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Recherches et innovations en agriculture: essai de bilan
des changements techniques susceptibles de se diffuser
au cours des prochaines années
S. Bonny, P. Dauce, . Esr. Station d’Economie Et Sociologie Rurales
To cite this version:
S. Bonny, P. Dauce, . Esr. Station d’Economie Et Sociologie Rurales. Recherches et innovations en agriculture: essai de bilan des changements techniques susceptibles de se diffuser au cours des prochaines années. INRA, 86 p., 1987, Série Notes et Documents - INRA, Station d’Economie et de Sociologie Rurales. �hal-02857359�
4'Economie et de
Sociologie
7s&'50 GRIGNON.'.,
-
_Ies
lEcrr.uncrrs
AGRONOMIQUP Station d'Economie et de Sociolog 65, route auSi
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TbivercalDans le cadre dtun projet de recherches sur les investissements des exploi-totions agricoles
et
le
changement teclmique, projet conduit ou sefn du département dtéconomieet
de
soclologiewales
de ITNRA, nous nous sommes intercogés sur lesinnovations techniques susceptibles de se diffuser en agriculture au cours des pro-chadnes années, Pour tenter de répondre à cette question, nous ovons rencontré autour de
ce
thèmeau
coursde
lthiver 1986-1987 une trentainede
chercheursde
ttINRAet
du CEMAGREF (*) couvrantwt
ehamp de disciplines dssez large. Le pr,ésentdocu-ment vrse à
faire
wrc syrthèse de ces entretiens. Dons le corps -du teæte nous cvons tenté de rapporterle
plus fidèlement possible les informations techniques recueillieset
donslo
concluston nous cvons davontage cherchéà
les interpr,éter selon notregrille propre. Même sd ce document a
été
soumisà
ta lecture critique des chercheursreneontrés,
fl
vo sons dire que nous sommes seuls responsobles dela
transcriptionet
de
ltinterprétation des informotions techniques recueillies. Nous remercionsvive-ment tous nos collègues de ITNRA
et
du CEMAGREF-
dont on trouvera les nomsen annexe-qui nous ont reçus malgré un emploi du temps
fort
chargé.(*) INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
CEMAGREF
:
Centre Nationaldu
Machinisme Agricole,du
Génie Rural, desAVERTISSEMBNT
RESUME
INTRODUCTTON
I
-
MACHINISI\{E, AGRONOMIE ET PRODUCTIONS VEGETALES1) I,-e machiniçme
Z) Le so-l et le travail du sol
a) l'état des sols b) le drainage c) le travail du sol 3) fanélioration génétigue
4) I,q pbytotechnie (protection des plantes exclue) a) fagrométéorologie
b) la fertilisation
c) I'utilisation du concept d'itinéraire technique
d) la bacténisatioa des cultures
Pages 9 11 T2 L4 18 z6 a-LI z8 29 30 1 3 3 9
5) I-a lutte phvtosanilaire
a)
I'apparition de nouvelles maladies et de parasites résistants aux traitementsb)
les nouvelles orientations de la lutte phytosanitairec) les progrès en matière de diagnostic.
6) L'arboriculture fnritière
a) les modes de conduite des arbres fnritiers b) la phytotechnie
c) la production de plants
d) ta lutte contre le gel 7) Les cultures sous serres
18 18 z0 z0 zz z2 zz z4 z5
a) fartificialisation crroissante du milieu
b) l'évolution des techniques de cultrre
c) les investissements et les perspectives dans ce
30
31
3Z
secterns II
.
PRODUCTIONS ANIMALES1) Orientation des recherches
a) I'amélioration de la productivité
b) la réduction des coûts de production
c) la qualité des produits
2) Lralimentation des aninaux
a) les apports énergétiques et azotés
34 34 34 36 37 40 40
b)
vens une plus grande eff,icacité de la digestionmiaobienne danrs la Panse.
3) Les stimulaterrs de ou de uoduction
a) les anabolisants et les bêta-agonistes
b) fhor:mone de coissance
c) les transferts de gènes
4) La rennoductiou
a)
techniques nouvelles 3 transferts d'embryons ;gènes de prolificité
b) conduite du troupeau et maîtrise de la reproduction 5) La
a) la prévention
b) te diagnostic et la thérapeutique 6) Le rnode de des élevapes
a) Iélevage des vaches laitières b) l'é'levage des vaches allaitantes c) l'élevage des bovins à viande
d) l'élevage ovin (production d'agneaux)
e) félevage porcin
f) l'élevage des poules pondeuses et la production
d'oeufs
g) l'élevage des poulets de chair
III
-
GESTION DES EXPLOITATIONS, SYSTEMES-EXPERTS ET INFORIUATIQUE.tion et de
CONCLUSION
1) L'optiqqe p.rgductivist-e se maintient
2) mais des ipflexious s'imposent
3) Les innovations les plus dans les nrochaines
annfss oroviendront des tious de I'information et des
4)
La qualité des produits agricolesjoue un rôle aoissant5) Les conséoueDces en ce concerne les acbats des
asriculterrs à I'agroforn'nittrre
6) Oueloues réflexions
srr
la recherche REFEREN CES BIBLIOGRAPHIQUESLISTE DES CHERCHEURS RENCONTRES.
4Z 43 43 44 46 48 48 49 51 51 5Z 5Z le 1) 2\ 3) 4l 53 55 57 59 60 61 6z 64 65 67 68 70 7Z 7Z 73 75 78 79 81 84 85
AU. COURS DES PROCHAINES ANNEES.
Ce document, issu dtentretiens avec des chercheurs des différentes disci-plfnes de ITINRA
et
du
CEMAGREF,fait
un
inventaire des innovations techniquesen cours dtélaboratûon dans les laboratoires
et
susceptibles de se diffuser enagricul-ture
dans les prochaines années. Les domaines couyerts concementle
machinisme,ltagronomie
et
les
productions végétales,les
productfons onfmoles,la
gestion desexploitations. Cet inventaire qui constitue la majeure partie du document est ensutte analysé en référence auJc conditrons d.'évotution
du
secteur agricole. On metnotam-ment en évidence que l'optique t'productivistett caractéristique des recherches
condud-tes depuis les années 1950 se maintient, mars de façon atténuée, en raison sans doute des timites
à la
recherche dtune production sans -cesse accrue, mcis cussidu fait
de ltavancée des travaux:
la
connarsscnce de plus en plusfine
des mécanismes duvivant, ctnsi que les applications de ttétectronique, permettent une action ptus cibtée
et
moins aveugleet
wte
adaptationfine
des opports aux besoins. .Les techniques biologiques dtoction sur Ie matériel végétat ou animal tendent dcns divers cas àrem-placer les interuentions chimiques ou mécanfques
:
cette
importance croissante d.ettinformation
et
des biotechnologies entraîne une certaine évolutiondu
modète demodemisation de ltagricwlture. On note également que la qualité des produits cgrfcoles
ioue un rôle croissant.
La
poursuitedu
progrès technique apparaîten
tout -état aecouse comme inétuctable dtoù
la
nécessité dtinvestigationssur
ses consé quences te chnique s, é conomiques et
socrales.AbStTACt
-
RÊSEARCHAND
/NNOYAruONIN
AGRIC(]LTIJRE:
AN
ATTEMPT ?O ASSESS THE TECHNICAL CHANGES LIKELY TO TAKE PLACE IN THE NEXT YEARS.Thts docnrnent
is
the
resultof
interuiews wdth reseorchersin
different scientific fields ct /NRA and CEMAGREF (*) ;it
presents an inventory of the technical innovations whichare
being developedin
laboratories ondmight
take place overthe
nextfew
yearsor
decad.es. The fields coveredare
mechanization, agronomyand plant production, animal production and farm management. This inventory which makes up
the
main portionof
thetext is
then analyzed in respectto
the condftionsof
evolutionin
the agri.cultural sector. The study focuses onthe
foltowing points..the
ttproductionisttt point,of
viewthot
hos characterized research d.one since the l950ts isstill
operating, althoughto o
lesser degree. This is no doubt dueto
timita-tions in the searchfor
an ever-increosrng production, as well os cdvonces in resecrch because increasingly detailed lotowled.geof life
mechanisms ondthe
appticatronsof
electronics olloru more specific actions ond precise adaptationof
inputsto require-ments. Chemicalor
mechanical operatrons on plantsor
animals are being increasingly replaced by biological techniques. This growtng importance of information andbiotech-nologies
is
leadingto
an evolutionin
the
modernization modelof
agriculture. Thequality
of
agricultural productsis
olso plcyinga
more tmportant role.In
any case,the
ineluctable continuationof
technologicat progresswill
requirefurther
research intoits
technical, economic and social consequences.(*) INRA : French National Institute of Agricultr,ral Research
CEMAGREF
:
French National Centerfor
Farm Machinery, Agricultural Enginee-ring, 'vVater and Forestry.INTRODUCTTON
La
manièredont
s'opèrela
modernisationde
I'agricultureest
soumiseà
I'influence d.e nombreux facter:rs économiques, structurelset
conjoncturels, qu'il est im.portant de chercher à élucider, notamment d.ans la période actuelle où certainestendances peuvent apparaître comme inquiétantes (chute
de
I'investissernent encapital productif), où les contraintes sont fortes (pressions sur les prix, les revenus, le financement) et où les enjeux sont considérables. C'est en effet I'avenir de
I'agricul-ture
françaisequi est
enjeu
:
évolution du nombre d'exploitationset
du nombred'actifs agricoles, mise en valeur du tercitoire, place de I'agriculture française d.ans
la compétition internationale, etc.
La
modernisationde
I'agriculture dépend aussi bien sûr des innovationstechniques issues
de
la
Recherche (l'orientationde
la
recherche étant elle-même sous I'influence de multiples facteurs parmi lesquels l'évolution dela
société dans son ensemble, mais nous n'entrerons pasici
dans I'analyse de ces interactions). Pourtenter d'appréhender les innovations susceptibles de se diffuser en agriculture d.ans
dans les prochaines années, nous avons rencontré des chercheurs des disciplines tech-niques
de
I'INRAet
du
CEMAGREtr'. Leurs appréciations sur les nouveautés, 1esdécouvertes qu'ils élaborent
ou
qu'ils pressentent d.ansleur
champd'activité
sont présentéesici
selon un ordonnancement traditionnel c'est-à-dire en distinguant d'uncôté les productions végétales
et
les techniques qui leur sont a"sociées (machinisme)et
de I'autre les productions animales. Nous avons essayé dansle
texte de ne pas nous contenter delister
les innovations évoquées mais aussi de mettre en évidence certainesde
leurs caractéristiques(*).
Mais c'est surtout dansla
conclusion quelron tente de dégager les lignes de force des innovations mentionnées en ce qui
concer-nb le modèle de modernisatiôn de I'agriculture.
Notons gue nous n'avons pas toujours
fait
la
distinction entre les innova-tions qui resteront dansle
domaine de la rechercheet
du développement,et
celles qui diffuseront jusque dans les erploitations dans Ia mesure où une innovation techni-que en amont (une nouvelle méthode de sélectionpar
exemple) setraduit
souventpar
une innovation technique dans I'agriculture elle-même (une nouvelle variétédans I'exemple
cité,
laquelle entraîne souventà
sontour
des changements induits :plus ou moins de traitements phytosanitaires par exemple).
(*)
Cependantil
n'a pas toujours été facile d'échapper à l'écueil d'une énumération.Le
lecteur soucieux de prendre connaissance des innovations en disposant d.'unegrille
d'analyse préalable (mais ce sera la nôtre !) pourra donclire
la conclusion2
Par cette
meilleure- connaissance de I'orientation des rechercheset
des innovations qui se dessinentà
I'horizon, on se donne- notamment des moyenssupplé-mentaires pour comprendre I'influence respective des facteurs économiques
et
desdéterminants technologiques dans
la
combinaison productive (importance relativedu travail, de la tetre, du capital
fixe et
du capital circulant);
on pottra également ainsivérifier
ies h1ryothèses que I'on peut faire surla
place nouvelle desinvestisse-ments
et
des autres achats de bienset
services dans les conditions présenteset
àvenir de
la
modernisation de I'agriculture. L'approche technologique est en effet né-cessaire pour interprêter les évolutions d'achat des biens d'équipement en matérielet
bâtiments, pour comprendre Ie partage entre formation de capital fixe et dépensesde consommations intermédiaires, pour distinguer les changements techniques "capi-tal-saving" et "capital-using" (*).
(*) C'est-à-dire ceux qui économisent du capital et ceux qui entraînent des investisse-ments supplémentaires.
I
-
MACHINISME, AGRONOMIE ET PRODUCTIONS VEGETALES.l)
L,e machinismeLe machinisme agricole connaît actuellement une crise grave. Des restruc-turations importantes sont en cours
à
l'échelle nationaleet
internationale, Renault Agriculture est endéficit
(400 millions d.e pertes en 1985, mais 100 millions seulement en 1986 grâceà
Ia
diminution du personnelet
I'amélioration de la productivité)r eten 1986 pour
la
première fois depuis 30 ans les immatriculations de tracteurs ontété en France inférieures
à
40 000 unités. Renault Agricultwe,filiale
de Renault, est en position assez fragileet
a manqué des occasions de se développer, de devenir une multinationale;
elle est aussi passée à côté de l'achat de Braud qui a été reprispar
Fiat
(depuisil
n'y
a
plus de constructeur français de moissonneuse-batteuse),et
de Huard, repris par Kûhn.Elle
a
aussi perdu en 1986la
première place sur Ie marché français des tracteurs auprofit
deFiat.
Eneffet, la
firme française a misésur
le
tracteur haut de gamme, puissant, bien équipé mais cher.Fiat
au contraireproduit plutôt des tracteurs classiques, meilleur marché que les Renault ou les Massey Ferguson
et
dépense sans doute moins pour Ia recherche.Fiat
est ainsile
seulgros constructeur à ne pas connaître de difficultés graves pour les raisons précédentes, mais aussi grâce à I'aide de I'Etat italien en matière de flexibilité du travail
notam-ment'
et
grâceà
sa politique commerciale: il
n'a conservé que les concessionnaires"les plus virulents". Un certain nombre de petits constructeurs de matériel réussissent également assez bien dans du matériel spécialisé : ainsi Pellenc et Motte, qui fabrique des sécateurs pneumatiques
et
des machinesà
secouer les arbres, exporte sur soncr6neau, de même les fabricants de machines à irriguer.
La
crise du
machinisme agricoledoit
toutefoisêtre
relativisée:
elle
est moindre gu'en Angleterre;
par ailler:rs tous les secteurs industriels sont en crise.Les restructurations, les relroupements de sociétés ne sont pas gênants en eux-mêmes,
et
cela d'autant plus que dans cesecteur
il y
a
beaucoup d.'entreprises familiales traditionnelles.Au total
I'industrie du machinisme agricole occupe près de 30 000salariés. Avec 480 entreprises
il
s'agit essentiellement de PME, de quelques grosses entreprises (Renault-Agriculture, seul constructeur français de tracteurs) etd'implan-tations locales
de
firmes multinationales (Massey-Ferguson, CaseIH,
John Deere,etc).
Un des moyens pour les constructeurs pour sortir du marasme est d'améliorer
leur
productivitéet
d'abaisserleurs
coûts notammentpar
la
conception assistéepar ordinateur (CAO), ce qui peut leur permettre d'accroître leur marché ; ils peuvent aussi chercher à exporter ; deux seuls marchés donnent de I'espoir : I'Inde et la Chine,
mais pour un matériet différent du français.
Ils
peuvent aussi proposer une nouvellegamme d.e matériel.
La recherche en matière de machinisme se
fait
essentiellement auCEMA-GREF qui passe parfois des contrats avec des constructeurs. L'orientation des
re-cherches
y
est décidée parle
Comité Supérier:r dela
Mécanisationet
de laMotori-sation Agricoles
où
siègentla
Professionet
I'Administration:
SYGMA (syndicatdes constructeurs de matériel agricole), SEDIMA (syndicat des distributeurs), FNSEA
(fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), Ministères de I'Agricul-ture
et
de I'Industrie,etc.
Un peu de recherche est égalementfaite
parle
CETIM'Centre technique des industries métallurgiques,
qui
dans sa station de Senlis faitdes travaux en particulier sur la résistance des matériaux. Les 400 petits constructeurs
français ne
font
pas de recherche, maisfont
dela
mise au point de matériel pour répondre à une demande localeet
immédiate.Il
semblerait cependant qu'ils nesatis-font pas toujor:rs bien les besoins régionaux.
Quelles pourcaient
être
les nouvelles orientations du machinisme agricole ?La
tendance de l'évolution actuelle d.u tracter:r est I'augmentation dela
puissanceet
la
proportion toujours cr:oissante dutracteur
à 4
roues motrices avec tous lesprogrès techniques concomitants
:
extension dela
gamme de vitessesr changements de vitesse sous charge, attelages rapides associés au relevage, prises de forcemulti-ples, automatisation de blocage de différentiel, etc (x). Mais on bute sr:r le gigantisme
et le
coût de ces tracteurs ou automotrices.Il'faut
donc trouver d'autres solutionsque les conventionnelles pour allégen
le
matérielet
le
rendre moins coûteux. Surles tracteurs, on peut envisager d'introduire des systèmes plus souples, modulables (on pourrait augmenter ou diminuer
la
puissance selonle
besoin),par
exemple desmodules roue-moteur de 30-40 ch qu'on pourrait mettre en double ou en
triple
selonles
travauxà
effectuer. Les moissonneuses-batteuses actuellesqui
absorbent ?00q/h
(c'està dire font
3 ha/h) sont aussifort
encombranteset
onatteint
une iimite en matière de niveau de perte en grain acceptable. Ona
éloignécette
limite
ense débarrassant du secoueur
alternatif
sur les machines haut de gamme ou en rem-plaçant le batteurrotatif
transversal par unrotor
longitudinal ("axial flow"). Actuel-lementle
CEMAGREFréfléchit à
un système permettant de ne plus faire passertoute la plante à travers la machine, mais seulement l'épi ou le grain : c'est le stripper' déjà utilisé pour le
riz.
On peigne la céréale, la paille reste au sol et doit être broyée ultérieurement. Pour ce stripper aussi on pou.ryait envisager un concept modulaire.Ces deux exemples sont caractéristiques
: l) Il
faut sortir des idées conventionnellesqui ont prévalu en machinisme depuis le début du siècle à cause des limites physiques
(*)
Cf
BOURNASL.
1987-
Evolutionet
tendances dansle
machinisme agricole. BTMEA (15-16)' mars-avril 7987, pp. 9-14rencontr6es. 2)
il
faut
s'adapterà
des besoins variéscar
iI
existe plusieurs types d'agriculture (sansparler
des agriculturesdu
Tiers-Monde): il
est
nécessaire des'orienter vers des solutions différenciées
en
fonction des besoins variables desagriculteurs.
D'ici l'an
Z00O dans I'agriculture "professionnelle"le
tracteur tendra vers une puissance maximalede
150 ch, des pneumatiques largesà
très basse pression,une transmission de puissance aux outils animés probablement par voie électrique
et
4 roues motrices égales. Mais I'aspect le plus important concerne les applicationsde l'électronique. Celle-ci rend possible une liaison directe souple capteur
-
conduc-teur
-
actionneur. Cela permet aussi de résoudrele
problème dela
suspension descabines : si on supprime les liaisons mécaniques entre cabine et tracteur, la cabine est
isolée,
le
confortest
donc amélioréet la
vitesse d'avancement peut augmenter siles outils
le
supportent. L'électronique permet aussi de travailler à glissement cons-tant sans avoir les retard.s créés par les transmissions mécaniques (ainsile
tracteur reste en bonnes conditions d'adhérence). Etle permet également ie contrôle des trans-missions:
selon I'information captée,le
différentiel se
bloque automatiquement (Massey Ferguson).A
plus long terme,pouraient
se développerla
commande dedirection,
le
guidagedu
tracteur,
Ie
réglage automatique desoutils
par
captage d'information.Le
guidage automatiquepourrait
être
sans chauffeur,ou
avec unchauffeur
pour
plusieurs machines (tracteur-esclave). Maisle
développement del'électronique suppose aussi une baisse des coûts
et
une bonnefiabilité
(donc laformation des réparateurs,
et
un système de remplacement des composantsà
basprix).
Notons également que l'électronique ouvre des perspectives nouvelles permet-tant de sortir des voies de recherche traditionnelles.L'une des applications importantes de l'électronique c'est de rendre le
maté-riel
plus "intelligent", c'està
dire
d'adapter sontravail
au milieupar
le
contrôle des procffés. Ce dernierfait
appel à un automatisme à 3 niveaux : sensoriel (capter:r),de
décision(à
i'aide
d'uneunité
centraleà
microprocesseur)et
d'action (par la commande d'électrovannes actionnantles
vérinsou
moteurs hydrauliques dans lecas du tracteur). CeIa permet une amélioration de
la
sécurité, une meilleure gestion de la puissance et des opérations culturales :*
on peut envisager un réglage instantané (par exemple pourla
vitesse d'animationdes pièces travaiilantes) selon les hétérogénéités du
sol
(ainsiiI y
a
des zonesplus argileuses ou plus caillouteuses dans les parcelles,
à
cause du remembrement6
-
la
distribution des fertilisants ou des phytosanitaires pourrait sefaire
en fonction des besoins locaux précis dansla
parcelle. Des systèmes électroniques existentdéjà pour
les
semis de précision oula
régularisation des pulvérisations, mais onpeut envisager aussi que les hétérogénéités de la parcelle (topographiques ou tex-tr:rales) soient prises en compte
et
introduites dans un programme gui régulerait les épandages d'après ces données. Ceci suppose. que I'onait
résolu les problèmesde localisation précise du tracteur dans
la
parcelleet
que I'on mette au pointdes programmes cohérents admissibles pour ltagriculteur et pour I'agronome.
Lrautre application de l'électronique c'est fonlinateur de bæd qui enregistrera
un certain
nombre d'opérationset
poulTarestituer
I'information. On pourra ainsi élaborer des données économiques de gestion de I'exploitation parcelle par parcelle eny
intégnant temps de travaux, apports d'intrants, matériels utilisés, qualité, voirequantité des produits récoltés,
etc.
(cf la
notion d'itinéraire technique). On peutenvisager une interconnexion entre cet ordinateur de bord et celui de I'exploitation. Outre l'électronique,
la
grande voie d'innovation dansle
machinisme agricolec'est bien sûr la robotisation. Les chercheurs du machinisme agricole estiment qu'elle
répond à une forte demande sociale potentielle de la part des agriculteurs, notamment
pour
la
cueillette des fruitset ia traite.
"S'il n'y a pas de robot cueilleur,il
n'y aura plusde
fruits
en France" (à causedu
coût dela
main-d'oeuvre). D'ailleurs un des secteurs oùil y
a eu ces dernières années un accroissement de productivité notable,c'est
la
viticulture grâce à la machine à vendanger. Les recherches sur Ie robot cueil-leur sont bien avancées, celles sur Ie robot detraite
un peu moins(cf.
infra). Parcontre, la robotisation du tracteur n'est pas encore en vue. La recherche sur Ie robot de labour effectuée en 1981 au CEMAGREF a été stoppée car
la
profession n'étaitpas prête,
et
il
restait des problèmes de sécurité à r6soudre. Certains estiment quela
robotisation demeurera marginale dansce
secteur exceptépour
les
machinesà
drainer;
cependant des progrès peuvent être envisagés si I'onanive à
mettre aupoint des systèmes inertiels (au
lieu
des systèmes radars) pourla
localisation. Eneffet
I'une des difficultés est de situerle
tracteur de manière précise dansI'environ-nement (un problème similaire se pose en recherche
militaire
quand on cherche àfaire un robot de combat contre les chars adverses, aussi
le
CEMAGREFa-t-il
con-tacté
la
Défense sans grand succès d'ailleurs). En matière de robotisation teCEMA-GREF
travaille
avec certains constructeurs (PELLENCet
MOTTE par exemple) et avec les Universités de Montpellier, de Marseilleet
desinstituts
comme I'ITMI de Grenoble, également un peu avecle
CEAet la
SAGEM(*)
(cette dernière travailieffi
à I'Energie Atomiquebon marché et robuste et
il
doit résoudre de multiples contraintes biologiques.En matière de récolte' en dehors du robot cueilleur pas de révolution à atten-dre, excepté dans les systèmes maraîchers de plein champ où elle constitue un facteur limitant
i
on recherche de plus en plus une récolte mécanique. C'est le cas par exemplede
la
fraise industrieile.Cette
mécanisation dela
récolte induit des schémas desélection
:
forme dufruit,
nécessité d'une matr.ration groupée1 etc... Le CEMAGREFtravaille
égalementsur
la
robotilation des travaux
forestiers; il
por:rsuit une recherche sr:r le bras robotisé d'éclaircies forestières (BREF).La robotisation est considérée un marché porteur. Un chercheur du
CEMA-GREF envisage
à
l'échéancede
10-15 ans une production deZ
000 machines paran
et
unchiffre
d'affaires global de près de 750 millions de F. répartis comme suit (x) :Fruits
et
légumesTraite robotisée
Irrigation-drainage
Débroussail lage forestier
Chiffre d'affaires annue I 4OO MF Z5O MF 75 MF 12 MF Nombre de robots 400
1
000 750 15D'après
les
informationsdont
on dispose,la
rechercheen
machinismene serait pas beaucoup plus avancée
à
l'étranger qu'en France; il y
aurait même moins de rechercheà
long terme czrrla
prudencey
serait
encore plus grande. Enmatière d'électronique
sur tracteur, c'est
Fendt (Allemagne)et
Massey Fergusongui
seraient les plus avancés. Aux USA, malgré des moyens importants on observeplutôt
I'aménagement immédiat des choses existantes. AinsiIa
France semble d.ansune position honorable en matière de robotique agricole.
(*) Source
:
MONTALESCOT J.B. 198?.
Machinisme agricole:
les plus récents auto-matismes deviendront-ils robots?
Llnformation Agricole (58?),fév.
198?, pp. 49-55Outre les recherches sur l'électronique
et
la
robotique' un accentimpor
tant a été mis ces dernières années sur fergonomie du tracteur (pour les automotrices les progrès en ce domaine sont moins avancés). Cela concerrre la sécurité,
I'accessibi-lité
aux cabines,le
positionnement des pédales,le
confort du siège,Ia
suspension,I'insonorisation,
le
conditionnementd'air
dansles
cabines,etc. L'air
conditionné en cabine ne doit pas être perçu comme un luxe ;il
s'agit non seulement de rafraîchir ou réchaufferI'air,
mais aussi dele
filtrer
à
cause des poussièreset
des produitschimiques en suspension lors d'épandages. On peut ainsi envisager que
la
cabine du tracteur de demain soit quasiment un bureau !Finalement
les
orientationsdu
machinisme aujourd'huitelles
qu'elles apparaissaient au d,ernier SIMA (Salon Internationalde
la
Machine Agricole) sontles suivantes :
-
pnogrès effectués pourle
confætet la
sécurité:
suspension des cabines, contrôleélectronique de transmissions, automaticité complète des attelages (cf. les médailles attribuées par le Comité pour I'Encouragement à la Recherche Technique).
-
productivité accrruepour
le
travail
hrrynain:
épandeur d'engrais ou andaineursde
grande largeur, développementde
la
mécanisationet
de I'automatisation en cultures spéciales.-
amélioration de la qualité des épandages (et augmentation de ler:r larger:r)-
réduction d.u nombre de passage pourla
préparation d.eslits
de semence grâceà des outils combinés.
En
défintttveen
matièrede
mc.chinisme agricole,la
mécanisatfon sepoursuit, atteignant désormais ta récolte des cultures spéciales. Mois
le
machinisme agricole fortement touché par la crise sero sons doute renouvelé dons les prochaines années ou déeennies par ltélectroniqueet la
robotique.La
machine remplacero olorslrlzomme pos seulement au niveau de
la
force physique comme c'estle
cas pour lc mécanisationet la
motorisation, mois cussi au ntvec;u de certaines activitésintellec-tuelles. Par aitteurs quelques spécialistes du secteur du rnachinisme mettent Ltaccent sur
le
Aoncept d'outlls modulaires pouvant stadapter à aifférentes tailles de parcelles ou dtexploitatioru: lo croissance de la taitte des matériels vo-t-elle se ralentir ?a)
fétat
des solsOn s'est préoccupé ces dernières années d'un certain nombre de
problè-mes
tels
la
fatigue des sols,la
baisse du taux de matière organique, l'érosion, ladégradation
de
la
structure des sols,etc.
Certains de ces problèmes apparaissentactuellement comme solubles et la situation en voie d'amélioration.
On parle de fatigue des sols quand
il
y a des baisses de rendement aux causes mal connues. On va précisément chercher à élucider celles-ci :-
ona
crééà
Orléans un laboratoire de diagnostic des sols géré parla
Protection des Végétaux, laboratoire qui appliquera les techniques mises au pointà
I'INRADijon
:
quand on observe de fortes baisses de rendement, ce laboratoire essaierad'en déterminer
les
causes (problèmes de toxicité, présence de nématodes ou deparasites,
etc).
Le
diagnostic effectué permettra d'orienter vers un traitement. Certes parfois les solutions sont inexistantes (cas de la rhizomanie dela
bettera-ve) ou trop coûteuses (traitements nématicides en sol classique) : on peut cependant alors envisager d'autres rotations.
on peut également analyser les substrats utilisés en cultures sous serres en hors
sol
et
leur résistance (un substrat résistant est un substrat où les maladies sedéve-loppent moins bien). On peut aussi proposer d.es techniques pour rendre les substrats plus résistants (par exemple par un apport de 1ô % de terres résistantes).
En ce qui concerne
la
diminution dutaur
de matière cganiquela
situationest
moins grave qu'elle n'aété
avec les labours profonds (dansle
Soissonnais, ona
labouré jusqu'à45
cm de profondeur!).
Aujor:rd'hui on est revenuà
des laboursplus superficiels. Cependant on
a
I'impression qrr;ity
a
accroissement de l'6rosioncomme c'est
le
cas pÉrr exemple dansIe
pays de Caux, celle-ci pouvantêtre
liéeà la baisse du taux de matière organique. Les avis sont partagés, certains chercheurs étant pessimistes, d'autres non.
Un des moyens possible de réduire l'érosion ravinaire, c'est
le
semis direct, maisil
peut entraîner une baisse du rendement. Le non travail du sol peut devenirintéressant en parcelles pentues pour
limiter
l'érosion,et
dans les régions où les temps de travaux sont restreints (climat humide, sols lor.rrds).Il
s'est cependant peudéveloppé ces dernières années, car
il
ne donne pas en France de très bons résultats: problème des débris végétaux, de pénétration dans les sols durs, des déficits de levée,10
les résultats sont -meilleurs en raison des types de sol
et
des conditions climatiquesentraînant une dégradation moins rapide de
la
matière organique quifait
que I'onpeut brûier les pailles. Le semis direct reste cependant assez
attractif
dans certaines conditions:
système racinaire adéquàt, teneur en argile suffisante, et éventuellementà
I'intérier.rde
certaines rotations culturales mieux raisonnées.Il
est
intéressant notamment por.r la rénovation des prairies.Une autre
pratique s'est égalementfort
peu développée,futilisation
desengrais verts.
IIs
permettraient d'éviterla
percolation de I'azote I'hiver, de lutter contre I'érosion, de créer un couvert végétal pour les oiseaux ; mais en zone à faiblepluviométrie
ils
peuvent affecter les réserves en eau;
par ailleurs le retournementau printemps
est
parfoisdifficile.
Quant aux légumineusesleur
semenceest
trop coûteuse pour qu'elles soient utilisées comme engrais vert.En ce qui concerne la monoculture on avait eu parfois une vision
catastrophi-que de ses conséquences. Powtant dans les Landes
-
milieu certes particulier-
onobtient 130 q de maîs malgré
la
monoculture depuis 10-15ans;
cependant, l'érosionéolienne
y
est forte. Ceci pose le problème de I'internalisation de ces coûts externes :érosion, pollution
par
les
nitrates. Toutefoiscette
dernière n'est pas plus élevéedans les Landes que dans
la
Beauce car la plante utiiise mieux ce qu'onlui
fournit et par ailleurs une mise en valeur réfléchie conduit à utiiiser la forêt restante comme moyen d'absorption des fertilisants excédentaires...Un autre problème fréquemment évoqué aujourd'hui est celui de la dégradation
de
la
sûrrcture des solsà
causedu
tassement. Cependant ence qui
concerne lesopérations cultr:rales
Ia
situation s'estplutôt
améliorée récemmentpar
rapport àce qu'elle
était
il
y
a une dizaine d'années dufait
de la largeur plus grande des outilset
dela
diminution du nombre de passages pour les façons culturales. Comme lestracteurs sont plus lourds on utilise des roues jumelées
;
et
dansla
zone entre les roues"le
tasse-avant" (train de pneus à I'avant du tracteur qui couvrent I'intervoie)tasse
le sol:
on
a
ainsi surtoute
la
largeur detravail
du. tracteur une pressionhomogène comme celle que réaliserait un rouleau, autrement
dit
on utilise le poidsdu
tracteur pour
en faire
une opération culturale, Surce
sol
tasséde
manière homogèneil
sera ensuite possible de circuler sans créer trop d'ornières et detravail-ler
de façon précise en reprise de labour. Par contre pour les récoltes de mais, bet-teraves, tournesol, pommesde
terse, l'évolutiona
été
négative: la
capacité desbennes
a
étê
multipliée pæ4
ou5,
cequi
fait
un poids trop important, surtout sil
I
l
mais crest encombrant
et
cher. Pour rattraper ces dégâts I'agriculteur cherche à tra-vailler les ornières avec une dent lorsque Ie passage des roues est bien localisé, sinon c'estdifficile,
et les actions curatives sont d,e toute--façon, aléatoires.Por:r améliorer la structure du sol on a aussi pensé à utiliser des polycristaux
d'oxyde de
fer et
d'alumine qui se fixeraient sur les agrégats. On a même envisagé quandla
structure du solétait
particulièrement bonne de répandre à sa surface unepellicule pour
le
protéger dela
d.égradation, mais sila
pellicule est rompue, I'effetest terminé !
En ce qui concerne la connaissance des sols, les inventaires au niveau national
sont un peu en panne ; les progrès se feront à partir des exploitations dans la mesure
où
les
agricuiteurs se donnerontle
moyen d'une connaissance approfondie de leurs tenres. Par ailleurs à plus longue échéance l'électronique embarquée permettra peut-être de mieux prendre en compte la nature des solset
leur hétérogénéité, mais pour celail
faut mettre au point des capteurs adaptés.b) le drainage
Une des caractéristiques de l'agriculture actuelle est I'artificialisation aoissante du milieu, la culture sous serre en hors sol en étant I'exemple le plus poussé. Mais même en grande culture on observe une telle artificialisation grâce au développe-ment de I'irrigation
et
du drainage. Ce dernier a beaucoup progressé de 1980 à 1985(plus de 100 000 ha nouveaux drainés annuellement).
It
est en cours dans les boulbènes, les terrasses lyonnaises, la Bresse, les Dombes, le Charolais, etc. :il
permet des'af-franchir du milieu
et
de changen de système de pnoduction. Le développement dudrainage
a
été rendu possible guand on a découvert qu'il pouvait être pratiqué dansdes
milieux
anisotropes(tels
les
limons battants hydromorphes) contrairement àI'opinion traditionnelle. I1
a
êté favorisé par le remplacement des tuyaux en poteriepar
ceux en PVC où les risques de colmatage sont moindres.Il
a
enfin bénéficiéd'aides financières
du
Ministèrede
I'Agricultureet
de
la
création d'associationsde drainage.
L'affranchissement
du
milieu
rencontre toutefois deslimites.
Comme onI'a vu
il
ne s'agit pas de "matraquer" un sol parce qu'on dispose désormais de matérielLZ
e) Le travail du sol.
Les recherches dans
le
domaine dutravail
du so1 sont insuffisantes : àI'INRA
il
n'existe guère que 10 chercheurs sur le travail du sol, beaucoup moins qu'enAngleterre. Des recherches appliquées sur les relations sol-machines sont donc néces-saires
;
jusgu'à présent ona
surtout étudié seulementle
compactage par les roues.Les fabricants
ont
un service de recherche peuétoffé,
sans agronomes. Quand ilsconçoivent un nouveau matériel ils le soumettent au Comité pour la machine nouvelle
qui attribue des médailles pour
le
SIMA, mais pas waiment à des essais agronomiquesapprofondis. I1
y
a parfois des exceptions:
Renault afait
appel à un panel d'expertspow
la
conception d'une nouvelle architecture detracteurs;
Kongskilde a présenté aux chercheurs les prémisses du "germinator" (cf. infra). Par ailleurs le CEMAGREF a mis au point un appareil le pénétromètre-enregistreur gui mesure le degré detasse-ment et de dr:reté du sol.
Les tendances nouvelles en matière de travail du sol sont les suivantes :
-
réduction des interventionstout
en conservant les performances. Une enquête en Béarn a ainsi montré qu'entre 1970et
1981 on avait diminué le nombre d'opérations sur labour de 12 à4 !
Dans I'Oise, on effectue couramment des préparations pourbetteraves en un seul passage sur labour alors qu'on en faisait 3 ou 4
ii
y a seulement10 ans.
-
en labour:
accoissement du nombne de corps de cbarnre (à t'anrière), mais diminu-tion de Ia largeur de prise par cor?s (ae tg pouces à 14 pouces) ; moindre profondeurdu
labour pourne
pastrop
diluer
les
élémentsfertilisants
;
améiioration des sécurités sur les chanrues ; adaptation de versoirs à des labours rapides (7-8 km/h) ;on cherche désormais à labourer 10 ha par jour. Mais les labours ne sont pas près de disparaitre.
-
pour le tracteur, développement des équipements pour I'appui au sol-
développement du combiné travail du soVsemoir, surtout pour le travail d'automne: on essaie de faire labour et semis le même jour-
amélioration dela
régularité deia
reprise du iabour;
diminution du nombre depassages, de
Ia
profondeur du semis. Pour ies labours de printemps, on cherche une plus grande largeur detravail
et
un meilleur contrôle dela
profondeur plusque la vitesse.
Dans les limons battants, pour implanter
le
blé d'hiver coffectement,il
faut éviter de séparer labouret
semis,.maisle
faire si possiblele
même jour. La solutionargilolimoneuse
; il
ne
nécessite pasun
équipement très puissant: il
suffit
d'untracteur de 80-85 ch,
tirant
un semavator de 1180 m-
2 m pour emblaver 7-8 hapar jor:r.
La
techniquedu
semavaton s'est développée entre 1966et
1976, puis arégressé du
fait
de la diminution des surfaces en maîs et par là de celles en blé semétardivement,
et
des chutes de rendement en année très sècheet
en année humide(it
y
a
engorgement d'eau dansla
partie travaillée du sol gui est superficielle (5-?cm) et pourzissement des racines au cours de I'hiver). On a préféré revenir au labour traditionnel, plus exigeant en temps de
travail
à
I'hectare, mais aux résultats plus assurés.De
pluscette
techniquene
s'est jamais développée sur d,rautres culturesque le blé d'hiver, les nombreux essais (INRA, ITCF (*)r...) sur cultures de printemps, notamrnent mais, ayant montré ses maigres performances.
La
solution adoptée aujourd'hui demande 2-3 fois plusde travail
mais est plus satisfaisante : on cherche à faire labourçt
semis le même jour. Potrr les exploita-tions de moins de 120 ha, on observele
développement de chantiers collectifs, parentraide, comme c'est
le
cas dansle
Thymerais en Eure-et-Loir. Trois tracteurssont présents simultanément
I
I'un labourant, I'autre effectuant la reprise de labouret le
semis,le
troisième les traitements herbicideset
le
transport des semences. Por.rrle
labouril
faut
disposer d'un tracteur de pius de 100 chà 4
roues motrices avec des pneumatiques adaptés car la charrue est lourde (5 socs). Le deuxième trac-teurr muni d'un tasse-avant, préparele
lit
de semenceset
fait
le semis. De la sorte on retassele
labour: de manière homogène, onfait
le
lit
de semences, on sème et on peut ensuite circuler sans difficulté pour pratiquer le désherbage.Mais en ce qui concerne les semis de printemps
il
n'y a pas de solutiontechni-que aussi satisfaisante. Du
fait
de I'humidité du sol accumulée durant I'hiveril
estnécessaire d.e décomposer et d.'échelonner les opérations nécessaires. Une des solutions envisageables consiste à pratiquer un labor:r d'automne, à effectuer un prénivellement après labour avant I'action du gel
et
à préparerle
lit
de semences au printemps en un seul passage en utilisant un appareiltel
le "germinator" de Kongskilde, vibroculteurde
grande largeur qui permet une profondeur de travail régulièreet
maitrisée etqui minimise le nombre d'opérations de reprise de labour. En utilisant un vibrocultetrr classique on doit laisser sécher le sol ensuite, puis passer un autre outil pour détruire
les mottes
74
En matièie de
travail
du sol d'autres voies paraissent au contraire être desimpasses. Ainsi les charrrues à
8
socs (5 à I'artière,3
à llavant grâce à un relevageavant)
:
celaa
mal fonctionné en raison de ladifficulté
d'assurer uneffort
detrac-tion:
simultanémentà
I'avantet
à
I'arrière. Les reprises profondes de labour par décompacteur, chisel ou sous-soleuse ne donnent pas non plus toujours de bonsrésul-tats
:
elles demandent beaucoup de traction;
Ie tracteur appuie fortement d'oùpar-fois dégradation de la structure en raison d'un travail des dents insuffisant.
En définitfve
les
agronomesne
semblent pas trop pesstmistes surl'état
dessols, molgré tes probtèmes d,e compaction dûs aux chantiers de récotte nota.mmment.
En matière
de
travait du sol,le
non labour que lton considérait comme prometteuril
y
a
quelques années ne s'est pas dévetoppé en France matgré l'économie de temps qutil permet,du fait
d.elo
baisse de rendement qu'il entraîne sutout sur eultures deprintemps. On notera ltimportance que
peut
avoir ttéquipementcollectif bpdicat
de drainage, CIJMA
(*)
gros tracteurs), voire le travail en commun comme celaappa-raît
pourles
labourset
semis d'automne.Si Io
connctssonce des solsse
poursuit,it
reste cepend.ant en ce domaine des zones d'ombre où les points de vue des chercheursne
concordent pas touiours, par ucemple ence
qui concerrle les conséquences de la baisse du taux de matière organique.3) L'anélioration génétique
L'amélioration génétique est une voie importante d'innovation en agriculture ;
en
effet
I'agriculteqr ne trouvant plus progressivement que les nouvelles semencessur
le
marché est amenéà
les adopter(**)
i
or
elles sontle
vecteur de nouvelles variétés, voire de nouvelles plantes, mais aussi des nouvelles méthodes de culture qu'ellesnécessitentpow
exprimerleurs
potentialités. Réciproquement aujourd'huiil y
a
de nombreuses innovations en matière génétique qui permettent d'envisager l'apparition de nouveaux types de semences et de nouvelles variétés.La
sélection génétiquevise
aujourd'hui d'unepart
à
obtenir des variétés plus performantes en terme de rendement, de coût de productionet
de résistance*
CUMA : Coopérative d'utiiisation du matériel agricole.**
Contrairementà
une idée répandue, même pourdu
maîs hybride I'agriculteur potrnait reproduire lui-même ses semences si on introduisait I'apomixie:
iI
s'agit de la formation de graines sans fécondation préalable, c'est une forme de multipli-cation végétative. Cependant ceci n'est pas encorefait
même au niveau dulabo-ratoire.
Il
faudrait qu'un obtenteur propose de telles variétés' or aucun obtenteuraux maladies, d'autre
part
à adapter de manière de plus ea plus pnécise les variétésaux besoins par une spécialisation croissante
;
eneffet
une même plantea
souventplusier:rs utilisations, on cherche désormais à créer des variétés adaptées à chacune
d'entre elles. Ainsi autrefois on
a
sélectionnéle
mais pourle
rendement en grainet
on a employé les mêmes variétés pour I'ensilage ; désormaisil
existe des variétésspécifiques pour cette dernière utilisation.
Le
rendementreste
doncun
critère
importantde
sélection, une variété qui nla pas un bon rendement ne passe pas, mais désormais on insiste beaucoup aussisur
les
qualités des nôuvelles variétés, notamment surla
résistance aux maladies(cf infra).
Traditionnellement celle-ciétait
obtenue par sélection de variétésrésis-tantes, aujourd'hui on cherche aussi
à
transférerles
gènes de résistance. Dans cedernier d,omaine
la
perspectivela
plus probableà
court terme estle
transfert du gène de résistanceà
un herbicide:
ce dernier détruira toutes les plantes, sauf lesespèces semées résistantes. Les travaux sur ce thème s'expliquent par
le fait
qu'ilest plus facile
par
génie génétique d'introduirela
résistance aux herbicides que Iarésistance aux maladies.
De
plus pourles
firmesqui
produisent I'herbicide, c'est un gros avantagecar
cela permet de prolongerla
vie de I'herbicide (au bout de Z0ans les herbicides tombent dans le domaine public : tout le monde peut en fabriquer) ;
aussi les firmes privées notamment Monsanto ont beaucoup investi dans ce domaine, mais également I'INRA.
Le
transfert dela
résistance au glyphosate (herbicide dontle
nom commercial est "Round-up") a déjà été réalisé sur le tabacet
lepétunia
eton cherche
à
I'introduire dans des plantes cultivéescar
il
s'agit d'un herbicide fort efficace.Il
est probable que ces travaux aboutiront dans moins de 10 ans, mais pour le moment on en est au stade des essais en pot.On cherche également à introduire la résistance aux maladies, que I'on trouve
soit dans des espèces voisines, soit dans I'espèce elle-même, mais ce n'est pas aisé ;
on
a
notamment besoinde
mieux connaître les reiations entre parasiteet
plante.Des résultats importants ont déjà été obtenus pour: la majorité des plantes cultivées :
plantes maraîchères, de grande culture, arbres
fruitiers
et
même pour des plantes fouragères (la luzerne par exemple).Le deuxième grand type d'objectif en amélioration des plantes est donc d'ob-tenir des variétés mieux ciblées, mieux adaptées aux besoins à satisfaire, par exemple aux diverses utilisations en
frais
ou industrielles du produit. La diversification peut d'ailleurs prendre des formes très variées. Par exemple pour les espèces potagères,16
(il
s'agit des légumes qui sont vendus prédécoupés, emballéset
prêtsà
I'emploi :ceci se développe pour
la
salade,les
carottes râpées), mais aussila
recherche detypes différents d'espèces
bien
connuesou
I'introductionde
légumes peu connus (brocolis, chou chinois, etc)..
L'amélioration des plantesest
caractériséepar
I'utilisation
de
nouvellestechniques qui remplacent les méthodes de sélection plus traditionnelles.
Il
y
a I'hy-bnidation qui n'est pas r6cente mais que I'ona
introduite chezIe
tournesol grâceà
la
mise au point de lignées mâles stérileset
que I'on chercheà
introduire chezle blé, mais aussi les techniques du génie génétique notamment
le
transfert de gèneet
I'hybridation somatique. Cette dernière technique consiste enla
fusion de proto-plastes qui permet d'obtenir des hybridations interdites par les voies usuelles. Ceshybridations permettent
en
particulier
des transferts d'organelles (mitochondies, chloroplastes)et
de caractères associés (stéritité mâle, résistanceà
un herbicide,etc)
On met également au point de nouveaux types de semences
et
de multipli-cation des végétaux. Les semences prégermées en maraîchage permettent de gagner8
à
10 jours, donc de réduirela
durée dtimplantationet
simultanément de rendrela plante moins vulnérable et d'améliorer la prôtection phytosanitaire.
Les
applicationsde
la
culture
in
vitro
permettent aussi d'envisager pour demain de fournir à I'agriculteur des "senences artificielles" 3 on multiplie à grandeéchelle en fermenteur des embryons tous génétiquement identiques
et
on les enrobeavec
une
coucheprotectrice
contenantles
élémentsnutritifs
et
phytosanitairesnécessaires.
(Cette
protectionp;rr
une "coquille" expliquele
termede
semencesartificielles).
Elles rendront possibiela
cultureà
grande échelleet
dans un délaitrès court d'une plante extraordinaire obtenue en un seul exemplaire au laboratoire.
Cette
technique serait aussi intéressante pour des plantes encombrantes en termede multiplication
et
difficiles à
conserver comme I'igname. Cependant on rencontreencore certaines difficultés pour mettre au point les semences artificielles
:
si desplantes comme
la
carotte,Ia
luzerne, certains citrus,le
colza, sont embryogènes,cela
ne
marche qu'avec certains génotypes;
d'autrepart
si
I'onsait
cultiver
destissus embryogènes, ou même enrober
les
embryons,il
reste
à
régler
la
questionde la dormance (potrr la conservation) qui semble
difficile
à maîtriser :il
faut abaisser le taux d'humidité sans tuer I'embryon.Une
nouvelle techniquede
multiplication des plantesa
commencéà
se(cf'encadré sur les vitro-méthodes). Cette technique appliquée aux haploides permet
I'accélération des schémas de sélection qui traditionnellement d,emandent une dizaine
d,'années,
et
une multiplication plus rapidede
certains végétaux tellesles
fler:rs,ce qui abaisse les coûts de production.
Vitro'méthodes:
-.
le micro-bouturage, qui permet la multiplication rapide et en grand nombre de clones (plantes génétiquement identiques) a été appliqué à des especes pour lesquelles la multiplication traditionnelle est longue ou difficile : orchidees, arbustes (rosier...), arbres forestiers, arbresfruitiers, palmier à huile...;
-
la culture de méristèmes (amas de cellules indifférenciées dubour-geon apical se divisant rapidement pour donner naissance aux
organes : feuilles...) a permis la guérison de nombreuses especæ
virosées (pomme de terre,. tomate...);
-
la régénération de plantes à partir de cellules végétales est possible après dédi fférenciation;-
la production de plantæ haploldes à partir de culture d'anthères ou d'ovaires constitue un outil à la fois pour les physiologistes (étude demutations récessives) et pour les sélectionneurs : le doublement
chromosomique (par rrairement
à
la colchicine) fournit deshomozygotes très utiles dans les programmes de croisement;
source ! G. FAUCONNEAU in prospectives 2005. paris Economica, !gg?, page zsz.
En différenciant de plus en plus de variétés, on aboutit
à
des semences d,eplus en plus sophistiquées
et
de plus en plus coûteuses pour lesquellesil
faut
évitertout gaspillage. On cherche donc à les utiliser au mieux, avec
le
minimum d,e pertes,ce
qui
expliquele
développementdu
semis placé1 notamment por,rr les productions maraîchères de ptein champ.on
utilise
ainsi potrr les endives des semoirs de très grande précision. Progrès mécaniques et progrès variétaux srarticulent.'
On
parle
beaucoup actuellement d.es innovatfonsen
matière généti.que et en mati.èrede
semences pour des rodsons
muttiples:
les
firmes pétrolièreset
phyto-sonltadres investfssent dons ce secteur, le développement de l,utf lfso tf.on
de
variétéshybrides obligera les agriculteurs
à
acheter de plus en plusde
semences, celles-cdseront de plus en plus rfches
en
potentiatités mafs oussf ptus coùteuses,les
brevets surIa
matière vivcnte posent des questfonsde
droit;
on
voit se profiter les lsquesd'une t'gueffe d.es semences't àl'échette mondiàr-
0,
et ce
dtautant plus que certoinss'fnquiètent
de
Ic
diminutiondu
patri.moine génétique des ptantes cultivées ovec lo disporftion des variétés oncfennes. Pour Uagricutteur cecise
tradui.ra parun
coùt croissantdu
poste semences,wte
diminutionde
Uautonomieen
ce
domaine, maisil
pourraacheter
des vari.étés résrstontesà
eertaines maladiesce
qui
permetde
réduire les traitements
(cf
infra en arboriculture).(*) selon
ie
titre
de I'ouvrage deJ.
GRALLet
B.R. LEVY. Les chercheurs considèrent souvent gue I'amélioration du rendement observé
ces 30 dernières années provient à 50 % de la génétique, à 50 % de Ia phytotechnie, mais certains mettent davantage l'accent sur l'une ou l'autre .selon ler:rs disciplines.
Un chercheur déclare ainsi que les variétés de céréales
d'il
y
a 100 ans Peuventpro-duire 50 à 60 q avec ies techniques actuelles.
4) La phvtotechnie (protection des plantes exclue) a) L'agrométéæologie
L'agrométéorologie
se
développe; elle
concerne non seulement lesprévisions météo, mais aussi les avertissements phytosanitaires, les conseils en matière d'irrrigation
et
d'interventions culturales,les
études climatiques prévisionnelles àpartir
des séries historiques,etc.
A
l'échelon national, les prévisionsà
5 jours sontfiables, mais elles sont mal régionalisées : {.ssprogrès sont à prévoir en ce sens. b) La fertilisation
L'objectif est
de rendrela
fertilisation
le
mieux adaptée anrx besoins.Le
raisonnement dela
fumurepar
la
méthode des bilans se développe, maisil
ne marche pas dansle
Sud Ouest où le régime des températures est différent.Il
faudrait mieux utiliser les résidus d'élevage,tel le
lisier
mais cela pose le problème de leur transportet
de leur régulation quantitative dans I'espaceet
dansle
temps, d'autantplus que ces résidus n'ont pas une composition constante. Des recherches seraient aussi à entreprendre sur les machines à épandre le lisierr mal adaptées actuellement.
En
matière d'engrais,la
consommation d'azoteva
continuerà
s'accroîtreen relation directe avec l'élévation d.es potentialités des plantes cultivées.
L'utilisa-tion en
solutionva
s'étendre avec une compositionrépartie
moitié-moitié entreI'urée, moins coûteuse,
et la
forme nitrique, plus chère mais mieux utilisée. COFAZa
cherchéà
montrer que I'urée (quiarive
en masseet
à prix
peu élevé des Fays de I'Est)était
un moins bon fertilisant azoté, mais on n'a rien pu mettre en évidence. Outrele
développement dela
fertilisation azotée liquide en grande culture on peut observer aussi celui dela
fertilisation avec I'ammbniac anhydre gazeux, encore moinscoûteux, 1à où
il
y
a des entrepreneurs équipés pour cela. Les problèmes de pollution ne devraient pas entraîner une régression dans I'utilisation des engrais azotés" Ons'oriente
plutôt
versle
traitement des eaux polluées, traitement dontle
coût
estLa consommation de phosphorre décroit depuis 1974, elle tend vers une
asymp-tote
"normale!' d'environ 1r4Mt
d'éléments fertilisants par an. De plus en plus onutilise
des engrais phosphatés naturels moins coûteux, alors quela
France dispose d'une capacité de solubilisation de 113Mt.
Cette capacité risque d'être rapidementcompromise,
d'autant
plus que des
usinesse
construisentau
Maroc. C)r
laforme solubilisée
est
nécessaireà
certains types de sols. 11 faudrait donc garantir une capacité nationale d'au moins0r5
Mt,
sinonon anivera
à
une situation dedépendance supplémentaire vis-à-vis de I'extérieur. Par ailletrrs, du
fait
de la hausse du prix du soufre, Ia solubilisation qui se faisait par voie sulfurique sefait
désormaispar voie nitrique, ce qui pose
le
problème dela
fertilisation des plantes ayant des besoins en soufre (les crucifères par exemple).Por:r
la
potassela
consommationva
se
stabiliserou croitre
légèrement.Notons quren matière
de
fertilisation phosphatéeet
potassique on en est resté àdes méthodes de caractérisation assez grossières (P assimilable
et
K
échangeable);en
fait,
c'est peu gênant car les stocks des sols sont suffisants. Mais les firmesdisent que I'INRA ne
fait
pas assez de recherche sur la solubilité de P et K (les formes de P plus solubles sont plus chères).Le magnésium risque de devenir un
intrant
systématique à doses non négli-geables (10tg
de MgO par ha) là où les besoins existent, en fonction de la compositionde
la
roche mère. Certaines firmes proposent des coktails d'oligo-éléments. L'INRAn'y est
pas favorable: il
faut
toujours raisonnerau
plus prèsen
fonction des déficiences réellement constatées. On propose également des formes d'engrais retardoù
I'engraisest
méIangéà
un
bactéricidequi
bloquela
transformationde
I'ion ammonium en ionnitrate
pour éviter les pertes. Mais cela a plutôt échoué car c'estdifficile
à maîtriserà
cause des variations de climat:
leur coût est élevé pour une réussite médiocre.Dans un domaine un peu différent de
la
fertilisation ona
expérimenté desantitranspirants
:
ils
permettent que les stomates restent ouverts donc que la photo* synthèse continue même quandil
y
a une forte évapotranspiration. On peut montrerdes résultats au laboratoire, mais au champ c'est plus difficile.
Comme on I'a noté dans le paragraphe consacré au machinisme une innovation
en matière d'épandage des engrais pounra provenir à plus long terme de l'électronique
qui permettra