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Indice skélique et indice cormique : classifications et nomenclatures

KAUFMANN, Hélène

KAUFMANN, Hélène. Indice skélique et indice cormique : classifications et nomenclatures.

Bulletin de la Société suisse d'anthropologie et d'ethnologie , 1954, vol. 1953/54, p.

61-66

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:95700

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Indice skélique et indice cormique : classifications et ·nomenclatures

Par

HÉLÈNE KA UFMANN

Les anthropologistes ont l'habitude d'utiliser deux indices skéliques.

Indice skélique de Manouvrier.· Le premier, proposé par MANOUVRIER (MANOUVRIER, 1902, et RounENKO, 1914) 1, met en relation la longueur des jambes à la hauteur du buste (taille assis).

La longueur du membre inférieur est obtenue par soustraction de la hauteur du buste de la stature. On a la formule:

(stature - buste) x 100

buste indice skélique

( Stamm-Beinléingen-Index) La classification en trois catégories de base - la première et la dernière elles-mêmes subdivisées en trois - est reproduite par MARTIN (1928), page 175:

Hyperbrachyskèles ... . Brachyskèles ... . Subbracbyskèles ... . Mésatiskèles ... .

X -74,9 75,0-79,9 80,0-84,9 85,0-89,9

Submacroskèles ... . Macroskèles ... . Hypermacroskèles ... .

90,0-94,9 95,0-99,9 100,0- X

Cet indice est de moins en moins utilisé. Il y a, pour expliquer cet abandon, deux causes possibles. Les dimensions utilisées comme numérateur et comme dénominateur dépendent toutes deux de la hauteur du buste; donc, toute erreur, même légère, con1mise en

1 C'est RoUDENKO qui, en 1914, a publié pour la première fois l'échelle de MANOUVRIER, encore inédite.

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relevant la hauteur du buste, entraînera corrélativement une erreur dans l'évaluation de la longueur des jambes et modifiera d'autant plus la valeur de l'indice. De plus, la subdivision en sept catégories est exagérée; il est vrai qu'on peut les ramener aux trois catégories de base.

Indice skélique de Giuffrida-Ruggeri. GrnFFRIDA-RuGGERI (1910) a préféré comparer directement la taille assis à la taille debout. Ceci a l'avantage de mettre en rapport deux dimensions obtenues directement. On a la formule:

indice skélique buste X 100

stature

( relative Stammlange ou relative Sitzhohe J MARTIN (1928) en donne la nomenclature - mais pas la for­

mule! - page 175 :

Hommes Macroskèles. . . x -51,0 Mésatiskèles . . . 51,1-53,0 Brachyskèles. . . 53, 1- x

]lemmes X -52,0 52,1-54,0 54,1- X

GrnFFRIDA-RUGGERI (1907) avait d'abord aussi nommé son indice, indice ischiatique, la taille assis exprimant, en réalité, la hauteur vertico-ischiatique, pour le distinguer de deux autres in­

dices utilisant des hauteurs du buste légèrement différentes: l'indice pubien et l'indice trochantérien.

Quoique, pour ces trois indices, il s'agisse du buste par rapport à la taille, l'auteur a eu la fâcheuse idée d'adopter la terminologie de MANOUVRIER; or le suffixe -skèle (de skèlos, membre) n'a rien à voir ici, même si la hauteur du buste est en corrélation avec la longueur des jambes. Cette curieuse façon de faire, en plus· du risque de ·confusions lorsqu'on ne précise pas de quel rapport il s'agit, est contraire à la logique. De cette façon le terme <<macro>>

accompagne les nombres les plus faibles et le terme << brachy>> les nombres les plus grands!

GruFFRIDA-RUGGERI avait encore examiné quelle était la dif­

férence sexuelle. moyenne du buste. Il avait trouvé que, à taille

égale, l'indice skélique était, chez les femmes, de 1, 7 plus élevé

que chez les hommes. C'est ce qui l'avait conduit à proposer une

classification différente pour les deux sexes (sa première classifica-

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tion, de 1907, comportait une différence sexuelle de 1,5; en 1910, pour faciliter la mémorisation, il avait ramené cette différence à 1).

Indice cormique de Vallois. Pour éviter des confusions, le pro­

fesseur VALLOIS (1934) a créé le terme d'indice cormique (du grec kormos, tronc ou buste) pour le rapport buste/taille, et l'a proposé dans une communication présentée au Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologiques, à Londres, en 1934.

A ce propos il m'écrivait, en 1951, le commentaire suivant: <<En outre j'ai substitué au terme <<mésatÏ», le terme (<métriO>> qui, de l'avis des linguistes que j'ai consultés, est le terme correct pour indiquer les formes moyennes. Enfin j'ai légèrement modifié la classification de GruFFRIDA en prenant les limites:

Brachycormes... x -50,9 Métriocormes . . . 51,0-52,9 Macrocormes... 53,0- x

une telle manière de faire étant conforme aux usages devenus maintenant classiques.

Cette classification est valable seulement pour les hommes.

GruFFRIDA a introduit pour les femmes des modifications dont je n'ai pas encore éprouvé la valeur.>>

La classification adoptée et proposée par le professeur V ALLOIS est simple et logique; elle permet d'éviter toute confusion. Il l'a publiée définitivement dans un article sur <<La technique anthropo­

métrique>> (1948), sans faire de restriction sur son application. On l'utilisera donc, sans hésitation, pour les deux sexes - ce qui a déjà été fait, du reste. Il ne faut pas le regretter, car une classifica­

tion unique facilite les comparaisons sexuelles.

Le souci scientifique qui avait poussé GIUFFRIDA-RUGGERI à faire une distinction sexuelle pouvait se justifier; mais on voit que le point de vue pratique avait quand même fini par l'emporter partiellement: !'anthropologiste italien avait ramené lui-même la différence sexuelle de 1,7 qu'il avait trouvée, à 1,5 d'abord, à 1 seulement ensuite.

Au moment où je me suis préoccupée de la question de l'indice skélique, j'aurais voulu suggérer aux anthropologistes de substituer la nouvelle appellation de V ALLOIS à l'ancienne; mais les choses ne sont pas si simples.

La classification de l'indice skélique proposée par GruFFRIDA­

RuGGERI diffère donc légèrement de celle adoptée par le professeur

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V .ALLOIS et d'autres Français, ainsi que par des auteurs de langue allemande, le professeur ScHL.AGINH.AUFEN en particulier

1.

D'après la elassification de GIUFFRID.A-RUGGERI, chaque classe se termine à l'entier; les autres auteurs - par analogie avec la plupart des indices utilisés en anthropologie

-

font commencer chaque classe à l'entier. Entre l'indice skélique de GruFFRID.A-RUGGERI et l'indice cormique de V .ALLOIS il n'y a donc pas qu'une différence dans les termes, mais également une légère différence dans la répartition des catégories.

Je donne comme exemple, avec les deux classifications, la répartition du rapport taille assis/taille debout chez 462 hommes de Genève (20-59 ans) mesurés en 1940 (K.AUFM.ANN et SAUTER,

Hl51).

Indice skélique Indice cormique

N % N %

Macroskèles ... 90 19,5 Brachycormes ... 81 17,5 Mésatiskèles

. . .

242 52,4 Métriocormes ... 243 52,5 Brachyskèles ... 130 28,1 Macrocormes ... 138 29,9

Cette application pratique permet de faire les constatations suivantes: 1. d'une classification à l'autre, la différence de fré­

quence d'une même catégorie peut ici atteindre 2%; 2. en substi­

tuant la deuxième classification· à la première, la catégorie supé­

rieure (individus aux longs bustes) est favorisée au détriment de la catégorie inférieure; les différences ne seront jamais très grandes, mais elles ne peuvent être négligées; 3. pour la préparation des polygones de fréquence, la deuxième classification s'est révélée d'un emploi plus rationnel et rapide.

Il importe, lorsqu'on se livre à la comparaison de données publiées par plusieurs auteurs, de connaître exactement la classi­

fication utilisée dans chaque cas. On sait que ces indications ne figurent pas toujours dans les articles. C'est pourquoi j'avais eu premièrement l'intention de proposer l'adoption de la terminologie de l'indice cormique en lieu et place de celle de l'indice skélique.

Pour les raisons exposées ci-dessus, cette solution n'est pas recom-

1 Le professeur SCHLAGINHAUFEN, dans son Anthropologia helvetica (1946/ A) mentionne, à la page 76, GruFFRIDA-RUGGERI et son article de 1910, mais il adopte, à la page suivante, des limites de catégories qui commencent à l'entier - donc celles de l'indice cormique de V ALLOIS - tout en utilisant les termes de: hyper­

macro-, macro-, mésati-, brachy-, et hyperbrachyskèles, selon GruFFRIDA-RUGGERI.

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mandable; bien plus, au contraire, j'en viens à formuler la propo­

sition de se garder d'employer en synonymie <<indice skélique>> et

<<indice cormique>>, mais d'attribuer dorénavant à chacun leur sens précis, restreint, de la façon suivante:

utiliser. l'indice skélique et sa nomenclature

(malgré son illogisme) lorsque, à la suite de GrnFFRIDA­

RuGGERI,

chaque catégorie se termine par l'entier

1;

utiliser l'indice cormique et sa nomenclature

lorsque, suivant VALLOIS (et ScHLAG­

INHAUFEN),

chaque catégorie commence par l'entier.

Je voudrais encore donner un exemple des confusions créées par l'existence, simultanée, de l'indice skélique et de l'indice cor­

mique. Je ne l'ai pas choisi; il m'est tombé sous les yeux au hasard d'une lecture: L'auteur, qui a vraisemblablement rédigé son article en Afrique, est excusable, car il n'avait pas à sa disposition, sans doute, les manuels de base pour le guider. Il ne m'en voudra pas, - j'espère, de le citer ici.

Il s'agit de: J. LALOUEL. Les Babinga du Bas-Oubangi, contribution à l'étude anthropologique des Négrilles Bcûca et Bayaka. (Bull. et Mém. Soc. Anthr. Paris, I, X• sér., 1 à 3 , 1 9 50, pp. 60-9 8.)

Dans l'analyse de l'indice cor1nique, l'auteur donne le pourcentage de sujets pour chaque valeur d'indice , de la facon suivante (j'extrais ce qui concerne les Babinga ):

48,1 à 49 = 1 % 49 ,l "à 50 = 4 % 50,l à 51 = 1 0,5%

51,1 à 52 = 21,5%

52,1 à 53 = 3 2,5%

53,1 à54 = 18 % 54,1 à 55 = 8,5%

55,1 à 56 = .5 %

Ici, on le voit, l'auteur a suivi, pour la répartition des indices, la méthode de GIUFFRIDA-RUGGERI.

Deux pages plus loin , nous lisons: <<Nous pouvons, en classant nos sujets en brachycormes, mésocormes et macrocormes, établir une comparaison entre eux et les sujets vus par AUJOULAT et CHABEUF, répartis par G. OLIVIER dans les trois groupes de VALLOIS>> (je ne reprends que les hommes Babinga, tout en soulignant que la même classification a été utilisée pour les femmes).

Brachycormes .(x-51) OLIVIER... 1 6,3 % LALOUEL . . . 1 5,5%

Mésocormes (51-52,9)

57,4%

54 %

<<Les résultats sont sensiblement identiques.»

!Vfacrocormes (53-x)

26,5%

3 1,5%

Cette dernière répartition d'indices appelle trois remarques: 1. les limites de catégories ne concordent pas entre la première et les deu.x autres colonnes; 2. par le text':' qui précède on peut rétablir la limite des catégories de l'enquête de LALOUEL,

1 J'aimerais aller plus loin et suggérer l'abandon de l'indice skélique de GnrFFRIDA-RUGGERI pour éviter toutes confusions.

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sans savoir si celle utilisée par OLIVIER était semblable, donc si les pourcentages sont comparables; 3. le terme de «mésocormes >> est employé à la place de celui de « métriocormes » adopté par VALLOIS; cette innovation est-elle nécessaire?

Cet exemple me paraît assez clair pour étayer ma proposition de restreindre et de préciser le sens des indices skélique et cormique.

Ce mode de faire évitera des équivoques, donnera plus de sûreté aux comparaisons et justifiera mieux que jusqu'à présent l'existence de deux terminologies pour un même rapport.

Il serait désirable que le Comité de standardisation de la technique anthropologique prenne une décision à ce sujet.

Bibliographie

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1910. La quistione dei Pigmei e le variazioni morfologiche dei gruppi etnici.

Arch. per l'Antrop. e la Etnol., XL, pp. 289-315.

KAUFMANN, HÉLÈNE et SAUTER, MARC-R. 1951. Analyse anthropologique d'une série de 488 hommes de Genève. Actes Soc. helv. se. nat., Lucerne 1951, pp. 164-165 et Bull. Soc. suisse d'Anthr. et d'Ethnol., 1951/52, pp. 11-12.

MANOUVRIER, L. 1902. Etude sur les rapports anthropométriques en général et sur les principales proportions du corps. Bull. et Mém. Soc. Anthrop. Paris, Mém. II, 3• série, 3• fasc., 204 p.

MARTIN, RUDOLF. 1928. Lehrbuch der Anthropologie. Jena, Fischer Verlag.

RouDENKO, S. 1914. Résultats de mensurations anthropologiques sur les peuplades du nord-ouest de la Sibérie. Bull. et Mém. Soc. Anthrop. Paris, V, 6• série, pp. 123-143.

SCHLAGINHAUFEN, ÜTTO. 1946. Anthropologia helvetica. Ergebnisse anthropolo­

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d. J.-Klaus-Stiftung, Erganzungsbd. zu Bd. XXI, Zürich.

VALLOIS, H.-V. 1934. La valeur raciale des mensurations et indices du tronc et des membres: essai de classification. Congr. internat. se. anthrop. et ethnol., Londres 1934, pp. 119-120.,

1948. Technique anthropométrique. Semaine des Hôpitaux de Paris, N° 13, 18 février, 10 p.

Institu,t d'Anthropologie de l'Université de Genève

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