R ENDICONTI
del
S EMINARIO M ATEMATICO
della
U NIVERSITÀ DI P ADOVA
L AKHDAR H AMMOUDI
Exemples de nil-algèbres et de groupes infinis
Rendiconti del Seminario Matematico della Università di Padova, tome 102 (1999), p. 219-232
<http://www.numdam.org/item?id=RSMUP_1999__102__219_0>
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LAKHDAR,
HAMMOUDI (*)
1. Introduction.
For any fields K and for every
integer
d ~2,
Golod has constructed a nonnilpotent d-algebra (i.e. algebra
with dgenerators)
A such that every(d - 1 )-subalgebra
isnilpotent.
Thesealgebras
are called Golod-algebras.
Theanalogous
results for the Liealgebra
A£ which isgenerat-
ed
by
fixedgenerators Xl ,
... ,Xd
of A and for thesubgroup
G= 1
++
Xl,
... , 1 +Xd~
of the p-group 1 +A,
where 1 is the unit ofK,
hold[1].
Aoe and G are called the Golod-Lie
algebra
and Golod grouprespect- ively.
We shall say that an
algebra
is nil(respectively n-nilpotent)
if everyelement is
nilpotent (respectively
every set of n elementsgenerate
anilpotent subalgebra).
We define the minimumdegree
of apolynomial
asthe
degree
of its monomial of leastdegree
and the maximumdegree
asthe
degree
of its monomial ofgreatest degree.
By using
Golod’stechnique
in[1],
Sozutov constructed forevery k
ina fixed finite set of
integers,
and for any finite field a nonnilpotent
nil-d-algebra
such that any( d k - 1)
elements of minimumdegree
kgenerate
anilpotent subalgebra [8].
In thiswork,
wegeneralize
both Golod’s and Sozutov’s resultsby constructing
for any field a nonnilpotent d-algebra
which is related to a set M
(not necessarily finite)
such that for everya t E M,
any at elements
of minimumdegrees
at least t ~ 1generate
anilpotent subalgebra (Théorème 2.2).
This enables us todistinguish
thedifferent classes of groups with
(a, b)-nilpotency.
Forexample,
we con-(*) Indirizzo dell’A:
Department
of Mathematics,University
of Illinois at Ur-bana-Champaign,
1409 W. Green St. Urbana, Illinois 61801, USA.E-mail:
lakhdar@math.uiuc.edu
struct
conjugate biprimitively nilpotent
groups which are notbiprimi- tively nilpotent.
Wegive
a moreprecise
statement of otherexamples
ofthis
type
below. Thus our resultsapplied
toperiodic
groupsdistinguish
also
Sunkov’s
classes of groups with( au , b)-finiteness. So,
we solve in thepositive
Sozutov’sproblem [7,
Problem8.66]. Finally,
we deal with sometheorems on
decompositions. Firstly,
for anyinteger n ~
2 the sum oftwo
n-nilpotent
ideals of associativealgebras
may be notn-nilpotent.
Wededuce
analogous
results for Liealgebras
and groups.Secondly,
theproduct
of two( a , 6)-nilpotent (finite)
normalsubgroups
may be not(a, b )-nilpotent (finite).
Acknowledgments.
This paper is the firstpart
of theunpublished
work
«Exemples
denil-algèbres
etd’algèbres d’Engel
de dimension in- finie» writtenby
the author some years ago and which hasalready
beencited in 1995 in
[2] (see
also MR. 96m: 16032 and[3,4]). Independently, by using
a similar construction to ours, Sozutovproved
that the sum oftwo
n-nilpotent
ideals may be notn-nilpotent [9]. However,
his construc-tion is based on enumeration and a finite set M as he has done in
[8].
The author would thank the referee for his valuable
suggestions.
Also,
we thank Professor D. J. S. Robinson formaking
some corrections and Professor 0. H.Kegel
forsupervising
this work.2.
Exemples
denil-algèbres
nonnilpotentes.
2.1. Soit
l’algèbre
libre despolynômes
sans terme constant enles indéterminées non commutantes
X1, ... , Xd (d ~ 2 )
sur un corpsquelconque
K. Notonspar Fi
le sous-espace de despolynômes
ho-mogènes
dedegré
i;1,
et posons .Signalons
que cette gra- duation est conservée dans toutquotient
deF(l)
par un idéalhomogène.
Golod a démontré ce
qu’on désigne
par «lemme deGolod»;
si un idéalI de
F(l)
estengendré
par une famille depolynômes homogènes fl , f2 ,
...tous de
degré supérieur
ouégal
à2,
et si lesnombres ri
depolynômes
dedegré
i dans cette suitevérifient ri E 2 (d - 2e)’ -2
pour tout i ~ 2où,
Eest un réel fixé vérifiant 0 e 1 /2
alors, l’algèbre
A = est de di-mension infinie
[1].
ensemble d’entiers
positifs
pour le-quel
il existe un réel ~, 0 e 1/2 tel que a(d - 2e)’
Vi a 1où,
a o = 1.On se propose de construire des
algèbres
de Golod de la forme A == F ~ 1 ~ /I où,
I est un idéal vérifiant le lemme de Golod. Dans ce cas, A héri- te lagraduation
deF ~ 1 ~ .
On pose alorsA ~k~ _ (F ~k~
+I)II,
Vk ~ 1. Sousces
notations,
on construit unenil-d-algèbre
Anon-nilpotente
telle que akpolynômes
dedegrés
minimumssupérieurs
ouégaux
à k(c.à.d.
appar- tennant à A(k» engendrent
unesous-algèbre nilpotente,
pour tout a k E E M. En faisant varier l’ensembleM,
ongénéralise
ainsi lesnil-algèbres
construites dans
[1, 8, 9].
Une descaractéristiques
desexemples
traitésici est la résiduelle
finitude.
Unealgèbre
est dite résiduellement de di- mension finie et par abus delanguage,
résiduellement finie si et seule- mentsi,
l’intersection de toutes sessous-algèbres
de codimension finie est lasous-algèbre
triviale. On sait que lequotient
d’unealgèbre
gra-duée,
résiduellementfinie,
par un idéalhomogène
donne unealgèbre
ré-siduellement finie. Les
algèbres
libres étant résiduellementfinies,
les al-gèbres
construites ici le sont donc aussi.On définit le
degré
denilpotence
d’unealgèbre,
comme étant leplus petit
entier h tel que toutproduit
delongueur h
de toute collection de po-lynômes
soit nul.2.2. THÉORÈME. Soit M l’ensemble
défini
ci-dessus. Pour tout entier d ~ 2 et sur tout corps, il existe unenil-d-algèbre
résiduellementfinie
de dimension
infinie
telle que pour touta t E M
on a: pour toutefamille
de a t
polynômes
dedegrés
minimumssupérieurs
ouégaux
à t, il existeun entier h
(dépendant
seulement de t et desdegrés
maximums de ceséléments)
tel que toutproduits
delongueur
h de ces a tpolynômes
soitnul.
DÉMONSTRATION. On fixe une fois pour toute un
réel e,
0 E 1/2 vérifiant pour tout a i(d-2c)B
Conformément au lemme de
Golod,
il est suffisant de construire unidéal I de
F (1) engendré
par despolynômes homogènes fI , f2, ..., fk,
...de
F(2),
vérifiant lacondition ri ~ E 2 (d - 2 E )i - 2
2 et tels que pour tout tout at polynômes
de(F ~t~
+I)/I engendrent
unesous-algè-
bre
nilpotente
dedegré
denilpotence dépendant
seulement de t et dudegré
maximum des a t éléments.On construit cette suite par induction sur les
degrés
despolynômes.
Supposons
que le résultat soit obtenu pour lespolynômes
dedegrés
mi-nimum k ~ t - 1 et de
degrés
maximum auplus t ’ -
1. On suppose donc construit un idéalI~t _
1, t ~ -1 ~engendré
par despolynômes homogènes fl ,
f2, ~ ~ ~ , fn~t _ 1,
t 1 - 1) satisfaisant le lemme de Golod et tels que pour tout a k EE M,
tout a k éléments deF ~ 1 ~ lI ~t -1, t - -1 ~
dedegré
minimum k ~ t -1 et dedegrés
maximum auplus t ’ -1 engendrent
unesous-algèbre nilpotente
de
degré
denilpotence dépendant uniquement
de k et t ’ -1.Montrons
qu’on
peut étendre cette suite ausystème
depolynômes
homogènes qui
vérifient le lemme de Golodavec la condition et
qui engendrent
un idéalI(t,
Dayant
lapropriété
suivante: pour tout a kE M,
tout a kpolynômes
det , de
degrés
minimum k ~ t et dedegrés
maximum auplus t ’
en-gendrent
unesous-algèbre nilpotente
dedegré
denilpotence dépendant
seulement de t et t ’ .
Soit
alors,
unsystème
de Golod de at ( a t E M) polynômes généraux
de
degré
minimum t et dedegré
maximum t ’On considère les
produits possibles
delongueur
N. Lepoly-
nôme g~l ...
gjN
a pour coefficientsqui
sont considéréscomme des inconnues. Les coefficients des monômes son alors les
polynômes homogènes
dedegré
i enXi ,
... ,Xd ,
avec tN ~ 1 K~ t’ N. On
rajoute
cespolynômes
ausegment"
afin d’ob-tenir un nouveau
système
vérifiant la condi- tion Pour N assezgrand (N
étantsupérieur
audegré
de
chaque polynôme
le nombre depolynômes
homo-gènes
dechaque degré supérieur
ouégal
à tN dansest
égal
au nombre de monômes commutants dedegré
tN eninconnues, multiplié
para f ,
le nombre de monômes non commutant dans gj¡ ...
gjN
dedegré
tN en a tinconnues.
Le nombre de
polynômes homogènes
est alorségal
à:où,
, Pour N suffisammentgrand
et pour i ~ tNon a:
Pour
i tN,
cettepropriété
estdéjà
vérifiée dans lesegment
On a donc construit le
système
tel quechaque polynôme
a un coefficientégal
à 1. Parconséquent,
les suites depolynômes homogènes
ainsi construites nedépendent
pas des coeffi- cients despolynômes généraux
mis enjeu.
On en déduit que ledegré
denilpotence
N nedépend
que de t et t ’ .La réunion de tous ces
segments
donne une suite infinie depolynô-
mes
homogènes fl , f2 ,
...qui engendrent
un idéal I tels que soitl’algèbre
voulue.2.3.
REMARQUE.
On constate que la construction de l’idéal I est in-dépendante
du choix du corps,l’algèbre
Aprise
comme espace vectorielsur toute extension du corps de base reste donc nil.
La construction suivante montre que l’on
peut
avoir desalgèbres
deGolod à centre non trivial sans avoir recour aux
annihilateurs,
comme il aété fait dans
[12].
Ceci étantévidement,
lié à laquestion,
encore ouverte, deTimofeyenko
sur l’existence de p-groupe de Golod à centre fini[7,
Problem
11.101; 12].
2.4. Soit une
nil-d-algèbre
du Théorème 2.2 construitesous la
condition ri - e 2 ( d - 2 e )i - 2
Vi ~ 2où,
E est un nombrequi
n’estpas
algébrique. D’après [3,
Lemme1.6],
il existe un réele’ ,
0 E’ E telque pour un certain rang
io
ona ri ~ ~ ’ 2 ( d - 2 E ’ )i - 2
Vi ~2 ,
iio
~
e ’ 2 ( d - 2 ~ ’ )i - 2 -
d Vi ~io .
Onpeut
donc construire uneimage
homo-morphe
A deA,
de dimensioninfinie,
en considérant un idéalengendré
par I et un nombre
fini,
inférieur ouégal
àd ,
depolynômes homogènes
de
degrés supérieurs
àio .
Montrons que l’onpeut
choisir Aayant
un cen-tralisateur a #
0 ,
ax = xa , dx E A . Eneffet, soit g
unpolynôme
non nulde
degré
minimum m ’ >io
dans A. Soitalors,
J l’idéalengendré
par I et lespolynômes homogènes
de[ g , Xl ], ... , [ g , Xd ] où, Xl , ... , Xd
sont lesgénérateurs
deA.
Lespolynômes homogènes
que l’onrajoute
à I sont dedegrés supérieurs
àio
et on en a pasplus
que d dechaque degré. Donc,
lecritère de Golod est
respecté. L’algèbre
A est alors uneimage homomorphe
deA
de dimension infinie telle que g + J # 0 est un centra- lisateur de A . Il est clair que A est unenil-d-algèbre
du théorème 2.2 as-sujettie
au même ensemble M queA.
En faisant le même travail avecd’autres
éléments g
dedegrés
assezélevés,
on obtientdonc,
2.5. THÉORÈME. Les
algèbres
du Théorèrrrze 2.2peuvent
être choisiesayant
un centre nontrivial.,
voire même de dimensioninfinie.
Deux éléments x et y d’une
algèbre
vérifient la conditiond’Engel
siet seulement si il existe un entier non nul n =
n(x, y )
tel que ==
[ ... [ [ x , y],
... n ,y ]
= 0 . Unealgèbre d’Engel
est unealgèbre
dans la-quelle
deux élémentsquelconque
vérifient la conditiond’Engel.
Il arriveque l’on note
[x , y ]
=x( ady ).
Dans ce cas, = Si pour unélément y dans une
algèbre
deLie,
il existe un entier ndépendant
seule-ment de y tel que pour tout élément x on a
x( ady )n
= 0alors,
y est dit nil-potent.
Si tous les éléments del’algèbre
de Lie sontnilpotents,
onparle alors,
denil-algèbre
de Lie.Soit A une
algèbre
associative. On note par AjE lasous-algèbre
de Lieengendrée
par unsystème
degénérateurs
fixés de A et munie del’opé-
ration
[ a , b]
= ab - ba pour tout a et b dans A.C. Un résultatclassique
montre que si A est une
nil-d-algèbre
nonnilpotente alors,
il en est demême pour A~
[13].
Lesalgèbres
du Théorème 2.2 donnedonc,
2.6. COROLLAIRE. Soit
M = ~ a 1,
a 2, ... , a k,...}
un ensembLe d’en- tierspositifs
pourlequel
il existe un réel E, 0 E 1 /2 tel que ai - 1 ~~ai(d-2c)2 où, ao=1.
Pour tout d > 2 et sur tout corps, il existe une
nil-d-algèbre (d-algè-
bre
d’Engel)
de Lie résiduellementfinie
de dimensioninfinie
telle que pour tout at E M
on a: pour toutefamille
de a tpolynômes
dedegrés
mi-nimums
supérieurs
ouégaux
à t, il existe un entier h(dépendant
seule-ment de t et des
degrés
maximums de ceséléments)
tel que toutproduits
de Lie de
Longueur
h de ces a tpolynômes
soit nul.Dans la construction
2.4,
en choisissant deséléments g
deLie,
onobtient:
2.7. COROLLAIRE. Les
algèbres
du Corollaire 2.6peuvent
être choi- siesayant
un centre nontrivial,
voire même de dimensioninfinie.
3.
Exemples
de groupes detype fini,
infinis.3.1. Soit A une
nil-d-algèbre
associativeengendrée par Xl , ... , Xd
etnotons par 1 l’unité du corps de base. On définit sur l’ensemble 1 + A la loi de
multiplication (1
+x ) ( 1
+y )
= 1 + x + y + xy pour tout xet y
dansA
qui
lui confère une structure de groupe dont l’inverse de tout élémentest le
degré
denilpo-
tence de x . Si A n’est pas
nilpotente
alors le sous-groupe G de 1 + A en-gendré
par est infini(n’est
pas
nilpotent).
Si deplus,
lacaractéristique
du corps de base est p > 0 alors 1 + A est un p-groupe et le sous-groupe G coincide avec le sous-groupe
engendré
par 1 +Xl ,
... , 1+ Xd [5].
3.1.2.
REMARQUE.
Pour les groupespériodiques
detype fini
asso-ciés à des
niL-d-aLgèbres, La finitude
et Lanilpotence
sontéquivaLen-
tes.
On définit le
degré
minimum(maximum)
d’un élément 1 + x e 1 + Acomme étant le
degré
minimum(maximum)
de x .Un groupe est dit résiduellement fini si l’intersection de tous ses
sous-groupes d’indice fini est l’unité.
3.1.3. COROLLAIRE. Soit
M = ~ a 1, a 2, ... , a k, ... ~ un
ensembled’entiers
positifs
pourlequel
il existe un réel é, 0 e 1/2 tel que Vi a 1où, ao=l.
Pour tout d ~ 2 et tout nombre
premier
p(resp. p
=0 ),
il existe un p- groupepériodique (resp.
sanstorsion)
à dgénérateurs, infini,
résiduel-lement
fini (resp.
résiduellementnilpotent)
tel que pour tout a t EM,
toute collection de a t éléments de
degrés
minimumssupérieurs
ouégaux
à tengendre
un sous-groupefini (resp. nilpotent).
Dans la construction
2.4,
le choix deséléments g
tel que 1 + g soit dans le groupe de Golod donne:3.1.4. COROLLAIRE. Les groupes du Corollaire 3.1.3
peuvent
êtrechoisis
ayant
un centre nontrivial,
voire mêmeinfini.
3.2.
Groupes
avec( a , b)-nilpotence.
3.2.1. Un groupe est 2-fini si toute
paire
d’élémentsengendre
unsous-groupe fini. Un groupe G est dit faiblement
(conjugué) p-biprimiti-
vement fini
si,
toutepaire
d’éléments(conjugués)
d’ordrepremier p
en-gendre
un sous-groupe fini. Si pour tout sous-groupe finiH,
cette pro-priété
est verifiée dansoù, NG(H)
est le normalisateur de H dans G alors G estappelé (conjugué) p-biprimitivement
fini. Si G est[fai-
blement] (conjugué) p-biprimitivement
fini pourtout p cz,7(G),
alors il estdit
[faiblement] (conjugué) biprimitivement
fini[6,
Problem6.57].
Cesgroupes ont été introduits en 1970 par
Sunkov
commegénéralisation
desgroupes localement finis
[10].
On montre icirépondant
ainsi par lapositi-
ve à une
question
de Sozutov[7,
Problem8.66]
que ces différentes clas-ses de groupes sont distinctes. En
réalité,
on montre un résultatplus gé-
neral en considérant de nouvelles classes de groupes, celles avec
(a, b)- nilpotence.
Un groupe est2-nilpotent
si toutepaire
d’élémentsengendre
un sous-groupe
nilpotent.
Le groupe G est dit faiblementconjugué bipri-
mitivement
nilpotent si,
toutepaire
d’élémentsconjugués
d’ordre pre- mierengendre
un sous-groupenilpotent.
Si pour tout sous-groupe finiH,
cettepropriété
est vérifiée dans alors le groupe G est ditconjugué biprimitivement nilpotent.
De la même manière on obtient àpartir
des définitionsprécédentes
des groupes deSunkov
tous les grou- pes avec( a , b)-nilpotence.
Introduisons maintenant la classe de groupesconjugués
binairementnilpotent (fini).
Un groupe dans cette classe est tel que toutepaire
d’élémentsconjugués engendre
un sous-groupenilpo-
tent
(fini).
Il est bien connu que dans un groupe
périodique
toutepaire
d’élé-ments d’ordre 2
engendre
un sous-groupe fini. Tout2-groupe
est doncbiprimitivement
fini. Les groupes de Golod donnentdonc,
3.2.2. PROPOSITION. Il existe un
2-groupie
à 2générateurs, infini,
ré-siduellement
fini et biprimitivement fini.
3.2.3. PROPOSITION. Pour tout nombre >
2 , il
existe un p- groupe à 2générateurs, infini,
résiduellementfini, conjugué
binaire-ment
nilpotent (en particulier ( faiblement) conjugué biprimitivement nilpotente, ( faibLement) conjugué p-biprimitivement qui
n’estpas
( faiblement) biprimitivement nilpotent.
DÉMONSTRATION. Soit A une
nil-2-algèbre
sur un corps de caracté-ristique p
> 2 vérifiant le Théorème 2.2 et telle que tout 3 éléments dedegrés
minimums au moins 2engendrent
unesous-algèbre nilpotente.
Choisissons A telle que son groupe de Golod G aie un centralisateur 1 +
+ g # 1
(Construction
2.4 et Corollaire3.1.4).
Montrons que pour tout a E A et tout
b E A ~ 2 ~ ,
lasous-algèbre ,S = ~ a , b ~
estnilpotente.
Eneffet,
leproduit
de deux monômes de ,S est ou bien un monôme de lasous-algèbre ,S ’ - ~ a 2 , ab , b ~,
oubien un monôme de S’
multiplié
par a.Donc,
dans toutproduit
de
polynômes
de ,S on a desproduits
depolynômes
de S ’qui est,
d’après
le choix deA , nilpotente.
Il en résulte que S estnilpotente.
Montrons que pour tout c E A le sous-groupe
( 1
+ a,( 1
+a)~1 + ~> ~
en-gendré
par estnilpotent.
Comme n est le
degré
denilpotence
de c,on a
Or,
a est un élé-ment
quelconque
et est unpolynôme
dedegré
minimum au moins
2, qui, d’après
cequ’on
vient dedémontrer,
engen- drent unesous-algèbre nilpotente.
Ceciimplique
que le sous-groupe(1
+a, ( 1
+a)~ 1 + ~> ~
estnilpotent.
On a donc démontré que toutepaire
d’éléments
conjugués engendre
un sous-groupenilpotent.
On constate à
présent
que ni 1 +A ,
ni G ne sont(faiblement) biprimi-
tivement
nilpotent.
Eneffet,
l’élément 1 + g E G étant dans les centres de 1 + A etG,
le sous-groupecyclique nilpotent (1 + g) engendré
par 1 + g est normal dans 1 + A et dans G.Or,
onpeut
choisir lesgénéra-
teurs de G
d’ordre p .
Eneffet,
onpeut
considérer deuxgénérateurs
de Ade
degré
denilpotence
exactement p(voir
la démonstration du Théorè-me
2.2).
Il est évident que pourp ~
5 le lemme de Golod estrespecté, tandisque
pour p = 3 ce n’est pas le cas.Cependant,
onpeut
monter quel’algèbre
est de dimension infinie et parconséquent
que le groupe G est infini en effectuant des calculs sur les series formellesqui rappelons le,
ont pour but d’assurer l’infinitude de la dimension d’une
algèbre [1].
Par soucis de
présentation,
ondésigne chaque classe
de groupes avec(a, b)-nilpotence (finitude)
par lespremières
lettres dechaque
mot ladéfinissant
(e.g.
faiblementconjugué p-biprimitivement nilpotent
estfaib.
conj. p-bip. nilp.).
Lerisque
de confusion étant nul.3.2.4. THÉORÈME. Les inclusions suivantes sont strictes
DÉMONSTRATION. Les inclusions étant
évidentes;
montronsqu’elles
sont strictes.
D’après
laPropositions 3.2.2,
il existe des groupes faible- mentbiprimitivement nilpotent qui
ne sont pas2-nilpotents.
Un groupe de Golod
engendré
par deux élémentsd’ordre p
> 2 est faiblement2-biprimitivement nilpotent
mais n’est pas faiblementp-bipri-
mitivement
nilpotent
et parconséquent,
il n’est pas faiblementbiprimiti-
vement
nilpotent.
La
Proposition
3.2.3 montre que les inclusions suivantes sont strictes:et
Enfin,
les groupes de Golod construit parTimofeyenko [11]
sont fai-blement
conjugués 2-biprimitivement nilpotent
mais ne sont pas faible- mentconjugués p-biprimitivement nilpotent (p
>2).
Ceci achève la dém- onstration du théorème. Lesarguments
que nous vennons dedévelopper
démontrent:
3.2.5. THÉORÈME. Les inclusions suivantes sont strictes
3.2.6.
REMARQUE. D’après
les constructions de p-groupes de Goloddéjà faites et La Remarque 3.1.2,
on obtient lesanalogues
des deux théo- rèmesprécédents,
enremplaçant nilpotent
Ceci resoud le pro- blème cité dans Kourovka Notebook[7,
Problem8.66].
4.
n-Nilpotence
et idéaux.4.1. La
n-nilpotence (n ~ 2)
est une notion intermidiaire à lanilpotence
locale et la notion de nil. Le Théorème 2.2 montre que ces trois notions
ne se confondent pas.
L’investigation
de lan-nilpotence
et notamment des théorèmes dedécompositions
relative à cettepropriété
est motivéed’une
part,
par lapropriété
suivante: la somme de deux idéauxqui
sontnil
(respectivement
localementnilpotents)
est un idéalqui
est nil(res- pectivement
localementnilpotent)
et d’autrepart,
par unequestion
deKemkhadze sur le
produit
de deux sous-groupes normaux dont toutepai-
re d’éléments
engendre
un sous-groupenilpotent [6,
Problem1.39].
Leproduit
de deux sous-groupes normaux dont tout n-élémentsengendrent
un sous-groupe
nilpotent
est un groupequi peut
contenir un sous-groupe à ngénérateurs qui
n’est pasnilpotent [8].
Ces groupes étant dénombra-bles,
lescontre-exemples
suivants établis pour lesalgèbres
et par consé-quent
pour les groupes, montrentqu’on peut
se débarasser de la dénom- brabilité.Cependant,
on se demande:QUESTION.
Est ce que pour tout n >-2,
La somme de deux idéaux n-nilpotents peut
ne pas être2-nilpotent (iL
est évidentque La
somme estniL)?
Le mêmeproblème
estposé
pour leproduit
de deux sous-groupesnormaux tous les deux
Des résultats du
paragraphe
3 et de[11],
on montre que leproduit
dedeux sous-groupes normaux tous les deux
(a, b)-nilpotents (finis)
n’estpas
toujours ( a , b )-nilpotent (fini).
4.2. PROPOSITION. Soit A une
algèbre
du Théorème 2.2. Pour tout k e E IN* et tout a k E M posons r =[ ( a k - k ) /k 2 ].
Pour tout aE A ,
on a: toutefamiLle
de r éléments del’algèbre (a,
A(k» engendre
unesous-algèbre
nilpotente.
DÉMONSTRATION. Il suffit de montrer que pour tout r éléments
quel-
conque
bl ,
... ,br
de A~k~,
lasous-algèbre ,S
=~a, bl , ... , br)
estnilpoten-
te.
Or,
lasous-algèbre
de S constituée de tous lesproduits
delongueur
au moins k est incluse dans la
sous-algèbre
deA ~k~ engendrée
par:a k ,
@ak+ 1,
...,qui
estnilpotente d’après
la constructions de A . S est doncnilpotente.
4.3. PROPOSITION. Pour tout entier n ->
2 ,
la somme de deux idéauxn-nilpotents
d’unealgèbre
associative n’est pastoujours n-nilpotente.
DÉMONSTRATION. Soit A une
algèbre
du Théorème 2.2assujetie
à l’ensemble
où,
Vi E IN* et a est unréel vérifiant Soit n un entier
compris
entre d etr. pour tout
k ~ 2,
on choisitparmi
lessous-algèbres
del’algèbre A ,
contenantA ~k~
et unen-sous-algèbre non-nilpotente
unesous-algèbre
minimale R .
Alors, R/A (k)
est unealgèbre nilpotente qui d’après
la
Proposition
4.2 n’est pasengendrée
par un seul élément.D’où,
=
B
+C,
oùB
etC
sont dessous-algèbres
propres deque nous pouvons choisir comme étant des idéaux maximaux.
D’après
le choix de
R ,
touten-sous-algèbre
despréimages
B et C deB
et
C
estnilpotente.
L’algèbre
de Lie-Golod A2 associée àl’algèbre
A de la démonstration de laProposition
4.3 vérifie laProposition
4.2. Lesarguments
servants àdémontrer la
Proposition
4.3 étantapplicables
àA2,
on obtientdonc,
4.4. PROPOSITION. Pour tout entier n *
2,
La somme de deux idéauxn-nilpotents
d’unealgèbre
de Lie n’est pastoujours n-nilpotente.
En
caractéristique
p > 0(resp. 0), l’algèbre
A citée ci-dessus donneun p-groupe
(resp.
groupe sanstorsion)
1 + A dont le sous-groupe 1 + Rqui
n’est pasn-nilpotent
est leproduit
de deux sous-groupes normaux propres, 1 + B et 1 + C tous les deuxn-nilpotents.
4.5. COROLLAIRE. Pour tout entier n -> 2 et tout nombre
premier
p > 0
(rep. p
=0 ),
leproduit
de deux p-sous-groupes(resp.
sous-groupessans
torsion)
normauxn-niLpotents
n’est pastoujours n-nilpotent.
Soit
(fJ»
l’une despropriétés
suivantes:conjugué
binairementnilpo- tent, [faiblement] (conjugué) biprimitivement nilpotent [faiblement]
(conjugué) p-biprimitivement nilpotent.
4.6. THÉORÈME. Pour tout nombre existe un p- groupie
qui
n’a pas lapropriété
etqui
est leproduit
de deux sous-groupes norrnaux propres
ayant
tous les deux lapropriété
DÉMONSTRATION. Soit A une
nil-2-algèbre
sur un corps de caracté-ristique p
> 2 vérifiant le Théorème 2.2 et telle que tout 3 éléments dedegré
minimum au moins 2engendrent
unesous-algèbre
de dimensionfinie. Choisissons A telle que G ne soit pas
(faiblement) biprimitivement nilpotent (rep. (faiblement) p-biprimitivement nilpotent) (Proposition 3.2.3).
Parmi lessous-algèbres
de A contenantA (2)
et une2-sous-algèbre
non
nilpotente engendrée
par deux éléments a et b telle que le sous- groupe de Gengendré
par 1 + a et 1 + b soit infini et ne soit pas(faible- ment) biprimitivement nilpotent (rep. (faiblement) p-biprimitivement nilpotent),
choisissons unesous-algèbre
minimale n’étant pasengendrée
par un seul élément(Proposition 4.2), d’après
la démonstra- tion de laProposition
4.3 et son Corollaire4.5,
1 + R est un groupequi
n’est pas
(faiblement) biprimitivement nilpotent (rep. (faiblement) p-bi-
primitivement nilpotent)
etqui
est leproduit
de deux sous-groupes nor-maux propres 1 + B et 1 + C tous les deux
(faiblement) biprimitivement nilpotent (rep. (faiblement) p-biprimitivement nilpotent).
On montre à
présent
que l’onpeut
obtenir le même résultat pour les notions:conjugué
binairementnilpotent, (faiblement) conjugué biprimi-
tivement
nilpotent, (faiblement) conjugué p-biprimitivement nilpotent.
La construction
d’algèbres
de Golod faite dans[11]
montre que l’onpeut
choisir Aayant
deux éléments a et b telle que 1 + a et 1 + b soientconjugués
d’ordrepremier (premier p)
etengendrent
un sous-groupe in- fini de G. On choisit unesous-algèbre
minimale Rparmi
lessous-algè-
bres de A contenant A (2) et une
2-sous-algèbre
nonnilpotente
engen- drée par deux éléments comme ceux dont on vient de décrire. 1 + R estun groupe
qui
n’est pasconjugué
binairementnilpotent, (resp. (faible- ment) conjugué biprimitivement nilpotent,
resp.(faiblement) conjugué p-biprimitivement nilpotent)
etqui
est leproduit
de deux sous-groupesnormaux propres tous les deux
conjugués
binairementnilpotent (rep.
(faiblement) conjugués biprimitivement nilpotent,
resp.(faiblement) conjugués p-biprimitivement nilpotent).
4.7.
REMARQUE.
LaRemarque
3.1.2 et le Théorème 4.6 montrent que l’onpeut
établirL’analogue
de ce théorème enremplaçant nilpotente
parfini
dans lespropriétés (1P).
REFERENCES
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problems of Burnside
type, Amer. Math. Soc. Transl. Ser.2, 84 (1969), pp. 83-88.
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d’images homomorphes
de certains groupes et al-gèbres
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[6] KOUROVKA NOTEBOOK, Unsolved
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[7] KOUROVKA NOTEBOOK, Unsolved
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[9] A. I. SOZUTOV, On
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[10] V. P.
0160UNKOV,
A certain classof
p-groups,Algebra
andLogic,
9 (1970),pp. 291-297.
[11] A. V. TIMOFEENKO, 2-Generator Golod p-groups,
Algebra
andLogic,
24, n. 2 (1985), pp. 129-139.[12] A. V. TIMOFEENKO, The existence
of
Golod groups withinfinite
center, Math.Notes, 39, n. 5-6 (1986), pp. 353-355.
[13] E. I. ZEL’MANOV, Nil
rings
andperiodic
groups, The Korean Math. Soc.(1992).
Manoscritto pervenuto in redazione il 20 dicembre 1997.