R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
J OHN J. R IORDAN
J OSEPH A. G REENWOOD
Un programme destiné à contrôler et à assurer la qualité des produits
Revue de statistique appliquée, tome 7, n
o2 (1959), p. 5-26
<http://www.numdam.org/item?id=RSA_1959__7_2_5_0>
© Société française de statistique, 1959, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (http://www.
sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
UN PROGRAMME DESTINÉ A CONTROLER ET A ASSURER LA QUALITÉ DES PRODUITS (1)
par
John J. RIORDAN
et
Joseph A. GREENWOOD
Directeur du Service d’Inspection
etContrôle
de Qualité - Secrétariat de la Défense - U.S.A.
Mathématicien - Ministère de la Marine - U.S.A.
La
présente
étudecomprend
essentiellement deuxparties.
La
première
est unedescription
d’unlarge
programme à direc- tion centrale destiné à assurer laqualité
desproduits.
La ca-ractéristique principale
de ce programme est un "standard de sys- tème de con trt>le de laqualité" applicable
à tout l’ensemble desopérations
defabrication.
Un prototype d’un tel standard est donné dans le texte.La seconde partie est une discussion de certaines techni- ques
statistiques
etautres*ayant
trait à l’évaluationde la (7~0- lité desproduits.
Cestechniques
peuvent être utilisées pour aider en partie à réaliser leprogramme général.
Le contrÔle de la
qualité
deproduits manu facturés
est unsujet
de grande importancequi affecte
à undegré
deplus
en plusmarqué
les consommateurs, lesfabricants
et l’économie mon-d iate. Bien que toute une
sériè
d’autresfacteurs
entrentéta-
lement en
ligne
de compte, la seulequalité
desproduits
a pro- bablementtoujours
exercé uneinfluence
depremier plan
sur l’issue de lacompétition
industrielle et sur lecomportement
des consommateurs. En outre,l’importance
de laqualité s’est~
accrue avec le
développement
de latechnologie
moderne, 1’tn- dustrialisationprogressive
de nationsautrefois
agricoles et ledéveloppement
de blocséconomiques
internationaux.Après
avoirindiqué
certainsaspects
de lasignification
du contrôle de la
qualité, la présente
étude essaiera dedéfi-
nir un programme -
adaptable
à une seulefabrique
ou à l’en-semble de l’industrie d’un pays -
permettant d’or~aniser
et de réaliser un tel contrôle. Certainestechniques statistiques
etautres
d’inspection
desproduits
serontprésentées
defaçon
re-lativement détaillée. Une telle
inspection
est essentielle àl’efficacité
de toutsystème
destiné à assurer laqualité
desproduits.
---....---
(1) Communication présentée au
Congrès
del’Organisation
Européenne pour le Contrôle de la Qualité - Essen - Septembre 1958.LA SIGNIFICATION DE LA
QUALITE
DES PRODUITS.Qualité
etprééminence
industrielle.L’Histoire fournit maints
exemples
du fait que certainsproducteurs
et cer-tains pays, à cause de la
qualité éprouvée
de leursproduits,
ont dominépendant longtemps
certaines industries.L’Allemagne
parexemple,
alongtemps occupé
la
première place
dans lemonde,
dans laproduction
d’instrumentsd’optique
etde
produits chimiques.
Dans le
passé,
une telleprééminence
a bien pu survenir sansplan
cons-cient,
c’est à direqu’elle
s’estdéveloppée
àpartir
de tout un ensemblecomplexe
d’influences intellectuelles ou comme le résultat naturel deprogrès accomplis
dans une économie
scientifiquement
avancée.Aujourd’hui,
par contre, unerépu-
tation méritée de
qualité -
avec lesavantages économiques qu’entraîne
une telleréputation - est plus
vraisemblablement obtenue par des efforts rationnels orien- tés vers laqualité optimum
desproduits.
La
qualité
et le consommateur individuel.Un pas a été fait dans le sens de la
garantie
de laqualité lorsque,
dans uneatmosphère
rendue confuse par les affirmations et les surenchères de lapubli- cité,
on assista dans certains pays à la créationa/
de serviceschargés
de fournir des informations sur les résultats de testsaccomplis
avec desproduits compétitifs
etb/
de"labels" d’approbation
délivrés par certainspériodiques,
labo-ratoires et groupes commerciaux.
Des tests et labels de ce genre
peuvent
donner uneprotection partielle
auconsommateur. Mais
généralement,
ils sont loin d’êtreadéquats lorsque
c’estde la sûreté du
produit qu’il s’agit.
Certains programmes de tests n’utilisentqu’un échantillonnage
vraiment trèspetit
de chacune desqualités comparées
desorte que,
statistiquement parlant,
les contrastes résultants nesignifient prati- quement
rien.Quant
aux labelsd’approbation,
les raisons en vertudesquelles
ils sont accordés sont
trop fréquemment
peu claires. Etlorsque
ceuxqui
at-tribuent ces labels se font rétribuer par ceux
qui
en font usage, le processus d’attributionrisque
d’être contaminé par un motif deprofit.
Un programme vraiment sûr et
complet
degarantie
de laqualité
demandebien
davantage qu’un
examen duproduit
fini. Bienentendu,
laqualité
d’unproduit
doit
pouvoir supporter
un examen avant que leproduit
soitemballé,
mais l’ins-pection
finale n’a en elle-mêmequ’une importance
très limitée pour ungrand
nombre de
produits
modernes. Des tests définitifs de permanence de laqualité
et de
longévité
sontfréquemment impossibles.
Beaucoup
desparties
constituantes d’un moteurélectrique,
parexemple ,
ne
peuvent
être vues - et àplus
forte raison évaluées - sans undémontage
com-plet.
Onpeut
déterminer si le moteur fonctionne ou non en le branchant sur le secteurélectrique
et en le mettant enmarche,
mais on nepeut
mettre sa robus-tesse à
l’épreuve qu’en
le faisantopérer
souscharge
et en déterminant combien detemps
il lui fautpour "griller"
ou se détériorer d’unefaçon quelconque .
Pour
pouvoir garantir
valablement laqualité,
il est nécessaire d’établir des standards deproduction s’appliquant
à laconception
duproduit,
aux matièrespremières,
à tous les stadesdu processus
defabrication,
ainsiqu’à l’emballage,
au marquage et au conditionnement
qui
suivent la fabricationproprement
dite .A de tels standards doivent
s’ajouter
des méthodesayant
pour but de vérifier ob-jectivement
que leproducteur
s’est conformé auxexigences
fixées. Pour êtrecomplet,
un tel programme devraitégalement
suivre leproduit jusque
dans lamaison du consommateur
et estimer
saqualité
dans des conditions réelles d’em-ploi.
Produits
complexes ;
les industries en tant que consommateurs.La technologie
moderne tend à créer desproduits
d’une hautecomplexité,
tels que des avions et des organes
électroniques, qui
sont des combinaisons desous-assemblages.
Cessous-assemblages comprennent
à leur tour une multitu- de d’éléments constitutifs.Nécessairement,
les fabricants sont donc devenus ennombres de
plus
enplus importants
les consommateurs desproduits
d’autres fa- bricants. Enconséquence,
lanécessitéd’appliquer
simultanément de hauts stan- dards de contrôle de laqualité
à ungrand
nombre defabriques
et d’industries s’accroît defaçon critique
si l’on veut avoir la certitude que le résultat final del’assemblage
deproduits remplira
ses fonctions defaçon
sùre.La confiance
statistique
que l’onpeut
accorder à unproduit
est unimpor-
tant
aspect
de saqualité.
Il estpertinent
de noter ici que la confiancegénérale
que l’on
peut
accorder à unassemblage
de constituantsindépendants
est le pro-duit des coefficients de confiance de tous les constituants.
(S. assemblage = S 1
xS2
x... xS").
Si un
assemblage comprend 100
constituantsindépendants
et que la sûreté de chacun est de0, 99,
la confiancegénérale
accordée àl’assemblage
sera de(0, 99) 100,
soit de 37%
seulement.Ainsi
donc,
à moins quechaque
constituant ne soitpratiquement parfait,
on ne
peut
presque pas s’éttendre à ce que leproduit
assemblé soit même mo-dérément sûr. La
possibilité
degarantir
une sécuritégénérale dépend
de l’éta-blissement d’un programme centralisé de contrôle de la
qualité qui
s’étend bien au-delà des limites de l’endroit où leproduit
final est assemblé etqui
en-globe
chacune desfabriques qui
fournissent un constituant.Avantages
du contrôle de laqualité.
Certains des
avantages potentiels
de programmes efficaces de contrôle de laqualité
ontdéjà
été mentionnés directement ouimplicitement :
le consommateur individuel serait certain de laqualité
duproduit qu’il achète,
les industriesqui
sont
également
des consommateurspourraient garantir
laqualité générale
d’as-semblages complexes
d’éléments constitutifs. Et de tels programmespourraient jouer
un rôle constructif dans lacompétition économique ; chaque fabricant,
ouune coalition de
fabricants,
ou même l’ensemble de l’industrie d’une nationayant
une
possibilité
de se créer uneréputation
de réellequalité
et de s’assurer enconséquence
unavantage
sur lemarché.
Le contrôle de la
qualité peut également
diminuer legaspillage
en matièrespremières,
en main-d’oeuvre et enéquipement.
Ilpeut
rédùire à saplus
faibleexpression
laproduction
d’articles défectueux. Ces articlesdéfectueux, qui
surviennent dans la
production, obligent
à consacrer des coûts et des effortsdépassant
la normale àl’inspection
duproduit
fini.Il existe un autre genre de
gaspillage,
et c’est la"qualité excessive" . L’objectif
du contrôle de laqualité,
c’est d’obtenir laqualité optimum
pour le but à atteindre. Pour certainsproduits,
unusinage
deprécision
n’est pas nécessaire .D’autres produits
doivent êtrepratiquement parfaits
pour êtreacceptables.
Unplanning
efficacepeut
établir desobjectifs
dequalité qui
déterminent unéquili-
bre
judicieux
entre laqualité
satisfaisante et les coûts.La stricte
application
de standards de travail estparticulièrement
avanta- geuse pour laproduction
en masse. Unprocédé
accéléréqui peut produire
àgrand
rendement des articles conformes aux normes
peut produire
tout aussirapidement
des articles inférieurs
lorsque
les contrôles font défaut. En outre, laproduction
de masse
dépend
dans une trèslarge
mesure dudegré
danslequel
certains gen-res d’éléments
constitutifs peuvent
êtrereproduits
avecprécision, et,
parlà,
êtreinterchangeables.
Le contrôle
permettant
d’obtenirl’interchangeabilité
estéconomiquement profitable
ettechniquement essentiel,
mais il nepeut
être atteint que par desprocédés
efficaces réduisant au minimum les variations de laqualité.
Un
système
de contrôle de laqualité
bienorganisé
devraitégalement
pro- mouvoir la"compréhension"
entre consommateurs et vendeurs. Un telsystème
devrait
permettre
aux fabricantsqui
ont souscrit aux standards établis par unorganisme
centralisé de contrôle de laqualité
et dont on s’est assuréqu’ils
sesont conformés à tous les
critères,
de faire état dans leurpublicité
du fait que leursproduits
ont étéjugés
satisfaisants. Ce genre de"cachet d’approbation" -
basé sur des faits vérifiés documentés et
complets - garantirait
au maximum l’assurance de laqualité.
Et comme lesystème
collecterait etcommuniquerait
des données sur la
performance
réelle deproduits
dans leur utilisation par lesconsommateurs,
les fabricantspourraient
se servir de ces informations pour modifier de futursproduits
et les améliorer sans cesse.MESURES A PRENDRE POUR ETABLIR UN PROGRAMME DE CONTROLE
Caractéristiques
essentielles de programmes efficaces.Pour
plus
declarté,
il convient de définir un genreparticulier
de program-me de contrôle - programme
qui
sera national dans saportée qui
sera adminis- tré centralement par unorganisme
nongouvernemental
etqui
groupera seulement le s fabricantsqui accepteront
volontairementd’y
souscrire et des’y
conformer .Toutefois,
cela nesignifie
pas que laprésente
discussion ne sera valable que pour les programmes de ce genreparticulier.
Les éléments essentielspeuvent
être considérés comme communs à tous les
plans
efficaces de contrôle de laqualité.
Un
plan efficace, qu’il
soitappliqué
localement à une seulefabrique produi-
sant des
produits
relativementsimples,
ou internationalement pour obtenir un genre de"marché commun"
de laqualité
deproduction,
doit être centralisé.Il doit relever des échelons
supérieurs
de lagestion
administrative et nonpas être subordonné aux fonctions de
production
ou de distribution.Que
l’administration d’unplan
soitgouvernementale
ou non gouvernemen- tale et que lacoopération
de l’industrie soit volontaire ouforcée,
il est néces-saire,
pour mettre un programme en route, que s’exerce unepression
d’un genreou d’un autre servant à inviter les intéressés à se conformer au dit programme .
Puisqu’il est volontaire,
leplan
décrit ici aurait recours à lapersuation.
Il don-nerait aux consommateurs une
garantie
réelle et vérifiable dequalité.
Il offriraitaux fabricants : ..
a/ l’avantage économique
depouvoir
mentionner dans leurpublicité
que
l’organisme
de contrôle aapprouvé
leursproduits
etb/
descomptes-rendus
valables sur la réaction des consommateurs.Les
producteurs qui
ne voudraient pas adhérer auplan
seraient donc misen
désavantage.
La
première
tâchequ’un organisme
de contrôle doitenvisager
consiste àdéfinir les éléments essentiels d’un
système
satisfaisant de contrôle de la qua- lité et de formuler des méthodespermettant
de déterminer si un fabricant a bienrespecté
lesprescriptions qui
lui étaient faites.Résumé des mesures à
prendre.
En
organisant
un programmegénéral
de contrôle de laqualité, l’organisme responsable :
1/
détermine lesexigences générales
essentielles dont lesopérations
defabrication doivent faire
l’objet
avant que l’onpuisse
supposer valablement que laqualité
d’unproduit
est satisfaisante.(Ces exigences comprennent :
a/
contrôle de laqualité
en tant que fonctionadministrative ;
b/ procédés spécifiés
pour laconception
desproduits ;
c/ préparation,
tests,inspection
etplanning
dans le cadre de lapré- production ;
d/
détails de toutes lesopérations
deproduction ;
e/ inspection,
tests, conditionnement etenregistrement
des résultats dans le cadre de lapost-production ;
f/ distribution,
marquage,publicité etc. ).
2/ publie
lesspécifications
de cesexigences
dans une norme.3/
invite lesproducteurs
à souscrire à cette norme, une adhésion véri- fiable et documentée à cette norme devant être une conditionpréalable
àl’ap- probation
duproduit.
4/
autorise ceuxqui
ont souscrit à la norme etqui s’y conforment,
à faire état dans leurpublicité
del’approbation
del’organisme.
5/
fournitpériodiquement
auxproducteurs qui opt
souscrit à la norme les informations recueillies par lesinspections
et de la bouche des consommateursau
sujet
de laqualité
duproduit.
Appréciation
des adhérents à la norme.Préparée
avecimagination
etintelligemment conduite, l’opération
destinéeà déterminer si un fabricant a
rempli
ou non lesobligations qu’impliquent
son adhésion à lanorme et mérite doncl’approbation
del’organisme
n’aura pas l’air d’uneinvestigation.
Enprocédant
àl’appréciation,
on pourra à la fois donner des conseils et maintenir les choses en ordre. On servira en effet les intérêts mê- mes duproducteur
en attirant son attention sur des circonstances et des faitsqui
lui auront
échappé,
maisqui
sontpréjudiciables
à laqualité
duproduit.
Un telservice
augmenterait
les ressourcesd’exploitation
desproducteurs
et, en défi-nitive,
réduirait les coûts de saproduction.
En
procédant
à sonappréciation, l’organisme
accordera une attention par- ticulière :-a/
àl’indépendance
de la fonction de contrôle dans le cadre de l’en-treprise
et au fait que son statut doit être celui d’une fonction rele . ant de l’éche- lonsupérieur
de lagestion
administrative.b/
à la mesure danslaquelle
lesplans
écrits de contrôle de laqualité
sont mis au
point
etappliqués
réellement dans les processus de travail etc/
à la nature et à laprécision
des méthodesd’inspection
et d’essaidu
producteur,
l’examen descaractéristiques spécifiques inspectées
et de la va-leur
statistique
desplans d’échantillonnage
en usage.MISE AU POINT D’UNE NORME Le but de la norme.
En mettant au
point
une norme dequalité, l’organisme
de contrôle de laqualité
desproduits
a laresponsabilité
deprotéger
le consommateur,qu’il
soitindividuel ou industriel. Ceci
s’accomplit
en traduisant lesfacteurs
dontdépend
la
protection
des consommateurs par desspécifications qui
définissent clairementles
obligations
duproducteur.
Cecioblige
leproducteur
àfabriquer
unproduit qui ne
passera pas seulement avec succès l’examenplus
ou moinsrapide auquel
le soumettra l’acheteur au moment de la vente, mais
qui
donnera des résultats satisfaisantspendant
toute la durée de son existence.Pourtant, l’organisme
de contrôle nepeut
avoir pourobjet
de fixer indéfi- niment une certaine forme deconception technique
et dedécourager
leprogrès technologique.
Le but de la norme est d’assurer un niveauadéquat
dequalité
etnon pas de
perpétuer
certaines méthodespermettant
d’atteindre cettequalité.
Lefabricant demeure entièrement libre d’exercer son
imagination
et sonesprit
in-ventif en vue d’améliorer son
produit
et les méthodesqu’il applique
pour le fa-briquer. Lorsque
leproducteur
adhère à une norme, il donne son accord à ce que les articlesfabriqués
par lui soientproduits
dans des conditions contrôlées et que sonopération
de contrôle de laqualité
soitsujette
à des examens et vérifi-cations de la
part
del’organisme.
Une
proposition
de normetype.
Ce
chapitre présente
commeexemple
un ensemble deprescriptions expli-
cites sous une forme montrant à
quoi pourrait
ressembler une normeclassique
et
quels
genres de détails elle renfermerait.Les
prescriptions
formulées ici ne doivent pas être considérées commerigides ;
enréalité,
elles sont offertes comme desexemples
desprescriptions qu’un organisme
de contrôleenvisagerait lorsqu’il
essaierait de créer une nor- me. Enpratique,
une norme devrait être faite"sur mesure"
afin decorrespondre
aux
particularités
d’unproduit
ou d’une industrie donnés. En outre, elle devrait êtreadaptée
au climat industriel local danslequel
elle serait destinée à être ap-pliquée ; il serait
peu saged’essayer
de fairerespecter
une norme extrêmement stricte dans une économiequi
en serait encore auxpremiers
stades de son in-dustrialisation.
Une norme telle que celle
proposée
icireprésente
ungrand
pas en avantvers la
protection
des consommateurs individuels et industriels. Si elle est res-pectée,
elle établit un état de choses en vertuduquel
laqualité peut
être consi- dérée comme étantprotégée.
Mais il ne faut pas oublier que l’ultime test de laqualité
d’unproduit,
c’est saperformance.
Il en découle que les informations fournies auxproducteurs
sur laperformance
de leursproduits pourraient
trèsbien être
utilisées, lorsque
le besoin s’en faitsentir,
comme base de révision de la norme.Il faut faire remarquer à l’avance que, bien que la
méthodologie statistique
soit mentionnée dans la norme, elle n’est pas traitée comme le facteur dominant
à prendre
en considération pour assurer laqualité
desproduits.
Lestechniques statistique s
sontindispensables,
mais il y a d’autres facteursqui
sont tout aussiimportants
pour un programme efficace dequalité.
Exemple :
Norme desystèmes
de contrôle de laqualité.
1.
Objet
1. 1.
Appl
icable. à tous lesproduits
manufacturés parl’adhérent,
àmoins que des
produits
bien définis en soient formellement exclus . 1. 2. But. Laspécification
définit les contrôlesqui
doivent être ap-pliqués par le producteur
s’il veut que son programme soitapprouvé
pour sa
qualité
parl’organisme.
Ces contrôles constituent collective- ment le"système
de contrôle de laqualité"
duproducteur.
L’ultimeobjectif
de cettespécification
est degarantir
que lesproduits
déli- vrés aux consommateurs soient conformes à desprescriptions
dequalité
établies.1. 3.
Définition
dusystème
de contr8le de laqualité
du producteur . Une sériejudicieuse
et conçue à l’échelon administratifd’opérations,
examens, mesures, tests et évaluations
définis,
coordonnés et inté-grés, s’appliquant
à laconception,
à la fabrication et au condition-- nement de mise en vente de manière à
garantir
que lesproduits
dé-livrés aux consommateurs ont une
qualité satisfaisante
en matièred’usinage,
de conformanceaux prescriptions
établies etd’accomplis-
sement en service.
2. Références
applicables .
2. 1. Standards.
Spécifications
et standards convenables pour lame su- re, lecalibrage, l’échantillonnage
et l’essai deproduits. (Le
but dece
chapitre
estd’englober
par référence desspécifications
et stan-dards et d’établir un
langage
commun et des unités de mesure com- munes entre tous ceuxqui
souscrivent à laspécification).
3.
Prescriptions.
3. 1.
Prescript ions générales.
Les adhérents à laprésente spécifica-
tion sont d’accord pour
appliquer
lesprocédés
et les contrôles défi- nis dans cettespécification
ainsi que dans lesspécifications
et lesstandards
indiqués
ci-dessus en référence.L’approbation
délivréepar
l’organisme peut
êtresuspendue
ou retirée si leproducteur
n’institue pas oun’applique
pas ces contrôles. Lesreprésentants
del’organisme
sont autorisés à examiner lesopérations
de fabrication et de mise en vente afin de vérifier si leproducteur
se conforme àcette
spécification.
3. 2. Organtsat ton. La
responsabilité
pour laqualité
desproduits
se -ra remise entre les mains d’une entité
d’organisation séparée
de laproduction
et des ventes etdirigée
par un administrateur responsa- ble envers lapersonnalité
administrativedirigeante
dont relève l’ac- tivité de l’adhérent.3. 2. 1. Le
système
de contrôle de laqualité
seraprévu
et réalisécomme un programme de
gestion
administrative. Lesystè-
me
s’appliquera
àtoutes lesphases
del’opération
industriel-le,
c’est àdire,
de laconception jusqu’à
la mise en vente .Les éléments
spécifiques
que doitprésenter
lesystème
sontindiqués
ci-dessous souscinq
titres :1/ prescriptions
relatives à laconception ;
2/ pré-production ;
3/ production ;
4/ post-production
et5/
mise en vente.3. 3.
Conception.
Laconception
duproduit
sera décrite à l’aide d’uneterminologie
standard et d’unités de mesure standardsprécisées
auparagraphe
2.1. ci-dessus.3. 3. 1. Les matières
premières
et les éléments constitutifs serontappréciés
antérieurement à leurincorporation
dans desplans
de
conception,
c’est à direéprouvés,
mis à l’essai ouanaly-
sés de
quelque
autre manière.3. 3. 2.
Les
modifications et leschangements
deplans
devront se fai-re en tenant
compte
de la nécessité de maintenir l’interchan-geabilité
et laconfiguration originale
de l’ensemble.3. 4.
Pré-product ion.
3. 4. 1. Des instructions
appropriées
devront êtrepréparées
pour l’u- sage dupersonnel
des ateliers. Ces instructionss’applique-
ront à l’entretien de
l’équipement,
auxopérations
detravail,
au
jaugeage,
àl’analyse
de l’usure des outils et instruments et aucalibrage.
3. 4. 2. Des instructions écrites
d’inscription, comprenant
des clas- sifications de défauts et desplans d’échantillonnage,
serontpréparées
pour les matièrespremières,
les éléments cons-titutifs,
lesproduits
semi-finis et finis. Desplans
d’échantil-lonnage
seront établis endétail,
ou bien desprocédés
d’é-chantillonnage
serontspécifiés
par référence à des tableaux nationauxd’échantillonnage.
3. 5. Production.
3. 5. 1. Contrôle des achats. Les
pièces,
élémentsconstitutifs,
sous-assemblages,
etassemblages qui
auront été achetés serontsoumis à une
inspection
servant à s’assurer de leur confor-mance avec les
prescriptions. L’importance
de cetteinspec-
tion sera déterminée
d’après
la fonction que l’article achetésera destiné à
remplir
dans leproduit
final.3. 5. 2. Contrôle des matières
premières ;
les matièrespremières
seront soumises à des essais
physiques
etchimiques
conve-nables soit dans l’usine du
producteur,
soit dans un labora-toire convenablement
équipé
pour faire les essaisrequis .
3. 5. 3. Méthodes de contrôle de la fabrication. Despostes d’inspec-
tion seront installés et maintenus à des
points
convenablement choisis du processus de fabrication de manière à s’assurerun contrôle continu des
pièces,
élémentsconstitutifs,
sous-assemblages, assemblages
etproduits
finaux. Des méthodesstatistiques
de contrôle de la fabrication seront utilisées lors- que cela sera essentiel pour le contrôle.3. 5. 4. Procédés
spéciaux.
Desprocédés
tels que lesoudage,
lesrayons
X, l’inspection magnétique
departicules,
les essaisà
l’ultra-son,
les traitements àchaud,
lagalvanoplastie
se-ront
sujets
à un contrôle vérifiable servant àgarantir
que leproduit
final est conforme aux standards dequalité établis,
y
compris
ceuxindiqués
en référence auparagraphe
2. 1. ci-dessus.
3. 5. 5. Contrôle des
spécifications,
des dessins et deschangements .
Un
système
sera créé et entretenu afin degarantir
que lesspécifications,
dessins etprescriptions techniques
lesplus
récemment
applicables
soientdisponibles
au moment et au lieude
l’inspection.
Leschangements
seront réalisés d’une ma-nière
qui
assurera leuraccomplissement
sur l’élément cons-titutif,
lesous-assemblage,
etc. , enquestion
aupoint
ef-ficace
spécifié
de la fabrication.3. 5. 6. Indication de l’état
d’inspection.
Unsystème permettant
de reconnaître l’étatd’inspection
de matériel en coursd’usinage
devra être institué.
3. 5. 7. Matériel non conforme. Le matériel non conforme aux pres-
criptions
sera détourné des voies normales d’acheminement de matériel et convenablementmarqué
pour enprévenir l’usage
dans
la ligne
deproduction.
Les causes de la non-conformance seront déterminées etcorrigées.
’
3. 6.
Pos t-produc t
ion.3. 6. 1.
Inspection
et essai duproduit
fini. Leproduit
fini sera sou-mis aux examens et aux tests nécessaires en vue de déter- miner sa conformité aux
spécifications
etexigences
fixées . 3.6.2. Conditionnement et marquage. Un contrôle desopérations
de conditionnement et de marquage se fera de manière àgarantir
que le
produit
fini ne soit pasendommagé pendant l’expédition
et que l’article soit correctement
marqué
defaçon
conformeà la vérité.
3. 7. Mise en vente.
3. 7. 1. Publicité. Les
producteurs peuvent
mentionner dans leur pu- blicité que leursproduits
sontfabriqués
conformément auxprescriptions
dusystème
de contrôle de laqualité
de l’or-ganisme.
Il est
expressément souligné
que lesparagraphes précédents
sont destinésà illustrer ce
qui pourrait
utilement être inclus dans une norme. Despoints
sup-plémentaires pourraient
très bien êtreajoutés ;
tandis que certainsqui s’y
trou-vent
pourraient
êtresupprimés.
Demême,
ilpourrait
êtrejudicieux
de donnerà certains
paragraphes
une forme considérablementplus
détaillée.INSPECTION DES PRODUITS Les éléments.
A la base de tout
système général
destiné à assurer laqualité
desproduits
se trouvent des méthodes efficaces
d’inspection
et de mise à l’essai :a/
des matièrespremières
et des élémentsconstitutifs,
b/
duproduit
à chacun de ses stades de fabrication etc/
de l’article terminé lui-même.Avant de
pouvoir
mettre en route desopérations d’inspection efficaces,
ilfaut trouver une solution à certains
problèmes
administratifs. Cesproblèmes comprennent les
moyensgrâce auxquels
les critères d’évaluation sont établis etpubliés,
la sélection et larépartition
dupersonnel
ainsi que des considérationslégales
et desresponsabilités d’organisation.
De telssujets
sonttrop complexes
pour être traités dans le
présent
ouvrage.A
part
le domaineadministratif,
les éléments essentiels del’inspection
desproduits peuvent
être discutés en deuxchapitres,
à savoir celui desproblèmes technologiques
et celui duprélèvement
d’échantillons. Chacun de ceschapitres
sera traité de
façon
un peu détaillée.Le
problème technologique.
Ce que l’on doit
inspecter.
Leproblème technologique
consiste au pre-mier chef à
analyser
lesproduits
pour déterminerquelles caractéristiques
de-vraient être examinées ou mises à l’essai et
quels
sont lesdegrés d’importance
relative de ces
caractéristiques.
Ceci laisse entendrequ’il
estpratiquement impossible
d’examiner chacune descaractéristiques
d’unproduit. Quelles
sontles
caractéristiques qui
influent leplus
sur laperformance
desproduits
et surleur
acceptation par le
consommateur ? Euégard
à l’examen d’échantillonspré- levés, quelle
est la meilleure manière de classer cescaractéristiques
en caté-gories
reflétant différents niveauxd’importance ?
Telles sont lesquestions qui
constituent le
problème technologique
en ce sens que lesréponses
à ces ques- tionsreprésentent
des décisions d’ordretechnologique.
Le fait même que cesquestions
soientposées implique
que le soind’y répondre,
ainsiqu’à
d’autresquestions similaires,
ne devrait pas être laissé à un processussubjectif
depri-
ses de
décisions.
Il
peut
y avoir une variété deréponses pratiques
à cesquestions. Cepen- dant,
on ne trouvera pas cesréponses
dans des livres oujournaux
detechnologie .
L’insuffisance de la
bibliographie
existant sur cesujet
estparticulièrement
dif-ficile à
comprendre
si l’on considère l’extrêmeampleur
de labibliographie
donton
dispose
ausujet
destechniques d’échantillonnage.
Il n’est pas moinsimpor-
tant d’identifier et de classer
objectivement
lescaractéristiques
dequalité
d’unproduit
qued’indiquer
desplans d’échantillonnage
à courbes decaractéristiques opérationnelles
connues. Il est difficile de tirer le meilleurparti
detechniques d’échantillonnage
hautementperfectionnées
à moins que lescaractéristiques
dequalité auxquelles
elless’appliquent
ne soient déterminées avec conscience etobjectivité.
L a
classification
dedéfauts.
Le moyen de résoudre avec leplus
de suc-cè s le
problème technologique
est une méthodeappelée
la Classification des Défauts(CD).
Latechnique
de la CD n’est pas entièrement satisfaisante. Elle abesoin d’être
perfectionnée. Cependant,
elle estlargement
utilisée et elle est entrain d’être
adoptée
deplus
enplus
chez lesingénieurs qui
veulent donner àl’inspection
un fondementplus économique
etplus objectif.
Classification
deméthodologie.
Ilvade soi que, tandis que lesconceptions
et
méthodologies
fondamentalespermettant
de classer les défauts sont les mê-mes pour tous les
équipements,
lesproblèmes
d’ordreméthodologique
rencon-trés en
préparant
la classificationd’équipements mécaniques
lourds etcomplexes
sont sensiblement
plus grands
quelorsqu’il s’agit
d’articlessimples,
tels que lapetite quincaillerie. Cependant,
il est une méthode ordonnée etsystématique
declassement des défauts et de
préparation
de programmesd’inspection
et d’essaiqui peut
êtreappliquée pratiquement
à tous lesarticles, quelle
que soit leurcomplexité.
Pour mieuxfairecomprendre
cetteméthode, indiquons qu’elle
com-prend
les mesures fondamentales suivantes :1/
La collecte etl’organisation
de sources(bleus, spécifications
écriteset autres
références)
nécessaires à une étudecomplète
duplan
del’objet
conçu.2/
La détermination desobjectifs
de laconception. Quel
est le but de ceproduit ?
3/ L’organisation
duplan d’assemblage.
Comment pouvons-nous subdiviserlogiquement
ceproduit
en ses élémentsd’assemblage majeurs
et mineurs et ceséléments eux-mêmes en leurs nombreux éléments constitutifs et
pièces ?
4/
La délimitation des unitésd’inspection. Quels
sont exactement les as-semblages,
lessous-assemblages,
les éléments constitutifs etc., que nous al- lonsinspecter ?
5/
La classification descaractéristiques
dequalité
des unitésd’inspection.
Chacune des mesures mentionnées ci-dessus
pourrait
fairel’objet
d’unediscussion
prolongée.
Pour conserver à laprésente
étude un volumeraisonnable,
la discussion sera limitée à la mesure
finale,
à savoir le mode réel d’évaluation de lagravité potentielle
decaractéristiques
dequalité
non conformes aux normes.Pour
préparer
une classification desdéfauts, l’ingénieur chargé
du con-trôle de la
qualité
doit d’abordacquérir
une certaine orientation mentalequi
l’amène à penser en termes de
caractéristiques
dequalité plutôt qu’en
articlesou
produits complets.
En d’autresmots,
il devra considérer unecaractéristique spécifique
ou unepropriété
d’un articleplutôt
que l’article en lui-même. Parexemple,
on pense à des organesd’atterrissage
comme à unéquipement "cri- tique".
Mais enpréparant
uneCD,
il est nécessaire de faire pour l’instant abs- traction duproduit
et de penser dans les termes de lacaractéristique spécifique prise
en considération(par exemple
résistance à latraction).
Déf ini t ions
militaires dedéfauts.
Bienentendu,
tous les défauts pour- raient être considérés commeayant
la mêmeimportance,
c’est à direqu’il
pour- raitn’y
avoirqu’une
seulecatégorie
de défauts. Mais celasignifierait
que nousrejetterions
des articlesprésentant
des défautsinsignifiants
au même titre que des articlesprésentant
des défauts trèsimportants.
Pour cetteraison,
il est a-vantageux
de grouper les défauts en différentes classes en fonction de leur im-portance.
Parexemple,
leMilitary
Standard105, "Procédés
et tableaux d’échan-tillonnage
pourinspections
parattributs",
établit troiscatégories; critique , majeur
et mineur. Cescatégories
sont définies de lafaçon
suivante :1/
Défautscritiques.
Un défautcritique
est un défaut ausujet duquel
laraison et
l’expérience indiquent qu’il pourrait
en résulter des conditionsdangereuses
ou peu sûres pour les individus utilisant ougardant
leproduit ;
oubien,
pour lesgrandes
unités finales deproduction
telles que lesbateaux,
les a-vions ou les
tanks,
un défautqui pourrait
lesempêcher d’accomplir
leurs fonc- tionstactiques.
2/
Défautsmajeurs.
Un défautmajeur
est un défaut autre quecritique qui pourrait empêcher
ou réduire sensiblement l’utilisation de l’unité deproduction
pour
l’usage auquel
elle est destinée.3/
Défauts mineurs. Un défaut mineur est un défautqui
ne réduit pas sen-siblèment
lespossibilités
d’utilisation de l’unité deproduction
pourl’usage
au-quel
elle est destinée ou une déviation du standard fixéqui
n’a pas d’influence notable surl’usage
oul’opération
de l’unité.Les définitions données ci-dessus sont
largement acceptées
etlargement
utilisées tant dans l’industrie que dans les milieux
gouvernementaux.
Al’origine,
ces définitions avaient été
préparées spécialement
pour être utilisées par lesorganismes
militaireschargés
depréparer
desspécifications d’inspection
pourl’approvisionnement
militaire. Etant donné que leMilitary
Standard 105 A estégalement
utilisé dans l’industrie sur unelarge échelle,
il est recommandabled’accepter
ces définitions comme standardslorsque
l’onprépare
des CD.Dé f init ions
industrielles dedéfauts. Toutefois,
dans une industrie ou une usinedonnée,
il est tout à faitpratique
etprobablement avantageux
de formulerses propres définitions de défauts
critiques, majeurs
et mineurs. Parexemple,
une
grande organisation
de commerce en marchandise classe de lafaçon
suivanteles défauts