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Un nouveau minéral « La Thorianite »

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242088

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242088

Submitted on 1 Jan 1904

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Un nouveau minéral “ La Thorianite ”

Louis Jacker

To cite this version:

Louis Jacker. Un nouveau minéral “ La Thorianite ”. Radium (Paris), 1904, 1 (8), pp.44-45.

�10.1051/radium:019040010804400�. �jpa-00242088�

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Un nouveau minéral « La Thorianite »

D

epuis un certain nombre d’années. le The- rium, élément rare, est recherché activement dans un but industriel .

Jusque dans ces derniers temps, nous possédions

un assez grand nombre de minéraux, dans la plupart desquels le thoriium existait plutôt en très petite quan- tité, rarement il constituait un élément dominant, il

était généralement associe il d’autres métaux égale-

ment rares.

Tous ces minéraux étaient formés par des silicates, titanates, niobolantalates, phosphates, etc..., plus ou

moins complexes, et jamais par de l’oxyde seul; le

thorium se présentait ainsi d’une façon différente de

ses congénères tétravalents, le Titane, I*Étaiii, que la nature nous fournit dans le Rutile, la Cassitérite, presque exelusiBement liés à F oxygène.

Le minéral que nous allons décrire Bient combler cette lacune. Tout récemment MM. A.-K. Coomaras- wamy et H.-G. Parsons ont découvert, près de Batan- goda dans la province de Saharagamuwa ii Ceylan, un

minéral existant dans les résidus de lavage de Iiierres précieuses, que M. Holland, résidant à Ceylan, identi-

fia il la Pechblende, se présentant sous forme de petits

cristaux cubiques noirs.

M. A. Coomaraswamy trouva à nouBeau le même

minéral dans une veine de pegmatite à Campola dans

la province centrale de 1.

Une première analyse exécutée a l’Institut impérial

par M. G.-S. alaiit fourni les résultats suivants montra de suite que ce minéral n’était pas de la Pechblende.

Yoici cette analyse, qui indique la constitution moyenne de ce nouveau minéral :

Une seconde anahse, fuite sur le même minéral mais dont la densité était de 8, 98, a donne:

La forte proportiond’oxy dp de Thorium, par rapport

Il milice, montra que l’eu ne se trouvait pas en pré-

sence d’un silicate, mais Lien de tilorine mélangée

avec un peu d’ urane.

Ces premières analyses furent d’ahord contestées par vVillian1 Ramsay, qui n’y voyait du Thorium

qu’a l’état de traces, la majeure partie étant, d’après

lui, constance par dh l’oxyde de zirconium 1. Mais les dinerences notables existant entre les propriétés des oxydes dc ces deux métaux, ainsi que l’énorme diver- genre de leurs poids atomiques, lui firent voir que le constituant principal dc ce nouveau minéral était bien du Thorium, et, dans un second article paru dans Nature 2, il concluait à la prtescncc massive de la

thoril1e.

A peu près a la même époque, M. Curie ayant eu

entre les mains ce nouveau minerai, en fit également

faire une analyse sommaire par M. Petit, à l’École de

Physique et chimie industrielles de Paris, dont les résultats sont consignés dans le tableau suivant :

Dans cette dernière analyse la présence du Thorium

fut démontrée d’une façon péremptoire par ses pro- priétés caractéristiques (solubilité de son oxalate dans

l’oxalate d’ammoniaque. Précipité du sulfate coton- neux a chaud) et par la recherche du poids atomique,

exécutée sur les oxalatcs et les sulfates bruts, qui con-

duisirent MM. Petit et Vallée aux chiures de 229 à 251 emiron.

En résumé, nous nous trouvons bien en présence

d’une espèce nouvelle, constituée presque exclusivement par de l’oxyde de Tho-

rium et à laquelle on

est en droit d’attribuer le non1 de Thorianite

qui lui a été propose

au début dans l’article de )1. Wyndham Duns-

tan4 .

ArriB oiis maintenant a la description de ce

minéral. Les échantil-

loiis de Thorianitc que Fig. 1.

nous possédons sont constitués par des cristaux cnhi- ques simples sans modincation apparente. La taille de J.Nature, n° 1797, tome 69, page 553.20132. N° 1798,

page 559. - i. Dose à l etat de U5 04 pour 100.

_

1. Nature, n° 1796, page 310.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019040010804400

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ces cubes, parfaitement formés. varie communément de 2 à 4 millimètres, ils sont parfois un peu al-

longés. rarement cependant au point d’affecter nne

forme quadratique : quelquefois le cristal semble formé de plusieurs cristaux empilés (fig. 1): pIns

Fig. 2.

souvent t on observe

une légère deforma-

tion du cristal due à la pénétration de

2 ou 5 individus suivant le même

plan; d’ailleurs j’ai remarqué quelques

cristaux enchevêtres formant un entre- croisement analogue à celui que l’on ob-

serve si fréquemment dans les cristaux de fluorine

(fig. 2) .

, il faut signaler comme très accidentels les cristaux crclasés et évidés.

L’éclat de la Thorianite cst a peu près le même

que cclui des autres minéraux des terres rares en géné- ral, il sc rapproche de 1 éclat métallique.

Sa teinte noir de fer, ou noir de poix, est également

peu caractéristique.

La couleur de sa poussière est blanc grisâtre.

Sa cassure illébalc est noir de fer : on peut obtenir cependant un eliBage imparfait suivant ai.

La dureté varie de 6, J à 7.

Enfin ce minéral opaque possédant une structure compacte os[ infusible au chalumeau, très difficile-

ment soluble dans l’acide chlorhydrique, et lentement

attaque à cllalld, par l’acide sulfurique.

EXall1iné en lame très mince au microscope, ce

mineral offre une teinte rougeâtre variant du fauve au jaune acajou.

Quant on examine attentivement la préparation microscopique en lumière blanche. ou voit que cette

teinte uniforme dominante est accompagnée de bandes plus on moins parallèles d’un ton plus clair:

ces

ban-

des alternantes semblent avoirune direction suivant

les faces P du cube, et sont visibles, surtout, près de

la périphérie du cristal.

Examiné en lumière polarisée, la Thorianite se

comporte comme un minéral cubique.

Dans les échantillons que je possède, la Thorianite est accompagnée de zircon transparent dont la teinte varie du jaune bistre an gris clair : quelques cristaux

de Thorianite renfermaient encore du )nica.

A côã de l’intérèt théorique que peut présenter

cette nonBelle espèce minéralogique, et de l’intérêt

pratique que l’on pourrai) tirer de celle-ci , étant (hume

sa richesse en thorium, elle possède une radioactivité

relativement intense qui permet de la considérer

comme une nouvelle source de corps radioactifs.

L’activité du minéral es) environ 2 lois plus grande

que l’uranium métalliques ; cette activité semble se loca-

liser Bcrs le Thorium, ainsi une quelques essais l’ont

montre. Ce l’ait apporte encore un intèrêt puissant à la

recherche et l’exploitation (te

ce

minéral.

En terminant, ajoutons que Sir William Ramsay à

trouvé 1 que ce minéral chauffé seul dégage 3,3 centi- mètres cubes d’hélium par gramme, et que chauffé

avec du bisulfate de potasse il a donne jusqu’à 9,5 centimètres cubes d’hélium.

Louis JACKER,

Proffeseur de Mineralogie

à l’Ecole de Physique et de Chimie de Paris.

1. Nature, 11° lî9î, page 333.

Sur les quantités relatives de Radium

et d’Uranium contenus dans quelques minéraux

expériences qui vont être décrites ici ont

été effectuées dans le hut de déterminer la

proportion relative de radium et d ’uranium contenus dans certaines substances minérales .

La méthode employée pour doser le radium revient à mesurer la conductibilité de l’air chargé d’émana-

lion (lu radium produite par une quantité connue de

substanceradifère. Il ·lltlit de dissoudre ou de décom- poser lu· minerais par de, agents chimiques con-

venablement choisis, et d’abandonner la solution qui

en résulte pendant plusieurs jours. dans 1111 récipient

clos.

Un autre procédé également essayé consiste à dé-

composer complètement le minéral dans un vase ouvert, puis à faire bouillir la solution, afin de provo- quer le dégagement de toute l’émanation qui peut y

être contenue. La solution est alors placée dans un

vase fermé, et l’émanation qui se forme s’accumule pendant une période de temps déterminée. à la fin

de laquelle elle s’est complètement renouvelée et se

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