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Recension « Le Roman du Comte d’Artois, roman anonyme du 15e siècle, traduction en français moderne par R. Dubuis, Paris, Honoré Champion, 2007 »

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Submitted on 12 Oct 2019

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Recension “ Le Roman du Comte d’Artois, roman anonyme du 15e siècle, traduction en français moderne

par R. Dubuis, Paris, Honoré Champion, 2007 ”

Estelle Doudet

To cite this version:

Estelle Doudet. Recension “ Le Roman du Comte d’Artois, roman anonyme du 15e siècle, traduction en français moderne par R. Dubuis, Paris, Honoré Champion, 2007 ”. Cahiers de recherches médiévales (XIIIe-XVe siècles), Centre d’études médiévales (Orléans) ; diffusion Honoré Champion (1996-2009), 2008. �hal-02314280�

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Cahiers de recherches médiévales et humanistes

Journal of medieval and humanistic studies 2007

Le Roman du Comte d’Artois. « Roman » anonyme du XV

e

siècle

Estelle Doudet

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/crm/3753 ISSN : 2273-0893

Éditeur

Classiques Garnier

Référence électronique

Estelle Doudet, « Le Roman du Comte d’Artois. « Roman » anonyme du XVe siècle », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2007, mis en ligne le 02 octobre 2008, consulté le 03 mai 2019.

URL : http://journals.openedition.org/crm/3753

Ce document a été généré automatiquement le 3 mai 2019.

© Cahiers de recherches médiévales et humanistes

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Le Roman du Comte d’Artois.

« Roman » anonyme du XV e siècle

Estelle Doudet

RÉFÉRENCE

Le Roman du comte d’Artois. « Roman » anonyme du XVe siècle, traduit en français moderne par Roger Dubuis, Paris, Champion (« Traductions des classiques du Moyen Âge », 81), 2007, 245 p.

ISBN 978-2-7453-1625-7

1 La connaissance que les médiévistes ont de la production romanesque dans la Bourgogne Valois de la deuxième moitié du 15e siècle se réduit souvent à quelques titres célèbres : Jehan de Saintré d’Antoine de la Sale, La Belle Hélène de Constantinople,entre autres. La transformation par les mises en prose d’une part, le travail sur la nouvelle d’autre part sont des caractéristiques si originales de la littérature bourguignonne qu’elles ont quelque peu occulté l’intérêt de textes moins connus. L’édition de Jean-Charles Seigneuret offre depuis 1966 Le Roman du Comte d’Artois à la communauté scientifique. La bibliographie rappelée par le traducteur reste en 2008 particulièrement maigre : trois articles seulement, rédigés entre 1994 et 2004 et dont les dates manquent curieusement dans la présentation de R. Dubuis. La traduction se donne pour tâche de réparer cette injustice, en mettant le texte à la portée du lecteur le moins versé en moyen français. Elle est accompagnée d’une traduction de la nouvelle de Boccace qui a pu inspirer le récit, ainsi que de deux index (noms de personnages et de lieux).

2 Le texte traduit propose une variation sur le thème de la gageure. Les aventures d’un couple occupent la majorité du récit. Le comte d’Artois, preux chevalier, est le mari de la fille du comte de Boulogne. L’épouse est sans reproche, mais, comme dans un remake du Chevalier au Lion, le mari s’ennuie, d’autant qu’aucune naissance n’est venue agrandir la famille. Il abandonne donc sa femme pour courir les tournois. Il s’y couvre de gloire et

Le Roman du Comte d’Artois. « Roman » anonyme du XVe siècle

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2007 | 2008

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noue quelques intrigues amoureuses à la cour du roi de Castille, pendant que son épouse cherche à résoudre les trois gageures qu’il lui a proposées. Elle doit tomber enceinte de lui, recevoir en cadeau de ses mains son cheval préféré et son diamant, tout cela à son insu. L’ingénieuse comtesse ne voit d’autre solution que le déguisement. Elle prend place auprès du comte d’Artois sous l’habit masculin de son valet de chambre et joue avec habileté du désir qui le possède pour l’infante de Castille afin de le jouer et de gagner la partie.

3 Ce résumé (qui aurait pu être inclus dans la traduction) laisse apparaître l’aspect plaisant de cet ouvrage, consacré explicitement au divertissement et héritier de la culture romanesque de son époque. Le Roman, composé avant 1467, s’ancre sans nul doute dans le milieu de cour bourguignon, pendant le règne de Philippe le Bon. R. Dubuis, à la suite de l’éditeur, voit dans l’auteur un amateur, aux deux sens de ce terme : un homme qui ne semble guère avoir la culture d’un clerc, mais qui témoigne d’un enthousiasme certain pour la fiction narrative et d’une bonne culture littéraire. De ce fait, le texte propose un témoignage intéressant sur la diffusion de la littérature dans les milieux curiaux bourguignons. L’introduction souligne en particulier deux points : la présence d’une idéologie inspirée par les problèmes contemporains ; une réflexion plus ou moins aboutie sur la forme littéraire, entre roman et nouvelle.

4 Le premier point est habituel dans la production romanesque médiévale. Le Roman du Comte d’Artois partage les caractéristiques des textes venus de son milieu de production. Il emprunte parfois un ton moralisateur, vante la prouesse et les fastes du temps passé.

Cependant cette doxa laisse percevoir des questionnements. Tout preux qu’il soit, le héros fait montre d’une courtoisie discutable et d’une certaine lenteur d’esprit face à la subtilité de son épouse. Les « temps anciens » s’avèrent être une époque proche, voire contemporaine. Les allusions à la guerre légitime, aux relations avec le pouvoir royal offrent un miroir de l’idéologie dominante à la cour de Bourgogne. L’ambiguïté des personnages, les scènes héroï-comiques ne sont pas sans rappeler certains passages de Saintré. Il faut souhaiter que des études viennent rapidement clarifier cette intuition.

5 Témoignage d’une époque et d’une culture, le Roman offre également l’intérêt de se heurter à une question formelle : la différence entre roman et nouvelle. Le traducteur souligne ce point en proposant la désignation générique entre guillemets (« roman »). Il est évident que les écrivains du 15e siècle n’établissaient pas précisément les classifications chères à l’époque moderne. Il est cependant frappant de voir l’auteur faire de la brièveté formelle une véritable obsession. R. Dubuis croit y déceler tantôt une volonté d’imitation de la nouvelle, tantôt un regret devant les accélérations que ce choix stylistique impose au récit. Une réflexion plus précise sur le contexte littéraire bourguignon aurait peut-être permis de mieux cerner en quoi les hésitations du Roman du Comte d’Artois,toutes maladroites qu’elles paraissent, peuvent être éclairantes pour comprendre ce que signifie écrire une « nouvelle » au 15e siècle. Nouvelle, le Roman ne l’est pas, sans doute ; le traducteur préfère le nommer « petit roman ». Le critère de brièveté, caractéristique de la nouvelle, est d’évidence remis en cause par cet exemple. On aurait aimé que l’analyse de l’introduction aille un peu plus loin pour éclairer le lecteur.

Cette question, ainsi que de nombreuses autres, ouvre en tout cas la voie à des études plus nombreuses sur ce texte. Il ne reste qu’à souhaiter que la traduction de R. Dubuis fasse renaître un intérêt pour ce témoignage, plus complexe qu’il n’y paraît, des modes de l’écriture fictionnelle à la fin du Moyen Âge.

Le Roman du Comte d’Artois. « Roman » anonyme du XVe siècle

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2007 | 2008

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