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Des mois décisifs! CO-PSY

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Supplément au n° 664 du 22 mars 2008

Des mois décisifs ! L e gouvernement s’attache à répéter partout qu’il appliquera ses projets

envers et contre tous. Le SNES n’a jamais douté de cette volonté et dénonce depuis plusieurs mois une réforme qui ne dit pas son nom mais dont la cohérence apparaît de plus en plus évidente : un second degré étriqué, plus sélectif, une formation professionnelle tronquée,

des enseignants aux missions alourdies et des équipes éducatives vidées d'une partie de leurs membres.

Le ministre a choisi d'annoncer en mai l'ensemble des mesures concernant le second degré. Il est très probable que les décisions concernant notre catégorie feront partie du lot. Le silence assourdissant de la commission Pochard, la dernière circulaire concernant l’orientation active qui ignore superbement le travail des CO-Psy au niveau Terminale, des tentatives locales sur le transfert des bilans psychologiques aux psychologues du premier degré sont des indices inquiétants.

Le souci d’apparaître encore une fois comme le meilleur élève de la classe européenne va certainement conduire le MEN à pousser les feux contre le titre de psychologue, vers des guichets uniques et pour l’ouverture du marché de l’orientation à la concurrence. Mais c’est peut-être justement ce qui commence à alerter des parents d’élèves et des médias. À la suite de la conférence de presse donnée par le groupe des six organisations de psychologues, des émissions et reportages ont eu lieu sur l’orientation.

Ils ont montré une grande sensibilité des journalistes à la disparition du service public d’orientation et aux questions d’égalité devant la préparation de choix décisifs. Ils ont également mis en évidence l’importance

des dimensions psychologiques dans l’élaboration des projets d’avenir.

Dans les académies, des expressions de même nature ont engagé les CO-Psy du SNES, les parents et des élus. Ce sont des signes encourageants

d’une prise de conscience des enjeux de ce qui se prépare.

Il faut tout faire pour continuer à alerter enseignants, lycéens, étudiants, parents, élus dans les établissements, à l’occasion des actions contre le rapport Pochard et contre les suppressions de postes.

Devant l’imminence des décisions et la gravité des conséquences pour la catégorie, le SNES a pris la décision d’appeler toute la profession à un rassemblement national à Paris le 16 mai et d’appeler tous les collègues à participer massivement à la grande manifestation nationale du 17 mai qui réunira tous les personnels pour une autre École. C’est dès maintenant qu’il faut agir !

N’hésitons pas !

Catherine Remermier, Marie-Agnès Monnier

S O M M A I R E

P AGE 2

Portés disparus ?

Répartition des capacités d’accueil ou...

répartition de la pénurie ?

P AGE 3

Les experts ou

la fonction sociale et politique du catastrophisme scolaire

P AGES 4

• Enquête : L’orientation dite active : une sélection déguisée et un outil de gestion des flux !

P AGES 5

• Liberté, égalité... orientation

P AGE 6

• Orientation :

une demande impossible ?

P AGE 7

• Un printemps qui s’annonce...

chaud

• Écho des académies

P AGE 8

• La psychologie à l’heure libérale

CO-PSY

Pour nous contacter

www.snes.edu

8 pages réalisé

par le collectif CO-Psy

(2)

C O - P S Y

Portés disparus ?

D epuis le début de l’année, un observateur étranger qui s’intéres- serait à l’élaboration des projets sco- laires et professionnels des élèves dans notre pays déduirait des circulaires récentes qu’elle est exclusivement assurée par les enseignants.

En Troisième comme en Première, on apprendra ainsi que les professeurs reçoivent systématiquement en entre- tiens tous leurs élèves et leurs parents pour les aider dans la construction de leur parcours d’orientation et qu’ils peu- vent « le cas échéant » les diriger vers des « personnels d’orientation » pour des demandes d’informations précises.

En Terminale, ils pourront remarquer combien ces mêmes enseignants sont en première ligne pour conseiller et accompagner tous leurs élèves dans le maquis de l’orientation active et dans le recensement de leurs vœux.

Peut-être cet observateur averti pourra-t-il s’émerveiller de la supé- riorité des enseignants français qui sont à même d’aider les lycéens à s’y retrouver dans le dédale des sites des universités et dans les modalités de délivrance des avis, des préinscrip- tions et des filières sélectives ! Mais il le sera encore bien plus lorsqu’il apprendra que le ministère de l’Éducation nationale (MEN) envisage de les rendre responsables du par- cours de découverte des métiers et des formations dès la classe de Cin- quième ! Organiser des stages, des visites en entreprises, des rencontres avec des professionnels... Heureuse- ment que le rapport Pochard va annualiser leurs horaires car même en enseignant des « maths des métiers » ou du « français des métiers », le temps ris- quait de manquer !

Et les CO-Psy dans tout ça ? Disparus...

des circulaires ! Car un observateur curieux qui s’aventurerait sur le terrain dans les collèges et les lycées, dans les CIO, en rencontrerait sûrement, affairés à recevoir les élèves de Terminale, ceux de Troisième et leurs parents, ainsi que ceux de Seconde et de Sixième ! Il y a même des recteurs qui s’avisent, un peu tard certes, de leur utilité dans l’accompagnement des élèves de Ter- minale car il paraîtrait que du côté édu- cation active c’est la « cata » !

(1)

C’est tous ensemble, enseignants et CO-Psy, qu’il faut exiger le respect des missions des uns et des autres. Mobili- sons-nous conjointement contre le rap- port Pochard et ses conséquences pour notre catégorie ! ■

(1) Circulaire du rectorat de Créteil, février 2008.

L e MEN vient de nous communiquer la répartition des postes de CO-Psy dans les académies pour le mouve- ment interacadémique qui doit avoir lieu le 19 mars prochain. Ces 56 postes correspondent aux stagiaires qui sor- tent cette année des centres de for- mation. Ces jeunes collègues dyna- miques seront les seuls titulaires disponibles, à la rentrée 2008, pour remplacer près de 300 CO-Psy par- tant à la retraite, sans compter ceux qui vont devenir directeurs de CIO (63 postes vacants cette année) ou ceux qui changeront de corps...

Ce tableau récapitulatif ne signifie pas qu’aucun collègue n’entrera dans l’académie d’Amiens par exemple, mais qu’il faudra que quelqu’un obtienne une mutation et libère donc son poste dans cette académie pour pouvoir y être nommé.

En revanche, ce tableau révèle de façon criante ce que nous annonçons depuis plus de trois ans, moment ou les postes mis au concours ont diminué de façon drastique : de nombreuses académies, dans lesquelles les départs en retraite sont les plus nombreux,

vont se trouver en grande difficulté et dans l’impossibilité d’assurer la conti- nuité du service public, l’accompa- gnement des collégiens, lycéens et étu- diants par des conseillers d’orientation psychologues titulaires et formés.

Nous ne citerons qu’un seul exemple : Dans l’académie d’Aix-Marseille, dès septembre 2007, trois postes sont res- tés vacants. Pour pallier les départs et autres remplacements durant l’année, 15 contractuels ont dû être recrutés.

Aujourd’hui, les commissaires pari- taires académiques nous signalent 17 postes de CO-Psy vacants (sans comp- ter ceux qui évolueront dans leur car- rière, et quitteront le terrain bien

sûr !...) ; le MEN autorise une seule entrée pour septembre 2008 ! Com- bien de personnels précaires supplé- mentaires dans cette académie pour remplir les missions de CO-Psy ? Voilà un exercice de calcul mental intéres- sant dans le cadre des nouveaux pro- grammes de l’école primaire ! Le 18 mars prochain, à la veille de la CAPN nous serons en grève. C’est le moment de manifester haut et fort notre colère face à la marginalisation de nos services qui va se faire sentir dès la prochaine rentrée. Alertons parents et enseignants, soyons visibles dans les manifs... pour le rester dans l’école ! ■

Répartition des capacités d’accueil ou...

répartition de la pénurie ?

Aix/Marseille 1

Amiens 0

Besançon 3

Bordeaux10

Caen 1

Clermont 3

Corse 0

Créteil 7

Dijon 3

Grenoble 5

Guadeloupe 2

Guyane 0

Lille 0

Limoges 2

Lyon 1

Mayotte 0

Martinique 0

Montpellier 2

Nancy/Metz 3

Nantes 0

Nice 1

Orléans/Tours 0

Paris 2

Poitiers 1

Reims 1

Rennes 3

Réunion 1

Rouen 0

Strasbourg 4

Toulouse 0

Versailles 0

(3)

3

C O - P S Y

D epuis la nomination de l’actuel gou- vernement, tout le monde l’a com- pris, l’école va très mal. Plus la RGPP se précise, plus les critiques se multiplient.

À grands coups de rapports et d’utili- sations médiatiques des comparaisons internationales, il s’agit de faire passer l’idée que, non seulement le système éducatif coûte cher, mais qu’en plus il n’est pas performant. Le dernier rap- port sur l’école primaire est emblé- matique de cette stratégie. Pour 15 % d’élèves en échec sévère on présente comme impérative et urgente une réforme radicale des horaires, des pro- grammes, de l’organisation, plutôt que de tirer profit des recherches sur les élèves en grande difficulté.

LA NATURE DE CES RAPPORTS Les multiples rapports commandés par le président de la République ou le MEN ne sont en effet pas des travaux de recherche ni des enquêtes exhaus- tives. Ils ne cherchent pas à mettre à jour une vérité scientifique mais à pro- duire un discours. Ceci explique leur lien très fort avec les médias. Pourtant tous les rapports n’ont pas le même succès médiatique. Comme le souligne Thierry Leterre

(1)

, il y a un certain nombre de conditions à remplir. Il faut que le rapport soit conforme au « cadre cognitif » ambiant (un rapport qui va à l’encontre des idées dominantes véhi- culées par les médias n’aura aucune audience) ; il ne doit pas être trop hétérogène ni trop complexe car seuls quelques messages simples seront rete- nus ; enfin le choix de la période semble également important (la fin août serait la plus propice !).

Parfois, malgré tous ces critères, il arrive qu’un rapport n’ait pas telle- ment d’échos car l’opinion est encore

« trop » favorable à ce que « ledit rap- port » dénonce ! La méthode consiste alors à multiplier le nombre de rap- ports sur le sujet afin de faire évoluer les esprits. La légitimité de ce qui se dit ne se fonde plus désormais sur des résultats scientifiques mais sur le nombre d’occurrences produites par l’ensemble de ces rapports, qui s’auto- renforcent les uns les autres !

On a pu le constater de multiples fois,

notamment à propos de la relation for- mation-emploi. Tous les travaux sérieux ne cessent de démontrer qu’on ne peut prévoir l’emploi à plus de cinq ans, qu’il n’y a pas de liens méca- niques entre une formation et un emploi, que les filières littéraires et de sciences humaines et sociales ne s’insè- rent pas si mal, mais les rapporteurs continuent d’affirmer le contraire ! LE CATASTROPHISME

EN ORIENTATION

S’agissant de l’orientation nous sommes en passe de battre des records... Avec le rapport du HCE en préparation nous en serons au neuvième ! À croire que le message ne passe pas si bien que cela ! Or qu’observe-t-on dans ces rap- ports ? Tous les constats de dysfonc- tionnement se situent au niveau

« macro » : nombre de sorties sans qua- lification trop élevé, inadéquation for- mation-emploi, échecs et réorienta- tions dans l’enseignement supérieur, notamment à cause d’une prétendue mauvaise information des bacheliers professionnels et technologiques, dif- ficultés d’insertion professionnelle...

Quelles sont les mesures préconisées par tous ces rapporteurs ? Là encore une très grande convergence : il faudrait renforcer l’accompagnement indivi- dualisé des jeunes pour leur orientation, offrir plus d’accès à l’information grâce aux portails internet, impliquer davan- tage les enseignants dans cette prise en charge individualisée, faire intervenir les professionnels dans l’école et éduquer aux choix plus tôt au collège.

On remarque que toutes ces mesures se situent au niveau « micro ». C’est donc sur l’individu qu’il faudrait agir pour résoudre les problèmes repérés au niveau « macro ». Curieux ! Sauf à considérer que l’on cherche à peser sur

les choix individuels pour solutionner des déséquilibres structurels, pédago- giques ou administratifs (moyens pour lutter contre l’échec scolaire, augmen- tation du nombre de passerelles, règle- ment politique du devenir des bache- liers pro quant à la poursuite d’études, etc.). C’est effectivement moins cher et moins criant que de rétablir des avis autoritaires d’orientations vers certaines spécialités ou des freins pour certains publics.

UN TITRE DE PSYCHOLOGUE ENCOMBRANT

L’offensive contre la formation et le titre de psychologue des CO-Psy, présente dans tous les rapports, s’éclaire alors complètement ! Pour- quoi conserver des professionnels dont le titre et la formation sont pro- tégés alors que le MEN voudrait mettre des personnels en reconversion ou en fin de carrière sur ces fonctions ? Pourquoi maintenir ce niveau de for- mation qui rend les personnels trop cri- tiques sur les discours non fondés et trop rétifs, notamment par rapport aux principes déontologiques des psycho- logues ? Mieux vaut des personnels non formés ou débordés par de mul- tiples tâches ne pouvant faire les liens entre les dimensions psychologiques, sociales, pédagogiques et économiques des choix d’orientation. En « laissant faire le système », on sait d’expérience que les poursuites d’études, principa- lement pour les jeunes de milieu popu- laire, seront plus limitées. Ce qui pousse à faire des études quand on vient d’un milieu modeste est en effet bien plus complexe que la labellisation de « méritant » décerné par le MEN ! C’est tout cela qu’il nous faut faire comprendre dans les prochaines semaines aux parents, aux élus, aux enseignants. Dans la suite de la conférence de presse du groupe des Six, plusieurs interviews ont été réa- lisées et sont passées sur les radios nationales. Préparons-nous pour le mois de mai ! ■

(1) Thierry Leterre, professeur de Sciences politiques à l’université Versailles-Saint- Quentin et chercheur associé au CEVIPOF.

Les experts ou la fonction sociale

et politique du catastrophisme scolaire

3

(4)

C O - P S Y

L es éléments apportés lors d’une enquête récente menée par le col- lectif auprès des SCUIO nous permet- tent déjà de pointer les dérives et les effets néfastes de l’orientation active, mise en place dans un certain nombre d’UFR en 2006-2007 et généralisée en 2007-2008.

RENFORCEMENT DES INÉGALITÉS ENTRE ÉTUDIANTS

Les avis réservés pour entrer en L1 ont été perçus différemment, selon les étu- diants, et ont eu un effet dissuasif pour les plus inquiets d’entre eux, ce qui a eu pour effet un accroissement des inéga- lités entre étudiants pour accéder aux études universitaires, car ce sont les bacheliers les plus fragiles socialement qui se censurent et s’autosélectionnent.

Plus grave dans nombre de réponses, l’étudiant pouvait prendre ceci comme un refus et non comme un avis.

OUTIL DE GESTION DES FLUX Un des dangers de l’orientation active, souligné dans les réponses à notre enquête et qui nous semble majeur, serait d’inciter les élèves à s’engager en priorité dans des filières d’études soi- disant porteuses sur le marché du tra- vail mais également à remplir les filières peu demandées, ceci au détri- ment d’une véritable réflexion sur les projets des élèves.

Est-il raisonnable de conseiller des for- mations (3 à 5 ans minimum) en fonc- tion d’une insertion professionnelle difficile à pronostiquer, dans un mar- ché de l’emploi en évolution constante, mais aussi imprévisible et brutale ! L’orientation active se révèle donc être plus une politique de gestion des flux

qu’une aide personnalisée aux projets d’études des lycéens : le prétexte du conseil (série de bac, niveau de réus- site) est discriminant pour les filières pléthoriques... On sera moins regar- dant dans les filières déficitaires et ainsi, de manière paradoxale, les bacheliers dont les diplômes semblent les moins appropriés aux études uni- versitaires pourraient ainsi s’inscrire plus facilement dès lors qu’ils choisiront des filières peu demandées, alors qu’ils auraient besoin d’une aide à l’adapta- tion et à la réussite à l’Université ! MANQUE DE MOYENS

ET DE PERSONNELS QUALIFIÉS Dans la majeure partie des cas recen- sés, les conseils ont été donnés en ligne et lorsque des entretiens ont été proposés aux futurs étudiants, ils se sont déroulés avec les moyens du bord : c’est-à-dire avec quelques ensei- gnants de l’enseignement supérieur, et/ou certains personnels des SCUIO.

Les CO-Psy n’étant pas suffisamment nombreux dans l’enseignement supé- rieur comme dans le second degré, ils ont été rarement associés à la procé- dure

(1)

. Ces personnels ont effective- ment une bonne connaissance de leur université et de leur UFR, et peuvent tout à fait fournir des informations de qualité sur les contenus et poursuites d’études de leurs filières.

Il est plus difficile pour eux de se transformer en conseillers improvisés, car la prise en compte du sujet en devenir qu’est un jeune étudiant relève d’une toute autre approche.

L’aider dans ses choix et ses projec- tions, nécessite une qualification et des connaissances en psychologie que seuls les CO- Psy possèdent.

Nous assistons aussi dans l’enseignement supérieur à des transferts de missions, à une confusion des rôles, à une p o l y v a l e n c e

malsaine. Plutôt que de créer des postes de CO-Psy, on assiste à un sau- poudrage de formations brèves, offertes tous azimuts aux enseignants et personnels administratifs : boites à outils d’aide à l’orientation, recettes d’entretiens, etc. qui ne peuvent que dénaturer nos métiers et la qualité d’une orientation réellement au ser- vice des étudiants. Les embauches de personnels concernent uniquement les pôles d’insertion professionnelle, et non les missions premières de l’Université : ce n’est pas l’accès d’un plus grand nombre d’étudiants à des niveaux plus élevés de diplômes qui est la priorité, mais l’assu- jettissement de l’Université aux besoins des entreprises à court terme et au plan local...

À « l’homme sans qualité », pur produit d’une société à la vision utilitariste et marchande, devrait-on assister à la transformation d’étudiants soumis et sacrifiés aux lois de ce marché ! Le gouvernement fait porter la res- ponsabilité des échecs en L1 sur une

« mauvaise orientation » elle-même réduite à une « mauvaise information » (on connaît la chanson !).

Il fait porter également le poids des échecs sur les étudiants eux-mêmes, alors que les moyens alloués aux filières (généralistes en particulier) sont dérisoires !

Il justifie ainsi son désengagement du système éducatif (de la maternelle à l’Université !) et le manque d’attribution de moyens pédagogiques indispen- sables à la réussite de tous les élèves et les étudiants.

La mise en place de l’orientation active accroît non seulement les inégalités entre étudiants mais également les dis- parités entre universités et UFR, accen- tuées par la loi LRU.

Elle contribue également au proces- sus de déréglementation qui touche peu à peu l’entrée dans l’enseigne- ment supérieur (modalités d’inscrip- tion et coût des formations)

(2)

. ■

(1) 10 000 à 15 000 étudiants par CO-Psy en SCUIO.

(2) Voir le conflit sur les tarifs de Paris Dauphine.

E N Q U Ê T E

L’orientation dite active : une sélection déguisée et un outil de gestion des flux !

©Thierry Nectoux

(5)

5 5

C O - P S Y

P arce que l’orientation cristallise la manière dont un État régule l’équilibre entre les aspirations individuelles et les besoins de la société, elle est au cœur des transformations que ce gouvernement veut imposer au système éducatif.

Depuis 2003, huit rapports ont été pro- duits, une fonction de délégué intermi- nistériel à l’orientation a été créée et la France a choisi l’orientation comme thème de travail de sa future présidence de l’Union.

NOUVEAUX MODES DE RÉGULATION DE L’ÉDUCATION ET DE L’ORIENTATION

Le désengagement de l’État est à l’origine de ce qu’on peut qualifier de rupture par rapport à la tradition française.

Il n’est pas uniquement piloté par une volonté forcenée d’économies budgé- taires, mais par la mise en œuvre des principes de la libre concurrence et de loi du marché dans la plupart des domaines de la vie sociale, dont aujourd’hui l’Éducation.

Il s’observe à deux niveaux :

• Le niveau européen

L’État perd un certain nombre de ses prérogatives au profit des décisions euro- péennes. Le champ de l’orientation est devenu un grand sujet de préoccupa- tions de l’UE qui veut en faire un des axes majeurs des politiques de l’emploi.

Dans le cadre de l’orientation tout au long de la vie, l’orientation doit avant tout « favoriser la flexibilité et la mobilité, permettre à l’individu d’accéder à une autre formation ou à un autre métier, à un nouvel emploi ou à une reconversion professionnelle ». Dans ce discours

« managérial » de l’orientation, la per- sonne est rendue responsable de son employabilité et le rôle des profession- nels de l’orientation consisterait à lever les obstacles provoqués par une auto- nomie ou une mobilité insuffisantes.

Pour ce faire, il s’agit de développer dans toute l’UE des standards de qua- lité (sorte de normes ISO dans un mar- ché ouvert à la concurrence) des ins- truments de guidance professionnelle, via les « bonnes pratiques », la diversi- fication des prestataires, la création de services intégrés

(1)

.

Il est clair qu’en France ces recomman- dations sont aux antipodes de tout ce qui fonde le service public d’orientation : orientation avant tout scolaire, incluse

dans un processus éducatif et continu, gratuite et assurée par des personnels qui sont psychologues, fonctionnaires et très qualifiés. On comprend qu’il soit néces- saire de multiplier les rapports !

• Le niveau régional

Le deuxième niveau de désengagement de l’État vise le transfert aux collectivités territoriales. En 2003, J.-P. Raffarin n’avait pas mesuré l’attachement des ensei- gnants, des CO-Psy et des DCIO aux valeurs du service public français. Les Régions ne se sont donc vues confier que l’information et la formation pro- fessionnelle. Mais beaucoup considè- rent que c’est une cote mal taillée et qu’elles devraient prendre la main sur l’orientation scolaire

(2)

. Chargée d’une étude dans la région Rhône-Alpes, R. Normand concluait ainsi : « On voit mal comment le service public d’orien- tation parviendrait à échapper aux évo- lutions amorcées dans le service public de l’emploi à savoir une sous-traitance au privé dans le management des bénéfi- ciaires, des prescriptions plus fortes en termes d’objectifs et de résultats attendus, une mise en concurrence avec d’autres fournisseurs de prestations. »

Le rôle qui resterait à l’État dans cette nouvelle configuration se réduirait à garantir des principes de droit formel (c’est ce que traduit l’excroissance du système du « droit opposable » permet- tant un recours juridique).

Mais l’effectivité du droit, ce qui permet réellement de transformer une égalité de droit en égalité de fait serait renvoyé aux acteurs de terrain. C’est au plan local, grâce à une coopération active et des négociations entre intérêts divergents que l’égalité de fait devrait être assurée.

Cette évolution est étrangère au sys- tème éducatif français où les procédures d’orientation ont toujours été encadrées fortement au niveau administratif.

D’après G. Solaux

(3)

: « les travaux trai- tant des comparaisons internationales et intégrant comme source de variation de l’équité, les réglementations existantes en matière de procédures ou de décen- tralisation montrent que l’encadrement administratif français est porteur de moins d’inégalités dans les cursus sco- laires que dans les pays où le caractère libéral se renforce. »

Déjà, aujourd’hui, ces principes sont bousculés par un certain nombre de mesures portant sur la carte scolaire,

sur l’affectation dans l’enseignement supérieur (ex. droits d’inscription à Paris Dauphine), sur la mise en place de l’orientation active.

LES CONSÉQUENCES DE CES ÉVOLUTIONS

Ces évolutions vont placer les ensei- gnants en première ligne pour assumer l’articulation des principes et de la réa- lité alors qu’ils n’en ont ni le position- nement, ni la formation.

Ils risquent de se trouver pris entre les injonctions de l’administration qui fixera des objectifs plus ou moins explicites en termes de flux, de gestion des conflits avec les parents (nombre de cas d’appels), de réussite aux évaluations et les demandes des parents qui souhaitent une meilleure prise en compte des inté- rêts de leurs enfants, de leur personna- lité, qui refusent les choix précoces, qui veulent de « vrais conseils » pour faire les

« bons choix ». Ils pourraient ainsi se trouver entraînés dans des conflits, expo- sés sans la médiation d’un tiers, sans l’encadrement d’une procédure qui s’impose à tous selon des critères objec- tifs et transparents et sans avoir toutes les cartes en main.

ET LES CO-PSY DANS TOUT ÇA ? Certes, le système est loin d’être parfait mais en 1991, il a confié aux conseillers d’orientation-psychologues une partie des responsabilités pour contribuer à la réussite des élèves et aider à l’élaboration de leurs projets scolaires et profession- nels. Pour les usagers, c’est la garantie de la présence d’un tiers, avec une formation de haut niveau en psychologie, dont la mission principale vise à favoriser la réussite et à faciliter l’élaboration des projets de chaque élève au sein du ser- vice public. Qui peut aujourd’hui offrir une meilleure garantie d’indépendance, de respect de la personne et de qualité ? C’est notre qualification de psychologue qui en est le pivot... c’est aussi pour cela qu’elle dérange profondément le MEN. ■ (1) R. Normand. L’orientation tout au long de la vie : une mise à l’épreuve du service public à paraître dans Vivre ensemble au

XXI

e

siècle, Université libre de Bruxelles.

(2) Cf. Audition de J. Auxiette par la com- mission Pochard.

(3) G. Solaux (IREDU – CNRS – Université de Bourgogne). Colloque national des cellules universitaires d’information et d’orientation, Lille 1/12/2005.

Liberté, égalité... orientation

(6)

C O - P S Y

E n ce deuxième trimestre, les cri- tiques resurgissent contre le service public d’orientation de l’Éducation nationale et contre les CO-Psy. Mal informés, trop psychologues, ne connaissant pas suffisamment l’entre- prise, trop débordés, peu efficaces, les propos tenus par certains parents n’épargnent pas notre profession

(1)

. Mais si l’on écoute précisément ce que les parents et les jeunes disent attendre de « professionnels de l’orientation per- formants », on ne peut que s’interroger sur la possibilité de satisfaire des demandes qui apparaissent comme fondamentalement contradictoires.

LE PROFIL DU CO-PSY IDÉAL ? Il s’agirait de privilégier surtout le bon- heur et le plaisir d’apprendre mais d’étayer tout choix de formation par un projet professionnel précis et réaliste.

Il ne faudrait pas déterminer l’avenir des jeunes uniquement sur leurs résul- tats scolaires mais ne pas les laisser s’engager dans des formations où ils risqueraient d’échouer.

Il faudrait tenir compte des intérêts de l’adolescent mais conseiller avant tout des filières assurant des débouchés à court et à long terme.

Il serait nécessaire de tenir compte de l’évolution instable de l’adolescent, ne pas exiger des choix trop précoces mais mettre en œuvre l’éducation aux choix et aux métiers de plus en plus tôt au collège.

Il s’agirait de permettre un droit à l’erreur, une réversibilité des choix, mais d’éviter dans le même temps les

« gâchis financiers » que représente- raient les réorientations. Il faudrait enfin, au-delà de l’information, pouvoir appor- ter des conseils personnalisés tenant compte du développement de l’ado- lescent, de ses goûts, de ce qu’il peut envisager, mais ne pas s’immiscer dans le champ de prérogatives des familles.

UN CONTEXTE ANXIOGÈNE Dans ce contexte d’angoisse et d’insé- curité extrêmes face à l’avenir, com- ment les CO-Psy pourraient-ils trou- ver grâce devant ces prescriptions sociales contradictoires, parfois énon- cées par les mêmes personnes ? Certes, cette tension entre le désir de l’idéal et la réalité n’est pas nouvelle et depuis longtemps les CO-Psy s’efforcent d’aider chacun à élaborer le meilleur compromis possible. Mais la montée de l’individualisme et des valeurs du libé- ralisme dans tous les aspects de la vie personnelle et sociale accentue les

enjeux des choix d’orientation. Chaque individu se doit désormais de suivre ses désirs, d’écrire sa propre histoire et de s’y accomplir, d’être performant et adaptable tout au long de sa vie ; faute de quoi il sera rendu personnellement responsable de son échec. Situation profondément angoissante et insup- portable pour les jeunes et les parents.

Comment accepter en effet de ne pas être sûr de faire le « bon choix », de voir ses efforts trop peu ou pas du tout récompensés, de voir l’emploi ou la reconnaissance de la qualification se dérober à l’arrivée ?

NOUVELLE COMMISSION

Le MEN surfe sur cette inquiétude pour faire passer sa politique d’appli- cation des standards européens qui visent à ouvrir le marché de l’orienta- tion à la concurrence. Pour ce faire, il cherche à opposer les usagers et les personnels. Dernière annonce, il vient de décider la création d’un groupe de travail sur l’orientation avec des experts et des lycéens. Cette réflexion s’ins- crirait dans le cadre de la réforme des lycées annoncée pour le mois de mai et serait l’un des thèmes de la prési- dence européenne. De discussion avec les organisations syndicales, il n’est bien entendu toujours pas question ! Mais parfois le terrain se charge de venir perturber les stratégies de cou- loir. Nous allons en tout cas nous y employer ! ■

(1) Interview de la Peep sur France info le 29/02/08.

Orientation : une demande impossible ?

Décès de Noël Barthes

Noël Barthes est mort le 30 janvier 2008 à l’âge de 83 ans.

Militant communiste depuis 1944, il obtient le diplôme d’État de conseiller d’orientation en 1949. À partir de 1952, il tra- vaillera au CIO du 13

e

arrondissement de Paris, d’abord comme conseiller, puis de 1973 à sa retraite en 1984, comme directeur.

Ceux qui l’ont connu, se souviennent de son accent rocailleux (il était né à Monpezat-de-Quercy), de sa chaleur, de sa géné- rosité, mais aussi de la passion qu’il mettait à lutter pour un monde meilleur. Noël, c’était le contraire du fatalisme.

Pour lui, la vie, le métier, c’était un combat quotidien, et il tentait toujours de montrer à chacun comment s’armer pour ce combat. Ses valeurs humanistes, ses engagements – poli- tiques, syndicaux – il les a mis en pratique dans sa vie profes- sionnelle, et avoir travaillé avec lui demeure une expérience marquante, non seulement à cause de la flamme qu’il mettait dans tout ce qu’il faisait, mais aussi par ses capacités d’écoute

et sa certitude de trouver le meilleur en chacun. Ses convictions syndicales étaient sans faille, son engagement pour le métier aussi, métier qu’il défendra par la parole et les écrits notam- ment dans un ouvrage collectif écrit avec D. Lemercier et C. Coulbaut : Psychologie et orientation, publié par les Éditions Sociales.

Il ne manquait jamais une manifestation syndicale ou politique.

Aussi, lorsque pendant les grèves de 2003, nous avons cessé de le voir, nous avons compris que sa santé s’était beaucoup dégradée. Et cette incapacité à nous accompagner lui a été un crève-cœur. C’était une grande figure de militant, passionné, intransigeant, infatigable et généreux.

Il faisait vivre au quotidien les valeurs humanistes sur les- quelles il avait fondé sa vie.

Nous étions nombreux à l’aimer. Il manque à toute la profession.

Il nous manque.

©Thierry Nectoux

(7)

7

C O - P S Y

Un printemps qui s’annonce... chaud

L es propos du ministre ou de son cabinet lors des rencontres avec le SNES montrent à l’évidence que des mesures radicales se préparent concer- nant le service public d’orientation.

Elles devraient être rendues publiques en même temps que la réforme des lycées en mai.

Les dernières circulaires nationales sur l’entrée dans l’enseignement supé- rieur ou les parcours de découverte professionnelle ignorent superbement la contribution des CO-Psy.

Le 13 novembre, X. Darcos a claire- ment annoncé au SNES sa volonté de transférer les CIO aux Régions. Nous savons qu’une étude interne est en cours pour mesurer les effets de la suppression du titre de psychologue d’un point de vue réglementaire.

Pourtant, sur le terrain le travail se fait et la profession est reconnue.

La presse s’est fait récemment l’écho de l’asphyxie du service public en la mettant en parallèle avec le dévelop- pement de services de coaching payant.

M algré le silence assourdissant du MEN à l’égard de la catégo- rie, les grandes manœuvres n’en continuent pas moins dans les aca- démies. Ici ce sont des CIO qui ris- q u e n t d ’ ê t r e t r a n s f o r m é s e n antennes avant fermeture probable, là ce sont des fermetures franches annoncées, ailleurs ce sont des gels de postes à prévoir, partout la balance entre les entrants et les départs va faire apparaître de grands vides.

Les collègues ne se résignent pas pour autant et reprennent leurs bonnes vieilles habitudes de 2003 : tracts, pétitions, rencontres avec les parents, communiqués de presse en commun.

Ainsi dans le 93 une déclaration commune SNES-FCPE a pu être faite. Le recteur a été interrogé sur ses intentions et un député de Seine Saint-Denis a posé une question é c r i t e à l ’ A s s e m b l é e . M ê m e démarche à Limoges où le ministre a été questionné sur le remplace-

ment des CO-Psy. À Toulouse, un communiqué commun est en route.

Ces quelques exemples montrent qu’il n’est pas temps de se résigner

et d’attendre un destin inéluctable.

C’est sur le terrain que nous pou- vons le plus facilement nous faire comprendre. N’hésitons pas. ■ Dans les académies, nos collègues

s’attachent à renouer des contacts avec les fédérations de parents et à aboutir à des déclarations communes.

Nous considérons qu’il faut lier nos revendications à la lutte contre le rap- port Pochard et contre les standards européens en matière d’orientation (ouverture du marché captif de l’EN à la concurrence, guide de « bonnes pratiques », services intégrés type « gui- chets uniques »). La France ayant choisi pour sa future présidence de l’UE le thème de l’orientation comme objet de travail, c’est dès maintenant qu’il nous faut alerter car des mesures peuvent être prises pendant l’été.

CALENDRIER D’ACTION Mars-avril

• Adoption de motion en conseil d’administration, envoi de lettres aux recteurs pour refuser le transfert des missions et la formation des ensei- gnants aux entretiens d’orientation.

Participation aux actions contre le rapport Pochard et la RGPP.

• Intervention auprès des parents et des élus pour informer sur les menaces sur nos services, et en parti- culier en cas de gel de postes ou de fermetures de CIO.

Mai

Journée nationale d’action le 16 mai à Paris

Il s’agit d’apporter tous les éclairages nécessaires à la compréhension des enjeux autour de l’orientation. Nous le ferons à partir de tables rondes, d’intervention de chercheurs, de dia- logue avec la presse.

Nous souhaitons clôturer la journée par un appel « pour que l’avenir des jeunes échappe aux lois du marché ! »

Manifestation nationale le 17 mai avec les enseignants.

Juin

Organisation de la signature de l’Appel

Écho des académies

©Thierry Nectoux

(8)

C O - P S Y

L’Université Syndicaliste, suppl. au n° 664 du 22 mars 2008, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13

La psychologie à l’heure libérale

L e stage FSU des 6 et 7 février a été l’occasion de prendre la mesure des attaques contre la psychologie et les psy- chologues dans tous les domaines de la vie sociale.

Dans le champ du tra- vail, Y. Clot a bien mon- tré lors de son interven- tion, comment les nouvelles formes d’orga- nisation du travail conduisent à l’obsession des « bonnes pratiques » et à la prescription de la subjectivité au même titre que le Taylorisme normalisait les gestes et les attitudes dans les années 60. La personna- lité est convoquée comme une ressource, particulièrement dans les activités de service où l’activité d’autrui consti- tue l’objet du travail.

Dans le même temps, on assiste à une inflation de l’écoute dans les entre- prises. C’est un nouveau mode de gestion du malaise professionnel qui implique aujourd’hui

4 000 psychologues et psychana- lystes.

Les salariés sont désormais pris entre la standardisation des « bonnes pra- tiques », la chasse aux comportements déviants et une écoute compassion- nelle dont la fonction pourrait être

« le retraitement des déchets subjec- tifs du travail » pour parvenir à sup- porter l’insupportable.

Le marché est porteur ; la dégrada- tion de l’exercice professionnel le montre tous les jours.

Les coachs l’ont compris et s’efforcent d’occuper à la fois le terrain de l’entraînement à la performance indi- viduelle et celui de la récupération des « blessés » du système.

Ni dans un cas, ni dans l’autre l’objec- tif ne consiste à transformer la réalité, à lever les contraintes imposées, à

permettre à ceux qui travaillent de mieux se reconnaître dans l’activité qu’ils exercent. Il s’agit seulement d’adapter au maximum l’individu et d’en tirer le meilleur pour l’entre- prise.

Dans le champ de l’Éducation, on observe pas mal de similitudes. Le MEN qui refuse toujours de recon- naître un statut pour les psycho- logues scolaires et s’acharne par tous les moyens contre celui des CO-Psy, est par contre tout à fait favorable à l’entrée de psychologues dans l’École par le biais des dispositifs de réussite éducative Borloo ! Bien sûr c’est moins cher mais, au-delà, de quoi s’agit-il ?

Essentiellement de désamorcer les conflits, d’intervenir dans l’urgence, voire de diagnostiquer des troubles

pathologiques. L’élève est toujours cause première des difficultés et objet unique à traiter. La dimen- sion « soupape de sécu- rité » n’est pas absente d’une telle démarche mais quels bénéfices retireront l’élève et le système édu- catif sur le long terme ? Le rôle d’un psychologue dans l’institution scolaire n’est il pas justement de contribuer à mettre en place les meilleures condi- tions possibles de déve- loppement et de réussite pour tous les élèves ? Cela passe nécessairement par un travail en complémen- tarité avec les équipes, une réflexion sur les dis- positifs à mettre en œuvre, un suivi des élèves sur l’ensemble du cursus. C’est la condition pour que la psychologie soit un réel levier d’émancipation indi- viduelle et collective. C’est certainement ce qui dérange aujourd’hui. Cer- tains préfèrent soigner, instruire, punir, plutôt que comprendre et transfor- mer. Cette question se pose pour tous les psychologues. À nous de faire progresser le débat ! ■

Qu’on se le dise !...

Le nouveau site du SNES arrive !

Plus dynamique et convivial, « l’espace CO-Psy » sur la page d’accueil sera accessible en un seul clic !

Vous y trouverez :

• Les textes réglementaires (statut, missions…).

• Les actions (actualité et actions syn- dicales).

• Au quotidien : nouvelle rubrique qui recensera les échos du terrain, les témoignages et les liens…

• Publications (8 pages CO-Psy, sup- pléments CO-Psy de L’US…).

©Thierry Nectoux

Références

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