A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
G. C ANUTO
J. P. S PEDER
Un critère d’éclatement pour les conditions de Whitney
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 3
esérie, tome 27, n
o3 (1973), p. 405-416
<http://www.numdam.org/item?id=ASNSP_1973_3_27_3_405_0>
© Scuola Normale Superiore, Pisa, 1973, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze » (http://www.sns.it/it/edizioni/riviste/annaliscienze/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisa- tion commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
POUR LES CONDITIONS DE WHITNEY
G. CANUTO et J. P. SPEDER
Introduction.
Soient X un espace
C-analytique
réduit de dimension pure,Xsing
lelieu
singulier
deX, XHsse
== X -Xs1ng ,
Y un sous espace lisse de X dedimension pure strictement inférieure à la dimension de X.
Dans cet article nous donnons un critère
permettant
de vérifier les conditions deWhitney ([3]
p.540)
pour lecouple
-Y, Y)
lalong
de Y.Plus
précisément
soient co l’éclatement normalisé de X lelong
duproduit
de l’idéal I de Y par l’idéaljacobien
J de X etY l’espace
réduit de
support (Y).
Nous
montrons, d’après
une idée d’g. HIRONAKA(voir [11
p. 9 déf.2)
le :
Théorème : Si en tout
point
d’ un ouvertanalytique
dense deY,
laN N N
fibre
correspondante
dumorphisme
m :Y-
Y est de dimension : dimY-dim Y,
le
couple (X lisse
-Y, Y)
vérifie les conditions deWhitney
lelong
de Y.Dans le cas oh il existe une rétraction de X sur
Y,
il serait utile d’avoir un critèrequi
soit stable parchangement
de base(sur Y),
c’estce que nous nous proposons de déterminer dans un
prochain
travail.Nous tenons à remercier vivement F. PHAM pour nous avoir amenés à
nous intéresser à ces
questions
et faitsprofiter
de ses idées et de sesconseils.
Pervenuto alla Redazione il 10 Gennaio 1972.
Ayant
identifiéClt
auproduit cartésien (ta
où( = s -- p, s > 1,
p h 0) à
l’aide dusystème canonique
de coordonnées(zi ,
... ,zm),
considé-rons un sous-ensemble
(t-analytique
réduit X d’un ouvert deGm
de co- dimension r en toutpoint (8
r0),
défini par des fonctionsholomorphes engendrent
l’idéal des fonctionsqui
s’annulent surX)
et contenant la trace Y de101
XGP
sur cet ouvert.Dans ces
conditions,
si I est l’idéal de Y dans X et Jl’idéal jacobien
de
X,
I est l’idéalengendré
xs et J est l’idéalengendré
par les déterminantsl’éclatement normalisé de X le
long
deIJY Y l’espace
réduit de
support i~~-1 (Y)
et pourla fonction
_
Proposition
1: Si en toutpoint
d’un ouvertanalytique
denseSl
deY
la fibrecorrespondante
dumorphisme cu :
est de dimension : dimY -
dimY,
alors les conditions suivantes sont satisfaites :CONDITION
 ) :
Pour toutpoint QEX,
tout indice6(1...,?),
tout(iR J... ir)
de(1,..., M(
et toutr-uple ( j! , ... , jr)
de(1, ... , q)
nousavons
N N N N
CONDITION
B) :
pour tout il existe un entiera ( Q) 0
tel que pour tout
(r
-l)-uple
." ,ir)
de(1, .,.,M~
et toutr-uple ( ji ,
... ~jr)
de
( 1, .. q) 1
nous ayonsPREUVE : Elle s’établit de la
façon
suivante : iNous montrons la
Proposition
1(qui
est trivialement vérifiée en toutN N N
point Y )
en toutpoint
d’un ouvertanalytique
dense deY puis, comme X
est un espace normal et les idéaux et sontinversibles,
nous en déduirons la
proposition
en toutpoint.
Plus
précisément,
soit :est une submersion en
lîl.
L’ensemble
XUsse n Y
est dense dansY
parceque X
est normal etY
estune
hypersurface
deX.
L’ensemble
i
EYissae r îj m : y
est une submersion en-Q)
estdense dans et donc dans
Y, d’après l’hypothèse
et([3]
p. 127.Proposition 1).
Nous en concluons que
fi
est un ouvertanalytique
dense deY
et quel’espace Ô - Ù
est de codimension h 2dans X.
Nous allons commencer par montrer la
Proposition
1 en toutpoint
U.
Pourcela,
il est utile d’avoir àl’esprit
le :LEMME :
Soient ?
l’idéal deOy
définissantY
et = UYa
la dé-a
composition
deY1isse
encomposantes
connexes.Pour tout ex il existe un et un seul entier Oa
>
0 tel que pour toutpoint Q 6 clisse
nY.
nous ayonsEn
effet,
commeIOiè
estmonogène,
il existe pour toutpoint
un entier
o(Q)>0
tel que10
°L’application : Q --+ 0 (Q)
est localement constante sur nqui
est une variété connexe d’où le lemme.
Prenons alors un
point ~
EUa
=un Ya
etquitte
àtransporter
l’ori-gine
des coordonnées dans(tM
aupoint;; (~),
supposons(Q)
= 0.Il existe un
voisinage
ouvert’- de Q
dansXlisse
et des fonctions4. Annali della Scuota Norm. Sup. di Pisa.
holomorphes dans V
tels que :est une carte de
Ziiaae
auvoisinage adaptée à
la submersionLe lemme nous
permet
d’écrirePour tout
peut
donc se mettre sous la formei est un germe de
qui
est inversible siengendre
DÉMONSTRATION
DE LA CONDITIONJL)
EN:
Pour tout1"1
notons - la dérivée
partielle
définie par la carteConsidérons
alors, pour j E (1, ." , q),
la fonction none avonsévidemment
H
sur V et de
plus
Or
D’où
et finalement
-
DÉMONSTRATION DE LA
CONDITION B)
Notons de même la dérivéepartielle
définie par la carteet, pour j E ( 1, ... , q),
considérons la fonctionNous avons encore
Or
D’où
et
Il suffit alors d’élever les deux membres de cette dernière
égalité
à lapuissance
o~.Il ne reste
plus qu’à
étendre les deux démonstrationsprécédentes
auxpoints
deY - Û.
N N N
Pour la condition
Ã),
il suffit de remarquer quel’espace Y - L
est de codimension > 2 dansX
etd’appliquer
le théorème d’extension pour les espaces normaux([3]
p.118, Prop 4).
Regardons
la conditionB):
Pour tout a et tout
R
EUa
nous avons montré queSoient alors et
if
unvoisinage
deQ
dansX qui
ne coupequ’un
nombre fini de
composantes ,
y disonsY,,,...
Posons
a (Q)
= max(o
,...N N N N
Pour tout
point JK6 W - Y - t7 )
noua avons alorset nous concluons de la même manière que pour la condition
Â).
Proposition
2 : Soit S unpoint
de Y.Les conditions
a)
etb) dewhitney
pour lecouple (Xlisse
-Y, Y)
en S lelong
de Y sontéquivalentes
aux :CONDITION
A):
Pour toutpoint 8’ E cv-1 (S),
tout indice kE ( 1,
... ,pl,
tout
(r
-1 ).uple (it,..., ir)
de( 1 ~ .., , ~ ~
et toutr-uple ... ,jar) de
n’engendre
pas S.CONDITION
B):
Pour toutpoint S E w-1 (S)
tout(r - 1).uple (i2,.u , zr)
de
( 1, ,.. , M ~
et toutr-uple ( j1, ... , jr)
de( 1, ... , q( :
n’engendre
pas 1PREUVE.
1. Nous d’abord montrer que les conditions
A) et B)
entraînentle8 conditions
a)
etb).
Notons
gr (M, M - r)
la variétégrassmannienne
des sous-espaces vecto- riels de de dimension M - r.Soient L E
~1
t E gr(M, M - r)
et deux suites depoints
de X tels que :
n
où
désigne
la direction définie par lespoints Sm
etRm
etTRm,
l’espace
vectoriel défini parl’espace tangent à Xlisse
enRm .
Il faut montrer :Remarquons qu’une
fois la conditiona) montrée,
nous pouvons supposer, pour prouver la conditionb),
que, pour toutm, Sm
est laprojection
deRm
surY= (0) XCP.
L’espace Xlisse
- Y estanalytiquement isomorphe
àdonc,
pour tout m, il existe un et un seulpoint Rm E.1
tel que;;Comme 0153
est propre, nous pouvons supposerqu’il
existeSe co-1 (8)
tel que lim = S.
m-oo
D’après
la conditionA),
nous pouvons supposer deplus
que l’idéal inversible estengendré
parD (/~,...
Zf’.’"Zr)9
*Il en résulte que, pour m suffisamment
grand Glisse
est le noyau dumorphisme
défini par la matrice :Notons :
- - ’
et
N (m) l’espace
vectoriel de dimension rengendré
par a,(m) ,
... , ar(m)
c’est-à-dire
l’espace
normal àXlisse
enRm (produit
scalaireanalytique).
Pour obtenir la condition
a),
il suffit de montrer que, pour tout et pour toute suite telle que, pour toutnous avons :
(produit
scalaireanalytique).
Pour tout m, notons D
(m)
= D( f~ , ... , fr ;
zi ...,zr) (Rm)
etDij (m)
ledéterminant du mineur du coefficient de la
ligne
et colonne de la matrice définissant D(m).
Si,
pour tout m, nous écrivons :et
nous avons pour
pour
Mais,
pour toutk E 11 ~ ... y Pl
et pour toutl E )1, ... , r),
nous avons:car
n’engendre
pasJOX,8
d’où la conditi.ona).
Pour obtenir la condition
b),
il suffit demontrer,
en conservant les mêmesnotations,
queoù,
pour tout meSm
est laprojection
deR,n
sur Y =101
XCp -
Or,
Mais,
pour 1 E(1,..., rl,
nous avons :car
n’engendre
pas d’où la conditionb).
II. Montrons maintenant que les conditions
a)
etb)
entraînent les conditionsA)
etB).
Soient un
point
deun
r-uple
deSi,
pour toutn’engendre
pas Y les conditions
A)
etB)
en S pour vérifiées defaçon
évidente.sont
Nous pouvons donc supposer que
fixés, qu’il existe il
tel queIl reste à prouver :
A)
Pour toutdre pas
n’engen-
n’engendre
pasMontrons d’abord la condition
A)
enS.
Soientk E (1, ... , p)
et unesuite de
points
deX
telle que, pour tout m, :Il suffit de montrer que :
Pour tout m, le
point appartient
àSi nous notons
Sm
laprojection
deRm
surY,
nous pouvons supposer,
que
Iusse
tend vers une limite tlorsque
c -- oo et que8m Rm
tendvers une limite L
lorsque
m --~ oo.Pour m suffisamment
grand,
comme :considérons :
défini par
Nous avons: 1
il ;,» il = 1 et,
siD¡j (Rm)
est le déterminant du nineur du coefficient de laligne
et colonne de la matrice définissant D(m),
Donc,
umappartient
àl’espace
normal à enRm et, grâce
à lacondition
a) en S,
nous avons pour~~(1,...~)~
et donc aussi :
Montrons enfin la condition
B)
enS.
En conservant les mêmesnotations,
nous avons,
grâce
à la conditionb)
en S :d’où
et la condition
B)
en8.
Theoreme : Soient X un espace
(t-analytique
réduit de dimension pure, Y un sous-espace lisse de X de dimension pure strictement inférieure à laAr N N
dimension de l’éclatement normalisé de X le
long
duproduit
de l’idéal I de Y par l’idéal
jacobien
J de X etY l’espace
réduit deSi en tout
point
d’un ouvertanalytique
dense deY,
la fibre correspon-N N
dante du
morphisme y2013
Y est de dimension : dimY2013
dimY,
lecouple (Glisse
--Y, Y )
vérifie les conditions deWhitney
lelong
de Y.PREUVE : Ce théorème étant de nature
locale,
nous sommes ramenée à la situation décrite au début de l’article.Il suffit alors de remarquer qne les conditions
A)
et~8)
de laPropo-
sition 1 entraînent de
façon
évidente les conditions~)
etB)
de laPropo-
sition 2. Nous obtenons en fait directement les conditions de
Whitney
strictes au sens d’Hironaka
([2]
p. 135 Définition5.1).
Il est à noter que ce Théorèmepeut
aussi se déduire del’équivalence
de laProposition
2 à l’aidede
([3]
p. 132Proposition
4 et de([4]
Lemma19.3).
Départemeni de Mathématiques
Univer,ité de NICE Parc Valrose 06 - NICE (FRA NCE)
REFERENCES
[1] H. HIRONAKA, Equivalences and
deformations
of isolatedsingularities.
Woodshole Se- minar inalgebraic
geometry (1964).[2] H. HIRONAKA, Normal cones in
analytic Whitney stratifications.
Publications Mathé-matiques
N. 31, I. H. E. S. (1970).[3] R. NARASIMHAN, Introduction to the
theory of analytic
spaces.Springer Verlag
LectureNotes in Mathematics, Vol. 25 (1966).
[4] H. WHITNEY, Tangents to