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Intervention visant le jeu contrôlé chez les joueurs à risque

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Academic year: 2021

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& $ύ) / cL·

INTERVENTION VISANT LE JEU CONTRÔLÉ

CHEZ DES JOUEURS À RISQUE

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de !'Université Laval pour F obtention du grade de maître en psychologie (M.Ps.)

ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

DÉCEMBRE 2003

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RÉSUMÉ GÉNÉRAL

Cette étude évalue la faisabilité et l’efficacité d’une intervention cognitive-

comportementale visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque de devenir des joueurs pathologiques. La perception de contrôle, la fréquence et les montants dépensés au jeu constituent les variables dépendantes. Quatre joueurs à risque de loterie-vidéo ont participé au programme d’intervention préventive. Les résultats montrent que la perception de contrôle augmente chez tous les participants tandis que la fréquence et les montants dépensés au jeu diminuent. De plus, la plupart des participants maintiennent leurs gains thérapeutiques six mois plus tard. Les implications cliniques de ces résultats sont abordées lors de la discussion.

Robert Ladouceur, Ph.D. Directeur de recherche Geneviève Grimard

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AVANT-PROPOS

Je remercie d’abord le Dr. Robert Ladouceur pour ses judicieux conseils et son soutien académique tout au long de la réalisation de mon mémoire. Je lui suis très reconnaissante de m’avoir confié un projet aussi intéressant et de m’avoir soutenue financièrement dans la réalisation de cette étude. Enfin, je tiens à lui manifester ma

gratitude pour m’avoir donné la chance d’élargir mes connaissances et mes compétences en rapport avec la problématique du jeu excessif, en me permettant de participer à certains projets au Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu.

Je remercie également mes collègues du laboratoire, plus particulièrement Michaël Cantinotti, Stella Lachance et Caroline Sylvain pour leur collaboration et leurs

commentaires hautement pertinents.

Je décerne une mention spéciale à mes ami(e)s Sophie, Pascale, Annick, Jessica, Simon et Mathieu pour leur soutien moral et leurs encouragements. Sans vous, je n’aurais jamais trouvé le courage de terminer ce travail.

Finalement, merci mille fois à mes parents, à Pauline et à Richard qui n’ont cessé de m’encourager et de me supporter à tous les niveaux malgré deux années particulièrement

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ GÉNÉRAL... i

AVANT-PROPOS...ii

TABLE DES MATIÈRES...iii

LISTE DES FIGURES... iv

INTRODUCTION GÉNÉRALE... 1

INTERVENTION VISANT LE JEU CONTRÔLÉ CHEZ DES JOUEURS À RISQUE (article)...7 Résumé... 8 Méthode... 13 Résultats... 19 Discussion...20 Références... 26 CONCLUSION GÉNÉRALE...34 BIBLIOGRAPHIE... 37 ANNEXE A...42 ANNEXE B...44 ANNEXE C...46 ANNEXE D...49 ANNEXEE... 65 ANNEXEE...81 84 ANNEXE G

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LISTE DES FIGURES

Figure 1. Perception de contrôle rapportée par les quatre participants pendant le niveau de

base, T intervention et au suivi de 6 mois... 31

Figure 2. Résultats aux critères du DSM-IV des quatre participants pendant le niveau de

base, T intervention et au suivi de 6 mois... 32

Figure 3. Résultats à T Inventaire des croyances erronées liées au jeu (ICROLJ) des quatre

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Dans la plupart des pays industrialisés, les jeux de hasard et d’argent suscitent un véritable engouement. Au Canada et aux Etats-Unis, près des deux tiers de la population jouent régulièrement, et 80 % des gens approuvent ce type d’activité (Christiansen, 1993 ;

Ladouceur, 1996 ; Ladouceur & Walker, 1996). En Nouvelle-Zélande, 95 % de la

population ont déjà parié de l’argent (Abbott & Volberg, 1996). En Australie, plus de 80 % des gens jouent au moins une fois par année, 30 à 50 % achètent des billets de loterie hebdomadairement et 10 % jouent chaque semaine, ou plus souvent lorsqu’il s’agit des courses de chevaux et de chiens et des loteries vidéo (Volberg, 1996). Malheureusement, à cette popularité croissante que connaît l’industrie du jeu, se greffe le problème du jeu excessif qui se manifeste par une incapacité progressive et chronique à résister à l’envie de miser de l’argent (A. P. A., 1996).

Des études démontrent que !’augmentation de l’accessibilité et de la disponibilité des jeux augmente le nombre d’individus qui jouent de manière abusive et incontrôlée (Jacques, Ladouceur, & Perl and, 2000 ; Walker & Dikerson, 1996). On observe d’ailleurs un accroissement du jeu excessif chez les adultes au Canada et aux États-Unis (Shaffer, Hall, & Van der Bilt, 1999). Au Québec, une étude menée en 1989 indiquait des taux de prévalence de 1,2 % de joueurs excessifs et de 2,6 % de joueurs à risque, soit ceux ayant des habitudes de jeu supérieures à la moyenne des gens, mais chez qui cette activité entraîne peu ou pas de conséquences négatives (Ladouceur, 1991). Sept ans plus tard, le taux de joueurs excessifs serait passé à 2,1 % alors que 2,4 % de la population seraient des joueurs à risque (Ladouceur et al., 1997).

Custer (1984) a été le premier à décrire les trois grandes phases d’évolution du jeu occasionnel allant vers le jeu excessif. La première, la phase du gain, est associée aux premières expériences de jeu où le joueur fait de petites mises et empoche des gains

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importants qui alimentent son intérêt pour le jeu. Suit la phase de perte où le joueur attribue ses déficits à des causes externes et croit qu’il peut maîtriser le hasard. Le fait qu’il

enregistre plus de pertes que de gains amène le joueur à jouer davantage pour regagner l’argent perdu. Son endettement, toujours croissant, peut l’amener à emprunter, à vendre des biens et même à commettre des actes illégaux pour financer ses activités de jeu. Son comportement commence à se modifier et le jeu devient une obsession. Cette phase peut durer de 2 à 15 ans. La troisième phase, la phase de désespoir, est caractérisée par la tentative désespérée de gagner à nouveau. Pour se refaire, le joueur va investir tout son temps et son argent au jeu, ce qui aura des conséquences dévastatrices sur sa vie familiale (divorce ou violence conjugale ; Lorenz & Shuttleworth, 1983), sociale et professionnelle (absentéisme, baisse de productivité, etc. ; Gambino, Shaffer, & Cummings, 1992).

Certains joueurs sombrent alors dans la dépression, ont des pensées suicidaires et tenteront même de se suicider. Ce n’est souvent qu’à ce stade que le joueur cherche de l’aide

professionnelle et tente de comprendre ce qui lui arrive (Ladouceur, 1994 ; Ladouceur, Sylvain, Boutin, & Doucet, 2000).

Afin d’éviter la propension du jeu excessif et les conséquences négatives y étant associées, il devient primordial de concevoir des programmes de prévention efficaces. Trois types de prévention peuvent être utilisés soit la prévention primaire, secondaire et tertiaire (Goldston, 1977). La prévention primaire vise à intervenir avant l’apparition du problème tandis que la prévention secondaire cible une population à risque, avant que les

conséquences liées au comportement indésirable ne s’aggravent. La prévention tertiaire est associée à une intervention qui vise à réduire les effets résiduels d’un problème déjà

identifié. La présente étude est axée sur la prévention secondaire du jeu, laquelle a été très peu explorée jusqu’à maintenant.

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Des programmes de prévention secondaire existent et ont fait leurs preuves dans le domaine de l’alcoolisme (Alden, 1988 ; Baer et al., 1992 ; Bien et al., 1993 ; Gräber & Miller, 1988 ; Heather, 1990 ; Kivlahan et al., 1990 ; Mariait et al., 1998 ; Miller &

Sovereign, 1989 ; Sanchez-Craig et al., 1984). Ces programmes, appelés aussi intervention précoce, visent à apprendre aux buveurs à risque les compétences qui leur permettront d’observer et de contrôler leurs habitudes de consommation d’alcool. Par conséquent, leur sentiment d’efficacité personnelle, leur confiance en soi et leur perception de contrôle augmentent, ce qui diminue le risque que ces buveurs problématiques deviennent des alcooliques. Ce type de prévention a également pour avantage d’augmenter la participation et la motivation des individus à risque élevé qui ne répondent pas aux critères diagnostiques de dépendance à l’alcool et qui ne se perçoivent pas comme des alcooliques.

Le jeu excessif et l’alcoolisme présentent plusieurs caractéristiques communes (Ciarrocchi, Krischner, & Fallick, 1991). Dans les deux problèmes, on retrouve : (1) une constante préoccupation vis-à-vis de l’activité elle-même et d’activités connexes comme avoir suffisamment d’argent pour jouer, se procurer la substance consommée, se remettre des conséquences de l’activité, etc. ; (2) une progression qui se manifeste par une

augmentation de la dose ou de la mise, de la fréquence de l’activité et de sa durée ; (3) un phénomène de sevrage : présence de symptômes physiques chez le toxicomane

(tremblements, vomissements et sueurs) et de symptômes psychologiques chez le joueur excessif (agitation ou irritabilité) ; (4) une difficulté à reconnaître son problème ainsi qu’à diminuer ou cesser les comportements qui lui sont associés ; (5) des répercussions sur les plans social, familial et professionnel ; (6) une persistance dans les activités en dépit d’une prise de conscience des conséquences néfastes qui en découlent (A.P.A., 1994).

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Comme les études auprès des buveurs à risque démontrent qu’il peut être utile de faire de la prévention secondaire auprès de cette population et en raison des nombreuses similitudes que partagent le jeu excessif et l’alcoolisme, on peut penser que de tels programmes pourraient être bénéfiques auprès des joueurs dont la fréquence de jeu est élevée, mais qui subissent peu ou pas de conséquences négatives à cause de leurs habitudes de jeu. Puisqu’il existe très peu de recherches sur le sujet, les résultats de cette étude constitueront des éléments intéressants pour la mise en place et la réussite d’un futur programme de prévention secondaire.

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INTERVENTION VISANT LE JEU CONTRÔLÉ CHEZ DES JOUEURS À RISQUE

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Résumé

Cette étude évalue la faisabilité et Γefficacité d’une intervention cognitive- comportementale visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque de devenir des joueurs pathologiques. La perception de contrôle, la fréquence et les montants dépensés au jeu constituent les variables dépendantes. Quatre joueurs à risque de loterie-vidéo ont participé au programme d’intervention préventive. Les résultats montrent que la perception de contrôle augmente chez tous les participants tandis que la fréquence et les montants dépensés au jeu diminuent. De plus, la plupart des participants maintiennent leurs gains thérapeutiques six mois plus tard. Les implications cliniques de ces résultats sont abordées lors de la discussion.

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Intervention visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque

La légalisation des jeux de hasard et d’argent au Québec a entraîné une participation plus grande à cette activité. Par conséquent, de plus en plus de gens deviennent

potentiellement à risque de développer des problèmes de jeu et de devenir par la suite des joueurs excessifs (Jacques, Ladouceur, & Ferland, 2000). Une étude menée en 1991

indiquait une proportion de 1.2 % de joueurs excessifs et 2.6 % de joueurs problématiques au Québec (Ladouceur, 1991). Sept ans plus tard, après l’ouverture de trois casinos et la légalisation des appareils de loterie-vidéo, une nouvelle étude de prévalence révélait que la proportion de joueurs excessifs était passée à 2.1 %, ce qui représente une augmentation de 75 % (Ladouceur et al., 1997).

Un joueur excessif perd le contrôle sur sa pratique du jeu, ment pour dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu, vit des perturbations sur le plan personnel, familial et professionnel, vole de l’argent et retourne souvent jouer pour recouvrer ses pertes

(A.P.A., 1994). Outre les coûts associés à !’utilisation des services de santé et du système judiciaire (Ladouceur, Boisvert, Pépin, Loranger, & Sylvain, 1994), les conséquences négatives associées au jeu excessif sont énormes : endettement, faillites personnelles, conflits familiaux et divorces, absentéisme au travail, criminalité et suicides (Le Vérificateur Général du Québec, 2001).

Par comparaison aux joueurs excessifs, les joueurs problématiques éprouvent certaines difficultés sur le plan social et familial, mais leurs symptômes sont insuffisants pour qu’ils soient diagnostiqués joueurs excessifs (Westphal & Rush, 1996). Leurs

difficultés sont donc moins sévères, mais ce sont ces joueurs problématiques, ou « à risque de devenir des joueurs pathologiques », qui constituent la majorité des joueurs éprouvant des difficultés avec le jeu.

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Constatant l’ampleur du problème et la nécessité de réduire les coûts sociaux associés au jeu excessif, il ne fait aucun doute que des programmes de prévention

secondaire, axés sur le dépistage précoce et les interventions de courte durée, doivent être élaborés et appliqués aux joueurs avant que ceux-ci ne deviennent des joueurs excessifs. Ces programmes de prévention secondaire existent et ont fait leurs preuves dans le domaine de l’alcoolisme (Alden, 1988 ; Bien et al., 1993 ; Heather, 1990 ; Kivlahan et al., 1990 ; Mariait et al., 1998 ; Miller & Sovereign, 1989). Basés sur une approche cognitive- comportementale, ils s’adressent aux buveurs à risque qui ne répondent pas aux critères diagnostiques de dépendance à l’alcool, mais qui éprouvent des problèmes d’alcool dont la gravité varie de faible à modérée.

L’intervention précoce comporte certaines caractéristiques qui la distinguent des traitements conventionnels de l’alcoolisme. Premièrement, ces programmes sont

généralement brefs (trois à six séances hebdomadaires de 60 minutes) donc peu coûteux. Des recherches ont en effet démontré qu’il n’existe qu’un lien ténu entre la durée et l’intensité de !’intervention et les résultats à long terme (Bien, Miller, & Tonigan, 1993 ; Mariait, Larimer, Baer, & Quigley, 1993). Les programmes brefs répondent donc aux besoins exprimés par les buveurs à risque qui désirent que cette démarche ne les empêche pas d’assumer leurs responsabilités à la maison, au travail ou à l’école.

Ce type d’intervention a généralement pour objectif le « boire modéré » et ne fait pas de l’abstinence le seul objectif valable. Des études révèlent d’ailleurs que la plupart des buveurs à risque ne sont pas prêts à accepter l’abstinence à vie comme objectif

d’intervention (Sanchez-Craig et al., 1984). Un objectif de jeu modéré aurait l’avantage d’augmenter la participation et la motivation des joueurs problématiques à acquérir un meilleur contrôle sur un comportement socialement acceptable.

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Un autre avantage de ce type de programme est qu’ils peuvent être administrés par n’importe quel intervenant du domaine de la santé (médecins, infirmiers, travailleurs sociaux, intervenants en CLSC, etc.) ce qui diminue leur coût de façon importante. On remarque également qu’une intervention précoce fonctionne avec des participants qui ont une dépendance moins grave, moins de problèmes liés à l’alcool, des antécédents de consommation abusive plus brefs et une plus grande stabilité sociale (Bien, Miller, & Tonigan, 1993). Leur taux de succès obtenus lors de suivis allant de trois mois à deux ans varie entre 60 et 80 % (Miller & Hester, 1980).

En raison de l’état psychologique de dépendance, des trajectoires

développementales et des facteurs de risque qui les caractérisent, le jeu excessif et l’alcoolisme partagent certaines similitudes (Jacobs, 1986 ; Jacobs, Marston, & Singer, 1985). Il s’avère donc pertinent d’appliquer et d’évaluer une intervention préventive visant le jeu contrôlé auprès de joueurs dont la fréquence de jeu est élevée, mais dont les

conséquences négatives sont encore peu prononcées.

Du point de vue comportemental, !’intervention appliquée aux joueurs à risque ressemble à celle utilisée auprès des buveurs à risque. Ainsi, après avoir discuté avec les participants de leur motivation à changer, les joueurs sont encouragés à se fixer un objectif acceptable pour eux (abstinence ou modération). Ils doivent ensuite identifier les situations à risque les amenant à jouer de manière excessive et sont amenés à développer des

comportements alternatifs pour faire face à ces situations. Enfin, ils doivent noter leurs comportements à risque pendant la durée du programme, augmentant ainsi le sentiment d’efficacité personnelle, la confiance en soi et la perception de contrôle de l’individu potentiellement à risque (Bandura, 1977).

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Par ailleurs, les cognitions erronées caractérisant fortement la problématique du joueur (Griffiths, 1994 ; Ladouceur et al., 1994 ; Savoie & Ladouceur, 1995 ; Walker,

1992), la restructuration cognitive est une composante majeure de l’intervention chez les joueurs. Ceux-ci sont donc amenés à questionner leur notion du hasard et leurs croyances

erronées par rapport aux jeux de hasard et d’argent.

Mentionnons que la structure du programme, le contenu des procédures

d’intervention et les méthodes qu’elles impliquent s’inspirent grandement du « Programme d’évaluation et de traitement des joueurs excessifs », lequel a été développé à l’Université Laval (Ladouceur et al., 2000 ; Ladouceur et al., 1998 ; Sylvain et al., 1999). Une

adaptation de ce programme a été réalisée, en tenant compte du fait que les participants de la présente étude étaient des joueurs « à risque » et que l’objectif visé était le jeu contrôlé et non l’abstinence.

Cette étude vise donc à tester la faisabilité et l’efficacité d’une intervention

préventive auprès de joueurs de loterie-vidéo à risque. L’intervention devrait augmenter le sentiment de contrôle des joueurs sur leurs habitudes de jeu (aspect cognitif). Une

diminution du montant des mises par session et par semaine ainsi qu’une diminution du nombre de sessions de jeu et du temps (minutes/heures) passé à jouer par semaine devraient être observées sur le plan comportemental.

Les hypothèses secondaires prédisent (a) une diminution des scores aux critères

diagnostiques du DSM-IV entre la première évaluation et celles suivant !’intervention et, (b)

une diminution des scores à Y Inventaire des croyances erronées liées au jeu (ICROLJ) entre la première et la seconde évaluation (en raison d’une meilleure compréhension de la notion de hasard et des autres principes qui s’y rattachent).

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Méthode

Participants

Les participants ont été recrutés par le truchement d’affiches (Annexe A) placées dans les pavillons de l’Université Laval. Dix adultes de la région de Québec ont répondu à une première évaluation téléphonique effectuée à l’aide du South Oaks Gambling Screen (SOGS; Lesieur & Blume, 1987). Parmi ces personnes, cinq ont reçu un diagnostic de joueur à risque en fonction du score qu’ils ont obtenu au SOGS (3 à 5 sur une échelle de 20) et ils ont été invités à répondre à l’Entrevue Diagnostique sur le Jeu Pathologique (EDJP; Ladouceur et al., 2000) qui comprend les dix critères diagnostiques de

!’Association américaine de psychiatrie (A.P.A., 1994). Suite à cette entrevue, quatre adultes d’une moyenne d’âge de 22 ans (trois hommes et une femme) jouant régulièrement à la loterie-vidéo, sans présenter les symptômes de joueurs excessifs, et désirant mieux contrôler leurs habitudes de jeu ont participé à l’étude. Une formule de consentement (Annexe B) a d’abord été lue aux individus lors du premier contact téléphonique. Une deuxième formule de consentement (Annexe C) a été remise aux participants lors de l’entrevue d’évaluation (EDJP). Notons que les participants qui souhaitaient recevoir de l’aide pour leurs problèmes de jeu, mais qui ne rencontraient pas les critères exigés par cette étude ont été référés à d’autres ressources.

Participant 1. Philippe est âgé de 20 ans et poursuit des études à temps plein au

premier cycle universitaire. Il joue régulièrement à la loterie-vidéo depuis trois ans. Sa séance de jeu hebdomadaire dure en moyenne 30 minutes et il dépense chaque fois environ 15 $. L’argent qu’il joue provient de ses parents ou des revenus d’un emploi d’été. Son objectif est d’être capable de ne pas dépenser plus que ce qu’il avait prévu au départ, soit

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5 $ par semaine. Ce participant a obtenu un score de 4 au SOGS, ce qui signifie qu’il est potentiellement à risque de devenir un joueur pathologique. Aux critères du DSM-IV, il a obtenu un score de 1 sur 10, ce qui le définit encore une fois comme étant un joueur à risque.

Participant 2. Anne est âgée de 21 ans et joue régulièrement à la loterie-vidéo. Elle

éprouve de la difficulté à se contrôler à ce jeu depuis quatre ans. Sa séance de jeu hebdomadaire dure deux heures maximum et elle y dépense entre 10 et 40 $. L’argent dépensé provient de ses parents ou des revenus d’un emploi d’été puisqu’elle est étudiante à temps plein dans un programme de premier cycle. Elle estime ses pertes dues au jeu à 1500 $ jusqu’à maintenant. L’objectif qu’elle vise est de mieux se contrôler (ne pas

dépenser plus de 10 $ par semaine) pour ne pas ressentir de culpabilité à la fin d’une séance de jeu où elle a trop dépensé. Elle a obtenu un résultat de 5 sur 20 au SOGS, faisant ainsi ressortir qu’elle est à la limite du seuil clinique de joueuse pathologique. Elle a obtenu un score de 2 aux critères du DSM-IV, ce qui la situe dans la catégorie des joueurs

potentiellement à risque.

Participant 3. Simon est âgé de 23 ans et il fait des études de premier cycle à

!’université. Il joue à la loterie-vidéo depuis cinq ans, environ quatre à cinq fois par année. Ses séances de jeu durent entre trois et quatre heures et il y dépense entre 120 et 140 $. L’argent dépensé provient de ses parents et il estime ses pertes à 2500 $ jusqu’à

maintenant. Son objectif est d’apprendre à ne pas dépenser plus que le montant qu’il s’était fixé au départ (environ 70 $ par séance). Il vise le jeu contrôlé et non l’abstinence, car le jeu est une de ses activités sociales favorites. Un résultat de 3 au SOGS a fait ressortir des habitudes de jeu à risque. Il a obtenu un score de 1 sur 10 aux critères du DSM-IV, ce qui le classe une seconde fois dans la catégorie des joueurs à risque.

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Participant 4. Mathieu est âgé de 24 ans et il travaille à temps complet depuis un an.

Il joue à la loterie-vidéo depuis l’âge de 14 ans, mais il a l’impression de perdre parfois le contrôle sur le jeu depuis quatre ans. Il joue en moyenne une fois par mois pendant une heure maximum et il dépense 100 $ à 150 $ par séance de jeu. L’objectif qu’il vise est d’être capable de s’arrêter et de contrôler les sommes dépensées au jeu (pas plus de 75 $ par mois). Il a obtenu un score de 5 au SOGS, dénotant ainsi la présence d'habitudes de jeu à la limite du jeu pathologique. Aux critères du DSM-IV, il a obtenu 3 sur une possibilité de 10, ce qui signifie qu’il est un joueur potentiellement à risque.

Protocole expérimental

Un protocole expérimental à cas unique à niveaux de base multiples en fonction des individus permet d'évaluer l'efficacité de !'intervention préventive (Ladouceur & Bégin,

1980). Ce type de protocole offre un bon contrôle aux menaces à la validité interne en plus de dispenser à tous les participants !’intervention préventive à l’étude.

Instruments de mesure

(1) South Oaks Gambling Screen (SOGS) : La version française du questionnaire de Lesieur et Blume (1987), (Annexe D) a été utilisée lors d’une première évaluation

téléphonique (Ladouceur, 1991; Ladouceur et al., 1997). Ce questionnaire s’avère être un instrument valide pour détecter la présence ou l’absence de problèmes reliés aux jeux de hasard et d’argent. Le seuil clinique du jeu pathologique s’établit à 5 réponses affirmatives et plus, sur un total possible de 20 réponses affirmatives. Un score de 3 ou 4 au SOGS définit un joueur potentiel et un score de 0, 1 et 2 indique la présence d’un joueur

occasionnel. La méthode de Lesieur et Blume est utilisée pour effectuer le calcul du score au questionnaire.

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(2) Entrevue Diagnostique sur le Jeu Pathologique (EDJP) : Cette entrevue serai- structurée (Annexe E), développée par Robert Ladouceur et son équipe, a été utilisée lors de la rencontre d’évaluation. Elle comporte 26 questions qui permettent

d’approfondir différents aspects liés à l’histoire et à l’évolution du problème de jeu (Ladouceur et al., 2000).

(3) Perception de contrôle : Avant le début de !’intervention et tout au long de celle- ci, les participants devaient évaluer sur une base quotidienne leur perception de contrôle sur leurs habitudes de jeu sur une échelle de 0 (pas de contrôle) à 10 (contrôle total) (Bujold et al., 1994) (Annexe F). Cette variable a également été mesurée lors du suivi de six mois.

(4) Fréquence de jeu : Les participants devaient indiquer sur une base quotidienne 1) le nombre de sessions de jeu, 2) le temps (heures) passé à jouer, et 3) le montant total dépensé au jeu (voir Bandura, 1987) (Annexe F). Ces variables ont été enregistrées avant le début de !’intervention, pendant !’intervention et lors du suivi de six mois.

Variables dépendantes exploratoires

(1) Critères du DSM-IV : Ce questionnaire comporte dix questions et quelques sous- questions basées sur les dix critères diagnostiques du DSM-IV (A. P. A., 1994) (Annexe E). Il permet de diagnostiquer un problème de jeu excessif et d’obtenir de !’information sur les comportements liés au jeu, sur l’intensité des habitudes de jeu et sur les conséquences éprouvées par le joueur. Le seuil clinique du jeu pathologique s’établit à 5 réponses

affirmatives et plus, sur un total possible de 10 réponses affirmatives. Un score de 1 à 4 aux critères du DSM-IV définit un joueur à risque. L’administration du questionnaire s’est faite au début (pré-test), immédiatement après la dernière rencontre d’intervention (post-test) et lors du suivi de six mois.

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(2) Inventaire des croyances erronées liées au jeu (ICROLJ): Le questionnaire de Ladouceur et al. (2001) (Annexe G) comporte 40 énoncés associés au jeu pour lesquels les participants devaient évaluer leur niveau d’accord sur une échelle de 1 (fortement en désaccord) à 4 (fortement en accord). Ces énoncés sont divisés en trois groupes représentant les trois principales croyances erronées entretenues par les joueurs : 1) dépendance des événements, 2) illusion de contrôle et 3) superstitions. Les scores varient de 40 à 120 et plus ils sont élevés, plus le joueur entretient des pensées erronées. Ce

questionnaire a été utilisé avant le début de !’intervention (pré-test) et immédiatement après la fin de la dernière rencontre d’intervention (post-test).

Intervention

L’intervention a été administrée au rythme d’une rencontre individuelle d’une durée de 50-60 minutes par semaine, et ce, pendant trois ou quatre semaines pour chaque

participant.

La première rencontre visait d’abord à discuter avec le participant de sa motivation à changer et de ce que serait un niveau de contrôle acceptable pour lui. Cette première rencontre servait également à déterminer le style de joueur du participant, c’est-à-dire à définir ce qui déclenche son envie de jouer et les pensées et émotions qui l’accompagnent. De même, nous tentions de comprendre comment le participant joue et ce qui fait qu’il ne peut pas toujours s’arrêter.

La deuxième rencontre visait dans un premier temps à clarifier la définition du hasard, et à faire la distinction entre jeux d’adresse et jeux de hasard. Le participant était ensuite sensibilisé à ses situations à risque ainsi qu’à son discours intérieur afin qu’il apprenne à les reconnaître. Nous discutions alors de l’influence du discours intérieur sur la

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décision de jouer du participant. Enfin, ce dernier était renseigné sur la chaîne des comportements liés au jeu excessif.

La troisième rencontre avait pour but de renseigner le participant sur les différents pièges des jeux de hasard et d’argent à l’aide d’un texte portant sur le domaine, de même qu’à remettre en question certaines des croyances concernant le jeu.

La quatrième rencontre visait à faire prendre conscience au participant, à l’aide d’exercice de restructuration cognitive, qu’il a le pouvoir de décider de jouer ou non. Le participant était également amené à développer des stratégies concrètes pour limiter l’exposition au jeu. L’évaluation post-test était effectuée lors de cette dernière rencontre.

Intervenant

Une étudiante au programme de deuxième cycle en psychologie a effectué les entrevues diagnostiques et a administré !’intervention préventive visant le jeu contrôlé aux quatre participants. En plus de se référer au « Programme d’évaluation et de traitement des joueurs excessifs » développé à l’Université Laval (Ladouceur et al., 2000 ; Ladouceur et

al., 1998 ; Sylvain et al., 1999), !’intervenante a été supervisée par des professionnels du domaine de l’évaluation et du traitement du jeu pathologique tout au long du programme.

Mesure de l’intégrité de l’intervention

Toutes les entrevues individuelles ont été enregistrées sur des cassettes et 33 % de celles-ci ont été analysées par un professionnel du domaine afin de s’assurer de la validité et de l’intégrité des interventions.

Suivi

Les variables dépendantes ont été mesurées à trois reprises (pré-test, post-test et suivi six mois) au cours de l’étude afin de vérifier l’efficacité du programme de prévention

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secondaire et le maintien des acquis. Ces évaluations étaient d’une durée approximative de 20 minutes.

Résultats

Tel que le démontre la Figure 1, la perception de contrôle sur le comportement au jeu était plus élevée pour tous les participants suite à !’intervention, sauf en ce qui concerne

le participant 4. Le premier participant a reçu trois heures d’intervention sur une période d’un mois et il a cessé de jouer pendant cette période. A la fin du programme de prévention, il évaluait à 8 sur une échelle de 10 sa perception de contrôle. La deuxième participante a reçu quatre heures d’intervention sur une période d’un mois. Elle a joué trois fois pendant cette période et a réussi à respecter son objectif initial, soit de ne pas dépenser plus de 10 $ par semaine. A la fin du programme d’intervention, sa perception de contrôle était de 10 sur une échelle de 10. Le troisième participant a reçu quatre heures d’intervention sur une période d’un mois. Il n’a joué qu’une seule fois pendant le programme de prévention et il s’est limité à 10 $. À la fin des rencontres, sa perception de contrôle sur son comportement au jeu atteignait 10 sur 10. Le quatrième participant a été rencontré pendant quatre heures sur une période de deux mois. Il a cessé d’aller jouer une semaine après le début du programme et n’a pas joué pendant toute la durée de !’intervention. La perception de contrôle de ce participant ne semble pas avoir augmenté durant !’intervention puisqu’elle était déjà élevée au début du programme.

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Tous les participants, sauf le participant 1 qui a déménagé sans nous communiquer ses nouvelles coordonnées, ont été réévalués six mois après la fin du programme de prévention. L’information recueillie démontre que les gains thérapeutiques ont été maintenus chez les trois participants réévalués. Comme l'illustre la Figure 2, aucun des participants ne rencontrait les critères diagnostiques de joueurs à risque du DSM-fV lors de ce suivi.

Insérer la figure 2

Enfin, les résultats à l’ICROLJ révèlent que tous les participants ont diminué leurs pensées erronées suite aux rencontres d’intervention préventive (voir la Figure 3).

Insérer la figure 3

Discussion

Dans une optique de prévention secondaire, la présente étude évaluait la faisabilité et l'efficacité d'un programme d'intervention précoce auprès de joueurs de loterie-vidéo à risque désirant mieux contrôler leurs habitudes de jeu. La structure du programme, le contenu des procédures d’intervention et les méthodes qu’elles impliquent se sont

grandement inspirés du « Programme d’évaluation et de traitement des joueurs excessifs » développé à l’Université Laval (Ladouceur et al., 2000 ; Ladouceur et al., 1998 ; Sylvain et

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Les hypothèses principales prévoyaient une augmentation du sentiment de contrôle des joueurs à risque sur leurs habitudes de jeu (aspect cognitif), et une diminution du montant des mises par session et par semaine ainsi qu’une diminution du nombre de sessions de jeu et du temps (minutes/heures) passé à jouer par semaine (aspect

comportemental). Deux hypothèses secondaires étaient sondées, soit une diminution des scores aux critères diagnostiques du DSM-IV et, à FICROLJ.

Les hypothèses principales et secondaires émises dans le cadre de cette étude s'avèrent confirmées. De fait, l'analyse des résultats révèle que la perception de contrôle de la majorité des joueurs à risque ayant reçu trois à quatre heures d’intervention préventive a augmentée pendant !'intervention et s'est maintenue au suivi de six mois. Aussi, tous les participants évalués au post-test et au suivi de six mois ont maintenu un contrôle sur leurs habitudes de jeu ou sont devenus abstinents ce qui supporte l'efficacité de ce programme de prévention secondaire.

Tel qu'observé dans les programmes visant la modération auprès de buveurs à risque (Alden, 1988 ; Bien et al., 1993 ; Heather, 1990 ; Kivlahan et al., 1990 ; Mariait et al., 1998 ; Miller & Sovereign, 1989), !'identification des situations à risque, le développement de comportements alternatifs pour faire face à ces situations et 1'« auto-enregistrement » du comportement à risque sont des ingrédients d'intervention utiles auprès d'individus

présentant des habitudes de jeu à risque, de même que pour le maintien des gains

thérapeutiques. Mais à cela s’ajoutent !’information et !’intervention cognitive qui sont des composantes majeures de !'intervention auprès des joueurs (Griffiths, 1994 ; Ladouceur et al., 1994 ; Savoie & Ladouceur, 1995 ; Walker, 1992). Sachant que le jeu excessif se développe de plus en plus rapidement chez les adeptes de la loterie-vidéo, les résultats

(27)

actuels suggèrent qu’un programme visant le jeu contrôlé peut être utile dans un contexte de prévention secondaire.

La durée de cette intervention est plus courte que le traitement conventionnel des joueurs excessifs qui s’étend sur une période de trois mois. En effet, puisque les joueurs à risque ont des antécédents de jeu plus courts, une plus grande stabilité sociale et des

difficultés moins sévères que les joueurs excessifs, ils ne nécessitent habituellement pas une intervention aussi longue que ceux-ci. Cela rejoint les constats faits dans le domaine de l'alcoolisme voulant que !'intervention précoce de courte durée fonctionne avec des participants qui ont une dépendance moins grave, moins de problèmes liés à l'alcool, des antécédents de consommation abusive plus brefs et une plus grande stabilité sociale (Bien, Miller, &, Tonigan, 1993).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les résultats positifs de cette intervention préventive visant le jeu contrôlé. D'abord, la motivation des participants était élevée. En effet, sauf le participant 4 qui a reçu quatre heures d'intervention sur une période de deux mois, tous les participants ont assisté régulièrement aux rencontres individuelles

hebdomadaires et ont complété leurs exercices et lectures avec assiduité. Il est possible que l'objectif de modération de même que la brièveté du programme aient facilité leur

motivation vis-à-vis du programme de prévention secondaire. A l’instar des buveurs à risque, les joueurs à risque qui ont participé à cette étude n'étaient pas prêts à accepter l'abstinence comme seul objectif d'intervention valable. Ils ont donc adhéré facilement à un objectif de jeu contrôlé qui leur permettait de continuer à pratiquer, de façon modérée, une activité qu'ils aiment. De plus, les participants ont semblé apprécier la durée et la fréquence des rencontres. Cela rejoint les besoins exprimés par les buveurs à risque qui désirent que cette démarche ne les empêche pas d’assumer leurs responsabilités à la maison, au travail

(28)

ou à l’école. Par ailleurs, le carnet d'auto-enregistrement était complété régulièrement avant et pendant !’intervention préventive. Ce feed-back et ce renforcement peuvent avoir

augmenté la perception d'efficacité personnelle, la confiance en soi et la perception de contrôle des participants (Bandura, 1977). Cela appuie les résultats observés auprès de buveurs à risque démontrant que l'auto-enregistrement est une stratégie de maintien fructueuse de nouvelles habitudes de consommation (Sanchez-Craig et al., 1996).

L'information sur le jeu et les interventions cognitives ont permis de clarifier le concept du hasard, de faire la distinction entre les jeux d'adresse et les jeux de hasard, de sensibiliser les participants à leur discours intérieur et à leurs pensées erronées, de

comprendre le style de joueurs qu'ils sont, et d’être renseignés sur les différents pièges des jeux de hasard et d'argent. Les participants sont donc devenus plus conscients de leurs

pensées automatiques, souvent négatives et inadéquates, à l’égard des jeux de hasard et d’argent. Ainsi, suite à !'intervention préventive et au suivi de six mois, les participants avaient augmenté leur perception de contrôle et ils étaient soit abstinents soit modérés dans leur pratique du jeu.

Dans une autre perspective, les participants ont été amenés à développer de nouvelles habiletés pour reconnaître les situations à risque, à développer de nouvelles stratégies pour faire face à ces situations, et à développer des pensées alternatives vis-à-vis des jeux de hasard et d'argent. Après !'intervention préventive, tous les participants

reconnaissaient que les jeux de hasard et d'argent n'étaient pas un bon moyen de devenir riche rapidement comme ils le croyaient au départ. Cela vient appuyer les constatations de certains chercheurs, à savoir que la majorité des individus entretiennent des pensées erronées qui doivent être corrigées si l'on veut des résultats positifs à long terme (Bujold et al., 1994; Ladouceur et al., 1998). En se basant sur les résultats obtenus dans le traitement

(29)

de joueurs excessifs, les pensées erronées semblent jouer un rôle central dans le développement et le maintien du jeu excessif. Néanmoins, l'efficacité de chaque composante de !'intervention visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque n'a pas été évaluée systématiquement.

Des études utilisant des échantillons plus larges et des groupes contrôles devraient être entreprises afin de confirmer ces résultats auprès d'une population de joueurs à risque. Aussi, les trois participants interrogés lors du suivi de six mois ont affirmé qu’ils auraient apprécié des suivis plus fréquents à la fin du programme pour pouvoir discuter de leurs progrès ou de leurs difficultés. Il serait donc important d’augmenter le nombre de rappels téléphoniques dans les mois suivant la fin du programme. De même, il serait intéressant d’étudier la possibilité de remplacer les exercices avec !’intervenant par des documents d’initiative personnelle et des lectures. En effet, la qualité des devoirs faits par les

participants de cette étude nous porte à croire que les joueurs à risque seraient très réceptifs à une approche fondée sur !’apprentissage personnel. Certains participants ont d’ailleurs mentionné qu’ils auraient aimé avoir davantage de lectures pour pouvoir approfondir leurs connaissances sur le jeu par eux-mêmes. Parce qu'ils subissent peu ou pas de conséquences négatives reliées à leurs habitudes de jeu, les joueurs à risque ne sont pas portés à demander de l’aide. En offrant plus de souplesse et de flexibilité au programme d’intervention

préventive, on pourrait augmenter la motivation de ce groupe cible à y adhérer.

En conclusion, l’ensemble des résultats obtenus s’avère encourageant et intéressant. Plusieurs aspects positifs ressortent de cette étude. Elle démontre qu'une intervention cognitive-comportementale visant le jeu contrôlé est faisable et efficace auprès d’individus qui éprouvent des problèmes de jeu dont la gravité varie de faible à modérée. Bien que cette population passe plus inaperçue que celle des joueurs excessifs, elle représente la majorité

(30)

des joueurs qui éprouvent des problèmes. En outre, s’il est possible d'intervenir en temps opportun auprès de ces individus, cela pourrait avoir une incidence importante sur la santé publique.

(31)

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(35)

Note de l’auteur

La recherche décrite dans cet article a été supportée financièrement par le Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu de l’université Laval mené par le docteur Robert Ladouceur.

Toute correspondance doit être adressée à Robert Ladouceur, École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada, G1K 7P4.

(36)

Suivi 6 mois Intervention Niveau de base Participant I 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Participant 2 Participant 3 ו Participant 4

Figure 1. Perception de contrôle rapportée par les quatre participants pendant le niveau de

(37)

Ré-test ■ SLivi 6 mois 10 9 8 ^7 w Q 3 6 ס ­ (/) סנ 4 3 o X 3 ro S 3 <Z> -ω o: 2 1 0

Figure 2. Résultats aux critères du DSM-IV des quatre participants pendant le niveau

(38)

Figure 3. Résultats à l’Inventaire des croyances erronées liées au jeu (ICROLJ) des quatre

participants pendant le niveau de base, !’intervention et au suivi de 6 mois

R és u lt at s à l'I C R O L J

(39)
(40)

L'étude présentée dans ce mémoire s'inscrit dans une perspective préventive du jeu excessif. Elle avait pour but d'évaluer, auprès de joueurs de loterie-vidéo à risque, une intervention cognitive-comportementale visant un meilleur contrôle des habitudes de jeu. Bien que les joueurs à risque représentent la majorité des joueurs qui éprouvent des problèmes, aucune étude n’avait démontré d’intérêt pour !'intervention précoce jusqu'à maintenant. Pourtant, ce type d'intervention visant un meilleur contrôle d'un comportement à risque a fait l'objet de plusieurs études et s'est avéré efficace dans le domaine de

l'alcoolisme (Alden, 1988 ; Bien et al., 1993 ; Heather, 1990 ; Kivlahan et al., 1990 ; Mariait et al., 1998 ; Miller & Sovereign, 1989).

Cette étude confirme donc l’efficacité et la faisabilité d’un programme

d’intervention préventive auprès de joueurs à risque. Ce bref programme d'intervention précoce avait pour objectif principal d'inculquer des connaissances et des techniques qui permettraient aux participants de mieux contrôler leurs habitudes de jeu. À cette fin, il semble qu'un objectif de modération, et pas seulement d’abstinence, doit être pris en considération. Ainsi, !'identification des situations à risque, le développement de comportements alternatifs pour faire face à ces situations, 1'« auto-enregistrement » du comportement à risque, !’information et !’intervention cognitive semblent être des éléments efficaces pour modifier des habitudes de jeu à risque, de même que pour le maintien des gains thérapeutiques. Toutefois, d’autres recherches, utilisant des échantillons plus larges de même que des groupes contrôles, devraient être faites afin de confirmer la présence de ces résultats positifs dans !'intervention préventive auprès d'une population de joueurs à risque.

L'élément central de ce projet de mémoire est d'avoir démontré la possibilité d'augmenter la perception de contrôle des joueurs à risque sur leurs habitudes de jeu. Et,

(41)

parallèlement à cela, d’avoir amené les participants à diminuer la fréquence et les montants dépensés au jeu à chaque semaine. Ces résultats constituent des éléments intéressants pour la réussite d'un futur programme de prévention secondaire. Ainsi, il deviendra important de travailler à l'amélioration de ce type d'intervention précoce. Une fois !'intervention

préventive mise au point, elle pourra être utilisée auprès de joueurs à risque avant que leurs problèmes ne s'aggravent. De cette manière, il s'avérera ultérieurement possible de

(42)

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Formulaire de consentement lu lors de ]’entretien téléphonique (SOGS)

Titre du projet : Intervention visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque Responsables :

Geneviève Grimard, étudiante à la maîtrise, École de psychologie, Université Laval. Son # de téléphone est le 656-2131 poste 3251.

Robert Ladouceur, Ph.D., directeur de la recherche, École de psychologie, Université Laval. Son # de téléphone est le 6563996־.

UNIVERSITE

1. L’objectif de cette étude est de vous amener à avoir un meilleur contrôle sur vos habitudes de jeu. 2. Tous les participants répondent d’abord à un questionnaire téléphonique évaluant les habitudes de

jeu d’une durée approximative de 20 minutes et qui détermine s’ils sont éligibles ou non à participer à la suite de l’étude. Les personnes ne répondant pas à ce critère de sélection ne pourront participer à l’étude. Par contre, ils seront référés à d’autres ressources si nécessaire.

3. S’ils sont éligibles, les participants intéressés viendront faire une entrevue de 50 minutes à l’Université Laval. Cette entrevue permet d’évaluer plus profondément l’histoire et l’évolution des habitudes de jeu, de bien expliquer le fonctionnement de l’étude tout en répondant aux questions des participants, et de leur remettre certains documents.

4. S’ils sont admissibles à l’étude et s’ils acceptent d’y participer, les participants prendront part à 3 ou 4 rencontres individuelles d’information sur le jeu, d’une durée approximative de 60 à 90 minutes.

5. Toute !’information que vous donnerez lors des entrevues sera traitée de manière tout à fait confidentielle et sera codifiée par numéro. Celle-ci sera gardée sous clé dans un local réservé à cette fin dans nos laboratoires à l’Université Laval.

6. En plus de contribuer à l’avancement des connaissances liées à la prévention et au traitement du jeu pathologique, votre participation vous donne l’occasion de mieux connaître vos habitudes de jeu et d’avoir un contact avec une intervenante de la psychologie des jeux de hasard et d’argent qui vous aidera à exercer un meilleur contrôle sur votre jeu avant qu’il ne soit trop tard. Le désavantage est le temps que vous devez consacrer à l’étude et possiblement, une certaine gêne ou un stress lors de la passation des questionnaires ou lors des entrevues avec !’intervenante qui note et enregistre ce que vous dites.

7. Enfin, vous pouvez vous retirer de la recherche à tout moment sans que cela vous cause préjudice.

Acceptation :_______ OU Refus :______

Nom de l’interviewer :________________________ Date :_____________

(51)
(52)

UNTVTERSITÉ

RlllRÍJHU Bwwmimgcoi# la prévention et le traitement du leu

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

Titre du projet : Intervention visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque No d’approbation du Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : 2001-199

1. Je soussigné(e)_____________________ , ai pris connaissance du projet de recherche intitulé « Intervention visant le jeu contrôlé chez des joueurs à risque» et je consens librement à y participer.

2. La nature et les procédés de la recherche se définissent comme suit :

a) La recherche a pour but d’augmenter mon sentiment de contrôle sur mes habitudes de jeu.

b) En plus de comprendre la passation de questionnaires d’une durée de 30 à 60 minutes à 2 reprises ainsi que l’auto-notation quotidienne (5 minutes) dans un carnet prévu à cette fin, l’étude prend la forme de 4 entrevues d’une durée approximative de 60 à 90 minutes chacune, s’étalant sur quatre semaines.

c) Les entrevues comprennent les éléments suivants :

• éléments d’information sur les jeux de hasard et d’argent; • exploration des perceptions, des croyances, des attitudes et des

comportements du participant face au jeu;

« simulation d’une séance de jeu et formulation des pensées s’y rattachant grâce à la technique de pensée à voix haute.

3. Je consens librement à ce que les informations queje fournirai pendant les entrevues et dans les questionnaires soient utilisées par les responsables de la recherche.

4. Je sais que je peux me retirer de cette étude en tout temps, sans avoir à fournir de raison ni à subir de préjudice quelconque.

5. Je suis au courant qu’il m’est possible d’obtenir de l’aide d’une personne ressource compétente si nécessaire.

6. En plus de contribuer à l’avancement des connaissances liées à la prévention et au traitement du jeu pathologique, ma participation me donne l’occasion de réfléchir sur mes habitudes de jeu et sur ma perception des jeux de hasard et d’argent. Egalement, l’étude me permet de comprendre davantage les fausses croyances que j’entretiens pendant que je joue. De ce fait, mon sentiment de contrôle face à mes habitudes de jeu et mon comportement face au jeu risquent d’être modifiés.

(53)

7. Le désavantage est le temps que je dois consacrer à l’étude et possiblement, une certaine gêne ou un stress lors de la passation des questionnaires ou lors des entrevues avec !’intervenante qui note et enregistre ce queje dis. Un sentiment de culpabilité et/ou de perte d’estime de soi pourraient aussi survenir si je ne réussi pas à atteindre l’objectif que je m’étais fixé au départ. 8. Afin de préserver le caractère confidentiel de l’étude, le chercheur ne divulguera pas mon nom

puisqu’un code sera utilisé sur les divers documents de la recherche. Seuls les responsables de l’étude auront accès à mes coordonnées. Toutes les informations pouvant m’identifier seront gardées sous clé dans un endroit réservé à cette fin et ne seront communiquées à personne. Ces documents seront détruits une fois l’étude finalisée.

9. Je sais que je peux demander aux responsables de ne pas utiliser les informations que je vais fournir en participant à l’étude.

10. Je suis au courant que si de nouveaux renseignements s’ajoutent en cours d’étude, la responsable s’engage à me les communiquer.

11. Si j’ai des questions ou si je veux plus d’informations relativement à l’étude, je peux contacter la responsable ci-bas mentionnée au numéro de téléphone 656-2131 poste 3251 ou encore Robert Ladouceur, Ph. D., au poste 5389.

Cette recherche est faite sous la direction de : M. Robert Ladouceur, Ph. D.

Professeur à l’École de Psychologie de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval (656-2131 poste 5389)

Toute plainte ou critique pourra être adressée au Bureau de l’ombudsman de l’Université Laval : Pavillon Alphonse-Desjardins, Bureau 3320

Renseignements-Secrétariat : 656-3081 Télécopieur : 656-3846 Courriel : ombuds@ombuds.ulaval.ca 2002, à Sainte-Foy. Lu et signé le Geneviève Grimard Signature du (de la) participant (e) Signature de la responsable

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(55)

SOGS ÉVALUATION TÉLÉPHONIQUE

IA. Pendant la dernière année, combien de fois avez vous joué ou parié de l’argent : « très souvent », « quelques fois », « une fois de temps à autre » ou «jamais » ?

Très souvent Quelques fois Une fois de temps à autre

Jamais

4 3 2 1

IB. En pensant à différents types de paris et de jeux que certaines personnes pratiquent et que d’autres ne pratiquent pas. (Lire chaque facteur):

AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS, (Lire les choix)

Jamais Moins d’une fois par mois Une fois par mois Une fois par semaine À chaque jour NSP NRP 0 1 2 3 4 8 9 0 1 2 3 4 8 9 0 1 2 3 4 8 9 0 1 2 3 4 8 9 0 1 2 3 4 8 9

1 1 Poser les questions

« À VIE » en premier. Si la réponse est OUI, poser la question de fréquence

«AU COURS DES 12

DERNIERS MOIS ». (À VIE) } t Oui ׳ i 4 NSP NRP 1 } 8 9 B. Êtes-vous déjà allé à un casino ? 1 1 8 1 9 Si oui, y avez-vous joué ? 1 1 ■ 8 9 Ί!¡:ΕΞ 1 2 8 9

D. Avez-vous déjà joué aux cartes pour de l’argent ?

Références

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