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Système physique des éléments
C.G. Bedreag
To cite this version:
C.G. Bedreag. Système physique des éléments. J. Phys. Radium, 1963, 24 (1), pp.27-32.
�10.1051/jphysrad:0196300240102700�. �jpa-00236748�
SYSTÈME PHYSIQUE
DESÉLÉMENTS Par C. G. BED REAG,
Université de
Iassy,
Roumanie.Résumé. 2014 Après un bref rappel historique du
développement
de la classificationpériodique
l’auteur passe en revue certaines propriétés de divers groupes d’éléments : densité,
spectres,
rayonsioniques, potentiels d’ionisation. Il en tire des arguments en faveur de la division des transura- niens en « uranides » et « curides ».
Abstract. 2014 After a short historical account of the evolution of the periodic system the author analyzes some properties of various groups of elements : density, spectra, ionic radii, ionization potentials and so on. Arguments are given in favour of the division of the transuranic elements
to « uranides » and « curides ».
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM 24, 1963,
Les
points
dedépart
de cet article sont : en pre- mier lieu unparagraphe
de la conférence tenue par F. Paneth àParis,
en1955,
et insérée dans le Journal dePhysique [1],
où il infirme lepoint
devue des
Actinides ; puis
la communication[2]
deM.
Haïssinsky
aucongrès
de Munich1959, qui
yconfirme l’avis de
Paneth ;
enfin notre récente noteaux C. R.
[3],
suivie par les notes[4], [5], [6].
Principes
de Mendéléev. - Leproblème
de lasystématique
deséléments,
vieux de cent ans,prend
naissance aupremier congrès
international de chimie tenu àKarlsruhe, septembre 1860 ;
Can-nizzaro y
présenta
et soutint son tableau despoids atomiques, qui remplacera depuis
les anciens ta- bleaux enéquivalents
de Berzelius.Entre 1869 et
1871,
à l’occasion de lapublication
de son cours « Osnovi
Khimü »,
en observant lavariation des
propriétés chimiques
etphysiques
des éléments en
rapport
avec la suite croissante de leurspoids atomiques,
Mendéléev établit lesprincipes
desystématique
naturelle des élémentsdans l’ordre
d’importance qui
suit :en
première ligne : l’homologie (1869),
en seconde
ligne :
ledegré
maximum de va-lence
(1871),
en troisième
ligne :
lapériodicité
comme loi dela nature.
La
périodicité simple
avait étédéjà
entrevue en1862 par
Chancourtois,
en 1864 parNowlands ;
mais pour Mendéléev la
périodicité apparaissait
comme une loi
naturelle,
cequi
lui valut deprévoir
des éléments inconnus
(1869) ;
c’est ainsi que legprincipes
de Mendéléevprirent place
dans laseconde moitié du XIXe siècle
parmi
les lois fon- damentales de la chimie.Vers la fin du xixe siècle et le commencement du
xxe,
la chimiedisposait
de 2 tableaux desystéma- tique
des éléments :a)
Le tableauhistorique
de Mendéléev de 1871à 8 groupes et 2 sous-groupes, les
Haupt-
und Ne-bengruppen
des traitésallemands ;
ce tableau estbasé sur les maximums I-VIII de
valence ;
par sa concentration en nombre réduit de groupes, le tableau semblaitprésenter
desavantages
d’ordredidactiques ;
il a eu la faveurpermanente
de Mendéléev et il fut leplus répandu
dans lespubli-
cations
didactiques.
C’est le tableau dit à courtespériodes (VIII).
b)
Un secondtableau,
dit tableau àlongues périodes, 8, 8, 18, 18, qui
était conforme au pre- mier tableau de Mendéléev de1869,
avec 17lignes d’éléments,
basées sur leprincipe d’homologie ;
conforme aussi au
diagramme
connu de LotharMeyer, qui représente
la variation du volume ato-mique (propriété physique)
avec lespoids
ato-miques (1870) ;
dans cediagramme
lespériodi-
cités
8, 8, 18,
18apparaissent
d’unefaçon
évi-dente.
Ce n’est
qu’en
1905 que le chimiste Werner tâche deremplacer
dans les traités le tableau à courtespériodes
de Mendéléev par un tableau àlongues périodes,
donc à 18 colonnesd’homologie.
Apport physique (1914-1962).
- Dans la pre- mière moitié du xxesiècle, après
la découvertepar
Moseley
en 1913 de la loi des nombres ato-miques,
laPhysique
fournit unapport important
au
problème
de lasystématique
deséléments,
par suite des travaux des écoles de N. Bohr et de Som- merfeld sur la structureélectronique
s, p,d,
f deséléments,
lesspectres complexes
et lamultiplicité spectrale I-VIII ;
les rayonsioniques
et l’isomor-phisme
des cristaux(Laue, Bragg) ;
lepotentiel d’ionisation ;
lesparamètres magnétiques,
le spec- tred’absorption.
C’est ainsi que le
systématique
des éléments estaussi actuellement un
problème
fondamental de laphysique.
Nous étions trois
qui
nous intéressions à des intervallesréguliers
de l’évolution duproblème
de
systématique :
Panethdepuis
1922[7],
M. Haïs-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0196300240102700
28
sinsky depuis
1930[8],
nous-mêmesdepuis
1916[9-13], [3].
En ce
qui
concerne les tableaux desystématique,
nous sommes
quatre
avec H.Remy
deHambourg [14] qui
avonstoujours
maintenu les élémentsTHIV, UVI
dans les colonnesIV,
VI deMendéléev ;
d’accord avec
Paneth,
nousprésentons toujours
les tableaux à
longues périodes :
de tels tableaux
sont
actuellement les seuls utilisés pour les recherches dans lesdisciplines
voisines :chimie
physique, minéralogie, géochimie.
D’accordavec M.
Haïssinsky,
nousprésentons
les élémentstransuraniens 93-103 dans deux sous-groupes : les Uranides
(93-95) VI
et les Curides(96-103)"1.
Par notre contribution
personnelle,
nouspla-
çons
depuis
1916[9]
les 14 terres rares Z = 58Ce - 71
Lu,
éléments à électronsprofonds f,
dansune colonne
spéciale,
la xixe située entre les co-lonnes III et IV des éléments à électrons d :
ScIII, Tilv ; depuis
1942[10]
nousplaçons
les Uranides 93-94puis 95,
avec valences maximaVI,
dansla colonne VI de
l’uranium,
dont les Uranides’lVl = 93-95 sont
homologues
etisomorphes,
parles acétates doubles
d’uranyle MO2++
etNa+,
isomorphes
des cristaux d’acétate double d’ura-nyle UO 2 ++
et Na+.Depuis 1946,
et surtoutdepuis
1955[12],
1961[3],
nousplaçons
les éléments curides(96-103)Iu
à électrons
profonds 5f7-14
dans leprolongement
de la colonne XIX des terres rares, comme les seuls éléments
homologues
à des terres rares(64- 71)m
avec électrons4 f7_14
et à nombresatomiques
AZ = 32
respectivement.
Les
premières
terres raressont des éléments
plutôt solitaires,
sans homo-logie ;
ils ne sonthomologues
ni de leursparal-
lèles par AZ = 32
Thlv, UVI,
ni des uranides(93- 95)v,.
Une autre contribution
personnelle,
c’est ladistinction que nous faisons entre les électrons
d,
fsuperficiels,
faiblement liés au noyaucentral, oxydables
par lesagents d’oxydation
et les élec-trons
d, f profonds,
fortement liés au noyau cen-tral, inoxydables,par
lesplus
fortsagents d’oxy-
dation. Cette observation va nous servir pour
expliquer
les variations desdegrés
maxima devalence pour les éléments à électrons d et f.
Nos - observations
précédentes
sontconsignées
TABLEAU I
(DENSITÉS)
dans le tableau
I,
àlongues périodes 8,8,18,18, 32,
conformes aux
principales propriétés physiques
des
éléments, parmi lesquelles
nous allons exami-ner : les
densités,
lesmultiplicités spectrales,
lesrayons
ioniques,
les électronsd, f profonds,
lespotentiels
d’ionisation.a)
LES DENSITÉS. - Ce sont les inverses des volumesatomiques p
=A A masse atomique,
d
densités ;
si lapropriété
du volumeatomique
aconduit Lothar
Meyer
à sondiagramme
àlongues périodes,
le même effet seraproduit
par les varia- tions desdensités,
ces variations s’étendant indif- féremment danschaque période
sur les éléments à électrons s, p, d.Dans les séries des éléments à électrons
d,
onobserve une
augmentation régulière
des densités’ jusqu’à
un maximum situé dans les groupes de transition Cu9,
- , Rh12,4
Os22,6 ; puis
unediminution
régulière, qui
se continue. vers les élé-ments à électrons p.
Par leurs
densités,
les élémentsCu -- Zn, Ag - Cd,
Au -Hg
se rattachent aux élémentslourds,
et dupoint
de vuephysique
ils n’ont rien de semblable avec les élémentslégers
alcalins oualcalino-terreux. Leur
disposition
dans les groupesI,
II de Mendéléev n’est pas valable pour ces élé-ments. ,
Pour les derniers éléments
29 nous observons une
augmentation régulière
desdensités
depuis
Th àNp, puis
une diminutionvers
Am ;
l’élément suivant Cm a la densité des terres rares.b)
LES MULTIPLICITÉS SPECTRALES. - Ces pro-priétés
s’étendent defaçon indépendante
pour les éléments à électrons d ou à électrons p.Nous
donnons, ci-après,
lecomportement spectral
des électrons
d ;
lespremiers
éléments à électrons(1-5)d
ont le moment despin a == + 1/2,
les sui-vants
(6-10)d
ont lespin -1 /2 ;
lespin
total estS ==
M6 ;
saprojection magnétique
msprend
lesvaleurs
S, S -1, S -2, ...,
- S.Les
degrés
demultiplicité augmentent régulière-
ment
depuis
les doubletsjusqu’aux sextets, puis
TABLEAU II
ils diminuent
jusqu’au singulet, multiplicité
quecorrespond
à laconfiguration électronique
saturée10d. On observe facilement
que
lamultiplicité spectrale
des éléments à n électrons d estégale
àla
multiplicité correspondant
à(10
-n,)
d.Pour les éléments à électrons p, le
degré
demulti- plicité augmente
pour(1 - 3)p
des doubletsaux quadruplets, puis
il diminuejusqu’au singulet, qui correspond
à laconfiguration
saturée de 6 élec-trons p.
Outre leurs électrons
d,
les éléments de la série dprécédente
ont enplus
2 électrons s, cequi
aug- mente leurdegré
demultiplicité
de 2unités ;
maisces électrons s doivent avoir des nombres quan-
tiques n différents,
conformément auprincipe
dePauli ;
donc n et n’> n ;
la valeurénergétique
destermes à n’ > n est
amoindrie ;
ainsi les termesfondamentaux auront le
degré
demultiplicité qui correspond
aux seuls électronsd ;
lesmultiplicités supérieures
seront secondaires.Nous donnons dans le tableau III la variation des
degrés
demultiplicité
des éléments à élec- trons d : Sc - Zn.Les éléments de l’ancienne triade
Fe, Co,
Nidiffèrént par leur structure
électronique : d6S2, d7s2’ d8s2 ;
ilsdiffèrent,
parconséquent,
par lesTABLEAU III
degrés
demultiplicité spectrale : 7-5, 6-4, 5-3 ;
lestriades de la chimie ne
constituent
pas une unité dupoint
de vuephysique.
Les éléments Cu etZn,
avecdes électrons
d9S2
oudios
etdlos2
serangent
naturellementaprès
les éléments Fe -Ni ;
l’en-semble des éléments
Fe, Co, Ni, Cu,
Zn avec élec-trons d et
spin
-1/2 constituent
un groupe detransition, qui
serépète
pour les groupes Ru -Cd,
Os -
Hg.
,c)
RAYONS IONIQUES. ----Ces paramètres, expri-
més en 10-8 cm, avec leur rôle
important
dans lephénomène d’isomorphisme cristallin,
fournissent30
des données
supplémentaires
pour leproblème
dela systématique
des éléments. Nousrappellerons
ici
lesaluns,
sulfates doubles deles sulfates de la série
magnésienne
avec 7 mol.H 2
0de cristallisation ou la série des sulfates de FeII avec
5 mol.
H20
de cristallisationles carbonates du
type
calciterhomboédrique
Les carbonates des éléments avec rayons
ioniques
inférieurs à
1,06
cristallisent dans lesystème
durhomboèdre ;
les carbonates des éléments avecdes rayons
ioniques supérieurs
à1,06
cristallisent dans lesystème
del’aragonite.
Les rayons
anioniques (- --).
ou(-)
offrentune
caractéristique
inattendued’isomorphisme :
Dans des
degrés
variésd’ionisation,
les élémentspeuvent
avoir des rayonsioniques
semblables et conduire àl’isomorphisme ;
mais dans leur ensem-ble ils sont classés dans les colonnes
qui
corres-pondent
à leurdegré
maximum de valenceBlu, SV!, CIVII et à
leur structureélectronique
s -Mg ; d-Fe, Ca, Zn ; p-Al.
d) ÉLECTRONS d, f PROFONDS. -
La distinction entre électronsf,
dsuperficiels
etélectrons f,
dprofonds
nous a étésuggérée
dès 1924 pour les électrons4f profonds
des terres rares,puis
nousl’avons étendue à des électrons d
profonds.
Examinons dans le tableau IV les
degrés
devalence. (les plus
stablesmarqués
enchiffrés
ro-mains)
des éléments Ti - Zn :TABLEAU IV
Pour les éléments Ti - Mn sont atteints les
degrés
maxima de valenceIV, V, VI,
VII et cesont des
plus stables ;
Fe n’atteint pas ledegré
VIIIde
valence, qui
s’arrête ici à 6 etqui
n’est passtable ;
les éléments suivants Co - Znn’atteignent
que les
degrés
inférieurs de valence4, 3,
2. Parmiles 8 électrons
dIS2
duFe,
6 sont éliminés dans ledegré
6d’ionisation ;
2 électrons d restent forte- ment liés au noyaucentral ;
ce sont des électrons dprofonds,
que lesagents d’oxydation
nepeuvent
éliminer.
e)
POTENTIELS D’IONISATION. - Lespotentiels
d’ionisation ou
énergies
nécessaires pour que les diversdegrés
de valence soient atteintssont,
enélectron-volts,
eV *.Les
agents d’oxydation possèdent l’énergie
néces-saire pour ioniser Mn + 7 = 119
eV ;
avec la mêmeénergie
ils ionisent Ru+8 et avec 99 eV ils io-nisent facilement Os+8
qui
est un état très stable.Fe+ 6 est ionisé avec 105
eV ;
lesagents d’oxy-
dation ne
disposent
pas des 155 eV nécessaires pour ioniserFe+8,
et alors 2 électrons d restentprofondément
liés au noyau central. Pour Co+4 5 électrons d restentliés,
pour Ni+3 7électrons ;
pour Zn+ + l’ensemble des 10 électrons d sont pro-
fonds ;
ils constituent un ensemble saturé d’élec- trons et stable.f )
LES TERRES RARES. - Les terres rares de laphysique
sont les 14 éléments58Ce
-71Lu
caracté-risés par des électrons
4f 1_14· Puisque
lesdegrés
de valence de ces éléments se maintiennent à la valeur
III, exceptionnellement IV,
il s’ensuit que dans lephénomène d’oxydation
lesurplus
d’élec-trons f restent liés au noyau central comme des électrons
f profonds ;
cequi apparaît
clairementdans le tableau V
qui
suit : ,TABLEAU V
C’est la XIXe colonne des terres rares à élec- trons
f, séparée
en 2 sous-groupes :4f1-6
sans groupecorrespondant d’homologie, 4f7-14 homologue
des Curides5f7-14.
g)
LES URANIDES. - Ce sont les éléments(93Np, ,4pU, 95Am)VI
avec maximum VI devalence, qui
(*) Ces valeurs se rapportent à l’air. Elles doivent être divisées,
pour
l’eau, par la constante diélectrique 80.se
placent
naturellement dans la colonne VI deUvI,
avec leur structureélectronique :
Les uranides
présentent
3-4 électrons fsuperfi- ciels, oxydables
et1,
,2,
3 électronsf profonds, inoxydables.
h)
LES CURIDES 96-103. - Avec96Cm
ledegré
de valence tombe à III et il se maintient à cette valeur pour les éléments successifs à nombre ato-
mique
Z == 97-103. Cette chute de valence se faitbrusquement
parrapport
à la valence maximum6 ;
mais si l’on a en vue la valence la
plus stable, (en- registrée
en chiffresromains)
la chute se fait pro-gressivement : VI, V, IV, III,
IIINous donnons la structure
électronique
des cu-rides 96-103 :
Par les structures
électroniques semblables,
lescurides
(96-103)III
à électrons5(7-14
sont homo-logues
des terres rares( 64-71 )III
à électrons4f7-14 la
différence des nombresatomiques étant,
AZ == 32 :
Conclusions. -1. La structure
électronique
deséléments
2S1-2
+10d1-lo
+6p1-6
conduit à unereprésentation
des éléments en 18colonnes ;
donctableau à
longues périodes,
confirmé par lespropriétés physiques :
densités(volume atomique), multiplicité spectrale,
rayonsioniques, potentiel
d’ionisation.
SYSTÈME PHYSIQUE DES ÉLÉMElVTS
(1963)
32
2. Les
(terres rares)III
à électrons4f1-14S
ontplacés
dans une colonnespéciale,
laXIXe,
situéeentre les colonnes à électrons d-III et IV.
3. On
distingue
des électronsd,
fsuperficiels, oxydables
et électronsd, f profonds, inoxydables,
ce
qui
éclaircit les valeurs maxima des valences.4. Parmi les transuraniens
93-103,
les uranides(93-95)VI
sontplacés
dans la colonne VI deUVI ;
les curides
(96-103)nI
à électrons5 f 7-11
sontplacés
dans le
prolongement
de la colonneXIX,
commeles seuls
homologues
des terres rares(64-71 )III
àélectrons
4 f 7-14
et AZ = 32.Manuscrit
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