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Panorama du féminisme belge (1918-1968)

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Partie I Avant-propos 19

PARTIE I

Panorama du féminisme belge (1918-1968)

Si certaines féministes ne cherchent à obtenir que l’égalité politique et quelques améliorations dans la situation de la femme mariée, d’autres revendiquent pour la femme, dans la vie sociale comme dans la vie familiale, l’égalité des droits et l’égalité des possibilités de développement et d’action.

Elles veulent que dans la société comme dans la famille, la femme soit enfin traitée comme un être majeur, c’est-à-dire libre et responsable (Louise De Craene-Van Duuren, La Patrie belge, 1930, p. 106).

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Partie I Avant-propos 20

Avant-propos

Chaque époque modifie les expériences de vie des femmes et des hommes et module par conséquent la perception qu’ils ou elles ont des discriminations qui les frappent. A l’instar de tout mouvement social, le mouvement féministe est le miroir, le produit et l’acteur de ces évolutions. Né à la fin du XIXe siècle, il doit s’adapter à un monde profondément bouleversé par deux guerres mondiales.

Si certaines associations réussissent leur reconversion, d’autres s’étiolent puis disparaissent au profit de nouvelles, qui correspondent mieux aux attentes des femmes. Les changements qui s’opèrent dans les mentalités déplacent chaque fois le seuil de tolérance à l’égard des inégalités − de classe ou de sexe. Les programmes féministes en témoignent, tout comme ils illustrent l’évolution générale de la place que les femmes occupent dans la société.

Durant les années 1920, le paysage féministe se modifie profondément et progresse, par petites touches ou par ruptures. Il se restructure en effet en prenant appui sur les mouvements anciens qui maintiennent, voire restaurent, leurs activités, mais il est aussi confronté à de nouveaux groupes qui naissent dans le contexte d’après guerre. Il est donc essentiel d’avoir à l’esprit le cadre dans lequel il évolue : le premier chapitre esquisse le tableau de cette nébuleuse où les féministes sont tour à tour chef d’orchestre et interprètes. La Seconde Guerre clôture cette période courte, mais décisive, où en une vingtaine d’années, le féminisme s’est modernisé et rajeuni.

Après la seconde Guerre, plusieurs éléments marquent l’histoire des groupes féministes.

L’influence de la guerre froide et la naissance d’associations dans la mouvance communiste font naître des enjeux auquel le féminisme est confronté. Mais il l’est tout autant par l’extraordinaire vitalité des associations féminines de masse, socialistes et chrétiennes.

Coincé entre ces deux pôles, le féminisme parvient à se maintenir et même à prospérer, en valorisant précisément le créneau dans lequel il s’engage : être pour les femmes de toutes opinions un lieu de rencontre et parfois de convergence. Ce sont des années de grand dynamisme, soutenu par la présence des premières féministes au parlement où elles peuvent influencer directement la législation en faveur des femmes. Ces réajustements et cette nouvelle dynamique du paysage féministe au cours des années 1950-1960 portent en eux deux nouvelles voies, qui se dégageront dans les années 1970-1980 : le féminisme institutionnel et son contraire, le néoféminisme. Ces évolutions, complexes et fondamentales, forment la matière du deuxième chapitre.

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Partie I Avant-propos 21

Le troisième chapitre doit se lire comme un essai. Il n’est pas possible de tracer un portrait-type de la militante féministe, car le mouvement est composé d’une foule d’anonymes, dont on ne peut percer ni les motivations ni l’ardeur, faute de sources. Mais on peut tout au moins pointer les personnalités dominantes, dont les idées ont plus que vraisemblablement marqué l’ensemble de leurs troupes. Même réduite aux dirigeantes du mouvement, cette typologie reste difficile, car comme souvent lorsqu’on s’attache à écrire l’histoire des femmes et plus encore des féministes, on se heurte aux lacunes biographiques, aux hasards d’une conservation souvent lacunaire de leurs correspondances, de leurs écrits, de leur documentation. Tenter de dresser des portraits collectifs relève toujours, à ce stade-ci, d’une gageure. Mais on peut tout au moins dégager des caractéristiques communes, ce qui les relie et ce qui les oppose, à la fois en termes d’idées et d’expériences de vie. Et également identifier les milieux, les réseaux et les personnes mobilisés pour la cause féministe, de même que ceux qui, sans être féministes, se sont révélés réceptifs et prêts à collaborer. C’est l’objectif du troisième chapitre.

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