7 Il s’agit d’une suite de trois oracles concernant le sort de deux personnages coupables de divers méfaits à l’encontre de la divinité. L’entité qui prononce ces oracles n’est pas une figure importante du panthéon local mais un individu désigné comme « l’enfant né à Éléphantine », et nommé Espmètis fils de Pétéarensnouphis, également qualifié de

« fils du (dieu) Khnoum ». Enfant défunt et divinisé, il sert d’intermédiaire entre la triade divine d’Éléphantine, Khnoum, Satis et Anoukis, et le milieu des prêtres desservant leur culte. Le premier châtiment infligé aux coupables est le changement de nom, pratique bien attestée par ailleurs en Égypte au moins depuis le Nouvel Empire.

Ainsi, le premier accusé, né Pétéarensnouphis fils de Psenpouèris, devient-il Pétra, tandis que Pétosiris fils d’Espmètis, le second délinquant, est renommé Patis. Le nom de la divinité, Arensnouphis ou Osiris, est donc retiré de chacun des deux anthroponymes.

Les méfaits reprochés concernent essentiellement le respect des devoirs sacerdotaux et les égards spécifiques dus aux dieux. Pétra s’est ainsi enivré en consommant le vin des libations durant les veilles où les prêtres doivent observer le deuil d’Osiris, il n’a pas respecté les consignes de silence et d’abstinence sexuelle lors de ces célébrations sacrées. Détail bien caractéristique de l’époque romaine, on l’accuse d’avoir festoyé avec les Blemmyes, peuplade solidement installée aux confins méridionaux de l’Égypte

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à cette époque. Patis semble de son côté seulement coupable d’avoir bâti pour son usage particulier en empiétant sur le téménos de la déesse Triphis. On observe de nombreux parallèles, tant lexicographiques que thématiques, avec les hymnes imprécatoires qui closent la fameuse « Pétition de Pétéisé » du P. Rylands 9, censés avoir été inspirés par le dieu Amon, et dénonçant les crimes des prêtres de Téoudjoï.

8 Plusieurs nouvelles lectures et interprétations de détail, en correction des précédentes éditions, ont été proposées :

9 – l. 10, hwṱ3n p3 ntr p3 i.ir =k doit plutôt signifier « le dieu a été mécontent (de) ce que tu as fait », plutôt que « léser le dieu est ce que tu as fait », selon le sens de l’étymon probable de hwṱ3n, ḥḏn (Wb 3, 214, 4-9) ;

– l. 17, r t3 ẖr3.t ẖr šn3ṱ « alors que la veuve porte un linceul », en lisant šn3ṱ (pour šnṱ3) au lieu de mn3.t, compris comme « sistre-menat » (Fr. de Cénival) ou « bosquet sacré mnṱ3 » (C. Martin sur une suggestion de S. Vleeming) ;

– l. 25, le mot g῾l3 doit probablement être identifié à gyl « étranger » (copte ϭοϵιλϵ), le passage en question devant être traduit ainsi : « Tu as passé le temps où les étrangers se rendent à l’Abaton à t’enivrer » ;

– l. 37-38, lire sṯ3. ṱ =y p3 rn r-tw n =k t3y =k mwt « J’ai retiré le nom que t’a donné ta mère », plutôt que šb =y … « J’ai changé … », en tenant compte de la présence du ṱ ; – l. 47, lire hn r t3 bw3.t au lieu de hnw bw3 « quelques crimes ». La séquence doit être comprise ainsi : « Avoue donc le crime afin que je plaide l’affaire (qui est) entre les mains du grand prêtre à qui je me suis plaint de toi, avant que tu ne sois broyé … ». On trouve une expression parallèle dans le P. Rylands 9, 25, 1 : i.ir =w sṯ3. ṱ =w r sbḥ n rn =k n- ḏr.t hn =w r nb « C’est quand ils auront reconnu (leur) péché qu’ils se retireront pour prier en ton nom ».

NOTES

1. « Les anathèmes d’une mère payenne contre son fils devenu chrétien », TSBA, 8 (1883), p. 1-10.

2. « Papyrus Dodgson », PSBA, 31 (1909), p. 100-109 et 289-291.

3. « Le papyrus Dodgson (P. Ahmolean Museum Oxford 1932-1159). Une interrogation aux portes des dieux ? », RdÉ 38, 1987, p. 3-11. Une nouvelle traduction, comportant de nombreuses notes et corrections, est due à C. Martin, « Message from a Deity », The Elephantine Papyri in English. Three Millenia of Cross-Cultural Continuity and Change, B. Porten (éd.), Leyde, 1996, p. 339-345.

ABSTRACTS

Programme de l’année 2011-2012 : I. Textes documentaires. — II. Papyrus littéraires.

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INDEX

Thèmes: Démotique Subjects: Demotic

AUTHOR

MICHEL CHAUVEAU

Directeur d’études, École pratique des hautes études – Section des sciences historiques et philologiques

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Droits du Proche-Orient ancien

Droits du Proche-Orient ancien

Conférences de l’année 2011-2012

Sophie Démare-Lafont

1 Le thème principal de cette année portait sur la procédure devant les tribunaux mésopotamiens, et plus spécifiquement le droit de la preuve.

2 Le droit du procès nous est connu avant tout par les documents officiels ou privés relatant le déroulement d’un litige, ainsi que par des procès-verbaux de déposition de témoins ou de prestation de serment. Les codes fournissent également des informations, quoique plus dispersées, de même que la littérature sapientiale ou mythologique. Les lettres enfin, sont une source particulièrement riche et intéressante, qui a déjà été traitée dans le cadre des conférences de l’EPHE en 1999-2000 et n’a donc pas été reprise cette année.

3 Souvent négligée, la procédure est pourtant un élément fondamental pour la connaissance du droit d’une époque et d’une région données. C’est elle qui garantit un procès équitable en ce qu’elle fixe des règles précises pour le déroulement et l’issue du procès. L’enchaînement des actes, au-delà de leur technicité, produit ainsi une solution – au sens chimique du terme – qui permet de dissoudre, c’est-à-dire de résoudre, le litige (L. Cadet). Il ne s’agit donc pas seulement d’une suite d’opérations formelles, mais bien d’une intervention du juge sur des questions de fond, qui touchent à la qualification juridique et déterminent donc le résultat final.

4 La remarque vaut aussi bien pour les droits modernes que pour ceux du Proche-Orient ancien. Peu de travaux analytiques ont cependant été publiés sur le sujet. L’étude de référence de J. G. Lautner pour la période paléo-babylonienne (Die richterliche Entscheidung und die Streitbeendigung im altbabylonischen Prozessrechte, LSS 3, Leipzig, 1912) a été complétée et actualisée par E. Dombradi il y a presque vingt ans (Die Darstellung des Rechtsaustrags in den altbabylonischen Prozessurkunden, 2 vol., FAOS 20, 1996) ; les autres périodes sont inégalement représentées dans la bibliographie et s’il y a bien des éditions de sources, elle n’ont pas toujours fait l’objet d’un approfondissement juridique sur le modèle du remarquable ouvrage d’A. Falkenstein

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pour l’époque néo-sumérienne (Die neusumerische Gerichtsurkunden, ABAW 39-40 et 44, Munich, 1956-1957).

5 La question préalable de la nature de la procédure, accusatoire ou inquisitoire, a été abordée en introduction à l’examen des sources. Il est d’usage de considérer que le procès est conduit selon un modèle accusatoire, c’est-à-dire oral, public et contradictoire, reposant sur l’initiative d’un plaideur qui saisit le juge, confronte devant lui ses propres déclarations avec celles de son adversaire et rapporte la preuve de ce qu’il avance. Cette reconstitution, valable dans le champ du droit civil, est en revanche plus discutable en matière pénale, au moins pour l’époque paléo- babylonienne. E. Dombradi a en effet montré que certains faits ressentis comme criminels de par leur gravité – par exemple l’homicide – sont poursuivis d’office par les tribunaux, sans que la plainte d’un particulier soit nécessaire. Si donc le principe accusatoire domine généralement, des aspects inquisitoires s’y mêlent occasionnellement.

6 Les documents étudiés ont été sélectionnés pour les renseignements qu’ils nous livrent sur les divers modes de preuve utilisés et leur incidence sur le cours du procès. C’est notamment à partir de l’étude de R. Westbrook sur les emplois des verbes burru et kunnu dans le droit pénal assyrien (« Evidentiary Procedure in the Middle Assyrian Laws », JCS, 55 [2003], p. 87-97), qu’on a tenté d’établir un essai de hiérarchie des preuves au Proche-Orient ancien. Selon R. Westbrook, lorsque la preuve matérielle (burru) ne suffit pas à convaincre l’accusé, elle se double d’une preuve surnaturelle par serment ou ordalie (kunnu) permettant d’obtenir une preuve complète justifiant le châtiment. Même si l’usage de ces deux verbes en hendiadys est propre au droit assyrien, il est probable que le droit babylonien a connu des règles semblables, exprimées de manière différente.

7 C’est d’abord dans les textes législatifs que se trouvent les occurrences de ce vocabulaire de la preuve. Les allusions à la preuve par tous moyens sont les plus nombreuses et ont été laissées de côté car elles sont trop imprécises pour être commentées. Le témoignage, moyen le plus fréquemment utilisé dans les droits cunéiformes, est décrit notamment aux § 9-13 du Code de Hammurabi, qui détaillent longuement les modalités de la procédure en cas de vol. Un individu revendique la propriété d’un bien meuble qu’il avait perdu et qu’il retrouve entre les mains d’un tiers, lequel prétend l’avoir acheté. Chaque partie doit produire ses témoins devant le tribunal (l’un pour établir son droit de propriété sur le bien, l’autre pour établir la vente ce qui implique de convoquer également le vendeur), qui peut alors procéder à la mise en état du litige, ce que le Code rend par l’expression awātam amārum « examiner une affaire » (cf § 9 l. 28-29 awâtišunu immaru « ils examineront leur affaire »). Le juge n’ouvre donc un procès aux plaideurs que lorsqu’il dispose d’éléments suffisants pour rendre son jugement. Les témoins doivent déposer sous serment devant la divinité.

Leurs déclarations respectives suffisent à convaincre le vendeur de vol et à lui infliger la peine de mort (§ 9 l. 38-39) ; le propriétaire reprend son bien et l’acquéreur de bonne foi s’indemnise sur le patrimoine du vendeur. L’acheteur qui ne peut présenter ses témoins est considéré comme voleur et mis à mort (§ 10) tandis que le propriétaire de mauvaise foi qui ne peut démontrer son droit faute de témoins est considéré comme un calomniateur et mis à mort (§ 11), selon la règle constante au Proche-Orient ancien qui veut que le fol accusateur subisse la peine qu’il fait encourir à celui qu’il accuse. La mort du vendeur (§ 12) rend impossible l’administration de la preuve et autorise

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l’acquéreur, présumé de bonne foi, à se dédommager au quintuple dans le patrimoine du défunt. L’indisponibilité des témoins de l’acheteur (§ 13) conduit le juge à prolonger de six mois le délai de leur comparution, après quoi il est déclaré menteur et condamné à la « peine de ce procès » (§ 13 l. 23 aran dīnim šuāti). L’ordalie fluviale est prescrite dans le même Code en matière d’accusation de sorcellerie (§ 2) lorsque, faute de flagrant délit ou de témoins, la preuve est impossible à rapporter. La gravité de ce crime impose de ne pas relaxer au bénéfice du doute, c’est pourquoi le recours au fleuve divin est ordonné. Là encore, le fol accusateur encourt la mort, châtiment qui menace l’accusé s’il est convaincu.

8 Une procédure plus complexe est décrite dans les Lois assyriennes (tabl. A § 47) à propos de cette même infraction. Outre le flagrant délit, deux témoins sont également impliqués : l’un a vu faire le rituel et l’a raconté à l’autre. La loi envisage le cas où le témoin oculaire se rétracte : après avoir été interrogé plusieurs fois par le roi pour s’assurer qu’il n’a pas dénoncé un tiers par malveillance mais agit seulement par crainte des pouvoirs du sorcier, le témoin récalcitrant est livré à l’exorciste qui lui fait prêter un serment par le roi et son fils, afin de le protéger contre d’éventuelles représailles maléfiques. Ici sont à l’œuvre des moyens à la fois rationnels et surnaturels, qui visent à punir un coupable et écarter la condamnation injuste d’un innocent. La sorcellerie est également punie au § 7 des Lois néo-babyloniennes, qui distingue selon que les actes malfaisants visent des biens ou des personnes ; dans le premier cas, une réparation au triple est ordonnée, tandis que dans le second, la peine de mort est prononcée. Tous ces textes ont été discutés à la lumière des commentaires de G.

Cardascia (« Une justice infaillible : réflexions sur le § 47 des Lois assyriennes », Studi Volterra, VI, Milan, 1970, p. 419-431) et de R. Westbrook (« Witchcraft and the Law in the Ancient Near East », dans J. Hengstl & U. Sick [éd.], Recht gestern und heute, Festschrift zum 85. Geburtstag von Richard Haase, Wiesbaden, 2006, p. 45-52).

9 Les § 1 et 15 des Lois assyriennes ont enfin été discutés. Le premier se rapporte au vol d’un bien du temple par une femme. Sa conviction repose sur deux modes de preuve : ce qui semble être un flagrant délit d’une part (mais la forme iṣṣabit à la l. 6 pose problème d’un point de vue syntaxique, d’où la lecture izzaqap de J. N. Postage suivie par E. Otto, sur zaqāpu « apparaître, comparaître ») ou une preuve complète constituée par des témoignages (l. 7 lu ubta’eruši) puis un serment (l. 8 lu ukta’inuši). Le second texte concerne l’adultère. Ici, le flagrant délit est indiscutable mais il doit être confirmé par des témoins et un serment au cours d’une procédure extra-judiciaire.

Alternativement, le mari peut saisir la justice royale ou locale qui, au vu des mêmes preuves, prononcera à l’égard de l’amant la sentence que le mari aura prononcée contre sa femme (mort, mutilation, pardon).

10 Le droit de la preuve tel qu’il ressort de ces quelques exemples législatifs est donc particulièrement élaboré et technique, en dépit de ce que la procédure accusatoire pourrait laisser supposer a priori. Pour vérifier le bien-fondé de cette conclusion, on s’est ensuite tourné vers les textes de procès du deuxième millénaire. Les affaires pénales sont peu nombreuses dans le corpus cunéiforme, et ce sont donc surtout des dossiers civils qui ont été examinés. Ont ainsi été lus : — CT 6 47b (Sippar) où un homme revendique la servante que son ex-épouse, répudiée et désormais défunte, avait donnée à sa fille ; il est débouté sans que l’on sache pour quel motif (prescription de l’action ? mauvaise foi ?) et condamné à une peine non précisée (l. 21 arnam imidušu) ; — CT 8 12b (Sippar) où une religieuse-nadītum prétend avoir des droits successoraux sur le

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patrimoine de sa mère ; les témoins convoqués par les juges déposent sous serment qu’ils ignorent tout de la situation ; c’est donc la mère qui jure n’avoir rien rédigé en faveur de la demanderesse ; — TS 58 et 58A (provenance inconnue) où, en vertu de la mīšarum de Rim-Sin, un nommé Ilum-bani récupère un jardin vendu par son père adoptif et prête serment de son lien de filiation ; plusieurs années plus tard, le fils de l’acquéreur intente à son tour un procès pour récupérer le terrain, mais il est débouté par le serment des mêmes témoins qui rappellent la teneur du premier jugement ;

— HE 143 (Larsa) où une petite fille, enlevée chez sa nourrice à la fin du siège de la ville, est retrouvée par son père, qui jure que l’enfant n’est pas une esclave ; — BE 6/1 59 (Sippar) où le fils d’une femme remariée et répudiée pour maladie par son second époux rompt sa filiation adoptive envers son beau-père et renonce à ses droits successoraux ; — BE 6/2 49 (Nippur) où un héritier conteste la vente et l’échange de deux champs du patrimoine familial en produisant sa tablette de partage successoral ; les acquéreurs ripostent en invoquant un acte de partage postérieur qui établit la propriété du vendeur sur les biens aliénés, et font convoquer des témoins en ce sens ; juste avant leur déposition sous serment, le demandeur renonce à sa requête et transige avec les deux acquéreurs.

11 Plusieurs séances ont été consacrées à deux textes difficiles. Tout d’abord PBS 5 100, long document sur quatre colonnes concernant une question de filiation posthume. La déclaration de l’intéressé (Ninurta-ra’im-zerim), malheureusement incomplète en raison d’une lacune de la tablette, évoque le rôle de la grand-mère paternelle qui a fait constater la naissance par deux témoins dont un juge. Mais la validité de la preuve est contestée par deux frères de Ninurta-ra’im-zerim : la tablette rédigée devant l’emblème divin n’a pas été jurée par les témoins présents à l’acte. La procédure de serment est donc engagée par les juges, et le contenu des dépositions est noté sur le procès-verbal.

On y apprend notamment que la grand-mère a joué le rôle de curateur au ventre, et que la mère malade est restée chez son mari sous la surveillance d’un proche, au lieu d’être envoyée chez son père comme le souhaitait initialement son époux. Sur la foi des déclarations concordantes des huit témoins, Ninurta-ra’im-zerim est confirmé dans son statut de fils du défunt. On relèvera avec intérêt la présence d’un maškim parmi les déposants, qui semble agir comme un officier d’état civil et reçoit une rémunération pour dresser l’acte officiel de filiation. L’abondante bibliographie sur cette tablette a été examinée de manière critique, et l’affaire elle-même a été comparée à une disposition des Lois assyriennes (§ 28 tabl. A).

12 L’autre texte date de l’époque d’Ur III, plus précisément du règne d’Ibbi-Sin, et a fait lui aussi l’objet de nombreux commentaires et analyses depuis l’editio princeps de Jean- Marie Durand (« Une condamnation à mort à l’époque d’Ur III », RA, 71 [1977], p. 125-136). Il s’agit de deux procès successifs entre un fils et son père, le premier accusant le second de corruption et malversations diverses. L’interprétation de ce dossier complexe a donné lieu à une conférence dans le cadre d’un colloque dont les actes seront publiés prochainement. On se reportera donc à ce travail pour une étude plus approfondie.

13 L’année s’est terminée avec la lecture de quelques procès d’époque néo-assyrienne, dont le vocabulaire, la phraséologie et la présentation formelle diffèrent beaucoup des sources antérieures.

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ABSTRACTS

Programme de l’année 2011-2012 : Litiges et procès en Mésopotamie.

INDEX

Thèmes: Droit comparé dans les sociétés du Proche-Orient ancien Subjects: Comparative law in societies of the ancient Near East

AUTHOR

SOPHIE DÉMARE-LAFONT

Directeur d’études, École pratique des hautes études – Section des sciences historiques et philologiques

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Sudarabique et ouest-sémitique

Sudarabique et ouest-sémitique

Conférences de l’année 2011-2012

François Bron

I. Inscriptions puniques et néo-puniques

1 Pour compléter l’étude des dédicaces à Milqart bʿl hṢr, « maître de Tyr », qu’on avait vues l’année précédente, on a repris la grande inscription de Tharros, Sardegna 32, dédiée à la même divinité. Ce texte est écrit dans une graphie très fine et a en outre souffert de nombreux coups de pioche lors de sa découverte. Il présente donc de grandes difficultés de lecture et d’interprétation. Après la mention du nom divin, vient la description de divers édifices cultuels, qui comporte de nombreux termes inconnus par ailleurs. Il semble qu’on puisse restituer à la ligne 6 la formule ʾš ndr, « ce qu’a voué », suivie du nom du dédicant, pourvu d’une généalogie qui remonte à la septième génération. L’inscription se termine avec les noms de divers artisans ayant collaboré à la construction, puis avec les formules de datation.

2 On a présenté ensuite une dédicace néopunique inédite à Baʿal Ḥammon, dont un collectionneur avait envoyé la photographie à M. Sznycer ; la provenance n’en est pas connue. L’auteur se nomme ʾpṭʿṭʾ bn bʿsʾ, « Optatus, fils de Bassus ».

3 On est passé par la suite aux inscriptions de Guelma conservées au musée du Louvre, publiées par Chabot dans ses Punica, p. 57-94. On s’est tout d’abord rendu compte que les inscriptions réunies sous cette appellation aussi bien par Chabot que par le Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, p. 198, et par K. Jongeling dans son Handbook, p. 228-244, proviennent en réalité de deux sites bien distincts, Guelma et Ain Nechma, qui se trouve à 4,5 km au sud. M. Leglay, Saturne africain, Monuments I, p. 386-403 (Guelma) et p. 404-415 (Ain Nechma) leur a consacré deux chapitres séparés.

Parmi les treize inscriptions du Louvre, sept proviennent en réalité d’Ain Nechma. Ces textes, à la graphie très grossière, mériteraient une nouvelle étude à partir de bonnes photographies.

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4 Toute la seconde partie de l’année a été consacrée à l’étude des inscriptions de Maktar, à partir du dossier préparé par M. Fantar et M. Sznycer, retrouvé dans les archives de M. Sznycer. Il faut souhaiter que cette publication puisse voir le jour dans un avenir point trop éloigné.

II. Inscriptions sabéennes, minéennes et qatabanites

5 L’année a débuté avec la présentation des nouvelles publications de l’« école d’Iéna » : la thèse de M. A. Al-Salami, Sabäische Inschriften aus dem H̲awlān (Wiesbaden, 2011), plusieurs articles substantiels de A. Multhoff et enfin la contribution de P. Stein au volume de M. Huth et P. G. van Alfen, Coinage of the Caravan Kingdoms, Studies in Ancient Arabian Monetization, New York, 2010, p. 303-343, où il a réussi à mettre au clair l’ensemble de la terminologie monétaire sabéenne.

6 On a étudié ensuite un certain nombre d’inscriptions apparues sur le marché des antiquités :

7 — deux stèles monumentales archaïques dédiées à Almaqah, qui pourraient provenir de Jidfir ibn Munaykhir ;

8 — une inscription votive du Maḥram Bilqīs, à Mārib, dont le formulaire est identique à celui de Jamme 581, bien que les auteurs soient différents ;

9 — deux nouvelles plaques de bronze dédiées à Ḥawkam, provenant toujours du même sanctuaire du wādī Ḥarīb ; l’une mentionne une corégence de rois de Qatabān inconnue jusqu’à présent, celle de Shahr Yagūl et de son fils Wahabʿamm ;

10 — enfin, une plaque de bronze dédiée à Taʾlab Riyāmum, patron de la confédération de Samʿī, dans son temple du ǧabal al-ʿAdān, sur les hauts plateaux au nord de Ṣanʿāʾ, site visité par Ch. Robin il y a une trentaine d’années.

11 On a terminé l’année en relisant les plus importantes inscriptions de Samʿī : tout d’abord deux inscriptions rupestres, gravées sur des rochers du ǧabal Riyām, en commençant par RES 4176, qui marque le passage de la confédération sous la suzeraineté de Sabaʾ. Ce décret du dieu Taʾlab est l’un des textes les plus difficiles de l’épigraphie sudarabique : on a comparé les différentes traductions qu’en ont donné N.

Rhodokanakis, A. F .L. Beeston, M. Ghul et W. W. Müller. Malgré de considérables progrès dans l’interprétation, dus à ces divers auteurs, certaines clauses restent énigmatiques. L’autre inscription, CIH 338 = Gl 1209, présente moins de difficultés, dès lors qu’on en a une bonne photographie.

12 Enfin le texte CIH 37, actuellement conservé à Berlin, remonte à l’époque où Samʿī était encore dirigé par ses rois. Ce texte énumère une série de concessions de terres, émanant de divers pouvoirs, qui révèlent une structure sociale extrêmement complexe.

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ABSTRACTS

Programme de l’année 2011-2012 : I. Inscriptions puniques et néopuniques. — II. Inscriptions sabéennes, minéennes et qatabanites.

INDEX

Thèmes: Sudarabique et ouest sémitique

Subjects: South Arabian and West Semitic languages

AUTHOR

FRANÇOIS BRON

Directeur d’études, École pratique des hautes études – Section des sciences historiques et philologiques

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Mondes musulmans

Muslim Worlds

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Histoire et archéologie des mondes musulmans

Lecture et commentaire de textes géographiques arabes

Conférences de l'année 2011-2012

Jean-Charles Ducène

1 La littérature géographique arabe constitue un champ particulier de la production littéraire et scientifique du monde arabo-musulman médiéval. Apparue au VIIIe siècle, cette production évolue, se diversifie et se développe jusqu’au XVIe siècle, mais la période qui court jusqu’au Xe siècle est fondatrice car c’est alors qu’apparaissent les principaux courants qui se maintiendront par la suite. C’est une partie de cette matière qui a été l’objet de nos conférences.

2 Après avoir abordé l’évolution générale de cette littérature, nous nous sommes arrêté sur les sources grecques en mettant en perspective d’abord le rôle joué par la Géographie de Ptolémée dans l’apparition de la géographie mathématique et en abordant ensuite le traité Des airs, des eaux et des lieux d’Hippocrate ainsi que son commentaire par Galien qui furent déterminants dans la structuration du déterminisme géographique. Dans le cas de la Géographie de Ptolémée, il a été montré que c’est avant tout par l’ouvrage d’al- Ḫwārizmī que son influence s’est exercée car aucune trace des trois prétendues traductions n’est jusqu’à présent repérable dans nos sources. En outre, le fait que l’ouvrage d’al-Ḫwārizmī soit en réalité le relevé d’une carte et qu’un certain nombre de toponymes présente un étymon syriaque renforcent l’hypothèse de l’existence d’un ouvrage ou plutôt d’une carte antérieure réalisée dans le milieu syriaque. En revanche, la toponymie des territoires musulmans ou en rapport avec Bagdad montre une actualisation des connaissances. Enfin, la présence aux extrémités du monde connu de quelques « merveilles » illustre l’apparition précoce dans l’image du monde qui se met alors en place d’une influence venue de la littérature.

3 Quoique très réduite par rapport à l’héritage hellénistique et s’étant exercée en Andalus, en milieu mozarabe au Xe siècle, l’influence de la littérature latine a également été abordée. Nous avons ainsi lu, traduit et commenté quelques notices géographiques

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des Étymologies d’Isidore de Séville passées en arabe et que l’on retrouve dans le Kitāb al- masālik wa-l-mamālik d’al-Bakrī.

4 La difficulté d’appréhender les multiples facettes de la littérature de voyage (recueil de témoignage d’autrui, aspect autobiographique, diariste, distanciation du narrateur, etc.) nous a amené à distinguer les épîtres (risāla) des récits de voyage proprement dits (riḥla). Les particularités des récits de commerçants ou de marins ont été abordées par la lecture de plusieurs notices des Aḫbār al-Ṣīn wa-l-Hind ainsi que par celles du Al-ṣaḥīḥ min aḫbār al-biḥār wa-‘aǧā’ibihā d’Abū ‘Imrān Mūsā ibn Rabāḥ al-Awsī al-Sīrāfī, ouvrage qui été connu anciennement comme les ‘Aǧā’ib al-Hind et attribué à l’énigmatique Buzurg ibn Šahriyār. Ces problèmes d’attribution nous ont permis de toucher à la transmission des textes médiévaux, à leur diffusion et au cas d’édition revue par l’auteur lui-même. Le commentaire d’une notice du Al-ṣaḥīḥ min aḫbār al-biḥār wa-‘aǧā’ibihā a donné l’occasion de découvrir la plus ancienne attestation du gentilice

« Batak ».

5 Quant aux « épîtres », une rapide caractérisation des textes de Tamīm ibn Baḥr al- Muṭṭawwi‘ī, d’Ibn Faḍlān, de Hārūn ibn Yaḥyā et d’Ibrāhīm ibn Ya‘qūb al-Ṭurṭūšī a été entreprise. La mise en évidence des caractéristiques narratives de ces récits nous a amené à interroger ceux qui les possèdent alors que leur réalité historique est douteuse, à l’instar de l’épître d’Abū Dulaf relatant un prétendu voyage en Asie ainsi que du récit de Sallām al-turǧmān à la muraille des Gog et Magog.

6 Enfin, comme certains de ces textes sont en réalité connus comme parties d’ouvrages plus vastes, plus encyclopédiques, nous avons tenté une caractérisation de la géographie quand elle était traitée dans des ouvrages administratifs, comme ceux d’Ibn Ḫurradāḏbih et de Qudāma ibn Ǧa‘far, en face d’une géographie participant à un projet plus littéraire, à l’instar des œuvres d’Ibn al-Faqīh et d’Ibn Rustih. La culture arabe littéraire médiévale nous a cependant montré la limite d’une telle catégorisation.

ABSTRACTS

Programme de l’année 2011-2012 : Lecture et commentaire de textes géographiques arabes.

INDEX

Thèmes: Histoire et archéologie des mondes musulmans Subjects: History and archaeology of the Muslim worlds

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AUTHOR

JEAN-CHARLES DUCÈNE

Chargé de conférences, École pratique des hautes études – Section des sciences historiques et philologiques

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