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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Le rôle des musées scientifiques britanniques

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Academic year: 2021

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LE ROLE DES MUSEES SCIENTIFIQUES BRITANNIQUES

DANS LA FORMATION PERMANENTE DU PUBLIC

Chantal LOMBARD

Muséologue

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Les musées scientifiques britanniques ont défini une nouvelle politique en direction du public. S'ils maintiennent leur fonction de conservatoire et de 1i ell de n'cherche, il s s'adressent en pri orité il l' homme de 1a rue - seu 1 ou avec sa famille - et leurs expositions, depuis vingt ans, visent à une éducation perma-nente d'un public Qui a quitté l'école à 16 ans. Tous les tests de compréhension seront passés auprès de ce public cible, qui correspond au public français qui a obtenu le brevet. L'information scientifique véhiculée par le musée est destinée à un individu-visiteur, curieux de savoir ce qui se passe et sans intérêt particu-lier. La matière scientifique n'est pas simple il transmettre, il ne s'agit plus de présenter des objets avec des étiquettes mais de faire comprendre des concepts sèientifiques reliés les uns aux autres. Par exemple, la Biologie humaine est pré-'entée en dix chapitres caractérisés par des actions: grandir, apprendre par l'eX-périence, contrôler ses actions, ... Dans l'exposition, le visiteur ne doit pas se sentir perdu mais au contraire ëtre à l'aise, comprendre ce qu'il doit faire tout au long des itinérairps suggérés. Cette nouvelle politique des musées demande une réorganisation du service muséologique. Il s'agit d'abord de connaltre le public-cible, ses idées, justes et/ou fausses, sa façon de raisonner, son comportement. l'équipe du Musée d'Histoir'e Naturelle de Londl'es comprend, en plus des naturalis-tes, des psychologues et des designers.

La demonde du pubiic seo la i re est énorme : 250 000 enfants sont accuei 11 i s annuellement au Musée d'!listnire Naturelle. Au déhut, les musées ont organsé des séances de démonstration ou des visites guidées, 'Ici ·,··'ndè;·'(p actuelle est de former les maitxes en leur proposant des cycles de formiltion ou de les aider à bien utili-ser les ressources du Musée. Au centre de Ressources des Enseignants du Musée d'His-toire Naturelle, on trouve des documents variés sur la biologie et un enseignant es t à 1a di sposilion des vi si teurs. Les musées diffusent des documents d' accompagne-ment, les uns destinés aux maltres pour préparer la visite. les autres destinés aux enfants; sur le thème de la science et. du quotidien, on peut citer un document destiné aux maltres qui associe la visite au Musée

a

un travail d'observation dans un iordin public.

LE SCHEMA DE TRAVAIL DE L'EQUIPE DE MUSEOLOGIE 1) Les objectifs

Prem'ns "fI1ple de l'exposition permanente qui a ouvert en 1977 : "La biologie humaine"," Comme un professeur moderne, le musée doit d'abord stimuler et motiver, ensuite mett.re en scène et présenter un cont.exte dans lequel se dévelop-pera la découverte guidée, forme par excellence de l'apprentissage et, enfin, s'in-téresser à la présentation de l'information".R. MllES rapproche la muséologie

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des technologt.es de l'êducation, mais en même temps tl la distingue car il considè-re que la liberté et le plaisir sont les motivations pconsidè-remièconsidè-res du visiteur. ce qui diffère malheureusement de la situation scolaire. Il s'agit de connattre d'abord le public-cible et de suivre ses rêactions

- le public aime-t-il ? - le public a-t-il appris?

Chaque exposition est une "suite d'idêes. liées les unes aux autres et qui racontent une histoire", la sélection des idées clés et leur enchatnement seront testés auprès du public.

2) Le rôle de l'évaluation

L'évaluation est essentielle dans la dynamique de l'équipe car il peut s'agir de l'évaluation continue (formation evaluation) , qui intervient tout au long du processus pour participer â la forme finale de l'exposition, de l'évaluation gé-nérale (summative evaluation), qui portera sur le produit fini et aussi de la meta-évaluation, qui est l'évaluation de l'évaluation.

Prenons un exemple de méta-évaluation. Steven Gr,igg et Jane Manning ont cherché à évaluer leur test sur prototypes: "Le fait que le prototype n'ait pas les mêmes caractéristiques que le dispositif final ne fausse-t-il pas le comporte-ment du visiteur ?"(2). Ils ont choisi l'exposition sur la cellule, comprenant les thèmes suivants :

- le corps humain est composé de cellules - les types de cellules

- les cellules travaillent ensemble les cellules sexuelles.

1", ;jroupe a visité une exposition faite de posters et de panneaux. l'autre a visité l'exposition finale qui utilise des dispositifs variés et pluridimension-nels. Les "ésultats montrent que les deux groupes réagissent de la même façon par rapport au sujet: "cela prend du temps pour bien comprendre, je me sens passionné ... ". Mais le deuxième groupe a de meilleures performances eu égard aux changements introduits dans l'exposition finale. "L'évaluation continue ne peut répondre à tous les problèmes mais il est certain que le test des prototypes fournit des résultats suffisants pour améliorer les produits finaux" (2).

3) Les techniques de présentation

L'exposition s'adresse â un individu en situation de loisir, souvent avec un besoin "convivial" de partager la découverte et le plaisir. "Il doit se sentir capable de comprendre et que cela vaut le coup de comprendre" (3). Il ya l'attrait de la nouveauté, les problèmes de l'attention, la difficulté â dêpasser ses erreurs,

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l'équilibre

a

trouver entre l'effort et la réussite. Les chercheurs répondent aux attitudes suivantes du visiteur :

- savoir ce qui va se passer - savoir ce qu'il doit faire - avoir envie de le faire - en saisir l'intérêt.

Les dispositifs doivent éviter de créer des frustrations. Ce qui est diffi-cile quand le visiteur est le tout venant.

Comment le visiteur parvient-il à constituer un savoir? Plusieurs méthodes concourent à la formation du savoir. Il est souvent fait appel à la méthode des dé-finitions, celle des démonstrations et bien sOr à la méthode interactive qui crée un jeu entre le visiteur et la science à découvrir. Le recours à l'analogie facilite la compréhension du visiteur et nourrit son imagination. Prenons des exemples: une plage de sable, avec en arrière fond un poster d'enfants en vacances, illustre l'idée de la taille et du nombre des cellules qui composent le corps humain; la feuille de papier journal froissée et roulée en boule montre la structure homogène et concentrée du cerveau. L'information technique ou de haut niveau est transmise par l'interview de savants que l'on peut écouter sur des consoles individuelles.

Des documents d'accompagnement permettent d'adapter le message aux diffé-rents publics. Les documents pour les élèves sont proposés selon les ages; après évaluation et transformation, ils s'adressent à l'élève pris individuellement ou en petits groupes. Ils visent à faire observer l'exposition en posant des questions de compréhens ion.

En conclusion, les musées scientifiques britanniques sont une école paral-lèle extrêmement active, formant les familles par un apprentissage convivial. Les recherches muséologiques contribuent à la constitution d'une didactique des sciences qui pourrait par contre-coup alimenter la réflexion des praticiens de l'éducation scientifique et technique.

(1) R.S. MILES, Human Biology and the New Exhibition Scheme in the British Museum, Curator, 78, pp. 36-50.

(2) S. GRIGGS, J. MANNING, The predictive va1idity of formative eva1uation of exhi-bits, in Museum Management, B4, pp. 31-41.

(3) R.S. MILES, M.B. ALT, D.C. GOSLING, B.N. LEWIS, A.F. TOUT. The design of educa-tiona1 exhibits, London, Allen &Unwin, 1982, 198 p.

Excellent livre résumant l'expérience du Musée National d'Histoire Naturelle avec une bibliographie récente sur les technologies de l'Education et de la Muséo-logie.

Références

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