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Recherches et innovations en agriculture: essai de bilan des changements techniques susceptibles de se diffuser au cours des prochaines années

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Academic year: 2021

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(1)

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Recherches et innovations en agriculture: essai de bilan

des changements techniques susceptibles de se diffuser

au cours des prochaines années

S. Bonny, P. Dauce, . Esr. Station d’Economie Et Sociologie Rurales

To cite this version:

S. Bonny, P. Dauce, . Esr. Station d’Economie Et Sociologie Rurales. Recherches et innovations en agriculture: essai de bilan des changements techniques susceptibles de se diffuser au cours des prochaines années. INRA, 86 p., 1987, Série Notes et Documents - INRA, Station d’Economie et de Sociologie Rurales. �hal-02857359�

(2)

4'Economie et de

Sociologie

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AGRONOMIQUP Station d'Economie et de Sociolog 65, route au

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Tbivercal

(4)

Dans le cadre dtun projet de recherches sur les investissements des exploi-totions agricoles

et

le

changement teclmique, projet conduit ou sefn du département dtéconomie

et

de

soclologie

wales

de ITNRA, nous nous sommes intercogés sur les

innovations techniques susceptibles de se diffuser en agriculture au cours des pro-chadnes années, Pour tenter de répondre à cette question, nous ovons rencontré autour de

ce

thème

au

cours

de

lthiver 1986-1987 une trentaine

de

chercheurs

de

ttINRA

et

du CEMAGREF (*) couvrant

wt

ehamp de disciplines dssez large. Le pr,ésent

docu-ment vrse à

faire

wrc syrthèse de ces entretiens. Dons le corps -du teæte nous cvons tenté de rapporter

le

plus fidèlement possible les informations techniques recueillies

et

dons

lo

concluston nous cvons davontage cherché

à

les interpr,éter selon notre

grille propre. Même sd ce document a

été

soumis

à

ta lecture critique des chercheurs

reneontrés,

fl

vo sons dire que nous sommes seuls responsobles de

la

transcription

et

de

ltinterprétation des informotions techniques recueillies. Nous remercions

vive-ment tous nos collègues de ITNRA

et

du CEMAGREF

-

dont on trouvera les noms

en annexe-qui nous ont reçus malgré un emploi du temps

fort

chargé.

(*) INRA : Institut National de la Recherche Agronomique

CEMAGREF

:

Centre National

du

Machinisme Agricole,

du

Génie Rural, des

(5)
(6)

AVERTISSEMBNT

RESUME

INTRODUCTTON

I

-

MACHINISI\{E, AGRONOMIE ET PRODUCTIONS VEGETALES

1) I,-e machiniçme

Z) Le so-l et le travail du sol

a) l'état des sols b) le drainage c) le travail du sol 3) fanélioration génétigue

4) I,q pbytotechnie (protection des plantes exclue) a) fagrométéorologie

b) la fertilisation

c) I'utilisation du concept d'itinéraire technique

d) la bacténisatioa des cultures

Pages 9 11 T2 L4 18 z6 a-LI z8 29 30 1 3 3 9

5) I-a lutte phvtosanilaire

a)

I'apparition de nouvelles maladies et de parasites résistants aux traitements

b)

les nouvelles orientations de la lutte phytosanitaire

c) les progrès en matière de diagnostic.

6) L'arboriculture fnritière

a) les modes de conduite des arbres fnritiers b) la phytotechnie

c) la production de plants

d) ta lutte contre le gel 7) Les cultures sous serres

18 18 z0 z0 zz z2 zz z4 z5

a) fartificialisation crroissante du milieu

b) l'évolution des techniques de cultrre

c) les investissements et les perspectives dans ce

30

31

3Z

secterns II

.

PRODUCTIONS ANIMALES

1) Orientation des recherches

a) I'amélioration de la productivité

b) la réduction des coûts de production

c) la qualité des produits

2) Lralimentation des aninaux

a) les apports énergétiques et azotés

34 34 34 36 37 40 40

(7)

b)

vens une plus grande eff,icacité de la digestion

miaobienne danrs la Panse.

3) Les stimulaterrs de ou de uoduction

a) les anabolisants et les bêta-agonistes

b) fhor:mone de coissance

c) les transferts de gènes

4) La rennoductiou

a)

techniques nouvelles 3 transferts d'embryons ;

gènes de prolificité

b) conduite du troupeau et maîtrise de la reproduction 5) La

a) la prévention

b) te diagnostic et la thérapeutique 6) Le rnode de des élevapes

a) Iélevage des vaches laitières b) l'é'levage des vaches allaitantes c) l'élevage des bovins à viande

d) l'élevage ovin (production d'agneaux)

e) félevage porcin

f) l'élevage des poules pondeuses et la production

d'oeufs

g) l'élevage des poulets de chair

III

-

GESTION DES EXPLOITATIONS, SYSTEMES-EXPERTS ET INFORIUATIQUE.

tion et de

CONCLUSION

1) L'optiqqe p.rgductivist-e se maintient

2) mais des ipflexious s'imposent

3) Les innovations les plus dans les nrochaines

annfss oroviendront des tious de I'information et des

4)

La qualité des produits agricolesjoue un rôle aoissant

5) Les conséoueDces en ce concerne les acbats des

asriculterrs à I'agroforn'nittrre

6) Oueloues réflexions

srr

la recherche REFEREN CES BIBLIOGRAPHIQUES

LISTE DES CHERCHEURS RENCONTRES.

4Z 43 43 44 46 48 48 49 51 51 5Z 5Z le 1) 2\ 3) 4l 53 55 57 59 60 61 6z 64 65 67 68 70 7Z 7Z 73 75 78 79 81 84 85

(8)

AU. COURS DES PROCHAINES ANNEES.

Ce document, issu dtentretiens avec des chercheurs des différentes disci-plfnes de ITINRA

et

du

CEMAGREF,

fait

un

inventaire des innovations techniques

en cours dtélaboratûon dans les laboratoires

et

susceptibles de se diffuser en

agricul-ture

dans les prochaines années. Les domaines couyerts concement

le

machinisme,

ltagronomie

et

les

productions végétales,

les

productfons onfmoles,

la

gestion des

exploitations. Cet inventaire qui constitue la majeure partie du document est ensutte analysé en référence auJc conditrons d.'évotution

du

secteur agricole. On met

notam-ment en évidence que l'optique t'productivistett caractéristique des recherches

condud-tes depuis les années 1950 se maintient, mars de façon atténuée, en raison sans doute des timites

à la

recherche dtune production sans -cesse accrue, mcis cussi

du fait

de ltavancée des travaux

:

la

connarsscnce de plus en plus

fine

des mécanismes du

vivant, ctnsi que les applications de ttétectronique, permettent une action ptus cibtée

et

moins aveugle

et

wte

adaptation

fine

des opports aux besoins. .Les techniques biologiques dtoction sur Ie matériel végétat ou animal tendent dcns divers cas à

rem-placer les interuentions chimiques ou mécanfques

:

cette

importance croissante d.e

ttinformation

et

des biotechnologies entraîne une certaine évolution

du

modète de

modemisation de ltagricwlture. On note également que la qualité des produits cgrfcoles

ioue un rôle croissant.

La

poursuite

du

progrès technique apparaît

en

tout -état ae

couse comme inétuctable dtoù

la

nécessité dtinvestigations

sur

ses consé quences te chnique s, é conomiques e

t

socrales.

AbStTACt

-

RÊSEARCH

AND

/NNOYAruON

IN

AGRIC(]LTIJRE

:

AN

ATTEMPT ?O ASSESS THE TECHNICAL CHANGES LIKELY TO TAKE PLACE IN THE NEXT YEARS.

Thts docnrnent

is

the

result

of

interuiews wdth reseorchers

in

different scientific fields ct /NRA and CEMAGREF (*) ;

it

presents an inventory of the technical innovations which

are

being developed

in

laboratories ond

might

take place over

the

next

few

years

or

decad.es. The fields covered

are

mechanization, agronomy

and plant production, animal production and farm management. This inventory which makes up

the

main portion

of

the

text is

then analyzed in respect

to

the condftions

of

evolution

in

the agri.cultural sector. The study focuses on

the

foltowing points..

the

ttproductionisttt point,

of

view

thot

hos characterized research d.one since the l950ts is

still

operating, although

to o

lesser degree. This is no doubt due

to

timita-tions in the search

for

an ever-increosrng production, as well os cdvonces in resecrch because increasingly detailed lotowled.ge

of life

mechanisms ond

the

appticatrons

of

electronics olloru more specific actions ond precise adaptation

of

inputsto require-ments. Chemical

or

mechanical operatrons on plants

or

animals are being increasingly replaced by biological techniques. This growtng importance of information and

biotech-nologies

is

leading

to

an evolution

in

the

modernization model

of

agriculture. The

quality

of

agricultural products

is

olso plcying

a

more tmportant role.

In

any case,

the

ineluctable continuation

of

technologicat progress

will

require

further

research into

its

technical, economic and social consequences.

(*) INRA : French National Institute of Agricultr,ral Research

CEMAGREF

:

French National Center

for

Farm Machinery, Agricultural Enginee-ring, 'vVater and Forestry.

(9)
(10)

INTRODUCTTON

La

manière

dont

s'opère

la

modernisation

de

I'agriculture

est

soumise

à

I'influence d.e nombreux facter:rs économiques, structurels

et

conjoncturels, qu'il est im.portant de chercher à élucider, notamment d.ans la période actuelle où certaines

tendances peuvent apparaître comme inquiétantes (chute

de

I'investissernent en

capital productif), où les contraintes sont fortes (pressions sur les prix, les revenus, le financement) et où les enjeux sont considérables. C'est en effet I'avenir de

I'agricul-ture

française

qui est

en

jeu

:

évolution du nombre d'exploitations

et

du nombre

d'actifs agricoles, mise en valeur du tercitoire, place de I'agriculture française d.ans

la compétition internationale, etc.

La

modernisation

de

I'agriculture dépend aussi bien sûr des innovations

techniques issues

de

la

Recherche (l'orientation

de

la

recherche étant elle-même sous I'influence de multiples facteurs parmi lesquels l'évolution de

la

société dans son ensemble, mais nous n'entrerons pas

ici

dans I'analyse de ces interactions). Pour

tenter d'appréhender les innovations susceptibles de se diffuser en agriculture d.ans

dans les prochaines années, nous avons rencontré des chercheurs des disciplines tech-niques

de

I'INRA

et

du

CEMAGREtr'. Leurs appréciations sur les nouveautés, 1es

découvertes qu'ils élaborent

ou

qu'ils pressentent d.ans

leur

champ

d'activité

sont présentées

ici

selon un ordonnancement traditionnel c'est-à-dire en distinguant d'un

côté les productions végétales

et

les techniques qui leur sont a"sociées (machinisme)

et

de I'autre les productions animales. Nous avons essayé dans

le

texte de ne pas nous contenter de

lister

les innovations évoquées mais aussi de mettre en évidence certaines

de

leurs caractéristiques

(*).

Mais c'est surtout dans

la

conclusion que

lron tente de dégager les lignes de force des innovations mentionnées en ce qui

concer-nb le modèle de modernisatiôn de I'agriculture.

Notons gue nous n'avons pas toujours

fait

la

distinction entre les innova-tions qui resteront dans

le

domaine de la recherche

et

du développement,

et

celles qui diffuseront jusque dans les erploitations dans Ia mesure où une innovation techni-que en amont (une nouvelle méthode de sélection

par

exemple) se

traduit

souvent

par

une innovation technique dans I'agriculture elle-même (une nouvelle variété

dans I'exemple

cité,

laquelle entraîne souvent

à

son

tour

des changements induits :

plus ou moins de traitements phytosanitaires par exemple).

(*)

Cependant

il

n'a pas toujours été facile d'échapper à l'écueil d'une énumération.

Le

lecteur soucieux de prendre connaissance des innovations en disposant d.'une

grille

d'analyse préalable (mais ce sera la nôtre !) pourra donc

lire

la conclusion

(11)

2

Par cette

meilleure- connaissance de I'orientation des recherches

et

des innovations qui se dessinent

à

I'horizon, on se donne- notamment des moyens

supplé-mentaires pour comprendre I'influence respective des facteurs économiques

et

des

déterminants technologiques dans

la

combinaison productive (importance relative

du travail, de la tetre, du capital

fixe et

du capital circulant)

;

on pottra également ainsi

vérifier

ies h1ryothèses que I'on peut faire sur

la

place nouvelle des

investisse-ments

et

des autres achats de biens

et

services dans les conditions présentes

et

à

venir de

la

modernisation de I'agriculture. L'approche technologique est en effet né-cessaire pour interprêter les évolutions d'achat des biens d'équipement en matériel

et

bâtiments, pour comprendre Ie partage entre formation de capital fixe et dépenses

de consommations intermédiaires, pour distinguer les changements techniques "capi-tal-saving" et "capital-using" (*).

(*) C'est-à-dire ceux qui économisent du capital et ceux qui entraînent des investisse-ments supplémentaires.

(12)

I

-

MACHINISME, AGRONOMIE ET PRODUCTIONS VEGETALES.

l)

L,e machinisme

Le machinisme agricole connaît actuellement une crise grave. Des restruc-turations importantes sont en cours

à

l'échelle nationale

et

internationale, Renault Agriculture est en

déficit

(400 millions d.e pertes en 1985, mais 100 millions seulement en 1986 grâce

à

Ia

diminution du personnel

et

I'amélioration de la productivité)r et

en 1986 pour

la

première fois depuis 30 ans les immatriculations de tracteurs ont

été en France inférieures

à

40 000 unités. Renault Agricultwe,

filiale

de Renault, est en position assez fragile

et

a manqué des occasions de se développer, de devenir une multinationale

;

elle est aussi passée à côté de l'achat de Braud qui a été repris

par

Fiat

(depuis

il

n'y

a

plus de constructeur français de moissonneuse-batteuse),

et

de Huard, repris par Kûhn.

Elle

a

aussi perdu en 1986

la

première place sur Ie marché français des tracteurs au

profit

de

Fiat.

En

effet, la

firme française a misé

sur

le

tracteur haut de gamme, puissant, bien équipé mais cher.

Fiat

au contraire

produit plutôt des tracteurs classiques, meilleur marché que les Renault ou les Massey Ferguson

et

dépense sans doute moins pour Ia recherche.

Fiat

est ainsi

le

seul

gros constructeur à ne pas connaître de difficultés graves pour les raisons précédentes, mais aussi grâce à I'aide de I'Etat italien en matière de flexibilité du travail

notam-ment'

et

grâce

à

sa politique commerciale

: il

n'a conservé que les concessionnaires

"les plus virulents". Un certain nombre de petits constructeurs de matériel réussissent également assez bien dans du matériel spécialisé : ainsi Pellenc et Motte, qui fabrique des sécateurs pneumatiques

et

des machines

à

secouer les arbres, exporte sur son

cr6neau, de même les fabricants de machines à irriguer.

La

crise du

machinisme agricole

doit

toutefois

être

relativisée

:

elle

est moindre gu'en Angleterre

;

par ailler:rs tous les secteurs industriels sont en crise.

Les restructurations, les relroupements de sociétés ne sont pas gênants en eux-mêmes,

et

cela d'autant plus que dans ce

secteur

il y

a

beaucoup d.'entreprises familiales traditionnelles.

Au total

I'industrie du machinisme agricole occupe près de 30 000

salariés. Avec 480 entreprises

il

s'agit essentiellement de PME, de quelques grosses entreprises (Renault-Agriculture, seul constructeur français de tracteurs) et

d'implan-tations locales

de

firmes multinationales (Massey-Ferguson, Case

IH,

John Deere,

etc).

Un des moyens pour les constructeurs pour sortir du marasme est d'améliorer

leur

productivité

et

d'abaisser

leurs

coûts notamment

par

la

conception assistée

par ordinateur (CAO), ce qui peut leur permettre d'accroître leur marché ; ils peuvent aussi chercher à exporter ; deux seuls marchés donnent de I'espoir : I'Inde et la Chine,

(13)

mais pour un matériet différent du français.

Ils

peuvent aussi proposer une nouvelle

gamme d.e matériel.

La recherche en matière de machinisme se

fait

essentiellement au

CEMA-GREF qui passe parfois des contrats avec des constructeurs. L'orientation des

re-cherches

y

est décidée par

le

Comité Supérier:r de

la

Mécanisation

et

de la

Motori-sation Agricoles

siègent

la

Profession

et

I'Administration

:

SYGMA (syndicat

des constructeurs de matériel agricole), SEDIMA (syndicat des distributeurs), FNSEA

(fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), Ministères de I'Agricul-ture

et

de I'Industrie,

etc.

Un peu de recherche est également

faite

par

le

CETIM'

Centre technique des industries métallurgiques,

qui

dans sa station de Senlis fait

des travaux en particulier sur la résistance des matériaux. Les 400 petits constructeurs

français ne

font

pas de recherche, mais

font

de

la

mise au point de matériel pour répondre à une demande locale

et

immédiate.

Il

semblerait cependant qu'ils ne

satis-font pas toujor:rs bien les besoins régionaux.

Quelles pourcaient

être

les nouvelles orientations du machinisme agricole ?

La

tendance de l'évolution actuelle d.u tracter:r est I'augmentation de

la

puissance

et

la

proportion toujours cr:oissante du

tracteur

à 4

roues motrices avec tous les

progrès techniques concomitants

:

extension de

la

gamme de vitessesr changements de vitesse sous charge, attelages rapides associés au relevage, prises de force

multi-ples, automatisation de blocage de différentiel, etc (x). Mais on bute sr:r le gigantisme

et le

coût de ces tracteurs ou automotrices.

Il'faut

donc trouver d'autres solutions

que les conventionnelles pour allégen

le

matériel

et

le

rendre moins coûteux. Sur

les tracteurs, on peut envisager d'introduire des systèmes plus souples, modulables (on pourrait augmenter ou diminuer

la

puissance selon

le

besoin),

par

exemple des

modules roue-moteur de 30-40 ch qu'on pourrait mettre en double ou en

triple

selon

les

travaux

à

effectuer. Les moissonneuses-batteuses actuelles

qui

absorbent ?00

q/h

(c'est

à dire font

3 ha/h) sont aussi

fort

encombrantes

et

on

atteint

une iimite en matière de niveau de perte en grain acceptable. On

a

éloigné

cette

limite

en

se débarrassant du secoueur

alternatif

sur les machines haut de gamme ou en rem-plaçant le batteur

rotatif

transversal par un

rotor

longitudinal ("axial flow"). Actuel-lement

le

CEMAGREF

réfléchit à

un système permettant de ne plus faire passer

toute la plante à travers la machine, mais seulement l'épi ou le grain : c'est le stripper' déjà utilisé pour le

riz.

On peigne la céréale, la paille reste au sol et doit être broyée ultérieurement. Pour ce stripper aussi on pou.ryait envisager un concept modulaire.

Ces deux exemples sont caractéristiques

: l) Il

faut sortir des idées conventionnelles

qui ont prévalu en machinisme depuis le début du siècle à cause des limites physiques

(*)

Cf

BOURNAS

L.

1987

-

Evolution

et

tendances dans

le

machinisme agricole. BTMEA (15-16)' mars-avril 7987, pp. 9-14

(14)

rencontr6es. 2)

il

faut

s'adapter

à

des besoins variés

car

iI

existe plusieurs types d'agriculture (sans

parler

des agricultures

du

Tiers-Monde)

: il

est

nécessaire de

s'orienter vers des solutions différenciées

en

fonction des besoins variables des

agriculteurs.

D'ici l'an

Z00O dans I'agriculture "professionnelle"

le

tracteur tendra vers une puissance maximale

de

150 ch, des pneumatiques larges

à

très basse pression,

une transmission de puissance aux outils animés probablement par voie électrique

et

4 roues motrices égales. Mais I'aspect le plus important concerne les applications

de l'électronique. Celle-ci rend possible une liaison directe souple capteur

-

conduc-teur

-

actionneur. Cela permet aussi de résoudre

le

problème de

la

suspension des

cabines : si on supprime les liaisons mécaniques entre cabine et tracteur, la cabine est

isolée,

le

confort

est

donc amélioré

et la

vitesse d'avancement peut augmenter si

les outils

le

supportent. L'électronique permet aussi de travailler à glissement cons-tant sans avoir les retard.s créés par les transmissions mécaniques (ainsi

le

tracteur reste en bonnes conditions d'adhérence). Etle permet également ie contrôle des trans-missions

:

selon I'information captée,

le

différentiel se

bloque automatiquement (Massey Ferguson).

A

plus long terme,

pouraient

se développer

la

commande de

direction,

le

guidage

du

tracteur,

Ie

réglage automatique des

outils

par

captage d'information.

Le

guidage automatique

pourrait

être

sans chauffeur,

ou

avec un

chauffeur

pour

plusieurs machines (tracteur-esclave). Mais

le

développement de

l'électronique suppose aussi une baisse des coûts

et

une bonne

fiabilité

(donc la

formation des réparateurs,

et

un système de remplacement des composants

à

bas

prix).

Notons également que l'électronique ouvre des perspectives nouvelles permet-tant de sortir des voies de recherche traditionnelles.

L'une des applications importantes de l'électronique c'est de rendre le

maté-riel

plus "intelligent", c'est

à

dire

d'adapter son

travail

au milieu

par

le

contrôle des procffés. Ce dernier

fait

appel à un automatisme à 3 niveaux : sensoriel (capter:r),

de

décision

i'aide

d'une

unité

centrale

à

microprocesseur)

et

d'action (par la commande d'électrovannes actionnant

les

vérins

ou

moteurs hydrauliques dans le

cas du tracteur). CeIa permet une amélioration de

la

sécurité, une meilleure gestion de la puissance et des opérations culturales :

*

on peut envisager un réglage instantané (par exemple pour

la

vitesse d'animation

des pièces travaiilantes) selon les hétérogénéités du

sol

(ainsi

iI y

a

des zones

plus argileuses ou plus caillouteuses dans les parcelles,

à

cause du remembrement

(15)

6

-

la

distribution des fertilisants ou des phytosanitaires pourrait se

faire

en fonction des besoins locaux précis dans

la

parcelle. Des systèmes électroniques existent

déjà pour

les

semis de précision ou

la

régularisation des pulvérisations, mais on

peut envisager aussi que les hétérogénéités de la parcelle (topographiques ou tex-tr:rales) soient prises en compte

et

introduites dans un programme gui régulerait les épandages d'après ces données. Ceci suppose. que I'on

ait

résolu les problèmes

de localisation précise du tracteur dans

la

parcelle

et

que I'on mette au point

des programmes cohérents admissibles pour ltagriculteur et pour I'agronome.

Lrautre application de l'électronique c'est fonlinateur de bæd qui enregistrera

un certain

nombre d'opérations

et

poulTa

restituer

I'information. On pourra ainsi élaborer des données économiques de gestion de I'exploitation parcelle par parcelle en

y

intégnant temps de travaux, apports d'intrants, matériels utilisés, qualité, voire

quantité des produits récoltés,

etc.

(cf la

notion d'itinéraire technique). On peut

envisager une interconnexion entre cet ordinateur de bord et celui de I'exploitation. Outre l'électronique,

la

grande voie d'innovation dans

le

machinisme agricole

c'est bien sûr la robotisation. Les chercheurs du machinisme agricole estiment qu'elle

répond à une forte demande sociale potentielle de la part des agriculteurs, notamment

pour

la

cueillette des fruits

et ia traite.

"S'il n'y a pas de robot cueilleur,

il

n'y aura plus

de

fruits

en France" (à cause

du

coût de

la

main-d'oeuvre). D'ailleurs un des secteurs où

il y

a eu ces dernières années un accroissement de productivité notable,

c'est

la

viticulture grâce à la machine à vendanger. Les recherches sur Ie robot cueil-leur sont bien avancées, celles sur Ie robot de

traite

un peu moins

(cf.

infra). Par

contre, la robotisation du tracteur n'est pas encore en vue. La recherche sur Ie robot de labour effectuée en 1981 au CEMAGREF a été stoppée car

la

profession n'était

pas prête,

et

il

restait des problèmes de sécurité à r6soudre. Certains estiment que

la

robotisation demeurera marginale dans

ce

secteur excepté

pour

les

machines

à

drainer

;

cependant des progrès peuvent être envisagés si I'on

anive à

mettre au

point des systèmes inertiels (au

lieu

des systèmes radars) pour

la

localisation. En

effet

I'une des difficultés est de situer

le

tracteur de manière précise dans

I'environ-nement (un problème similaire se pose en recherche

militaire

quand on cherche à

faire un robot de combat contre les chars adverses, aussi

le

CEMAGREF

a-t-il

con-tacté

la

Défense sans grand succès d'ailleurs). En matière de robotisation te

CEMA-GREF

travaille

avec certains constructeurs (PELLENC

et

MOTTE par exemple) et avec les Universités de Montpellier, de Marseille

et

des

instituts

comme I'ITMI de Grenoble, également un peu avec

le

CEA

et la

SAGEM

(*)

(cette dernière travailie

ffi

à I'Energie Atomique

(16)

bon marché et robuste et

il

doit résoudre de multiples contraintes biologiques.

En matière de récolte' en dehors du robot cueilleur pas de révolution à atten-dre, excepté dans les systèmes maraîchers de plein champ où elle constitue un facteur limitant

i

on recherche de plus en plus une récolte mécanique. C'est le cas par exemple

de

la

fraise industrieile.

Cette

mécanisation de

la

récolte induit des schémas de

sélection

:

forme du

fruit,

nécessité d'une matr.ration groupée1 etc... Le CEMAGREF

travaille

également

sur

la

robotilation des travaux

forestiers

; il

por:rsuit une recherche sr:r le bras robotisé d'éclaircies forestières (BREF).

La robotisation est considérée un marché porteur. Un chercheur du

CEMA-GREF envisage

à

l'échéance

de

10-15 ans une production de

Z

000 machines par

an

et

un

chiffre

d'affaires global de près de 750 millions de F. répartis comme suit (x) :

Fruits

et

légumes

Traite robotisée

Irrigation-drainage

Débroussail lage forestier

Chiffre d'affaires annue I 4OO MF Z5O MF 75 MF 12 MF Nombre de robots 400

1

000 750 15

D'après

les

informations

dont

on dispose,

la

recherche

en

machinisme

ne serait pas beaucoup plus avancée

à

l'étranger qu'en France

; il y

aurait même moins de recherche

à

long terme czrr

la

prudence

y

serait

encore plus grande. En

matière d'électronique

sur tracteur, c'est

Fendt (Allemagne)

et

Massey Ferguson

gui

seraient les plus avancés. Aux USA, malgré des moyens importants on observe

plutôt

I'aménagement immédiat des choses existantes. Ainsi

Ia

France semble d.ans

une position honorable en matière de robotique agricole.

(*) Source

:

MONTALESCOT J.B. 198?

.

Machinisme agricole

:

les plus récents auto-matismes deviendront-ils robots

?

Llnformation Agricole (58?),

fév.

198?, pp. 49-55

(17)

Outre les recherches sur l'électronique

et

la

robotique' un accent

impor

tant a été mis ces dernières années sur fergonomie du tracteur (pour les automotrices les progrès en ce domaine sont moins avancés). Cela concerrre la sécurité,

I'accessibi-lité

aux cabines,

le

positionnement des pédales,

le

confort du siège,

Ia

suspension,

I'insonorisation,

le

conditionnement

d'air

dans

les

cabines,

etc. L'air

conditionné en cabine ne doit pas être perçu comme un luxe ;

il

s'agit non seulement de rafraîchir ou réchauffer

I'air,

mais aussi de

le

filtrer

à

cause des poussières

et

des produits

chimiques en suspension lors d'épandages. On peut ainsi envisager que

la

cabine du tracteur de demain soit quasiment un bureau !

Finalement

les

orientations

du

machinisme aujourd'hui

telles

qu'elles apparaissaient au d,ernier SIMA (Salon International

de

la

Machine Agricole) sont

les suivantes :

-

pnogrès effectués pour

le

confæt

et la

sécurité

:

suspension des cabines, contrôle

électronique de transmissions, automaticité complète des attelages (cf. les médailles attribuées par le Comité pour I'Encouragement à la Recherche Technique).

-

productivité accrrue

pour

le

travail

hrrynain

:

épandeur d'engrais ou andaineurs

de

grande largeur, développement

de

la

mécanisation

et

de I'automatisation en cultures spéciales.

-

amélioration de la qualité des épandages (et augmentation de ler:r larger:r)

-

réduction d.u nombre de passage pour

la

préparation d.es

lits

de semence grâce

à des outils combinés.

En

défintttve

en

matière

de

mc.chinisme agricole,

la

mécanisatfon se

poursuit, atteignant désormais ta récolte des cultures spéciales. Mois

le

machinisme agricole fortement touché par la crise sero sons doute renouvelé dons les prochaines années ou déeennies par ltélectronique

et la

robotique.

La

machine remplacero olors

lrlzomme pos seulement au niveau de

la

force physique comme c'est

le

cas pour lc mécanisation

et la

motorisation, mois cussi au ntvec;u de certaines activités

intellec-tuelles. Par aitteurs quelques spécialistes du secteur du rnachinisme mettent Ltaccent sur

le

Aoncept d'outlls modulaires pouvant stadapter à aifférentes tailles de parcelles ou dtexploitatioru: lo croissance de la taitte des matériels vo-t-elle se ralentir ?

(18)

a)

fétat

des sols

On s'est préoccupé ces dernières années d'un certain nombre de

problè-mes

tels

la

fatigue des sols,

la

baisse du taux de matière organique, l'érosion, la

dégradation

de

la

structure des sols,

etc.

Certains de ces problèmes apparaissent

actuellement comme solubles et la situation en voie d'amélioration.

On parle de fatigue des sols quand

il

y a des baisses de rendement aux causes mal connues. On va précisément chercher à élucider celles-ci :

-

on

a

créé

à

Orléans un laboratoire de diagnostic des sols géré par

la

Protection des Végétaux, laboratoire qui appliquera les techniques mises au point

à

I'INRA

Dijon

:

quand on observe de fortes baisses de rendement, ce laboratoire essaiera

d'en déterminer

les

causes (problèmes de toxicité, présence de nématodes ou de

parasites,

etc).

Le

diagnostic effectué permettra d'orienter vers un traitement. Certes parfois les solutions sont inexistantes (cas de la rhizomanie de

la

bettera-ve) ou trop coûteuses (traitements nématicides en sol classique) : on peut cependant alors envisager d'autres rotations.

on peut également analyser les substrats utilisés en cultures sous serres en hors

sol

et

leur résistance (un substrat résistant est un substrat les maladies se

déve-loppent moins bien). On peut aussi proposer d.es techniques pour rendre les substrats plus résistants (par exemple par un apport de 1ô % de terres résistantes).

En ce qui concerne

la

diminution du

taur

de matière cganique

la

situation

est

moins grave qu'elle n'a

été

avec les labours profonds (dans

le

Soissonnais, on

a

labouré jusqu'à

45

cm de profondeur

!).

Aujor:rd'hui on est revenu

à

des labours

plus superficiels. Cependant on

a

I'impression qrr;it

y

a

accroissement de l'6rosion

comme c'est

le

cas pÉrr exemple dans

Ie

pays de Caux, celle-ci pouvant

être

liée

à la baisse du taux de matière organique. Les avis sont partagés, certains chercheurs étant pessimistes, d'autres non.

Un des moyens possible de réduire l'érosion ravinaire, c'est

le

semis direct, mais

il

peut entraîner une baisse du rendement. Le non travail du sol peut devenir

intéressant en parcelles pentues pour

limiter

l'érosion,

et

dans les régions où les temps de travaux sont restreints (climat humide, sols lor.rrds).

Il

s'est cependant peu

développé ces dernières années, car

il

ne donne pas en France de très bons résultats: problème des débris végétaux, de pénétration dans les sols durs, des déficits de levée,

(19)

10

les résultats sont -meilleurs en raison des types de sol

et

des conditions climatiques

entraînant une dégradation moins rapide de

la

matière organique qui

fait

que I'on

peut brûier les pailles. Le semis direct reste cependant assez

attractif

dans certaines conditions

:

système racinaire adéquàt, teneur en argile suffisante, et éventuellement

à

I'intérier.r

de

certaines rotations culturales mieux raisonnées.

Il

est

intéressant notamment por.r la rénovation des prairies.

Une autre

pratique s'est également

fort

peu développée,

futilisation

des

engrais verts.

IIs

permettraient d'éviter

la

percolation de I'azote I'hiver, de lutter contre I'érosion, de créer un couvert végétal pour les oiseaux ; mais en zone à faible

pluviométrie

ils

peuvent affecter les réserves en eau

;

par ailleurs le retournement

au printemps

est

parfois

difficile.

Quant aux légumineuses

leur

semence

est

trop coûteuse pour qu'elles soient utilisées comme engrais vert.

En ce qui concerne la monoculture on avait eu parfois une vision

catastrophi-que de ses conséquences. Powtant dans les Landes

-

milieu certes particulier

-

on

obtient 130 q de maîs malgré

la

monoculture depuis 10-15

ans;

cependant, l'érosion

éolienne

y

est forte. Ceci pose le problème de I'internalisation de ces coûts externes :

érosion, pollution

par

les

nitrates. Toutefois

cette

dernière n'est pas plus élevée

dans les Landes que dans

la

Beauce car la plante utiiise mieux ce qu'on

lui

fournit et par ailleurs une mise en valeur réfléchie conduit à utiiiser la forêt restante comme moyen d'absorption des fertilisants excédentaires...

Un autre problème fréquemment évoqué aujourd'hui est celui de la dégradation

de

la

sûrrcture des sols

à

cause

du

tassement. Cependant en

ce qui

concerne les

opérations cultr:rales

Ia

situation s'est

plutôt

améliorée récemment

par

rapport à

ce qu'elle

était

il

y

a une dizaine d'années du

fait

de la largeur plus grande des outils

et

de

la

diminution du nombre de passages pour les façons culturales. Comme les

tracteurs sont plus lourds on utilise des roues jumelées

;

et

dans

la

zone entre les roues

"le

tasse-avant" (train de pneus à I'avant du tracteur qui couvrent I'intervoie)

tasse

le sol:

on

a

ainsi sur

toute

la

largeur de

travail

du. tracteur une pression

homogène comme celle que réaliserait un rouleau, autrement

dit

on utilise le poids

du

tracteur pour

en faire

une opération culturale, Sur

ce

sol

tassé

de

manière homogène

il

sera ensuite possible de circuler sans créer trop d'ornières et de

travail-ler

de façon précise en reprise de labour. Par contre pour les récoltes de mais, bet-teraves, tournesol, pommes

de

terse, l'évolution

a

été

négative

: la

capacité des

bennes

a

étê

multipliée pæ

4

ou

5,

ce

qui

fait

un poids trop important, surtout si

(20)

l

I

l

mais crest encombrant

et

cher. Pour rattraper ces dégâts I'agriculteur cherche à tra-vailler les ornières avec une dent lorsque Ie passage des roues est bien localisé, sinon c'est

difficile,

et les actions curatives sont d,e toute--façon, aléatoires.

Por:r améliorer la structure du sol on a aussi pensé à utiliser des polycristaux

d'oxyde de

fer et

d'alumine qui se fixeraient sur les agrégats. On a même envisagé quand

la

structure du sol

était

particulièrement bonne de répandre à sa surface une

pellicule pour

le

protéger de

la

d.égradation, mais si

la

pellicule est rompue, I'effet

est terminé !

En ce qui concerne la connaissance des sols, les inventaires au niveau national

sont un peu en panne ; les progrès se feront à partir des exploitations dans la mesure

les

agricuiteurs se donneront

le

moyen d'une connaissance approfondie de leurs tenres. Par ailleurs à plus longue échéance l'électronique embarquée permettra peut-être de mieux prendre en compte la nature des sols

et

leur hétérogénéité, mais pour cela

il

faut mettre au point des capteurs adaptés.

b) le drainage

Une des caractéristiques de l'agriculture actuelle est I'artificialisation aoissante du milieu, la culture sous serre en hors sol en étant I'exemple le plus poussé. Mais même en grande culture on observe une telle artificialisation grâce au développe-ment de I'irrigation

et

du drainage. Ce dernier a beaucoup progressé de 1980 à 1985

(plus de 100 000 ha nouveaux drainés annuellement).

It

est en cours dans les boulbènes, les terrasses lyonnaises, la Bresse, les Dombes, le Charolais, etc. :

il

permet de

s'af-franchir du milieu

et

de changen de système de pnoduction. Le développement du

drainage

a

été rendu possible guand on a découvert qu'il pouvait être pratiqué dans

des

milieux

anisotropes

(tels

les

limons battants hydromorphes) contrairement à

I'opinion traditionnelle. I1

a

êté favorisé par le remplacement des tuyaux en poterie

par

ceux en PVC où les risques de colmatage sont moindres.

Il

a

enfin bénéficié

d'aides financières

du

Ministère

de

I'Agriculture

et

de

la

création d'associations

de drainage.

L'affranchissement

du

milieu

rencontre toutefois des

limites.

Comme on

I'a vu

il

ne s'agit pas de "matraquer" un sol parce qu'on dispose désormais de matériel

(21)

LZ

e) Le travail du sol.

Les recherches dans

le

domaine du

travail

du so1 sont insuffisantes : à

I'INRA

il

n'existe guère que 10 chercheurs sur le travail du sol, beaucoup moins qu'en

Angleterre. Des recherches appliquées sur les relations sol-machines sont donc néces-saires

;

jusgu'à présent on

a

surtout étudié seulement

le

compactage par les roues.

Les fabricants

ont

un service de recherche peu

étoffé,

sans agronomes. Quand ils

conçoivent un nouveau matériel ils le soumettent au Comité pour la machine nouvelle

qui attribue des médailles pour

le

SIMA, mais pas waiment à des essais agronomiques

approfondis. I1

y

a parfois des exceptions

:

Renault a

fait

appel à un panel d'experts

pow

la

conception d'une nouvelle architecture de

tracteurs;

Kongskilde a présenté aux chercheurs les prémisses du "germinator" (cf. infra). Par ailleurs le CEMAGREF a mis au point un appareil le pénétromètre-enregistreur gui mesure le degré de

tasse-ment et de dr:reté du sol.

Les tendances nouvelles en matière de travail du sol sont les suivantes :

-

réduction des interventions

tout

en conservant les performances. Une enquête en Béarn a ainsi montré qu'entre 1970

et

1981 on avait diminué le nombre d'opérations sur labour de 12 à

4 !

Dans I'Oise, on effectue couramment des préparations pour

betteraves en un seul passage sur labour alors qu'on en faisait 3 ou 4

ii

y a seulement

10 ans.

-

en labour

:

accoissement du nombne de corps de cbarnre (à t'anrière), mais diminu-tion de Ia largeur de prise par cor?s (ae tg pouces à 14 pouces) ; moindre profondeur

du

labour pour

ne

pas

trop

diluer

les

éléments

fertilisants

;

améiioration des sécurités sur les chanrues ; adaptation de versoirs à des labours rapides (7-8 km/h) ;

on cherche désormais à labourer 10 ha par jour. Mais les labours ne sont pas près de disparaitre.

-

pour le tracteur, développement des équipements pour I'appui au sol

-

développement du combiné travail du soVsemoir, surtout pour le travail d'automne: on essaie de faire labour et semis le même jour

-

amélioration de

la

régularité de

ia

reprise du iabour

;

diminution du nombre de

passages, de

Ia

profondeur du semis. Pour ies labours de printemps, on cherche une plus grande largeur de

travail

et

un meilleur contrôle de

la

profondeur plus

que la vitesse.

Dans les limons battants, pour implanter

le

blé d'hiver coffectement,

il

faut éviter de séparer labour

et

semis,.mais

le

faire si possible

le

même jour. La solution

(22)

argilolimoneuse

; il

ne

nécessite pas

un

équipement très puissant

: il

suffit

d'un

tracteur de 80-85 ch,

tirant

un semavator de 1180 m

-

2 m pour emblaver 7-8 ha

par jor:r.

La

technique

du

semavaton s'est développée entre 1966

et

1976, puis a

régressé du

fait

de la diminution des surfaces en maîs et par là de celles en blé semé

tardivement,

et

des chutes de rendement en année très sèche

et

en année humide

(it

y

a

engorgement d'eau dans

la

partie travaillée du sol gui est superficielle (5-?

cm) et pourzissement des racines au cours de I'hiver). On a préféré revenir au labour traditionnel, plus exigeant en temps de

travail

à

I'hectare, mais aux résultats plus assurés.

De

plus

cette

technique

ne

s'est jamais développée sur d,rautres cultures

que le blé d'hiver, les nombreux essais (INRA, ITCF (*)r...) sur cultures de printemps, notamrnent mais, ayant montré ses maigres performances.

La

solution adoptée aujourd'hui demande 2-3 fois plus

de travail

mais est plus satisfaisante : on cherche à faire labour

çt

semis le même jour. Potrr les exploita-tions de moins de 120 ha, on observe

le

développement de chantiers collectifs, par

entraide, comme c'est

le

cas dans

le

Thymerais en Eure-et-Loir. Trois tracteurs

sont présents simultanément

I

I'un labourant, I'autre effectuant la reprise de labour

et le

semis,

le

troisième les traitements herbicides

et

le

transport des semences. Por.rr

le

labour

il

faut

disposer d'un tracteur de pius de 100 ch

à 4

roues motrices avec des pneumatiques adaptés car la charrue est lourde (5 socs). Le deuxième trac-teurr muni d'un tasse-avant, prépare

le

lit

de semences

et

fait

le semis. De la sorte on retasse

le

labour: de manière homogène, on

fait

le

lit

de semences, on sème et on peut ensuite circuler sans difficulté pour pratiquer le désherbage.

Mais en ce qui concerne les semis de printemps

il

n'y a pas de solution

techni-que aussi satisfaisante. Du

fait

de I'humidité du sol accumulée durant I'hiver

il

est

nécessaire d.e décomposer et d.'échelonner les opérations nécessaires. Une des solutions envisageables consiste à pratiquer un labor:r d'automne, à effectuer un prénivellement après labour avant I'action du gel

et

à préparer

le

lit

de semences au printemps en un seul passage en utilisant un appareil

tel

le "germinator" de Kongskilde, vibroculteur

de

grande largeur qui permet une profondeur de travail régulière

et

maitrisée et

qui minimise le nombre d'opérations de reprise de labour. En utilisant un vibrocultetrr classique on doit laisser sécher le sol ensuite, puis passer un autre outil pour détruire

les mottes

(23)

74

En matièie de

travail

du sol d'autres voies paraissent au contraire être des

impasses. Ainsi les charrrues à

8

socs (5 à I'artière,

3

à llavant grâce à un relevage

avant)

:

cela

a

mal fonctionné en raison de la

difficulté

d'assurer un

effort

de

trac-tion:

simultanément

à

I'avant

et

à

I'arrière. Les reprises profondes de labour par décompacteur, chisel ou sous-soleuse ne donnent pas non plus toujours de bons

résul-tats

:

elles demandent beaucoup de traction

;

Ie tracteur appuie fortement d'où

par-fois dégradation de la structure en raison d'un travail des dents insuffisant.

En définitfve

les

agronomes

ne

semblent pas trop pesstmistes sur

l'état

des

sols, molgré tes probtèmes d,e compaction dûs aux chantiers de récotte nota.mmment.

En matière

de

travait du sol,

le

non labour que lton considérait comme prometteur

il

y

a

quelques années ne s'est pas dévetoppé en France matgré l'économie de temps qutil permet,

du fait

d.e

lo

baisse de rendement qu'il entraîne sutout sur eultures de

printemps. On notera ltimportance que

peut

avoir ttéquipement

collectif bpdicat

de drainage, CIJMA

(*)

gros tracteurs), voire le travail en commun comme cela

appa-raît

pour

les

labours

et

semis d'automne.

Si Io

connctssonce des sols

se

poursuit,

it

reste cepend.ant en ce domaine des zones d'ombre où les points de vue des chercheurs

ne

concordent pas touiours, par ucemple en

ce

qui concerrle les conséquences de la baisse du taux de matière organique.

3) L'anélioration génétique

L'amélioration génétique est une voie importante d'innovation en agriculture ;

en

effet

I'agriculteqr ne trouvant plus progressivement que les nouvelles semences

sur

le

marché est amené

à

les adopter

(**)

i

or

elles sont

le

vecteur de nouvelles variétés, voire de nouvelles plantes, mais aussi des nouvelles méthodes de culture qu'ellesnécessitent

pow

exprimer

leurs

potentialités. Réciproquement aujourd'hui

il y

a

de nombreuses innovations en matière génétique qui permettent d'envisager l'apparition de nouveaux types de semences et de nouvelles variétés.

La

sélection génétique

vise

aujourd'hui d'une

part

à

obtenir des variétés plus performantes en terme de rendement, de coût de production

et

de résistance

*

CUMA : Coopérative d'utiiisation du matériel agricole.

**

Contrairement

à

une idée répandue, même pour

du

maîs hybride I'agriculteur potrnait reproduire lui-même ses semences si on introduisait I'apomixie

:

iI

s'agit de la formation de graines sans fécondation préalable, c'est une forme de multipli-cation végétative. Cependant ceci n'est pas encore

fait

même au niveau du

labo-ratoire.

Il

faudrait qu'un obtenteur propose de telles variétés' or aucun obtenteur

(24)

aux maladies, d'autre

part

à adapter de manière de plus ea plus pnécise les variétés

aux besoins par une spécialisation croissante

;

en

effet

une même plante

a

souvent

plusier:rs utilisations, on cherche désormais à créer des variétés adaptées à chacune

d'entre elles. Ainsi autrefois on

a

sélectionné

le

mais pour

le

rendement en grain

et

on a employé les mêmes variétés pour I'ensilage ; désormais

il

existe des variétés

spécifiques pour cette dernière utilisation.

Le

rendement

reste

donc

un

critère

important

de

sélection, une variété qui nla pas un bon rendement ne passe pas, mais désormais on insiste beaucoup aussi

sur

les

qualités des nôuvelles variétés, notamment sur

la

résistance aux maladies

(cf infra).

Traditionnellement celle-ci

était

obtenue par sélection de variétés

résis-tantes, aujourd'hui on cherche aussi

à

transférer

les

gènes de résistance. Dans ce

dernier d,omaine

la

perspective

la

plus probable

à

court terme est

le

transfert du gène de résistance

à

un herbicide

:

ce dernier détruira toutes les plantes, sauf les

espèces semées résistantes. Les travaux sur ce thème s'expliquent par

le fait

qu'il

est plus facile

par

génie génétique d'introduire

la

résistance aux herbicides que Ia

résistance aux maladies.

De

plus pour

les

firmes

qui

produisent I'herbicide, c'est un gros avantage

car

cela permet de prolonger

la

vie de I'herbicide (au bout de Z0

ans les herbicides tombent dans le domaine public : tout le monde peut en fabriquer) ;

aussi les firmes privées notamment Monsanto ont beaucoup investi dans ce domaine, mais également I'INRA.

Le

transfert de

la

résistance au glyphosate (herbicide dont

le

nom commercial est "Round-up") a déjà été réalisé sur le tabac

et

le

pétunia

et

on cherche

à

I'introduire dans des plantes cultivées

car

il

s'agit d'un herbicide fort efficace.

Il

est probable que ces travaux aboutiront dans moins de 10 ans, mais pour le moment on en est au stade des essais en pot.

On cherche également à introduire la résistance aux maladies, que I'on trouve

soit dans des espèces voisines, soit dans I'espèce elle-même, mais ce n'est pas aisé ;

on

a

notamment besoin

de

mieux connaître les reiations entre parasite

et

plante.

Des résultats importants ont déjà été obtenus pour: la majorité des plantes cultivées :

plantes maraîchères, de grande culture, arbres

fruitiers

et

même pour des plantes fouragères (la luzerne par exemple).

Le deuxième grand type d'objectif en amélioration des plantes est donc d'ob-tenir des variétés mieux ciblées, mieux adaptées aux besoins à satisfaire, par exemple aux diverses utilisations en

frais

ou industrielles du produit. La diversification peut d'ailleurs prendre des formes très variées. Par exemple pour les espèces potagères,

(25)

16

(il

s'agit des légumes qui sont vendus prédécoupés, emballés

et

prêts

à

I'emploi :

ceci se développe pour

la

salade,

les

carottes râpées), mais aussi

la

recherche de

types différents d'espèces

bien

connues

ou

I'introduction

de

légumes peu connus (brocolis, chou chinois, etc).

.

L'amélioration des plantes

est

caractérisée

par

I'utilisation

de

nouvelles

techniques qui remplacent les méthodes de sélection plus traditionnelles.

Il

y

a I'hy-bnidation qui n'est pas r6cente mais que I'on

a

introduite chez

Ie

tournesol grâce

à

la

mise au point de lignées mâles stériles

et

que I'on cherche

à

introduire chez

le blé, mais aussi les techniques du génie génétique notamment

le

transfert de gène

et

I'hybridation somatique. Cette dernière technique consiste en

la

fusion de proto-plastes qui permet d'obtenir des hybridations interdites par les voies usuelles. Ces

hybridations permettent

en

particulier

des transferts d'organelles (mitochondies, chloroplastes)

et

de caractères associés (stéritité mâle, résistance

à

un herbicide,

etc)

On met également au point de nouveaux types de semences

et

de multipli-cation des végétaux. Les semences prégermées en maraîchage permettent de gagner

8

à

10 jours, donc de réduire

la

durée dtimplantation

et

simultanément de rendre

la plante moins vulnérable et d'améliorer la prôtection phytosanitaire.

Les

applications

de

la

culture

in

vitro

permettent aussi d'envisager pour demain de fournir à I'agriculteur des "senences artificielles" 3 on multiplie à grande

échelle en fermenteur des embryons tous génétiquement identiques

et

on les enrobe

avec

une

couche

protectrice

contenant

les

éléments

nutritifs

et

phytosanitaires

nécessaires.

(Cette

protection

p;rr

une "coquille" explique

le

terme

de

semences

artificielles).

Elles rendront possibie

la

culture

à

grande échelle

et

dans un délai

très court d'une plante extraordinaire obtenue en un seul exemplaire au laboratoire.

Cette

technique serait aussi intéressante pour des plantes encombrantes en terme

de multiplication

et

difficiles à

conserver comme I'igname. Cependant on rencontre

encore certaines difficultés pour mettre au point les semences artificielles

:

si des

plantes comme

la

carotte,

Ia

luzerne, certains citrus,

le

colza, sont embryogènes,

cela

ne

marche qu'avec certains génotypes

;

d'autre

part

si

I'on

sait

cultiver

des

tissus embryogènes, ou même enrober

les

embryons,

il

reste

à

régler

la

question

de la dormance (potrr la conservation) qui semble

difficile

à maîtriser :

il

faut abaisser le taux d'humidité sans tuer I'embryon.

Une

nouvelle technique

de

multiplication des plantes

a

commencé

à

se

(26)

(cf'encadré sur les vitro-méthodes). Cette technique appliquée aux haploides permet

I'accélération des schémas de sélection qui traditionnellement d,emandent une dizaine

d,'années,

et

une multiplication plus rapide

de

certains végétaux telles

les

fler:rs,

ce qui abaisse les coûts de production.

Vitro'méthodes:

-.

le micro-bouturage, qui permet la multiplication rapide et en grand nombre de clones (plantes génétiquement identiques) a été appliqué à des especes pour lesquelles la multiplication traditionnelle est longue ou difficile : orchidees, arbustes (rosier...), arbres forestiers, arbres

fruitiers, palmier à huile...;

-

la culture de méristèmes (amas de cellules indifférenciées du

bour-geon apical se divisant rapidement pour donner naissance aux

organes : feuilles...) a permis la guérison de nombreuses especæ

virosées (pomme de terre,. tomate...);

-

la régénération de plantes à partir de cellules végétales est possible après dédi fférenciation;

-

la production de plantæ haploldes à partir de culture d'anthères ou d'ovaires constitue un outil à la fois pour les physiologistes (étude de

mutations récessives) et pour les sélectionneurs : le doublement

chromosomique (par rrairement

à

la colchicine) fournit des

homozygotes très utiles dans les programmes de croisement;

source ! G. FAUCONNEAU in prospectives 2005. paris Economica, !gg?, page zsz.

En différenciant de plus en plus de variétés, on aboutit

à

des semences d,e

plus en plus sophistiquées

et

de plus en plus coûteuses pour lesquelles

il

faut

éviter

tout gaspillage. On cherche donc à les utiliser au mieux, avec

le

minimum d,e pertes,

ce

qui

explique

le

développement

du

semis placé1 notamment por,rr les productions maraîchères de ptein champ.

on

utilise

ainsi potrr les endives des semoirs de très grande précision. Progrès mécaniques et progrès variétaux srarticulent.

'

On

parle

beaucoup actuellement d.es innovatfons

en

matière généti.que et en mati.ère

de

semences pour des rodson

s

muttiples

:

les

firmes pétrolières

et

phyto-sonltadres investfssent dons ce secteur, le développement de l,utf lfso tf.on

de

variétés

hybrides obligera les agriculteurs

à

acheter de plus en plus

de

semences, celles-cd

seront de plus en plus rfches

en

potentiatités mafs oussf ptus coùteuses,

les

brevets sur

Ia

matière vivcnte posent des questfons

de

droit

;

on

voit se profiter les lsques

d'une t'gueffe d.es semences't àl'échette mondiàr-

0,

et ce

dtautant plus que certoins

s'fnquiètent

de

Ic

diminution

du

patri.moine génétique des ptantes cultivées ovec lo disporftion des variétés oncfennes. Pour Uagricutteur ceci

se

tradui.ra par

un

coùt croissant

du

poste semences,

wte

diminution

de

Uautonomie

en

ce

domaine, mais

il

pourra

acheter

des vari.étés résrstontes

à

eertaines maladies

ce

qui

permet

de

réduire les traitements

(cf

infra en arboriculture).

(*) selon

ie

titre

de I'ouvrage de

J.

GRALL

et

B.R. LEVY

(27)

. Les chercheurs considèrent souvent gue I'amélioration du rendement observé

ces 30 dernières années provient à 50 % de la génétique, à 50 % de Ia phytotechnie, mais certains mettent davantage l'accent sur l'une ou l'autre .selon ler:rs disciplines.

Un chercheur déclare ainsi que les variétés de céréales

d'il

y

a 100 ans Peuvent

pro-duire 50 à 60 q avec ies techniques actuelles.

4) La phvtotechnie (protection des plantes exclue) a) L'agrométéæologie

L'agrométéorologie

se

développe

; elle

concerne non seulement les

prévisions météo, mais aussi les avertissements phytosanitaires, les conseils en matière d'irrrigation

et

d'interventions culturales,

les

études climatiques prévisionnelles à

partir

des séries historiques,

etc.

A

l'échelon national, les prévisions

à

5 jours sont

fiables, mais elles sont mal régionalisées : {.ssprogrès sont à prévoir en ce sens. b) La fertilisation

L'objectif est

de rendre

la

fertilisation

le

mieux adaptée anrx besoins.

Le

raisonnement de

la

fumure

par

la

méthode des bilans se développe, mais

il

ne marche pas dans

le

Sud Ouest où le régime des températures est différent.

Il

faudrait mieux utiliser les résidus d'élevage,

tel le

lisier

mais cela pose le problème de leur transport

et

de leur régulation quantitative dans I'espace

et

dans

le

temps, d'autant

plus que ces résidus n'ont pas une composition constante. Des recherches seraient aussi à entreprendre sur les machines à épandre le lisierr mal adaptées actuellement.

En

matière d'engrais,

la

consommation d'azote

va

continuer

à

s'accroître

en relation directe avec l'élévation d.es potentialités des plantes cultivées.

L'utilisa-tion en

solution

va

s'étendre avec une composition

répartie

moitié-moitié entre

I'urée, moins coûteuse,

et la

forme nitrique, plus chère mais mieux utilisée. COFAZ

a

cherché

à

montrer que I'urée (qui

arive

en masse

et

à prix

peu élevé des Fays de I'Est)

était

un moins bon fertilisant azoté, mais on n'a rien pu mettre en évidence. Outre

le

développement de

la

fertilisation azotée liquide en grande culture on peut observer aussi celui de

la

fertilisation avec I'ammbniac anhydre gazeux, encore moins

coûteux, 1à où

il

y

a des entrepreneurs équipés pour cela. Les problèmes de pollution ne devraient pas entraîner une régression dans I'utilisation des engrais azotés" On

s'oriente

plutôt

vers

le

traitement des eaux polluées, traitement dont

le

coût

est

(28)

La consommation de phosphorre décroit depuis 1974, elle tend vers une

asymp-tote

"normale!' d'environ 1r4

Mt

d'éléments fertilisants par an. De plus en plus on

utilise

des engrais phosphatés naturels moins coûteux, alors que

la

France dispose d'une capacité de solubilisation de 113

Mt.

Cette capacité risque d'être rapidement

compromise,

d'autant

plus que des

usines

se

construisent

au

Maroc. C)r

la

forme solubilisée

est

nécessaire

à

certains types de sols. 11 faudrait donc garantir une capacité nationale d'au moins

0r5

Mt,

sinon

on anivera

à

une situation de

dépendance supplémentaire vis-à-vis de I'extérieur. Par ailletrrs, du

fait

de la hausse du prix du soufre, Ia solubilisation qui se faisait par voie sulfurique se

fait

désormais

par voie nitrique, ce qui pose

le

problème de

la

fertilisation des plantes ayant des besoins en soufre (les crucifères par exemple).

Por:r

la

potasse

la

consommation

va

se

stabiliser

ou croitre

légèrement.

Notons quren matière

de

fertilisation phosphatée

et

potassique on en est resté à

des méthodes de caractérisation assez grossières (P assimilable

et

K

échangeable);

en

fait,

c'est peu gênant car les stocks des sols sont suffisants. Mais les firmes

disent que I'INRA ne

fait

pas assez de recherche sur la solubilité de P et K (les formes de P plus solubles sont plus chères).

Le magnésium risque de devenir un

intrant

systématique à doses non négli-geables (10

tg

de MgO par ha) là où les besoins existent, en fonction de la composition

de

la

roche mère. Certaines firmes proposent des coktails d'oligo-éléments. L'INRA

n'y est

pas favorable

: il

faut

toujours raisonner

au

plus près

en

fonction des déficiences réellement constatées. On propose également des formes d'engrais retard

I'engrais

est

méIangé

à

un

bactéricide

qui

bloque

la

transformation

de

I'ion ammonium en ion

nitrate

pour éviter les pertes. Mais cela a plutôt échoué car c'est

difficile

à maîtriser

à

cause des variations de climat

:

leur coût est élevé pour une réussite médiocre.

Dans un domaine un peu différent de

la

fertilisation on

a

expérimenté des

antitranspirants

:

ils

permettent que les stomates restent ouverts donc que la photo* synthèse continue même quand

il

y

a une forte évapotranspiration. On peut montrer

des résultats au laboratoire, mais au champ c'est plus difficile.

Comme on I'a noté dans le paragraphe consacré au machinisme une innovation

en matière d'épandage des engrais pounra provenir à plus long terme de l'électronique

qui permettra

la

régulation des apports en fonction des besoins locaux précis dans une parcelle.

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