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Obésités génétiques : diagnostic et prise en charge en 2018

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DOSSIER

Femme et nutrition

Obésités génétiques :

diagnostic et prise en charge en 2018

Genetic obesities: diagnosis and management in 2018

C. Poitou

1,2

, B. Dubern

2,3

1 Centre de référence du syndrome de

Prader-Willi et apparentés, service de nutrition, Pôle Cœur et Métabolisme, AP-HP, hôpital de la Pitié-Salpê- trière, Paris ; Institut de cardiométa- bolisme et nutrition, AP-HP, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris ; Inserm UMR_S 1166, NutriOmics Team, Paris.

2 Sorbonne universités, université Pierre-et-Marie-Curie, UMR_S 1166, Paris.

3 Centre de compétence du syndrome de Prader-Willi et apparentés, service de nutrition et gastroentérologie pédiatriques, hôpitaux universitaires de l’Est parisien, hôpital Trousseau, Paris.

L’

obésité est une maladie complexe, multi- factorielle résultant de l’interaction entre de nombreux facteurs génétiques et non géné- tiques environnementaux. Les aspects comporte- mentaux sont essentiels (apports énergétiques et activité physique). Il existe un continuum entre les obésités à hérédité polygénique, les plus communes, où l’environnement a un impact majeur dans le déve- loppement du phénotype, et des formes d’obésité génétique plus rares, à début plus précoce, sévères, où le rôle des facteurs génétiques est prépondérant.

Les obésités génétiques regroupent différentes situations :

➤ les obésités syndromiques caractérisées par une atteinte pluri-organique (dysmorphie, déficience intellectuelle, troubles du comportement et/ou cognitifs, malformations, atteintes neurosensorielles et/ou endocriniennes), dont l’exemple le plus fré- quent est le syndrome de Prader-Willi (SPW) ;

➤ les obésités monogéniques définies par une obésité rare, sévère, à début précoce associée à des anomalies endocriniennes. L’impact de la géné- tique y est majeur et très peu dépendant des fac- teurs environnementaux. Elle est le plus souvent causée par des mutations des gènes de la voie lep- tine-mélanocortines impliquée dans la régulation de la prise alimentaire (gènes de la leptine [LEP] et de son récepteur [LEPR], par exemple) ;

➤ les obésités oligogéniques, comme celle due aux mutations du gène MC4R (melanocortin 4 receptor), caractérisée par une obésité de sévérité variable dépendant en partie de facteurs environnementaux et l’absence de phénotype spécifique associé. Elle est responsable de 2 à 3 % des obésités de l’enfant et de l’adulte.

Ces formes rares d’obésité se distinguent de l’obé- sité à hérédité polygénique, dite obésité commune, situation clinique la plus fréquente dont nous ne parlerons pas dans cette revue.

Les obésités génétiques rares sont importantes à détecter cliniquement car, d’une part, cela permet de progresser dans la compréhension de la physio- pathologie de l’obésité et la découverte de nouveaux traitements et, d’autre part, il existe une prise en charge spécifique de ces formes d’obésité, à mettre en place le plus précocement possible et relevant d’équipes spécialisées et multidisciplinaires.

Anamnèse et examen clinique

Devant toute obésité massive, chez l’enfant ou chez l’adulte, ayant débuté précocement (avant l’âge de 6 ans) et associée à une déficience intellectuelle, des troubles neuropsychologiques, un syndrome dysmorphique ou polymalformatif, des anomalies neurosensorielles (anomalies ophtalmologiques ou surdité) et/ou des anomalies hypothalamo- hypophysaires, la recherche d’une origine génétique doit être systématique.

Les deux éléments majeurs de l’anamnèse sont la courbe de croissance staturo-pondérale et la courbe d’indice de masse corporelle (IMC). Elles sont en effet caractéristiques avec un début de l’obésité (IMC > 97e percentile) très précoce et une évolu- tion rapide de la corpulence, parfois associée à un retard statural.

L’interrogatoire doit être approfondi à la recherche d’une consanguinité, d’antécédents familiaux simi- laires, d’une hypotonie ou de troubles de la succion avec difficultés de la prise alimentaire en période néonatale, de troubles du comportement (impulsi- vité, agressivité en milieu scolaire, intolérance à la frustration), de troubles du comportement alimen- taire (hyperphagie, impulsivité alimentaire, vols ou chapardage alimentaires) ou de troubles cognitifs (retard du développement psychomoteur, diffi- cultés d’apprentissage, déficit intellectuel, troubles

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receptor) caractérisée par une obésité de sévérité variable et l’absence de phénotype spécifique associé.

Ces formes rares d’obésité se distinguent de l’obésité à hérédité polygénique, dite obésité commune, situation clinique la plus fréquente dont nous ne parlerons pas dans cette revue.

Obésité Génétique

Summary

Obesity, defined as an excess of fat mass, is a complex disease resulting from a synergistic rela- tionship between genes and environment factors. The phe- notypic expression of genetic factors involved in obesity is variable, allowing to distin- guish several clinical pictures:

syndromic obesities associate severe early-onset obesity with mental disability and organ-specific developmental abnormalities; monogenic obesity described as rare and severe early-onset obesity with abnormal feeding behavior and endocrine disorders. This is mainly due to autosomal reces- sive mutations in genes of the leptin-melanocortin pathway which plays a key role in the hypothalamic control of food intake; melanocortin 4 receptor (MC4R)-linked obesity charac- terized by the variable severity of obesity and no notable addi- tional phenotypes. These rare forms of obesity are distin- guished from obesity with poly- genic inheritance, i.e. common obesity, the most frequent clin- ical situation of which we will not speak in this review.

Keywords

Prader-Willi syndrome MC4R

LEPR POMC Obesity Genetic du langage). L’histoire de la puberté doit également

être renseignée à la recherche d’un retard ou d’une avance pubertaires.

L’examen clinique doit être complet à la recherche d’éléments dysmorphiques (forme du visage, orientation des fentes palpébrales, nez, philtrum, oreilles), d’anomalies des extrémités, de la peau ou des phanères et d’anomalies endocriniennes (hypo- gonadisme, signes d’insuffisance hypothalamo- hypophysaire). Des anomalies neurologiques, ophtalmologiques (strabisme, myopie, rétinite pigmentaire) et des troubles de l’audition ou une surdité devront également être recherchés.

Phénotypes cliniques

La forme syndromique la plus fréquente est le SPW, dont la fréquence se situe entre 1/15 000 et 1/20 000 naissances. Ce syndrome est lié à une anomalie de l’empreinte génomique parentale avec absence phy- sique ou fonctionnelle du segment chromosomique 15q11-q13 d’origine paternelle. Il est caractérisé par une hypotonie néonatale sévère, des troubles ali- mentaires évoluant en plusieurs phases (de l’anorexie avec troubles de succion dans les premiers mois de vie jusqu’à une hyperphagie avec impulsivité alimentaire majeure apparaissant vers 4 à 8 ans), des anomalies de la composition corporelle avec une distribution des graisses à prédominance sous-cutanée (1), des anomalies endocriniennes (déficit en hormone de croissance, hypogonadisme), une déficience intel- lectuelle variable, des difficultés d’apprentissage ou des troubles du comportement et des traits dys- morphiques (2). L’évolution de cette pathologie de l’enfance à l’âge adulte est souvent marquée par le développement d’une obésité sévère associée à un défaut de contrôle de la prise alimentaire. Mais cette évolution est toutefois très influencée par l’environ- nement (famille, structures d’accueil) et par la prise en charge précoce et spécialisée.

De nombreux autres syndromes sont associés à une obésité précoce. La plupart s’accompagnent de défi- cience intellectuelle ou de troubles cognitifs comme le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) [3].

Des mutations dans la voie de la leptine-mélano- cortines, tels les gènes LEP, ou LEPR, de la proopio-

mélanocortine (POMC) et de la proconvertase 1 (PC1/PCSK1 [proprotein convertase subtilisin/kexin type 1]), enzyme de clivage de POMC, entraînent des obésités sévères parfois associées à des ano- malies endocrines (figure 1, p. 32) [4-7]. Les courbes de poids et d’IMC des patients affectés sont carac- téristiques et doivent attirer l’attention. Elles montrent une évolution pondérale rapide avec une obésité sévère qui se développe dès les premiers mois de vie. Les patients porteurs d’une mutation des gènes LEP ou LEPR présentent un retard puber- taire par hypo gonadisme hypogonadotrope et inconstamment une insuffisance thyréotrope d’ori- gine centrale associés à l’obésité sévère. Une insuf- fisance de sécrétion somatotrope, entraînant un retard de croissance, peut être également observée chez certains patients porteurs d’une mutation de LEPR (5, 8). Les mutations de LEPR chez les sujets présentant une obésité sévère à début précoce ne sont pas si rares avec une prévalence estimée entre 2 et 3 % (8) et sont donc à rechercher en cas d’obé- sité extrême à début précoce associée à des ano- malies endocriniennes. Récemment, un phénotype clinique classique de déficience en leptine, associant une obésité extrême à début précoce et une hyper- phagie, a été décrit chez un jeune garçon ayant une leptinémie élevée. Ce phénotype est causé par une nouvelle mutation homozygote du gène LEP entraî- nant une leptine mutée biologiquement inactive (pas de fixation, ni d’activation de LEPR), mais pré- sente à de fortes concentrations dans la circula- tion (9). Au vu de cette observation, en cas de présentation phénotypique évocatrice d’un déficit en leptine, une leptinémie corrélée à la masse grasse n’élimine pas le diagnostic de mutations du gène LEP.

Les obésités liées aux mutations du gène MC4R se situent entre les formes exceptionnelles d’obésité monogénique et les formes polygéniques d’obésité commune et représentent 2 à 3 % des obésités de l’en- fant et de l’adulte, avec plus de 166 mutations diffé- rentes décrites dans diverses populations (Européens, Américains, Asiatiques). Elles se caractérisent par une transmission le plus souvent autosomique dominante, une pénétrance incomplète et l’absence d’anomalies phénotypiques associées. La sévérité du phénotype (obésité modérée à sévère) est variable, soulignant le rôle de l’environnement et d’autres facteurs génétiques

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DOSSIER

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Obésités génétiques : diagnostic et prise en charge en 2018

ayant un effet modulateur (10). Les sujets porteurs de mutations de MC4R sont généralement hétéro- zygotes mais parfois les mutations sont identifiées chez de rares sujets homozygotes ou hétérozygotes composites, et le phénotype est alors plus sévère (11).

En plus de l’obésité, les enfants porteurs de muta- tions de MC4R ont une hyperphagie marquée qui diminue avec l’âge. Cependant, l’association entre des troubles du comportement alimentaire de type

“binge eating” et les mutations de MC4R n’a pas été confirmée (12).

Explorations complémentaires

Devant une suspicion d’obésité génétique rare, il est recommandé de réaliser un bilan métabolique (recherche d’une insulinorésistance), endocrinien (axes hypophysaires, leptinémie) et morphologique (radio- graphies des mains, des pieds et des avant-bras à la recherche d’anomalies osseuses, IRM cérébrale en cas de déficience intellectuelle et/ou IRM hypo physaire en cas d’anomalies hypothalamo-hypophysaires, électro- rétinogramme si suspicion de dystrophie rétinienne).

Le bilan morphologique sera complété par une écho- graphie cardiaque et abdominale.

Le diagnostic génétique doit ensuite être discuté et éventuellement confié à des spécialistes (généticiens cliniciens ou centres de référence des maladies rares [CRMR]) et dépend du type d’anomalies associées à l’obésité (figure 2).

Les obésités génétiques sont importantes à diagnos- tiquer car il existe une prise en charge spécifique, relevant d’équipes spécialisées et multidisci plinaires, à mettre en place le plus rapidement possible (dès la petite enfance). La mise en place des CRMR a permis de mieux prendre en charge ces pathologies qui sont complexes, avec souvent des atteintes multiples : rédaction de protocoles nationaux de diagnostic et de soins pour le SPW et le BBS, élaboration de guides d’information à l’usage des accompagnants (http://

guide-prader-willi.fr/), élaboration de cartes d’urgence (www.chu-toulouse.fr/-centre-de-reference-du-syn- drome-de,892-). Dans ces centres, d’éventuels essais thérapeutiques peuvent être proposés au patient.

De plus, le diagnostic permet dans un certain nombre de cas de déculpabiliser le patient et sa famille et d’orienter au mieux la prise en charge médicosociale en fonction des incapacités décrites dans la maladie. Le contact avec les associations de patients est primordial pour l’acceptation de la maladie et l’accompagnement au quotidien.

Enfin, la mise en évidence de l’anomalie génétique pourra permettre de progresser dans la compréhen- sion de la physiopathologie de l’obésité en identi- fiant de nouvelles pistes moléculaires.

Prise en charge des obésités génétiques

La prise en charge doit être confiée à des spécialistes des CRMR. Pour le SPW, cette organisation a permis plusieurs avancées. Le CRMR “SPW et apparentés”, en collaboration avec l’association Prader-Willi France, a ainsi rédigé un Protocole national de diagnostic et de soins (13) et élaboré un guide d’information à l’usage des accompagnants.

La prise en charge des obésités génétiques est rendue difficile dès lors qu’il existe des troubles du comportement, notamment alimentaire. Aucun traitement spécifique n’est actuellement disponible, à l’exception d’une prise en charge globale, spécia- lisée et multidisciplinaire (diététique alimentaire et activité physique, psychomotricité, traitement substitutif hormonal, etc.), à mettre en place le plus précocement possible, dès la petite enfance.

Figure 1. La voie leptine-mélanocortines au niveau hypothalamique. La leptine, produite proportionnellement à la quantité de masse grasse, se lie sur son récepteur spécifique au niveau des neurones POMC/CART et des neurones NPY/AGRP du noyau arqué.

La variation du rapport α-MSH/AGRP au niveau de l’hypothalamus module l’activité du récepteur MC4R. Ce dernier régule l’activité de plusieurs populations neuronales en aval qui agissent sur les systèmes effecteurs modulant la balance énergétique. Plusieurs mutations des gènes impliqués dans cette voie leptine-mélanocortines sont responsables d’obésité sévère et précoce.

LEPRISR GHR

Adipocyte Estomac

ISR +

Leptine Insuline

Hypothalamus

Noyau arqué Noyau paraventriculaire

LEPR

-

Pancréas

Ghréline

SIM-1

TRKB BDNF

Noyau ventromédian

?

Ox MCH

TRH CRH

Dépense énergétique

Prise alimentaire Hypothalamus latéral POMCPC1

PC2

AGRP

NPY AGRP

MC4R

+ - α-MSH

β-MSH α-MSH

β-MSH

+

-

AGRP: agouti related peptide; LEPR : récepteur de la leptine; MC4R : récepteur de type 4 aux mélanocortines ; α-MSH: α-melanocyte stimulating hormone; NPY : neuropeptide Y ; PC1 : proconvertase 1 ; POMC : proopiomélanocortine.

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point majeur est d’instaurer une prise en charge diététique et des troubles du comportement ali- mentaire avec un suivi personnalisé en s’appuyant sur l’entourage qui doit être encadrant. Les apports caloriques doivent être réduits avec un contrôle strict de l’accès à la nourriture. L’alimentation doit être ritualisée dans un cadre rassurant. La pratique physique régulière doit être encouragée en tenant compte des difficultés (handicap fonctionnel, hypo- tonie, capacités cardiorespiratoires). Le traitement comprend également celui des comorbidités de l’obésité, des autres atteintes (orthopédiques, etc.) et les substitutions hormonales en fonction des déficits mis en évidence. Une évaluation et un suivi psychologique et/ou psychiatrique des troubles du comportement sont indispensables pour pouvoir parvenir à tous ces objectifs de traitement. Enfin, la prise en charge socio-éducative centrée sur un projet de vie, des structures de vie adaptées et occu- pationnelles doit également être systématique, sans quoi la prise en charge médicale et pluridisciplinaire ne peut aboutir.

La transition entre la prise en charge pédiatrique et la médecine d’adulte est une période particulièrement délicate car il existe un conflit entre l’autonomisa- tion légitime attendue par le jeune patient et son

formes syndromiques, en particulier dans le SPW, cette période est souvent marquée par l’émergence ou l’exacerbation de troubles psychiatriques. Ainsi, à l’âge adulte, une transition difficile après une prise en charge pédiatrique ou l’absence de prise en charge antérieure aboutit, dans la majorité des cas, à un tableau clinique dominé par l’obésité, qui est souvent sévère ou morbide, menaçante sur les plans vital et fonctionnel.

La chirurgie bariatrique, qui pourtant paraît indiquée dans de telles situations d’obésité menaçante et multicompliquée, n’est pas envisageable chez les patients atteints d’obésité syndromique, compte tenu des résultats médiocres à moyen terme et des complications plus fréquentes (14).

Le développement de nouvelles stratégies théra- peutiques est indispensable en raison des obésités massives et précoces développées par ces patients.

L’utilisation d’agonistes de MC4R hautement sélectifs chez les patients ayant une interruption du signal mélanocortine en amont de MC4R, tels que ceux porteurs de mutations de LEPR, POMC ou PCSK1 par exemple, pourrait devenir une option thérapeutique en restituant le signal mélanocor- tine (15). Des essais thérapeutiques ont débuté avec le composé RM-493, agoniste de l’α-MSH,

Figure 2. Les différents examens génétiques à réaliser en fonction du tableau clinique.

Si dystrophie rétinienne : séquençage des gènes BBS et puce ciliopathie Si déficience intellectuelle

et/ou troubles comportementaux

Si l’obésité débute avant 6 ans ou si l’IMC est supérieur à 80 kg/m²

+ “hyperphagie”

+ anomalies endocrines

séquençage des gènes POMC, LEP, LEPR, PCSK1, MC4R

Si l’obésité massive débute avant 12 ans + antécédents familiaux séquençage du gène MC4R http://www.cgmc-psl.fr/spip.php?rubrique45 http://www.cgmc-psl.fr/spip.php?rubrique45

BBS : syndrome de Bardet-Biedl ; CGH : comparative genomic hybridization ; LEP : leptine ; LEPR : récepteur de la leptine ; MC4R : récepteur de type 4 aux mélanocortines ; PCSK1 : proprotein convertase subtilisin/kexin type 1 ; POMC : proopiomélanocortine.

- caryotype haute résolution - méthylation du chromosome 15 - X fragile

- CGH array

- Panel de gènes de la déficience intellectuelle - Discuter SIM1, MAGEL2

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Obésités génétiques : diagnostic et prise en charge en 2018

chez le sujet volontaire sain mais également chez les patients porteurs des mutations de gènes impli- qués dans la voie leptine-mélanocortines. Notre équipe, associée à une équipe allemande, a montré que le traitement par setmélanotide de 2 patients porteurs d’une mutation homozygote POMC était associé à une perte de poids (−51,0 et −20,5 kg à res- pectivement 42 et 12 semaines pour les 2 patients) et une amélioration des scores d’hyperphagie (15).

Conclusion

Le diagnostic et la prise en charge précoces des obé- sités rares d’origine génétique devraient permettre,

dans les années futures, un meilleur pronostic à l’âge adulte. Néanmoins, la transition entre la prise en charge pédiatrique et la médecine d’adulte reste un moment critique, car souvent associée à des ruptures de parcours tant sur le plan médical que social (projet de vie, insertion dans les structures médico-sociales, prise en charge globale et coordonnée). Aussi, un effort indispensable pour le devenir des adolescents souffrant d’obésité génétique doit être porté sur cette période critique où l’on voit s’aggraver les troubles du comportement et l’obésité. Nos espoirs se tournent vers des nouveaux traitements, notamment dans le SPW et les anomalies de la voie leptine-mélano- cortines, qui pourraient changer le pronostic de ces

formes sévères d’obésité. ■

C. Poitou déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

B. Dubern n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.

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Références bibliographiques

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Références

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