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La mort programmée de la sage-femme ?

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02903982

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02903982

Submitted on 21 Jul 2020

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La mort programmée de la sage-femme ?

Anne-Marie Moulin

To cite this version:

Anne-Marie Moulin. La mort programmée de la sage-femme ?. médecine/sciences, EDP Sciences, 2020, 36 (5), pp.524-524. �10.1051/medsci/2020082�. �hal-02903982�

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médecine/sciences 524 m/s n° 5, vol. 36, mai 2020 https://doi.org/10.1051/medsci/2020082 médecine/sciences 2020 ; 36 : 524 CNRS UMR SPHERE 7219 Université Paris 7, bâtiment Condorcet, 4 rue Elsa Morante, 75013 Paris, France. anne.saintromain@gmail.com

La mort

programmée de

la sage-femme ?

Anne-Marie Moulin médecine/sciences

Cette histoire passionnante, scientifique et sociale, aurait évidemment gagné à une comparaison internationale qui nous manque. Par ailleurs, sans être complètement muettes, les sages-femmes n’ont pas laissé autant de mémoires et de témoignages sur le contenu et les méthodes de l’enseignement, et surtout sur les péripéties de leur vécu, que les médecins. Aujourd’hui, dans leur majorité, les sages-femmes se refusent en France à troquer leur appellation historique pour un titre plus technique et reven-diquent comme une urgence l’amélioration de leur salaire et de leurs conditions d’exercice. Ailleurs, comme au Maghreb, elles se plaignent d’être

désormais la cible facile de poursuites ou même de vengeances après un accouchement qui tourne mal, pourtant sans responsabilité de leur part. Après tant de batailles pour la professionnalisation de la sage-femme, allons-nous assister à sa mort programmée ? Les sages-femmes ont désormais du mal, en effet, à voir définir leur territoire de compétence et de responsabilité. Il leur reste, face au machisme latent des interlocuteurs, à revendiquer la poursuite de leur trajectoire, avec l’aide des hommes qui ont rejoint leurs rangs. Ils s’appellent, eux – mais le public le sait-il ? – maïeuticiens. Avec un clin d’œil à Socrate, inventeur de la maïeutique, l’art d’accoucher… les esprits et dont la mère, dit-on, était accoucheuse. The planned death of the midwife?

LIENS D’INTÉRÊT

L’auteure déclare n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.

RÉFÉRENCE

1. Sage Pranchère N. L’école des sages-femmes. Naissance d’un corps professionnel 1786-1917. Tours : Presses Universitaires François-Rabelais de Tours, 2017.

La sage-femme, un métier en voie de disparition ? L’appel-lation, attestée dès 1212, désigne une femme « savante », experte des accouchements. Telle est en tout cas la défi-nition de l’Académie française en 1694 : « celle dont le métier est d’accoucher les femmes. » Leurs revendications actuelles suggèrent-elles la clôture d’un cycle qui les ins-titua professionnelles de l’accouchement, détrônant les matrones qui, depuis le fond des âges, prêtaient secours aux parturientes ?

C’est cette histoire, du décret de ventôse 1803 aux lois de 1917, que Nathalie Sage-Prouchère reconstitue pour la France à partir d’archives départementales et nationales minutieusement inventoriées [1]. Elle suit les méandres d’une administration tiraillée entre

des objectifs contradictoires, par exemple encourager les initiatives locales pour la formation et maintenir le centralisme parisien, face à un vrai problème : la mortalité maternelle et infantile persistante.

Tout au long du XIXe siècle, la même

préoccupation des pouvoirs publics transparaît : maintenir la subordina-tion de la sage-femme au chirurgien et des femmes aux hommes… Sus-pectes, en raison de leur familia-rité avec les choses du sexe et de la vie, en même temps que détentrices d’un savoir en pleine évolution qui élargit leurs compétences au-delà de l’accouchement, à la gynécologie et à la pédiatrie, les sages-femmes

ont connu, au cours du XIXe siècle, une lente ascension

sociale, comparable à celle des institutrices. La loi de 1892, abolissant les officiers de santé, les consacrait enfin comme un corps professionnel apportant le pro-grès médical au fin fond des campagnes où elles étaient

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