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Transition polymorphique de RbCl sous haute pression. Influence des paramètres expérimentaux sur l'effet d'hystérésis

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00208114

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00208114

Submitted on 1 Jan 1973

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Transition polymorphique de RbCl sous haute pression.

Influence des paramètres expérimentaux sur l’effet d’hystérésis

A. Lacam, J. Peyronneau

To cite this version:

A. Lacam, J. Peyronneau. Transition polymorphique de RbCl sous haute pression. Influence des

paramètres expérimentaux sur l’effet d’hystérésis. Journal de Physique, 1973, 34 (11-12), pp.1047-

1053. �10.1051/jphys:019730034011-120104700�. �jpa-00208114�

(2)

TRANSITION POLYMORPHIQUE DE RbCl SOUS HAUTE PRESSION.

INFLUENCE DES PARAMÈTRES EXPÉRIMENTAUX

SUR L’EFFET D’HYSTÉRÉSIS

A.

LACAM et J. PEYRONNEAU Centre National de la Recherche

Scientifique 1, place Aristide-Briand,

92

Bellevue,

France

(Reçu

le 15 décembre

1972,

révisé le 18

juillet 1973)

Résumé. 2014 L’effet

d’hystérésis qui

accompagne la transition

polymorphique

de RbCl est étudiée

en détails. On examine successivement les influences du nombre de

cycles

de

pression,

de la

pureté chimique,

des traitements

thermiques

et

mécaniques

et de la vitesse

opératoire.

De bonnes condi- tions d’isostaticité du milieu sous

pression,

et la mesure in situ de ce

paramètre

ont

permis

de déceler

un

phénomène

de

rétropression

dans les

diagrammes : déplacement

du

piston/pression.

Il

apparaît

que le

cycle d’hystérésis

conduit à une mesure correcte de la variation de volume due à la transition.

Celle-ci est trouvée

égale

à 14,05

%.

Abstract. 2014 The

hysteresis characterising

the

polymorphic phase

transition of RbCl is examined.

The influence on the

hysteresis

of the number of pressure

cycles,

the chemical

purity,

the thermal and mechanical treatments and the rate of pressure variations is studied. The

truly hydrostatic

conditions and the « in situ » detection of pressure allows the determination of a retropressure

phenomenon

in the

diagrams

of pressure v. s.

piston displacement.

It appears that the

hysteresis loop

allows the accurate measurement of the volume

change characterising

the

phase

transition which has been found to be 14.05

%.

Classification

Physics Abstracts

16.65

1. Introduction. - Les

halogénures

alcalins cons-

tituent l’un des cas les

plus simples

et les mieux connus

de

systèmes

solides. En

effet,

leur structure est

simple,

leur

énergie

de cohésion

s’explique

d’une manière relativement

simple,

et leur

comportement

n’est pas

compliqué

par la

présence

d’électrons de

conduction,

comme c’est le cas même pour des métaux très

simples.

C’est vraisemblablement pour ces raisons que leurs transitions

polymorphiques

ont fait

l’objet

d’un

nombre

important

d’études.

La transition

polymorphique,

induite par la pres-

sion,

a été découverte en 1926 par Slater

[1],

avec

_ RbI

et RbBr.

Bridgman [2]

a mis ensuite en évidence

des transformations similaires dans RbCI et les sels de

potassium

KCI et KI

[3].

Par des études aux rayons

X,

Jacobs

[4]

détermina la structure de la

phase

haute

pression.

Pour les corps

précités,

il

s’agit

du passage d’une structure de

type

NaCl

(Fm3m)

à une autre

du

type

CsCI

(Pm3m).

Parmi les recherches faisant intervenir

conjointe-

ment

pression

et

température,

on

peut

citer celles de

Bridgman [3]

et de Pistorius

[5], [6], [7].

Plus récem-

ment Darnell et McCollum

[8]

se sont intéressés aux

halogénures

du rubidium du

point

de vue

thermody- namique.

Bien que la transition

paraisse simple,

les résultats de la littérature sont assez

divergents.

Cette diver- gence est

plus particulièrement marquée

en ce

qui

concerne la variation de volume

qui

accompagne la transformation et la valeur de la

pression

à

laquelle

elle se

produit.

Plusieurs causes

peuvent

être

invoquées

pour

expliquer

ces

divergences.

En

premier lieu,

les

techniques expérimentales

différentes

qui

entraînent

des conditions

d’expérience

dissemblables. En second

lieu,

l’échantillon lui-même

qui paraît jouer

un rôle

important.

Son

origine,

sa structure, sa

pureté

et les

traitements divers

qu’il

a subis contribuent à faire varier son

comportement

sous

pression.

Ces facteurs

interviennent à des

degrés

divers sur la nucléation

des germes de la

phase

nouvelle. Dans ces

conditions,

les

énergies

de

nucléation, puis

les

énergies

interfa-

ciales lors de la croissance des germes,

joueront

un

rôle

important

sur l’étendue et la forme du

cycle d’hystérésis.

Le but de cette étude est, à

partir

de

résultats

expérimentaux,

de détecter les facteurs

qui

contribuent à la modification de l’effet

d’hystérésis

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019730034011-120104700

(3)

1048

pour,

éventuellement, expliquer

le

comportement

du solide sous

pression.

2. Conditions

expérimentales.

- Nous nous sommes

efforcés de réaliser des conditions de confinement aussi

isostatiques

que

possible. L’appareil

utilisé est du

type piston-cylindre

fonctionnant en milieu transmetteur fluide. Les échantillons sont maintenus sous

pression

par l’intermédiaire d’un

mélange équivolumétrique

de

n-pentane

et

d’iso-pentane.

Ce

mélange,

selon

Barnett et Bosco

[9]

transmet

isostatiquement

les

pressions jusqu’au voisinage

de 60 kbar.

La

méthode,

dite de discontinuité

volumétrique,

que nous avons

employée, implique

la détermination

précise

des

pressions

et les

déplacements.

Les

pressions

sont

mesurées, in situ,

dans le milieu fluide compres-

seur au moyen

de jauges

résistantes en

manganine.

Celles-ci sont insérées dans un

montage

en

pont.

La définition de ce dernier

correspond

à une fraction

de bar. Les

jauges

sont

périodiquement

étalonnées

ou contrôlées au moyen d’une balance à

piston

libre

ayant

une

précision supérieure

à

10-3 jusqu’à

14 kbar.

Les

déplacements

du

piston, qui

nous

permettent

d’accéder aux variations

volumétriques,

sont mesurés

avec un

capteur

inductif. Ce

dernier,

de par son

prin- cipe même, possède

une résolution

quasi

infinie. Son

étalonnage

est effectué au moyen de cales

étalons,

et

sa linéarité a été contrôlée par le même

procédé.

Nous

avons observé que la limitation en

précision provenait uniquement

de

l’appareillage électronique

associé au

capteur.

Le

montage

que nous avons mis en oeuvre

possède

une résolution maximale

qui

avoisine

0,01

I.!.

Une telle définition ne s’est

jamais

avérée nécessaire.

Toutes les

expériences

ont été effectuées sur des

produits

en

poudre.

Lors des

expériences préliminaires,

la

poudre

était

placée

dans un

récipient rigide

ouvert à

sa

partie supérieure.

L’ensemble était

plongé

dans le

fluide compresseur. Cette

disposition

s’est révélée non satisfaisante à

l’expérience.

En

effet,

la diminution de volume

qui

accompagne la transition

polymor- phique

à la

compression

entraîne un tassement de la

poudre

par

simple gravité.

Il en résulte un

compactage

lors du retour aux conditions initiales. Ce

phénomène parasite présente

l’inconvénient d’entraîner un manque de

reproductibilité

des conditions

d’expériences

par suite de

l’apparition

de contraintes à l’intérieur de

l’échantillon, après

le

premier cycle.

Ce

problème

a été

solutionné en

plaçant

la

poudre

dans un

récipient souple, perméable

au

liquide

sur toute sa surface.

La méthode de discontinuité

volumétrique

consiste

à suivre les variations de

pression,

au sein du

liquide

transmetteur,

provoquées

par des

déplacements impo-

sés et connus d’un

piston

mobile coulissant dans le

cylindre

haute

pression.

Dans le cas

général,

la pres- sion

générée,

en fonction du

déplacement,

suit une

loi monotone

qui

traduit les

compressibilités

des

corps en

expérience.

En

revanche,

lors d’une transition

polymorphique,

on observe une discontinuité dans la courbe. Celle-ci est

provoquée

par la variation de

volume

qui

accompagne le

changement

de

phase

du

solide. Ainsi que nous l’avons

indiqué,

le

phénomène

est bien

réversible,

mais

s’accompagne

d’un effet

d’hystérésis

vis-à-vis de la

pression.

3. Résultats et discussion. - Des

expériences pré-

liminaires

[10],

effectuées sur un même échantillon soumis à

plusieurs cycles

de

pression consécutifs,

nous ont montré que :

1)

Le début de la transformation est peu

marqué

et

correspond

alors à un

phénomène

peu

rapide

dans

nos conditions

d’expérience.

2) Après

amorçage net de la « discontinuité », on

observe,

dans la presque totalité des cas, un

phéno-

mène de

rétropression

dans les

diagrammes déplace- ments/pression.

Ce

phénomène correspond

à une

variation de volume du solide réactionnel

opposée

et

plus rapide

que la variation constante

imposée expérimentalement

à l’ensemble sous

pression.

Il se

traduit par une inversion du sens du

changement

de

pression.

3)

La

pression correspondant

à

l’amorçage

de la

transition n’est pas fixe d’une

expérience

à la suivante.

La

largeur

et la forme des

cycles d’hystérésis

varient

au cours de

plusieurs cycles

consécutifs de

pression.

Notons que,

pendant

ces

expériences,

les conditions

opératoires

étaient maintenues sensiblement iden-

tiques ;

notamment en ce

qui

concerne la vitesse de

manipulation,

la

température

et les conditions de

mesure. Cette évolution

peut

donc être

impliquée

à

l’échantillon lui-même. C’est cette dernière

hypothèse

que nous nous sommes efforcés de vérifier

expéri-

mentalement. Dans ce

but,

nous avons cherché à mettre en évidence les influences éventuelles :

A)

du nombre de

cycles

de mise sous

pression, B)

de la

pureté chimique,

C)

des traitements

thermiques, D)

des traitements

mécaniques, E)

de la vitesse

opératoire.

Ces diverses actions vont être examinées en détails dans le cas du chlorure de rubidium.

A )

INFLUENCE DU NOMBRE DE CYCLES DE MISE SOUS

PRESSION. - Du chlorure de rubidium - provenance Prolabo -

ayant

une

pureté

de

99,5 %

a été utilisé pour une

première

série

d’expériences.

Deux échan- tillons

différents, provenant

d’un même lot de pro-

duits,

ont été soumis à

plusieurs cycles

consécutifs de

pression.

Le

spécimen

n’était pas ramené à la

pression

ambiante entre deux

cycles,

mais maintenu

à une

pression

de l’ordre de 2 kbar

pendant

une durée

de une heure. L’ensemble des résultats obtenus est rassemblé dans le tableau I.

Dans une seconde série

d’expériences, quatre

échan- tillons - provenance Merck - d’une

pureté

mini-

male

99,95 %,

ont été soumis à des traitements ana-

logues

aux

précédents.

Le tableau II donne les résul- tats

d’expériences.

(4)

Les deux

types

de

produits

ont des

comportements

ne se différenciant pas de

façon significative ;

pour cette

raison,

nous

analyserons

les résultats

globale-

ment. D’une manière

générale,

le nombre de

cycles paraît jouer

sur :

1)

la

largeur

du

cycle d’hystérésis.

Dans la presque

totalité des

expériences,

le

premier cycle d’hystérésis

est

plus large

que le second. Ce résultat s’est trouvé vérifié

depuis

sur d’autres

halogénures

alcalins appar- tenant à la série du rubidium et à celle du

potassium.

Par

ailleurs,

en ce

qui

concerne

RbCI, lorsque

le

nombre

d’expériences,

sur un même

échantillon,

aug-

mente et devient relativement

important,

on note une

tendance à

l’élargissement

de l’effet

d’hystérésis ; 2)

la

pression d’amorçage

de la transition à la

compression.

En

revanche,

le nombre de

cycles

a une influence

minime ou non

significative

sur :

a)

la

pression d’amorçage

de la transition à la

décompression ;

b)

le

phénomène

de

rétropression qui

a pu être mis

en évidence dans la

quasi-totalité

des

expériences ; ceci,

tant à la

compression qu’à

la

décompression.

TABLEAU 1

B)

INFLUENCE DE LA PURETÉ CHIMIQUE. - Parmi

les

impuretés

et les

hétérogénéités

diverses

qui

sont

susceptibles

de favoriser la

germination

d’une

phase

nouvelle

apparaissant

lors d’une transition

polymor- phique,

induite par la

pression,

le rôle des

impuretés chimiques

n’a été que peu étudié. Une

partie

des

présentes expériences

a eu pour but de mettre en

évidence leur éventuelle influence sur l’effet

d’hysté-

résis. Ce dernier étant étroitement lié à la

germination,

ses modifications traduiront des conditions de nucléa- tion différentes.

Ainsi que nous l’avons mentionné

précédemment,

des

produits ayant

une

pureté

de

99,5 %

et de

99,95 %

ne se différencient pas

globalement

lors de la trans-

formation.

Néanmoins,

une

analyse statistique

élé-

mentaire fait ressortir que les résultats

expérimentaux

obtenus avec le

produit

à

99,95 %

sont environ deux fois

plus dispersés

que ceux que donnent les

produits

à

99,5 %.

Dans la mesure cette différence de compor- tement est attribuable aux seules

impuretés

chi-

miques,

il

apparaîtrait

que

0,05 % d’impuretés

ne

constitue pas la

quantité optimale

pour obtenir la meilleure

reproductibilité.

Nous devons

également

noter que, pour l’ensemble des résultats rassemblés dans les tableaux 1 et

II,

l’effet

d’hystérésis

est

plus important

avec les échan- tillons à

99,95 %.

Par

ailleurs,

ces derniers se caracté- risent

parfois

par un

comportement particulier

lors

(5)

1050

TABLEAU II

des transitions à la

compression.

Alors que l’évolu- tion de la transformation des

produits

les moins purs

se fait d’une manière

continue,

les échantillons à

99,95 % changent

de

phase

de

façon discontinue ;

on observe alors de

brusques

sauts de

pression

accom-

pagnés

de

claquements

sonores, brefs et intenses. Ce

phénomène, qui

est très net lors du

premier cycle,

est

considérablement atténué au second et

disparaît complètement

dès le troisième

cycle.

Ce fait n’a

jamais

été observé à la

décompression.

En

conclusion,

il ressort que dans nos conditions

expérimentales,

la

pureté chimique

ne semble pas être

un facteur très actif sur l’effet

d’hystérésis.

Il est

vraisemblable que son action se manifesterait de manière

plus significative,

avec des

produits

très purs.

Cette dernière

hypothèse

semble confirmée par la

littérature :

ainsi,

divers auteurs font mention de

cycles d’hystérésis

très

larges,

alors

qu’ils opèrent

avec des monocristaux ou des

produits

de haute

pureté.

C)

INFLUENCE DES TRAITEMENTS THERMIQUES. - Nos

expériences

ont eu pour but de

dégager

les

influences,

d’une

part

d’un

recuit,

et d’autre

part

d’une

trempe,

sur l’effet

d’hystérésis.

Les

hétérogénéités diverses, présentes

dans le

produit,

étant les lieux

préférentiels

au

voisinage desquels

se formeront les

germes, ces deux traitements

doivent, théoriquement,

avoir des actions

significatives

sur

l’amplitude

en

pression

du

cycle d’hystérésis. Ainsi,

le recuit à une

température

élevée où il y a une diffusion

appréciable,

permet

aux dislocations de former une

configuration

(6)

de moindre

énergie.

Si les dislocations

qui,

du fait

de leur

énergie

d’interaction

s’attirent,

peuvent se

déplacer librement,

elles se réuniront et

s’annihileront,

ou bien se combineront pour former une dislocation

unique ;

dans les deux cas, il y aura libération

d’énergie

et diminution du nombre des dislocations. De

même,

le maintien à

température

élevée facilitera la diffusion des

impuretés

vers les

dislocations,

de manière à atteindre une

configuration

de moindre

énergie.

Par

ailleurs,

les échantillons en

poudre

que nous

employons

sont constitués d’un

grand

nombre de

polycristaux, pendant

le traitement

thermique, l’énergie

des

joints

a tendance à diminuer et les

joints

de faible cohérence seront les

premiers

à être éliminés.

Donc,

d’une manière

générale,

il y aura diminution du nombre des sites

potentiels

et de leur

énergie.

Nous serons, par

conséquent,

amenés à fournir une

énergie plus importante

pour obtenir des germes de la

phase

nouvelle. Ce fait doit donc se traduire par un

élargis-

sement du

cycle d’hystérésis.

Les

expériences

ont

porté

sur l’influence du

séchage

à

température

modérée - 120 OC -

puis

sur celles

d’un

étuvage

à

300 °C,

pour finalement passer à l’action d’un traitement à 600 °C. Il ne nous a pas paru intéressant de traiter les

produits

à

plus

haute

température

car, le

point

de fusion de RbCl se situant à

715 °C,

les

risques

de

contamination,

au-delà de 600 °C deviennent très

importants.

Les

premières expériences portèrent

sur l’influence éventuelle d’un

séchage

à 120 °C. Cette

opération

avait pour but

principal

d’éliminer les traces d’eau absorbée

pendant

la durée du

stockage.

Les résultats

obtenus avec des

produits

séchés ou non, ne se diffé-

rencient pas de

façon caractéristique,

du moins tant

que

l’opération

est de relativement courte

durée,

de

l’ordre de 12 heures. Si

l’étuvage

est

poursuivi plus longtemps, pendant

deux ou trois

jours

par

exemple,

on note un

élargissement

net de l’effet

d’hystérésis.

Des échantillons traités

pendant

des

périodes

encore

plus longues

- une à deux semaines - ont alors

un

comportement particulier

lors de la transition à la

compression.

Le

changement

de

phase

se

produit

par

à-coups ;

leur

comportement

est

analogue

à celui

que

présentent,

certaines

fois,

les

produits

les

plus

purs. Il

apparaît

donc

qu’un

traitement de

longue

durée à

120°C,

outre

qu’il permet

d’éliminer à coup sûr le maximum

d’humidité, peut

avoir une influence

significative

sur les sites

potentiels présents

dans les

grains.

Sur deux échantillons

distincts,

nous avons respec- tivement

procédé

à un

séchage

à

300 °C,

et à un

recuit à 600 °C. Ces deux traitements nous ont donné des résultats très voisins. Ils

provoquent

un

élargis-

sement net du

cycle d’hystérésis qui,

de 600 bar pour le

produit

non

traité,

passe à 2 300 bar avec un

séchage

à

300 °C,

pour atteindre 2 540 bar

après

un recuit

à 600 °C. Ces résultats sont bien conformes à ce

qui

avait été

prévu

initialement.

Théoriquement,

l’effet de la trempe doit être diamé-

tralement

opposé

à celui du recuit.

Ainsi,

au cours de

l’opération,

les dislocations et les

impuretés

se trou-

veront

figées

dans le réseau. De

plus,

s’il y a des gra- dients

thermiques

à l’intérieur des

grains,

des

contraintes

mécaniques peuvent

naître. La

configu-

ration résultante sera à haute

énergie.

Par

conséquent, l’énergie

de nucléation à fournir sera moins

impor-

tante que dans le cas d’un recuit. La contribution de la trempe devrait se traduire par un

cycle d’hystérésis plus

étroit.

Le

produit

à

99,5 %

sur

lequel

nous avions étudié

l’influence d’un

séchage

à

300 °C,

a été réutilisé au cours des

expériences

de

trempe.

Le

premier cycle

sert de

point

de

comparaison. Après

cette

première expérience,

il fut

reporté

à 300

°C, puis trempé

brus-

quement

dans l’azote

liquide.

Le passage à haute

température

fut réduit au

minimum,

pour

éviter,

au

maximum,

la

migration

des

impuretés.

La

figure

1

permet

de comparer les

cycles d’hystérésis

obtenus à

la suite de ces deux traitements

thermiques.

Un troi-

sième

cycle

obtenu avec ce même

produit

de nouveau

porté

à

300 °C,

n’a pu être

tracé,

car il est

pratique-

ment confondu avec le

premier. Donc,

les différences observées sont, sans

ambiguïtés,

dues à la

trempe, qui

réduit la

largeur

du

cycle,

dans les conditions

pré-

sentes, de 2 300 à 630

bar,

c’est-à-dire sensiblement à la même valeur que pour le

produit

brut. Des essais de trempe de ce dernier

depuis

la

température

ambiante

n’ont pas été faits. En

conclusion,

la

trempe

provoque bien

l’apparition

de nouvelles

hétérogénéités

locales

qui placent

le

produit

dans une

configuration

de

plus

haute

énergie qu’un

recuit à 300

OC,

même de courte

durée,

suffit à éliminer.

FIG. 1.

D)

INFLUENCE DES TRAITEMENTS

MÉCANIQUES. -

Les traitements

mécaniques auxquels

nous avons

soumis les

poudres

- il

s’agit uniquement

de

broyages mécaniques

- peuvent avoir deux actions

princi- pales :

cassure des

grains

avec

apparition

de surfaces nouvelles et création de contraintes

mécaniques.

Les

discontinuités naturelles que constitue la surface des cristaux sont souvent le

siège

de dislocations. Il

en est de même des zones de contraintes.

Donc,

dans

une certaine mesure, le

broyage mécanique peut

(7)

1052

conduire à une

configuration

de

plus

haute

énergie.

Bien que nous

n’ayions

pas effectué d’étude vraiment

systématique

dans ce

domaine,

nous avons constaté

qu’un broyage

modéré contribuait à diminuer la

largeur

de l’effet

d’hystérésis. Toutefois,

si l’on pro-

longe

le

broyage jusqu’à

obtention de

particules

extrêmement

fines,

le

phénomène

inverse

peut

être observé. Nous pensons

pouvoir expliquer

ce fait de

la manière suivante : le

broyage

provoque la division des

grains

surtout au niveau des

hétérogénéités,

de

ce fait il y a élimination d’une certaine

quantité

de

sites

potentiels,

mais

conjointement

il en

apparaît

de nouveaux, soit en

surface,

soit par suite des contraintes nouvelles. Le bilan

énergétique

peut donc s’annuler et même s’inverser. Ce fait sera observé

lorsque.

au-delà d’une certaine

granulométrie,

un

broyage supplémentaire

détruira

plus

de sites

poten-

tiels

qu’il

ne contribue à en créer.

E)

INFLUENCE DE LA VITESSE OPÉRATOIRE. - La transmission des efforts à l’intérieur des

grains,

aussi

petits soient-ils,

n’est pas instantanée.

Toutefois, compte

tenu de la

granulométrie

fine des

poudres utilisées,

il est vraisemblable que le temps

d’équili- brage

en

pression

ne doit pas être

important.

Le pro- blème est donc de savoir si sa durée est suffisamment faible devant la vitesse de

compression

par

exemple,

pour que cette dernière ne

perturbe

pas les mesures.

Expérimentalement,

le

problème

a été abordé de la

façon

suivante : lors de

chaque expérience,

on s’im-

pose une vitesse fixe dont la valeur est

comprise

entre

20 et 800

bar/min.

Pour chacune de ces vitesses

imposées,

on détermine le

cycle d’hystérésis

corres-

pondant.

La

figure

2 montre l’évolution de l’effet

FIG. 2.

d’hystérésis

pour

cinq

vitesses différentes. Les remar-

ques suivantes peuvent être faites :

a) Quelle

que soit la vitesse

opératoire,

le

phéno-

mène de

rétropréssion

subsiste.

b)

Pour les faibles

vitesses,

la

largeur

et la forme

des

cycles

varient relativement peu.

c)

On note un

élargissement significatif

de l’effet

d’hystérésis quand

on atteint des vitesses

importantes.

d)

Les débuts des

transitions,

en fonction de la

vitesse,

varient moins à la

compression qu’à

la

décompression.

e)

Bien que la

pression d’amorçage

évolue avec la

vitesse,

il ne semble pas que, une fois

amorcés,

les

processus de nucléation et de croissance de la

phase

nouvelle soient influencés par ce

paramètre opératoire.

f )

Aux vitesses

importantes,

les variations résul- tantes de

températures

dans la cellule sous

pression

se font

sentir,

leur action se traduit par un

léger

écart

entre les courbes de

compression

et de

décompression

dans les zones

respectives

de stabilité des deux

phases solides ;

les courbes devraient alors être

pratiquement

confondues. Cet écart s’annule très

rapidement

si

l’on

supprime

le mouvement du

piston.

La

figure

3 illustre l’évolution que subit la

pression d’amorçage

des réactions

lorsque

la vitesse varie. On remarque la

grande

sensibilité que manifeste le solide

en

phase

II vis-à-vis de ce

paramètre opératoire.

Il

apparaît également

que ce sont les mesures effectuées

aux faibles vitesses

qui

sont les

plus

cohérentes entre elles.

FIG. 3.

Conclusions. - Il

apparaît

que le

phénomène

de

rétropression

subsiste dans la

quasi-totalité

des cas

d’expériences.

Se situant en début de

transition,

on

peut

penser

qu’il

est étroitement lié à la

germination.

Dans cette

hypothèse,

la

pression correspondant

au

maximum de la

rétropression

constituerait une déli- mitation de

part

et d’autre de

laquelle

deux modes de réaction différents interviendraient dans la transition

polymorphique.

Avant le sommet, il y aurait coexis-

tence des

phénomènes

de nucléation et de croissance des germes activés.

Après

ce

point,

la

pression

commence à

décroître ;

la

germination

est alors pra-

tiquement stoppée,

et seule la croissance intervient du fait que la

pression

de confinement est

supérieure

à la

pression thermodynamique

de transition. Dans

ces

conditions,

la

germination

des sites non activés

ne

reprendra

que

lorsque

la

pression

de confinement atteindra ou

dépassera

celle du maximum de rétro-

pression.

Il est à remarquer que

lorsqu’on

atteint

cette

pression,

le nombre de sites activés doit être

conséquent. Ainsi,

dans le cas illustré par la

figure 2,

(8)

on ne revient à cette valeur de la

pression

que

lorsque

la transformation en est

déjà

à sa

phase

terminale.

Ce fait est d’autant

plus marqué

que la vitesse

opé-

ratoire est

plus importante.

La

figure

3 et nos résultats

consignés

dans les

tableaux 1 et II montrent clairement que le

cycle d’hystérésis

est insuffisant pour déterminer avec

pré-

cision la

pression

de transition. En

revanche,

il

permet

d’évaluer correctement la variation de volume

qui

accompagne la transformation. Les tableaux III et IV résument les résultats obtenus par divers

expérimen-

tateurs concernant la

pression

de transition

P,,

évaluée

à

partir

du centre du

cycle d’hystérésis,

et la variation de volume

qui l’accompagne.

Les valeurs

soulignées

dans le tableau IV sont celles

qui

ont été fournies

explicitement

dans la littérature par divers auteurs. Une densité de

2,80

pour RbCI

a été

adoptée

pour les conversions de

%

en

cm 3/mole, quand

cette donnée n’était pas mentionnée dans les articles.

Ces tableaux font

apparaître

une

dispersion

des

résultats

plus importante

pour les valeurs de la pres- sion de transition que pour celles de la variation de volume. La

précision

et la

reproductibilité

des

mesures de

P,

seraient meilleures en faisant

appel

à

la zone

d’indifférence,

de

préférence

au

cycle d’hys-

térésis. Les résultats obtenus par cette méthode feront

l’objet

d’une

prochaine publication.

TABLEAU III

TABLEAU IV

Remerciements. - Nous tenons à remercier le BNM pour l’intérêt et le soutien

qu’il

a

apportés

à

cette étude. Nos remerciements à M.

Menetrey

pour la réalisation de

plusieurs parties

délicates de

l’appa- reillage

fonctionnant sous

pression.

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