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"Humanisme" et "humaniste" dans l'historiographie moderne

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

" • b , ., ,'~ , ,

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. ' . '. , .. ' .' , ' lth18torlosraphle .cdame

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(2)

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S"'.Q

J 4htA'tti . . . . ' J cA 1 Je

. -1

~ISMB" E! "BUlWflm" DARS

..

L 'HI8TOBlOGRAPRIB IIODIBRB , ' I~

..

, A ~ •• 1. aûbaltted to

th. Paoult7 ot Graduat. Stud 1.. Nld. Il . . . . l'Oh

"

,'.

-' ,

. 1D partial tu1t11laent

.

, ot' th •

requ1r..en~.

',tor

~h. dtU5:ree

or

J • ' -,l , > , "

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ot

Art.

, . ,

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.

, _00111 Unl~.ralt7 JIont~1, . O._da

\

--~-Ren9êGl1irias

. , \ , -

.

'j

-1

; f ' \ , .... , 1 " ( ,

(3)

()

'/ L~HIsnORIOGkAPHIE MODERNE • A

. ·REStJtŒ

. . f · - •

,

.

Lthl_toire

ôe-~l'o'ooldent,

telle q~. nous

l'ontap-~ *' 0 ..

priae nos manuels soola~rest' se divise en gros en'trois

p~-rlodesJ antlqu1té, ilo1en 'ge, -telllps modernes, ce. demiers

oOllUllençant avec la période dite Renaisaanoe. CoUle les h

1,-toriographes modernes l'ont préoisé, o.~t. oonoept1on

trad1-t10nnelle de l'histo1re eet toutet01s le

truit

de

l'lmag1n~-• J

tion d'un gr:and po'te, Pétrarque, et de ses dlSGlples autant

1tallens que tranQals,

.t

tes".

mieux connus sous le no.

d'·human1s-S'1nterrogeant sur la naissance du IIlnUv~lIlent dit

-humanisme" en Pranoe (et en Itali~), plusieurs oheroheurs

ont alnai, .depuis environ vingt ane, quelque peu ébranll!S la

oonoep~1on traditionnelie, restruotu~t parfots eux-mimes

l'hlstolrè de l'Europe médiévale o~ reaà18aante (oomme on

"

Toudra _1ntenan t l'appeler). ,

La présente thl!.se oonslste .. anal1ser de plus, prlts

"

1

l'utii~ation de!~ermes ~uman1

. . e- et -humaniste" nans oer-t!,in • • Ltloles de olnq f?he1'Oheurs. Ce trayai1 • pour but d,e

p~Oisert de orltiquer, de oonfronter le. yl.lons qui se

eaohent derrlltre Oea appellation.opour, en dern1er 11eu,

81'-~

rlver • une 8ynth.se orlt1que de la oonoeption qui seable .e

dégager de l'enaemble des, artl01e •• ,

~ _ _ - - - -_ _ _ _ _ _ '.~Q=~'1t ___ • _ _ - - - -_ _ ~. _ _ _ _ . . . _ _ _ _ ~ _ _ _ • _ _ ~ . . . _, _ _ _

(4)

.... - , .. ~ • • r , -,.. ... r~""i#h .. ' ,1 ~ 1 .. ~\ ~ .. n 01' ~(A4~"'-'~~~Ht.fV.~.". . . .

n.- ....

~_.j-~,,~ .. ~~'""""'~ ... J ",>

''''

-HUMANISME" ET -Rt1M.ANISTE- DANS

L'UISTOBlOGBAPHIE MODERNE

"

r. ,

f' '

1 ABSTBACT

Al1 our h1,8to17 ,~ooks haTe al_a)'s. d1v1ded the

1

\

,hlstol'1 ot Europe lnto three dlstlnot per1ods. ~he Ant~qult1,

the Middle and the 'odam Ases, thls last perlod beslnnlng'

- (

wlth what la oa1189 -la Benal.sanoe-. As Most modern

hlato-1

rloiraphers ha ... ,- polnted out, t, hls to~l oonoept1on takes

, lit

lts orls1n tro. a sreat - poet, P'trarque, and trom hls

d1sclple~, veri 1f~11-kn01ln under the !fase ~~ -hUllanlstes-. Por about tlfent)' feara, some or th.se

hlstorlogra-i

phe,rs have J-d e a lot of re.earch on the bl:rth of -bu.anl •• e-ln Franoe (and ln Ita11). 80ae ot them ha ... e auggeated qul~e'

,

• ohange ln the conception ot h1story b1 .'Yen subaltt1ng

th~msa1'Yes a new struoture to the hlst?i7. o~ Europe, - ·m~dl~­ 'Yale

w

or wrenal.santeW

, as JOu maJ W18h to name lt -.

.

.

i

/ Thls thesls tends ·to make a c1.08e ana1ysls ot the

l '

.

teras whu . . nl~.e- and. ·humanlst~- .s uaed b7 ri ... e

hls.orlo-sraphers ln 80me or thelr artio1~,

w.

ha ... e trled to point

-

-fout, oritlcize and oo.pare th. dltrerent conceptlons hldden

'.

.

beh1nd these terms and rih.11)',

.

~o bulld on~ 81Dthetloal

.

orit1clsm, or ~he .rt~cle8.

.

,

1 ~ :'" Ji

. t'

r,

.

,

f

(5)

..

)

o

Chap1tre 1 : ,

.~~-TABLE DES MATIERES

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• , Franoo S1mone

...

l ' • _

...•.•.

Chap1tre 2 Gl1bert OU)' •••••••••••••••••• ,' ••• • • • • • • • • • • ... • • • o

..

Chap1tre

:3

N1oholas Mann

•••••••••••••••••••••••••••••••••••

Chàp1t~ 4 . ;'

,

' .

J.oque's Mon~r1n •••••••••••••••• va, ••••••••• • ~ •••••

. Chap1tre S

.

Gluaeppe ,B11lanov1ch • t • ~ . . . • • • • • • • cOlioluà1on Annexe \ . . . 'p.' •

f- ..

~

..•. · .. · ••

,

Relev' des termes •••••••••••••••••••••••••••••••

B1b11ograph1e .~" ... ,I • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • fi 1 \ '2)

61·

87

15S

(6)

c

"

-,' . \ INTRODUCTION

,

"

.

Les termes "humanlsme" et "humanlste- sont souvent employés en hlstoriographie moderne, parfols avec un certain flottement sémantlque, aut$nt en raison da leur évolution de

sens que ~e la connaissance 1mplicite qu'e, c~e chercheur

en a. ~in81, le8 rapports pouvant &tre é~llS entre

l'hu-~nlsme et

un

mouvement littéraIre apparu en France" la fin

, t

du XIV~me si~cle constituent le lleu d'une de ces

impréc1-slons. Le~ ~heroheurs, qU'i1s remettent ou norr en questIon

~,

l'équat10n "humanlsme-renaissance-, ne s'entendent pas sur

la réalIté historique', soc1ale, 1déolog1<!.ue des deux termes.

~

'De oe fa1t"on peut d;re qu'en gros deux tendanoes s'oppo-sent actuellement: l'une plus anc1enne quallfie

de;pré-huma-n~sme l~ mouvement l1ttéra1re en questldn, l'autre, nouvelle et plus hypothétlque" y" entrevolt la nalssanoe de l'humanls-me. ,

Comme une telle dlfférenoe d 'app~é'ciat1on d'un

phénom'ne littéra1re unlque ne peut se comprendre qu'en con-1

.

.

naissant les présupposés de chaque interprétation, "11 nous a

~ ,

donc semblé Important, dans le' cadre des recherches en cours

actuellement, de préc1ser, d'anà~yser,~de critlquer les

fon-'d'ements de "oes approohes,

~

et s'il y a l1eu de les confron-ter. péflnlr en somme l quelle r,éallté hlstor1que, - nous

~ ,

enteodons par lA la réalité auss1 bien politique

qu'éoonom1-11".

...

1

(7)

" _ 0

i

~

que et socl~le -, correspondent les termes humanlsme et

huma-nlste.dans l'hlstorlographle moderne. ,

(\ L'objet de notre travail y~Onsi~tera par conséquent'

A effeotuer un relevé critique de ces termes dans quelques

artlcles des cnercheur~ sulvànts: Franco Slmon~, Gl1bert Ouy,

Nlcholas Mann, Jacques Monfrin et Gluseppe Bl1lanovl~h. Le

ch~lx·de ces auteurs provl~nt,

A

l'e~ceptto; du dernIer cité,_

de leur Intérêt commun A étudler 'l'époque historique couvrant

la fin,du XIV~me sl~cle et le XV~me sl~cle françals. Nous y

avons ajouté Giuseppe Bl11anovich' en raison de son intérêt

le

similaire envers l'histoire de l'humanisme en Italie, 1aquel- 6 ••

le est, jusqu'A preuve du contraire, liée A l'hlstoire de

l'humanisme frança~s par dss liens qu'on s'accome A

quall-fier d~ p~.rentaux. De l'ensemble des écrits de ces

cher-/

~heurs, nous avons sélectionné un certain nombre d'artlc1~s,

tous écrfts dans la décennIe de 1960 l 1970 et qul· refl~tent

les tendances des recherches A cette."époque.

...

Afln de mener A bien notre étude, noùs avons décidé -de prooé-der par analyse sémantique. Nous étudierons donc res-pectivement chaque auteur dans cinq partles dlstlnctes, dans ---.. l'ordre o~ nous les avons énumérés plus haut. Cet ordre'",a été~

retenu en raisOn \de son caract~re fonctlonnels d'abord,

Fran-co Blmone, le chef de flle d'une des tendances actuelles;

-sulvl de ses col1~gues et/ou disciples Gilpert Ouy et

Nioho-las Mann; puis Jaoques Mqnfrln, le tenant ~~une tendanye

op-1

,

posée et plus traditionnelle; enfln, Giuseppe Bl11anovlch et sa vision·de l'histoire de l'humanisme italien. Pour chaque

-.< , «

... -

...,

~ .~ \ .

..

'

'1

(8)

, '." ~.-,-f" ,; ",,,.>- "\

a

,

.

3 - /

.

oheroheur, nous etfeotuerons , .. d'abo~ un rele~~ de. termes

·hu-1 maniame- et ·humaniste~ ~ans l'ensemble de leur. artloles.

'Nous tenterons ensulte par l'~1aboratlon'de tableaux, ~r

l'~-\

tu~e des j"uxtappsltlons ou lrit~gratlons d'autres termes, . par

des relevés de dates et de noms, d'établlr le sens pr~ols (ou

, . ~

1 1mpr~ols! ••• ) qU~'ohaoun ~onne l l'objet de sa reoherohe et de

notre travall~ l'humanisme. Ce n'est qu'apr~s avolr blen

dls--

-oerné o.e8 clnq sens aans des , partl~s'dlatlnotes que nous

ter-mlnerons notre exposé p~r unè s7nth~se orltlque des reoherches

... " " ,

sur l'hlstoire lntelleotuelle européenne au XiV'me et au début

'.

les h7pothltsu de travall dépasssnt't espérons-te, la slmpl,

dlohotomle -humanl.m~ ou -pr~-humanlsme-.

,

Il est olalr que~dans oe traval1 nOQ8 ~ ~enon.

tou-te~ols pas • élaborer une lnterpr'tatlon per.on~e~le ~es 11ens

~

.

q 'entret1ent avec l'humanlsme le mouvement 11ttéra1re sur le-hlstorlographe. traval11ent. Les connal.sances et le •. '

lIoyens o~t nous ~l.po.ons présenteœ . . . fte nous le

permet-tralent .pas. NoUil« ne oherohon. pa. non plus l. nous ~'l·1ge.r en

juge et l ~tabllr le ·palmar's- du mell1eur hlstorlographe de

~'humanl.me. Nous oherchons plUS .lmplement • ~tabllr un

oons-tat des recherohe., oonsoons-tat 11mlté blen sdr par le oorpus œtae

" ~

.

"

qul a été ohol.1, mals ayant tout de mAme la 'vlsée orltlque de

releve~ les absenoes, oubll., erreurs, dévlatlons oontenus

dans l~s méthodes de reoherche et de _oul.~.r.~es probl'mes ou

questlon.

~Ul

pul •• ent

o~~~rlb~e~

~e p~us g~nde rlgUe~

Il

th~orlqu. dans 1.. tra~aux • venir.

_ _ - _ _ _ .. _ ... ____ ... _ _ _ _ _ ._4"~

8 1Q'1 -~_~ _

(9)

1

()

FRANCO SIMONE

Une entreprise oubl1~e dea humanistes

français. de la prise de oonso1enoe

hls-- torique du renouveau oulturel l la

na1s-sance de la preml~re hlstoire 1ltt~rai­

re

D~jl le titre de l'article de Pranco S~mon~. le

pre-mler l l'étUde, pr~sente un aperçu de 80n oontenu. Le oadre

h1storique et g~oSraphlque, la p~rlode humanlste en Pranc ••

\

L'objet d'ana11s" une entrepri.e, une actlvlt~, '" acoompli.

par les humaniste. et oubll~e par les cheroheurs, cette

entre-.pr1.e devant Itre sltu6e dsns un Clcl. ~volutlt et par

cons6-quent ln8~ree dans une hlstoirel -de la prise de conosciance

.

historique du~renouveau oulturel

l-lI

nai.sanoe de la preml're

hlstolre 11tt~ralre·.

Le .ujet n'est pas nouve~u pour Franoo Slm~ne. Se •

• <

preml'res recherohes datent de 19)9 et le present artiole se

v~ut une sJnth'se du -trav~11 etteotu' depuls lor ••

L'introduotion offre un tableau historique de

-l'.c-tlvit~ d.s humanlste. en Pranc~1

Tout d '.bord. de. g~n'ration8 laborieuses ont, su,

pen-d.n~ au aoin. deux .1'cles, adapt.r l la tradltion m~­

dl~vale, toujours pr'sent., les deux soh~ . . . hl.torlo-graphlques d~oou .. ert. et 1.pos~s par le nouveau .ens

'hlstorlqd. de l'humanl ••• ltalle~1 et, .n .ecoad Il.u,

on a vd des ho .... plu. hardis enoor. qUl, une fol.

if:

" .

(10)

---~~, \ . . . p - - - . . . ~

.

. . ~ ·r"..J"'~~"'r~"..,,-,... ~"'tr "'IC.P"~~~" - ... ~ ... ".~~....,-.. .-.-....~~,..,~"""'~-..,""-.:,,~_ ... "Ir~~ .'

è,·

.

, t "

p~rve~us A une sdre autonomie de pensée èt d'orienta~

tion lntelleotuellè, ont entrepris de formuler de

ma-n1~re·or1ginale( le tro1sl~me sch~ma -dans lequel ••• · \

l'histor1ogra~le du, XVII~me S1~rl~ déposera ••• le

classic1sme d~ Lou1s XIV. (p.lO?) ,

Cette aot,1~1té, ou Îtpensée h1s~o~1ograph1que" or1ginale, cons,-clente et oOhérente" ,est ensuite dé~o~tré.e en de,ux polnts:

,

1.

La

0opsCi,noe de

la

Renaissance et ~sa slgplfloat19n

spéoi-f1quement hastor1ographlgue;, ~

2.' Le reditus

'r~~l

'FflDoo7UW ad

st1rpe~·gallloam

et

le

red1-o

tus"regnl,frahoorum ad st1rpem Ka;o11 • .

Danà t'étudé.de l'h~nlsm~ en Franoe, le ohercheur .

,

dolt tenl~ oompte d'un po~nt lmportant. ~ar-delA la d~pendan­

c~ .envers l'It~11e, .talt généralement adm1s, l'humanlsme

fran-çais, par son lnse~tlon dans une réailté hls~orlque, po11tlque

,

et soc1ale, estw '

Un

falt orlginal ayant des oomposantes

pro-• ~ 1 " • ' "t 1 •

pres, dont sa no.t1on du moye~Age et par lA dé l'h1stolre.

,

En falt," d ~une part le conoept "human1sme",' en

de-I

~

~e

..

t~ute ap~rt,?nanoe ~éOgr~PhlqUe, v~loule

et lmp11que

une

~81on

de

l'h~st91re

d'or1g1né

1t~11enne,

qui se déf1n1t

~I

par:

[, ~ J.1 ,

1. -la conscience d~ "trava1l1er dans' un Age culturel J:lpuveau~ , ....~ ft ~

r

i

En~ra1son

du.type

~'anal;se'du

présent

tràva\l~ ~s

réfé-renoes son~ en général fa1te~ a~8euls articles A 'ét,ude."

Nous adoptons dono, . af1n

d.

r~n e 1& présentat10n plU

clai--re, un mod,e

de

o1tat1on par~1cu11 ,.' Dans le cas d~

r

noo

S1mone, nous ment1pnftons la page.d~oà 1~ o1tat1on a été tlr~e

1mméd latement apr~s ôette de;-n~'re. En· oe ~1: conoeple les

autres chercheurs, nous numérotons leurs a~lcled et

1nd1-quons, touJour~ apr~s la cl~at1onl' (Art. no, p. _). ~nt1n,

lorsqu'un oheroheqr est c1té l. 1·1nt~r1.eur d.'un ohap1tfe

tra1-tant' d'un autre que--~.].ul,· nous faisons précéder.oett~ note, des 1nltiales de son nom.l ains,l Gilbert Oui, Art. 1, V ..

46.6,\

se 11--'

ra. (GO, Art. 1, p.466) .,' .' "

..

.

\

AIII.lIIIl---...

---~-~"

._- ----

I l _ _ _ _

a._

(11)

.'

! .

t

"digne des gloirés de l'ant1quité";

,

2. _~a délimitation ohron~log1que d,tune tlpér1Rde, caraotérlsée par les ,tén~breB et l'ignPranoetl,;

v

,. 3. le rattachement 1 l'anti9uité, "1 définir et A 1ndlvldua-,~ , D'autre part, , oe schéma , /

h1sto;1~graphique ~s-;,

, ' .. c ~_ li !i. , .. d'Europe êt notamment A , ft

dans son impos~tion.sux diyers pays

, ,

la Frano~par le double processus de l'assimilat1on et de la

l ' , .

réélaborat1on, prooeSBu$ démontré ~an? trois artioles du

XVI~~e $i~ole fran~aisl Jean Lema,lre de Belges, IllustrstiRn de Gaule et s1ngular1té de TrRle, Etlenne D91et, Comm9ntaril

r

l!nguae latinae et Budé, De'Rhllo1og1a et De stud10 11ttera-

..

,

rpm r;ç~e 1nsti1(uendo.' , ~

,

I?onc développemetit en Fr~noe, au "début du"-XVX~me

'd • une perspect1ve h1~~oriog~aph1que reprenant le

schém& htstorlographlque tern8~re d'Driglne ita11enne dans

" 1ft I;P

ses détalls essentlelsl

••• la oulture moderne a.été séparée de la oulture

ant1que par une pé~l~e de mllle ans (R.ll2 ), 6

"

mals avec retard: d'su molns un sl~ole et dem1, . ,cette 'vis1on remontant l ~,étrarque-" et au années 13.50 env1ron. 0

Par retour sur oes deur s1~éle's, Slmo~e constate

alors un fa1t lmportant, 80rt' l'élaborat1on de . la p~Bée

~

.

" 1

h,istorlograph1que trança1se (et h\UDlli11ste?) en' deuX', ~tapes

distinctesl

1·. 4ssim1lat1on indlrecte, par 'opposlt'lo:çJ. et -réaotion, du

1 ~ t} CI.

. ~

sohéma h,1storlographlque d 'o:r:ig1ne l~li~nneIH au Xlv.b.e

s1~-ol~.

le

.~;ri~

Franqorum-, déslreuz

d~

oonquérir toutes les

~

, ,

'

.

"

(12)

Q

, J'"

... 7

S'lolresc

• dont oelles de Rome' ~ue ,lui refuse Pétrarqu.e, dé~ouvre

et afrtrme une trad1,t16n l1ttéra1re 'méd 1évale, en France, rédu1-sant ainsI le mo,yen Age

l

une période de, 200 ans;

2. reprlse et d lt'fusla,n au XVI~me. s,1~ole du schéma

h1stor1ogra-phique dans sa formulat16n pétrarqulenne la plus pTéc1se et la

. ,plus

.

oompl~te,.~1s aveé maintIen de la qu~~t1on de

Ito~lg1na-lité

fran9a1s8

~ 'de ses l1ens avec la oulture ant1que et

mé-,

.

()

dIévale. Et la oulture (l"human1sme?) f1rança1se impose',son

0-" rlg1na,11té par oe souo1 d~ préo1ser de façon la plus nette

• 0 .. r

les' prem1ers ohap1tres d'e 1 'histo'lre 11ttéraire moderne. ' , .

••• les hlat9r1ens fran9aIs~ tout en acoeptant le

nou-,veau SÇhé~. h1ator1~graph1que qu1 1mposa~ une div1s1on

blpq

nette de l'histolre culturelle en trol~ ~ér1o~e8,

n' oubll~rent pas oomb1en éta1t d Iff

i

érente de la trad i ...

tIQn itallenne la'tra~ltion dont 11 voulalent se

ré-,CI • olamer •• :' Et le réfi!~ltat t'ut q~e, 'une manl~re or1g1;:"

nale et .en oppos1t1on'nette avec ~~,enaelgnement

ita-lien, 11s enricHlrent de~oma et peupl~rent d'oeuvres

la"pér1ode antÂque et la pér10de _méd1évale de leur

4 sohéma historlque. C~lu1-o1, par l'effet d'un aussl

ra-~dIcal changement d'optlque, perdlt toutes les

caracté-r1st1ques de sQn orIgIne '1tallenne pour devenir, de fa-çon olalre et év1dente, _l'expr68sIol'î de la pensée

hls-torl~ue frS1l9,alse la plus authentIque. (p.ll?) . '

nettr th~mes importants de la 11tt~ature de 1& pérlo~

v '

de étudlée, solt de Pétrarque au XVI~e' sl~cle, ,trou~ent selon

' .

-Franco 8~one, leur algnIflcatlon dans c-et,t~ n?uvelle ,vlalo~ de

.1 ' , ~

l'hIs~olre llttéralre on Franoe,tout en ~ précIs.~ti Solt le

-redltus ~~gnl Franoorum, ad stlrpem gall1oam- 'et -ad,- selrp~m

Karol1-. En effet,

'le

d~slr dé connat~re iés ancatres gaulol~'

et oarol1ngiens et'de chant~r leur mérite'rév~le moins le

com-"

. ,

1 ~t de la pr~uté lat1ne ou- le sucols des fameuses révélat10ns

~.... ~ f J ~

~'Annius de Viterbe .qu'un soucl historiographlque des érudits

- "

.

,

française

.'

(13)

o

8

-., •• concevo1r le développement d'une c1v111sat1on

11t-téralre dlvisée, pour la preml~re fois,' non seulement

~n p~r1odes. mals ~n s1~cles et en générations. (p.l23)

Ouverture sur cette nouvelle perspect1ve de' rechèrches, a1nsl

se conclut l'article de S1mone sur ce que nous appellerons

...

Relevé des termes et analyse

Dans un artlcle qu1 tra1te d'une entreprise des

huma-nistes, \ 11 est normal qu'on rel~veiplus1eurs références aux

termes

A

l'étude. In effet, dans ce seul art1cle de Franco

S1-mone, on cpmpte

\5

fols le mot "humanisme·, 32 rols "human1ste" (nom) et cinq fols "humaniste· (8djeotif). 1

Le rapport 2/1 entre "humanlste'" et "humanismè" est

.

1ntéressant. I l s'expl1que bien sdr par le sujet mime de

l'ar-t1cle: Franoo Simon~ s'intéresse

A

une entreprise, une oeu~re,

dono A un 3tre agissant, l'humaniste, plus qu'A u~ syst'me'. une

doctrine, l'human1sme~, Nous verrons plUS lo1n que cet asp~ot

de la recherche s'accompagne d'une déterm1nation plUS 'exacte du sens de l'un des deux termes, le plUS utilisé, "humaniste·.

On retrouve aussl dans l'artiole'de S1mone. une

ut1li-sation intégrée des deux termes, c'est-A-d1re subordonnée l

d'autres mots qu1 les déterminent. La géographie est lcl le

principal détermlnant. ~Bumanlsme· et "human1ste· sont A 10

Irepr1ses "ital'lan" .. "A 14 "français" et une tols "européen",

pour un'total imposant de 25 notations géograph1ques sur 52

, 1

de,

• II!

.

Vol~ oe rel~vé, ainsi

l lA tin du travail. ~

o ) )

que ceux des autres,art1cle. l

(14)

li 1 l, ;1 ~ r: " ~ . , '< , ' .

..

.; "

·0'

" .

-U' If - 9 - ,

..

". / utlllsatlons de termes.

Cette implantatlon du terme dans un l~eu

~éographi-~

.

~

que revAte, cro~ons-noust~ une assez grande importance. ~e

.

'-Sens du mot est profondément lié ~ la réalité soo1ale dans

laquelle il 's'inscrit, réallté ~élimitée entre autres par .les

.

.

fronti~res géographIques auxquelle~ se gretfent d~s ~nsembles

culturels particullers. Franco Stmone affirme lul-mAme dans

l'article l'lmportance de cette approche du vocabulair.e en

s'intéressant l?la notion de moyen 4g~1

••• le terme de -moyen Age" auquel se référaient les

humanistes fran9a1s, ne recouvrait pas la m&me notion

que le mot qui avait été inventé par .les humanistes ita11ens' dans. leur polémique. (p.109)

Italie, France, Europe, tel~eB sont donc les trois

fronti~res géographiques mentionnées' dans l'article.

L'huma-nisme européen, dont 11 n.' est question qu'une fois, est

tri-butairé de l'Italie et de Pétrarque; 11 Bngl~be· sans doute

les deux autres lieux et se définit par les composantes qui

se retrouvent dans toutes les appellatlons nationales. Son

,

usage est icl peu slgnificatif. L'utillsation d'-ltalien" et de -français" manifeste au contraire l chaque fois

• un désir

de pa~lcul~rlser un

'>

crit're de l'humanisme en l'insérant

dans un lieu géographique' et, par

lA,

dans un processus

his-torique de déplaoement dans l'espace (et aussl dans le ,

temps). L'humanisme se caractérise entre autres par son

schéma historlographlque ternaires' antiqulté, moy~ Age, re- 0

nQuveau • . L'humanisme italien est d'~e part l'inltiateur, le

créateur, celui qui a élaboré le concept "humanisme"; il est

(15)

unila-Ir

,1

térale du pr1mat de Rome. ~humanisme frAll9a1s, lui, est

d'U-" s- •

ne part assimilation d~ ~Ohé~ italien; d'autre part, et con-.

joln~ement, il est r~~laboration et dépassement

A

partir de ~a

formulat.ion de sa propre histoire. C· es,t oe que nous

appren-•

nent les notations géograph1ques du texte et surtout la ~ré-J

senoe

A

ogté de oes notations d'une 'terminologie h1storique

dans le oas d,whumanisme français w•

'. en vue d 'une premi~re 1:l1sto1re de l'humanisme

fran-ça1s (p.lll); _ ,

• de l'histoire de l'humanisme frança1s (p.lll); • l'origine de l'humanisme franyais (p.llS);

• des premiers historiens de 1 human1sme français et

de la Renaissanoe (p.ll?), 1

et de référenoes aux schémas histor1ographiques dans le cas

d'WhumAniste français-.

(

Cette deux1~me utilisation intégrée, cette tols de

l'histoire, aux notions d'humanisme et d'humaniste est

d'atl-f. "

leurs fréquente. Elle présente de plus un caract're parti

cu-lier en oe qu'elle peut être subdivisée. d'une part, on a des

1 .'

référenoes au ohamp sémantique de l'histoire sans souoi de

préois1on chronolog1q~; d'autre part, on a des précisions

Chronologiques et historiques. Pour bien comprendre cette di-vision, 11 taut se rapporter au sujet de l'artiCle, soit le travail des humanistes frAnçais dàns l'élaboration de l'h1s-toire. Il est normal l partIr. de lA"que nou~ ayons dans, l'ar-ticle l'établissement d'Un lien human1sme et histoire se

si-tuant au n1veau d'une 1nteraction conceptuelle. "En second

,

lieu, comme cette Interaction se situe de plus, pour Franco

Simone et pour le lecteur contemporain, dans un temps

(16)

c

11 ..

l'artiole ~e délimiter les ~tapes de oe mouvement intellectu~l,

d'où des notations oette fols du champ séma,ntique. de la

chro-nologie -(qul est aussi h1stoire). La division que nous faisons

lA en est une de princlpe et 11 est bien entendu que~' dans le

,texte, il y a souvent recoupement, d'ailleurs significat1f

com-me nous le verrons plus loin.

Ce qui a d'abord attiré notre atténtlon en oe sens, ce sont les quatre uti~lsations d~jA oitées d'"human1sme

fran-çais", touteg Juxtapos~es A ~e idée d'histoire 'p~r les mots

Par cette uti11sat1on, Franco Simone montre que,1.e vér1table centre de!\ son article n'est pas l'humanisme, mal's son histolre. Tou,tetois, ce n'est

pas l'auteur qul fa1t l'histoire de l'humanlsme françalsl elle

a déjA été faite par les humaniste~ français et le travall do

Franco Simone, conslste A fa1~e l'histolre de oette hlstolre,

-\"

h1stoire qul correspondralt elle-mime

A

une nouvelle histo1re

de l'humanlsme françals, oelle-1A oontemporaine.

QUel jeu ,sur le mot -hlstoire" en~~ep~en6ns-nous lA

et pourquo1? En f~1tt 11 ne s'aglt pas d'un jeu, mals d'une

oOlIlposante de l'art1ole' qu.1 a s,on importance dans l'étude des termes "humanlsme- et "human1ste". >S·1 ... ''-*on étudle l'humanisme

/~

.

se~lement ~n rapport aveo la pens~e historlographlque qu'11

v~-hlcule', on se concentre sur ce sens~ qui f1nlt par s'i<lehtit'ier

• '1

au mouvement, du molns dans

~O~ accept~n·tran9a1se.

La pensée

,-hlstorlographlque devient po1nt de ~onvergence, crlt~re

fonda-mental de la notion d'-human1sme- et de celle d~·humanlste··dans

le' cadre géographique France. Est-ce

lA

ce qu'entend

Fran-

---1

, 1

i

(17)

.c'

()

co S1mone par human1sme et. huma'niste? Est-ce lA l'hu~!llsme

1

.

.

français dont lès humanistes faisaient l'h1stoire? •• VoilA ce'

que nous essaierons de découvrir maintenant en nous

intéres-sant d'abord aux seuls human1stes. . ~

Bur les 32 utilisat10ns ~,whumànlste" relevées dans /

)'

!

/

;'

l'art101e, Ji tra1tent d'u rale historiograph1que des huma~ls--

1

tes, une seule de ,leur l1en à la philologie. 'La composition

des phrases est lci 1ntére.sante. Alors qu'on donne un rale

, ~

act1f, ,consc1ent, aux human1s~es dans les 31 oas o~ 11 est

question d'historiographie, sans que les notat1ons géographi-, ques ne,change~t quol que oe soit à ce fait, dans, le seul c~~·;t:~

" "1 l

en fait un ac-'

";'J

ft: ... ',,,

" '{t'"

o~ il est question d'une d1sclpline autre, on

.

.

.'

-q~1s, une science. Qui plus est, on la met' au service de

1'histor1ograph1e qui est, elle, en évolut1on':

,

.

La perSpect1ve h1stor1ographique m'offre un,instrUment

d'évaluation s1 sdr • qU'll m'est possible d'affirmer

tranquillement qu'une semblable 11ste d,wauctor1tatesW

••• ne const1tue pas uniquement lâ pr~ve que

ta

p~1-lologie des ~uman1steB est arr1vée l)8on prestige le

plus grand... Nous savons maintenant que c~est A

l'aide de listes semblables ••• que la nouvelle h1sto- ~

rlographie s'efforçait de,conserver le souven1r de

tant de lettrés, dans l'intent1on de ••• (p.l10-111)

'Cette c1tat1on, h1stor1quement, se rapporte

A

une époque

pré-clse, cel.le d'Etienne Dolet, Isoit la premi~re mo1tié du XVI~me'

s1~cle en Prance. A oette époque, 11 y aurait donc, d'apr~s la

'cltat1on, phliolog1e cODlÙle d1scip1.1ne ~ëhevée et 'précl~e, et

"

hlstoriographie oomme d1scipl1ne en marche, englobant la

pre-"

m1.re. Quelle conclus1on tirer d'une telle ~éal1té? Sur la

ph1101ogie peu, pu1squ'oh ne nous d1t pas o~ et comment, par,

quoi et par,qu1, elle est arrlvée l son exPresslon la plus

grande. Nous pouvons seulement nous demander sl elle'est

le

1/( l

j

--~~~~,,~.7'---~~---"""T.l~".J""!.~

. ~, /, ~, 'fi "

(18)

o

.

.,( . _ u ,

,

, " _ _ _ _ _ ~,, ___ ... _ _ ~~,tI"--i.~j1.t'ntJt~It. ~, Il

13

-• t~Sultat de l'aotivité humaniste italienne et si

démar~at1on

é~lut1ve "ph1lologie -) h1stor1ograph1e" présente dans'la ci--,

"

tat10n est pertinentel .s1 oUl, dans quell~ oonception de

l'hu-man1sme l'est-elle?

Les J1 oas sur

32

o~ l'aotivité humaniste est '!l

ré-?

flexion sur l'histo1re sont plus 1ntéressants. Sur oes J1 cas,

sept tra1tent de la prise de oonsCiené~,renouveau, 11 du

sohéma hlstor1ograph1que terna~rel antlquité, moyen A,ge,

renQ'u-veau. Ces 18 cas recoupent l la fois les domaines françals et

italiens. Les 1~ qui restent, eux, font la distinction

géogra-pbique des activ1tést deux traitent de l'erreur 'de~ Italiens

dans leur formulat1on, huit de l'utilisation françalse du

sché-~, d'abord par oppo&1tion ou reformulation au moyen d'une a

-daptat10n l la tradition médiévale française (2), puis par as-~

sim11atlon et ré~aboratl~n en s'intéressa~t l l'histoire

fran-ça1se de l-humanlsme· (6). ',Trois enf1n font un saut caractér1s-",

tiquel de la p~lse de consoienoe du renouveau l l'élaboration

de l.'histolre.

En fait, 11 est surprenant de t~o~ver dans ~~tlcle

seulement trols mentions de cette aot1vité assoclées au term~

"humaniste". Il e~t d'autant plus surprenant de oon8ta~er que-ce's trois mentions se trouvent dans le titré et dans

l'lntro-duction. Tout se passe l premi're vue comme si Franoo Bimone

noua proposait une étude sur un prooessus éVolutif dont il ne

II'

présenterait que la premi're partie. Le résumé nous a pourtant

prouvé que, tel n'était pas le oas. Comment alors expliquer ce

manque? y a-t-ll e~cours de texte déptaèement qui se

verait au niveau sémantique?

,

'""'.

(19)

,

..

"""'Pf-r<;Jortj.~, ~..,.,....,4~.\!'W" ~~\""*1''''!Y*',.t çs,,~')i~,,-"'N'''''''~ .~.' t~1

o

- 14

....

Remarquons d'abord que sur les 32 utilisations, 23

sont dans la premi~re moitié de l'article, neuf seulement

,.

If 1" t'ii

~ans, 1& seconde. Remarquons aussf-<[ans le relevé des mots

<,li

"humanisme" et "humanlste" (adjeètlf) 1a présence de l'en-semble "hlstorien de l'humanisme (ou de l'époque humaniste)"

j

A

trois reprises, et ohaque folS dans la seoonde moitlé'du q

texte. En

l'article, la seconde.

falt, le mot "historien" revient

15

fois dans dont

C

fois dans la

preml~re

part1e et

1~

d&!ls

cett~TéqUenOè

inversement proport10nnelle'!

celle d'"humaniste" est-elle slgnlfloatlve et l quel biveau?

Géographlquement partant, le terme s'ln8~re deux fois en

1-talle pour dé,slgner tes h1storlens florentins et les

huma-';,

. ~ "

n1stes 1taliens, tributaires de 1a v1sion blstorl0gr;aphlque de Pétrarque, une fols

eh

Europe, ob. il 71 a communauté "de

ourlos1té sur l'orlg1ne de la patr1e. It s'1ns~re enf1n 12

fola en Franoe pour déSigner, semble-t-l1, le8 ,humanlstes

""

qul ont talt l'histoire de l'humanisme françals.

Hlstorlque-ment, nous trouvons de~ notatlons lntéressantes. En Italle,

11 y a des ~stor1ens d~s le XIV~me s1~cle; en Europe, sdre-,

.

ment vers 1490 (cf. les révé1at10ns d'Annlus de Viterbe). En

France, la p1upart des appellatlonS' déslgnent des hommes d\l

~ XVl!lm~ sll!1cle ou du XVI~me, sa'ur peut-'tre:

• •• les h'1stor1ens f.rançais de l'époque humaniste

repens~rent également le juge~ent l porter sur la

pér10de m~d1évalet ••• (p.122)

\

En fait, il est d1fflo11e ! partir de ces utilisatlons

,

dl-verses d'arrlver l des conclusions pertinentes. Il 1 a

né-',1f ' J

(20)

",

..

-,15 -.

"historiens". - Dans 1a

ma30~des

cas, ce passage' s'emble s'

1-\

de~t1fier A ~act~vité d'élaboration de l'pisto1re 11ttéraire

effectuée par les seuls humanistes frança1s, sujet tra1té

.

s~r-tout dans la deux1~me moit1é de l'tlrticle,-- ~~rtantt. les réfé-,

rences à d'autres époques ou

A

d'sutres ent1tés. géographiques

nous emp3chent d'érige! en r~gl~ cette utlllsatlon~~ ce passage

," r

1

1

.. ~

J

,

pourtant systémat1que. Nous' ne' pouvons que nous poser des , j

-questions sans réponse 1mm~diate: en quoi l'human1sme dont ces

histor1ens font l'h1stoire rej,01nt-i1., équ1vaut-il A

l'human1s-"

.

me dont Franco Simone fait l'histoire en parlant ~e l'époque

"

human1ste, de la ·pér1ode de ~'human1sme et/d~' la Rena1ssanoe"?

','

N'y a-t-il pas au moment 00. l'on parle ,d'''h1storiens''" et non

plus d'''human1stes'' une évolut1on des idées, un dépassement,

,9u1 re seraient plus englobés ent1'rement dans la notion d'hu-man1sme?

En fait, pour Simone. cela ne semble p,as un probt~me,

, ,1

dU:'moins A preml~re vue, et 11 faudra maintenant regarder de

plus pr's les données ohronologiques de l'~rt1cle, soit par

da-o •

tatlons ou par référenoes A des personnes mentionnées, pour

comprendre.dans quelle réa11té h~stor1que l'auteur s1tue les'

conoepts uti1is~s.

Un relevé rapide des datations nous propose

l'hiato-1 r1que su1vantl

1. au X~~me s1~cle, création'poét1que du schéma

h1storiogra-.

ph1que par Pét~rque (en 1341), repris p~r les human18t~8_1ta­

, ,

11ensf oppositi~n des premiers humanlste~ trançais~ d'abord à

(21)

méd1éva-o

"le frança1se/A partlr de 1380 environ);

2. au XV~me sl~ole, les humanistes frança1s contlnuent dans

oette yetne, mals aq moins

A

part1r de 1476, avec un ~lsoours

, . / , ~

de R<?bert Ga~uin., 11 ~a dégagement et afflrm.at1on de l '

1m-" .

portanoe de cette reahèrche'sur la tradition française. (A

noterl a) c,'est A partlr de Gaguin'qu'~ comme~ce à parler

d'h1storiens en Franoe; b) l'arti~le ne contlent aUoune

réfé-rence ~xp4~cite à 1·Ita1le du XV~me s1'c1e, sauf peut-Atre

celle déjà ci~ée ~e la reprise du schéma pé.trarqUlen par' les

human1ste~ italiens! ••• ); .

3 •.

au XVI~me ~1~cle, reprl'se en Franc,e du s'chéma.

histor1o-,

'graph1que ital1en avec réélaboration et dégagement d'une hls-to1re de la 11ttérature. '

En 'fa1t,' 11 s'agit lA d'un résumé correspondant ~

J ~

la divlsion proposée d~~ l'introduction par Simone de

l'aoti-vité des humanistes françals èt à laquelle 11 est fid~le dans

tout l'article. Cependant, sl nous revenons A cette divislon

de départ., nous 1 déoouvrons un manque chronologique qul re~

joint de~ probl'~es déjà soulevés. Alors qu~ la preml~re

étape d~ travall 1aborleu~, d'adaptatlon et de réélaboratlon

doit durer deux s1~oles au moins, rlen .n'est dlt sur la durée de la seoonde,

l '

XVII~me s1'c1e.

sauf qu'elle aboutlt A l'hlstoriogra,h1e du Or sl la pérlode d'asslmilat1on et de rééla-borat1on dure deux si'cles, elle doit aller d ',env1ron 1380 A .1.572, date dét"lnie dans t'article cG)m.me "conclus1on ,d -,une,

pé-riode fructueuse de lfhls~or1ograph1e moderne" '(p.116). Mals

alors, l quel moment situer .. le passage des ,"générations

labo-W

rleus·~s d'humanistes" l 1.' état d ttMhommes parveJ)us l'une sAre

)

..

\

o

(22)

c

"

()

,

17

-.'

,

autonomie de pensée et d'orientation 1ntelle

y

tueile" qu1

for-,

"" .

mulent .un troisi~me sohéma historlogral'hique? Aveo Gaguln, l'h1stor1'en engagé de la fin d u XV~~e sl~cle OU Budé et "les prem1ers historiens de l'humanisme frança1s" au XYI~me sl~­

ole? Comme on vo1t, "la notion ambiguë- d'historiens, constatée dans le texte, plus o~lle nouvellement découverte d'"hommes"' en remplaoement d'"human1stes" dans la tro1s1~me géné~at1on, oorrespondent à U~ autre confusion de délimitation.chronolo-g1que 'du travail de format1on de'l'histoire effectué par les Français!

L'analyse d~s personnes mentionnées dans l'artiole

~

des appellatron~ qu'on leur donne permet de clarifier un p quelques points obscurs. Prem1~rement, disons qu'il y a en"' ranoe des human1stes au XIV~me, au XV~me et au XVI~me s~~cles (cela s~lon Franco Simone toujours):

••• 1~~em1ers humanistes 'français ••• ~~r~B

Pé-txarq~ (p.114) J

••• les textes des human1stes du XV~me Bi~cle (p.122) ' 0 ' les générations d'humanistes du XVI~me s1~cle

(p.114)

Disons aussi que sur 42 personnes mentionnées dans le texte, 12 seulement sont d1tes "humanistes"; ce sont:

-XIV~me sl~ole XV~mè Bl~cle XVI~me sl~cle

(

, ,

• Jean de Hesd1.n" • Fichet • P. de la Ramée

• N. de Clamanges • Gaguln .. Erasllle"

• Pétrarque • Budé • Rabelais

• Lemaire de Belges. • G. Veronese' • E. Dolet

p

Le,febvre

·

d'Etaples

Dans les 32 noms qui restent, la non-ln,sertlon parm1 les hu.,.

-,-,~---'"

1

f

(23)

-.

o

manlstes ne présente pas d'1ntérêt particul1er; elle dépend

parfo1s durcontexte dans leq~el 11s sont insé~és, comme cette

l1ste d'"auctor1tates" dont neuf ne sont pas ment10nnés

811-leurs:

h~1:stes.u

pas? rlÈm ,ne

n~us

permet de le d1/_

D'eutres, au oont,ra1re, n'en sont' sarement pas parce <l'f1lS

s~ s1~uent en dehors du oadre- h1storique, Machiavel et Dante.

En fait, sur ces 3q oas,' seulement hu1t nous semblent,faire

probl~me:

G . T1raqueau, am1 de Rabela1s;

,j • Giovanni Colonna; .

.• Jean Pioard, hfstor1en;

• Longueuil, de Seyssel, Bouohet,

ohet, historiens. Masson, Bodin, Fau- ' -

.

Tiraqueau, ami de Rabelais, avait déjà;' -eXpr1mé et formulé en

1524 le schéma historiographique ternaire ita1.ien,

...

repris

plus tard par Budé. Le fait qU'il l'alt"formulé en rapport

A

la jur1sprudence lui enl~ve-t-11 le droit à l'appellat1on,

d 'humaniste? Giovanni, Colonna est assooié à Pétrarque au

mo-tI

ment o~ il élebore son sohéma pistor1ographlque: quel est le

raIe des méofmes dans la ~af8sance de l'humanisme? 'ont-ils

droit au titre d'humanistes 1ta11ens? Jean Picard, auteur du

XVI~me. sl~cle, est dit deux fois hÜJto,ri~n, une fols auteur.

Pierre de la Ramée, aus~1 auteur du xVI~me s1.~ole, est dit

d~~folS h1storien, une fois philosophe, 'quatre fois huma-niste: qUelle d lfférence y a-t-l'l dans l'oeuvre de oes deUx , hommes qui justU'ie que t'un

1 t'autre seulêmerit b1'stor1en?

solt:' humaniste et histor1én,

1

S'agit-il seulement d'une oo!n-cldenoe s,ans signifioation? Et oes historiens de Loui'à XII, de Françols lèr, dfHenri, ~I, 'sont-ils des humanistes au m,ême t1tre que les h,lstor1ens et human1stes Gaguln et Budé?, Il

(24)

i' D ,~. / , ,~''''~ ... r .~ . . ~~- -. . . . - - - - ~"'M..'Ç~""' """"'-.~-("---_ _ _ .. 'T"1'''' ~_'" _,... ... _ ... _ . -, 19 -.J

semble qu'ils se sont oomme/eux opposés "A la oondamnationde dix

si~~les d'his~oire i~posée pa~

,les Italiens! ••• (p.123)

/' ,"

Puisque nous,. nous 1ntéressol\s aux appellat,1ons

don-.

.

nées, aux pe~sonnes, 11 est important -de soul~gnér trois

d1s-• 0 '

t inot1ons,'.'faites à propos des human1stes qui éola 1rent un peu.

1 ~ ... . .

9-,

.

l'évolut1on produite historiquement dans leur oonception. Sont d1ts "premiers human1stes' .. Clamange..s; H~sd1n ·et,Gagu1n. Sont,

o l '

d 1ts "prem1ers h1s~or1ens dè l ' human1s,mè~ ]~udé et ses

cont1->

'. nQ~~urs. Nous avons donc là une div1s1on historique qui four,,;

,

1

nit peut-3t;re des données préoises sur la chr0':,l0log1e des deux

~ étapes de.

i'

~ct1vité hUman1ste fra'nça,1~e. Travail d'assimila":

ti~n et de rééla'borat.1on de 1)80 en.v1ron ' (avec Hesdin et

Cla-1

manges) A 1575; formulat,"on du trois1~me 'schéma au XVI~me

s1~-c~et à partir de Budé qui reprend le sohéma teTnalre italien,

"

~tàpe débouchant sur le XVII~me s1~ole fxança1s et le

clasS1-é1sme. Cette divis10n la1sse malheureusement de oôté une

éta-p~ 'pour'tant b1en sou11gnéEP da~s l'art1ole, celte commençant

'.

dana' '1.a' G1euX1~the mo1t1é du XV~me s1~cle avec Gagu1n, qui en Q

, ' , 1

plus de se situer parm1 les "premiers humanistes" A cSté de

"

Cla~~eB

>et de Hesdin 'par B>on

a~f1t1ation>

A la tradition

~-d 1évale, est auss1 "historien engagé .. ·• '

" . . ~ 1 .

'Valeur des Gaulo1s, but ant1-roma1n de leur pol1t1que, fonction ant1c1pat~ice de Leur culturel ces concepts, que Gagu1n 'résume 'dans son aot1v1té t\ ',h1storien enga-'gé"cont1nuent

A

s'1mposer dans les traités -que .,. on

,voit se préparer en Franoe dans les ,décenn1e~ de l'hu- . man1sme et de la Renaissance'. (p.120·) , , '

... . ";

En conclusion, l'enseœble des analyses que nous ve-nons d' eff,ec1fù,-er la1sse davanta'ge une impression de'" oonfus1on

~ , . ) ,

que de clarté, notamment en rà1son du oad re de l"article qui

~;~~"""-~---~~~~~~--.-~---~--~~--~--~---

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...

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(25)

,e

.,

()

..

... udd

est trop vaste. Nous savons que l1"huma~1sme~ est un terme en

mouve~ent, dont la s1gn1~1cat1on- change ou évolue dans s~s

ap-p11~atrons géograph1ques et é

h1stor1ques. Ce changemen~o ou

.

évolut1on est cependant 11mité dans le temps par le fa1t que

la notion et oe qu'elle reoouvre ont une h1stoire avec une 0- ']~~

.' • ..,J,.

r1gine et, s1non une fin, ,_~\}. mo1ns--PJl---4épassement, le, class1': ~ • J

~-' Q clsme du XVII~me sl~ele. ~ourtant,'cette époque humanld~e de~

meure ~ncore ~~réc1se dans ses composantes et 'ce ne sont pas

des données oomme "la p~r104e, les années," les décennies de

. -.:

l'human1sme e~ de la Rena~s~~nè~" qul vqnt solutionn~r le p~o-~,

b1~me. En effet, ce lien assez fréquent chez Ffapco Slmone

! o'

(11 est repris olnq fois) entre h~man18me et Renaissance ne

" ,

~a 1t qu'embrouiller ies choses puisqU"ll ne préclse pas quel'"

),

l~s

sont ces années: et', Bl'

1.'

"époque humanlste" équlvaut l

18

... ~/ 1: .

"pérlode de 1 'hilma..{lS~~ «:;t d"e la Renalssance". 'Savolr, que les

1 origlnes ,de la Renall!sance

re.m'on~ent

au

XIV~lp.e sl~cle

<,ne' d'1t

," , . \'.

rlen en''..e~~'et sl 'a1l1eu']:'s on aff1rmb

e

qu' l la ~ul te de GàguiJl

-

.

(donc apr~~ 1460) ces conoepts continuent l s"imposer dans ,les

.

traités qu'on volt "se préparer en France dans les décènnles d.e

, l,'humanlsme et de la Rena~ssance. Renaissance. s'agit-ll de.

/

l'époque tradltionnel1ement connue sous ce nom en ,'France

de-puis que les humAnistes lui Qnt donné oette appellation, soit

, "

le XVI~me il~cle, ou s'aglt-l1 de l'idée de renOUVeau qui

éta-1e dans _ Ite8prit des numanistes

d~s

le

XIV~me

sU,ole blën (

.

"

\

qu'ils ne t'!dnt située. historlquemen.t qu'au XVI~me .i~cle?

, ,

Est-o~ ènfin l'ensemble de ces deux signif1cations qui

résu-ment 1a double act1v1té des'h~n18tes~ ~lex1oh, histor1que

selon le Bchéma h~8tor1ogra~hique terna~re ~t formulation de

. , ,

(26)

- l '

"'''~~-I~''''~~~~i'~~_,,~ .. ~_~ .

- 21

,',l'h1sto1re 11ttéraire? En, tait, ~l nous semble qŒe Franco

S1--

'"

mone emplo1e surtout l'idée compo~ée d'"human1sme et

Renais-,

sance" pour dés1gner le troisi~me schéma hlstorlographiq~e

.

...

formulé pa~ le~ França1s, lequel constitue la deuxl~me étape

...

de l'act1vité humaniste. La pr~1~re étape ferait partie de

l'époque humarliste, é1abOrat1on d,e. ce que s'era le concept de "renaissanoe" pour l'histoire 1ntellectuelle française.

"

Dans oette' aocept1.on ~1nte~ant plus 'ola1l'e de

l'histoire de ,l'époque humaniste transmise 'par l'artic}.e de Franco Simone, :,un élément àpparalt ftncore important l slglla'"

1erf le rale de la culturè dan~ Itévolutio~ hlstorlqueet in~

~~

tel1ectuelle de l'époque humaniste. ~ fait cette questi~n a

. ,

été sdulevée par un phénom~ne préc1S relevé dans l'articles la

fréquence d'ut11i~atlon du ohamp sémantique de'la oulture est

presqu~ aussl~levé~ que c~lle d'humanisme et d~ ses, oo~ollai.

res. On compte en effet

31

utilisations du mot oulture. 1S'de

culturel et une de cultivé" Il doit donc' exister . un râpport

1

:

, .

entre culture 'et h~nisme, rapport qu'il s"agit de découvrir.

Pou~ oe faire, nous nous sommes ~im1tée aux,utl1~sa­

tions lntésrées les plus fréquentes: NoUs avons'a1nai appris

Quf l1 eXis~a1t les types suivants de ou1tur~1

• moderne, méd1évale, ant1QU~;

• frança1se. flo~entlnè~ lta1lenne;

• gaulolse; ID

• humantste.

De oe relevé, nous ayons peu appris de nouveau. sau( qu'll

ra-c 0'}

prena1t des polnts 1mportants

..

de l'art10le, comme le schéma

h18tor1ogra~hlque ternaire, le8 notat1ons géographlqué~ et,

historiques. 'Cepehdant, si nous easayons de resituer ces

(27)

, ...

o

"

pes de culture en rapport avec l'humanisme, nous . 'arri vans A une conolusion 1ntéressantes l'époque humaniste en Franoe

re-ooupe une grande période o~ la culture médiévale se maintient

'ft

et est- affirmée en tant que telle dans ~"espr1t des

humanis-,

.

tes qui y associent leur oulture humaniste, laquelle pose les

-bases de ce que s'era la.llulture moderne. , . En fait, oe que·

nous tentons 'd'expliquer par

ll,

c'est que pour Franco Slmohe

l'humanisme français sem~le, d'une certaine taçon, 'tre un

mouvement dont les l1ens avec la oulture sont avànt tout

h1s-toriques 1 solt fa1re l'histo~re de la oulture et,

en

ce sens,

.

la oultu~e h~nlste est ,avant touttune oertaine perception de l' h 1sto1<re • •

..

... • \) / •

,

,

,.

"

,

..

"

"

...

/

(28)

c·)

...

~ ...

---_.

----,"---_._

..

-1

GILBERT OUI

G11bert Ouy est directeur et fondateur de l'Equ1pe

" ,

de !eCherche sur l'humanisme fr8.nçais.~'d es XIV~me et XV~me

si~cles depuis sa format1on en 1968. Dans le sillage et en collaboration avec d'autres chercheurs, il remet en question

le "vieux schéma hist'oriographlque nous (montrant) la

Re-naissance essent-1ellement -caractérisée par la redéc~uverte

de l'Antiquité et la révélat10n de la culture italienne,

su~g1ssant sou~aln e~ France des décombres d'un ,Moyen-Age ignorant et barbare" (Ar~. 2, p.358). Ses recherches sur, les

.

manuscr1ts médiévaux ouvrent des perspectives nouvelles sur l'histo1re intellectuelle, et 1.1ttéralre en ,France; elles

établissent la ,présence en Prance, ve~s la' fin du OCIV~me

s1~cle.

d ''t'Mouvement 1ntellectuel lent saùle "la phase de

plein épanouissement (aerait) généralement déàlgnée du nom

.

de Rena"iBs~!lce" (art. 4, p.71). Ce mouvement est 'lui-m'me

1 appelé "bumanisme".

De G11be:.rt OUf, nous avons retenu quatre art1cles

qui nous semblent a8se~ représentatlfs de sa concept1qn de

l'humanisme en tant que mouvement hlstorlquel

, c • 'Article '1 a (1962) ,Art1cle 2 : " - (19()7) , " / -- -- -- -- -- -- -- --, --" ~.~--,....,..--,."...~~. ="''''-~o..,...--__.--....;.... ... _ _ _ _ _ _ _ _

(29)

i

C

~ ~

f

f.

'0

~;

Article J ée entre

( 1964')

\ \

Articl€ 4 1

'hu-(1967 ... 68)

Ecrlts avant 1964, mais édltés entre 1962 et 1967 1

,

les trols

premiers articles sont des présent~tlons de manuscrits

'récem-ment découverts aU ldentiflés et se rattachant au début de

:.

l'humanlsme en France. L'article 4, publié en 1968, est une

mise au point des recherches en cours sur l'humanisme en

Frari-~

ce aux XIV~me et XV~me sl~oles. Cha~un fa~t ressortlr oertains .

\

points de la B,oslt1on de G1lbert OUy face au courant h1storl-.,·

qu~ Sur leque~ 11 travaille. Il nous semble de ce falt ~mpor­

tant', avant d'entreprendre une étude systémat1que de l'ut1ll-satlon des termes "humanlsme- et "hÙmanlsteM chez l'auteur, de

faire un ,bref résumé du contenu de.chaque article.

l '

Dans l'article 1, Gllbert OUy présente et attrlbue'l

,

Jean Gerson un manuscrit déjà connu, -le broull1on lnachevé

d'un traité contre Juan de Monzon". Selon IUl, blen que le

"

manuscrl t solt d t,un grand' intérlt en lui-mIme, son' prlncipal

attral~ réside dans son' attrlbution l Jean Gerson. En effet,

jusqu'A ce jour, les ohercheurs avalent refusé A Gerson

la~-D ,

ternité du tra1té. Ils basalent leur op1nion sur des

oons1dé-~"

ratlons de vra1semblance pSYOhologique ou historique. Or des

1 En effet, l'art1cle 2, bien qu'édité en 1967, a été réd.igé

l

,peu pr~s

A

la même époque que l'article 1, oomme le prôuve

une note l la page 465 de oe demier article: OUy rét'rl' le

'·lecteur l l'article 2, -l ~raftre prochalnel'llent". De lA, no-tre classement, malgre les dates de parution.

... ~

"

(30)

"'-

,-•

o

25

-preuves matérielles avanoées par G1lbert Ou~ permettent de

oon-firmer l'authentioité gersonn1enne ~~~_ manuscrit: oes p,reuves

sont d'une part la juxtaposLtlon du mot "Johannes" dans le

tra1té, dans une s1gnature du chanoeiler.et dans une

suscr1p----tion autographe, d'autre part l'aspect "brou11lon de second

jet" du tra1té. Cette démonstrat1on paléographique est

corro-borée par la ré:futatlon des arguments d-'Henr1 Den1fle qu1, 1.e

premier, avait refusé d'attr1buer -le manuscr1t à Gerson. Cette

réfutat10n pêrmet non seulement l OUy de rétablir certa1ns

faits erronés concernant la v1e et le style de Gerson, mais

surtout d'af:flrmer l'importance d'une recherche r1~oureuse "sur

.

-

-le-s textes de basse époque", les cons1dérant -i~la foi-s "comme objets archéologiques'et comme éléments d'un ensemble histor1-quement cohérent" (art. 1,

p.454).-" , \

Et o'est en rattachant le manuscrit' ~~~sQ~n1en au

mouvement des_idées en France que G1lbert OUy démontre son

térAt cap1tal. Le manuscr1t,permet en ef:fet de résoudre

1n-cer_r~

ta1ns probl~mes soulevés par l'human~sme en France vers 1400,

entre autres ses 'liens avec le chrlst1~n1sme et les rapports

~tre

l'humanisme

frança~s

et l'humanisme 1talien.

- Plus1eurs chercheurs oons1:d~rent l'absence de

re11-gios1té comme un orit~re de l'humanisme. Selon Gilbert Ouy,

cette ooncept1on est thistor1quement 1ntenable, du ~ins l la

- ~in du XIV~me s1~cle:

L'Eglise demeura1t l'un des éléments fondament~ux de la

struoture soc1a1e, et la seule dispensatrioe de la cul-ture; c'est en son sein, ••.• que tous les protagon1stes

de l'hUman1sme français de oette époque reçurent le~r

format1on. (art. 1, p.464)

, Le lien de l'Eg11se aveo le mouve~ent human1ste permet au

(31)

c

()

,-,.,

traire de démontrer le caract~re autochtone de ce courant, issu

~ .

du Coll~ge de Navarre et de l'Université dè Paris. Gerson ne

.

peut plus, selQn Cuy, ~tre exclu du groupe des human1stes vers

1400; son extraord inaire culture classiqùe prouve s.0~ appart'e- '

nance au mouvement. Une ~eule dist1nction peut, encore être

ad

-mise entre des humanistes dévots et des humanistes lalques,

lesquel~ sont presque tous secrétaires de la Chancellerie roya-le et sans responsabilités ecclésiastiques.

Quant aux rapports franco-itali~ns, le manuscrit

sem-ble confirmer l'idée d'un développement parall~le des deux

mou-.

vements, en étroite liaison, mais aussi en opposition, suite

A

l'attitude violemment polémiq~e de Pétrarque en 1367

A

l'égard

des po~tes frança1s. D'une part, Gerson approuve Pétrarque en

admettant que la France n'a pas d'historiens ou de po~tes pour

.1;\

'célébrer Bes "héros capables de rivallser avec l'antiqulté". D'autre part, 11 fait figure de "novateur": 11 ne v1se pas A

imiter les Anclens, mais A les dépasser; 11 travallle-au

per-fectionnement de la langue française, deux tra1ts

caractérlstl-"

ques de la aenaissance frança1se.

'

-Tel que décrit d~ns l'articl~ 1 de G1~bert Ouy,

l'hu-manisme français vers 1~89, date du manuscrlt, est donc un

mou-l '

vement lntellectuel et littéraire autoch~one,

paral1~lement

·A

l'humanisme italien.

Se développant

" , '

Le deuxl~me article A l'étude présente un· mllnuscrlt

découvert

A

la Biblloth~que nationale par Gilbert Ouy. Il

s'a-git d'une demande en marlages Jean Leb~gue, jeune fonctionnaire

royal, demande la main de Catherine L'Ôrf~Vret fille de Pierre

, lit .11

(32)

...

- 27

L'Orf~vre II, "homme riohe et influent", ·oonseiller et

avo-cat du roi en son parlement". Le texte, éorit sous la forme d'un Songe, répond aux normes littéraires de l'époque (vers

, ,

1390).6 Sociologiquement, étant une pilto.e"d'arohives fami-11ales, il donne un aperçu de la "vie privée des hauts' et

moyens fonotionnai'res d'administration royaie et prino1~re"

(art. 2, p.)5?).

Dans la présentation du lma~uscr1t, Gilbert Ouy

ap-pule avant tout~sur ce rapport l l'histo1re soc1ale. }' Selon ,

lui, la renaissance (et l'humanisme? •• ) et le moyen age

S'f opposent comme deux ,équ1librv de forces coml'lexes et le,,,

texte de Leb~gue> man1~este cette rupture d'équ11ibre' par

l'évolut1on soo1ale qu'ir refl~te. ,Une couohe sooiale

nou-•

velle a prts son essor en France au XIV~me s1~cie, nous d1t

""

l'auteur. ' ~11e est "aussi avide d'arsent, que de ,Douvo~r et

d, savOir", et, d~veloppe, pour oe fa1ré,

sée et d'expr~8s1on pl~a évolués et des

des "modes de

pen-&>

valeurs, nouvelles" "(art. 2,pp.~58-9)t qua. auront pour nom, "human1sme", L'h1s- ,

toire de son essor est liée l la transformation éoonomique

du royaume de France l partir de la

fin

du Xlllème si~ole,

, • r

transformation se caractér1sant par une ~endance vers un

·pouvoir plus centralisé et (vers) ~e administration'plus

Cf • ' .

c~~rpenté~"

'(art. 2,

p,J5~)t

Bou,tenue par

~:'

droit

rO~in.

Au début ~u XIV~me s1~olet Philippe Le Bel laloise la

ohan-oeller1e'royale; l la mime époque, il fonde le Coll'ge de

-~ .

Navarre, lequel Se spéoialise"danS l'enseignement plus

ap-profondi des Humanités, l'étude du droit romain nécessitant

---____

---~---~--~;~I---~~

..

~,

__

~~~,~"'~"~!~ . . . I

(33)

\

,

--o

une "fami11arisation plus grande avec la langue et la

oiV1l1-sat10n 1atineM (art. 2,- p.360).

Né ert 1368, Jean Leb~guet auteur de la demande en

mariage, fait partie d'une famille de fonctionnaires royaux •

.

Il,a vra1semblaê1ement fa1t ses études au Co11'ge de Navarre.

Ses fonctions pUbliques: "seoréta1re A la ohanoelter1e

roya-. '

le·, "greffier de ,la chambre des comptes·. Ses activ1t'és

cul-o

ture,lles: -écr1vain, :'b1bl1ophile, , oalligraphe, homme de '101

"

et 'human1ste- .(art.

~,Pp.368~370)~

P!erre

L'Orf~vré

II, le·

dest1nata1re'de la lettre, fa1t auas1 partie d'une fam1lle de

fonctionnaires royaux. Il est tour l tour ·conseil1er et ,

avocat du roi en son parlement· et ~chance1ier du duc

d'Or-léans··.

Il

se rév~le en outre un ·lettré et un b1bli.oph11e·

(art. 2, p.:n6).

\l,

La demande en mariage de Jean Leb~gue .et l jour

,

deux qualités primordiales que doit posséder un homme de

l'é-poquel l'amb1tion et la oultu~;~', L'ambition se devine dans

la façon dont est formulée

l~ d~~nde

en mariage. L'intérlt

~ ~ ~.

~ ,)- ,

de cette union n'est pas d' ordr~r '~r/feot1fi les passages o~ il

, ,

est question d'amour

son.:t.i~pruntés

l d'autres textes. Il

est plut8t'd'ordre éoonomique, un beau-p~re ~nfluent et r10he

,permettant une ascension 800iale rapide. 9utre cette ~mbi­

tion, le texte est le reflet de la culture de celui qui

.

é-orit, ,gage de sa valeur personnelle. La culture'de Jean

Le-b~gue se manifeste dans le dooument

par une

ardente cur10sité envers le monde antique, envers'les langues lat1ne et grec-que, ,envers le vooabula1re, dans les références aUX "loci

g

,\

..

(34)

o

·._---=-~~~.

tf ... ,,--,.. 29

communes", et dans l'utili~àtioh de termes greçs dans leur sens et forme exacts.

'"

En résumé, selon Gilbert Ouy, le ',manuscrit de Leb~­

\

gue, bien qu~ peu ~alable sur le plan de l'esthét1que

littéra1-re en raison de certaines maladlittéra1-resses et d'une ass~ilation

in-

;-compl~te d~ la culture, est 1ntéressant' eh ce qu'il-fa1t res-sort1r/les éléments' de la structure économ1que et polit1que qu1

s'

ont donné na1ssance au mouvement humaniste, et en

ce-qu'il'ré-v~le l'état de la culture humaniste en France. vers 1390,

la-quelle en référence ~ Pétrarque Be caractérise par une

s1mil1-tude d'intérAts avec un degré moindre d'assim1lation et de re-production.

Le troisi~me travail de Gilbert Ouy est en réalité la

deuxi'me partie' d'un article plus vaste sur la -Prem1~re

cor-respondance échangée entre Jean de Montreu1l et Coluco10

Salu-tati-J Giuseppe Billanovic~, dans utte premitsre partie, s'était'

intéressé

A

la lettre que Salutati adressa ~ Montreuil.

Gil-bert ouy présente aux 'lecteurs la réponse de Jean de Montreuil

A la'lettrede l'humaniste florent1n. Cette réponse de

Mon-.

~ treuil, bien quel d'1mportance minime sur le plan littéraire,

acquiert une valeur certaine en fonction de l'histoire'de l'hu-man1sme, en ce qu'elle est d'une part antér1eure de"d1x ans au

texte le plus anoien de Montreuil con~u Jusqu'~ ce jour, et

d'autre part en ce qu'elle est adressée ~ un humaniste

illus-tre.

L'attribution de la lettre

A

Jean de Montreuil ayant

ou pouvant soulever quelque~ probl'mes ou oppositions, Gilbert

Figure

TABLE  DES  MATIERES
fots  synchronique  et  d1achronique.  La  fréquence  de  ces  pr&amp;ci- pr&amp;ci-sions  est  d'ailleurs  assez  élevée  et  se  retrouve  dans  'chacun  .
graphique  pius  valable  qu'Italie  pour  l'époque  dont  ,.  11  est
tableau  qui  8ulta  -~'-

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