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LES FORMES TEMPORELLES DES RELATIONS

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Academic year: 2021

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HAL Id: halshs-01684782

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01684782

Submitted on 15 Jan 2018

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Alexis Ferrand

To cite this version:

Alexis Ferrand. LES FORMES TEMPORELLES DES RELATIONS. XII Congrès Mondial de Soci-ologie. SSO Nø2 / Internationnal Network For Social Network Analysis. Session 1: ”Interpersonal Network”., International Sociological Association ISA, Jul 1990, Madrid, Espagne. �halshs-01684782�

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XII Congrès Mondial de Sociologie. Madrid (SP) Juillet 1990. SSO Nø2 INSNA

LES FORMES TEMPORELLES DES RELATIONS.

Alexis FERRAND.

Maitre de Conférence à l'Université Grenoble II.

Détaché au CNRS: Laboratoire d'Analyses et de Méthodes Appliquées à la Sociologie. (LASMAS) 59 Rue Pouchet. F-75849 Paris Cedex 17.

Communication présentée au XII Congrès Mondial de Sociologie. Madrid (SP) Juillet 1990.

SSO Nø2 / Internationnal Network For Social Network Analysis. Session 1: "Interpersonal Network".

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L'analyse des "réseaux personnels" consiste à sélectionner un échantillon d'acteurs et à examiner pour chacun d'eux séparément les relations qu'il entretient avec ses partenaires immédiats. Certains consensus théoriques et méthodologiques émergent pour décrire et interpréter ces relations "interpersonnelles" ( le plus souvent électives, positives; les liens conflictuels ou strictement imposés sont rarement examinés): l'importance des "contextes", ou cadres sociaux, ou types de rôles est acquise; le sentiment subjectif de proximité plus ou moins grande avec le partenaire semble être une variable spécifique et puissante. A l'inverse d'autres questions demeurent l'objet d'interprétations hétérogènes, par exemple l'évaluation des contenus des échanges, de leurs significations et des indicateurs à retenir.

La durée des relations fait partie des caractéristiques très souvent observées mais diversement traitées et interprétées. On cherchera à indiquer ici que la durée d'une relation est un indicateur empirique souvent employé sans répondant conceptuel sociologique, et donc insignifiant, si nous ne parvenons pas à définir des formes temporelles des relations.

* * *

1.1. COMMENT DECRIRE LES FORMES TEMPORELLES ?

D'abord une remarque très générale: examiner des durées, c'est s'intéresser au temps. Or la question du temps dans les Sciences Sociales et Humaines donne lieu à un décalage particulièrement important entre empirie et théorie: on peut trouver de nombreuses descriptions de durées, de fréquences, de datations, sans qu'elles soient intégrées dans une quelconque réflexion formelle sur le temps ainsi "mesuré". A l'inverse, on sait évoquer la prodigieuse complexité des temporalités individuelles et collectives, mais sans toujours pouvoir en trou-ver des répondants empiriques convaincants. Le temps fait ques-tion et ne peut être "naivement" mesuré comme une donnée immé-diate, universelle et homogène de l'expérience humaine. Il est inconsistant de mesurer une durée si on ne dispose as d'une théorie de cette durée ou plutôt de théories de ces durées.

1.1.1. Des temporalités hétérogènes : durées, intensités, frequences de contacts

On posera comme postulat initial que les durées des relations appartiennent à des temporalités hétérogènes:

a. Parce que l'effet du temps sur une relation, l'importance du temps dans un processus relationnel, dépend de ce qu'exige ce processus pour durer. Et ce qui est exigé (prescrit et proscrit) pour assurer la durabilité d'une relation dépend de son mode de "régulation" (qui peut être très socialisé ou très interpersonnel).

b. Différents types de relations se maintiennent, changent, disparaissent, sur des périodes de temps très variables et ont ainsi des "durées de vie" plus ou moins longues.

c. L'importance, pour la survie de la relation, des échanges ou des événements qui adviennent durant chaque unité de temps peut également être très variable. Ainsi une notion d'intensité de la relation pourrait être définie.

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XII Congrès Mondial de Sociologie. Madrid (SP) Juillet 1990. SSO Nø2 INSNA

Durées de vie et intensité de la relation peuvent se combiner de façon diverses: s'il est évident qu'en général une relation qui dure longtemps peut difficilement garder tout au long de son développement une grande intensité, ce principe peut connaître bien des exceptions.

L'hypothèse proposée par MARSDEN (1983), selon laquelle l'importance d'une unité de temps supplémentaire décroit avec la durée de la relation, (hypothèse invitant à transformer des durées brutes en logarithmes des durées pour que chaque unité de temps ainsi reformulée conserve la même "intensité" relation-nelle) ne peut être posée en général: elle est sans doute parfois vraie et parfois fausse, selon le type de relation examiné.

d. Les mesures globales de fréquences de "rencontre", qui ne différencient pas les fréquences propres aux différentes intéractions qui, toutes ensembles, composent la relation, sont des indicateurs très pauvres : une même relation peut comporter des échanges de "routine" et des échanges rares mais essentiels. Evidamment, ceci n'est important que pour des relations "multiplex": on ne sait pas ce qu'on mesure dans la réalité; et on "pense comme si" la relation était constituée par une répétition d'intéractions analogues.

1.1.2. Comment les contenus de la relation changent-ils avec le temps ?

Ayant abordé les deux questions "Pendant combien de temps globalement la relation existe?" (durée de vie), et "Par unité de temps, se passe-t-il beaucoup de choses importantes?" (intensité), reste à évoquer la troisième question: "Quand le temps passe, les échanges et les événements qui constituent la relation sont-ils toujours les mêmes?" (cf Tabl.1)

a. Il se passe toujours exactement la même chose; les relations restent semblables à elles mêmes: ce type de relation a la forme d'un processus stable.

b. Il se passe des choses toujours différentes qui se succèdent pour toutes les relations selon une une même série ordonnée: ce type de relation a la forme d'un processus évolutif.

c. Il se passe des choses toujours différentes qui se succèdent dans n'importe quel ordre: ce type de relation a la forme d'un processus aléatoire.

d. Il se passe des choses différentes qui se succèdent selon une serie particulière, et cette série elle même se répète régulièrement: ce type de relation a la forme d'un processus cyclique. ***************** Tableau 1: Types de Processus ****************

Soit A B C ... des interactions constitutives des relations.

Par exemple A: "Donner des conseils.."; B: "Recevoir des informations..".

Soit R1 R2 R3 trois relations examinées; mais qui ont été inaugurées à des dates différentes.

Soit T1 T2 T3 .. des moments dans le temps.

Ce qui s'est réellement passé pour ces relations au cours du temps est indiqué par la succession des lettres.

Pour chaque type de processus, trois relations inaugurées à des moments différents sont indiquées.

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T1 T2 T3 T4 Type de processus --- R1 A A A A stable (a) R2 A A A R3 A A --- R1 A B C D évolutif (b) R2 A B C R3 A B --- R1 A C B D aléatoire (c) R2 A D C R3 D B --- R1 A B A B cyclique (d) R2 A B A R3 A B ***********************************************************

1.1.3. Les biais introduit par les durées de référence dans les questionnaires

Il est fréquent de demander à l'enquêté "depuis combien de temps cette personne est connue?", et donc de mesurer une durée de la relation au moment de l'enquête. Il est aussi fréquent d'imposer à l'enquêté une durée rétroactive de référence pour décrire les divers contenus de la relation ("Au cours des 12 derniers mois...?", "Durant les 6 derniers mois..?" etc). Ces durées de référence posent des questions formelles, méthodo-logiques, ou substantielles.

a. Une même réalité empirique, selon la durée de référence imposée peut être classée dans différentes catégories: une durée trop limitée peut faire croire qu'il s'agit d'un processus évolutif (A..B) parce qu'on ne saisit qu'une fraction particulière d'un cycle (A..B..A..B).

b. Le critère de "symétrie / dissymétrie" d'une relation, largement reconnu dans la littérature comme une caractéristique formelle des relations, souvent considéré comme un critère "structurel" et implicitement a-chronique, suppose l'existence possible d'un cycle d'échange, donc d'une durée pour revenir au début du cycle: « la période du cycle ». La période du cycle est une information sociologique majeure parce que plus la période est longue, plus cela signifie que la "confiance" interpersonnelle ou le contrôle social externe est puissant et garantit la stabilité du cycle.

Si les questions proposent des interactions orientées, par exemple.

A: "Au cours des 6 derniers mois, vous est-il arrivé de donner un coup de main pour des réparations..";

B: " Au cours des 6 derniers mois, vous est-il arrivé de recevoir un coup de main pour.." ;

- une même relation pourra apparaître comme dissymétrique, si la durée de référence est inférieure à la période du cycle, ou symétrique si elle l'excède ;

- de même une relation pourra apparaître comme "stable" si la durée de référence est trop faible et le cycle complexe.

Si on observe des relations qui présentent les contenus suivants: T1 T2

A A ..,

on conclue que le type est stable et asymétrique. Une observation plus longue peut faire apparaître:

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XII Congrès Mondial de Sociologie. Madrid (SP) Juillet 1990. SSO Nø2 INSNA T1 T2 T3 T4 T5 T6

A A B B A A Le type serait en fait cyclique et symétrique.

1.1.4. Les relations comme processus évolutifs

Quittons les cycles pour les processus évolutifs. Si on observe trois relations, - qui appartiennent toutes au même type de processus évolutif ;

- mais qui ont été inaugurées à des moments différents ;

- donc pour lesquelles, au moment de l'enquête (par ex T4), les répondants indiqueront des "durées" différentes ;

elles seront décrites comme constituées par des interactions différentes. (cf Tab.1; Type b, lettres en gras)

Généralement, lorsqu'on découvre une association statistique telle que des durées différentes correspondent à des contenus différents, on a tendance à conclure qu'on se trouve devant des modèles relationnels stables et différents, dont, en moyenne, les durées de vie sont différentes. Au contraire, si on a des raisons de supposer qu'un processus relationnel de type évolutif existe, alors il faut renverser nos principes habituels d'analyse: une association statistique telle que des durées

différentes correspondent à des contenus différents peut mettre en évidence des stades différents d'évolution d'un même modèle relationnel.(Cf. Tab1. b).

Empiriquement, dans un observation au moment T4, les correspondances entre durées

différentes et contenus différents, ne permettent pas de décider si on se trouve face à des modèles relationnels différents ou face à des stades d'évolution d'un même modèle relationnel.

Durée, intensité, type de processus, période des cycles, constituent des indicateurs de ce qui peut être appelé globalement les "formes temporelles" des relations. Jusqu'ici nous n'avons discuté que de définitions descriptives de ces formes et de certaines de leurs implications. Ces remarques simplement logiques et de bon sens montrent combien les mesures de durées que nous pratiquons couramment dissimulent le plus souvent la complexité des processus que nous pensons examiner, plutôt qu'elles ne les éclairent.

1.2. FORMES TEMPORELLES EXPLIQUEES PAR LES FORMES DE REGULATION Venons en maintenant à quelques remarques sur l'interprétation possible de ces formes temporelles; sur des explications possibles de ces processus. Il s'agit de développer l'idée avancée plus haut : les formes temporelles des relations dépendent de leurs formes de régulation. De façon très générale la question est savoir (ou de décider a-priori à titre d'hypothèse) si "ce qui se passe pendant que le temps passe" dépend :

- des histoires (des biographies) croisées des deux partenaires reliés (modèle "interpersonnel"); - de l'histoire de la relation elle-même qui constituerait un processus largement sui-generis (modèle "relation");

- de l'équilibrage que chaque acteur réalise au sein de son réseau personnel entre ce qu'il demande aux uns et offre aux autres, entre les relations qu'il fait durer et celles qu'il renouvelle (modèle "constellation de relations").

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1.2.1. Régulation interpersonnelle

Le modèle "interpersonnel" est le plus proche du sens commun; il suppose que la relation est essentiellement sous la dépendance des partenaires qu'elle relie. Mais cette idée très générale englobe des postulats différents.

a. Le premier est que les partenaires eux mêmes changent: ils parcourent les âges de la vie, vieillissent, évoluent selon des modèles socialisés. Certains types de relations peuvent être spécifiques à des "âges" de la vie, comporter un âge minimum d'inauguration (juridiquement le mariage par exemple); ils peuvent aussi, mais pas nécessairement, comporter un âge maximum. Il faut inclure le repérage d'éventuelles normes sociales sur les âge d'entrée et de sortie d'une relation comme une des caractéristiques de leurs formes temporelles.

Par exemple, certaines enquêtes révèlent la spécificité de relations qui comportent un age d'entrée (la jeunesse voir par ex FISCHER 1982), mais pas d'âge de sortie systématique: ce type de relation amicale est dite non reproductible dans la suite de la vie: il peut durer plus ou moins; mais jamais cette forme d'amitié ne peut être renouée. Empiriquement, il est simple de définir l'âge d'entrée et de l'examiner systématiquement (âge- durée): pour que la proposition soit attestée, il faut que des individus d'âges différents aient tous formé ces relations au même âge. Par définition les durées varient selon l'âge, mais elles seraient ici sans signification propre. S'il existait aussi un âge de sortie, au delà de celui-ci, on ne rencontrerait plus jamais cette relation, et en deçà les durées auraient une signification: indiquer le stade atteint par cette relation destinée à disparaître.

S'agit-il d'une régulation "interindividuelle"? Pas vraiment. Il conviendrait mieux de dire que des acteurs se conforment à des modèles sociaux différenciés d'entrée et de sortie d'un type de relation (cf 7).

1.2.2. Régulation par des conventions entre partenaires

Le second postulat suppose que la relation est régulée par les tractations, accords implicites et explicites auxquels parviennent les partenaires pour définir et redéfinir les contenus de leurs échanges. Elle comporte une phase de formation (cf par ex LAZARSFELD et MERTON 1954); elle évolue au cours du temps, et connaîtra une fin (cf par ex ALLAN 1979).

Si la relation dépend totalement du bon vouloir des acteurs et de leurs humeurs du moment, on doit s'attendre à rencontrer des processus "aléatoires"(cf c) : aucun ordre régulier n'apparaîtrait ; il ne serait pas possible de mener une analyse socio-logique interne de ces relations, et la seule question serait de se demander quels rôles elles jouent dans l'ensemble du système relationnel de l'individu. Cependant il faut bien noter que cet absence d'ordre est un indicateur éminemment sociologique, puisqu'il atteste l'existence d'une inter-individualité et d'une créativité autonome, ce qui est fondamental.

On peut, à l'inverse, penser qu'il existe une sorte de logique immanente des processus relationnels (par exemple la manière dont se sera engagée une relation pèsera sur son devenir) ; que les acteurs ont une grande marge de liberté et de négociation, mais que celle-ci se réduit très vite en fonction des premiers choix effectués, parce qu'une relation n'est pas un éternel matin, mais des suites d'interactions qui s'appuient sur et dépendent en partie de celles qui précèdent. Ainsi des processus types d'évolution (cf b) existeraient et on rencontrerait les problèmes de mesure évoqués plus haut. Le statut théorique de ces modèles d'évolution demeure incertain: on ne peut penser qu'il s'agit de "normes" prescrites puisque nous supposons une autonomie des partenaires et une liberté de négociation.

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XII Congrès Mondial de Sociologie. Madrid (SP) Juillet 1990. SSO Nø2 INSNA Pour ces deux hypothèses, la temporalité est interne au processus relationnel lui même, à l'histoire des formes d'interaction qui le constituent.

1.2.3. Régulation par des modèles relationnels

Le modèle "relation" suppose que la relation (ses contenus et sa forme temporelle) est contrôlée par le cadre social dans lequel elle se développe et ne dépend pas des partenaires qu'elle relie : des normes sociales s'imposent aux individus. On devrait trouver, pour les relations fortement assujetties à leurs contextes ("embededness" voir par ex WELLMANN 1988) une corrélation entre contextes et formes temporelles. Le cadre social peut prescrire des âges d'entrée et de sortie (certaines formes ritualisées de sociabilité sont dans ce cas cf. par ex. BOZON 1979).

Le plus souvent ces relations devraient être de type "processus stable" ou "processus cyclique" (cf a ou d). La durée de la relation n'a alors aucune importance. Au contraire certains contextes de socialisation ont pour vocation explicite ou implicite de faire évoluer les relations entre les acteurs (clubs de vacances ou de rencontre; institutions thérapeutiques); et la durée de la relation indique un stade d'évolution; ce qui est très important.

1.2.4. Régulation par la constellation des relations personnelles

Le modèle "constellation" ne concerne pas la dynamique de chaque relation, prise isolément, mais la composition globale du réseau personnel de l'individu. L’individu chercherait à ce que, au total, son réseau lui permette de répondre à certaines attentes aussi bien pratiques qu'affectives ou symboliques (cf BAUMANN 1985; UNGER et POWEL 1980; WELLMAN 1987; la discussion entre spécialisation des relations et offre globale d'aide par le réseau). Et, pour cela, il maintiendrait des liens plus ou moins diversifiés.

Les caractéristiques importantes d'une relation sont alors à rechercher dans la manière dont cette relation est semblable ou différente des autres relations du réseau personnel: pour l'analyse, ce sont les similitudes et écarts structurels entre les relations de chaque individu qui sont importants. (Cf par ex BURT 1989, FERRAND 1989 c). Cette perspective serait également valable pour les durées; alors la comparaison des durées brutes entre différents individus serait insignifiante.

Il est possible de ne travailler que sur des écarts de durée (pour les individus dont le nombre de relation >1 et dont au moins une relation a une durée différente des autres) en soustrayant de chaque durée la moyenne des durées de l'individu et en divisant par l'écart type (FERRAND 1989 b). La durée moyenne des relations d'un individu représente soit sa propension personnelle à faire durer ses relations (MATTHEWS 1986), soit l'effet de contrainte externe sur la possibilité de les faire durer (dans ce cas on doit trouver une corrélation par exemple avec des variables de mobilité résidentielle et professionnelle); l'écart type manifeste l'hétérogénéité du réseau du point de vue des durées; les relations "les plus anciennes" des individus (qui peuvent avoir des durées brutes très différentes) correspondraient à certains types relationnels particuliers.

L'idée ici est que l'individu "gère" son réseau personnel de sorte qu'à tout moment il comporte des relations qui remplissent des fonctions spécifiques selon qu'elles ont été plus ou moins récemment créées. La temporalité est celle du réseau, et non celle de chaque relation.

* * *

L'analyse par sondage des réseaux personnels est le plus souvent synchronique, et ne permet de recueillir que peu d'information sur chaque relation. On affirme volontiers que le caractère extensif

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de l'observation compense sa pauvreté qualitative : ceci n'est vrai que si les variables sont théoriquement et méthodologiquement maîtrisées. La "durée totale", les "durées de référence", les "fréquences", sont au mieux des indicateurs empiriques, et n'ont parfois aucune pertinence. Ils ne peuvent trouver de signification que par la définition de variables sociologiques sur les formes temporelles des relations. Cette tâche reste largement à accomplir.

* * *

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