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Nous, professeurs de philosophie de l’acad

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Academic year: 2021

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 Nous, professeurs de philosophie de l’académie de Lille, réunis ce jour en réunion d’harmonisation exprimons nos vives inquiétudes quant aux réformes du baccalauréat ainsi que du lycée et demandons leur [ajournement /retrait] 

Nous   constatons   une   contradiction   entre   le   discours   ministériel   valorisant   la   philosophie   dans   la formation au service des lycéens et la réalité de la réforme conduisant à la marginaliser. En effet : 

­ L’épreuve de philosophie aura lieu un mois et demi après que les élèves auront déjà validé 82 % de leurs notes. Le calendrier du nouveau bac éparpillera donc les épreuves et posera des problèmes d’assiduité.

­   Un   coefficient   ne   représentant   plus   que   8   %   de   leurs   résultats   récompense   bien   mal l’investissement demandé aux élèves tout au long de l’année.

­ La disparition des séries et l’organisation des enseignements autour d’un tronc commun, quoi qu’on en pense par ailleurs, aura mécaniquement pour effet une dégradation des conditions d’études : les   classes   à   35   élèves   devenant   la   norme   empêcheront   l’adaptation   de   notre   pédagogie   à l’hétérogénéité des profils dans une même classe.

­ La réussite des élèves dans leurs études supérieures est menacée par la réduction des choix de spécialités proposées en Terminale (passant de trois en Première à deux en Terminale). Ce processus affecte la philosophie au même titre que les autres disciplines.

– Enfin, malgré les promesses de décloisonnement, la présence de la philosophie dans la seule spécialité « Humanités, Littérature et Philosophie » (dont on s’inquiète sur le financement...)  revient à la réduire à une discipline uniquement littéraire, ce qu’elle n’est pas. En témoigne sa présence dans de nombreux concours post­bac : écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, PACES, etc.

– Ajoutons   que   la   mise   en   concurrence   universelle   entre   les   disciplines   instaurée   par   ces réformes,   risque   de   nuire   considérablement   à   la   sérénité   des   enseignements,   dont   celui   de   la philosophie.  

[Partant de ces constats, et pour la défense de l'enseignement de la philosophie et plus généralement d'un service public d'éducation de qualité   / En conséquence de quoi ] :

­ Nous demandons des créations de postes aux concours (internes et externes)  à hauteur des besoins.

­ Nous demandons à ce que les classes des filières technologiques soient à nouveau dédoublées partout pour des raisons pédagogiques évidentes que chaque enseignant et enseignante expérimente dans ces filières (la réforme Blanquer aggrave sur ce point plus qu’elle ne corrige, les méfaits de la réforme Chatel)

­ Nous demandons que le baccalauréat reste un examen national, premier grade universitaire ouvrant de droit à toutes et tous, l'accès aux filières et aux universités de leur choix. Aussi, nous demandons [l’ajournement  de l’application / le retrait ] de la réforme du lycée et du baccalauréat et l’élaboration d’un nouveau projet après concertation réelle avec l’ensemble des enseignants.

­   Enfin,   nous   soutenons   les   collègues   des   autres   académies   qui   se   sont   engagés   dans   des démarches d’extension des délais de correction, comme dans les académies de Créteil et de Nantes, considérant que des délais de correction trop courts et un nombre de copies trop important provoquent une surcharge de travail mettant en péril la qualité du travail de correcteur. L'augmentation du nombre de copies par correcteur cette année dans notre académie ne doit pas redevenir la norme..

Ce  combat  ne concerne   pas,  bien  sûr,  que  les enseignants  et  enseignantes de  philosophie  et  notre discipline, nous appelons nos collègues des autres disciplines à se mobiliser dès maintenant et à organiser collectivement   la   résistance   à   cette   réforme   qui,   prolongeant   et   faisant   système   avec   les   réformes

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d’inspiration libérales qui sévissent dans l’enseignement supérieur (dont la calamiteuses mise en place de Parcoursup introduisant [subrepticement une sélection à l’université / une sélection à l’université qui ne dit pas son nom] ), vise à briser le service public d'éducation, à le soumettre aux exigences du marché et à accentuer ainsi des inégalités  dans l’accès aux savoirs.  

      Fait à Lille, le 28 juin 2018

résultat des votes

      :

­ Réunion des correcteurs en séries générales : 54 voix pour, 1 contre, 7 abstentions et 7 refus de vote.

­ Réunion des correcteurs en séries technologiques [+ amendements en rouge] :  48 pour, 1 abstention.

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