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Volcanisme et chimie nucléaire. II
M. Noetzlin
To cite this version:
VOLCANISME ET CHIMIE
NUCLÉAIRE.
IIPar M. NOETZLIN.
Dans un
premier
article,
j’ai proposé
la théoried’ùne réaction nucléaire
macroscopique
par chaînesde neutrons. En face de cette
théorie,
il fautmain-tenant
placer
cequ’on
peut
prévoir
des résultatsthermiques
etmécaniques
d’une telle réaction. Cecifait,
il restera àemprunter
à la chimie nucléaire d’unepart,
à lagéologie
del’autre,
lesquelques
donnéesexpérimentales qu’elles
peuvent
fournir pourtenter
l’application
de la théorie à un caspratique.
.Comment
peut-on
s’imaginer
lanaissance,
dans le sein de la terre, d’unfoyer
« nucléairement actif » ?Il a été admis que,
normalement,
lacomposition
desroches satisfaisait à
l’inégalité
~o ~ ~~~0- I~ Q 172p.
Ce devra être le cas, en
particulier,
pour les mineraisd’uranium,
mineraisparfois
très riches enmétal,
et dont la distributiongéographique
n’indique
aucune corrélation avec celle des volcans.Néan-moins,
dans monhypothèse,
si tous lesgisements
riches en uranium ne sont pas despoches
volca-niques,
toutes lespoches
volcaniques
doivent êtredes
gisements,
soitd’uranium,
soit dequelque
autreneutrogène
oumélange neutrogène.
Il est par contre d’observation banale que les
volcans sont le
plus fréquemment
assemblés en groupes dans desrégions
instables del’écorce terrestre,
lelong
desgrands
synclinaux
enparticulier.
Or on est en droit de s’attendre dans cesrégions
à des remaniements constants de la structure des couchesgéologiques
et,finalement,
de lacomposition
des roches. Ce seraient desphénomènes géologiques
decet ordre
qui,
partant
d’une roche decomposition
spécifiquement
stable,
aboutiraient,
à un momentdonné,
au renversement del’inégalité
qui
exprime
cette stabilité.
L’allure à
laquelle
cephénomène
seproduira
sera doncgéologique,
mais il pourra se faire que destransformations
plus brusques
seproduisent
éga-lement,
d’autantplus
raresqu’elles
serontplus
rapides.
Nous verrons, par contre,qu’elles
n’inté-resseront
qu’un
volume total extrêmement restreint.On
peut
imaginer
lacomposition
de la rochechan-geant
d’abord en despoints spécialement
exposés,
puis
la contaminations’étendant,
formant destaches,
et les taches se réunissant en taches de
plus
enplus
grandes.
C’est ici que va intervenir la théorie
dimension-nelle des réactions nucléaires par
chaînes,
deF. Perrin. Cet auteur a montré
qu’il
existait pour toutmélange
nucléairement actif une massecritique,
au-dessous delaquelle,
à cause de la diffusion desneutrons,
une réaction nucléairemacrocopique
nepouvait
pasprendre
naissance. Au-dessus de cette massecritique,
aucontraire,
toute réaction amorcées’entretient d’elle-même.
Son
analyse
duphénomène indique
unchangement
d’allure extrêmement
abrupt
suivant que la massedépasse
la massecritique
ou reste au-dessous d’elle. Cette massecritique
est inversementproportion-nelle au carré de la densité.
Quant
à l’influence de laforme,
la théorie estquantitative
pour lasphère
et pour une coucheplane
indéfinie,
mais nepourrait
être que
qualitative
pour desgisements
minéra-logiques
de formequelconque.
On voit donc
qu’avec
un processus de formationaussi
graduel
que celuiauquel
lagéologie
nouspermet
de nousattendre,
aussitôtqu’une
massecritique
demélange
actif se sera constituée d’un seultenant,
uneréaction démarrera. De là
je
tire unepremière
conclu-sion : ce ne serajamais qu’une quantité
strictement limitée de matièrequi
pourra êtreengagée
dans une réactionnucléaire,
et, comme celle-ci serarapidement
arrêtée par ses propres effetsmécaniques,
on nepeut
pasimaginer
que ce processus donne lieu à une sorted’incendie nucléaire du
globe, objection qui
avaitsouvent été faite aux
hypothèses
de ce genre. Il est évidemment illusoire de vouloir calculerles effets
thermiques puis mécaniques
du débit dechaleur par
lequel
se manifestera la réaction nucléaire. On nepeut
tenterqu’une description qualitative
et une trèsgrossière
évaluation de leur ordre degrandeur.
Au
début,
ce débit sera très lent et pourra être évacué par la conductioncalorique
des roches. Nlais celle-ci est très faible et l’on arrivera à une valeur de ce débit où la chaleur évacuée seranégli-geable
parrapport
à la chaleurproduite.
Alors la masseréagissante
s’échaufferarapidement.
Cet échauffementpourrait
avoir un effet considérable sur la marche de la réactionnucléaire,
à cause despropriétés particulières
des neutrons «thermiques
».J’ai
déjà indiqué,
néanmoins,
queje
meplacerai
pour cette étude dans le cas où l’on n’a affairequ’à
125
des neutrons
rapides
vis-à-visdesquels
les sectionsefficaces
d’absorption
des noyauxpeuvent
êtreconsidérées comme
pratiquement
indépendantes
dela
température.
Cecisignifie qu’il n’y
aura pasd’hydrogène
présent
dans lapoche
volcanique.
Or lesgéologues
ne sont pas unanimes sur laquestion
de laprésence
ou de l’absence del’eau,
ou de sesconstituants,
dans lesrégions
intéressées;
il pourradonc y avoir lieu de
reprendre
l’étude enenvisageant,
au
contraire,
une certaineproportion d’hydrogène
dans le
mélange.
Onpeut
remarquer enparticulier
que, dans le cas où il y aurait de l’eau dans le
mélange,
un échauffement
d’origine quelconque pourrait,
en chassant cette eau,produire rapidement
lechange-ment de conditions initiales nécessaire au démar-rage de la réaction et que l’ échauff ement du début de la réaction elle-même aurait en tout cas cet
effet.
Quoi
qu’il
ensoit,
j’admets
donc ici que, lapoche
ne contenant pasd’eau,
l’élévation de latempé-rature n’influe pas sur la marche de la réaction. Le
premier phénomène macroscopique auquel
nous assisterons sera alors la fusion dumélange,
supposé
initialement solide. Cette fusion n’arrêtera paslong-temps
la montée de latempérature.
Pour une rochevolcanique
desprofondeurs,
ladunite,
on a trouvé une chaleur latente de fusion de i3ocal/gr
ou, ensupposant
une densité a =3,
une chaleur latente de fusion d’environ4oo
cal/em3.
Cette chaleurpeut
être considérée comme valable enpremière approximation
à laprofondeur envisagée.
Ensuite ce seront les roches inertes voisines
qui
commenceront à fondre. Mais la couche fondue établira un véritable
barrage thermique
autour dela masse
réagissante, qui perdra
de la chaleur par cette fusion maisqui,
si le débitcalorique
de la réaction estsuffisant,
continuera à s’échauffer sans que latempérature
à l’extérieur de lapoche
s’élève sensiblement. On arrivera ensuite à destempératures
où la matière
réagissante
se volatilisera et, àpartir
de ce moment, onpeut
tenter une trèsgrossière
évaluation
numérique
du débit de chaleurnéces-saire en
supposant
qu’on
a affaire à un gazparfait.
Soient p
la masseatomique
moyenne dumélange,
6 sa densité. Sonatome-gramme
occupe alors unvolume ~ cm3.
Ainsi,
pour p - 120 et a = 3, celafait
4o
cm3. A latempérature
normale,
le gazparfait
fictif
correspondant occuperait
22,3 . I03 cm3. Donc lapression
àlaquelle
se trouverait le gaz fictif dans les mêmes conditions seraitOr
quelles
sont les conditions dans unepoche
volcanique ?
Onpeut
la supposer située à uneprofondeur
quelconque
entre 1o et 3 o km. Prenonsune
profondeur
de 20 km : lapression
y serad’envi-ron 5 - i o3 atm, et la
température
sera de l’ordrede 6000.
Je calcule alors la
température
àlaquelle
il fautporter
mon gazparfait
fictif pour le mettre enéquilibre
depression
avec l’extérieur.On a
en
températures
absolues. Doncc’est-à-dire 2
7000
C. C’est bien unetempérature
àlaquelle
la matièrepeut
être considérée comme étant à l’état gazeux.Puisqu’on
part
d’unetempérature
de 6oooC,
il faudra donc élever latempérature
dumélange
de 2 10ooo. Or la chaleurspécifique
des roches est d’environ o,2cal/gr, degré,
c’est-à-dire :0,6
caljcm3, degré.
Pour échauffer cm3 de roche de 21000 il faudra donc environ 0,6. z 100 rv 1 200cal,
à
quoi
nous avons vuqu’il
fallait enajouter
400
pour la fusion. La volatilisation en absorberaitégalement,
à moins que lapression critique
ne soitdéjà
atteinte,
mais nous n’avons aucune donnéenumérique.
Par contre,
pendant
ques’accomplit
ce processus, unepartie
de la chaleur de la réaction estperdue
à
l’extérieur,
absorbée dans la fusion des roches inertes voisines.L’importance
de cetteperte
estnaturellement fonction de la vitesse à
laquelle
cettechaleur est débitée et ne
peut
êtrecalculée,
mais laconnaissance de l’ordre de
grandeur
des durées deces différentes
phases
permettra
de s’en faire uneidée. C’est à
quoi
serviral’application numérique
présentée plus
loin.Il faut en tout cas
majorer
les débits évalués ci-dessus pour arriver aupoint
où l’on aura dans lapoche
un fluideélastique
à peuprès
enéquilibre
depression
avec l’extérieur. Jeporte
donc de i 600 à 2 000 lescal~cm3
nécessaires pour arriver à cet état quej’appellerai :
«éruptif
». Le fluide est alorsenveloppé
dans unegaine
peuépaisse
de rochesfondues,
elle-mêmeplongée
dans un milieu rocheuxsolide avec
lequel
elle est, à peu de centaines dedegrés près,
enéquilibre thermique.
Or,
dans les cas oùl’équation cinétique
de la réaction a pu êtreintégrée, j’ai
obtenu des fonctions dont la seulequi
prête
à uneapplication
est, nous l’avons vu, uneexponentielle.
Apartir
de l’étatéruptif
le débit de chaleur va donc croître encore deplus
enplus
vite. C’est direqu’on
aura affaire à une véritableexplosion
dont les caractères meparaissent pouvoir
rendrecompte
duphénomène
décrit sous le nomd’éruption volcanique.
Les
géologues
insistent sur le fait que lephénomène
réagis-sante et à sa
gaine
en fusion. Leslaves,
enparti-culier,
ne sont surchauffées que dequelques
centaines dedegrés
parrapport
à latempérature
qui règne
à laprofondeur
d’où ellesproviennent.
Elles seront doncformées
non pas de matièreréagissante,
maisde roche
inerte,
fondue etportée
par la réaction àune
température
peusupérieure
à i oooo C.D’après
lesdescriptions
de cephénomène,
ilsemble
qu’il
consiste surtout en une masse de gazpoussant
devant elle des matières solides ouliquides.
C’est bien l’effet que
j’obtiens
icipuisque j’ai
supposé
la matière active volatilisée.Je pense donc que la
phase éruptive
de la réactionpourrait
se décrire ainsi : latempérature
à l’intérieurde la
poche dépassant rapidement
lepoint
évaluétout à
l’heure,
lapiession
y devient trèssupérieure
à lapression
extérieure,
et desruptures
seproduisent
dans la masse rocheuse environnante. Dans le cas d’un volcan
déjà
formé,
l’exutoire naturelexiste,
àpeine
obstrué. Les gazs’échappent,
poussant
devant eux de la roche fondue et tous les obstacles solidesrencontrés. Leur
détente,
durant leurmontée,
faitqu’ils
n’arriventplus
très chauds en surface. Unepartie
de la matière se sera donc condensée. Parcontre, des éléments
plus
volatils rencontrés aupassage, de l’eau en
particulier,
sevolatiliseront,
si bien que ce
qui
n’est enprofondeur qu’un
fluxde chaleur émis à une allure
toujours
croissante enun
point
particulier
del’écorce,
sera devenu en surface une colonne de gaz et de laves forcée par une violentepoussée
élastique
à travers toutes les fissuresprésentées
par le terrain.On
peut
s’attendre à ce que lespoches volcaniques
les
plus proches
de la surface se soient trouvées à chanceségales
amorcées lespremières.
Que
leneutrogène
soit ou nonradioactif,
eneffet,
si l’on admet que la radioactivité naturelle des roches décroît avec laprofondeur,
c’estprès
de la surfacequ’il
y aura eu leplus
demélanges susceptibles
d’instabilité nucléaire et,simultanément,
de chancesd’amorçage.
Les volcanspourraient
ainsi avoir débuté presque à fleur de terre et s’être avec letemps
enfoncés deplus
enplus profondément
dansl’écorce,
tandis que s’élevaient dansl’atmosphère
les cônes
volcaniques,
seuls visibles.L’éruption
observée en surface ne serait donc quele
contre-coup,
asseznégligeable
dansl’ensemble,
du
phénomène
nucléairequi
se déroulerait enprofondeur.
Retournant à cedernier,
je
cherchemaintenant l’effet
qu’aura produit
sur lui-même laphase
catastrophique
queje
viensd’essayer
dedécrire.
C’est, essentiellement,
une dilatation. Cettedilatation fait décroître la densité du
mélange
réagissant.
Orj’ai
montré que la masse intéressée par la réaction nepeut
être,
à l’instantinitial,
quede peu
supérieure
à la massecritique
correspon-dante. Cette masse totaleaugmentera-t-elle
encoreen cours de réaction ? Cela
dépendra
durapport
entre la vitesse à
laquelle
s’opère
la transformationgéologique
cause de l’instabilité nucléaire et celle àlaquelle
évolue la réaction elle-même. Cerapport
sera donc différent dans
chaque
casparticulier
etl’on trouvera
plus
loin,
dansl’application numérique
quej’ai
faite,
une évaluation de cet ordre.On
peut
très bienimaginer
des cas où, ledémarrage
étant trèslent,
la valeur de E dansl’égalité
aurait le
temps
de croîtrejusqu’à
neplus
être tout à faitnégligeable
devant 1.Mais,
sije
m’en tiens àla théorie
simple
établieici,
la masseréagissante
sera infiniment peusupérieure
à la massecritique
déterminée dans les conditions initiales. Orj’ai
noté que,
d’après
la théorie de F.Perrin,
cette massecritique
varie en raison inverse du carré de la densité.Donc,
àpartir
du moment où lapoche
volca-nique
commencera à sedilater,
c’est-à-dire à entrer enéruption,
la valeur de sa massecritique
augmen-teraproportionnellement
au carré de cette dila-tation.Elle’ aura
rapidement rejoint, puis
dépassé,
la masse totale de la matière en réaction. Mais alors laréaction se désamorcera
brutalement,
le débit dechaleur
s’annulera,
et la chaleur accumulée commen-cera à sedissiper
parfusion,
conduction etrayon-nement dans le milieu environnant. C’est ainsi que
la réaction se trouvera arrêtée par ses propres effets
macroscopiques,
même si elle était dans un cas oùson mécanisme interne devait
l’amener,
en milieuillimité,
à une consommationcomplète.
Si l’on suppose
qu’on
a affaire à unepoche
volca-nique
relativementrassemblée,
disonsgrossièrement
sphérique,
onpeut
alorsimaginer
unphénomène
périodique.
Le refroidissement de la masseactive,
consécutif audésamorçage
de laréaction,
la feracontracter, la masse
critique
redeviendra inférieureà la masse
active,
et la réaction démarrera denouveau, aussitôt amorcée. On aurait ainsi des
pulsations,
dont chacune se manifesterait en surface par unepoussée
de laves. Unpareil
mécanismerendrait
compte
de l’allure des volcansjeunes,
qui
sont décrits en constanteactivité,
avec despériodicités
assez nettes.Au
contraire,
une réaction paresseuse audémar-rage et une masse de
mélange
actif de f orme trèsdéchiquetée
réuniraient les conditionspropices
à la formation de laplus
grosse masseréagissante
et aucomportement
leplus
capricieux.
Une dilatationen un
point pourrait
alors amener unecompression
en unpoint
voisin,
contenantégalement
dumélange
actif,
de sorte que la réactionpourrait
courir lelong
d’un filon de minerai comme la combustion le
long
d’un cordon depoudre.
Il est facile
d’imaginer
ainsi des mécanismes rendantcompte
des apparences lesplus
variées que leséruptions
peuvent
présenter
ensurface,
depuis
le fonctionnement continu et
quasi
périodique
127
spéculations
nepouvant
pasdépasser
le stadequalitatif,
point
n’est besoin d’entrer dans le détail. Je tiens donc pouracquis
quel’apparition
d’un débit de chaleurd’importance adéquate
et stric-tement localisé au sein de l’écorce terrestre engen-drerait desphénomènes
susceptibles
de rendrecompte
qualitativement
de l’activitévolcanique
dans toute sa diversité etje
vais chercher des donnéesquanti-tatives pour vérifier mon
hypothèse quant
àl’origine
nucléaire de ce débit
d’énergie.
Il me faut d’abord une
expression
de la chaleurdébitée par centimètre cube en fonction de la
consommation en noyaux
neutrogènes,
c’est-à-direen f onction de la variable x. Je commence pour cela par déterminer
quelle quantité d’énergie
totaledégage
larupture
par chocneutronique
d’unnoyau M. Cette
rupture,
c’est une réactionI,
dontj’appellerai elle
bilanénergétique,
supposé
fortementpositif.
Cette
énergie
serépartit
entre les nouveaux noyaux, débris du noyauprimitif,
et les vo neutronsémis,
neutronprimitif
compris.
Celle des nouveaux noyaux setransformera,
directement ouindirec-tement, en chaleur. Nous avons admis que les
neutrons, d’autre
part,
perdaient
la moitié de leurénergie
avant d’être absorbés dans denouvelles
réactions. Pour les besoins d’une théoriequi
necherche que des ordres de
grandeur, j’admets
donc que e1 passe totalement enénergie calorique
dans la masseréagissante.
Les vo
neutrons,ensuite,
seronttous
absorbés,
soit dans des réactionsI,
soit dans des réactions II. Ceuxqui
déclenchent des réac-tions I n’ont pas à intervenir dans cecalcul,
puis-qu’ils
provoquent
ladisparition
d’un nouveau noyau M.Ceux,
aucontraire,
qui
sont absorbés dans desréactions II donnent lieu à l’émission d’une
nouvelle
quantité d’énergie
quej’appellerai
e2. Celle-ci està peu
près
la même pour tous les noyaux etsuffi-samment bien connue.
Qu’elle
soit émise sous formed’un
photon
ou autrement, elle se retrouverainté-gralement
en chaleur dans la masseréagissante.
Lerapport
desprobabilités qu’a
un neutron d’êtreabsorbé dans une réaction I ou
II,
estégal
aurapport
p/bm
quej’assimile,
en ordre degrandeur,
/?i
au
rapport
Donc,
sur n neutrons, il y en auraqui
seront absorbés dans une réactionII,
etfinale-ment la consommation d’un noyau M aura donné lieu à l’émission d’une
quantité
totaled’énergie
La consommation
intégrale
des mo noyaux Mcontenus initialement dans i cm3 du
mélange
réagis-sant donnerait donc unequantité d’énergie
mo e, queje
mesureraiapproximativement
enpetites
calories enmultipliant
la valeur de e en électrons-volts par un facteur 10-19 cequi
faitet une consommation relative en noyaux
neutro-gènes
x donnera pour lemélange
actif considéré. n2
puisque x
= - .mo p
Il faut ensuite choisir un ordre de
grandeur
dela masse
réagissante.
Celle-ci seraprise
égale,
toutau moins en valeur
initiale,
à la massecritique
pour lemélange
et les conditions initialesenvisagées.
Lesexpressions
de la théorie de F. Perrin ne sontpas utilisables
ici,
vu les formes absolumentquel-conques
qu’on
estobligé
deprévoir
pour lespoches
volcaniques.
Je tirerai néanmoins de cette théorieun ordre de
grandeur
enmajorant
d’unepuissance
de 10 la masse
critique
tirée des formules de l’auteur pour unesphère
de matière riche en uranium.J’adopterai
donc,
pour la masseréagissante
une valeur d’environ 3oo t, cequi,
pour une densité a == 3donnerait un volume
On voit que, si le côté de ce cube est
grand
parrapport
aux 10 cm du libre parcours des neutrons, ils’agit
par contre d’un domainequasi ponctuel
pour les
géologues.
En
multipliant
parVo
laquantité
de chaleur débitée par centimètre cubejusqu’au
temps 1,
que j’ai
appelée
q, on obtiendra ensuite laquantité
totalede chaleur débitée durant le même
laps
detemps
dans lapoche volcanique,
soitLe travail exécuté par
l’éruption,
telqu’on
a tentéde l’évaluer en
jaugeant
la masse totale des maté-riauxtransportés,
devra évidemment être très inférieur à la valeur deQ qui
aura été atteinte par la réaction nucléaire au moment où elle sedésa-morcera par dilatation.
J’appellerai
cette dernièrequantité
de chaleurQ*.
J’ai fixé
plus
haut à q == 2 ooocal~cm3
la chaleur totale débitée par centimètrecube,
pourlaquelle
on
peut
penser que lemélange réagissant,
parvenuà l’état de fluide
élastique,
estgrossièrement
enéquilibre
depression
avec sonentourage. N’ayant
aucun moyen d’estimer dansquelle proportion
lamasse
réagissante
aura, à l’instantinitial,
dépassé.
’
la valeur de la masse
critique
qui
luicorrespond, je
ne peux pas me servir de la loi de F. Perrin pour
déterminer
l’importance
de la dilatationcapable
deaura lieu
quand
lapression
interne aura encore une fois doublédepuis
le moment déterminé ci-dessus.On aurait
alors,
pour la chaleur par centimètre cubedébitée
jusqu’au
désamorçage,
en
supposant
que, dans cettephase
de laréaction,
l’échauffement
puisse
être considéré commeadiaba-tique.
De
là je
tireSupposons qu’on
soit à ~o km deprofondeur :
l’énergie
totaledégagée
par la réactionpermettrait
de souleverjusqu’à
la surface 5. 1 o 1 t de matière.Mais il va de soi
qu’une
telle estimation n’aguère
de
valeur,
carl’importance
du travail fourni parl’éruption
en surface ne saurait êtrequ’une
fraction,
peut
être assezminime,
del’énergie
totale mise enjeu.
D’autre
part,
cette chaleurQ*
necorrespondrait
qu’à
ce quej’ai appelé
unepulsation
de la masse active. Parconséquent,
dans un cas commeje
vaisen
présenter
unplus
loin,
où laquasi-totalité
de lachaleur est débitée dans des conditions
qui
peuvent
être considérées
adiabatiques,
uneéruption pourrait
comporter
dans son ensemble ungrand
nombre depulsations.
On ne
peut
obtenir une vérificationquantitative
de la théorie par l’évaluation de
Q*.
C’est donc sur les valeursde q
et de x en fonction de1 que
vaporter
lerecoupement
un peuplus précis
qu’il
me reste à
présenter.
Il
s’agit
de donner des valeursnumériques,
d’unepart
à tous lesparamètres qui apparaissent
dans lesexpressions
de t =f (x)
obtenues dans lapremière
partie
de cette étude et, del’autre,
à qo, pour entirer la valeur de x pour
laquelle
la réaction sedésamorce par dilatation de la masse
réagissante,
soitNous verrons alors à
quel
moment seplace,
dansl’évolution de la
réaction,
cette valeur x~ et lesconclusions
qu’on
peut
tirer de là dupoint
de vuemacroscopique.
Ils’agit
en effet de savoirsi,
pourdes valeurs de x de l’ordre de
x*,
ledégagement
dechaleur
peut
ou non être considéré commeadiaba-tique.
Soitl’expression
de t =f (x);
alors pour x = x* on aura et pour x = 0,1 . x* on aura d’oùC’est donc la valeur de K
qui
définira l’allure duphénomène.
Valeurs
numériques
desparamètres :
~o
l’expérience
derupture
du noyau d’ura-niumpermet
deprendre
pour j, une valeurproche
de 3.
1 Sma
le même casexpérimental
fournit pour Sma la valeur : Io-25 cm2(Phys.
Rev., 55,
série5,
p. 5 l,Anderson,
Ier marsig3g).
P
I
~3
devant être inférieur à i et nepouvant
évidemment pas être trèspetit, je
pose1 Spa
1
la valeur résultant pourSpa
du choixdes
estv pour
les neutronsrapides, je
pose cwl = l 06 eV, ~~ ~ 2 == i oo eN’,d’où
--k
la valeur de k résultant du choix de5¡w
et de v est z
le
cas limitene
présentant
pas d’intérêtparticulier, je
pose~.
les noyauxneutrogènes
’connus sont lesplus
lourds de tous et les noyauxneutrophages
ont des
poids atomiques
de valeur moyenne. Lemélange
réagissant
aura donc unpoids atomique
moyen
beaucoup plus
élevé que celui desroches,
principalement composées
d’éléments tout à faitlégers.
Je vais donc supposer que le
neutrogène
sepré-sente sous la forme d’un
oxyde analogue
àl’urane,
ce
qui
introduira deux noyauxd’oxygène,
considérésinertes,
pour un noyauneutrogène.
D’autrepart,
on a Po rv mû’ On arrive ainsi à unpoids
atomique
moyen d’environ 120.
~
je
choisiségalement
une densité un peuplus
forte que celle des roches ordinaires etje
pose ’129
mo pour tenir
compte
de ce que les selsneutrogènes exoénergétiques
connus sont les noyaux lesplus
lourds,
je
pose lepoids atomique
D’où
po je
tire des valeurs données à mo. ".10 et[3
no
cettegrandeur
est,
avec E, la seule dontla valeur soit
sujette
à un certain arbitraire. Dansun
mélange
entièrementdépourvu
de radioactiviténaturelle,
cequi supposerait
desneutrogènes
nonradioactifs,
ou au moins dans unmélange
entiè-rementdépourvu
d’élémentsréagissants
comme lebéryllium,
il suffirait enprincipe
d’un seul neutron venu du dehors pour déclencher la réaction. Celarendrait no infiniment
petit
en milieu illimité et lui donnerait une valeur trèspetite
mais finie enmilieu limité. Ainsi pour 10o m3 on aurait no = 10-8. ~
Mais les seuls
neutrogènes
exoénergétiques
connus sont radioactifs et iln’y
a aucune raison de supposer pour lemélange
actif une teneur enbéryllium
diffé-rente de la moyenne, la réaction en
jeu
étantinca-pable
de la modifier sensiblement. Il faut donc en tenircompte.
Je commence par calculer le débit en neutrons,
par centimètre cube et par
seconde,
qui
va en résulter. Soit ú) ce débit. On aoù
fiÕ
est la masse d’uranium dans 1cm3,
pu étant le 1-lupoids atomique
del’uranium;
oc est le débit en neutrons de g d’uranium en
équi-libre avec ses
descendants;
b l’ordre de
grandeur
de la. concentration moyenneen
béryllium
dans les roches que notreanalyse
a pu
atteindre;
pa le rendement absolu en neutrons du bombar-dement du
béryllium
par les rayons oc du radon. Enadoptant
pour ces diversesgrandeurs
les valeurs fournies parl’expérience,
on trouveOr
je
prends
lephénomène
au moment où les conditions sont tellesqu’il
se crée autant de neutronsqu’il
endisparaît.
C’est cequ’exprimerait,
dans la théoriedéveloppée
ci-dessus,
l’égalité
En réalité cet état de choses se
produira déjà
quand
po sera encorelégèrement supérieur
à(VO
-i) pm~,
mais l’ordre degrandeur
seraévidem-ment
respecté.
Apartir
de ce moment, un neutron,au sein de la masse
active,
pourra être considérécomme
permanent,
puisque
sonabsorption
sera contrebalancée en moyenne parl’apparition
d’unnouveau neutron. Du fait de la réaction du
béryllium,
avant même la naissance d’aucune chaîne deréactions,
on aura doncdéjà
ou, avec une notation
évidente,
Par
exemple,
en 5 ooo sec, c’est-à-dire en h1/2
environ,
no seraitpassé
de o à I . Or la lenteur relative desphénomènes géologiques,
pourlaquelle
on n’aaucun moyen
d’estimation,
est en tout cas telle que la durée de formation dumélange
actifest certainement d’un tout ordre de
grandeur
que 5 ooo sec.
C’est
pourquoi j’ai
faitallusion,
dans lapremière
partie
de cetteétude,
àl’impossibilité
d’utiliser laprésente
théorie pour rendrecompte
des débutsde la réaction. Par contre les débits en neutrons au moment où la réaction sera
susceptible
d’effetsmacroscopiques
seront tels que la réaction dubéryl-lium sera entièrement
négligeable.
On
peut
sereprésenter
les choses de la manière suivante : la durée de vie d’un neutron dans la matière normale est extrêmement courte.Quand
uneportion
de matière se transforme en tendantvers l’instabilité
nucléaire,
la durée de vie moyennedes neutrons
augmente
graduellement jusqu’à
devenir infinie pour une certainecomposition
dumélange
que nous caractérisons par
l’équation
Pendant tout le
temps
où l’onpeut
considérer cetteégalité
commeréalisée,
lemélange, primitivement
stable,
passe àl’instabilité,
pourlaquelle
les chaînesneutroniques
vont alors s’amorcer.Je vais donc
négliger,
enpremière approximation,
tous les neutrons à vie de
plus
enplus longue
formésavant que
et choisir pour no une
valeur correspondant
à l’accu-mulation de neutrons dubéryllium pendant
une durée raisonnable pour ce passage del’équilibre
nucléairedu
mélange
de la stabilité àl’instabilité,
quelle
quesoit d’ailleurs la valeur exacte du
rapport
po
0
qui
io marque ce passage.
Supp~sons
qu’il
aitfallu,
pour cettephase
ultime,
Pendant ce
temps,
lebéryllium
a fourni 5oo neutronspar centimètre cube. Je
prends
doncAu
contraire,
unchangement
brusque pourrait
avoirduré 100 fois moins de
temps
et nous aurions alorsJ’appliquerai
successivement ces deux valeurs de no. Il faut remarquer d’ailleurs que, dansl’expression
de 1 =f (x),
no
n’apparaît
que dans lelogarithme,
et non dans son
coefficient,
qui
seul déterminel’échelle des
temps.
La valeur de no n’a donc fina-lement pas d’autre influence que de fixer une limite basse pour 3, cequi
traduit bien ce fait queje
neconsidère le
comportement
de la réaction que dansune certaine
région
critique,
sansm’occuper
de sonorigine.
1 ~ I
pour choisir des Ecorrespondant
à ces nosje rappelle
queje
me suisplacé
dans le casDans
l’hypothèse
delongue
durée,
il faudrait donc
prendre
dans
l’hypothèse
de courtedurée,
on aqui
satisfait af ortiori
àl’inégalité
ci-dessus.A-t-on le droit de choisir pour s une valeur aussi élevée ?
L’argument qu’on
peut
présenter
dans ce sensn’est,
luiaussi,
quequalitatif :
il repose surl’exiguïté
du volume total de la réaction. Alorsque je
me suisheurté,
tout àl’heure,
à une source de neutronsnégligée
dans l’établissement de lathéorie,
ici je
doisprévoir
unedéperdition
de neutrons,par diffusion hors des limites de la masse active. Une autre
déperdition
pourrait
entrerégalement
en
ligne
decompte
s’il y avait des neutrons dontl’énergie
cinétique
s’abaissetrop,
avantqu’ils
réagis-sent, ce
qui
les condamnerait à êtrecaptés
parrésonance nucléaire. On
pourrait
chercher à tenircompte
de lapremière
de cesdéperditions
entrans-formant la
constante
en une fonction desdimen-sions de la masse active. On
peut
aussi dire que sera d’un ordre degrandeur
trèssupérieur
à celuiqu’il
pourrait
avoir en milieu illimité.Adoptant
cette dernièresolution,
je
prends
doncpour ~ une valeur relativement très
élevée,
enadoptant
la limite inférieure del’inégalité
ci-dessus,
et
je
poseqo
I les
expériences
sur l’uraniumpermettent
deposer
-pour e2 on
prend
habituellementon voit que le terme en e2
peut
être icinégligé
enpremière analyse
à côté de celui en e1, d’oùx*
I
de la connaissance de qo et deq* je
tireenfin
valeur pour
laquelle
on remarquera que lesapproxi-mations
pratiquées
dansl’intégration
del’équation
cinétique
sontjustifiées.
, ~ et r~ {
je
vais vérifier par le calculde 7
et de -n que, pour lemélange
définiplus
haut,
seuls les neutronsrapides
entrent enjeu.
On aD’autre
part,
pour calculer-t~, j’adopterai
des sectionsefficaces de diffusion d’autant
plus
petites
que les noyaux sontplus
lourds etposerai
En
adoptant
alors pour les nombres de noyauxpar centimètre cube les valeurs
initiales,
on aOn a donc bien
pour ce
mélange
qui
a étéexpressément supposé
déshydraté.
1 K B
je
vais maintenantpouvoir appliquer
au« cas
explosif
» du tableau résumant lapremière
partie
de cette étude les donnéesnumériques
auxquelles je
viens d’aboutir. On aqui
devient iciL’échelle des
temps
sera donck = 100 sec == 5 min.
La chaleur
dégagée quand
on passe de 0,1. x*131
Or ce
dégagement
s’estproduit
en 5 min. Il semble donc bien que le processuspuisse
être considéré commeadiabatique :
en 5 minenviron,
une masse de 30o t de matière a étéportée
de latempérature
ambiante,
soit 6ooo, àquelque
3 000°. C’est unepuissante explosion.
CONCLUSION.
Deux des estimations de valeurs
numériques
queje
viens deprésenter
sont évidemment trèsarbi-traires. Pour tous les autres
éléments,
par contre,elles sont
fournies,
soit par lagéologie,
soit par la chimienucléaire,
etparaissent
êtrecertaines,
tout au moinsquant
à leur ordre degrandeur,
Grâce àelles,
j’ai
puprésenter
uneapplication
numérique complète
de la théorieexplicative
queje
suggère
pour leséruptions volcaniques.
Cette théorieest pour l’instant restreinte aux neutrons
rapides,
et ses élémentsquantitatifs
ne sont valables que pour les réactions en milieu illimité. Il restera à fairele même travail pour le cas où la
présence
d’hydro-gène
ferait entrer enjeu
les neutronsthermiques,
et enfin à établir une théorie del’amorçage
de ces réactions.Je crois d’autre
part
avoir montréqu’un
telphénomène pourrait
fournirl’explication
desérup-tions
volcaniques
dans toute leurdiversité,
au moins pour la terre dans son état actuel.Qu’il
y ait eu,à des
époques
antérieures,
de vastesépanchements
de matières enfusion., phénomènes
d’une tout autre enver-gure que le volcanismecontemporain,
c’est unequestion
queje
ne suis pas en mesure dediscuter,
etje
restreins monhypothèse
à tous les casd’éruption analogues
à ceux que nous observonsaujourd’hui.
Il y a, par contre, de bonnes raisons pour
chercher,
depréférence
dans l’écorce solide d’un astre parvenuau stade d’évolution de la terre, le lieu de
manifes-tations nucléaires du
type
de celles queje
suppose, et enparticulier
deruptures
de noyauxatomiques
très lourds. La matière
stellaire,
eneffet,
paraît
être de la matière à différents stades de ce
qu’on
pourrait appeler
sajeunesse :
on s’accordeaujour-d’hui à voir la source de
l’énergie
rayonnée
par lesétoiles dans
l’édification,
violemmentexoénergé-tique,
des noyauxatomiques
àpartir
d’élémentsplus
simples.
C’est làjustement
le processus inverse de celuiqui
nous occupe.Les
planètes
dusystème
solaire,
par contre, sont trèséloignées
destempératures
caractéristiques
dela chimie nucléaire des astres et
paraissent
composées
en
conséquence
de matière nucléairement stable.La seule
exception
connue à cetterègle
était,
il y a encore un an, la radioactivité naturelle des édificesnucléaires les
plus
lourds. Il est maintenantprouvé
expérimentalement
que certains des noyaux lesmoins instables de ce groupe sont
susceptibles
de sedisloquer
d’une autremanière,
en libérantbeau-coup
plus
d’énergie,
donc en ramenant leur matièreà une
plus
grande
stabilité,
s’ilsreçoivent
la stimu-lation d’un bombardement de neutrons. D’autres processus de ce genrepeuvent
lester à découvrir. Or il est à remarquer que ces élémentslourds,
à noyaux extrêmement
compliqués,
sontnaturel-lement très rares et
qu’on
a de bonnes raisons depenser
qu’ils
se trouvent concentrés, dans la terre,très
près
de sa surface. La teneur en matièresradio-actives des roches étudiées par les
géologues
nepourrait
pas, eneffet,
se maintenir àplus
dequelques
dizaines de kilomètres deprofondeur,
peut-être
même
moins,
sans que leglobe
s’échauffe d’une manièremesurable,
cequi
n’est pas le cas. On est donc amené à admettre que la concentration de ces éléments décroîtrapidement
avec laprofondeur.
Or si l’on sereprésente
la terre comme unegoutte
de métal initialement enfusion,
l’écorce terrestre est lapellicule
de scoriesqui
sedéveloppe
à la surface de lagoutte
par refroidissement et c’est dans cette scorie que viennent se rassembler lesimpuretés
dumétal,
en bienplus grande
concentration que dansla masse relativement
homogène
qu’elle protège
contre le refroidissement. C’est donc bien dansl’écorce,
et dans l’écorce laplus superficielle,
qu’on
peut
s’attendre à trouver les éléments rares,simples
impuretés
de ce morceau de ferqu’est
notreplanète.
Mais si c’est bien dans l’écorce que se manifestera
le maximum
d’hétérogénéité,
c’est là aussi que la matière sera soumise auxchangements
d’étatphysiques
etchimiques
lesplus
nombreux et lesplus
variés. On y trouve ainsi rassemblées les meilleuresconditions pour
l’apparition
fortuite depetites
quantités
demélange
contrevenant à larègle
de la stabilité nucléaire. Dans cette écorcemême,
letravail incessant
auquel
sont soumises les roches se manifeste auplus
hautdegré
dans desrégions
biendélimitées,
bassinsd’effondrement,
géosynclinaux.
Et c’est là aussi
qu’on
trouve,alignés
enrangées,
presque tous les volcans. Nous les rencontrons donc
justement
dans la nature auxpoints
où nous avionsle
plus
de chance d’observer cephénomène
rare : des édifices nucléairesayant
dépassé l’optimum
de stabilité et yretombant,
en libérant l’excèsd’énergie
qu’ils
avaientemmagasiné
au momentde leur
formation,
dans le soleil.Géographiquement,
les volcansapparaissent
donc bien où l’onpouvait
les
attendre,
enpartant
d’uneexplication
nucléairede leur activité. ’
D’autre
part,
il est d’observationgénérale
que lesrégions
volcaniques
sont riches en minerais variés.Ceci de nouveau s’accorde bien avec ce
qu’on
sait duphénomène
de larupture
des noyaux lourds. Contrai-rement à la radioactiviténaturelle,
en effet, larup-ture par bombardement
neutronique
donne naissanceà des éléments très
éloignés
de l’élémentparent
dans le tableau deMendeleef,
éléments depoids
moyen, relativement rares eux aussi sur terre. Dans uneainsi
formé,
dans le cours desépoques
géologiques,
des
quantités appréciables
de ceséléments,
véri-tables cendres nucléaires que lesagents
géologiques,
les eaux en
particulier,
auront putransporter
ensuiteet
disperser
dans levoisinage.
Il y adonc,
là encore,une constatation en bon accord avec mon
hypothèse.
Enrésumé,
celle-ci seprésente
appuyée
parl’accord entre les ordres de
grandeur
des débits de chaleur nécessités par leséruptions
et de ceux quepeuvent
fournir les réactionsnucléaires,
et renforcéepar différentes considérations d’ordre
géographique
ouchimique.
Par
contre,
elle estincompatible
avec toutethéorie
géologique d’après laquelle
les volcans ne seraient pas alimentés par despoches
individuelles,
mais seraient les
évents,
dispersés
au hasard des failles duterrain,
d’unerégion
de l’écorce norma-lementremplie
d’un magmasiège d’importants
dégagements d’énergie.
Il n’est pasquestion
ici deprendre
position
dans la discussion desgéologues
sur l’existence ou la non-existence d’une telle
région
«
magmacratique
» dans l’écorce terrestre. Monhypothèse
ne vise enpremière ligne
que lesphéno-mènes essentiellement
superficiels qui
se traduisentpour nous par les
éruptions
volcaniques,
etimplique
donc seulement que les
poches
desdits volcans sontde dimensions très restreintes et, par
conséquent,
rigoureusement
individualisées. Pour lesphéno-mènes
plus profonds,
uneexplication
du même genrepourrait
peut-être
êtreenvisagée,
àpartir
de processusneutroniques
tout différents de larupture
d’un noyau trèslourd,
ou au contraire uneexplication
radica-lement différente. C’est là une autre
question.
Je tiens àexprimer
à M. Jean Perrin mes remer-ciements pour la bienveillancequ’il
m’accorde dans mon travail et à M. Francis Perrin toute magratitude
pour l’intérêtqu’il
apris
à cette étude dans toutes lesphases
de son élaboration._