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La robe bleue. Théâtre récit. d'après Michèle Desbordes. Il y a toujours quelque chose d absent qui me tourmente Camille Claudel

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente

Camille Claudel

Comme j'étais forte et joyeuse à ce moment ! Comme je riais bien ! Et puis la vie est venue… et maintenant vous voyez comme me voilà réduite et obéissante.

Paul Claudel

La robe bleue est inspiré du très beau texte de Michèle Desbordes, paru en 2004 aux éditons Verdier. Un por- trait de Camille Claudel, à la fois documenté et intuitif.

Soeur ainée du poète Paul Claudel, élève puis maîtresse et assistante de Rodin, Camille Claudel, après une car- rière de sculpteur, fut internée à 49 ans à l’asile de Montdevergues où elle séjourna jusqu’à sa mort, 30 ans plus tard.

Le récit retrace cette existence faite de passion, de génie prodigieux, d’autorité surprenante... puis d’enferme- ment, d’abandon, d’attente éperdue... de paix peut-être, de renoncement jamais.

T U C H E N N

La robe bleue

Théâtre récit d'après Michèle Desbordes

avec l’aimable autorisation des éditions Verdier

(2)

La vidéoprojectionqui accompagne le récit, vient se glisser entre les mots, entre les souvenirs, portraits de Claudel, de Rodin, de Camille, de sa famille, mémoire des lieux, des oeuvres, déformés, comme le diaporama d’une vie, entraperçu dans un rêve fièvreux, une obsession.

Dans l’espace public, nous recherchons particulièrement les architectures qui révèlent cette société coercitive et puissante, un ancien couvent, un lycée du 19ème siècle, un vieil hôpital psychiatrique, une maison de maitre, certains musées...

Tout d’abord, faire entendre la langue de Michèle Desbordes, sa limpidité, son dépouillement, son infinie délicatesse, son souffle.

Partager avec le public, les émotions que nous avons ressenties à sa lecture.

Une écriture qui se laisse envahir par Camille Claudel, qui l'entrevoit, l'accueille. Tout le reste vient avec. Les lieux, les visages, les instants vécus, tout est là, dans cette même présence ambiguë, à la fois trouble et certaine, faite d'empathie profonde. L’art du portrait, dans ce qu’il a de plus pénétrant.

Traduireles ressassements, les visions subites, les assauts de mélancolie, les éclats de joie, les vertiges, les silences, les élans suspendus. Et la question du temps, vécu comme un désert.

La question du féminin aussi, d'un féminin qui parviendrait à se dire à travers le baillon. Démuni, désarmé, au-delà de toute véhémence, de toute polémique, au-delà de toute sornette sur la féminité.

Et en ombre portée, le portrait d’une société. L’avènement d’une culture victorieuse, sûre de son fait, coloniale, à la viri- lité inquiète, une société qui prèfère le bannissement au désordre, passe du corset à la coercition, préfère deux guerres mondiales à la marche des peuples. La société qui a tué Rimbaud et Artaud.

Note d’intention

Niobide

Photo Jean-Claude Gautrand

Deux comédiennes

Violaine Vérité, Michèle Kerhoas

Deux voix, proches dans leur grain, dans leur présence physique.

Peut-être deux plasticiennes, partageant la même empathie pour cette femme dont elles font apparaître par touches successives, le portrait sensible. Fuyant l’anecdote, cherchant le sens d’une vie dans les lettres, les photos, les souvenirs... Reconnaissant, à l’écart de tout pathos, son énergie, son martyre, son corps... Attirées par toute cette sérénité presque inacceptable.

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L’équipe

Michèle Kerhoas - comédienne

Cofondatrice de Tuchenn. A part quelques excursions en télévision et dans la plupart des compagnies de l'Ouest, elle s'inscrira dans tous les spectacles de Tuchenn, soit une trentaine de rôles. Egalement chanteuse du groupe Escale Dédale.

Violaine Vérité- comédienne

A Tuchenn depuis 2006, elle a collaboré avec Eduardo Manet, Moni Grego, Micha Cotte, Jean-Louis Estany. - Assistante à la mise en scène de Bartabas, Michèle Heydorff, Béla Czuppon…

Bernard Colin - metteur en scène

Fondateur de Tuchenn. A travers la mise en scène d'une trentaine de spectacles, son travail de création s’oriente de plus en plus nettement vers un théâtre appuyé sur l'ac- teur et les textes forts de la littérature et de la poésie contemporaines.

Olivier Borne - scénographe Collabore depuis plus de 10 ans avec Bernard Colin. Il a travaillé avec Matthias Langhoff, Benno Besson, Alain Françon, Philippe Adrien, Hervé Lelardoux, Jérôme Deschamps, François Bechu…

Nos partenaires

Le Lieu Noir à Sète (34)

Pascale Larderet et Josy Corriéri offrent des résidences d’écriture dans un espace hors normes qu’ils ont installé sur le bord du canal.

Là, nous avons établi la version scénique définitive, durant le mois de juin 2009.

Les Lapidiales de Port d’Envaux (17)

D’anciennes carrières transformées en lieu permanent de création, dédié avant tout à la sculpture et ouvert au public toute l’année.

Dans cet espace unique, Alain Tenenbaum, a creusé un petit théâ- tre de pierre, au pied des fronts de taille.

Région Poitou-Charentes

Après Oedipe sur la route, un deuxième partenariat en lien avec Le théâtre de l’Aire Libre (35)

Jean Beaucé nous accueille en mars 2011, pour la création des Florence Moreau - vidéaste, infographiste

Collabore avec Tuchenn depuis 2008, elle assure la créa- tion du site et les vidéos-projections. Elle réalise aussi les films extraits de nos spectacles.

Ludmilla Volf Arpad - peintre, décoratrice Elle a travaillé avec Bob Wilson, Elie Chouraqui, Maurice Benichou, Colline Serrault, la Volière Dromesko, Matthias Langhoff, Bernard Loti, Henry Massadeau.

Avec Bernard Colin et Olivier Borne depuis 1999.

(4)

Extraits de La robe bleue

I

l la trouvait là quand il arrivait, assise sur cette chaise devant le pavillon, immobile et les mains croi- sées dans le pli des jupes, ces robes grises ou brunes toujours les mêmes, avec ce chapeau qu’on lui voyait sur les photos de la même indéfinissable cou- leur. Elle était là immobile et silencieuse, et guettant l’instant qu’il paraîtrait dans le haut du sentier.

U

n jour ils venaient à Paris pour elle, la mère, le frère et la sœur, la suivant comme on suit un maître, un chef de famille, afin qu'elle étudiât la sculp- ture ainsi qu'elle l'avait obtenu du père, cependant que redisant l'imprudence et même le danger, impétueuse et violente comme elle était, de la laisser faire ça, la mère réprouvait, ne faisait que réprouver, et bientôt tout se monnaierait et se négocierait de ce qu'il y avait à monnayer et négocier de l'amour et de l'argent, et de ce pouvoir que chacune entendait exercer.

E

t la sulpture elle l’apprenait, personne n’aurait pu dire quelle ne l’apprenait pas, même ceux qui observaient qu’elle n’avait sans doute pas besoin de ça, que déjà elle savait. Elle apprenait comme

on apprend quand déjà l’on sait, comme elle apprenait ce qui venait, ne pouvait que venir et qu’un temps encore elle ignorait, avec sur le visage cette beauté dont tous parlaient, ces yeux, ces cheveux qui faisaient sa splen- deur, et bientôt le maître en était amoureux comme jamais il ne l’avait été, lui Rodin dans cet atelier de la rue de l’Université où il la prenait comme élève.

E

lle était là, fière et remuante comme une abeille, et quand on venait la voir travailler on observait le rire et le visage d'enfant qu'elle gar- dait, et ces bavardages.

Oui vive et enjouée, et l’on ne se serait douté de rien, on rendait hommage à

sa beauté et à son succés, cette année-là les petites causeuses, qu’elle réalisait pour le salon, les quatre petites femmes qu’elle disait avoir observées dans un compartiment de chemin de fer.

Il y avait celle qui parlait et les autres qui écoutaient. On parlait d'éphémère, de fugace, de ce qui dans l'instant même apparaissait et disparaissait.

On la voyait dessiner dans les cours, les jardins où elle ne faisait qu'aller les yeux grands ouverts, on avait jamais vu, disait-on, quelqu'un aller les yeux si grands ouverts.

O

n la voyait un de ces soirs traverser la cour et cogner au carreau du concierge, demandant si elle pouvait entrer et s'asseoir un moment, si bien qu'elle restait là à causer et demander des nouvelles des gens du quar- tier. Elle demandait si il n'y avait pas une let- tre de Paul, elle parlait de Paul qui était vice- consul en Chine, de Paul qui n'était jamais là, il y avait entre elle et lui, d'innombrables trains et d'innombrables bateaux, des mers incalculables.

Adaptation de Michèle Kerhoas et Violaine Vérité

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Bibliographie

Aux éditions Verdier

L'Habituée, son premier roman paru en 1997, La Demande, 1999 a reçu le Prix du roman France-Télévision, le prix du jury Jean Giono ainsi que le Prix des auditeurs de la RTBF - La robe bleue, 2004 - Un été de glycine, 2005 - L'Emprise, 2006 - Les Petites Terres, 2008 - Sombres dans la ville où elles se taisent, poèmes, paru sous le pseudonyme de Michèle Marie Denor, Arcane 1, 1986

Chez d'autres éditeurs

Le Commandement, roman, Gallimard, 2000 - Le Lit de la mer, proses, Gallimard, 2001 - Dans le temps qu'il marchait, éditions Laurence Teper, 2004 - Artemisia et autres proses, éditions Laurence Teper, 2006.

Michèle Desbordes

Extraits de presse

Le Monde, vendredi 30 janvier 2004 - L'épaisseur du temps arrêté - par Patrick Kéchichian

...“Avec La Robe bleue, elle approfondit sa méditation. D'une manière encore plus dépouillée, elle aborde la question de la compréhension du temps, non pour la résoudre - quelle outrecuidance ce serait ! - mais pour l'inverser : il s'agissait moins de comprendre que d'être compris.”

L'Humanité, jeudi 12 février 2004 - Portrait d'un désert - par Jean-Claude Lebrun

...“Michèle Desbordes compose ici un portrait bouleversant, mais sans pathos, de Camille Claudel. Suivant un véritable mouvement d'empathie pour la petite femme qui avait osé, dans son art et dans sa vie - mais pour elle, cela faisait tout un -, s'aventurer jusqu'aux plus extrêmes limites de soi.

Le texte frappe en même temps par sa limpidité d'écriture et par ce qu'il suggère de trouble là derrière.”

Libération, jeudi 1er avril 2004 - Folle Claudel - par Jean-Batiste Harang ...“Elle écrit le silence et le temps, on entend sa respiration.”

Magazine littéraire, mai 2004 - par Valérie Marin La Meslée

…"Michèle Desbordes est parvenue à éclairer, au singulier de son écriture, les zones les plus ombreuses d'un destin arrêté en signant ce livre infiniment sensible sur l'« inordinaire solitude » de Camille Claudel."

Originaire d'un village de Sologne, Michèle Desbordes grandit à Orléans. À l'issue d'études littéraires en Sorbonne, elle devient conserva- teur de bibliothèques. Elle exerce d'abord dans des universités parisiennes, puis en Guadeloupe en lecture publique. En 1994, elle est nom- mée directrice de la Bibliothèque de l’université d’Orléans. Elle décède en janvier 2006 à Beaugency en Sologne.

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T U C H E N N

T

uchenn est installée en Bretagne, depuis plus de vingt ans. Elle s’est spécialisée dans la littérature contemporaine, adaptée à la scène. Avec la création de dispositifs ingénieux et poétiques, ses propositions sont toujours caractérisées par un rapport de très grande proximité avec le public.

Dans l’espace public, elle fait mentir le vieil adage selon lequel le texte et la rue sont incompatibles. Obsédés textuels, débagouleurs, passeurs de mots, ils savent d’ex- périence que cette confrontation n’a rien d’évident. D’abord construire une situation, établir la liaison, créer le type d’écoute dont on a besoin, puis jouer de cette ren- contre incongrue entre l’intimité des émotions suscitées et le plein vent de la vie en public.

La compagnie anime la Coopérative des Crieurs de l’Ouest, réinventant un vieux métier plus imaginaire que réel.

En parallèle, elle intervient auprès de médiathèques, bibliothèques et salons du livre, avec de petites formes, faisant découvrir les auteurs qu’elle affectionne particuliè- rement.

2012 TU CROIS QU’ILS NOUS AIMENT ? / Vingt auteurs sur l'enfance des poètes 2010 LA ROBE BLEUE / M. Desbordes

2008 ŒDIPE SUR LA ROUTE / H. Bauchau

2008 SI LA MUSIQUE DOIT MOURIR / M. Duras, N. Hikmet, A. Cossery, E. Darley, M. Jessenska, H. Broch, T. Bekri, F. Pessoa 2006 L’HOMME ASSIS DANS LE COULOIR / M. Duras

2005 CONAKRY ET CHUCHOTEMENTS / J.G. Tartar(e)

2001 SEMELLES DE VENT / G.M. Le Clézio, A. Mutis, M. Polo, V. Segalen, B. Cendrars, A. Rimbaud, A. Conti

1999 LA RUE LICENCIEUSE / G. Bataille, Sade, B. Cendrars, P. Guyotat, C. Louis-Combet, L. Calaferte, D. Sampiero, P. Louÿs 1998 LE MARCHÉ AUX PAROLES / Cinquante auteurs du monde entier pour cinq comédiens

1997 L’INSTANT TARDIEU / J. Tardieu

1996 L’HEURE IRLANDAISE / S. Heaney, P. Meehan, T. Dorgan, S. Deane, R. Ann Higgins, N. Ni Domnhail...

1996 LE CHEMIN DU SERPENT / T. Lindgren 1995 LE TRAINEUR DE GREVES / E. Souvestre 1994 COMEDIE ET FRAGMENTS / S. Beckett 1992 UNE SAISON EN ENFER / A. Rimbaud 1991 LA PASSION SELON ANTIGONE / Sophocle 1990 POUSSIERES / W. Shakespeare

1989 MOBY DICK / H. Melville

1988 PIERRES LUES / E. Guillevic, R. Caillois, V. Segalen, N. Laurent-Catrice

Pour mémoire, nous pouvons rappeler nos principales réalisations dans le domaine de l’adaptation scénique d’oeuvres littéraires

Références

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