A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A BDELLAH B ECHATA
Calcul pseudodifférentiel p-adique
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 13, n
o2 (2004), p. 179-240
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_2004_6_13_2_179_0>
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Calcul pseudodifférentiel p-adique
ABDELLAH BECHATA (1)
RÉSUMÉ. - On développe ici l’analyse pseudodifférentielle des opérateurs agissant sur les fonctions à valeurs complexes sur kn, où k est un corps
non archimédien. Cette étude met en jeu, pour commencer, une géné- ralisation au cas p-adique des méthodes obligatoires
(calcul
de Weyl, représentationd’Heisenberg)
ou souhaitables(utilisation
de familles d’états cohérents et caractérisation des classes d’opérateurs par leur action sur cesétats)
de l’analyse pseudodifférentielle. On en déduit une caractérisation« à la Beals » de classes d’opérateurs, ainsi qu’un calcul fonctionnel des opérateurs de poids un. L’absence d’opérateurs de dérivation interdit bien sûr tout développement « à la Moyal » de la composition de deux symboles:
mais, utilisant la théorie des caractères multiplicatifs de kx, on donne une
formule de composition reliant la décomposition en termes « homogènes »
d’un produit f1#f2 aux décompositions de cette espèce de f 1 et f 2 .
ABSTRACT. - We develop the pseudodifferential analysis of operators acting on complex-valued functions on kn, where is a non-Archimedean field. Our study relies on the generalization of classical concepts such as the the Weyl calculus and Heisenberg’s representation, also on the char-
acterization of classes of operators by means of their action on « families of coherent states ». A Beals-type characterization of certain classes of operators, together with the usual application to a functional calculus of operators of weight one, is derived as a consequence. Since no derivation operators are available in the p-adic analysis, no Moyal-style expansion of
the composition of two symbols is possible: nevertheless, using the theory
of multiplicative characters of kx, we give a composition formula ex- pressing the decomposition in « homogeneous terms » of a sharp-product f1#f2 in terms of the corresponding decompositions of the two factors.
(*) Reçu le 2 juin 2003, accepté le 10 mars 2004
(1) Mathématiques, UMR 6056 Université de Reims BP 1039, F 51687 Reims Cedex 2, France.
E-mail : abdellah.bechata@univ-reims.fr
2014 180 2014
Table des matières
Introduction ...180
1 Définitions et notations
générales
... 1822 Calcul de
Weyl p-adique
... 1882.1 Définition dans le cadre
L2
... 1882.2 Calcul de
Weyl général
et calcul standard ... 1913 Calcul de
Weyl
et classes desymboles
définies par despoids ...
1953.1 Définition des espaces de
symboles
àpoids ...
1953.2 Caractérisation par les états cohérents des
opérateurs possédant
unsymbole
àpoids
... 1953.3
Conséquences
sur larégularité
desopérateurs ...
1984 La caractérisation à la Beals et une
application
.... 2015
Compléments d’analyse
non archimédienne ... 2045.1 Théorie de
Pontriaguin
... 2055.2 Facteur Gamma dans le cas non archimédien ... 207
5.3
Décomposition
en fonctionshomogènes ...
2095.4
Composantes homogènes
de lacomposée
de certainssymboles ... 210
6 Une formule de
composition
en calcul deWeyl p-adique
à une dimension ... 2116.1
Énoncé
du théorèmeprincipal
... 2126.2 Détermination
heuristique
de la forme du noyau ... 2146.3 La
composition
de deuxsymboles quasi-homogènes particuliers ... 216
6.4
Composition
de deux ondesplanes
transversesquasi- homogènes... 225
6.5 Preuve de la formule de
composition
... 229Bibliographie ... 240
Introduction
Le calcul
pseudo-différentiel,
enparticulier
le calcul deWeyl,
est unoutil fondamental dans l’étude des
opérateurs apparaissant
naturellement dans lesproblèmes d’équations
aux dérivéespartielles.
Cet article a pour but ledéveloppement
du calcul deWeyl
dans le cadre des corps locaux non-archimédiens. Une telle étude a été initiée en 1993 par S. Haran[S.H.].
Le livre de
[V.V.Z]
introduitégalement
lesopérateurs pseudo-différentiels
en
analyse p-adique
dans unesprit plus
orienté vers laphysique.
La méthodeemployée
ici fait unelarge part
à des méthodes directement issues del’analyse harmonique (représentation d’Heisenberg, représentation métaplectique,
familles d’états
cohérents).
Ellegénéralise
ainsi les méthodesdéveloppées
dans
([A.U.1])
dans le casnon-archimédien ;
laprésentation
del’analyse
surl’espace
dephase
dans[G.F.]
est faite dans le mêmeesprit.
Enrevanche,
lesméthodes
plus classiques
del’analyse pseudo-différentielle ([L.H.]),
baséessur
l’intégration
parparties
et lesdéveloppements asymptotiques,
ne sau-raient s’étendre ici.
Désignons
par k un corps local non-archimédien decaractéristique
nulleou différente de 2 et
soit 11
un caractère non trivial de k. Considérons le grouped’Heisenberg, l’unique
extension centrale dede k d x kd par k
con-struite à
partir
de la formesymplectique
dont la définition estrappelée
en 1.2ci-dessous. Au
caractère 03C8
est attaché unereprésentation
irréductible uni- taire bien définie(la représentation d’Heisenberg)
du grouped’Heisenberg
dans
l’espace L2(kd, C).
On introduit le calcul deWeyl, qui
définit uneappli-
cation linéaire de
L 2(kd
xkd) (espace
dessymboles
de carréintégrable)
dansl’espace
desopérateurs
de Hilbert-Schmidt surL2(kd),
par unegénéralisation
naturelle de la formule usuelle dans le cas archimédien. L’un des
objets
dece travail est d’étendre la
signification
del’opérateur Op( f )
desymbole f
àdes cas
plus généraux
que celui oùf appartient
àL 2(kd
xk d).
Il n’existe pas, dans le cas local
non-archimédien, d’opérateur
de dériva-tion,
nonplus
que de fonctionpolynomiale
à valeurscomplexes :
mais il estnéanmoins
possible,
comme l’avaitremarqué
S.Haran,
d’introduire deux familles(I03B1)
et(J03B2) d’opérateurs
se substituant auxclassiques opérateurs
de dérivation et de
multiplication,
etpermettant
de définirl’analogue
desespaces de Sobolev ou les
images
de ces derniers par la transformation de Fourier. Ceci conduit à une définition naturelle aussi bien del’espace S(k d)
« de Schwartz » et de son dual que des classes de
symboles
associées à despoids possédant
despropriétés analogues
à celles du cas archimédien. Ils’agit alors,
pour commencer,.d’étendre
àl’analyse p-adique
les critères de continuité desopérateurs pseudodifférentiels associés,
et de montrer que l’on obtient ainsi desalgèbres d’opérateurs
non-commutatives dans le casdes
symboles
depoids
1.La méthode
employée
ici consiste àpartir
de lafonction ~
EL2(kd),
fonction
caractéristique
de l’ensemble despoints
dek d
à coordonnées dans l’anneau des entiers dek,
que l’on a normaliséeconvenablement,
et de lafamille
(~y,~)
que l’on en déduit en faisantagir
lareprésentation d’Heisenberg.
Tout le calcul
symbolique
desopérateurs
dans des classes desymboles
- 182 2014
à
poids
est obtenu àpartir
d’une caractérisation desopérateurs Op( f )
dans une classe donnée par une
propriété
relative auxproduits
scalaires(Op(f)~y,~, ~y’,~’).
Poussant cette méthodeplus
loin(suivant [U.U.]),
onparvient
à une caractérisation « à la Beals » de certaines classesd’opérateurs :
ceci
permet
dejustifier
l’existence d’un calcul fonctionnel de cesopérateurs.
Un
point
surlequel l’analyse pseudo-différentielle
non-archimédienne est fondamentalement différente del’analyse
usuelle concerne la formule decomposition
dessymboles, qui exprime
lesymbole f#g
ducomposé
de deuxopérateurs
desymboles f
et g. Tout comme dans le casarchimédien,
il existeune formule
intégrale
decomposition, qui
n’a rien departiculier.
On sait que dans le casarchimédien,
ledéveloppement
en série entière del’exponentielle qui
intervient dans cetteintégrale
conduit à la formuleasymptotique
« deMo y al » f#g ~ fg + 1 4i03C0{f,g} + ···
Riend’analogue
ne saurait exister dans le cas non-archimédien parcequ’il n’y
a pour commencer nianalogue
du crochet de
Poisson,
nidéveloppement
en série ducaractère 11
devant sesubstituer à
l’exponentielle.
Enrevanche,
dans le cas de la dimension un, onpeut décomposer
toutsymbole
raisonnable commesuperposition intégrale
de termes
homogènes,
etdécomposer
à nouveau lecomposé f#g
d’unefaçon analogue :
bienentendu,
les « termes » obtenus ne sont pas despolynômes !
On
parvient
alors(théorème 6.5),
dans le casnon-archimédien,
à une formulegénéralisant
la formule annoncée dans la section 5 de[A.U.2],
à l’occasiond’une étude sur les formes modulaires
non-holomorphes,
et démontrée dans[A.U.3].
La démonstration de ce théorème est assezlongue
et seral’objet
des sections 5 et 6.
Cet article est le résumé d’une thèse
[A.B.]
soutenue à l’Université de Reims :je
remercie A.Unterberger
pour son soutienpendant
lapréparation
de cet article.
1. Définitions et notations
générales
Dans toute la
suite, k désigne
un corps localnon-archimédien,
c’est-à-dire une extension
algébrique
dedegré
fini soit deQp,
soit deFp((X))
pourun certain nombre
premier
p, decaractéristique
différente de 2. On noteOk
l’anneau des entiers de k : c’est un anneauprincipal
etlocal,
c’est-à-direqu’il possède
ununique
idéal maximal. On fixe une uniformisante 03C9 dek,
c’est-à-dire un
générateur
de cet idéal maximal et l’onnote | . 1 l’unique
valeurabsolue de k
vérifiant | w 1= (card(Ok/03C9Ok))-1 (dans
le cas où k =Qp,
on a ainsi
Ok = Zp
l’anneau des entiersp-adiques, w
= p parexemple
et1 x 1= p-a
si x~ Q avec
x =pa m
où m et n sont des entiers non divisiblesn
par
p).
Dans lasuite,
on noteraparfois q
le nombreentier | 03C9 |-1. En outre,
on choisit dans toute la suite un caractère additif non
trivial 03C8
de k. Leplus grand
idéal fractionnaire deOk
surlequel 03C8
est constant se nomme le conducteurde 11 ;
il est traditionnellement notéOk
et il estégal
à l’ensemble03C9n(03C8)Ok
pour un certainn(03C8) appartenant
à Z(par exemple
dans le casoù k =
Qp,
onpeut choisir 11
de telle sorte que l’on ait03C8(x) = e203C0iy
six E
Qp et y e Q
avec x - y eZp.
Le conducteurde 03C8
est alorsZp). À
ceconducteur on associe une valeur absolue non-archimédienne sur
k,
« duale »de la valeur
absolue |.|,
etqui
est définiepar : | x | IV =1 x03C9-n(03C8) | .
Surkd,
on définit les normes suivantes :
y
=max | yi |, ~~~V = mr;tx | ~i IV .
Le but de ce travail est d’introduire et d’étudier un calcul
symbolique
des
opérateurs linéaires,
éventuellementnon-bornés, agissant
surl’espace
L2(kd), où,
pouremprunter
laterminologie
de lamécanique quantique, l’espace k d peut-être appelé l’espace
deconfiguration.
Ilconvient,
pourl’analyse
deFourier,
d’introduireégalement l’espace dual,
dit espace desimpulsions : si,
surl’espace
deconfiguration,
on utilise lanorme ||, on
seraamené à utiliser la norme
duale 1 l’
surl’espace
desimpulsions. Enfin,
pourdévelopper
un calculsymbolique,
il convient d’introduirel’espace
dephase qui
est leproduit
del’espace
deconfiguration
parl’espace
desimpulsions.
On
peut
l’écrirek d
xkd,
étant entendu que le deuxièmeexemplaire
estidentifié au dual du
premier
au moyen de la dualité de groupes localementcompacts
définiep ar : kd kd ~ C où (y,~ ~ 03C8(y,~>),
l’on aposé,
pour(y, ~)
d
appartenant
àk d
xkd,
y, ~> = 03A3
yi~i. On remarquera que,lorsque
dest
égal
à1,
le conducteurOk
définiprécédemment
s’identifie au dual dePontriaguin
du groupek/Ok
par cette dualité.On note alors dx la mesure de Haar sur
k d
autoduale relativement à la dualitéprécédente ;
elle est caractérisée par la conditionVol (od)
xvol((Ook)d)
= 1.L’espace L2(kd)
des fonctionsde k d
dans C de carréintégrable
est muni duproduit
scalaire usuel donné parVu, v
EL2(kd), (u, v)
=u(x)v(x)dx. (1.1)
Comme dans la théorie
archimédienne, l’espace
dephase k d
xkd
est muni dela forme
symplectique (ici
à valeurs dansk),
dont onrappelle
ladéfinition ;
pour
(y, q), (y’, ~’) appartenant
àk d
xkd,
on pose[(y, ~), (w’ ri’)]
=y’, ~
> -y, ~’
> .(1.2)
- 184 -
On définit
l’analogue
non archimédien dupoids
1 +~(y, ~)~2,
pour(y, ~)
appartenant à kd
xkd,
par la formule suivante :Il, y, fi 1= max(l, ~2y~, ~2~~v), (1.3)
et l’on note aussi
{|1, |1, ~|v = | 1, 0, ~|
17 y|=| 1,
Y, 0,|,
.(1.4)
Ce
poids
vérifie encore uneinégalité
dutype « inégalité
dePeetre »,
i.e.X, Y ~ k2d, |1, X + Y | |1, X | | 1, Y |. (1.5)
Le facteur 2
présent
au second membre de(1.3)
est lié au fait que,partant
de la considération surl’espace
deconfiguration
de fonctions élémentaires àsupport
dansOdk,
onparvient d’emblée,
pour cequi
concerne leurs fonc-tions de
Wigner (cf. proposition 2.10),
à des fonctions àsupport
dans1 od x (1 2Ook)d
surl’espace
dephase (un phénomène
tout à faitanalogue
se
présente
enanalyse
archimédienneoù,
si l’onpart
de la fonctione-7rllxIl2
sur
Rd,
onparvient
par le mêmeprocédé
à la fonctione-203C0(~y~2+~~~2)
sur
Rd
xRd).
Nousdevons,
enparticulier, disposer
d’unpoids
m tel quel’opérateur,
nonborné,
demultiplication
par mpossède
comme fonctionspropres ces fonctions de
Wigner et,
pourcela,
il suffit que notrepoids
soit(1 2Odk) (1 2Ook)d-périodique.
L’espace
usuel des fonctions-test surkd
estl’espace
de Schwartz-Bruhat que l’on noteSalg(kd);
il est défini comme espace des fonctions àsupport compact
et localement constantes surkd.
La transformation de Fourier(notée F)
surSalg(kd)
est donnée par la formule suivante :Vu E
Salg(kd), (Fu)(x)
=kd u(y)03C8(-
y, x»dy
.(1.6)
Il est nécessaire d’introduire
également
la transformation de Fourier sym-plectique (notée g)
surSalg(kd
Xkd)
dont voici la définition :f ~ Salg(kd kd), (f)(X) = |2|d f(Y)03C8(2[Y, X])
dY.(1.7)
La normalisation choisie est traditionnelle dans le cas archimédien : le
symbole ç f
est en effet(cela persiste ici)
lesymbole
del’opérateur
obtenuen
composant
à droitel’opérateur Op( f )
par lasymétrie u ~ .
La trans-formation J’
(resp. Ç), qui
est unautomorphisme
deSalg(kd) (resp.
deSalg(kd
Xkd)),
seprolonge
en unautomorphisme isométrique
deL2(kd)
(resp. L2(kd
xkd» ;
enoutre,
la transformation de Fouriersymplectique jouit
de lapropriété supplémentaire g2
=IdL2(k2d).
Pour en terminer avec les définitions
générales,
onrappelle
la définitionde la
représentation
unitaire irréductibleprojective « d’Heisenberg »
7r dekd x kd
dansL2 (kd)
attachée au caractère03C8.
Elle est définie pour u ap-partenant
àL2(kd)
par(03C0(y, ~)u)(x) = 03C8( x - y 2,~ >) u(x - y)
etvérifie l’identité suivante valable pour tout
couple (X, Y) appartenant
à(kd
Xkd)
X(kd
Xkd) :
03C0(X)03C0(Y) = 03C8(1 2[X, Y]) 03C0(X
+Y). (1.8)
Un autre espace S
Pour l’étude du calcul de
Weyl local,
il est nécessaire d’introduire de nouvelles famillesd’opérateurs qui joueront
un rôleanalogue
auxclassiques opérateurs
archimédiens demultiplication
et de dérivation. Cette définition conduit à l’introduction d’un espace S de fonctions suivant[S.H.].
Soient a,
(3
deux nombres réelspositifs ;
on introduit surl’espace Salg(kd)
les
opérateurs
suivants :(I03B1u)(x)=|1,x|03B1u(x),
u ~ Salg(kd),
{ (Iv03B1u)(03BE) = | 1, 03BE|v03B1 u(03BE),
Vu E
S,,,Ig (k {
(J03B2u)(x) =
(F-1Iv03B2Fu)(x),
(I03B1,03B2u)(x) = (I03B1J03B2u)(x).
Sur
l’espace Salg(kd
Xkd),
on définit de mêmel’opérateur 03B1
demultipli-
cation
par 1 1, X |03B1 = [max(l, ~2x~, ~203BE~v)]03B1
si X =(x, 03BE)
etl’opérateur
03B2, conjugué par 9
del’opérateur J13 : l’opérateur 03B2 joue
donc le rôle quejouerait l’opérateur (1 - 0394)03B2 2
enanalyse
réelle. Contrairement au casarchimédien,
lesopérateurs
I03B1 etJe commutent,
ainsiqu’il
a étéremarqué
par S. Haran
(loc.cit).
On le revérifieraplus
loin.Les différents
opérateurs
introduits ci-dessus sont essentiellement auto-adjoints
surL2(kd) (resp. L2(kd
xkd»
et l’ondésignera
par les mêmessymboles
leurunique
extensionauto-adjointe (dont
le domaine contient par définitionSalg (kd) (resp. Salg(kd
Xkd))).
Onappellera
espace des « fonctions à décroissancerapide » l’espace S(kd)
=n Dom(I03B1,03B2).
Autrementdit,
03B1,03B2.0
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il
s’agit
del’espace
des fonctions uappartenant
àL2(kd)
telles quela,!3u appartienne
àL2(kd)
pour toutcouple
de nombres réelspositifs (a, (3).
L’espace
vectorielS(kd)
devient un espace de Fréchetlorsqu’on
le munitde la famille de
semi-normes Il u Ila,/3=11 I03B1,03B2u~L2(kd).
Enoutre, S(kd)
est un espace
nucléaire,
cequi
nouspermettra
d’utiliser le moment venul’analogue
du théorème des noyaux de Schwartz.On note
S’(kd)
le dualtopologique
deS(kd)
que l’onappellera
espace des distributions« tempérées »
surkd et,
pour toute distributiontempérée
T et pour toute fonction à décroissance
rapide u
surkd,
on noteT, u
>la valeur de T sur u; on écrit aussi
(T, u)
=T, 11
>(où u
~ u est laconjugaison complexe).
DÉFINITION 1.1. - On
note ~ (resp. ~°) la fonction caractéristique
de(Ok)d (resp. (Ook)d) multipliée par (resp. (vol(Ook)d)-1 2) et,
pour tout
(y, ~) appartenant à kd
xkd,
on pose~y,~ = 1f(Y, TJ)cjJ.
La transformée de Fourier
de ~ (resp. ~°)
estcjJ° (resp. ~).
La famille(~y,~)(y,~)~kd kd s’appelle
une famille d’états cohérents pourL2(kd
xkd)
etelle
jouera
ungrand
rôle dans la suite en raison du lemmesuivant, appelé quelquefois
« résolution de l’identité »(dans
le casarchimédien).
La preuve est faite dans[S.H.]
dans le cas du corpsQp
et segénéralise
sans difficulté.LEMME 1.2. - Pour tout
couple
defonctions
u, vappartenant
àL2(kd),
ona:
~u ~2L2(kd)= |(u, ~X) |2 dX,
k2d
(u, v)
=(u, ~X)(~X, v)
dXk2d
où le
produit
scalaire dansL2 (kd)
a étédéfini
en(1.1).
Les fonctions
~y,~ appartiennent
àl’espace Salg(kd) et
ondispose
desdeux formules suivantes :
(y,~) E kd X kd, I03B1,03B2~y,~ =| 1,y |03B1| 1, ~ IV/3 ~y,~. (1.9)
La formule
(1.9)
et le lemme 1.2permettent
de revérifier que lesopéra-
teurs la et
J/3
commutent. Enoutre,
ils seprolongent
en des automor-phismes,
continuant à commuter entre eux, del’espace
de FréchetS(kd).
Enfin par
dualité,
on étend cesopérateurs
en desendomorphismes
continus(pour
latopologie faible)
del’espace S’(kd).
Defaçon analogue
à la théoriearchimédienne,
toute distributiontempérée
surkd est,
par le théorème deHahn-Banach,
combinaison linéaire de distributions de la formeI03B1,03B2u
où u est un élément deL2(kd)
et(Q;,j3)
est uncouple
de réelspositifs.
En com-binant ce dernier résultat avec le lemme
1.2,
on en déduit que, pour toute distributiontempérée f
surk d
et pour toute fonction à décroissancerapide
u sur
kd, l’identité
suivante est vérifiée :(f, u) = (f, ~x)(~x, u) dX. (1.10)
k2d
Rappelons
quel’espace
de Schwartz-BruhatSalg(kd)
est la limite in- ductive des espaces de fonctions continues localement constantes àsupport
dans uncompact
donné dekd.
Onappelle
distribution toute forme linéaire continue sur cet espace.PROPOSITION 1.3.
2013 (i)
Soitf
une distribution surk d,
alorsf
appar-tient à
S’(k d)
si et seulement si il existe un entierpositif
N tel que lafonction
X~| 1, X I-N (f, ~x) appartienne
àL2(kd
xkd).
(ii)
Soitf
un élément deS’(k d) ,
alorsf appartient
àL2(kd) si
et seule-ment si la
f onction
X -( f , Ox) appartient
àL2(kd
xkd).
(iii)
Soitf
un élément deS’(kd),
alorsf appartient
à S(k d)
si etseulement si pour tout entier
positif N la f onction
X--+1 | 1, X |N (f, ~x)
appartient
àL 2(kd
xkd).
Preuve. -
(i)
Pourl’implication directe,
on utilise le fait que toute dis- tributiontempérée
est la combinaison linéaire de distributions de la formeI03B1,03B2u
où u est un élément deL2(kd)
et(a, /3)
est uncouple
de réelspositifs
ainsi que la formule
(1.9)
et le fait que lafonction X ~ | 1, X |-(d+1)
estde carré
intégrable.
Pour laréciproque,
onapplique l’inégalité
deCauchy-
Schwarz à la fonction X H
(f, ~x)(~x, u) = [| 1, X|-N (f, ~x)]
[| 1, X |N (Ox, u)] puis
la minorationévidente 1, y, ~ | max(|1, y|, |1, ~|v)
et la formule
(1.9).
On en déduit que la formelinéaire /
surl’espace S(k d)
définie par : Vu E
s(kd), , u >= (f, ~x)(~x, u)dX
est une distribu-k2d
tion
tempérée
surk d qui
coïncide avecf
sur les états cohérentsqui
formentune famille
génératrice
deSalg(kd).
(ii) L’implication
directe estl’objet
du lemme 1.2 et laréciproque
de la formule(1.10)
ainsi que del’inégalité
deCauchy-Schwarz.
(iii) L’implication
directe découle de ce que la fonctionjN’N2G
appartient
àL 2(k d),
du lemme1.2,
de la minorationévidente 1 1, y, ~ |
- 188 -
max(11, y|,|1, ~|v)
et de l’identité(1.9).
Pour laréciproque,
on utilise l’identité(1.9),
la formule(1.10), l’hypothèse
faite surf, l’inégalité | 1, y |03B1 1 1, ~ |V03B2| 1, y, ~ |03B1+03B2
ainsi que lepoint (ii)
de laprésente proposition
pour aboutir au fait que
f appartient
àl’espace S(kd).
~COROLLAIRE 1.4. - La
transformation
de Fourier F est un automor-phisme
continu deS(kd)
ou deS’(kd) (ce
dernier étant muni de latopologie
de dual
faible
dupremier).
Preuve. - Pour
S(kd),
il suffit de constater queF-103C0(y, ~)F =03C0(-~, y)
et
d’appliquer
laproposition
1.3(iii).
Le résultat s’étend immédiatement àS’(kd)
par dualité. 02. Le calcul de
Weyl p-adique
2.1. Définition dans le cadre
L2
Pour toute fonction
f appartenant
àL2(kd
xkd),
ondésigne
parOp(f)
et l’on
appelle opérateur
desymbole f, l’opérateur
deL 2(kd)
dansL2(kd)
possédant
pour noyauintégral
la fonction a f surkd x kd
donnée par la formule :af(x, J f(x + y 2,~)03C8( x - y, ~ >)d~, (2.1)
kd
où le terme de droite doit être considéré comme la transformée de Fourier évaluée en y - x de la fonction ~ ~
f(x + y 2, ~). Traditionnellement, l’opéra-
teur
Op( f )
est noté sous la formesymbolique
suivante :u e
L2(kd), (Op(f)u)(x)
=f(x + y 2, ~)u(y)y(
x - y, ry>) dy dry.
kd kd
(2.2)
’ Les
propriétés
usuelles de la transformation de Fourier(ici partielle)
mon-trent que le noyau a f est de carré
intégrable
surkd
xkd
et quel’application f ~
a f est une isométriesurjective
deL2(kd
xkd).
La théorie desopérateurs
de Hilbert-Schmidt nous
permet
alors d’énoncer laproposition
suivante :PROPOSITION 2.1.
L’application qui
à 2cnefonction f appartenant
à
L2(kd
xkd)
associel’opérateur Op(f)
est une isométriesurjective
deL2(kd
xkd)
surl’espace
desopérateurs
de Hilbert-Schmidt deL2(kd).
- 189 -
Remarque. 2013 En particulier,
sif
est unsymbole appartenant
àL 2(k d
xkd), l’adjoint
deOp( f ) possède
unsymbole, qui
n’est autre quef.
DÉFINITION
2.2. - Soientf et g
deuxsymboles appartenant
àL2(kd
xkd). L’opérateur Op(f)Op(g), qui
est lecomposé
de deuxopérateurs
de
Hilbert-Schmidt,
est unopérateur
de Hilbert-Schmidt. Onappelle composé
des deux
symboles f et g l’unique symbole f#g, appartenant
àL 2(kd
xkd),
défini
par :Op(f)Op(g) = OP(f#g)
DÉFINITION
2.3. - Soient u et v deuxfonctions appartenant
àL 2(k d).
Onappelle f onction
deWigner du couple (u,v) le symbole
del’opéra-
teur de rang un w ~
(w, v)u.
On la noteW(u, v).
Enparticulier, d’après la proposition précédente, la fonction
deWigner W(u, v) appartient
àL2(kd
xkd).
PROPOSITION 2.4. - Soient u et v
deux fonctions appartenant
àL2(kd)
et soit
f
unefonction appartenant
àL2(kd
xkd). Alors,
on al’égalité
sui-vante :
(Op(f)u, v)
=f(Z)W(u, v)(Z)dZ. (2.3)
En
particulier, la fonction W (u, v)
estdéfinies
par :(W(u, v))(z, ~) = |2|d u(z - t)v(z + t)03C8(2 t, ~ >) dt. (2.4)
k2d
Preuve. - Il est immédiat que
l’adjoint
del’opérateur Op(W(v, u))
estOp(W(u, v)).
Enparticulier,
cela montre queW(v, u)
=W (u, v).
La propo-sition 2.1 montre que pour toute fonction
f
EL 2(k d
xkd), Tr(O(f)Op(f)*) f |f(Z)2 dZ.
Enpolarisant
cette dernièreformule,
k2d
on obtient pour tout
couple
desymboles (f, g)
E(L2(kd
xkd))2,
la relationTr(O(f)Op(g)*) = f f (Z)g(Z)dZ et,
enremplaçant g
parW (v, u),
on voitque :
Tr(Op(f)Op(W(v, u))*)
=f(Z)(W(v, u))(Z)dZ
k2d
= f(Z)(W(u, v))(Z)dZ.
k2d
- 190 -
Par
ailleurs, l’opérateur Op(f)Op(W(v, u))*
n’est autre quel’opérateur
derang un w ~
(w, v)Op( f )u
dont la trace estégale
à(Op( f )u, v).
La formule(2.4)
résulte facilement de(2.3)
et de la formule(2.2)
del’opérateur Op( f ).
D
La relation de covariance suivante
03C0(X)Op(f)03C0(X)-1 = Op(V ~ f(Y - X)), (2.5) analogue
à sa versionarchimédienne,
est fondamentale. Onpeut
la vérifieren réécrivant la définition de
Op(f)u
sous la formeVu,E
L2(kd), (Op(f)u)(x =1 2 1-d (gf)(Y 2)(03C0(Y)u)(x)dY. (2.6)
En
particulier : 03C0(X)Op(W(u, v))7r(X)-1
=Op(Z ~ (W (u, v))(Z - X)) quels
que soient u et vappartenant
àL2(kd)
et Xappartenant
àk2d.
D’autre
part,
la définition de la fonctionW(u, v)
montre que03C0(X)Op(W(u, v))03C0(X)-1
=OP(W(03C0(X)u, 7r(X)v)).
Ces deux dernières formules nous fournissent la relation de covariance sui- vante :
Z
~ k2d, (W(03C0(X)u, 03C0(X)u))(Z) = (W (u, v))(Z - X). (2.7)
Dans la
suite,
nous allons être amenés à calculer la fonction deWigner
attachée à deux états cohérents. Pour
cela,
nousutiliserons,
outre cetterelation,
le lemme suivant dont la preuve est immédiate :LEMME 2.5. - Pour toutes
fonctions
u, vappartenant
àL 2(kd )
et pour tous élémentsX,
Z dek d
xkd,
on a :(W (7r (X) u , 03C0(-X)v))(Z) = 03C8(-2[Z,X])(W(u, v))(Z).
On
désigne
parSp(d, k)
le groupesymplectique de k d
xkd
c’est-à-dire le groupe desautomorphismes
linéaires gde k d
xk d
tel queVX,
Y ek2d, [gX, gY] = [X, Y].
Il existe unereprésentation projective Met,
c’est-à-direune
représentation,
à des facteursmultiplicatifs complexes
de module 1près,
de
Sp(d, k)
dansL2(kd),
telle queVg
eSp(d, k),
VX Ek2d, Met(g)03C0(X)Met(g)-1 = 7r(g.X), (2.8)
où
g.X
estl’image
de X sous l’action linéaire de g. Cettereprésentation
n’estautre que la
représentation métaplectique (que
l’onappelle
communémentreprésentation
de Weil enarithmétique),
etqui
devient une vraiereprésenta-
tion si on la relève au revêtement d’ordre deux du groupe
symplectique.
PROPOSITION 2.6. - Soit
f
unsymbole appartenant
àL2(k2d). Alors,
on a la relation de covariance suivante :
g
ESp(d, k), df
EL2(k2d), Met(g)Op(f)Met(g)-1 = Op(Z ~ f(g-I.Z)).
(2.9)
Celle-ci est bien connue en calcul de
Weyl
sur R et nous nous yréférerons
sous le nom de « covariance
métaplectique
».Preuve. - Elle découle des relations
(2.6)
et(2.8).
DRemarque. Si g
est un élément deSp(d, k)
etf
unsymbole,
on définitle
symbole f
o g par( f
og)(Z) = f (g.Z).
La relation(2.9)
combinée àla définition 2.2 de la
composition
dessymboles
montre que, pour toussymboles f,
etf2
et toutélément 9
ESp(d, k),
on a(f1 ~ g) # (f2
°g) = (f1#f2)
° 9(2.10)
La relation
(2.9) jouera
un rôleimportant
dans la section 6 pour la for- mule decomposition.
Parcontre,
seule la relation de covariance(2.5),
liée àla
représentation d’Heisenberg plutôt qu’à
lareprésentation métaplectique, joue
un rôle dans les troispremières
sections. Elle a été à la base de l’utilisa- tion des familles d’états cohérents(~X)X~k2d.
LEMME 2.7. - Soit u un élément de
l’espace S(kd)
et g un élérrtent deSp(d, k).
Alors lafonction Met(g)u appartient
àS(kd).
Preuve. -
Posons 1/’
=Met (g) - 10 et,
d’unefaçon analogue
à la définition1.1,
pour tout Xe kd
xkd, ll x
=03C0(X)03C8.
On a alorsl’égalité (Met(g)u, Ox)
=
(u, 03C8g-1. X).
On remarque d’autrepart
que, pour toutélément g
appar- tenant àSp(d, k),
il existe une constante C > 0 telle queVX e
k2d, C-II1,X || 1, g.-1X | C | 1, X |.
On conclut en utilisant la
proposition
1.3 et le lemme 1.2. D2.2. Calcul de
Weyl général
et calcul standardIl est immédiat que le
produit
tensoriel de deux fonctions à décroissancerapide
surkd
est une fonction à décroissancerapide
surkd
xkd.
Parailleurs,
- 192 2014
l’application f ~
a f(où
a f est le noyau associé àf
dans la formule(2.1 ) )
est un
automorphisme
continu deS’(k2d).
Onpeut
donc définirl’opérateur Op( f ) lorsque f
est une distributiontempérée
surkd
xkd
par :Vu, v
eS(kd), (Op(f)u, v)
=af, v 0 u
>.(2.11)
Cette formule définit donc
Op(f)u
comme une distributiontempérée
surk d
toutes les fois que u E
S(kd).
La même formule montre que sif appartient
à
S(k2d), l’opérateur Op(f)
s’étend en unopérateur
continu deS’(k d)
dansS(k d) .
Les espaces de fonctions à décroissancerapide
surkd
sont des espaces nucléaires. Si l’on combine ceci à l’identitéS(kd)S(kd)
=S(k d
xkd),
onobtient
l’analogue
du théorème des noyaux de Schwartz :c’est-à-dire,
toutopérateur séquentiellement
continu deS(kd)
dansS’(k d )possède
un noyauqui
est une distributiontempérée
surk 2d .
Enrappelant
quel’application f H a f
est unautomorphisme
continu deS’(k2d),
on obtient le théorème suivant :THÉORÈME
2.8.2013 (i) L’application Op : f - Op(f)
réalise un iso-morphisme d’espaces
vectorielstopologiques
entreS’(kd
xk d)
etl’espace
£(S(kd), S’(kd))
desopérateurs
linéaires continus deS(k d)
dansS’(kd),
muni de la
topologie
de la convergencefaible.
(ii) L’application Op
réalise unisomorphisme d’espaces
vectorielstopolo- giques
entreS(k d
xkd)
etl’espace £c(S’(kd), S(k d) )
desopérateurs
linéairescontinus de
S’(k d)
dansS(kd),
muni de latopologie
de la convergencefaible.
Nous pouvons en déduire l’extension suivante de la
proposition
2.4 :PROPOSITION 2.9. - Si u et v
appartiennent
àS(kd), W(u, v) appartient
àS(k d kd) .
Enoutre,
pour toute distributiontempérée f
surkd kd
et toutesfonctions
u, vappartenant
àS(kd),
on a :(Op(f)u,v) =
f,W(u,v)
>Preuve. - Soient u, v deux fonctions
appartenant
àS(kd). D’après
ladéfinition
2.3,
la fonctionW(u, v) appartient
àL 2 (kdx kd).
Onpeut
donc considérerl’opérateur Op(W (u, v)) qui, toujours
par la définition2.3, opère
continûment de
S’(k d )
dansS(kd).
La fonction deWigner W(u, v)
appar- tient donc àS(k 2d) , d’après
le théorème 2.8(ii).
Ainsi nous pouvons con-sidérer les
applications f ~ (Op( f )u, v)
etf ~ ( f, W (u, v)) qui
sont con-tinues sur
L2(kd kd )
muni de latopologie
induite parS’(k dx kd). D’après
la
proposition 2.4,
ces deuxapplications
coincdent surl’espace L2(k d
xkd)
qui
est dense dansS’(k d
xk d).
~Remarque.
- Il est utile de remarquer uneconséquence
de laproposition
2.9 et du théorème 2.8
(i).
Soit h une distributiontempérée
surkd k d
telle queh, W (u, v)
>= 0 pour toutcouple
de fonctions(u, v) appartenant
àS(kd).
Alors h est la distribution nulle.Nous allons définir dans cette
partie
un autre calculpseudo-différentiel,
ou
« règle
dequantification », qui
nous sera utile dans la section 6 : nousl’appellerons
calcul standard car il estl’analogue
non-archimédien du calcul standard del’analyse pseudodifférentielle
réelle.b’ u e
L2(kd), (Opst(f)u)(x) = f(x,03BE)(Fu)(03BE)03C8( x, 03BE >) d03BE. (2.12)
kd
Tout comme dans le cas
archimédien,
sif(x, 03BE)
=a(x)b(03BE), l’opérateur
desymbole
standardf
s’identifie àl’opérateur
de convolution par la fonctionF-1b
suivi del’opérateur
demultiplication
par la fonction a.On remarquera que
(Opst( f )u, v)
n’est autre que la valeur de la distri- bution de densitéf
sur la fonction(x, e)
Hv(x)Fu(03BE)03C8( x, 03BE >) :
u, v ~ L2(kd), (Opst(f)u, v)
=f(x, 03BE)(Fu)(03BE)03C8( x, 03BE >)v(x)
dxd03BE.
kd kd
(2.13)
Ceci
permet
de voir que, tout comme en calcul deWeyl,
lessymboles
standard dans
S(kd
xkd) (resp. S’(kd
xkd» correspondent
à desopérateurs
dans
l’espace Lc(S’ (kd), S(kd)) (resp.£c(S(kd), S’ (kd))).
Soit
f appartenant
àS’(k d
xk d) . D’après
le théorème2.8, l’opérateur Op(f) possède
unsymbole
standard dansS’(k dx kd) ;
notons leA f :
Op(f)
=OPst (Af). (2.14)
Un calcul direct
permet d’expliciter
cesymbole
sous la forme suivante :(F1 (Af » (~, 03BE) = (F1 f ) (~, 03BE + ~ 2) (2.15)
où
FI désigne l’opérateur
de transformation de Fourierpartielle
relativement à lapremière
variable danskd. L’opérateur
A est unautomorphisme
dechacun des espace
S(k2d), S’(k 2d )
etL2(k 2d).
Introduisonsl’espace Ckd
={u
EL2(kd)
tel que VN eN, 3aN, I-03B1N JN u
EL2(kd)},
ainsi que son
image FCkd
par la transformation de Fourier.L’espace Ckd
(resp. FCkd)
estl’analogue
non-archimédien del’espace OM (resp. O’C)
de2014 194 2014
Schwartz. Soient
hl
eth2
deuxsymboles
standardappartenant
àS’(k2d),
le
premier
nedépendant
que de x et le second que de03BE. Alors,
on a lesinclusions suivantes :
Opst(h1)FCkd
CS/(kd)
etOPst(h2)S(kd)
CFCkd, qui permettent
de définirl’opérateur Opst (hl )Opst (h2 )
commeopérateur
dedomaine
S(kd)
à valeurs dansS/(kd).
Remarque.
- Le calcul standard sera utile dans la section 6. Eneffet,
si
h1
eth2
sont deuxsymboles
standardappartenant
àS’(k2d),
lepremier
ne
dépendant
que de x et le second que de03BE,
il estévident, d’après (2.12),
que le
composé Opst(h1)Opst(h2),
de ces deuxopérateurs
admet encoreun
symbole
standard à savoirh1(x) h2(03BE).
La formule(2.15) permet
alors d’attribuer àl’opérateur produit
unsymbole
deWeyl appartenant
àS’(k2d),
encore noté
h1# h2.
On a besoin de calculer la fonction de
Wigner
de deux états cohérents : celle-ci sera utilisé àplusieurs reprises
dans les démonstrations de lasection
2. Il est nécessaire d’introduire une nouvelle fonction
qui
est définie par03A6(z, ç) = 121d ~(2z)~0(2~)03C8(-2
z, ç>), (2.16)
où l’on renvoie à la définition 1.1 pour la
signification de 0
et de~0.
PROPOSITION 2.10. - Soient
X,
X’ deux éléments dekd kd.
Alors lafonction
deWigner W(~X, ~X’)
est donnée par :W ~X’)(Z) = 03C8(-1 2[X, X’’) 03A6(Z - X +X’ 2) 03C8(-[Z, X - X’]).
Preuve. - La relation de covariance
(2.7),
la formule(1.8)
ainsi que lelemme 2.5 montrent que
W(~X, ~X’)(Z)
= 03C8(-1 2[X, X’]) (W(03C0(X - X’ 2)~, 03C0(X’ - X 2)~))(Z - -)
=
03C8(-1 2 [X, X’ 03C8(-[Z, X - X’]) (W(~, ~))(Z - X + X’ 2)
D’autre
part, d’après (2.4),
on aW(~, ~)(z, ~) = 121d J O(z - t)o(z
+t)1L’(2 t,
ç>)
dt.k2d
On constate que le