SALLE: DE DECOlNERTES "I.E MONDE VIVANT" ObserverF toucher, manipuler ...
Claudine DESCHAMPS Palais de la Découverte
RésLJrné Cette salle expérimentale, destinée à des enfants de 5 à 11 ans, proposait, dans un espace muséologique une approche du Monde vivant dont l'originalité reposait sur le contact direct avec l'animal.
1. rHRODUCTlOl;
Je vais VOllS parler d'une expérience r~alis~e au Palais de la D~couverte de :Jars ?l juin 1982. la Stille de Découvertes l i Le Honde Vivant n.
c'~st la dcuxi~me exp~ricnce de ce type qui est men~e dans ce mus~e. En 1981 une salle d'Informatique destin~e ~ des jellnes de 12 à 15 ans a été ouverte à titre expérimental. A tr3vcrs ces 5211es, le Palais d~ la Découverte veut tester des ?résentations qui s';~daptentaux exigences d'un tr~s jeune public, qui doit découvrir par lui-m~me. Clest un public inhabitllel pour le Palais de la Découverte qui reçoit beaucoup de
~2un0s mais essentiellement des él~ves du secondaire. Ces expériences ont fait Itobjet J'une évaluation Gui a été confiée, chaque fois, à l'I.M.A.C. ( Laboratoire ImaGe et Clffi'11Urlication de l'Université Paris XIII).
L2 thème a été choisi sur une proposition de Hel1e DEUNFF\ Inspectrice générale l'Education Nationale.
L'étude et la mise en place de la salle se sont déroulées en 2 ~tapes.
En 1980, une première équipe s'est constituée. Elle était composée de 10 conseil-lers pédagogiques du primaire et despersonnelsdu Palais de la Découverte. Elle a réali-se une série de tests sur les élevages auprès d'enfants des écoles primaires.
L'année suivante cette équipe s'est élargie. Je citerai en particulier la partici-pation de la HissiGn pO:Jr le Nusée du Parc de la Villette et la !!l3si:m d'Action Cultu-relle en milieu scolaire.
Quelques mois avant l'ouverture, 4 animateurs scientifiques ont pris en charge les dernières étapes de la réalisation. C'est à ce moment que l'équipe d'évaluation 3 rejoint le groupe.
3. LES OBJECTIFS
Il Yen avait trois : La d~couverte de l'animal
L'éveil de la curiosité de l'enfant L'approche d'une démarche scientifique.
4. LES OPTIONS
concrètement, voici les options qui ont été prises
D'abord mettre l'enfant en contact avec l'animal pour qu'il puisse le découvrir au moyen de tous ses sens, en particulier le toucher.
Cela nous est apparu très important dans notre société qui est devenue une société de l'image o~ l'enfant risque de perdre tout contact avec le r~el"
. Ensuite nous avons voulu mettre l'enfant en situation active d'observation et de manipulation.
Pour ~lrvenir. nous avons mis en place une animation par petits groupes iéHl plus f~'llf.ants.
Rapid~ '!t j'aborderai trois points essentiels org"'nisatiDD de l'espace
:.es ~levages
?2ur
~·,illr.:L~-.i,l ,)ll n·:.ln, c:oisonner les 250 rn2 de la salle et si oui, COrJ1TIént '2 ';ous avc:;s opté p0ur le cl.oisonnement en petites zones d~activit~safin que les C:'nI.::".nts Ll sposenc d !espace à leur mesure et qG2 l'animation 52 dérou~e dans un
end Cl1C~X ~ fai~e , puiqu~ la classe était ivisée en rrais grOU[l2s. Fallait-i~l :::épéter rois zones d:activit(~s identiques renfer-mant le mêmE: matérie.lt et les
:;,:~m(~~~ élev3.:;ie.s Ou au contraire, diversifier les zones cl!ac:tivitËs1 Dans ce dernier cas) ]~l bieI) les groupes devaient circuler de poste en poste,ou ils nracc~daient qul~ unE partie du contenu de la salle.
adopté la solution des trois unités identiques, et ~eci pour 2 les élevages ~ta_~nt si attractifs que les enfants voulaient les voir
:l ID?CSE::rli ,~Laqu€ équipe, '...ln chemine-r:'c:nt dans la salle.
~('S ~'nfélnts POU\T,::,:cn:: se retrouV2r dans une:. zone conmune dite de ressour'.::es 0~ i v av~it d'aLltyes ~j.evages qu'~ventuellernentils pouvaient r8tlener dans
l"
~_ '~lf
-~u1ite::, afin je Sjj.s.::i.ter 1.:-. curiosité?
tt'l'1Ile. 3'Jr 1'25 16 élev:lges que cor..tenai~ la salle~ é::.utrl2S cE.ie-!"'lt des .phasmes ( ou. l1i.5€:cte
dt·" i':1Sèct0S, des araignées, des escargcts.
Cet ~":ns2~;Ji18 C1\iait {:té choisi pour perEü::ttre une observz.ttiun C01:-,p~rée très :"Lche J2 v0udr2is apporter quelqtles précisions sur le choix des serpents. Nous 2' ions
effet, :~dns la ~alle. trois jell~es boas. Nous avons choisi une espèce exo~ique, p2!'~'e que nous voulions éviter tout l'lSc.;,i.lf: de conf'.lsion entre les .serpents pré'-Sl':;:..t~s L2S 2sp~ce~ venimellses françaises.
elle était assur~e par
Cette animation ne se voulait pas directive et l'animateur devait se mettre ~ la disposition du groupe.
L'animJtcur incitait les enfants à observer, suscitait àes questions et souvent il ne répondait pas iomédiatement, il retournait la question vers l'enfant, ou bien il proposait des outils d'observation ou d'expérimentation pour l'amener à trouver une réponse par lui-même.
L'instituteur n'était pas invité à participer à l'animation, mais il était pré-sent dans la salle et circulait d'un groupe à l'autre.
6. L'EVALUATION
Elle a porté essentiellement sur les séances scolaires. L'équipe d'évaluation s'est posée trois questions:
~uEls sont les comportements jes enfants.indicateurs de 12 découverte du monde vivant et Se sont-ils produits?
· quelles modalités d'organisation et de fonctionnement favorisent ou au contraire font obstacle à ces comportements?
côté public, quels sont les facteurs favorables ou défavorables à la découverte?
Quels ont été ensuite les outils de l'évaluation?
· Une observation directe qui a eu pour rôle dans un premier temps le réajusteD~ntdu fonctionnement de la salle, puis l'évaluation.
Des enregistrements sonores rapidement abandonnés car inexploitables. Des enregistrements vidéo de 7 séances.
Des questionnaires donnés à remplir aux instituteurs. Des interviews des animateurs.
Un cahier de bord où chaque animateur notait ses appréciations sur la séance et les incidents survenus.
Le rapport final comportera en particulier ~
~ une description et un classement des comportements des enfants et des interventions des animateurs;
· l'analyse du projet et son évolution.
7. LES PUBLICS
à qui s'adressait cette salle
7.1.Aux groupes scolaires
de la grande section de maternelle au CM2. Nous en avons reçu 74. Le mercredi matin était réservé aux enseignants pour qu'ils viennent préparer leur visite. La demande a été faible, une dizaine seulement d'instituteurs ont profité de cette possibilité. Néanmoins un certain nombre de maîtres ont indiqué dans leur questionnaire qu'ils avaient préparé leur visite.
7.2 ..Aux visiteurs individuels
les week-ends et durant les vacances ( environ 120 séances ).
8
8.1. ~ s:ri.lcturation d'une s4ance scolaire
A lorigine nous avions envisagé une structuration très didactique, autour -le notion bi,alogique, la nutrition~ la locomotion~qui devait ~tre la de "naPl1 de la séanc:e.
le :le':ages présentés aux enfants en d~but de séance~ devaient induire le [h~. Apr~s url mois de fonctionnement, il est apparu que cette structuration
td:~ pdS satisfaisantet car l'intérêt des enfants débordait largement le :::hèm2 'hoisi. C'est pourquoi nous avons ensuite organisé la séance, conrrn€ une succession de " séquences Il c'est-à-dire d'un ensemble d'activités autour
dVun animal cu d'un jeu. 8.2. l.es activités proposées
Le succès de la manipulation et de l'observation a fait que les enfants ont manqué de temps particulièrement Dour expérimentation.
Quant ~ l'expression graphique, elle n'entrait pas dans un projet bien défini. tes enfants dessinaient parfois à l'initiative de l'animateur, comme contrôle de l'observation ou comme moyen pour suppléer à l'expression orale, parfois spo71tan~menten cours ou en fin de séance,
3u3. Les co~pcrtements
c'est le désir de toucher qui a été le plus vivement manifesté.
c'est une attitude que nous avions favorisée puisque nous considérions que le toucher est un des premiers moyens de découverte. Clest pourquoi en début de
séance un animateur transmettait aux enfants la consigne suivante: Il Vous pouvez toucher tous les animaux, ils ne sont pas dangereux~ faites attention à ne pas leur faire de mal ! I .
Les -2nfants ont également manifesté Lmecuriosité insatiable qu'ils exprimaient par le dtisi:.- cil:~:rI va::' r toujours plus, même après une heure et demie d iobser-vation
LES rp~2tions ont ~té très différentes selon les élevages:
:1 CEequi C:"H1Cerne les mammifères, la réaction affective est si intense
~JUf l1e .::-:·eut Limiter, au moins un certain tempss les observations et les questio~s, Q\;elques enfants ont consacr~ la plus grande partie de leur temps à caresser le cochon d'Inde.
- FIl ce ~ui concerne les serpents, Ifattrait de lfinsolite, le désir de lial;)~is3tion que peut entraîner le contact avec un animal r~put~ dangereux, pellt expliquer la demande parfois tr~s vive de le toucher ou de le prendre sur ses ~paules. Pour certains enfants~ le désit" de toucher peut entraîner une certaine brt1talité envers l'animal ( surtout, lorsqu'il y a compétition entre plusieurs enfantst pour se l'approprier.)
Heureusenent ~ ces cas ont été très rares. Quelques enfants ont manifesté parfois de la peur, Elle s'exprimait par aes cris, des mouvements de recul,
l'abandon brutal de llanimal, des rires nerveux, des refus de contact, voire même la fuite, En général) l'attitude rassurante de llanimateur aidait les enfants à V31ncre leur peur,
Les serpents~ les inse~te~ à un moindre degré, ont provoqué de telles réac-tions. Il existait souvent une certaine ambivalence face au serpent, entre le désir de toucher et l'appréhension. Nous pourrons en voir un exeeple èans la séquence filmée : un -enfant recherche le contact avec le boa et quelques instants plus tard recule vivement lorsqu'il s'approche. Cette peur semble croître avec l'âge, ce qui tend à prouver qu'elle est acquise.
Certains enfants ont manifesté de la répulsion à la présentation des élevages, en particulier des insectes. Le dégoût s'est manifesté par des paroles, le désir de se laver les mains, le refus de contact avec l'animal.
8.4. Les séances peur les visiteurs individuels
A l'origine nous avions prévu que parents et enfants visitent librement la salle sans qu'il y ait des séances organisées. Les trois animateurs assu-raient 1!accueil et la surveillance.
Devant l'affluence et l'impossibilité d1une réelle animation, nous avons ~ dans une seconde étape, organisé des séances structurées sur
le modèle scolaire.
Les groupes étaient constitués sur place et réunissaient des enfants d1âge très différents ( 4 à 12 ans).
Les parents ne pouvaient plus participer. Pour qutils ne soient pas totalenent exclus de l'activité, nous leur proposions de visiter la salle après la séance. Les enfants eux-mêmes leur présentaient les élevages, mais nous voulions un type d'accueil plus individuel. Pour cela, nous avons tenté de mettre au point des fiches-jeux pour servir de guide à la visite e~ d'incitation à l'observation et à la manipulation des animaux. Les animateurs
plac~s à certains points strat~giquesaidaient à cette manipulation ~t r~pcn
daient dUX questions.
Plusieurs fiches ont été mises au point un jeu de l'oie
une série de dessins à compléter et à corriger.
Ces fiches-jeux étaient plus adaptées à une séquence-jeu, au cours d'une animation structurée que comme guide de visite, en particulier elles n'inci-taient pas à circuler.
D'autre part, l'organisation de l'espace, avec trois unités identiques consti-tuaient un obstacle à l'exploration individuelle.
CONCt'
Gn :- reg:-~:ttLr .j':' ii?-: ~)i;;S 3\lOir 'erG',vé un ~U11cti0l:..rlt'-':111etlt'ad.c1;)té d~j pl.biie ;~li';idu~l ~.L c'~rait ~e ~)robl~me essentiel p056 au Palais de la Dcicouv~rtE e~
1'i~)r[d;:-(2 dorl~~e 8:J~ visiteurs inciivi_duels ne signifie p2S qU2 le P~13is -rese::.;tlme Le r-Sle qu'il ~)e·:Jt jouer a.uprès èes ;;::lseigna.nts. C2 rôle .substitu.er à It~co-iet'TIais plutôt de preposer ür:.e sensibilisatioI19 '...H~
G!0ment privil~~i~. Il peut apporter son aide pour un travail en classe en aval àe la visi te.
creSt dinsi que nous avons proposé une banque de vie, des fiches techniques d'élevagE) une bibliographie.