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VIROLOGIE NON VIH : Utilisation en routine d'un test moléculaire multiplex rapide détectant les virus respiratoires chez des adultes ayant une maladie respiratoire : étude ResPOC

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Academic year: 2022

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NUMÉRO BEST OF BIBLIO

38 | La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXIII - n° 1 - janvier-février 2018

VIROLOGIE NON VIH

Contexte

Les infections respiratoires virales sont une cause fréquente d’hospitali- sation chez les adultes. Les tests moléculaires multiplex rapides (Point of care testing [POCT]) détectant les virus respiratoires pourraient améliorer la prise en charge des malades en limitant la consommation d’antibiotiques, en raccourcissant la durée d’hospitalisation, en améliorant la détection et le traitement de la grippe et en rationalisant les mesures d’isolement.

Cependant, peu de données permettent à ce jour de valider son usage en pratique clinique. Cette étude a évalué sur plusieurs paramètres cliniques, dont l’utilisation d’antibiotiques, l’effet de l’utilisation en routine d’un test moléculaire multiplex rapide .

Méthode

Il s’agit d’une étude randomisée contrôlée en ouvert incluant des adultes (≥ 18 ans) dans les 24 heures suivant leur présentation aux urgences médicales du CHU de Southampton (Grande-Bretagne) pour une atteinte respiratoire aiguë ou une fi èvre supérieure à 37,5 °C de moins de 7 jours, ou les 2, pendant les saisons hivernales 2014-2015 et 2015-2016 (diapo- sitive 1). Les patients ont été randomisés (avec permutation aléatoire en blocs) dans un des 2 groupes suivants : POCT moléculaire systématique pour les virus respiratoires ; groupe contrôle (témoin), avec prise en charge de routine pouvant inclure selon les prescriptions médicales des recherches moléculaires. Le critère principal était la proportion de patients ayant reçu des antibiotiques pendant leur hospitalisation (jusqu’à 30 jours). Les critères secondaires comprenaient la durée de traitement antibiotique, la proportion

de patients recevant des doses uniques ou des traitements courts, la durée du séjour, l’utilisation d’antiviraux, les mesures d’isolement.

Résultats

Sept cent vingt patients ( 362 POCT, 358 témoins) ont été inclus. La même proportion de malades dans les 2 bras ont reçu des antibiotiques (84 versus 83 % ; p = 0,84). La durée moyenne de traitement antibiotique ne différait pas entre les groupes (7,2 jours avec POCT versus 7,7 jours dans le groupe témoin, p = 0,32).

Une proportion plus élevée de patients ont reçu une seule dose d’antibiotiques ou un traitement inférieur à 48 heures (17 versus 9 % ; p = 0,0047). La durée moyenne du séjour était plus courte dans le groupe POCT (5,7 jours) que dans le groupe témoin (6,8 jours, p = 0,043). Un traitement antiviral appro- prié chez les patients positifs pour la grippe était plus fréquent dans le groupe POCT (91  versus 65 %, p = 0,0026). Globalement, la proportion de mesures d’isolement n’était pas différente entre les 2 groupes mais le délai d’isolement chez les patients infectés par la grippe ou le délai de levée d’isolement chez ceux non infectés par la grippe était plus court dans le groupe POCT (diapositive 2).

Conclusion

L’utilisation systématique du POCT moléculaire pour les virus respiratoires n’a pas réduit la proportion de patients traités avec des antibiotiques. Cependant, plus de patients du groupe POCT que du groupe témoin ont reçu des traite- ments courts. Le POCT était également associé à une durée de séjour réduite.

Ces résultats signifi catifs étaient principalement observés chez les malades atteints d’asthme ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Les PCR multiplex rapides (POCT) et des approches syndro- miques moléculaires recherchant les agents infectieux les plus fréquents permettent d’identifi er très rapidement des virus et des bactéries dans différents syndromes. Il est désormais possible de diagnostiquer un pathogène respiratoire en moins de 2 heures. L’impact et les indications de ces tests très perfor- mants restent cependant à préciser. Au-delà des diffi cultés d’interprétation, liées notamment à la haute sensibilité des tests et au nombre important de pathogènes, l’impact réel sur la prise en charge des malades reste incertain . De nombreux argu- ments sur leur bénéfi ce potentiel sont avancés (optimisation des traitements anti-infectieux, bon usage des antibiotiques, réduc- tion de la durée de séjour, etc). Cependant, peu de données issues d’études cliniques contrôlées/randomisées permettent de

confi rmer ces hypothèses. L’étude de N.J. Brendish et al. est une première dans ce domaine. Les résultats mettent en évidence un effet signifi catif de ces tests sur la prescription des anti-infec- tieux, la durée de séjour et la rapidité des mesures d’isolement.

Toutefois, le critère principal d’évaluation de cette étude − la proportion de patients recevant des antibiotiques − ne montre pas de bénéfi ce, la majorité des prescriptions ayant été réalisées avant le test multiplex. Une réfl exion avant la mise en place des tests est nécessaire afi n de modifi er la prise en charge prétest.

Par ailleurs, les résultats signifi catifs étaient liés principalement à la population de patients souffrant de pathologies respira- toires chroniques (asthme, BPCO). Ces résultats montrent qu’il faut réfl échir à l’usage de ces nouveaux tests en fonction de la population cible, et les évaluer dans des études contrôlées.

Commentaire

Utilisation en routine d’un test moléculaire multiplex rapide

détectant les virus respiratoires chez des adultes ayant une maladie respiratoire : étude ResPOC

Jérôme Le Goff

Laboratoire de microbiologie, hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris

0038_LIF 38 02/03/2018 12:38

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NUMÉRO

BEST OF BIBLIO À retrouver sur le site www.edimark.fr

La Lettre de l'Infectiologue • Tome XXXIII - n° 1 - janvier-février 2018 | 39

J. Le Goff déclare avoir des liens d’intérêts avec Biomérieux (honoraires pour des symposiums).

Référence bibliographique

Brendish NJ, Malachira AK, Armstrong L et al. Routine mo- lecular point-of-care testing for respiratory viruses in adults pre- senting to hospital with acute respiratory illness (ResPOC) : a pragmatic, open-label, rando- mised controlled trial. Lancet Respir Med 2017 ;5(5) :401-11.

0039_LIF 39 02/03/2018 12:39

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