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4 | La Lettre du Gynécologue • N° 432 - mai-juin 2021

ÉDITORIAL

En préambule à la lecture du dossier consacré à l’intelligence artificielle (IA) et à ses applications dans notre spécialité, je souhaite attirer votre attention sur 3 événements majeurs qu’il faut analyser afin de comprendre en quoi l’IA est une véritable révolution qui va bouleverser notre pratique médicale quotidienne.

1. Le rapport Villani sur l’IA identifiait la santé comme l’un des 4 secteurs sur lesquels nous devions concentrer les efforts à venir : “Un environnement réglementaire trop contraignant reviendrait à abandonner aux États ayant un cadre plus souple la capacité de construire une philosophie propre sur les usages de l’intelligence artificielle en santé. Il est donc important que la France soit force de proposition à l’échelle internationale.”

2. La fulgurante épidémie de Covid-19 a permis de développer de nouvelles technologies. Une course effrénée a été lancée dès lors que le génome du virus SARS-CoV-2 a été séquencé. Des entreprises comme Google ou Hewlett-Packard ont mis à la disposition des chercheurs leurs énormes puissances de calcul. IBM a annoncé, en mars 2020, que son superordinateur Summit était parvenu à identifier 77 molécules potentiellement efficaces contre le coronavirus en 2 jours, alors que cela aurait pris plusieurs années en temps normal.

AlloCovid, première application de l’IA en santé publique, a été mise au point par des experts français (médecins, ingénieurs et épidémiologistes) et, contrairement aux chatbox utilisant l’écrit, elle est capable d’analyser la voix grâce à un traitement automatique du langage. À l’issue du questionnaire, AlloCovid propose 3 options : rester chez soi, consulter son médecin ou appeler le 15, et affiche la répartition nationale des personnes symptomatiques.

L’IA a ensuite été utilisée pour analyser les scanners et les IRM alors que les cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) liés à la Covid-19 se multipliaient dans les services de réanimation.

Enfin, aboutissement ultime dans la lutte contre cette pandémie mondiale, il aura fallu moins de 1 an pour développer le premier vaccin, alors qu’il faut habituellement 7 à 10 ans pour arriver à un tel résultat. C’est en partie grâce à l’IA.

Les équipes de Moderna, qui travaillaient déjà sur ce projet en janvier 2020, ont pu envoyer au National Institutes of Health leurs premiers résultats au bout de 1 mois.

La plus grande prouesse technologique est d’avoir réussi à produire un vaccin à ARN messager en un temps record. Cette nouvelle méthode de vaccination, jamais testée chez l’homme, ne repose plus sur l’injection d’un antigène destinée à faire produire par le système immunitaire des anticorps adaptés, mais sur le code génétique du virus. C’est grâce à ce procédé que Pfizer/BioNTech et Moderna ont pu annoncer une efficacité proche de 95 %.

3. Dans sa lettre de mission du 11 mars 2021 adressée à la députée européenne Chrysoula Zacharopoulou, le ministre de la Santé, Olivier Véran, précisait que l’endo- métriose est une grande cause de santé qui nécessite une réponse européenne et mondiale. Il mettait en avant la nécessité de réduire le délai avant le diagnostic en améliorant la formation et les filières de soins, et mettait en exergue l’IA, innovation

Intelligence artificielle : la révolution est en marche !

Artificial intelligence: revolution is on its way!

Pr Philippe Descamps

Service de gynécologie-obstétrique, pôle femme- mère-enfant, CHU d’Angers ; rédacteur en chef de La Lettre du Gynécologue.

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ÉDITORIAL

La Lettre du Gynécologue • N° 432 - mai-juin 2021 | 5 AVIS AUX LECTEURS

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La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture scientifique en double aveugle, l’implication d’un service de rédaction/révision in situ et la validation des épreuves par les auteurs et les rédacteurs en chef.

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· identification claire et transparente des espaces publicitaires et des publi-rédactionnels en marge des articles scientifiques.

de rupture, comme levier de progrès. Il insistait également sur l’importance de fédérer la recherche avec les acteurs privés et sur la mise en place d’actions urgentes cette année.

Il nous a paru important de faire une mise au point sur cette révolution sociétale majeure, et je remercie le Pr Nicolas Bourdel et tous les auteurs qu’il a sollicités d’avoir coordonné ce très beau dossier qui nous permet de comprendre l’impact de l’IA dans notre pratique quotidienne, que ce soit en imagerie gynécologique, en chirurgie gynécologique, pour l’endométriose ou pour l’assistance médicale à la procréation.

En ce qui concerne l’endométriose, vu les enjeux nationaux énoncés par notre ministre, nous avons décidé d’ajouter dans la rubrique “Mise au point”

2 articles sur le développement de la plateforme EndoZiwig, que nous avions présentée dans nos colonnes lors de son lancement en janvier.

Je remercie les Drs Sofiane Bendifallah (Paris) et Mathieu Poilblanc (Lyon), qui ont su compléter le dossier thématique.

EndoZiwig est une plateforme de nouvelle génération basée sur l’IA, centrée sur la patiente, gratuite, individualisée, qui s’inscrit dans une approche holistique, c’est-à-dire offrant en un seul endroit tout ce qu’une patiente recherche :

informations sur la maladie, aide au diagnostic, parcours de soins, amélioration de la qualité de vie, etc.

Il y a actuellement 5 plateformes de ce type dans le monde, la plus connue étant Livongo, pour le diabète. Elle a permis de rendre les patients plus autonomes et, de ce fait, génère des économies importantes pour les systèmes de santé.

Pour les professionnels, EndoZiwig facilite les consultations grâce aux dossiers et aux questionnaires de qualité de vie remplis à l’avance par les patientes, et propose un module RCP et un module recherche.

Alors que la plateforme a été lancée il y a seulement 4 mois, plus de 10 000 femmes souffrant d’endométriose en France et dans les territoires

d’outre-mer ont rempli le questionnaire, 300 médecins et 20 centres l’ont adoptée, et 4 protocoles de recherche ont été lancés.

Il faut souligner que ce projet est soutenu par les sociétés savantes (CNGOF, SCGP, FNCGM), et d’autres applications sont en cours de développement pour notre spécialité : oncologie, infertilité, ménométrorragies, syndrome des ovaires polykystiques, etc.

Nous nous réjouissons que cette plateforme soit française et que nos patientes puissent en bénéficier gratuitement.

Comme vous l’avez compris, la révolution de l’IA est en marche, et il va être difficile pour les gynécologues-obstétriciens de l’ignorer dans les années qui viennent.

Bonne lecture !

P. Descamps déclare être membre du conseil scientifique d’EndoZiwig.

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