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Texte intégral

(1)

Sur le D -module associé au complexe des cycles proches et ses variantes p-adiques.

MICHEL GROS(*)

0. Introduction.

SoientKune extension finie deQp, d’anneau des entiers OK, de corps résiduelketXun schéma propre à réduction semi-stable de fibre spécia- leYet de fibre génériqueXK. Cet article, qui fait suite à [11], est motivé in finepar la recherche d’une théorie de la spécialisation pour les D-mo- dules arithmétiques (éventuellement munis d’une structure de frobe- nius) et, préalablement, par la question de l’obtention (via le foncteur

«complexe de De Rham») des structures sous-jacentes Dn ((K0,W,N)- structures [14] et filtration par le poids [19]) aux groupes de cohomologie de De RhamHDRn (XK/K) deXK(nF0) à partir de structures analogues sur certains D-modules arithmétiques.

Le résultat «local», qui admet un décalque p-adique concernant la situation X/OK ci-dessus, concerne la filtration par le «poids» sur le DZ- moduleM intervenant, via la correspondance de Riemann-Hilbert, dans la description du complexe (pervers) des cycles prochesRcfC (cf. [11], 2.1) associée à la situation géométrique ci-dessous. Sous une forme gros- sière, il s’énonce:

(*) soient Zune variété algébrique complexe lisse munie de coordon- nées locales x1,R,xn, S»4Spec (C[t] ) et f: ZKS défini par f(t)4 (*) Indirizzo dell’A.: IRMAR, UMR CNRS 6625, Université de Rennes I, Campus de Beaulieu, 35042 Rennes cedex, France.

E-mail: michel.grosHuniv-rennes1.fr

Membre du programme TMR de la CEE, réseauArithmetic Algebraic Geo- metry (contract HPRN-CT-2000-00120).

(2)

4x1,R,xd, (dGn). LeDZ-module cohérentMest muni d’un opérateur nilpotent d’ordre d (la monodromie) N et la filtration de M associée ([10], prop. 1.6.1) àN a un gradué qui s’exprime canoniquement comme somme directe de groupes de «cohomologie locale» à supports dans la réunion disjointe des composantes irréductibles de Y»4f21( 0 ) ou de leurs intersections itérées successives.

Ce type de dévissage n’est conceptuellement pas «nouveau», au sens où, pour ne citer que [22], 3.6, on peut trouver dans la littérature des énoncés de même nature. Notre but, en reconsidérant ceux-ci sous la for- me qui va suivre, était de rendre les choses plus explicites (description des KerNi, utilisation de présentations des D-modules,...), peut-être, que dansloc. cit.et de convaincre le lecteur qu’une partie d’entre eux re- stent valides dans un cadrep-adique, dans l’esprit de [11]. Ces argumen- ts locaux devraient ultérieurement permettre, à l’aide de techniques sim- pliciales, de définir unD-module arithmétique dont les groupes de coho- mologie de De Rham sont isomorphes auxDnet de retrouver très natu- rellement la suite spectrale des «poids» de [19].

Dans le premier chapitre, après avoir fixé les situations géométri- ques, nous décrivons leDZ-module Mainsi que l’opérateur de monodro- mieNnilpotent dont il est muni. Le second chapitre est consacré à la de- scription, évoquée plus haut, du gradué deMpour la filtration associée à N. Les calculs contenus dans ces deux chapitres sont entièrement expli- cites et «élémentaires» et l’on a essayé, dès qu’on le pouvait, de s’affran- chir (cf. par exemple [16]) de la technique du «graphe». Ils reposent, dans leur esprit, sur des techniques de division (également valides, cf.

[20], dans divers contextes p-adiques). Dans le dernier chapitre, que nous développerons dans un travail ultérieur, nous esquissons l’exten- sion des résultats précédents à une situationp-adique comme celleX/OK du début: leZde (*) devient alors un schéma lisse surW(les vecteurs de Witt sur k) dans lequel, «localement» pour la topologie étale, X/OK se plonge (technique inaugurée dans [13], [14]).

Remerciements. Des parties de ce texte contiennent, avec d’éven- tuelles erreurs dont je suis seul responsable, des éléments d’un projet de travail en collaboration avec Luis Narvaez-Macarro. Ses indications et ses commentaires lors de nos discussions ont été essentiels pour moi:

qu’il en soit très sincèrement remercié. Je tiens également à remercier Delphine Boucher pour ses réponses à mes questions sur les bases de Groebner.

(3)

1. Un D-module explicite.

1.1. Les situations géométriques

On s’intéressera aux deux situations suivantes:

(I) la donnée d’un morphisme de schémasZKSpec (OK[t] ) se factori- sant par un morphisme étale h:ZKAn»4Spec (OK[x1,R,xn] ) avec tKx1Rxd (dGn). Pour pune uniformisante choisie de OK, la fibre au- dessus det4pde cette situation conduit à un schémaXKSpec (OK) se- mi-stable comme dans l’introduction (mais sans hypothèse de propreté).

(II) la donnée d’un morphisme de schémas ZKS»4Spec (C[t] ) se factorisant par un morphisme étale h: ZKAn»4Spec (C[x1,R,xn] ) avec tKx1Rxd (dGn).

Ces situations apparaissent respectivement dans [14] et [23]. Les ré- sultats que nous avons en vue se ramènent par des images inverses con- venables aux cas Z4An et d4n auxquels nous nous limitons dans la suite.

1.2. Rappels et définitions.

Soient U une variété analytique, U0%U une hypersurface lisse d’é- quationf40 et8un DU-module holonome. Rappelons que, d’après Ka- shiwara, on sait associer canoniquement à cette situation une filtration de 8 appeléeV-filtration (de 8) relativement àU0. Sa définition utilise de manière essentielle l’existence (1) pour toute section locale n8d’un polynôme à racines réelles, dit de Bernstein-Sato, (lequel intervient dans les équations fonctionnelles du même nom) den; on a alors simple- ment Va8»4 ]n8N les racines du polynôme de Bernstein-Sato de n sont F 2a21(. L’un des intérêts de ces considérations vient du fait que le complexe de de Rham de521GaE0graV8intervient dans la théo- rie des cycles évanescents, ce que nous allons maintenant préciser dans un cas particulier en nous plaçant dans la situation (II) et en passant aux variétés analytiques associées (que nous noterons de la même manière).

Posons f»4x1Rxd et considérons U»4Z3( Spec (C[t] ) )an, U0»4Z défini par l’équationt40 ,if: GfKUl’immersion fermée du grapheGfde het8»4if1OGf4H1Gf(OU)4OU

k

t21f

l O

OU(muni de sa structure natu-

(1) Cette théorie fait pour l’instant défaut dans le cadrep-adique.

(4)

relle deDU-module holonome). La classed(t2f) de 1

t2f dans8engen- dre8et l’on connait (cf. plus bas (37)) son polynôme de Bernstein-Sato.

Dans cette situation très favorable, le fait général que 521GaE0graV8 soit à support dansU0permet de le considérer comme unDZ-module que nous noteronsMZ(ou M si aucune confusion n’en résulte) dont on peut donner une présentation. Dans [11] (le point clef est le lemme 2.3.3), on a montré en effet que

MZ4 DZ

DZ. (f,d1,R,dd21) (1)

avecf»4x1,Rxd, di»4x1¯12xi11¯i111x1i11xi11pour 1GiG Gd21 .

Le lien avec la théorie des cycles évanescents est alors le suivant:

soientSA* le revêtement universel deS*»4San2 ]0(etZA*»4Z3S*SA* , on a un isomorphisme entre (cf. [17], thm. 3.4) le complexe des cycles prochesRcf(C)»4i*Rj

*CZA*(aveci: Y»4f21( 0 )%KZetj:ZA*KZles morphismes canoniques) et DR(MZ[ 1 ] ).

Ce DZ-module (et ses autres incarnations) a été considéré indépen- damment dans [16] pour les mêmes raisons. Il est muni d’un opérateur de «monodromie»Nqui apparait lorsque l’on veut interprèter, au niveau de MZ, le logarithme de l’action induite sur Rcf(C) par le générateur positif dep1(S* ) (cf. [23]). Si l’on considère la définition qui précède,N se décrit comme la multiplication à droite (rappelons quesest une varia- ble commutant avec tous les éléments de DZ) par s11 .

Ainsi, si Pfs désigne la classe de PfsDZ[s] fs dans M, on a:

N(Pfs)4(s11 )Pfs4P(s11 )fs (2)

et, si l’on cherche à exprimer (s11 ) fs en fonction de fs, on voit immé- diatement que tout opérateur différentiel E laissant f invariant (ie.

E(f)4f) va vérifier (E11 )(fs)4(s11 ) fs et donc que l’on aura N(Pfs)4P(s11 ) fs4P. (E11 ) fs.

(3)

Autrement dit, surMréinterprété comme DZ

DZ. (f,d1,R,dd21) , l’opé- rateurNapparait comme la multiplication à droite parE11 avecE«Eu- ler-homogène» (ie.E(f)4f) quelconque. Il est utile de ne pas fixerE(et de choisir par exempleE4xi¯ipour diversi) comme dans la démonstra- tion du

(5)

LEMME 1.1.1. On a Nd40 dans M.

DÉMONSTRATION. En effet, utilisant successivement N4 4.¯1x1,R,N4.¯dxd, on obtient queNdest la multiplication à droite par

¯1x1dxd1dx1Rxd1df, élément qui appartient à DZ. (f,d1,R,dd). D’où le résultat.

1.3. La suite exacte fondamentale.

Cette explicitation de N permet d’obtenir une incarnation, au niveau des DZ-modules et via la correspondance de Riemann-Hilbert (foncteur

«complexe des solutions»), du triangle distingué canonique intervenant dans la théorie des cycles évanescents

Li21(CY)KRcf(C)KRff(C)K

[11 ]

(4)

(avec Rff(C) défini comme cône du morphisme canonique d’adjonction Li21(CY)KRcf(C)).

Il suffit, en effet, de considérer la suite exacte évidente construite à partir de N:MKM

0K M

KerN KN MKCokerNK0 (5)

et la description explicite de N ci-dessus donne immédiatement la PROPOSITION 1.3.1. On a un isomorphisme canonique

Coker (N:MKM)CDZ/DZ. (f,¯1x1,R,¯dxd).

(6)

On reconnait, dans le second membre, la présentation standard du premier groupe de cohomologie locale HY1(OZ) de OZ à support dans Y (qui par la correspondance de Riemann-Hilbert «correspond» à Li21(C)).

REMARQUE 1.3.2. Mentionnons dès maintenant que la description de KerN donnée ci-dessous nous permettra de voir que l’on a un isomorphisme

M

KerN C DZ

i41 ,

!

R,dDZ. (x1Rx×

iRxd,d1,R,dd21) (7)

(6)

ce qui finit d’expliciter complètement la suite exacte de DZ-modules dont découle le triangle ci-dessus.

2. Filtration par la monodromie.

2.1. Rappels.

L’opérateur N, étant nilpotent surM, induit canoniquement une fil- tration croissante FiliM (dite filtration par la monodromie ou par le poids) caractérisée ([10], prop. 1.6.1 ) par les deux propriétés suivan- tes:

(i) N( FiliM)%Fili22M

(ii) Nj induit un isomorphisme Nj:GrjMKGr2jM pour tout jF0 .

(avec GrjM»4FiljM/Filj21M)

La construction de FiliM est fonctorielle en un sens évident et on peut la décrire explicitement ([24], (3)) par:

FiliM4

!

lF0 ,2i

Nl( KerN2l1i11) (8)

ou encore (loc. cit.) comme convolution de la filtration par les noyaux et les images des puissances deN. On définit surM deux filtrations: l’une croissante KlM4KerNl11 si lF0 et 0 sinon et l’autre décroissante IjM4ImNj si jD0 et M sinon. On a alors

FiliM4

!

l2j4i

KlMOIjM. (9)

SurGrlKM»4KlM/Kl21M, on dispose aussi d’une filtration par les images deNdéfinie parIjGrlKM»4Im (IjMOKlMKKlM/Kl21M) et le gradué GriM s’interprète comme suit (cf. (A.1) [25]):

LEMME 2.1.1. Le morphisme canonique5l2j4iKlMOIjMKFiliM induit un isomorphisme

(10) 5l2j4iGrIjGrlKM4

45l2j4i

Im (Nj: GrlK1jMKGrlK

M) Im (Nj11: GrlK1j11

MKGrlK

M) K GriM.

(7)

2.2. Description du gradué.

Pour jD0 , on notera Y(j) la réunion disjointe de j intersections des composantes irréductibles de Y (défini dans Z par f40). Ainsi, Y( 1 )4 4

I

2

I

1GlGdYl est la réunion disjointe des composantes irréductibles (Yl)1GlGd de Y, Y( 2 )»4

I

2

I

lEl8YlOYl8,R

Les groupes de cohomologie locale HnY(j)(OZ) de OZ à support dans Y(j)(qui sont nuls sauf pourn4j, la codimension deY(j)dansZ) sont de manière naturelle des DZ-modules cohérents.

Considérons maintenant le DZ-moduleHjY(j)(OZ) suivant: pour jD0 , on note Yi1OROYij l’intersection de j des composantes lisses de Y et l’on pose

HjYi1OROYij(OZ)»4DZ/DZ. (xi1,R,xij1,R,¯×i1,R,¯×ij,R,¯d) (11)

(la notation ¯×ij signifie que l’on exclut ¯ij du d-uplet (¯1,R,¯d)), puis

HjY(j)(OZ)»45i1EREijHjYi1OROYij(OZ) . (12)

Il est bien connu que l’application HjYi1OROYij(OZ)KHjYi

1OROYij(OZ) (13)

induite (par passage au quotient) par l’application PDZKP. 1

xi1Rxij

HjYi1OROYij(OZ) (14)

est un isomorphisme (laquelle induit un isomorphisme HjY(j)(OZ)K KHjY(j)(OZ)).

Ces distinctions typographiques (entre HjYi1OROYij(OZ) et HjYi1OROYij(OZ),R) seront pratiques ultérieurement.

Nous allons, une fois décrit explicitement la filtration par les noyaux de N, donner un sens à l’énoncé suivant qui précise (*).

THÉORÈME 2.2.1. Pour tous jF0 ,lF0 , il existe un isomorphisme naturel de DZ-modules

HlY1(l1j11 )j11 (OZ)KGrIjGrlKM. (15)

REMARQUE 2.2.2. Après sommation sur les indices convenables, ap- plication du foncteur «complexe De Rham» et de l’isomorphisme de

(8)

Gysin, on déduit aisément de ce théorème la description dugri(AQ

C) de [23], (4.18).

La démonstration du théorème repose de manière essentielle, comme suggéré par le lemme 2.1.1, sur la détermination des noyaux des itérés Nj de N sur M pour laquelle nous aurons besoin de quelques nota- tions.

On considèrera des multi-indicesi»4(i1,R,id) avecij]0 , 1(pour toutj. La longueur deiest définie parl(i)»4i11R1id. On posexi»4 4x1i1Rxdid. Soient doncI»4(f,d1,R,dd21) etIjest l’idéal deOZengen- dré par tous les xi avec l(i)4d2j.

PROPOSITION 2.2.3. Le morphisme canonique I1DIj

I KKerNj (16)

est un isomorphisme pour tout jF0 .

EXEMPLE. Si d44 , on a un isomorphisme

D. (x1x2,x1x3,x1x4,x2x3,x2x4,x3x4,d1,d2,d3)

D. (x1x2x3x4,d1,d2,d3) CKerN2. (17)

Le fait que le morphisme canonique aboutisse dans KerNjest immé- diat (même type de calcul que dans le lemme 1.1.1) et c’est la surjectivité qui est plus délicate. On va se ramener (par passage au gradué pour la filtration par l’ordre des opérateurs différentiels) à un énoncé de nature commutative pour lequel quelques notations supplémentaires sont nécessaires.

Considérons donc gr(D)»4C[x1,R,xn; j1,R,jn], notons ji4 4s(¯i) le symbole dansgr(D) de¯iet identifions le symbole d’un élément de OZ avec lui même: s(xi)4xi.

PROPOSITION 2.2.4. Les éléments f,s(d1),R,s(dn21) forment une suite régulière dans le gradué gr(DZ) de DZ.

DÉMONSTRATION. cf. [7] où ce résultat est prouvé plus généralement pour n’importe quel diviseur libre localement quasi-homogène.

COROLLAIRE 2.2.5. L’idéal gradués(I) deIest l’idéal degr(DZ) en- gendré par f,s(d1),R,s(dd21).

(9)

DÉMONSTRATION. cf. prop. 4.1.2 de [6].

Posons IA

0»4s(I) et, pour j[ 1 , d21 ], IA

j»4IA

01

!

iNl(i)4d2j

gr(DZ).xi (18)

PROPOSITION 2.2.6. Soit j[ 0 , d21 ]. Les deux propriétés suivan- tes sont équivalentes:

(i) PIA

j

(ii) P. (x1j1)jIA

0.

Admettons un instant cette proposition 2.2.6 et voyons comment elle implique la proposition 2.2.3. Soit PDZ dont la classe dans M ap- partienne à KerNj, c’est-à-dire, P(x1¯111 )jI. En considérant les symboles principaux, on trouve s(P)(x1j1)js(I) et par la proposition précédente, s(P)s(I)1gr(DZ)Ij. On peut donc trouver F,G1,R,Gn21,Hagr(DZ) tels que s(P)4Ff1

!

i

Gis(di)1 1

!

a Haxa (ici on a utilisé ce qu’on sait sur s(I), i.e. s(I)4 4gr(DZ)(s(d1),R,s(dd21) )).

De plus, par homogénéité, les degrés de F et desHacoïncident avec deg (s(P) ) et les degrés desGjsont tous égaux à deg (s(P) )21 . Nous al- lons remonter l’expression précédente àDZ. Prenons des opérateurs dif- férentielsQ,Rj,Sade degrés convenables tels que ses symboles sont les F,Gj,Ha respectivement. Alors, la classe dans M de l’opérateur P8 4 4P2(Qf1

!

i

Ridi1

!

a Saxa) est toujours dans KerNjmais deg (P8)E Edeg (P), et on peut raisonner par récurrence sur deg (P), en commençant par le cas trivial deg (P)4 21 , i.e. P40 .

Pour démontrer la proposition 2.2.6, on va utiliser un procédé de divi- sion et il est donc utile de fixer un «ordre» sur les monômes degr(DZ) (cf. [9], chap. 2, 2.) : on décide quex1ERExnEj1REjn. L’outil es- sentiel est donné par la description suivante de bases de Groebner pour les idéaux IA

j que nous séparerons, pour la commodité d’énonciation en trois lemmes, suivant les valeurs de l(i).

LEMME 2.2.7. (cas l(i)40). La réunion des ensembles:

l ]f,s(d1),R,s(dd21)( l ]x1dj1d21

(

l ]x1d21jd122xi tels que i]2 ,R,d((

(10)

l ]x1d22jd123xi1xi2 tels que i2Di1 et ij]2 ,R,d((

...

l ]x12j1xi1Rxid22 tels que id22DRDi1 et ij]2 ,R,d((

forme un ensembleGIA0qui est une base de Groebner ([9], chap. 2, 5. def.

5) de l’idéal IA

0.

LEMME 2.2.8. (cas l(i)41) L’ensemble (x1,R,xd) est une base de Groebner GIA1 de l’idéal IA

1.

LEMME 2.2.9. (cas l(i)[ 2 ,d21 ]) Soient mF2 et Sm l’ensemble de tous les multi-indicesicomme ci-dessus de longueurl(i)4m. La réu- nion des ensembles:

l ]xi,s(d1),R,s(dd21) tels que iSm( l ]x1l(i)jl(i)1 21

(

l ]x1l(i)21j1l(i)22xi tels que i]2 ,R,d((

l ]x1l(i)22j1l(i)23xi1xi2 tels que i2Di1 et ij]2 ,R,d((

....

l ]x12j1xi1Rxil(i)

22 tels que il(i)22DRDi1 et ij]2 ,R,d((

forme un ensembleGIAmqui est une base de Groebner ([9], chap. 2, 5. def.

5) de l’idéal IA

m.

DÉMONSTRATION. Elle est, bien sûr, identique dans son principe pour les trois lemmes. Tout d’abord, il est clair que les éléments cités forment des bases des idéaux concernés. Pour voir qu’il s’agit bien de ba- ses de Groebner, d’après le critère de Buchberger (cf. [9], chap. 2, 6., thm. 6), il suffit de vérifier, pour chacune d’entre elles, que leS-polynô- me de deux éléments différents quelconque de la base choisie est divisi- ble par un élément de cette base, ce qui résulte de vérifications faciles laissées au lecteur.

Venons-en à la démonstration de la proposition 2.2.6. On écrit la divi- sion ([9], chap. 2, 6. prop. 1) de PIA

j dans la base de Groebner GIAj: P4

!

QiGIj

Pi.Qi1R (19)

avec aucun des monômes non nuls dont R est somme divisible par les coefficients dominants ([9], chap. 2, 2. def. 7) des éléments de

(11)

GIAj. Nous appelerons R la forme normale ([9], chap. 2, 6.) de P relativement à l’idéal IA

j.

Si maintenant on multiplie l’égalité ci-dessus par (x1j1)j, on constate tout d’abord, vu la forme des bases de Groebner ci-dessus, que la somme (

!

QiGIj

Pi.Qi). (x1j1)jse réécrit exactement comme (

!

Qi8GI0

Pi8.Qi8).

D’autre part, du fait qu’aucun des monômes non nuls dontRest som- me n’est divisible par les coefficients dominants ([9], chap. 2, 2. def. 7) des éléments deGIA

j, on en déduit qu’aucun des monômes non nuls dont R. (x1j1)jest somme ne peut être divisible par les coefficients dominants ([9], chap. 2, 2. def. 7) des éléments deGIA0, si bien queR. (x1j1)jest le re- ste de la divsion de P. (x1j1)j par les éléments de GIA0.

En conclusion, la forme normale de P. (x1j1)j relativement à IA

0 est R. (x1j1)j. Comme la nullité des formes normales d’un élément relative- ment à un idéal est équivalente ([9], chap. 2, 6. coroll. 2) à l’appartenance à cet idéal, on a bien l’équivalence annoncée dans la proposition.

Mentionnons sur un exemple à quels éléments on aboutit avec toutes ces conditions sur les indices.

EXEMPLE. Soit d44. On a:

l GIA04

4 ]x1x2x3x4,s(d1),s(d2),s(d3),x14j13,x13j12x2,x13j21x3,x13j21x4, x12j1x2x3,x12j1x2x4,x12j1x3x4( l GIA

34 ]x1x2x3,x1x2x4,x1x3x4,x2x3x4,s(d1),s(d2),s(d3),x13

j12, x12j1x2,x12j1x3,x12j1x4(. Nous pouvons enfin décrire comment est construit le morphisme na- turel dont il est question dans le théorème 2.2.1: on prend P dans HlY1i1jO1R1OYil1j11(OZ)»4

»4DZ/DZ. (xi1,R,xil1j111,R,¯×i1,R,¯

×

il1j11,R,¯

d) que l’on représente par PDZ et on lui associe la classe de

P.x1.R.x×i1.R.x

×

il1j11.s..xd. (¯1x1)j dans GrIjGrlKM

(20)

Tout d’abord, on a bien P.x1.R.x×i1.R.x

×

il1j11.xi

l1j12

×

.R.xd. (¯1x1)j IjMOKlM car:

(12)

l multiplier à droite par (¯1x1)jfait clairement arriver dans ImNj4 4IjM

l d’autre part, quitte à multiplier (on est dans M!) par

m1xm1)R(¯mjxmj) au lieu de (¯1x1)javec (m1,R,mj) choisis parmi (i1,R,il1j11), on peut faire apparaitre d2(l1j11 )1(j)4d2l21 variables différentes xm dans le facteur x1.R.x×i1.R.x

×

il1j11.R.xd. . (¯1x1)jdu produit P.x1.R.x×i1.R.xil

1j11

×.R.xd. (¯1x1)j, on est donc en présence d’un élément du noyau de la puissanced2(d2l21)4l11 de N, ie. dans KlM.

Le même type de considération montre également que si l’on part d’un élément dans DZ. (xi1,R,xil1j111,R,¯×i1,R,¯

×

il1j11,R,¯

d), on trouve bien 0 dans Grl1jM.

L’application

HlY1(l1j1j111 )(OZ)KGrIjGrlKM (21)

est donc bien définie.

La démonstration du théorème 2.2.1 ne repose plus maintenant que sur l’examen du nombre de variables xi et/ou ¯m dont on a besoin dans certaines écritures. En effet, par définition de GrIjGrlK

M et grâce aux descriptions explicites ci-dessus, on remarque que tout élément de ce dernier admet un représentant dans DZ ayant les deux propriétés sui- vantes: dans chacun des monomes dont ce représentant est somme, il y a exactement d2l21 variables xa différentes (vu la description des KerNj) et aussi un produit dejexpressions du type (¯bxb) (vu la descrip- tion de N).

La surjectivité de l’application ci-dessus en découle aussitôt.

Pour l’injectivité, on part de

(22) (Pi1,R,il1j11)(i1,R,il1j11)Hl1j11Y(l1j11)(OZ)»45i1EREil1j11Hl1j11Yi

1OROYil1j11(OZ) et l’on représente chaquePi1,R,il1j11par un Pi1,R,il1j11dans DZ tel que aucun des monômes non nul dont il est somme n’appartienne à l’idéal

DZ. (xi1,R,xil

1j111,R,¯×i1,R,¯il

1j11

×

,R,¯

d).

Si l’on traduit que l’image de (Pi1,R,il1j11)(i1,R,il1j11) dans GrIjGrlKM

(13)

est nulle, c’est dire appartient à

Im

g

Nj11: KerKerNNl1j11l1j K KerNl KerNl21

h

au niveau des représentants, on obtient qu’une certaine somme

(23)

!

i1EREil1j11

Pi1,R,il1j11.x1.R.x×i1.R.x

×

il1j11.R.xd.((¯m1xm1)R(¯mjxmj)) avec un choix libre des (m1,R,mj) devrait, (compte tenu de la descrip- tion de KerNl), modulo DZ. (f,d1,R,dd21), être somme de monômes non nuls ou apparaitj11 fois des¯bxbetd2lfois desxa, ce qui est con- tradictoire avec la forme des monômes non nuls dont les Pi que nous avons choisis sont sommes.

REMARQUE 2.2.10. Le théorème 2.2.1 fournit un moyen d’obtenir la description attendue (et conforme à celle desRcfC) de la cohomologie de De Rham deM. La cohomologie du complexe des solutions est décri- te, quand à elle, dans une situation plus générale, dans [16], 5.3.

3. Variantes p-adiques.

3.1. Cohomologie locale p-adique.

On se place dans la situation géométrique (I) et l’on noteraZ×(resp.

Z) le schéma formel (resp. faiblement formel) associé par complétion (resp. complétion faible) le long de la fibre spéciale. On dispose, comme déjà utilisée dans [11], 2.2 de l’anneauDZQde [18] et de son sous-anne- au des opérateurs différentiels d’ordre finiDZQ. Les résultats du chapi- tre précédent devraient (en référant aux théorèmes de division de [20], 3 puis en utilisant certaines propriétés de l’extension des scalairesDZQK KDZQ) s’étendremutatis mutandislorsque l’on remplaceDZparDZQ. Des références accessibles faisant pour l’instant défaut, nous utiliserons l’anneau DZ×Q introduit dans [1] (cf. également [5]) et considérerons les

MZ×Q»4 DZ×Q

DZ×Q. (f,d1,R,dd21) (24)

munis du même opérateur N que ci-dessus.

(14)

REMARQUE 3.1.1. Idéalement, pour avoir des références complètes mais rester néanmmoins dans un cadre analogue (grâce à [12], thm.

4.5.2) à [11], 2.2, (ie. avecDZQ) il faudrait remplacer leDZdes chapitres précédents parDZ

m

Q(Z×Q) ou parDZmQ(avecZ»4PnOK,ZQ»4Z2Z) puis utiliser la flèche d’extension plate ([4], 4.3.11) DZmQKDZ

m

Q(Z×Q )) afin d’avoir des dévissages de DZmQ(Z×Q

)-modules ou de DZ

m

Q-modules. Ce que l’on fait ci-dessus revient à étudier ce qui se passe surZ (au lieu de Z), ce qui ici suffit pour la compréhension du dévissage.

Avant d’énoncer un résultat général, montrons comment des argu- ments simples de division, comme dans [11], permettent de traiter le cas d42. Comme N240 , la filtration par le poids se réduit à 0%ImN%

%KerN%MZ×Q et l’on a la

PROPOSITION 3.1.2. On a un isomorphisme canonique de suites exactes

0K KerN ImN

I

0KH†1Y1(OZ×K)5H†1Y2(OZ×K) K

K

MZ×Q

ImN

I

H†1Y (OZ×K) K

K

MZ×Q KerN K0

I

H†2Y1OY2(OZ×K)K0 (les groupes de cohomologie figurant dans la suite exacte inférieure sont ceux de [1]).

DÉMONSTRATION. La suite exacte du bas est simplement la suite exacte (type Mayer-Vietoris) longue à support associée au recouvrement de Y fourni par ses composantes irréductibles Y14V(x1) et Y24V(x2).

On sait, d’autre part, que l’on a des isomorphismes (cf. [1], 4.2.3, 4.3.3, 4.3.4)

DZ×Q/DZ×Q. (x12)KH†1Y1(OZ×K) ; PKP. 1

x1( idem pour Y2) (25)

DZ×Q/DZ×Q. (x1,x2)KH†2Y1OY2(OZ×K) ; PKP. 1 x1x2 (26)

DZ×Q/DZ×Q. (f,¯1x12x2)KH†1Y(OZ×K) ; PKP. 1 x1x2 (27)

(15)

De ce dernier isomorphisme, on déduit immédiatement, vu la description deN, que la flèche verticale du milieu est un isomorphisme (c’est la va- riante p-adique trivialement vraie de la proposition 2.2.1).

On remarque maintenant que l’on a un isomorphisme KerNC DZ×Q. (x2,x2)

DZ×Q. (f,d1) . (28)

En effet, D

Z×Q. (x2,x2)

DZ×Q. (f,d1) est un sous-module de MZ×Q clairement contenu dans KerN. D’autre part, un élément de MZ×Q admettant un représen- tant de la formeP4

!

ai,j¯1i¯2jc0 avec lesai,jKne peut appartenir à KerN, car alors on aurait une relation

P1x14R.x1x21S.d1, (29)

qui, réduite modulo l’idéal DZ×Q.x1 implique facilement que l’on doit avoir S4S8.x1; d’où par conséquent une relation de la forme P14 4R.x21S8. (x1¯12x2), laquelle réduite modulo l’idéalDZ×Q1impli- que que l’on doit avoir une relation de la formeR2S8.¯24S" . ¯1. Une fois reporté dans l’équation précédente, on obtient: P14S" . x2¯11 1S8.x1¯1; soit finalementPDZ×Q. (x1,x2), ce que l’on vérifie immédiate- ment être contradictoire avec l’écriture de Pc0.

Par suite, on a des isomorphismes MZ×Q

KerN C DZ×Q. (f,d1)

DZ×Q. (f,d1,x1,x2) C DZ×Q DZ×Q. (x1,x2) (30)

La compatibilité des morphismes intervenant ci-dessus est facile et laissée au lecteur et la proposition en découle immédiatement.

Pour traiter le casdquelconque, rappelons que l’on dispose de divers anneaux d’opérateurs différentiels D(m)Zi (avec mF0 et iF1 variables) reliés par certains morphismes de transitions pour la définition desquels on renvoie à [5] et [4]. A partir de ceux-ci, on peut former des variantes évidentes M(m)Zi du module MZ×Qci-dessus, lesquelles sont toutes munies d’un opérateur nilpotent N comme ci-dessus. On dispose également en remplaçantDZpar D(m)Zi et par DZ×Qde variantesHj, (m)Y(j) (OZi),HjY(j)(OZ) desH†jY(j)(OZ×K). Le corollaire 4.3.4 de [1] implique qu’il n’y a pas de confu- sion possible dans le choix des notations: le dernier DZ×Q-module qu’on vient de considérer est un bien un groupe de cohomologie à support au sens de loc. cit..

(16)

THÉORÈME 3.1.3. Pour tousjG0 ,lF 21 tels quel2jF0 , il existe un isomorphisme naturel de DZ×Q-modules

H†l2j11Y(l2j11 )(OZ)KGrIjGrlKMZ×Q. (31)

DÉMONSTRATION (ESQUISSE). On commence comme auparavant par prouver l’analogue de la proposition 2.2.4 sur les KerNiet l’on se ramè- ne pour ce faire, en utilisant le fait que l’extension des scalairesD( 0 )Z×QK KDZ×Qest plate (cf. corollaire 3.5.4 de [4]), à la proposition analogue avec D( 0 )Z×Qà la place deDZ×Qpuis à l’assertion analogue avant de tensoriser par Q, ie. avec les pro-objets correspondant à substituer dans les définitions D( 0 )Z. à la place de D( 0 )Z×Q. Comme ces pro-objets sont sans p-torsion, on se ramène à la situation modulop(ie. avecD( 0 )Z1 dans la définition des objets considérés) pour laquelle les arguments du chapitre précédent s’appli- quent. Une fois obtenue la structure des KerNi, le théorème en découle.

On dispose également, par les mêmes arguments, de l’analogue de la suite exacte (5) et de la description (6). On a donc ici un isomorphisme canonique

Coker (N:MKM)CDZ×Q/DZ×Q. (f,¯1x1,R,¯dxd) . (32)

dans lequel on reconnait (cf. [1], corollaire 4.3.3) au second membre la présentation standard de HY†1(OZ×K). Appliquant alors successivement le foncteur de De RhamDR(2)»4RHomDZ×Q(OZ×Q,2), et en utilisant l’iso- morphisme de Gysin ([3], 3.8) sur les groupes de cohomologie associés, on voit apparaitre les groupesHrig*(Y/K), ce qui indique la nature du lien (dualité) entre le point de vue présenté ici et les suites apparaissant dans [8], introd. .

On peut d’ailleurs, plus généralement et par le même type de consi- dérations déduire du théorème des dévissages intimement liés à ceux de [19] ainsi que le calcul de la cohomologie de De Rham de MZ×Q. 3.2. Monodromie et frobenius.

Supposons maintenant que OK4W(k) et considéronsZ comme sché- ma au-dessus de Spec (OK[t] ) avectKx1Rxdet soitFle relèvement de frobenius standard ie. (F(xi)4xip, F(t)4tp). Le DZ×Q-module MZ×Q de- vrait être un exemple deF2DZ×Q-module holonome au sens de [5] 5.3.5.

C’est, bien sur, clair pour son gradué (pour la filtration associée à N)

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