• Aucun résultat trouvé

Résignation (suite)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Résignation (suite)"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

~.

FONVIEILLE

RÉSIGNATION

(i-;u1n:)

l.a sa{)t'sse 71opulcûn: procède toa- jonrs des molheur.~ du peuple. Sa~

11wlhenn, il 11'11 au1rail pas de sa- {Jesse. Le cla11aer, c'est que cette sa- r;esse marcl1e à srns u11ique : vers ln résig11ulio11.

1. B.

Lt! c:ourrit~r que 111·a vu.lu n1ou urticlc "lté::;ignation" pnru dans J,ïiduca.teui ru.liure/ ùu 10 novembre 1956, me voit obligé d'apporter de~ précisions r.t des compléments que je n':ii pu fournir car c:;eL article, écrit rapidement, était destiné à notre hullelin régional TC:ducateur d.'I/c-<ie-Fra11cc dont le lirag"e au limographe, lr. jeudi malin, par 110(' rquipP dP rlévoué:i camarades, nr fH~rmct pas Ir!' développements trop longs .

. Je vai-. e:-<;aycr dP le faire Pll nH' raµporlnnt i• I'" q111 111'ont. (·r1 it les ram~tr i: tlrf:. qui onL hien vouJu y porter intérêt.

\rliclr: iucomplcl., clil Lebreton, mais quel jounwliste, soit-il professionnel

t<l non ëcrivaillon cln mercrecli soir, pcnt se vante1· de faire en drux page~

le tour d'une question, fut-elle moins va~lc ((UC celle de la résignation géné- rnlP? Et quPlquefois, il suffi! de qurlques lignes pour donner it pense1· il un IPct,.ur '!Ili fon he11rp11sernPnt n'a pns loujo11rs IP !Pmps <le pns-;er au criblo1

<Je lfl critique des articles de son journal, rnais ~l qui il suffit de quelques lifrnes, d'1111 litre, pour se peneher sur un ::-ujel qu'il n'avait pas C'l1lrevu.

\rtielC' incomplet., car (je citn Lel•relon) il eùl été souhaitable cl'insisle.1· sur una autre résignation infiniment plus grave: l'Clle rtes instituteurs qui .Lcceptent. de traYniller dans des condi!i0ns rétrograde8, en c-nntravention fin

~rante avec IPs règlements d'hygiènr ri de -;é<·urité.

81 ie le re1nercit• d'aHJÎr apporté sa piPITP ••11 rlP11nm·nn1 ln rf>si~nni:tli.011

~.vn<liràlr <l:rns les lignes q11i suivr.nt :

., Clieiclic:l 1lorH· dan~ l'Eeolc Lil.Jérnt1 in· rlP l:J 1·e11t1.!c un 1npprl dr c:r-;

1i>~lcnirnts dont I<· texte serait utilt· ü ceux qui 111:: ~e résig-nl'nt pas.

" CherC'.hez dune nne phra'le comme celle-ci : "N'aci:cplcl pas de lra\·ailler .. ,, c:onlraventiou avec r:es règll'111ents qui sont la S!!ulc ::u1m·c!!arcle de la. santl'>

t•t du travail dr!' enfants qui vous l'Onl. confiés, la seule ~auvegnrde de votre travail C't de• rnlrr sautt'.>. l.r 8yrnlicat soutiendra 1ous les instituteurs qui.

plac·és dan~ de:< conditions non t'onfonnrs :·1 <'rs r/>~lrmc~nts sPr:iirnt inquiété:<

rnnr avoir \'Onlu les respecter. ,.

,, R1ôsi{l11r·;-~1n11s, Pllt· nr <:'~· lrou\'f' pai::.

1\1

(2)

« L'J::d1w11ll!u.r cl'/lc-tlc-Frmice tjui :;'aùrcssc surtout ù des iustiluleurs de ville ferait bien pour sa part de pub!ie1· le lexie CX<lCl des 1·èglements actuels

tixnn~ les conditions ùe travail des enfants : cubage d'air, surface, éclairage.

aérat1011, dégagement, etc ... Il donne déjà un moyen ùe défense aux «non rési gnés ». Une enquèle auprès de ses lecteurs montrerait combien rl'instiluteurs

re~pecüml ces règlernents dont. l'iuobsen-alion en cas ù'n<'cidenl grave pour- rait leur. ~Ire 1·eprochée {quels directeurs, quels iuspecteurs signeraient un ordre enJOignant à M ... de prnndre tant d'élèves dans sa classe bien que le rubage d'air el la sul'facl' prévue par les règlPmeuts orfiriels n'Aufol'iseut qu'un 11ffectif de ... »

"On objecte tout de suite: "L'Ecolc libre ... "

«.Je livre h vos médilali011s celle réponse d'un parnnt. ù'éli:ve: 11 Les clas:::1e::.

de l'école publique soul lclll'nteol chargées 1111e, malgré rna préféreucc pour l'école puhl•que, j'ai rnis mes enfants i:i l'école libre. Je pense qu'ils tr:wailleront ai11si da11s de meilleures 1·0111..lifions puisqur Ir nou1bl'c d'élèves f'Sf lirnilé ...

Mais je lll'élève coutre cette rcstricliùn a nos Jll'éoccupalio11s que L.ebretou souhailrrait qur nous li111ilio11s :'1 la rési~nation <Il·::: inslit11fr11rs, 1·1·lle des aull"t's devant 11ous laisi<cr indiffi;rentc;.

Nous devrions èLrP insll'uits par l'cxpérienc:l' el :;;tvoiJ· qu'il nous faul uùu,..

rb•iguer ù nutl'c suri si uo11s n'intPrcssons pas .'i la dé1e11se de l'érole ceux qui PH sont les 11tiliimteu1s :\!os 111ou\e111c11b re\r.ndic:alit en \':-lSe clob n'iritéressent perso1111c. Pour ik· go11Yerne111culs a11ssi i1wo11srients que reux de la ivm•, il t>st lii<'n évident 1111c nous 11e produisons ril'11. el si r1uclquc granù esprit a pu pensr1· que nous produisious l'u\•enir de la France, il a pe11sé dans le 111ên'IP Lemps que son ministère aurait vécu. El si nos grèves 11'inléressc11l personne, Pll<'s m· !{f.nenl p1~r;,01111e 111'11 p;us. Tout ;iu plus pf't•ve11l-l'lle:< J'l•jouir les enfants.

,\lais cl'aillt'u1·s a-t-011 déjù vu lt•s employés clr la f{.N.C.P. ou de la R.A.T.P.

re\·endiquer des lal'ifs pl11s raisonmibles ou u11 plus gr:llJd confort des voilures?

li semble bilrn qu'ils ne• ~P soit>11l jalflusi posé ln 4ueslion el qu'il" lais.,;c11J. le soiu

rie l<'lll~S rPvf'ndiC'ntions n11x 11filil'rntP111·s tl1•s d1l'mins rlC' frr, rlrs au1nhu.!J nu

d11 métro.

.)l> \Cll~ hieu ad1111:t11·c 41u· 11u11s ayo11"

*

111w plus 11obll• lùcht• 4uc n:lle du

poinço11neul' du 111élro cl 411e no11s 11ous 1néoc-c11pio11s du nia11\'ais travail qu.•

nous faisons dans cl<' nHJLl\'>lisc·s 1·ondilions, que nrrns avons ù défendre nos propres condilinnl' de trarail, mais disons nous bien que tn11t que• lei' u1ifü:aleurs cle l'frnlc• 1wr la \nix <Ir leurs dr'>fPl1SPHrs léga11x, les parents, 11e ieronl L'I.le"

1·omrnilrc l•11c1giq11t•n11•111 lc•ur indignutiun de voir s:iholt•r la lnrrnation cl'unP jPunessc qui reprl•senlc la forer vi\'l' fl1• la 11alio11, 111n1s 11'nl1lirnrlro11s pas 1p1'11n cnJ'l lllPilJeUI' soit fait ;'1 l'(>cole.

VO\'PZ qur seule 11'1·st 1111s Pli t'tc US<' ln rc\signnl in11 clr-; iuslitutcurs.

Certains ont d'ailleurs mis en 1·nusf' Ir fait de résig1ralion tJllC JC sig11al1•

cL je conçois qu'il soif diffiC'ilc :) u11 Frn11çais qui sr largue trntlilion11clle1nenl d'a\•oir, par ses :rncèlrrs révnl11lio1111uires, apporté la liberté au 111onde, de•

rPl'OllllHill'C' llll fai1 llOU\Ntll clo11I il p<ll"IC', l11i :llJ!'l«i, 11nr• IHHf dl' l"C'SJHlflSHbilil~

El JIOlll'lélnt. ..

Alors que j'ai rendu l'iro11ic respo11sabl1· de <'ellt' 1·ésig11alio11 gén6rafe (u"

nll11~u·:uli• n pris sa cléfrnse que nous cxpMrro11s dans IPS pagt•s suivantes), on me rail rernnrqum-. el j') :musrris volonliP1°s, qu'il y a bien d'autres raisons, mais aussitôt vil'nl ln l'éSel'vr : <'" n'Psf p:i'< :'1 noi: rrv11cs p1\clagngiq11r11 dP lP.~

dénoncer?

:'!Il -

(3)

Et pourquoi De dénoncerions-nous pas t·e qu.i fait 4ue uot rc 111onde se résigne it la médiocrité? Notre condition d'éducateurs nous y autorise quelles qu'en soient les causes, qu'elles soient d'ordre économique ou politique. cc Ce qui menace la formation de l'homme de demain, ou pcnt contrihuer à sn plénitude, est toujours notre lot u, éc1·it le cnrnnrnde Gros.

D'ordre économique. El Lebreton dénonce (je cite) u les cadences infernales du travail qui prépa1·ent par l'usure nerveuse et la fatigue physique à ln t.Ache d'intoxication dévolue à la radio, ln presse, le ciné111a."

Mais, acceptcrons-11011s, en silence, 11uus, éducateu1·s, que les e11fauts dont 11ous nous attachons à former la person11alilé soie11l réduits au rôle de robots au se1·vice de la 111aclti11e cl de ceux ;'1 qui profite le runchinisme et la pro- duction intensive'? Nous dPvons tlénonC"<'l' l'emploi qui est lt• f;1it ciel la machim•

el des mélbodes morlcl'lles de prorludion au détriment de l'ouVl'ier alors que nous pourrions y voir Jp 111oyen de sa libéral ion, pa1· un temps de' travail pl us rétl 11 il, par u11 rnlai re mei lieur, pur des loisirs pl us grands et la possi- bilité de les consacn•r :'t une cnlt11re populairP indispensable.

D'ordre politique, et pOUl'CJUoi des éduc·nteurs auraient-ils fll!UI' <Il' crier hien haut lJU'il est sr:rnclaleux d'::n·oir un hud!-{et. rie l'Ed11C'ation 'ationnle si riclicule quand on conrncn· 1.000 milliards aux œuvres <ic destrudion?

. Jl' !:'ais bieu que IPs 11wn11els d'histoil'e 11'1·11 fout pas meutio11, wais, n'est-et·

pas iL nous de mettre eu houncur la rn1·11111lt' Oh! r·111nuie11 plut1 Corwntri<·r- du sens historique modcnll' q11c lt' « 111ulhcu1· aux nti11rus" rfp l-l1r111111s.

1\lais \'tmons-P11 i1 l'iro11i1· Pf ii mes 1mllllf'111·r11:\ acr11sés.

.le cl'ois d'ahord cln•oir rappt>h:r 1111c

*

la parli1· de 111011 a1·1ir<t• pl11s paJ'licu- lièn•111e11t consac1 ée ;'L ln résignation débutait .iinsi : u Pou1 quoi rPt!c résigna lion ? Mais, c'est que depuis 50 ans, la presse. le cinéma, puis ln radio Ira vaillrnt fi l'engo11l'clisscment général."

Je ::iuppose d'aillcu1 ::>, alurs l(U'e11 allpl'lu11t it lu l1arn· L11al'l1°'-' Chapliu, Il' Cm111rrl ~11rlwfrd', les eha11sonniers, je pr1•nriis 1•xemplc sur un quotidien sérieu>.

qui accuse i1·n11i1p1e111e11t t'Pll!\ qui 011t 1 cnc111 l'école ohligatoire de la sul'char{!<' ries C'lnsscs, quP, pour qui s<til hie11 lire, je· po11\•:iis f:gnle111rut ironisr1.

Et pourtant 11011, rlisons qu'après a\ oir désigné quelque:-:-11ns des \'l'ais res- ponsables, !a presse, le rinén1a, la r:.illio, jr' C'fwrgeab silnJ!lement C"eux qui nr sont pe11l-rtm que tirs lampistes, tant il est \'l'ai que not1·e 111011ve111Pnl Pst 11P

:111 pay" rlr l'ex:igératio11 oil l'tJn sait aussi a\'oir de S<lf.{CS 1w11s~P->.

Gl'os, qui prend la déf1·nst· dt• l'ironit• 11uus én il : « C't•sl hea11t·ou1• trop :-:implifier que de prnsc1· que l'on puisse au11ihiler clan!. 111H• hilarité généralr les r6volles possibles d'un peuple 1r1éc·o11l1,,ut. Gavr od1r i·it et prnliquo le calem- hour, certPs, mais Gavrorhn sr hat rl sou no111 a remlll insépal'ahlc dans notn•

langue !Ps ler111es d'héro1s111r et de 111oq11erie, de C'Ourage C'I d'ironie ile rl101111111·

libre. F.l me vient ù l'esprit le nom d'un acteur de cinéma qni précisément cam- pait :\ l'P.cran le persounage tl'tm "Titi 11 parisien - Aimas el qui tomba :-:11r les barricades il la Lihé1 alion de Paris. Pour de bon.

"J\yez-vous re111nrq11é que les dog111atiques ou le.; mysliqurs 11'il'onisenl ja- mais n'aclmcllent pas l'ironiP? C'est que « l'ltornmc ironique 11 a le sens du rPlatÎf, n'adore pa::i ltls idoles de rhair ou d'idées. C'est qu'il n'est pas un froid

1"<'1~1posé tle concepts administrés de l'extérieur. C'rst parce qu'il a celle pointe

d'irrespect qui fait de lui mr homrne vivnnt. n . . .

Là-dessus, nous sornrnefl hien d'acrorcl et I' « homme 1ron1cfl1C 11 11c saurait l·trl' i>n C"ausP, mnis la 1·n111111err'ialisalio11 Ill' l'ironi<· et 1·P11x qui 1ro11vent. 11n1·

- 51 -

(4)

:n .. 1isCaction i~ leur mécontentement en enlenùant ironiser. Peul-illre, si Gavroche a\'ail eu un poste de radio et des pantoufles, il se serait inslaile bér•temenl devant re poste, attendant le Clot d'ironie des chansonniers qui aurait apaisé ses rnsseutimenls contre l'injustice socialP et peul-être aurnil-il senti, comme les titis dt• Hl56 toute ;sa. hile se décharger eu constatant, après Io Grenier dè Monlmarlre : u Qu'est-ce <(U 'il a p1·is le gouvernement ! '" faisant des faiseurs ile hons mols les défenseurs de sa liberté et de ses revendications. Et peul-èlre alors, Gavroclw ne serait pas clr·i:;c·PtHln rlnns ln rue rlr peur de mouillCJ' scH pan touries.

Autre de tnes accusés, le Cmv1r1l E11cltal1d qui n'rst lu que pa1 des initiés i1 :w torrue d'cs(Jrit satirique et par toutes les sphères gouvorn1111lcs. Pour eux, il

PSI une Corme de l'oppo~ition assr·z rassurautc m:.i foi, puisque empreinte de tant. d'ironie'. LP simple fait que rl'fle oppusition soit adn1ise alors q11t! la cen- :<ure Sé\'it sans pitié daus la JH'<•sse dite séril'use suffirait

'n

montrer à C]Uel point elle est i110Cfensi\•e. Et si tu1 ~lol'\'an Lelw;;quc peut y passer les papiers

lt•s plus 1·évol11tion11aires, c'esL qu'on juge certHinement qu'il vaut mieux qu'il

iP faSSf' lf1 'JUC' chrns lNI f'OIOnOl'S <1':111trl'S feuilles lr11r J10t'lé•r S!!rl.lit plus

~rnude.

Le t:m11utl E11rlrni111!, hien qu'il pol'le en ses. lignes de quoi fournir prélt-?xtc

a cent révolutions ne sern jamais un journal révolutionnaire parce qu'il est réservé à une certaine élite qui se flatte de •·omprcndre les mols d'rsprit el qui, même: si ell~ \'oit derrière cP.s mols toute la noi1·ceur d'une situation dont

t'lJ!' n'est pas la virlimP la plus il plninrlre, n'est pas nne élite de combat

~ais c'est l'arrusnlion rf,. Charles î.ltnplin qui n sn11le\'P les réactions ll's plus indignées.

Gros nous écrit: ".fr :suis ,.;u1·p1 is d'u11e cohuhHulion lelle que celle d1·

<:hapli11, du Canard cf des rhanso11uiers. Car enfin n'csl-c·e pas mélange!' rruelque peu les genres ou au rnoins faire bon 111arrhé du génie que de placer i:;ur Ir.

mi'1nP l>1mc d'inCa111in le plus ~r:rnrl acteur de noire lmnps ri les faiseurs dr mots appointés pa.r la. R.T.F. ?

" Que Charlot déchaîne Je l'ire, 1·crles ; r"csl pour cola t(lll' le public va lt•

vnir d'abord. l\lah> n'y aurait-il rirn d'irntre, Choriot sernit alors un soui::-fi'er 11anilel, un Laurel, 1m Hardy? Fonvirillr ne nous laissera 1m':l croire tpt'il ne voit 1111" la ditrérencc - d dr. tni111' - Pt que le p11hlir dans son cnsemblr ne pnrçoit 1ms cc qui r:st, en phis rlnns lrs films de Chaplin, la snlirc.

u Ch', l'irnnir satirique ne date pas d'nujourd'hui. Elle a presque l'àge de l'humn11ité. Nos grm1ds mailrcs ès langue française la manièrent, tant Rabelais et. les guerres de Pichrocole, que i\Ionlcsq11ieu, que Voltaire, rnfin. El la maniè rnnt. souveHI cornmr une arme. Car c'en est une. 11

Oui mais, Rahelais 6crivait el il était peu 111, ce qui interdit lie tirer de:-.

cont:lui;ions quant ù l'influence rie son ironie. Charles Chaplin, écrivab1 du ':vl'u" :>il'-rl" n'<'M pas Hé plus dang-creux pour IC's forces d'ar~l"nt que GJOUr le~ masse!':, 1·ar i-:on g-rnil' n'ei'lt. éfé connu que de quelques lecteurs. Tnndis qur.

<:h~·r·lr" Chaplin dnénstc s'adresse à des dilaines de 111illio11s clr spectateurs.

<.1_• ,1't•sl doue rias Chaplin qu'il enliait areuser', ruais le cint'lma en tant que

movPn de difCu~ion. rle 111ême ttu'à travers les chansonniers il faut voir la radio

, 11 tant que mun•n cl'inloxicnlio11 ma«sive {les drrniers événements nous auront .•si:cz éclairés sl1r sou r·olc) el ryu'ù lrn\'ers le Canard, il faut t.roir cet espt1il railleur qu'ncloplcn• toutes IP;~ l'l'VUC'!'; et quP [i'reinel déplore en écrivant

"Vous savez <'f' qn'on dit d'ordinaire des !tons mols: pus trop 11' .. 11 faut. Rien 1fo plus déplai:>anl qu'un individu qui en fnit iJ four lie bras. 11 C'll est de mêmP de lu satire. Ellf' el'lt comme l'alC'ool. Si 011 en prend une goutte. il (•moustillr Pl 111~111 faire réagir. Si on s'y hahil11e, c'est catastropltiqne. ,,

-:j i'ai C'11ni,.;i î.lrnpli11, l''t'~f qnr, du rinénw, Chaplin <'SI Il• plu" gra.ntl.

- 52 -

(5)

Chai:ut~ :;ail que le ·~tédiocœ lie provoque ja1oais ue conll'OVlff;)CS, jp i;énit' r::>t 1ou1ours des plus discutés. li n'est que de penser ù :-./upoléon.

Et pui.sque j'ai pris l'exemple d'un film de guerre de Chaplin, je li·

r~prendra1 pour étayer mn co11uau111atio11. Pour moi, tous les films de guenl' sont tres pénil>lcs, el persounellement, je les condamne tous. Pour ceux qui l~s sup1lo~·tent, je reconnai~ au moi11s aux films réalistes la possibilité d'ins- pn·e1· ~\ 1 homn1e normal l horreu1· de la guerre. Pour les films de Charlot je crois J10U\oi1· dire, sans èlre grand psychologue, llU'il risque d'y avoi;

dans notre suhconscienl, trunsfel't du rire et de la légèreté provoqués par les gags sur le contenu nième du film qui, je ne l'ignore pas, est dans le cas de Chaplin, une satire rernarquaLle d1~ notre monde 111oderne. Je ne veux pas dire que nous soyions dupes, mais je rrains - el je crois que les expé- riences qui pourraient ètrr faites sur le cinéma pur les psycliuualystes le monlrcra1rnt c·crtoinement - qu'il n'y ait pénétration pl'Ofo11de da11s notre vi~

subconsciente et que ne s'y imprègne celle folle hilarité rattachée ù l'esprit de guerre ou de misère sociale. Et encore ne sait-on pas Je rôle qui• l'imagr elle-même peul jouer dans celle imprégnation.

Et si des c·ollliques tels que Macario dans «Sept ans de malheur)) ou Paul Colline dans «Poteau frontière)) s'allaquent au 1nrrnc sujet, ils le font avec lellc1nent 1ooins de :;énic que Chaplin que le drame n'apparaît jmna is nettement, fJll'il cèdP le pus :\ la farce, lllui:; tiue ju111ai::i il n'est p1·tsse11t Pn mP.rnc tc1nps que 1<' cornirpH' l'ommc dans IPs films de Chaplin.

*

Je ne voudrais rester 11i uégatif, 11i 111iss11111ste, aussi J~ renùl'ui, pour ter·

miner, hommage à ceux dont la résignation a provoqué won pre111ier adicle.

mais qui ont su rompre avec leur passh ité les parents de mes élèves.

J'avais alors écrit pa1· dépit à la suite d'une rentrée scolaire manquée.

Fait : on co111mence les peintures des 26 classes de l'école le lundi J•r octobr"'.

Conséquences : chaque classe, ù tour de rôle, sera installée dans le préau, sans matériel (il est vrai que je suis le seul à avoi1· besoin d'outils), dam. le bruit des allées el venues ('Ontinuellcs el uans le courant'. d'air ?t l'occa::;ioo Réactions : aucune.

Je ne sais si je l'écrirais maintenant? D'abord parce que l'exp6rience Ul'a prouvé que j'étais le seul à ne pas 111'èlre adapté à de telles conditions.

puisque un col'.ège a mème poussé le zèle jusqu';'t foire classe pendant les récréations devant le cénacle des maitres ::id111iratifs, entouré de quelques dizai- nes de punis, cl presque i1 même ln clameur enthousiaste de 900 enfants pre- nant leurs ébats. Inconscience ou suprème résignation ? Ensuite, parce que les parents de mes élèves :'1 qui je reproclrnis alors d'accepter sans proteste1 cette rentrée manquée de lem·::; enfant->, m'ont montré par la suite que, pom qui sait galvaniser autour d'un 111ême but la force que 1·<'présente le nombre, l'rc;prit de lulle n'est pa~ tout à fait mort.

Mon expé1·ience étant mise en péril, les parents ont su, en organisant leur action, en formant un « Co111ilé de sou lien de la méthode Freinet u, faire:

prévaloir leur désir de voir sr poursuivre ainsi l'éducntion de IP11rs enfants.

Mais un fait ue trompe pas. Les gens veulent du neuf. C'est vrai en poli- tique com111e ailleurs. Mendès avait plu il tous parce qu'il n'employail pas les procédés classiques de la vie parlemcnlnire. Dès qu'on retombe tians la roulinr l'hom111r de ln rue se dé::;inlérr<:sc de tout, son propre inlfrêl immédiat COI-il e~ jeu. La routine est un puissant soporifique.

Quelques chiffres pour appuyer le fnit dans le domaine solaire. Mon direl'-

l~ur d'école, homme très actif, réunit lrs parents d'élèves par cours. A ln - 53-

(6)

dernière réunio11 oll étaient conviés 120 pareuls, 8 se sont. déra11gé8, pu.rce

•1u'on n'avait rien de nouveau ù leur rnoulrer, cL seulement. ;\ leur dire com- ment on apprend ses leçons ou comment on dispose les exercices sur un cahier.

Au même niveau, il y a 3 ans, sur 30 parents invités j'avais 28 présents et 2 excusés parce que j'avais ~t les cntrelenil· du voyage-échange, de sou orga- nisation, de ce que \'Cl'raicut leurs cnfnnls, de ln façon dont ils vivraient.

L'esprit. n'est dolll' pas 1norl, mais il •Il' veut plui< se dér11nger pour ce qui !"si rlépnssé el seul la poussiè1·P.

Dotumentation réda303ique

vous propose des documents en couleurs indispensables à votre FICHI ER SCOLA IRE

° Ces planches (format 2 1 x 27) sont impeccabl ement imprim ées e n hé li ogravure su r du bri s to l hé lio.

Tous les mois, vou s pouvez recevo ir photog rap hies (8 c lic hés d'hi stoire et

géographie ).

16 vé rit ab l es 8 cl ich és d e

o Des textes s imples, à la portée d es enfants, com- menten t chaq ue p lanche et pe rme ttent d 'en t irer le maximum de profit.

Conditions d'abonnement

Tous les abonnements à la DOCUMENTATION PÉDAGOGJQUE parlent d'octobre

Abonnement complet . .. . ... ... ...

4.800

fr.

La série (histoire ou géographie). .. 2

.40(\

fr.

COOPl!;RATIVE PÉDAGOGIQUE - M ONTMORILLON (Vienne)

C.C.P.

2498 . 9 9

BORDEAUX

51

Références

Documents relatifs

on peut aller à la piscine, on peut jouer au minigolf, on peut aller en ville, on peut jouer au bowling ou on peut aller au centre commercial et faire du

[r]

[r]

Ainsi, il nous appartient de traiter – plus que jamais – nos collections avec égards, conscients qu’elles seront demain les témoignages des écosystèmes du passé

Cependant, la formule « va être livré » est au passif : c’est une manière courante chez les juifs de dire les choses sans nommer Dieu par respect ; en fait la formule ici

Pour la coronaropathie, une angioplastie du tronc commun et de la coronaire droite était indiquée, mais le bilan inflam- matoire très perturbé dans le contexte de cette maladie a

Comme l’´ energie potentielle, l’une des compo- santes de l’´energie totale du syst`eme, ne peut varier instantan´ ement, puisqu’elle d´ epend des positions instantan´ ees

Construire une pyramide à base triangulaire ( encore appelée tétraèdre) dont les quatre faces identiques sont des triangles isocèles non équilatéraux.. Deuxième étape: