HAL Id: jpa-00207096
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Submitted on 1 Jan 1971
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Détermination semi-analytique de l’équation d’état des métaux. Application à la détermination de propriétés élastiques et thermodynamiques des métaux sous haute
pression
A. Migault
To cite this version:
A. Migault. Détermination semi-analytique de l’équation d’état des métaux. Application à la déter-
mination de propriétés élastiques et thermodynamiques des métaux sous haute pression. Journal de
Physique, 1971, 32 (5-6), pp.437-445. �10.1051/jphys:01971003205-6043700�. �jpa-00207096�
DÉTERMINATION SEMI-ANALYTIQUE DE L’ÉQUATION D’ÉTAT
DES MÉTAUX. APPLICATION A LA DÉTERMINATION
DE PROPRIÉTÉS ÉLASTIQUES ET THERMODYNAMIQUES
DES MÉTAUX SOUS HAUTE PRESSION
MIGAULT A.
Laboratoire de
Mécanique
etPhysique
desMatériaux, Groupe
des Ondes de ChocE. N. S. M.
A., 2,
rue GuillaumeVII, 86,
Poitiers(Reçu
le 6 novembre 1970, revisé le 8janvier 1971)
Résumé. 2014 En se donnant « a priori » une forme analytique pour l’énergie interne spécifique
d’un métal au zéro absolu et en utilisant le modèle d’équation d’état de Mie-Gruneisen, on déter- mine, par comparaison avec les courbes de Hugoniot expérimentales obtenues par onde de choc, la valeur du paramètre n intervenant dans la formule de Vashchenko et Zubarev donnant le coeffi- cient de Gruneisen en fonction de la loi de compressibilité isotherme au zéro absolu.
On obtient alors une équation d’état complète pour le solide permettant, à l’aide des formules usuelles de la mécanique et de la thermodynamique de déterminer toutes les propriétés du solide.
Abstract. 2014 With an analytical function for the 0 °K internal specific energy of a metal and the Mie-Gruneisen equation of state, we determine the coefficient n in the Vashchenko-Zubarev relation wich expresses the Gruneisen constant as a function of the isothermal law of compressi- bility of metals at 0 °K. This determination follows from comparison of the experimental results
with the theoretical Hugoniot curve deduced from the model used.
We get a complète equation of state for metals and we can computed all the properties of metals
under high pressure from this model.
Classification Physics Abstracts 02.00, 16.60, 16.90
1. Introduction. - En dehors des
classiques expé-
riences encompression statique
deBridgman [1] ]
permettant une déterminationexpérimentale
descourbes de
compressibilité isotherme,
mais dans un domaine limité depression
et detempérature,
il existe unetechnique expérimentale qui
s’estdévelop- pée
trèsrapidement
àpartir
de 1940 et permettant d’atteindre des états extrêmes de la matière : cettetechnique
est celle des ondes de choc ; elle utilise engénéral
desexplosifs puissants
pour induire unediscontinuité de
pression
très intense se propageant dans le solide. Pour un laboratoire correctementéquipé,
il est assez facile d’atteindre despressions
del’ordre du
mégabar (*),
et destempératures
de l’ordrede 1 500 OK
[2].
L’école russe[3]
apublié
de nombreuxrésultats allant
jusqu’à
5mégabars,
pour destempé-
ratures de l’ordre de 8 ou 10 000
degrés
Kelvin.Malheureusement,
dans ce typed’expérience,
lenombre de
paramètres
caractérisant l’état du solide et effectivement mesurables est très restreint : pour unchoc donné on sait mesurer simultanément la vitesse D de l’onde de choc et la vitesse de la matière dans le choc up
[2], [3], [4].
Des tentatives pour mesurer latempérature
dans le métalchoqué
ont été faites enutilisant des
couples thermoélectriques [5] ;
une étudedes résultats obtenus montre que les tensions
enregis-
trées ne peuvent pas être reliées à la
température
dumétal soumis au choc
[5], [6].
La connaissance des deux
quantités
D et uppermet,
à l’aide des
équations
de conservation dans un choc[2], [3], [4]
d’obtenir une courbe dans leplan (P, V) appelée
courbe deHugoniot.
Il convient de faire deuxremarques à propos de cette courbe :
1)
Ce n’est pas une « courbe d’état » mais un lieugéométrique :
chacun des états successifspris
par lecorps dans la transformation par choc le faisant passer de l’état initial
(Po, VO)
à l’état final(PH, VH)
situé sur la courbe de
Hugoniot
nous estinconnu,
et en
particulier
n’est pasobligatoirement
sur l’arc decourbe entre état initial et état final.
2)
La variationd’entropie
entre l’état initial et l’étatfinal est du 3e ordre en
(1
-VHIVo) [7].
On trouve dans la
littérature,
les courbes deHugo-
niot pour de très nombreux corps. Voir
[2], [3], [4], [8]
parexemple.
Pour calculer ou estimer diverses
quantités
dans lechoc
(température,
coefficient decompressibilité, etc...)
(*) 1 mégabar = 1 Mb = 1 000 kilobars = 1 020 x 103.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01971003205-6043700
438
les
équations
de conservation dans lechoc,
la courbe deHugoniot
et les relations de lathermodynamique
ne suffisent pas : il faut se donner un modèle
précis d’équation
d’état.Dans les
paragraphes suivants,
nous allons définirun modèle
d’équation
d’état et montrer que l’on peut caractériser tous les états du solide dans leplan (P, V)
à
partir
de la courbe deHugoniot. Quelques hypo-
thèses
supplémentaires
nouspermettront
de calculer latempérature
deDebye OD,
le coefficient de Poisson J.II. Modèle de
Debye. Equation
d’état de Mie Gru-neisen. - Dans ce
qui suit,
nous ne considérons que les corps cristallins satisfaisant au modèle de solide deDebye
et nousnégligerons
la contribution des électrons de conduction.En
général,
on considère uneéquation
d’état du type de Mie-Gruneisen[2], [3] [4].
où U est
l’énergie
interne du solide dans l’état(P,
V,T) ;
y est le coefficient de Gruneisen lié à l’anharmoni- cité des vibrations des atomes aux noeuds du réseau cristallin[4] ; UK
etPK
sontl’énergie
interne et la pres- sion du solide au zéro absolu.Une
équation
d’état du type(1)
se déduit directe-ment du modèle de solide de
Debye
si on suppose que toutes lesfréquences
associées aux modes propres de vibration du réseau varient de la mêmefaçon
avecle volume. On remarque que la
pression
est la sommede deux termes :
PK, qui provient
de la cohésion du métal au zéro absoluy (U - UK), qui s’interprète
comme lapression
deradiation du gaz de
phonons
associés aux vibrationsthermiques
du réseau cristallin.Aux
équations (1)
et(2)
nous devonsajouter
uneexpression
de y en fonction descaractéristiques
dusolide. En
général,
on suppose que y nedépend expli-
citement que du volume. Diverses études
théoriques
conduisent aux formules dites de Slater
[4],
deDug-
dale-Mc Donald[4]
et du « volume libre »[9].
Cestrois
formules, qui
lient y à la courbe decompressibilité
isotherme au zéro
absolu, PK,
se regroupent sous la formegénérale
suivante :Pour n =
0, 3 ou 3
on retrouverespectivement
lesformules de
Slater, Dugdale-Mc
Donald et du« volume libre ».
Nous devons
également
tenircompte
de la conser-vation de
l’énergie
dans lechoc ;
cela se traduit par la relation suivante :l’indice 0 se rapporte à l’état initial et l’indice H se rapporte à l’état final du solide
choqué.
n étant
fixé,
leséquations (1) (2) (3)
et(4) permettent
à
partir
de la connaissance de la courbe deHugoniot PH(V),
de calculerUK, PK
et y. Leséquations
de lathermodynamique
permettent ensuite de calculer latempérature
en toutpoint
del’Hugoniot.
Ce type de calcul est détaillé dans la référence[4].
De très nom-breux auteurs
([2], [3], [4])
prennent n =3.
On peut considérer le
problème
d’une autrefaçon :
partant d’une fonction donnéeUK (théorie
de la défor- mation finie[10], [11], potentiel interatomique [12],
etc...)
et d’une formule déduite de(3)
pour y, on peut calculer une courbe deHugoniot théorique
et la com-parer aux courbes
expérimentales.
C’est ainsi que
procèdent
Pastine[13] et Huang [14].
Le
point
de vue que nous allonsadopter
ici estdifférent.
Nous considérons le
paramètre n présent
dans la relation(3)
comme unecaractéristique
du solide liée d’une façonplus
ou moins directe etqui
reste àpréciser,
au
potentiel
d’interaction entre atomes, à l’environne- ment dechaque
atome, etc...Nous n’avons pas de
justification
directe pour une tellehypothèse
mais nous remarquerons que l’éta- blissement direct de la relation(3)
dans les casparti-
culiers
n = 0, n = 3 et n = 3
repose sur des ensemblesd’hypothèses
etd’approximations
très différents alors que l’on peut établir assezsimplement
la relation(3)
dans sa
généralité
à l’aide d’une formule donnant la variation du coefficient de Poisson en fonction de la loi decompressibilité PK (§
IIID).
Lepoint
essentiel àsouligner
est que dans la relation(20)
leparamètre n’, proportionnel
à n, permet de rendre compte d’une éventuelle variation du coefficient de Poisson avec le volume et que le sens de cette variation est directement lié ausigne de n’ ;
or selon Zubarev et Vashchenko[9]
il semblerait que le
plomb,
l’or et leplatine
aient uncoefficient de Poisson croissant avec V alors que pour d’autres corps tels que le cuivre et
l’argent
se seraitl’inverse
qui
seproduit.
Nous verrons que nos résultatsnumériques
concordent avec cequi
vient d’être dit etjustifient
ainsi aposteriori
lepoint
de vueadopté.
On peut déterminer la valeur de n de la
façon
sui-vante
[15] :
on se donne une fonctionUK
et onajuste
la valeur de n
présent
dans(3)
de telle sorte que la courbe deHugoniot théorique,
déduite des relations(1), (2), (3)
et(4),
coïncide avec la courbeexpérimen-
tale.
Dans la suite de cet
article,
nousdévelopperons
lescalculs
permettant
d’obtenir tous lesparamètres
d’unétat atteint par choc à
partir
d’un état initial(Po Vo
To),
diversesquantités
telles quetempérature
deDebye
et coefficient de Poisson ainsi que l’isentro-pique
passant par unpoint
donné de la courbe deHugoniot.
III. Paramètres d’un état atteint par choc. -
A)
L’élimination de
UH
entre la relation(1),
écrite pour l’étatchoqué PH, et la
relation(4)
donne pouréquation
de la courbe de
Hugoniot (variable V) :
Nous avons
pris Po
= 0(la pression
de l’état initialPo
estnégligeable
devant lapression
duchoc).
Si
Voo
est le volumespécifique
à 0OK, Vo
le volumespécifique
à latempérature
ambiante(To
=298,OK),
nous avons pour les solides usuels :
Nous pouvons donc
admettre,
enpremière approxi- mation,
que la courbe decompressibilité
isothermeau zéro absolu
PK(Y)
passe par lepied
de la courbede
Hugoniot PH(V)
donc par lepoint (P
=0,
V =Vo)
dans le
plan (P, V).
Cela n’introduit pas d’erreur notable[14].
Nous supposerons
également
que :Le terme
0 To Cp dT est négligeable
devant la valeur
de UK(Vo).
Pour fonction
UK,
nousprendrons
soit unpotentiel
du type
Born-Mayer :
soit un
potentiel
du type de Morse :UK
=uo[ exp
2a(1 - x1/3) -
2 expa(1 - x’ /3 )]. (8)
Dans ces
relations,
nous avonspris
pour nouvelle variable laquantité
sans dimension x =V/VO.
L’emploi d’expressions
du type(7)
et(8)
adéjà
été
justifié
par différents auteurs(Alt’shuler [3]
pourl’expression (7),
Pastine[13]
et Andersen[16]
pourl’expression (8)).
Nous remarquerons que les valeurs deUK
données par(7)
et(8)
ne sont déterminéesqu’à
une constante additive
près,
sansimportance
dansnotre cas.
On peut déterminer les constantes
figurant
dans(7)
et
(8)
àpartir
des conditions initiales suivantes : Pourx = 1 on a, compte tenu des
approximations
faites :K est l’inverse de la
compressibilité
isotherme.Ainsi,
pour lepotentiel
deBorn-Mayer :
pour le
potentiel
de Morse :Ko,
yo et n étantdonnés,
on calcule les constantes intervenant dansUK
àpartir
des relations(9)
ou(10).
On peut ensuite pour
chaque
valeur de x calculerPK, Ux
et y àpartir
de(2), (3), (7)
ou(8)
et ensuitePH
àpartir
de(5).
Les valeurs dePH
sontcomparées
auxvaleurs
expérimentales :
cettecomparaison
permetd’ajuster n
à la valeur convenable et d’effectuer le calcul définitif des fonctionsUK, PK,
y etPH
pour toutes les valeurs de x. On en déduitégalement
lavariation
d’énergie
interneUH - Uo d’après (4).
On peut
compléter
ces calculs en donnant les valeursde K,
inverse de lacompressibilité
isotherme dusolide,
de(1/K) (dK/dx)
et du rapport((JD/80)
où8D
est latempérature
deDebye
du solidecomprimé
etoo
lavaleur de cette
température
dans l’état initial. En effet(Voir [4]
parexemple)
on sait que :Un calcul
simple donne,
à l’aide de(3)
y ne
dépendant explicitement
que du volume doncde x,
il en est de même pour la
température
deDebye.
B) Remarques :
1) D’après
la définition de K on a :Cette limite est
indépendante
dupotentiel UK
choisi.440
2)
Si x -0, PK
doitdiverger
commex). (A 0).
On trouve à
partir
de(3)
que y tend vers unelimite}’V00 indépendante
de n :Pour le
potentiel
deBorn-Mayer,
on a A_ - 3/4
etpour le
potentiel
deMorse, A = - 3/2.
On en déduit :Ces deux valeurs sont
positives.
Il est bien évident que y doittoujours
êtrepositif :
les vibrations ther-miques
du réseau ne peuvent que contribuer à augmen- ter lapression
interne du solide.Donc,
enparticulier,
Yoo doit être
positif,
cequi exige, d’après (13)
 -1/3.
Remarquons
à ce propos que si y est nul pour toutes les valeurs de x on a,d’après (3) :
et que :
Il convient de remarquer,
d’après
les auteurs de laréférence
[4]
que des calculsthéoriques
de Barronconduisent à des valeurs
négatives
de y.On constate en outre que la valeur
limite}V00
ducoefficients de Gruneisen pour le
potentiel
de Born-Mayer
coïncide avec le coefficient de Gruneisen d’un gazélectronique
très fortementcomprimé (équation
d’état de Thomas-Fermi-Dirac
[17]).
C)
Variationd’entropie
et detempérature
dans lechoc.
Nous avons
déjà signalé
que la courbe deHugoniot
avait un contact d’ordre 2 avec
l’isentropique
passantpar l’état initial du métal
[7].
De cettepropriété
ondéduit,
S étantl’entropie :
L’indice OH
signifie
que les dérivées sont calculéesle
long
de la courbe deHugoniot
pour l’état initial(Po = 0, Vos To) .
Si on connaît pour
PH un développement
de laforme
[4] :
On en déduit pour
l’isentropique passant
par l’état initial(indice S) :
La variation
d’entropie
dans le choc(entre
0 etPH)
est :
Si on admet une relation linéaire entre la vitesse de choc D et la vitesse
particulaire
up :ona:
La relation
(16)
très bien vérifiéeexpérimentalement
([2], [3], [4])
peut sejustifier théoriquement [18].
On calcule ainsi :
On peut montrer, en
généralisant
le calcul fait dans[18], que :
(ao
est le coefficient dilatationvolumique).
On en déduit que la variation
d’entropie AS,
donnée par
(15)
peuts’exprimer
sous l’une des deuxformes suivantes :
Cette variation
d’entropie
calculée à l’ordre(1 - x)3
est évidemment
indépendante
de la fonctionUK
choisie.Pour calculer la
température Tu
atteinte par le solide dans lechoc,
on part de la relationthermody- namique
suivante([2], [18]) :
Dans le domaine de
température
où l’onopère,
on peut supposerC,
constant tant que le gazélectronique
ne
joue
pas encore de rôleprépondérant (P
2Mbars).
On déduit de la relation
précédente :
Les relations
(18)
et(19’)
sontexploitables
directement.D)
Variation du coefficient de Poisson avec lapression.
On peut, à
partir
de ce modèle obtenir des indica- tions sur lecomportement
du coefficient de Poisson oquand
le volume varie.Considérons une formule
indiquée
par Zubarev et Vashchenko[9]
donnant Q en fonction de la loi decompressibilité PK :
On sait que les vitesses sonores
longitudinale (vl)
ettransversale
(vt)
sont données par :A ces deux vitesses on associe deux
températures
deDebye (0,
et0t)
et deux coefficients de Gruneisen(YI et Y t) :
Dans ces
relations, h
et kdésignent
la constanteréduite de Planck
(h/2 n)
et la constante deBoltzmann,
 un des coefficients de
Lame,
p la massespécifique
et N le nombre d’atomes dans le volume V.
Dans les relations
(22), v
est donnée par l’une des formules(21)
et on a :A
partir
de(20) (21)
et(22)
on trouve que y est donnépar une formule
identique
à(3)
avec :Le modèle que nous avons étudié n’utilise
qu’un
seulcoefficient de Gruneisen et dans ce cas n
apparaît
comme une moyenne entre n’ et m’. Nous pourrons donc évaluer Q en prenant n’ dans
(20)
tel que :soit :
De la relation
(20)
on déduit le résultatparticulier
suivant :
Cette
quantité
estindépendante
de la loiUK(Y) adoptée
et son
signe
nedépend
que de n’(0
uo1).
Enparticulier
si n =0,
n’ = 0 et l’on trouve(du/dx). = 1
= 0 .Ce résultat est bien conforme à
l’hypothèse
faite par Slater pour le calcul de y : cet auteur suppose en effet que le coefficient de Poisson estindépendant
duvolume.
IV. Calcul du réseau
d’isentropiques.
- La recher-che de
l’équation
différentielle d’uneisentropique
passant par un
point
donné(PH, TH, VHO)
de la courbede
Hugoniot
estclassique [4].
FIG. I. - Détermination de l’isentropique Ps passant par un
point donné
(P.0, 0 TH)
de la courbe de Hugoniot PH.Si on
prend
pour fonction inconnuel’équation
différentielle cherchée s’écrit :Ps(V)
est la loi decompression isentropique.
Dans
(25),
les fonctionsy(V), PH(V)
etUH(Y)
sontconnues.
L’intégration
de cetteéquation
ne posealors aucun
problème.
Le calcul de la
température Ts
lelong
de l’isentro-pique
considérée conduit à un résultatindépendant
de la loi de variation de
C,.
442
L’intégration
de(26),
si on revient à la définition de latempérature
deDebye (§
IIIA),
donne :On admet en
général
que le solide subit une détenteisentropique
derrière le front de choc. Les relations(25)
et
(26)
permettent de caractériser l’étatthermodyna- mique
du solide dans cette détente.V.
Applications numériques.
- Pour déterminerles valeurs des constantes
figurant
dansUK
à l’aide des relations(9)
ou(10),
on utilise les valeurs de po,Ko et
yo données par Gschneidner[19].
Pour une valeur de n, on calcule les constantes
figurant
dansUK puis
on calcule la courbe deHugoniot
à l’aide de la relation
(5)
que l’on compare aux courbesexpérimentales.
Les calculs montrent que pour une valeur donnée de n, la courbe
PH(x)
obtenue avec lepotentiel
deBorn-Mayer
est au-dessus de la courbe obtenue avecle
potentiel
de Morse. Nous avons donc déterminé nen
ajustant
la courbePH(x)
obtenue avec lepotentiel
de Morse avec les résultats
expérimentaux
à hautepression (x - 0,7).
Nous constatons alors que la valeur de n ainsi déterminée est valable pour tout le domaine0,7
x 1, mais que dans le domaine des bassespressions (0,9
x1),
il fautemployer
le
potentiel
deBorn-Mayer
à laplace
dupotentiel
deMorse.
(Voir Fig.
Il pour le cas dunickel).
FIG. II. - Détermination de n pour le nickel (n = 2/3).
Il peut sembler surprenant d’être contraint d’em-
ployer
deux formes différentes dupotentiel UK
suivantle domaine de
pression.
Il faut bien remarquer que lesexpressions
choisies pourUK
sont trèsthéoriques
etne décrivent que de
façon
trèsapprochée
le comporte-ment du solide au zéro absolu. De
plus
le modèle deMie-Gruneisen tel
qu’il
est décrit parl’équation (1)
ne
s’applique qu’aux
cristauxparfaits :
il ne tient compte ni des électrons et de leurs interactions avec lesphonons,
ni des défauts cristallins. Ausujet
desélectrons et de leurs interactions avec les
phonons
ilsemble que leur influence soit
négligeable
dans ledomaine de
pression
étudié[3].
Par contre nousn’avons aucune indication sur l’influence des défauts cristallins et du réseau de dislocation en
particulier.
Tel que le modèle est
présenté,
on supposequ’il
se comporte comme un fluideparfait
danslequel
n’in-tervient
qu’un
seul coefficient d’élasticité(K),
la pres- sionhydrostatique
P fournit parl’équation
d’étatsuffit alors pour déterminer l’état des contraintes :
on peut penser que cette
supposition
est correcte pour despressions supérieures
à 500 kilobars(pour
desmétaux tels que le cuivre et le
nickel).
Par contre dansle domaine des basses
pressions
cettesupposition
peut être trèscritiquable :
les études de traction et de torsion dans le domaineélastique
etélasto-plastique
montrent de
façon
très convaincante l’influence des défauts cristallins sur lescaractéristiques mécaniques
des métaux. Il
apparaît
alorsnécessaire,
dans ce domaine depression,
de mieux décrire le tenseur descontraintes,
donc d’introduire les autres constantesélastiques
et enparticulier,
le module decisaillement y
dans
l’expression
du coefficient de Gruneisen.Ainsi,
l’intervention dupotentiel
deBorn-Mayer
à la
place
dupotentiel
de Morse dans le domaine des bassespressions
peuts’expliquer
par le fait quegloba- lement,
lepotentiel
deBorn-Mayer
décrit mieux lacohésion du cristal au zéro
absolu,
compte tenu de laprésence
des défauts cristallins et de leur comporte-ment dans le choc.
Nous avons obtenu les valeurs de n pour 14 métaux
simples :
pour le Cuivre(Cu),
le Cadmium(Cd),
le Plomb
(Pb),
le Nickel(Ni),
l’or(Au),
leMolybdène (Mo),
le Titane(Ti),
le Cobalt(Co),
le Chrome(Cr)
et
l’Argent (Ag)
nous avons utilisé les résultatsexpé-
rimentaux de McQueen
et Marsh[2] ;
ces résultatssont
compris
dans un domaine de valeurs de x assezgrand (0,7
x1),
cequi correspond
à despressions
pouvant atteindre 2 Mb. Pour leMagnésium (Mg),
le Platine
(Pt)
le Tantale(Ta)
et le Niobium(Nb)
nous avons utilisé des résultats donnés dans
[4] :
ceux-ci sont
compris
entre 0 et 500 kb engénéral.
Cette détermination de n étant
effectuée,
nous avonscalculé,
pour les 14métaux,
les valeurs deUK, PK,
K, y,PH, ASH, TH/ To, (1 / K) (dKI dx), OD/00, u
et(l/a) (daldx)
pour les valeurs de x
comprises
dans l’intervalle(0,7-1).
Ces calculs ont été effectués sur machine à calculer
programmable Wang 380, équipée
d’uneimprimante
I. B. M.
Dans le tableau I, nous
indiquons
les valeurs desconstantes utilisées
(po, Ko,
yo,Cv)
déduites de[19],
les valeurs de n déterminées suivant la méthode
exposée
ci-dessus et les valeurs des constantesfigurant
dans
UK.
TABLEAU 1
Valeurs de n et des constantes intervenant dans
UK (relations
7 et8)
L’examen du tableau 1 montre que le Cobalt et le Niobium ont un coefficient n
qui
estnul ; d’après
larelation
(23)
n’ est nul et on en conclut que pour ces deux corps le coefficient de Poisson ne doit pas varieravec la
pression (voir
formule(20)).
Pour leplomb,
l’or, le
platine,
et le tantale les valeurs de n sontnégatives,
il en est donc de même des valeurs de n’.Il en résulte que pour ces corps le coefficient de Poisson augmente avec x. Vashchenko et Zubarev
[9]
arrivent à la même conclusion pour le
Platine,
lePlomb et l’Or par un raisonnement différent.
Pour les autres corps du tableau
I, n
estpositif
et lecoefficient de Poisson décroît
quand x
augmente.Pour confirmer la cohérence des valeurs de n
acquises
on peut essayer de retrouver des
paramètres
connusexpérimentalement
etcaractéristiques
des corps à hautepression.
Nous avons choisi le coefficient S intervenant dans la relation linéaire
(16).
S est lié à n et yo(relation (17)).
Dans le tableau
II,
nous groupons les valeurs théo-riques
de S calculées à l’aide de la relation(17),
lesvaleurs
expérimentales
de ce coefficient tirées des références[2]
et[8]
ainsi que les écarts ASen % :
Les valeurs
expérimentales
de S sont connues engénéral
à 1% près.
Nous constatons,
qu’en
dehors duCadmium,
l’accord entre les deux valeurs de S est correct. On peut vérifier d’autre part que pour des
compressions
telleque 1 x
0,8,
les valeurs dePH
calculées à l’aide deséquations
du choc[2]
et des valeursthéoriques
deS,
concordent avec les courbes deHugoniot théoriques.
TABLEAU Il
Etude du
coefficient
S de la relation linéaire(16)
On peut
également
comparer nos résultats concer-nant les valeurs de
(IIK) (dK/dx)
et(1/6) (duldx)
avecles
quelques
résultatsexpérimentaux
en notre posses- sion. Cettecomparaison
sera faite pour x = 1(état initial).
1)
Module de cisaillement J.1.D’après
leséquations
del’élasticité,
on a :Dans notre
modèle, K
et J nedépendant
pasexpli-
citement de la
température,
on a :444
TABLEAU III
Etude du module de cisaillement
A l’aide de
(27)
et(28)
on peutcalculer y
et(dJl/dP)
pour x = 1 et comparer ces résultats avec ceux des
mesures effectuées par Birch
[20]
sur le nickel et sur lecuivre. Cette
comparaison
est faite dans le tableau III.Les
pressions
sont enkg/CM2
et l’écart d entre lesvaleurs de
(1/u) (dpjdx)
est défini de la mêmefaçon
que pour S.
Pour le
nickel,
l’écart est assezimportant.
Detoute
façon,
nous avons trop peu de résultats pour conclure.D’autre part, nous n’avons pas trouvé dans la littérature d’autre résultats concernant soit
(1/li) (dpjdx)
soit(Ilu) (du/dx).
2)
Inverse de lacompressibilité
isotherme K. K nedépendant
pasexplicitement
de latempérature.
Donc, pour x = 1 on a,
d’après (12)
Il existe dans la littérature
([21], [22], [23], [24], [25])
un certain nombre de résultats
expérimentaux
concer-nant
(dKIdP)p=0
que l’on peut comparer aux résultatsTABLEAU IV
Etude du
coefficient
K = - VdPK/d
V(inverse
de lacompressibilité isotherme)
théoriques
donnés par la relation(29).
Cette compa- raison est faite dans le tableau IV. Laquatrième
colonne contient les écarts L1 en
%
entre les valeursthéoriques
etexpérimentales
de(dK/dP)p=o.
En dehors des résultats de
[22]
pourl’Argent,
de[23]
pour le Cuivre et de
[21]
pourl’Or,
l’accord entre nosrésultats
théoriques
et les résultatsexpérimentaux
peut être considéré comme satisfaisant.TABLEAU V
Dérivée des constantes
élastiques
pour P = 0Dans le tableau V nous groupons tous les résultats
théoriques
concernant les valeurs(lIK) (dK/dx), (J/u) (du/dx)
et(1 /u) (du/dx)
pour x = 1(P
=0)
(voir
les relations(12), (24), (27)).
Nous donnonségalement
les valeurs de n’ déduites de la relation(23).
VI. Conclusions. - Nous avons étudié en détail
un modèle
d’équation
d’état valable pour un solidecristallin. Ce modèle nous permet, à
partir
de la courbede
Hugoniot
accessibleexpérimentalement,
de déter-miner
complètement
le réseaud’isentropiques
dusolide,
de calculer latempérature
en toutpoint
de lacourbe de
Hugoniot.
Il nouspermet également
d’atteindre certaines
quantités microscopiques
liéesau spectre de vibrations
thermiques
du solide(tempé-
rature de
Debye,
coefficient deGruneisen).
Cependant,
il convient d’en voir ses limitations : la détermination de ce modèle repose essentiellementsur la connaissance de la courbe de
Hugoniot
du métalet sur la formule de Vashchenko-Zubarev donnant le coefficient de Gruneisen y en fonction de la loi de
compressibilité
au zéro absolu(relation (3)) :
endehors des trois cas
particuliers n
=0, n = /23
etn =
3,
nous n’avons pas dejustification physique
decette formule et la
signification
duparamètre n
nouséchappe.
Deplus
nous sommes dans un domaine depression
et detempérature
danslequel
la mesure desgrandeurs physiques
caractérisant le solide est très difficile pour ne pas direimpossible ;
lacomparaison
des résultats
théoriques
etexpérimentaux
se réduitdonc au domaine des très faibles
pressions
ce
qui
est très peusatisfaisant,
les défauts cristallins dont nous n’avons pas tenu compte, y ayantprobable-
ment une très
grande importance.
Il serait évidemment souhaitable de
pouvoir
atteindreexpérimentalement
desquantités
telles que latempé-
rature ou la
compressibilité
dans l’étatchoqué,
afin detester notre modèle : de telles mesures restent encore
hypothétiques.
La
comparaison
de nos résultats concernant cesquantités
avec ceux d’autres auteurs(Pastine [13],
Huang [14] [26])
restedonc,
dansl’immédiat,
trèsplatonique.
Néanmoins ce modèle nous permet d’évaluer numé-
riquement
certainespropriétés
des solides soumis à de très fortespressions (P
à 2 ou 3Mbars)
cequi,
dans l’état actuel des
choses, peut
être très utile.Bibliographie [1] BRIDGMAN (P. W.), The Physics of High pressure
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